Chronique mensuelle Éclats d`auteurs

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Chronique mensuelle Éclats d`auteurs
Chronique mensuelle
Éclats d’auteurs
Entrevue avec Stéphane Dupont
Par Nathalie Thériault, novembre 2014
— Si j’avais un seul conseil à donner au monde entier, avant de mourir, ce serait de prendre le temps de se recueillir, de méditer. Et il lança : « Bonne nuit, Charles ! » Je restai là, sans trop savoir quoi penser. Je ramassai mon petit banc de méditation et montai à ma chambre. J’empoignai ensuite ma guitare et me mis à réfléchir aux paroles de mon oncle. Ce soir, ma mère me manquait terriblement. J’aurais tellement désiré lui parler. Avec la complicité qui nous unissait, on savait qu’on pouvait compter l’un sur l’autre. Mais ça, c’était le passé. La rencontre de deux êtres qui, au premier abord, n’ont pas grand‐chose en commun : un moine cistercien menant une vie plutôt recluse et sans véritables soubresauts; un adolescent en pleine crise existentielle suite au décès de sa mère et qui tente désespérément de trouver réponse à ses questions. Le destin fait parfois en sorte de nous ouvrir la voie de façon étonnante. De mettre des gens sur notre chemin qui changeront à jamais le cours de notre vie. Mon oncle, mon roc nous amène hors des sentiers battus mais toujours avec une finesse, une remarquable justesse. De par son incroyable talent à trouver les mots justes, à créer des atmosphères, à dépeindre des paysages qui donnent envie d’y être, mais surtout à nous amener plus loin dans notre réflexion, dans notre perception des autres, dans notre regard face à la vie mais aussi face à la mort, l’auteur Stéphane Dupont nous permet de prendre un temps d’arrêt, de tenter de mieux comprendre ce qui nous pousse vers l’autre ou ce qui nous en éloigne, de se recentrer sur l’essentiel. Du pur bonbon littéraire. Afin d’en connaître un peu plus sur sa première expérience à titre d’auteur, nous lui avons posé quelques questions, auxquelles il a bien voulu répondre. 1 : Ayant œuvré durant quelques années auprès de jeunes décrocheurs, avez‐vous l’impression que cette expérience a facilité l’écriture de Mon oncle, mon roc? Oui, effectivement, mes quelques années à travailler auprès des jeunes (16‐20 ans) m’ont permis de redécouvrir cette période de la vie où nous nous interrogeons sur le sens de la vie, mais également sur les difficultés que l’on rencontre dans cet intervalle de vie relativement intense. 2 : Qu’avez‐vous trouvé de plus difficile au moment d’écrire votre roman? Avez‐vous eu l’angoisse de la « page blanche »? Je n’ai jamais connu l’angoisse de la page blanche, malgré le fait que certains moments d’écriture était particulièrement infructueux. Personnellement, les moments les plus difficiles étaient de faire la liaison entre deux évènements, de tenter de maintenir un certain rythme. 3 : Êtes‐vous du genre à vous imposer une discipline, à écrire à tous les jours ou y êtes‐vous plutôt allé selon l’inspiration du moment, de façon spontanée? Je m’imposais une discipline, mais il est clair que je trainais toujours un crayon et un bout de papier pour m’assurer d’inscrire des notes, particulièrement la nuit, lorsque l’inspiration se manifestait. 4 : Votre livre portant entre autres sur l’amitié, le deuil, la tolérance, le jugement et l’espoir, quel regard posez‐vous aujourd’hui sur notre société? Sur la relation que nous entretenons avec nos pairs? Je crois, et cela n’est que ma simple perception, qu’actuellement nous mettons trop l’emphase sur le paraître et l’avoir et nous négligeons l’être, c’est‐à‐dire l’authenticité. Et ce, autant d’un point de vue sociétal, relationnel, qu’individuel. 5 : Croyez‐vous que la religion ait encore sa place aujourd’hui? En fait, je crois que la religion aura toujours une certaine place, malgré le fait que je n’adhère pas réellement à une quelconque religion. Les gens ont ce besoin de se regrouper, de former une certaine communauté. Par contre, je crois que les religions devraient exclusivement nous permettre de nous élever, de tendre vers plus « grand », et de laisser la société, la population, définir ses normes sociales. 6 : La récente parution de Mon oncle, mon roc a provoqué un vif engouement auprès du public, à quoi attribuez‐vous ce succès? Probablement, à la chance…. Et peut‐être également au fait que les gens se sentent interpelés par un récit qui propose un certain sens à la vie… 7 : Avez‐vous l’intention d’écrire un nouveau roman sous peu? J’ai une idée bien précise pour l’écriture d’un deuxième roman, mais actuellement je me concentre davantage sur la promotion de Mon oncle… mon roc. Pour communiquer avec Stéphane Dupont : [email protected] 

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