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Assistance pour une définition participative des modalités de valorisation touristique durable de l’Archipel d’Essaouira (Maroc) Diagnostic et proposition d’un plan d’action Rapport final Aout 2015 Etude réalisée par : IBIS CONSULTING Etudes, Formation, Assistance Technique App. 2, Imm. 220, Rue de Rabat, Quartier Al Alaouiyine, 12000, Témara, Maroc Tel : +212 (0) 5 37 61 29 60 / Email : [email protected] Table des matières Liste de tableaux :............................................................................................................................ 4 Liste de figures :............................................................................................................................... 4 Acronymes :..................................................................................................................................... 5 Avant-propos........................................................................................................................................... 6 I. Introduction..................................................................................................................................... 8 II. Rappel sur l’archipel d’Essaouira et ses valeurs et ressources exceptionnelles ............................. 9 III. L’activité touristique au niveau de la province d’Essaouira et le positionnement de l’archipel de Mogador ................................................................................................................................................ 16 IV. Diagnostic et analyse des parties prenantes ................................................................................. 20 V. Vision, orientations stratégiques et objectifs de la mise en tourisme de l’archipel ..................... 27 5.1. Vision : ................................................................................................................................... 27 5.2. Orientations stratégiques :.................................................................................................... 27 5.3. Objectifs de la valorisation touristique durable de l’archipel : ............................................. 31 VI. Plan d’action .................................................................................................................................. 33 6.1. Définition et description des activités pour la mise en tourisme de l’Archipel .................... 33 6.2. Plan d’action.......................................................................................................................... 35 VII. Modalités/cadre institutionnel d’interaction des parties prenantes ............................................ 39 7.1. Propositions de cadre institutionnel et de mécanismes de mobilisation et de participation/implication des acteurs : ............................................................................................. 39 7.2. Propositions de modalités de partenariat, pour l’implication des parties prenantes dans la mise en œuvre du plan d’action pour la mise en tourisme de l’archipel.......................................... 43 VIII. Préalables et questions en suspens............................................................................................... 46 Bibliographie.................................................................................................................................. 48 Annexe 1 : Statistiques de la fréquentation des hôtels classés de la ville d’Essaouira+Mogador pour 2014 (selon le Ministère du Tourisme). ................................................................................ 49 Annexe 2 : Parties consultées........................................................................................................ 51 3 Liste de tableaux : Tableau 1 : Résumé de l’histoire de l’occupation de l’île de Mogador. Tableau 2 : identification des parties prenantes Tableau 3 : Synthèse des résultats des entretiens avec les parties prenantes clés Tableau 5 : Propositions de partenariats pour la mise en œuvre du plan d’action de mise en tourisme de l’Archipel Liste de figures : Figure 1 : Carte de localisation de l’archipel d’Essaouira Figure 2 : Toponymes des îles et îlots constituant l’Archipel d’Essaouira Figure 3 : Faucon d’Eléonore Figure 4 : Goéland leucophée Figure 5 :Grand Cormoran marocain Figure 6 : Façade nord de la Prison Figure 7 : Portes de « Sortie » de prison Figure 8 : Vestiges du « Centre hospitalier pour quarantaine ». Figure 9 : Fortin et ancienne plage de débarquement, vus du minaret Figure 10 : Mosquée Figure 11 : Maison pour fonctionnaires à Ras Dzira Figure 12 : Maison pour fonctionnaires Figure 13 : Débouché vers la mer de la canalisation de la prison. 