SUPPORTS DE COURS Prof. E.M. Mouhoud stratégies de

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SUPPORTS DE COURS Prof. E.M. Mouhoud stratégies de
SUPPORTS DE COURS
Prof. E.M. Mouhoud
stratégies de mondialisation des
entreprises
univ Paris Dauphine
M1
chapitres 2 et 3
Chapitre 2. Logiques, formes et ampleur de
la globalisation des entreprises
• 1. Modes d’internationalisation des firmes : 2
grandes logiques et différentes formes
• 2. Mesure
• 3. FMN : évolution
• 4. Quatre grandes tendances
1. Modes d’internationalisation des
firmes
•
Avec (totalement ou partiellement) des
transferts internationaux de capitaux:
¾
¾
¾
¾
Les créations de filiales "greenfield"
Les fusions et acquisitions
Les accords de Joint Venture
Les alliances stratégiques et les firmes
réseaux
¾ Les alliances entre oligopoles sur la
recherche-développement
Modes d’internationalisation des
firmes
Formes d’internationalisation qui n’engagent pas
de dépense en capital ; moins de risque mais en
contrepartie, moins de contrôle
– Les cessions de brevets
– Les accords OEM (original equipment manufacturing)
et ODM (orig design manuf.) avec des firmes qui
travaillent pour des marques
– Les autres types d'accord
– La sous-traitance internationale et le trafic de
perfectionnement passif
Avec
transfert de
capitaux
F
O
R
M
E
S
M
o
t
i
f
s
Sans transfert
de capitaux
Mondialisation des
entreprises et
délocalisation des
processus productifs
Accords
de licence
IDE
« greenfiel
d»
F&A
Autres
formes « Joint
venture »
Accès au marché, aux
compétences spécifiques,
accès à certaines
ressources spécifiques
Sous-traitance
internationale
Importations directes
Minimisation des
coûts salariaux
Stratégies mixtes
Accès au marché
et baisse des
coûts
Rentabilité
Réimportation
du produit final
Assemblage
final si
fragmentation
des processus
productifs
2. Mesure des IDE (1)
• Qu’est ce qu’un IDE ?
• Implique une relation de long terme
• Prise de participation par une entreprise non résidente
dans le capital d’une entreprise résidente
• Contrôle du capital, mais aussi du management et de la
production
• IDE représente au moins 10% du capital (en dessous,
comptabilisé comme investissement de portefeuille,
convention FMI)
• Trois composantes :
• investissement en capital
• prêts intra-groupe (maisons-mère aux filiales et
inversement)
• bénéfices réinvestis par les filiales étrangères (cad non
rapatriés vers la maison mère)
Mesure des IDE (2)
• Flux et stock d’IDE
• Flux d’IDE : transferts de capitaux
financiers liés à l’accroissement ou à
l’acquisition de filiales à l’étranger ;
• Stock : somme des flux, à laquelle on
soustrait les désinvestissements +
application d’un taux d’amortissement
( ??) Pb : pas d’actualisation ; données
souvent enregistrées au coût historique.
Mesure des IDE (3)
•
•
•
•
Problèmes de comptabilisation :
indices de prix
taux de change
IDE implique deux pays (deux devises,
deux indices de prix)
• Distinction actifs physiques et financiers
• Sources : balances des paiements,
CNUCED, organisations internationales
Mesure des IDE (4)
• IDE et F&A pas directement comparables
• évolution du prix d’acquisition des actifs peuvent
surévaluer les F&A (indices boursiers)
• IDE : enregistrés en termes nets dans les
balances des paiements
• Tandis que F&A : on enregistre uniquement la
valeur finale de la transaction
• Opérations de F&A peuvent être étalées sur
plusieurs années
Mesure des autres formes de
mondialisation des entreprises
•
•
•
•
La sous-traitance internationale
Le trafic de perfectionnement passif
Le négoce international
=> données individuelles, enquêtes
3. Les FMN : données (1)
•
•
•
•
Chiffres 2005 (rappel 1990)
77 000 FMN (37 000)
770 000 filiales (70 000)
Caractère très concentré : les 100 plus grandes
comptent pour 12% des actifs, 18% des ventes,
14% des emplois.
