La liberté
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La liberté
La liberté La liberté est une notion importante du programme, que nous avons traitée de manière transversale. Si un sujet sur la liberté devait tomber, énormément de choses seraient utiles et il ne faudra surtout pas vous dire : nous n’en avons pas parlé. On distingue en philosophie trois grands sens de la liberté : 1. La liberté métaphysique : elle désigne la liberté de la volonté humaine, autrement dit le libre-arbitre, le pouvoir de choix, de décision, qui est une spécificité humaine. Cette liberté s’oppose à ce que l’on appelle le déterminisme : le fait qu’on ne serait pas libre de faire telle ou telle action, mais que nous les ferions nécessairement. On admet en général que les animaux sont régis par un déterminisme intégral : ils n’ont pas de volonté libre de faire des choix, seulement des désirs, des instincts qui les déterminent de manière implacable. 2. La liberté morale : elle repose sur la liberté au sens métaphysique. Elle consiste à affirmer que l’attitude morale est la véritable liberté et que les conduites immorales ne sont libres qu’en apparence. La liberté ne consiste pas à assouvir tous nos désirs de manière aveugle, ce qui est plutôt une preuve d’esclavage, mais bien plutôt à faire preuve d’autonomie, c’est-àdire à se donner une règle morale et y obéir. 3. La liberté politique : elle renvoie à la question du droit, de la justice et du bon régime politique. La liberté politique s’oppose à la liberté dont on jouit dans l’état de nature, liberté de faire n’importe quoi où les libertés des hommes s’annulent réciproquement. La liberté est l’instauration du règne du droit dans l’état civil qui rend compatible la liberté de chacun avec celle des autres hommes. Cette liberté rendue possible par le droit renvoie à ce que l’on appelle les droits-libertés, les droit de. Il s’agit de la liberté conventionnelle que Rousseau oppose à la liberté naturelle dont nous jouissons dans l’état de nature, liberté qui consiste dans la sécurité et la propriété. Par ailleurs, le régime démocratique rend seul possible la liberté politique comme autonomie, l’obéissance à la loi que nous nous prescrivons nous-mêmes à travers le vote, qui s’oppose à la liberté naturelle comme indépendance. Sur la liberté, nous avons étudié : Dans le cours d’introduction à la philosophie, une problématisation du sujet « Peut-on perdre sa liberté ? ». Détermination de la démarche philosophique comme une libération à l’égard des opinions. La liberté de la volonté dans le cours sur désir et bonheur. La liberté morale avec Platon, dans l’opposition entre l’esclave de ses désirs et celui qui leur impose une juste modération. La liberté comme condition de la morale, dans le refus du fatalisme moral chez Aristote. La liberté comme autonomie dans l’impératif catégorique et dans l’action par devoir chez Kant. Ensuite, le droit expose la signification juridique de la liberté et le cours sur Rousseau pose le problème de la liberté politique. L’explication de texte du Contrat social, I, 8 porte entièrement sur ce problème. Le cours sur Etat et société pose le problème de son accord avec la liberté. Le cours sur le travail demande dans quelle mesure il est un facteur de libération ou d’aliénation. Le cours sur la religion et la raison aborde la même question à propos de la religion. Enfin, le cours sur la conscience et l’inconscient implique aussi la liberté. La démarche cartésienne du doute hyperbolique est une libération à l’égard des préjugés et des erreurs. Le texte de Bergson sur l’inconscient et le conscient dans l’action permet de comprendre que la conscience est la liberté de l’homme, son pouvoir de choix et qu’elle disparait dans l’action automatique, c’est-à-dire non-libre. Enfin, la psychanalyse est toute entière une problématisation de la liberté humaine : en un sens, notre inconscient nous détermine malgré nous, hypothéquant singulièrement la possibilité que l’homme soit libre, mais de l’autre, la cure analytique est l’exigence d’une libération de l’homme à l’égard des mécanismes de son psychisme grâce à une prise de conscience. La liberté a donc fonctionné comme un fil directeur.