4 Acronymes : ANP : Agence Nationale des Ports AP : Aire Protégée AUE : Agence Urbaine d’Essaouira BET : Bureau d’Etude Technique CdL : Conservatoire du littoral CPT : Conseil Provincial du Tourisme CRT : Conseil Régional du Tourisme CU : Commune Urbaine DPEFLCD : Direction Provinciale des Eaux et Forêts et de la Lutte Contre la Désertification DPM : Département de la Pêche Maritime HCEFLD : Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification INDH : Initiative Nationale du Développement Humain MT : Ministère du Tourisme MC : Ministère de la Culture OMT : Organisation Mondiale du Tourisme ONG : Organisation Non Gouvernementale PAT : Pays d’Accueil Touristiques PDAR : Plans de Développement et d'Aménagement Ruraux PIM : Petite Ile de la Méditerranée PNUE : Programme des Nations Unies pour l’Environnement SAG : Schéma d’Aménagement etGestion SDAU : Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme SWOT : Analyse des Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces UGP : Unité de Gestion du Projet 5 Avant-propos La réflexion participative surles modalités de valorisation touristique durable de l’Archipel d’Essaouira a été menue dans le cadre du projet soutenu par le Fonds Français pour l’Environnement Mondial portant sur la gestion exemplaire des territoires insulaires et des aires marines. Ce projet a été décliné au sein du programme de travail 2013-2015 annexé au Mémorandum de partenariat signé entre le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification (HCEFLD) et le Conservatoire du littoral (CdL), le 3 mars 2011. Le plan d’action 2014 élaboré dans le cadre de cette coopération prévoyait la réalisation d’une étude qui a pour objectif d’accompagner le HCEFLD dans une réflexion participative dédiée à la valorisation touristique de l’archipel (que ce soit sur le site lui-même, à sa périphérie ou au niveau de la ville d’Essaouira). Cette réflexion devrait s’appuyer sur les résultats des actions menées sur ce territoire à partir de 2011 : schéma de gestion, suivi de la population de faucons d’Eléonore, actions de communication, expertise sur la valorisation du patrimoine de l’archipel et gestion des flux de visiteurs, etc. Le schéma de gestion qui avait été élaboré avait permis de caractériser un patrimoine exceptionnel sur ce site situé à moins d’un kilomètre de la côte, notamment une importante population nicheuse de faucons d’Eléonore, la présence du Grand Cormoran marocain, de paysages intacts et de vestiges archéologiques d’importance pour l’histoire du Maroc. Il avait également permis de souligner un niveau de vulnérabilité élevé qui consiste dans : - L’érosion, vulnérabilité au piétinement ; Dérangement des populations nicheuses de faucons d’Éléonore. Le processus qui avait été mené dans le cadre de l’élaboration du schéma de gestion de l’archipel d’Essaouira avait permet à travers un ensemble de réunions de de recueillir les avis des acteurs quant aux possibilités de développement d’activités touristiques non destructrices sur l’archipel.Ces réunions ont permis d’identifier le besoin de mise en place d’une réflexion commune entre les acteurs pour rendre possible la valorisation touristique durable de ce monument naturel et historique, de faire converger les points de vue des différentes parties concernées et d’opérationnaliser une démarche participative dans ce sens. Ces différents éléments ont donc constitués le point de départ de l’assistance intellectuelle sur la définition participative des modalités de valorisation touristique de l’archipel d’Essaouira. Cette mission a été menée selon une approche méthodologique jalonnée par deux étapes : Etape diagnostic et analyse des parties prenantes : Le diagnostic et l’analyse des parties prenantes ont permis : 6 - - D’identifier, d’analyser et de caractériser les différents acteurs, concernés par la mise en tourisme de l’archipel ; De connaitre les intérêts/besoins et les