IDE et production mondiale
1982
1990
2005
Evol. 2005/1982
Flux d’IDE sortants
28
230
779
28
Stock d’IDE sortants
600
1791
10672
18
151
716
F&A
Vente des filiales
2620
6045
22171*
8
Production brute des filiales étrangères
646
1481
4517*
7
Actifs totaux des filiales
2108
5956
45564*
22
Exportation des filiales
647
1366
4214*
7
Emploi dans les filiales (en milliers)
19537
24551
62095
3
PIB mondial
10899
21898
44674
4
FBCF mondial
2397
4925
9420
4
Exportations totales de biens et services
2247
4261
12641
6
FMN données (2)
IDE composante la plus dynamique de la mondialisation
• Le ratio du stock d'IDE sortant sur le PIB mondial est
passé de 5,1 % en 1982 à 7,8 % en 1990 => 24 % en
2005
• Les ventes des filiales à l'étranger (mesure plus directe du
revenu dégagé par les activités délocalisées) passent de
6045 milliards de dollars en 1990 à 22171 en 2005
• Production brute des filiales à 4517 milliards de dollars en
2005 contre 1481 milliards en 1990
• Le rapport entre la production brute des filiales des FMN à
l'étranger et le PIB mondial est passé de 5,5 % en 1982 à
6,5 % en 1990 pour dépasser 10 % en 2005
T a blea u 1 . P oid s du P IB d’u n pa y s ou d’u n e z on e da n s le P IB m o nd ia l
U E -1 5
Jap o n
E tats-U n is
N P I d ’ A sie
P ays é m er gen ts
D o n t : C hin e
D o n t : In d e
S o u rce : FM I, W o rld E co n o m ic O u tlo o k
1981
24%
8%
22%
2%
39%
3%
3%
1990
23%
9%
22%
3%
42%
6%
4%
2003
20%
7%
21%
3%
45%
13%
6%
L a cro issa n c e m o y en n e a u cou r s d e s vin gt-c in q d er nièr e s a n né e s e xpliqu e la réa lloca tio n de la
ric h e sse r ela tiv e da n s le m on d e. L ’ A m ériqu e du N ord , le R o ya u m e U n i, la C hin e et l’I n d e e n
son t le s ga g na n ts d es d ix d er nièr e s a nn é e s ( ta blea u 2 ) .
T a blea u 2 . T a u x d e cro issa n c e a nnu els m oy e n s
1 9 8 0 -1 9 8 4
E U -1 5
1 ,3 %
F ran ce
1 ,6 %
A lle m a gn e
1 ,0 %
Italie
1 ,7 %
R o yau m e U n i
0 ,9 %
E tats U n is
2 ,4 %
C an ad a
2 ,2 %
Jap o n
2 ,7 %
C h in e
9 ,6 %
In d e
5 ,1 %
S o u rce : FM I, W o rld E co n o m ic O u tlo o k
1 9 8 5 -1 9 8 9
3 ,2 %
3 ,0 %
2 ,6 %
3 ,1 %
3 ,9 %
3 ,7 %
3 ,8 %
4 ,8 %
9 ,8 %
6 ,1 %
1 9 9 0 -1 9 9 4
1 ,8 %
1 ,2 %
2 ,8 %
1 ,1 %
1 ,2 %
2 ,3 %
1 ,2 %
2 ,2 %
1 0 ,6 %
4 ,8 %
1 9 9 5 -1 9 9 9
2 ,5 %
2 ,3 %
1 ,6 %
1 ,9 %
2 ,9 %
3 ,9 %
3 ,6 %
1 ,2 %
8 ,8 %
6 ,5 %
2 0 0 0 -2 0 0 4
1 ,8 %
1 ,9 %
1 ,1 %
1 ,3 %
2 ,7 %
2 ,8 %
3 ,0 %
1 ,8 %
8 ,2 %
5 ,7 %
Evolution des entrées d’IDE dans les pays développés (en milliers $)
1200
1000
800
600
400
200
Source : CNUCED
19
81
19
82
19
83
19
84
19
85
19
86
19
87
19
88
19
89
19
90
19
91
19
92
19
93
19
94
19
95
19
96
19
97
19
98
19
99
20
00
20
01
20
02
20
03
20
04
19
80
0
Union Européenne à 15
USA
Autres pays développés
4. Quatre grandes tendances
• Changements de formes : domination des
F-A au détriment des filiales greenfield
• Polarisation dans les pays riches mais
montée des FMN des pays émergents
• Firmes globales qui agissent en local
• Fragmentation des processus productifs
Evolution comparée des fusions-acquisitions et des
entrées d’IDE (Monde, 1987-2004)
0,900
1600
0,800
1400
0,700
1200
0,600
1000
0,500
800
0,400
600
0,300
400
0,200
200
0,100
Fusions & Acquisitions
Flux d'IDE entrants
Ratio des F-A sur IDE
20
04
20
03
20
02
20
01
20
00
19
99
19
98
19
97
19
96
19
95
19
94
19
93
19
92
19
91
19
90
19
89
19
88
0,000
19
87
0
raphique 2 : Ratio des opérations de F-A (ventes) sur IDE entrants (en %)
19
87
19
88
19
89
19
90
19
91
19
92
19
93
19
94
19
95
19
96
19
97
19
98
19
99
20
00
20
01
100,0
90,0
80,0
70,0
60,0
50,0
40,0
30,0
20,0
10,0
0,0
Monde
Pays en développement
Pays développés
Des IDE polarisés sur les pays
développés
• Les pays développés sont à la fois les principaux
pays d’accueil des IDE mondiaux et les plus gros
investisseurs. Leur part en tant que récepteurs s’est
réduite entre 1986 et 2004, passant de plus de 80%
des flux mondiaux à 69% environ.
• Une exception cependant, les pays développés ont
retrouvé une part proche de 80% dans les années
1999 et 2000 en raison des vagues exceptionnelles
de F&A.
• En matière de flux sortants, le partage est encore
plus net en faveur des pays développés dont la part
atteint quasiment 91%.
Dans les pays développés
• Etats-Unis et UE : deux plus gros
émetteurs et récepteurs de capitaux
• Japon, plus fermé reste un émetteur net
de capitaux
• Caractère croisé des échanges de
capitaux entre pays industrialisés :
- mvt convergence au niveau technologique
- approfondissement des spécialisations
technologiques
Dans les pays en
développement
20% environ des flux d’IDE mondiaux mais :
• Pays en développement voient une progression
des IDE dans les années 90
• Différences de coûts salariaux ne sont pas le
motif principal
• Concentration dans une dizaine de pays
émergents à croissance rapide : débouchés
locaux, infrastructures de communication et
coûts faibles.
• Possibilité de concilier stratégies de
délocalisation vers des pays à bas salaire et
impératifs de flexibilité et de réactivité aux
fluctuations de la demande
Marginalisation des pays en
développement
Pourquoi ?
• redéploiement sectoriel vers les services
et les activités intensifs en technologie
• au détriment des IDE vers les secteurs
primaires, comme auparavant
• dans l’industrie : l’intensité technologique,
la part des dépenses de publicité et de
marketing, le poids des relations
oligopolistiques comptent
Graphique 1. Stock d’IDE sortants en provenance des pays émergents par zone d’origin (en milliards de dollars courants)
Stock d'IDE sortants, par région d'origine, 1980-2005
1000
900
800
Mds de dollar
700
Afrique
600
Asie et Océanie
500
Amérique Latine et Caraïbes
400
PECOS/CEI
300
200
Source: UNCTAD, 2006
100
0
1980 1985
1990
1995 2000
2004 2005
Les FMN pensent global mais
agissent en local
• Organisation au niveau mondial :
• Idée qu’on produit le même produit partout dans le monde pour
répondre aux consommateurs qui ont tous les mêmes goûts.