rôles/apports potentiels des acteurs, ainsi que les contraintes liées à leurs interventions, qui seraient susceptibles d’entraver ou de faciliter la mise en tourisme durable de l’archipel. De mesurer les engagements des différents acteurs et leurs pouvoirs et influences sur le processus. Etape réflexion - planification : Cette étape réalisée sous forme d’atelier participative animé a permis de : - - Définir une vision commune et concertée pour la valorisation touristique de l’archipel d’Essaouira ; Définir les orientations stratégiques et les résultats attendus quant à la mise en place d’un processus qui permettra la mise en place d’un système de valorisation touristique du site ; Elaborer un plan d’action concerté qui constituera une feuille de route et un outil de pilotage du processus visant la mise en place d’une valorisation touristique efficace de l’archipel d’Essaouira ; Définir les modalités / cadre institutionnel d’intervention des parties prenantes pour la valorisation touristique du site de l’étude. Le présent rapport présente les résultats de ce processus et qui concernent aussi bien l’analyse des parties prenantes que la proposition d’un plan d’action devant aboutir à la mise en place d’un développement et d’une gestion de l’exploitation touristique de l’archipel d’Essaouira. 7 I. Introduction La valorisation de l’ile de Mogador à travers l’ouverture au public (tourisme durable et éducation à l’environnement) pourrait apporter un soutien et un intérêt particulier à la conservation durable des ressources naturelles et culturelles de ce site. En effet, la méconnaissance actuelle par le public du patrimoine existant sur ce site explique largement le désintérêt et la faible mobilisation des élus, des décideurs et des organisations de la société civile locale pour la protection et la conservation du site. Une mise en tourisme de l’archipel est donc un allié à la conservation de ses valeurs et ses ressources naturelles et culturelles. Elle va permettre de faire sortir ce site de son isolement de la dynamique de la ville d’Essaouira et de la vie de ses populations. L’île devrait s’intégrer dans son environnement et prendre la place qu’elle mérite comme ressource exceptionnelle et site unique ; source de fierté des acteurs locaux de la province d’Essaouira. Pour la grande majorité des visiteurs de la ville, l’archipel n’est jusqu’ici qu’une curiosité et un endroit inconnu et mystérieux. Or, le site offre d’énormes opportunités pour véhiculer et transmettre aux visiteurs des messages sur l’histoire de la ville, ses particularités écologiques et paysagères. Des messages qui peuvent les marquer à jamais. Toutefois, la mise en tourisme du site présente bien des risques pour le maintien et la préservation des ressources naturelles et culturelles aussi fragiles que ceux qui caractérisent l’île de Mogador. Il est donc nécessaire d’être prudent et de mettre en place toutes les mesures qui peuvent garantir que cette mise en tourisme soit faite dans des conditions qui permettront un bon équilibre et unemaîtrise des effets indésirables de l’activité. Une démarche participative pour diagnostiquer les intérêts, les craintes et les opportunités qui peuvent exister chez les différentes parties prenantes concernées par la gestion du site et de son accès est importante pour assoir une stratégie efficace visant l’ouverture de l’île au tourisme. Elle va permettre de déceler et éviter dès le départ les conflits et les dysfonctionnements qui peuvent entraver cette mise en tourisme. Cette étude présente, ainsi, la restitution d’un travail participatif portant sur la perception, l’intérêt et la réflexion sur la démarche à suivre pour ouvrir l’archipel d’Essaouira au public, tout en préservant et valorisant son patrimoine naturel et culturel. Il s’agit dans un premier temps de bien poser le contexte général de l’étude à travers la présentation de l’archipel et ses ressources, puis l’identification des acteurs concernés et leur positionnement par rapport à la mise en tourisme du site.Le présent rapport expose ensuite la vision, les orientations stratégiques, les objectifs et un plan d’action, qui identifie les actions à mener pour concrétiser cette ouverture de l’île au tourisme. Enfin, les modalités et arrangements institutionnels et organisationnels,qui devront permettre la mise en œuvre de la feuille de route élaborée, sont présentés. Il est à rappeler qu’un « Schéma d’aménagement etorientations de gestion de l’archipel d’Essaouira » a été élaboré et validé pour le site en question. Il sert actuellement de référence pour la gestion du site. Les résultats de la présente étude (vision, stratégie, objectifs et plan d’action) cadrent parfaitement avec ce schéma d’aménagement et de gestion. Ils le complètent et approfondies la valorisation de l’ouverture du site au public, comme un des axes de l’aménagement et de gestion énoncés dans ce document de référence. 