• Mythe du village global : tous les pays sont interconnectés par
les TIC
• Pourtant, base territoriale des firmes persiste
• 500 plus grandes FMN restent ancrées dans l’un des trois
pôles de la Triade
• Large part de leurs activités est effectuée sur les marchés
régionaux
• FMN américaines et japonaises privilégient les fournisseurs de
biens intermédiaires issus de leurs pays d’origine
• Sur les FMN européennes : les plus importantes d’entre elles
réalisent plus de 60% de leurs ventes dans leur région d’origine
(Rugman et Collinson, 2005)
Fragmentation des processus
productifs
Notion de modularité ou de fragmentation des processus
productifs :
• Découpage du système de production en parties, sousparties…
FMN acteurs privilégiés :
• Implantent des filiales de montage ou d’assemblage ou
sous-traitent plusieurs segments de la chaîne de valeur
• Ce qui peut donner lieu à une exportation préalable de
composants intermédiaires réimportés ensuite sous la
forme de biens finals.
• Importance croissante des échanges de biens
intermédiaires
• Commerce largement intra-firme
• FMN US vers l’Asie (segments d’assemblage dans
l’él t i
éi
t ti d
d it fi l ) t FMN
Schéma 1. L logique technique d
e fragmentation des processus de production
: l’exemple de l’automobile
CONSTRUCTEUR
(Donneur d’ordre)
Conception, R&D
Processus synchronique
Module
11
Module
12
Pré assemblage
Sous -système 1
M22
Module
13
Module
21
Module
22
Module
23
Pré assemblage
Sous -système 2
Assemblage
final
Dist ribution
Processus diachronique
M1
Fragmentation des processus
productifs (2)
• Mais production modulaire présente dans de
nombreux secteurs : textile-habillement,
électronique, informatique
• Déterminants : facteurs techniques (lié au
produit, quelles possibilités de production
modulaire) et économiques (avantages de
localisation)
• Freins : coûts de transaction (transport, droits de
douanes, contrôle aux frontières, difficultés de
coordination).
• Extension aux activités amont et aval
• En amont : Sièges sociaux, R&D
• En aval : Logistique, Finition, Bureaux
commerciaux
Liens avec le commerce intra-firme
• Rappel : enquête SESSI 1999: 41% des
exports françaises sont intra-firme; 36%
des importations
• Théorie ignore le caractère horizontal du
commerce intra-firme alors
qu’empiriquement une forme de parité se
dégage (hors échanges vers les filiales de
commercialisation)
• Généralement, les FMN ont recours aux
deux types d’échange
Commerce intra-firme
• Approche marché vs organisation interne : intrafirme se réalise hors marché
• Prix de cessions internes
• Exploiter les différences de fiscalité
• Limiter l’impact des barrières tarifaires et non
tarifaires
• Limiter les risques (et donc les coûts) liés aux
transactions sur les marchés internationaux;
plus grand contrôle, meilleure visibilité, plus de
flexibilité
Tableau 1. Mondialisation des entreprises et commerce
international
Type de commerce
Types de délocalisation
Intrafirme
interfirme
IDE – F&A
- Echanges intra firme de
biens intermédiaires et de
biens finals entre la société
mère et les filiales ou entre
les filiales du groupe ellesmêmes
Dans le cas des
exportations des filiales
vers d’autres pays ou vers
la région d’accueil en
direction de firmes ou
groupes indépendants
STI ou « outsourcing » par
importation directe
Travaux en sous-traitance
confiée par une entreprise
du groupe à une autre
entreprise du groupe ou
échanges de composants
entre la maison mère et les
filiales
Travaux en sous-traitance
confiée à des entreprises
indépendantes donnant
lieu à des échanges de
biens intermédiaires et de
biens finals. Forme : TPP,
importations directes…
Les logiques sectorielles
‰Dans les secteurs à faible barrière à l’entrée
et à degré de substitution du capital travail faible
ou nul les coûts demeurent le mode de
concurrence dominant
‰Dans les secteurs de intensifs en technologie
la course technologique entre oligopoles est le
mode
de
concurrence
dominant.
La
délocalisation de l’assemblage pose un
problème d’introduction des innovations de
produits.
Les logiques sectorielles
F i g u r e 1 . C l a s s e m e n t d e s s e c t e u r s m a n u f a c t u r i e r s a u x E t a t s - U n is
s e l o n l e u r d e g r é d ’ i n t e r n a t i o n a l i s a t io n
R angs
20
I n te r n a tio n a lis a tio n fa ib le
B o is , m e u b le s
A u tre s tra n s p o rts
18
Papi
im p ., é d
A u tre s in d . m a n u fa c tu riè re s
16
I n te r n a tio n a lis a tio n
m oyenne
O rd in a te u rs
14
T e x tile
Marché intérieur
A lim e n ta tio n
12
In s tr u m e n ts
O u v ra g
e n m é ta
A u to m o b ile
10
8
E le c tro n iq u e
M a c h in e s n o n é le c triq u e s
P ro d . m in é ra u x
n o n m é ta lliq u e s
C a o u tc h o u c , p la s tiq u e s
6
C h im ie d e b a s e
4
P h a rm a c ie
2
R a ffin a g e d u p é tro le
A p p a re ils é le c triq u e s
F o r te in te r n a tio n a lis a tio n
0
0
2
4
6
8
10
12
14
16
M a r c h é s e x té r ie u r s
S o u r c e : O C D E , b a s e s d e d o n n é e s s u r l’A c ti vité d e s F ilia le s E tra n g è re s , E n tré e s -S o rtie s , A N B E R D e t S T A N .
18
3. Les délocalisations et relocalisations
industrielles et de services
1)
2)
3)
4)
Ampleur et évolution
Les services nouvelle victime ?
Une typologie des délocalisations
Les relocalisations
Rappel :
• Deux grandes logiques et différentes formes
• Internationalisation de l’entreprise avec
transferts de capitaux.
– avec : IDE Greenfield, F-A, accords J-V
– avec ou sans: alliances stratégiques
(participations réciproques)
• sans transferts de capitaux :
– accords de licence,
– sous-traitance internationale
– Importations directes
Avec
transfert de
capitaux
F
O
R
M
E
S
M
o
t
i
f
s
Sans transfert
de capitaux
Mondialisation des
entreprises et
délocalisation
Accords
de licence
IDE« gree
nfield »
F&A
Market and
competencies
seeking
« Joint venture »
Sous-traitance
internationale
Importations directes
Baisse des coûts
salariaux
Stratégies
mixtes
Réimportation
du produit final
Assemblage final
Délocalisations a priori motivées par
les différences de coûts de production
• Délocalisations absolues
– Transfert d’une unité de production,
d’assemblage ou de montage d’un pays A
vers un pays B
– Effet de substitution sur l’emploi et la
production
Délocalisations relatives
– C’est la croissance de la production
(investissement nouveau, emplois…) qui sont
réalisés à l’étranger
– Peuvent être complémentaires
1) Ampleur et évolution des délocalisations dans les
pays à bas salaires (2)
Depuis mi-1990’s
• accélération
• extension sectorielle
– fragmentation internationale des processus de
production touche désormais aussi les services
• sélective géographique
– un pays à bas salaires doit disposer avantages de
coûts + infrastructures de transport et de
télécommunication efficaces.
1) Ampleur et évolution des délocalisations dans les
pays à bas salaires (3)
• ID français à l’étranger : seulement 4 à 5
% => délocalisations pour des motifs de
différences de coûts salariaux
• l’Union européenne (8%) et les Etats-Unis
(7%), Allemagne (20 %)
• Mais délocalisation passe davantage par
STI et importations directes
• Les (PECO) et la Chine : place
prépondérante
1) Ampleur et évolution des délocalisations dans les
pays à bas salaires (4)
• Secteurs :
• Textile-cuir-habillement, produits de la
métallurgie, les produits électroniques et
électriques.