8 II. Rappel sur l’archipel d’Essaouira et ses valeurs et ressources exceptionnelles Localisation : Situé dans la baie d'Essaouira, l'archipel d'Essaouira (seul de ce type le long du littoral atlantique marocain) est éloigné de 800 m de l'extrémité de la jetée Ouest du port de la ville, et de 1200 m de l'embouchure de l'oued Ksob. La dénivelée de l’archipel varie entre -6 m et 30 m. L'archipel est composé d'une grande île fragmentée en deux parties inégales reliées uniquement aux marées les plus basses, autour desquelles la houle a découpé et isolé plusieurs rochers. Cet ensemble est constitué de sables dunaires bio-détritiques consolidés. L'île principale est relativement haute (29 m) et présente des ondulations dunaires parallèles surmontées de petites dunes actuelles en voie de fixation par la végétation. Figure 1 : Carte de localisation de l’archipel d’Essaouira 9 Figure 2 : Toponymes des îles et îlots constituant l’Archipel d’Essaouira Patrimoine biologique et écologique de l’archipel : L’archipel d’Essaouira est un milieu insulaire, unique en son genre sur le littoral atlantique marocain, en raison des qualités éco-biologiques qu’il procure et de la richesse de ses écosystèmes. Du point de vue floristique, l’archipel est couvert par une formation ligneuse basse et dense. Les espècesvégétales dominantes sont représentées par des espèces nitrophiles favorisées par d’importants apports d’excréments des goélands (Benhoussa et Ibn Tatou, octobre 2010). Des espèces végétales à valeurs patrimoniales existantes au niveau de l’archipel : – Limoniummucronatum, Salsolaverticillataet Frankenialaevissubsp. velutinasont des endémiques strictement marocaines. – Polycarpaeaniveaest endémique des Canaries et du Maroc. – Tetraenafontanesii, qui se plait à même le rocher est endémique algéromarocain. – Bassiatommentosa, élément omniprésent, est endémique des Canaries, de la Mauritanie et du Maroc. Le couvert végétal de l’Îlot principal d’Essaouira est en grande partie uniforme et monotone. Aux formationsligneuses basses souvent intriquées, composés de Lycium intricatum, Bassia tomentosa, Salsola verticillata et Suaeda vera se juxtaposent des « tapis » gras et cristallins plus ou moins étendus de Mesembryanthemum cristallinaum. Des touffes de Polycarpea nivea et Atriplex parvifolia se rencontrent par ci par là. Les parties strictement rocheuses, du Nord et du Sud du Grand Îlot, ainsi que la partie sud-est de l’îlot Ras-Ferâoune, de très faible étendue, exposent une végétation qui pousse à même le substrat rocheux, sans sol etqui semble ne pas souffrir des conditions extrêmes de cet habitat : 10 Mesembryanthemum nodiflorum et Tetraena fontanesii. Ces plantes profitent largement de l'humidité océanique pour garder bonne allure. La faune terrestre de l’archipel d’Essaouira est caractérisée par la nidification régulière de 9 espèces d'oiseaux(signalées jusqu’aux années 1980’s) (2 sont marines, 3 sont des Rapaces et 4 sont terrestres), 3 reptiles et laprésence d'un unique mammifère (Lapin). La nomination de l’iled’Essaouira par « l’ile aux pigeons » met en évidence l’importance de son avifaune. En effet, l’archipel et particulièrement l’ile d’Essaouira se caractérise par laprésence d’une importante avifaune nidificatrice, dont l’espèce la plus remarquable est le Faucon d’Eléonore (Falco eleonorae), espèces d’importance mondiale et considérée comme typiquement méditerranéenne. Figure 3 : Faucon d’Eléonore (Photo El Idrissi). Les observations et publications effectuées sur les Espèces patrimoniales: Faucon d’Eléonore îles de Mogador jusqu’auxannées 1980 (Contant & (Falco eleonorae) et Grand Cormoran de Naurois, 1958, de Naurois 1961, Beaubrun 1988) marocain (Phalacrocorax carbo ssp. font état de sept autresespèces d’oiseaux nicheurs : Maroccanus). le Grand Cormoran (Phalacrocorax carbo)représenté par sa sous-espèce maroccanus Espèce la plus abondante de l’archipel : endémique du Maroc, les Faucons pèlerin (Falco Goéland leucophée (Larus michahellis). peregrinus)et crécerelle (F. tinnunculus), leGrand Corbeau (Corvus corax), le Martinet pâle (Apus pallidus), le Pigeon biset (Columba livia)et la Fauvette mélanocéphale(Sylvia melanocephala). 