• Pour toute l’industrie : les importations
industrielles directes issues de zones de
délocalisation représentent :
– > 16 % des importations de biens
manufacturés réalisées par les entreprises
industrielles,
– > soit près de 5 % de leurs achats
– > un peu moins de 3 % de leur production (de
Gimel 2004)
ja
nv
-9
0
ju
il9
ja 0
nv
-9
1
ju
il9
ja 1
nv
-9
2
ju
il9
ja 2
nv
-9
3
ju
il9
ja 3
nv
-9
4
ju
il9
ja 4
nv
-9
5
ju
il9
ja 5
nv
-9
6
ju
il9
ja 6
nv
-9
7
ju
il9
ja 7
nv
-9
8
ju
il9
ja 8
nv
-9
9
ju
il9
ja 9
nv
-0
0
ju
il0
ja 0
nv
-0
1
ju
il0
ja 1
nv
-0
2
ju
il0
ja 2
nv
-0
3
ju
il0
ja 3
nv
-0
4
ju
il0
ja 4
nv
-0
5
Graphe : Production industrielle (1990-2005) ;
indices base 100 en janvier 1990
130,0
120,0
110,0
100,0
90,0
80,0
70,0
60,0
50,0
textile
industrie hors énergie et IAA
European Manufacturing Survey
(EMS)
• Enquête sur délocalisations d’activités
d’innovations et manufacturière pour 2 249
entreprises (Autriche, Croatie, France,
Allemagne, GB, Italie, Slovénie, Suisse, et
Turquie)
• ½ des firmes autrichiennes ont déloc, 46 % des
firmes françaises, près de 40 % des firmes
britanniques, près d’ 1/3 des firmes allemandes,
¼ des firmes italiennes (de l’échantillon) ont
délocalisé
Cas de reloc / cas de déloc :
• 1 pour 6 en Italie contre 1 pour 2 au RU (contre
1 pour 3 en France)
Délocalisations/relocalisations : enquête EMS
•
Bernhard Dachs, Bernd Ebersberger, Steffen Kinkel, Bruno R. Waser In “Offshoring of production – a European
perspective Frequency, target regions and motives; European Manufacturing Survey Number May 2006
numéro 2
EMS / pays d’accueil
EMS / Les déterminants
EMS/ Déterminant par pays
d’accueil
EMS / Déterminants
• Coûts OK mais surtout pour les déloc vers les
PECO et les pays d’Asie (+ Marché pour l’Asie)
• Marché (pour 56 % des firmes françaises
premier argument) pour Europe, Amérique du
Nord
• UE attire les Déloc dans les activités
d’innovation
• L’accès au nouvelles techno corrélé
négativement avec les déloc vers les PECO et
les pays d’Asie
2) Les services : nouvelle
victime ?
• Libéralisation du commerce international
des services et de la diffusion des TIC
• Délocalisations baptisées «Business
Process Outsourcing» (BPO)
« transfert d'une partie de la production
nationale de services dans des pays à bas
coût suivi de sa réimportation sur le marché
domestique »
• fragmentation des processus productifs
comme dans l’industrie manufacturière.
Terminologies usitées dans les services
informatiques
Downsizing
– Améliorer la productivité et la compétitivité d’une entreprise par la réduction
de ses effectifs.
Infogérance
– Prise en charge contractuelle de tout ou partie de la gestion d'un système
d'information d'un organisme par un prestataire
– Extérieur
Outsourcing
– Procédure consistant à confier à un fournisseur une partie complète de ses
activités. Les informaticiens parlent aussi de BPO ou Business Process
Outsourcing.
Sous-traitance internationale
– Opération par laquelle une entreprise confie à une autre le soin d’exécuter
pour son compte et selon un cahier des charges des missions de production
ou de services dont elle conserve la responsabilité économique finale
TMA ou Tierce maintenance applicative
– Mission confiée à un prestataire extérieur [le tiers] de maintenir en état de
fonctionnement une application informatique. Le prestataire supervise la
sécurité, il corrige les erreurs, et améliore le fonctionnement en fonction de
l’avancée de l’état de l’art.
Services : nouvelles victimes ? (2)
• Vieux emplois tertiaires délocalisés :
– postes de téléopérateurs (centres d'appel),
– Postes de gestion des relations clients (les emplois
de back-office) et de saisie de données (facturation,
services de paie, déclarations de sinistres pour le
compte de compagnies d'assurances…) (Le
Tournel, [2004])
– Comptabilité ou maintenance informatique
• Nouveaux métiers hautement qualifiés
– administration de réseaux,
– programmation et développement de logiciels,
– Ingénierie, design, services juridiques…
Services : nouvelles victimes ? (2)
• Ces importations par les pays développés de
services informatiques, et «autres services aux
entreprises» (comptabilité, opérations de backoffice…)
– : 0,4% du PIB des Etats-Unis, 1,2% du PIB du
Royaume-Uni et 1,4% du PIB de la France en 2002
(Amiti et Wei, [2004]).
• Mais le phénomène s’accroît depuis les années
1990.
Services (3)
• Les déterminants de ces délocalisations : pas
seulement les différences de coûts salariaux
(Canada, l’Irlande, Singapour : part majoritaire des
opérations de délocalisation ou de STI)
•
•
•
•
•
niveau de productivité du travail,
qualification de la main d’œuvre,
accès aux marchés
coûts de coordination et de transaction
facteurs de risques géopolitiques et de change comptent
également.
• La distance linguistique
• gestion de la main d’œuvre, comme l’optimisation des pools
d’offre de travail en temps réel, grâce aux TIC
• délocalisations : 10% environ du marché américain de la soustraitance informatique
• 2 à 3% du marché français.
• Donneurs d'ordre français : surtout des opérateurs
de télécommunications et la vente par
correspondance
3) UNE TYPOLOGIE DES
DELOCALISATIONS
Délocalisations absolue ou relative
Plusieurs logiques
• Défensives (compétitivité)
• Induites ou forcées
• De Pures marges sans répercussions des
différences de coûts sur les prix de ventes
• Offensives : organisationnelles, recentrage
sur les compétences de base, d’efficience
et de rentabilité
Tableau 4 : typologie des stratégies de délocalisation industrielle
Types de
Déterminants et impacts
délocalisati
ons
défensives compétitivité
Induites ou Suivi des clients
forcées
Pure marge frimes tayloriennes Flexibles
Offensives Acquisition d’avantages
compétitifs dans certains
segments
rationalisation
Rationalisation des unités dans
les groupes , efficience
Recentrage sur les compétences
de base
Cas et secteurs concernés
Groupe Lafuma
Textile-habillement ;
automobile: Valeo
suivant Seat-VW
Jeans, habillement,
jouets…
Industrie allemande du
textile habillement dans
les années 1950
Renault Virvold
Dyson (UK). Nike,
Adidas, Rossignol,
Salomon…
4) Relocalisations
définition :
– En termes stricts : rapatriement d’unités
productives dans les pays d’origine
– Au sens large : ralentissement du processus de
délocalisation vers les pays à bas salaires ou la
relocalisation à proximité des marchés dans des
secteurs dits traditionnels ou intensifs en travail non
qualifié
LES FACTEURS DE LA RELOCALISATION
• Trois facteurs clés
¾ L’introduction des
équipements
automatisés flexibles
¾ L’impératif de réponse
rapide aux fluctuations
de la demande
Ces économies de variété
permettent de mieux
s’adapter aux fluctuations
rapides de la demande
(versatilité).
¾ Certaines actions de
politique industrielle ;
= > De
même que la
délocalisation n’est pas
irréversible, la
relocalisation ne signifie
pas la pérénnité de
localisation
Les cas de relocalisation
• Dernier en date groupe SAMA Meubles
• Deux logiques différentes : NATHAN jeux
Bretagne et Ents Albert à Roubaix
• DELL relocalise en GB
• taxis bleus, Maroc retour en France
Historique des relocalisations industrielles (1)
• La première vague de relocalisations est
reliée aux stratégies des firmes américaines
– Fairchild Camera, Mostec, National Semi
Conductor Corp., Motorola, Dow Chemical et
General Motors ont relocalisé aux États-Unis au
début des années 1980 (d’Indonésie, Singapour,
Malaisie, Hong Kong).