11 La prospection ornithologique réalisée dans le cadre de la mission PIM de 2010 a confirmé la présence de dix espèces nicheuses sur l’archipel d’Essaouira : leGrand Cormoran marocain, le Héron garde-boeufs, l’Aigrette garzette, les Faucons d’Eléonore et crécerelle, le Goéland leucophée, le Pigeon biset, le Martinet pâle, la Fauvette mélanocéphale et le Moineau domestique. Figure 4 : Goéland leucophée (Photo Qninba). Figure 5: Grand Cormoran marocain (Photo El Idrissi). Patrimoine culturel de l’archipel : L’archipel d’Essaouira a été fréquenté par l’Homme depuis au moins le VIIème siècle avant J.-C. D’après le matériel archéologique trouvé dans l’île et les constructions subsistantes, l’île a connu une certaine activité urbanistique pendant les époques antique, moderne et contemporaine. L’occupation de l’île peut se résumer comme suit : 12 Tableau 1 : Résumé de l’histoire de l’occupation de l’île de Mogador. Epoques Fréquentation/ présence humaine VIIème - milieu du VIème siècle Forte présence phénicienne. avant J-C Les Phéniciens n’ont pas laissé de monuments bâtis, sur l’archipel. Milieu VIème – Vème siècle Abandon du site. avant J-C IVème – IIIème siècle avant J-C Fréquentation faible du site. IIème siècle avant J-C Abandon ? ème er 2 moitié de l’I siècle avant J-C Epoque de Juba II (Industrie de la pourpre). er I siècle - Ve siècle après J-C Présence romaine (villa romaine remaniée). La civilisation amazigho-romaine est attesté par un ensemble de vestiges découverts lors de fouilles archéologiques : une villa, une mosaïque, des bassins de salaison de poissons et de fabrication de garum et, surtout, des vestiges d’une manufacture de pourpre Gétule d’où le nom d’îles purpuraires. Ces monuments datent de quelques années avant l’ère chrétienne. Tous ces vestiges archéologiques ont été découverts dans la partie sud-est de l’île principale, à l’abri des vents dominants. ème ème du 6 au 10 siècle Silence des textes et absence d’indications archéologiques. ème 11 siècle Al Bakri mentionne le port d’Amegdoul qui est selon lui favorable au débarquement desnavires. ème ème Du 12 au 15 siècle Absence d’indications archéologiques et silence des textes à l’exception ème siècle. de celui d’Ibn Said qui la mentionne au 13 . ème Début du 16 siècle Constructions portugaises (prison). L’île renaît véritablement au début du XVIème siècle à l’occasion de l’occupation portugaise du littoral atlantique marocain. ème 17 siècle Silence des textes et de l’archéologie. ème 18 siècle Constructions de Sidi Mohamed Ben Abdallah (fortins). Durant le règne du sultan alaouite Sidi Mohamed ben Abdallah (17571790) fondateur de la ville d’Essaouira, l’île connaît son apogée de développement et de fréquentation. Les six fortins aménagés sur l’île ont été construit à cette époque. ème 19 siècle Activité sur l’île (construction d’une nouvelle prison). Les monuments islamiques sont représentés par une prison (qui a dû servir aussi parfois de lieu de quarantaine), une mosquée et quelques petits bâtiments construits au XIXème siècle par le Sultan Moulay Hassan. ème ème 20 et 21 siècles Activités d’ordre scientifique et autres. Absence de population résidente, activités de subsistance : pêche de pouce-pied, d’algues ; pêche de loisir : fréquentation illégale mais limitée. Les vestiges antiques de la grande île ont été repérés dès 1950. D’après le matériel archéologique phénicien et grec qu’on y a trouvé, la plus ancienne occupation de l’île date du VIIème siècle av.J-C. En 1946, un petit débarcadère est construit sur la façade orientale de la Grande Île ; puis en 1975, un escalier permettra de gravir la falaise adossée à ce «port». Actuellement, plusieurs pêcheurs et récolteurs d’algues, de moules et de pied-de-biche résident, durant des périodes plus ou moins logues, sur l’île principale ; ils utilisent souvent les fortins comme abris et lieux de dépôts de leur matériel. Un groupe de pêcheurs ont aménagé l’entrée d’une grotte sous une falaise située