– Automatisation de la production aux États-Unis,
=> coûts unitaires aussi compétitifs que ceux des
pays de délocalisation.
Historique des relocalisations industrielles (2)
• La
seconde
vague
correspond
aux
relocalisations des firmes allemandes dans la
première moitié des années 1980 dans
l’industrie électronique.
– AEG (électronique grand public, composants
électroniques) a relocalié en Allemagne les unités
délocalisées au Mexique et aux Philippines. Bosh
(vidéo-caméras,
composants
électroniques)
a
relocalisé
en
Allemagne
plusieurs
unités
antérieurement délocalisées à Taïwan, au Mexique,
au Venezuela et au Guatémala.
– Grundig, Siemens, Paul Dau & co dans l’électronique
ont relocalisé dans leurs pays d’origine les unités
délocalisées à Taïwan, au Brésil, sur l’île Maurice.
Historique des relocalisations industrielles (3)
• La troisième vague : firmes européennes
durant la première moitié des années
1990 (électronique, les ordinateurs, et le
textile-cuir-habillement)
– Cas français
•
Nathan (relocalisation à en Bretagne), Bull
(relocalisation à Angers), Dassault Automatismes
(relocalisation à Langon), ADDX (Granville),
SAGEM,
KHT,
Calor
(à
Villefranche),
Télémécanique (Vaudreuil)).
• Horlogerie (Ope, Lannion), dans la lunetterie
(Essilor), la confection (Caroll, Naf Naf) dans la
chaussure (Kickers, Kellian), les meubles de
bureau (FRCharett).
– Groupes britanniques Elonex (relocalisation en
Écosse) et allemands dans les câbles électriques
(Reinshagen).
Historique des relocalisations industrielles (4)
• La quatrième vague de relocalisation des années
2000 répond à l’accélération des délocalisations dans
les services et à des problèmes de rationalisation des
groupes sous l’effet des contraintes de marché
• Services : DELL et General Electric difficultés de
compréhension entre les clients et les techniciens ; l
– Les centres d’appel des Taxis Bleus délocalisés en Tunisie sont
également relocalisés en France.
– Dans le secteur financier, groupe Lehman Brothers (Drezner, Foreign
Affairs, mai-juin 2004) difficultés de coordination
– industrie manufacturière,
• en 2003, Phillips relocalise en France ses unités délocalisées en
Espagne (Catalogne).
• stratégies de rapprochement des marchés (inshore ou nearshore).
– Groupes CSC et Airbus utilisent-ils à la fois des ressources sous-traitées
en Inde et des équipes de travail localisées à Toulouse.
La quatrième vague de relocalisation (5)
Les relocalisations aux États-Unis
• Les relocalisations reprennent depuis le début
des années 2000.
– le textile habillement et les matériels et accessoires
électriques, qui ont pesé pour 88 % des pertes
d’emplois dans les maquiladoras.
– l’assemblage des équipements de transport pas
affecté
Trois logiques sectorielles de localisation (1)
Les activités dans les secteurs à faibles barrières à
l’entrée
IFPP => geographical distance compensated by a temporal proximity (for
transports and telecommunications costs reduction)
Flexible taylorian firms : nomadism
Les activités à produits pondéreux
Firms seek to be close to the final demand and intermediate modules
suppliers : true for the firms which face a concentration of the final
demand on a few number of clients
centralisation of logistic flows and reduction of distribution points number.
In Europe : Benelux and Nord East of France are the main logistic plateform
Les activités intensives en connaissance
Technological innovation speed as dominant competition
mode
Offshoring =>problem
then they have a propension to be territorialy sticky
Cognitiv division of labor (Moati and Mouhoud 2000 and 2005