au sud-ouest de la grande île. 13 Divers monuments ou édifices ont été identifiés sur la grande île : Les vestiges romains, situés au Sud-est de l’île : Villa romaine avec mosaïque des paons, Citerne située à l’Ouest de la villa romaine, Plage de galets utilisée comme port de débarquement, Tombeaux. – – – – Les vestiges modernes : Prison : une correspondance de 1897 indique que la construction de celle-ci a eu lieu vers la fin du 19ème siècle. Sonétat de conservation actuel est un indice en faveur de cette datation. Cet édifice a remplacé probablementl’ancienne prison construite par les Portugais au début du 16ème siècle et que les rois Saadiens et Alaouites,jusqu’au règne de Sidi Med Ben Abdallah (1757-1790), ont réutilisée. Au 19ème siècle, l’île a servi de lieu de quarantaine pour les pèlerins ; la prison qui nous concerne, aurait-ellejoué ce rôle ou faut-il voir dans le bâtiment quadrangulaire, situé plus à l’Ouest, ce centre hospitalier (lazaret). Fortins: les fortins sont au nombre de 6 ; ils ont été construits par Sidi Med Ben Abdallah (Rapport Cornut, 1767). L’undeux était muni de 10 pièces de canons ; les autres de 5 chacun. Mosquée: elle date probablement du 19ème siècle, son état de dégradation est très avancé. Maisons pour fonctionnaires : la correspondance de 1897 fait état d’une maison susceptible de devenir un logement pour les gardiens de laprison. Le rôle joué par les deux monuments en ruines, situés sur la façade est de la grande île, n’a pas été identifié. On pense qu’il pourrait s’agir de maisons d’habitations pour fonctionnaires datant du 18èmeou du 19èmesiècle. Canalisations : des restes de canalisations subsistent vers le Sud de l’île. Il s’agit d’un système d’évacuation des eaux usées qui se déversent dans la mer. La correspondance de 1897 l’évoque. Dans l’état actuel des recherches, il s’avère que l’île n’a jamais été un lieu de peuplement. Elle a toujours joué un rôle utilitaire soit comme : – – – – Relais de commerce (troc à l’époque phénicienne), Zone industrielle (teinturerie de pourpre), Lieu d’exil (prisonniers \ pèlerins en quarantaine), Centre défensif (fortins). 14 Figure 6 : Façade nord de la Prison Figure 7 : Portes de « Sortie » de prison Figure 8 : Vestiges du « Centre hospitalier pour quarantaine ». Figure 9 : Fortin et ancienne plage de débarquement, vus du minaret Figure 10 : Mosquée Figure 11 : Maison pour fonctionnaires à Ras Dzira. Figure 12 : Maison pour fonctionnaires Figure 13 : Débouché vers la mer de la canalisation de laprison. (Photos Qninba) 15 III. L’activité touristique au niveau de la province d’Essaouira et le positionnement de l’archipel de Mogador Contexte touristique de l’archipel : Selon l’observatoire du tourisme du Maroc, l’activité touristique en 2014 a enregistré au niveau de la station Essaouira-Mogador (voir annexe 1): - - 484 595 nuitées (contre 309 226 nuitées en 2010 et 472035 nuitées en 2013) ; 188434 arrivées dans les hôtels classés (contre 131 714 en 2010 et 179 824 en 2013) ; Une durée moyenne de séjour de 3 nuitées par touriste ; Un taux d’occupation moyen de 37% ; Une haute saison s’étalant d’avril à octobre. Globalement,Essaouira a enregistré des avancées importantes ces dernières décennies dans le domaine touristique. Cependant, le produit reste fragile et se trouve confronté à plusieurs défis : - Consolider les acquis et le renforcement de son positionnement en tant que destination située sur le circuit Marrakech - Agadir ; Renforcer la communication et la promotion des produits touristiques de la destination ; Diversifier l’offre touristique et se démarquer des produits classiques offerts par d’autres destinations de la région. Assurer une complémentarité et une connectivité entre les différentes activités touristiques offertes, de manière à prolonger la durée de séjour des visiteurs. La déclinaison de la vision 2020 du tourisme au niveau de la destination se fait à travers un plan d’action, intégrant 5 programmes sur 6 de cette stratégie. Il s’agit des programmes suivants : - - - - Programme Patrimoine et Héritage : valoriser l’identité culturelle à travers la structuration et la valorisation du patrimoine matériel et immatériel et la mise en place de produits touristiques cohérents et attractifs ; Programme Animation, Loisirs et Sports : créer une offre d’animation riche, variée et complémentaire aux infrastructures touristiques de base afin de consolider l’offre et la rendre plus attractive et compétitive aux yeux des touristes ; Programme Azur 2020 : construire une véritable offre balnéaire compétitive ; Programme Eco/ développement durable : valoriser les ressources naturelles et rurales tout en les préservant, et à veiller au respect de l’authenticité socioculturelles des communautés d’accueil en leur offrant des avantages socioéconomiques ; Programme BILADI :Répondre aux attentes des marocains en leur offrant un produit adapté tenant compte de leurs habitudes et de leur manière de voyager. Un des produits de niches qui a été retenu dans le plan d’action est le développement et la promotion de la promenade en mer autour de l’île Mogador par le biais de bateaux de plaisance. Cette promenade peut intégrer la visite de l’archipel. Le concept vise à créer une nouvelle offre touristique qui s’inscrit dans le cadre des activités de loisirs, découverte, et produits de niche. Cependant, l’idée développée se heurte aunon clarté des mesures d’accompagnement à prendre, pour assurer : 16 - La sécurité des touristes ; La protection des ressources naturelles et culturelles du site ; L’encadrement adéquat et l’interprétation appropriée des ressources et des valeurs exceptionnelles du site. Potentialités touristiques de l’archipel : L’archipel d’Essaouira recèle des ressources exceptionnelles qui peuvent être exploitées pour offrir des expériences touristiques uniques et attractives. Les ressources naturelles (ornithologiques et floristiques) et culturelles de grande valeur, qui caractérisent le site, peuvent être les fondements d’organisation de promenades et d’activités de grande qualité sur le plan éducatif et récréatif. En plus de ses valeurs, le site offre d’autres atouts qui peuvent faciliter la gestion de l’activité touristique. Globalement, l’ouverture de l’archipel au public se justifie par les raisons suivantes : − La volonté du HCEFLCD de renforcer la dynamique de gestion conservatoire déjà mise en place sur l’archipel, en accordant à ce site un statut de protection légal, en application de la nouvelle loi sur les aires protégées ; ce qui permettra d’augmenter et de pérenniser le statut de protection de l’archipel en le classant aire protégée. Cette aire protégée sera gérée selon la nouvelle démarche de gestion des aires protégées, adoptée par le HCEFLCD, et qui consiste à conserver les ressources naturelles et culturelles d’une aire protégée, dans une perspective de leur valorisation à travers le développement d’un tourisme durable et de l’éducation à l’environnement. − La nécessité de faire face, de façon intelligente et en dehors d’une situation d’adversité, aux menaces qui pèsent sur l’archipel, notamment la convoitise touristique latente et la fréquentation incontrôlée du site, qui entraîneraient une dégradation du milieu naturel et le dérangement des oiseaux, surtout en période de nidification. − Le HCEFLCD avait opté pour le deuxième scénario de gestion, proposé dans le cadre du Schéma de Gestion de l’archipel, élaboré en 2011, et qui préconise une certaine ouverture du site au public qui n’est pas incompatible avec l’objectif de conservation des ressources naturelles et culturelles de l’archipel. Ceci traduit la volonté du HCEFLCD d’ouverture au public, dans une perspective de valorisation économique. Il s’agit donc d’une ouverture au public qui tient compte de la nécessité de protéger les ressources naturelles et culturelles remarquables du site (la colonie du Faucon d’Eléonore, les monuments et vestigeshistoriques, les paysages et la qualité de l’environnement : propreté et quiétude) et qui se caractérise par : − − Uneutilisation limitéeet hautement surveillée de l’espace de l’île principale et interdiction totale de débarquement au niveau des autres ilots de l’archipel (interdiction totale de fréquentation des zones importantes et sensibles) pendant la période de reproduction des oiseaux nicheurs de l’île (juin à octobre) ; L’organisation de visites contrôlées et encadrées, pour une interprétation adéquatedu patrimoine culturel et naturel de l’île aux visiteurs. En effet, l’exploitation touristique de l’île ne doit pas seulement être récréative. L’expérience touristique à offrir aux visiteurs doit être éducative et instructive pour assurer une différenciation fondamentale avec le tourisme classique. 17 − − − La visite de l’île sera organisée par petits groupes (idéalement de 10-15 personnes) pour une bonne maitrise des impacts potentiels et pour assurer un encadrement adéquats aux visiteurs. La visite sera faite selon des circuits balisés et permettant une meilleurs expérience touristique aux visiteurs selon leur intérêt général ou spécifique : observation des oiseaux, appréciation des paysages et des vues panoramiques, histoire, etc. ; La délivrance d’autorisations d’accès/débarquement par le HCEFLCD, pour les travaux de recherche scientifique ; L’organisation de visites encadrées, à des fins éducatives, au profit de groupes scolaires et des groupes de jeunes de la ville d’Essaouira et de la région. Les résultats d’un diagnostic touristique de l’archipel d’Essaouira, réalisé au moyen d’une analyse SWOT, sont présentés ci-après : Les forces : – – – – La proximité de la ville d’Essaouira, grand pôle touristique Un patrimoine naturel remarquable Un patrimoine culturel exceptionnel La programmation du classement du site en aire protégée Les faiblesses : – – – Un site mal connu Absence, jusque-là, d’une vision pour le développement d’un tourisme durable, basé sur la nature et la culture, sur l’archipel Absence d’un maître d’ouvrage qui serait en mesure de piloter le développement d’un produit touristique « Archipel » Les opportunités : – – – – Essaouira est une destination majeure au Maroc et bien visible à l’international Développement d’un produit de niche sur l’archipel (stratégie 2020 du tourisme) Présence d’acteurs pouvant assurer une promotion touristique du nouveau produit « archipel » Diversité et qualité des produits touristiques à Essaouira Les menaces : – – – Instabilité de la clientèle étrangère, qui serait intéressée par le nouveau produit (crise économique etc.) Problème d’accès et de débarquement sur l’île La non-adhésion des hôteliers et agences de voyage Conclusions : La valorisation touristique de l’archipel d’Essaouira peut constituer une valeur ajoutée importante pour la dynamique touristique de la ville d’Essaouira et de toute la province. En effet, elle peut apporter une contribution importante à la diversification de l’offre touristique, au prolongement de la durée de séjour des visiteurs de la ville, à la démarque de l’offre touristique de la province par rapport à l’offre touristique classique proposée dans l’ensemble de la région de Marrakech Tensift. 18 L’archipel offre donc une opportunité unique et remarquable qui peut enrichir le produit touristique de la destination Essaouira-Mogador. La valorisation touristique du site offre aussi des opportunités de gestion durable des ressources du site à travers l’investissement d’une partie des recettes financière de l’activité dans la réhabilitation, la protection et le maintien des bonnes conditions des ressources du site. Elle offre aussi une opportunité importante quant à la mobilisation des acteurs locaux sur l’importance du site et la nécessité de sa gestion et sa promotion comme modèle de gestion durable (changement d’attitude et de perception). A cette fin, un modèle de gestion novateur et créatif, basé sur le partenariat et la concession contractuelle, devrait permettre une contribution importante au coût de gestion, d’aménagement et de maintenance des équipements et des facilités touristiques du site. Un cahier de charge précis, selon les normes internationales en la matière, devrait être développé et utilisé comme base de sessions de l’exploitation touristique au profit d’opérateurs touristiques qualifiés. Ce cahier de charge devrait aussi bien assurer la motivation économique des opérateurs touristiques que l’impérative de préserver l’état des ressources du site et la maintenance des équipements et des différentes facilités aménagées pour assurer la sécurité des visiteurs et une meilleur expérience touristique (point de débarquement approprié, sentiers, signalétique d’interprétations et d’orientation, toilettes, etc.). L’ouverture du site au publique devrait aussi intégrer la fonction éducative au profit des enfants des écoles de la ville d’Essaouira et de la région. L’importance de cette fonction et primordiale pour la promotion et le soutien d’un intérêt du public Souiri (les habitants de la ville d’Essaouira) à la préservation et à la gestion durable de l’archipel de Mogador comme patrimoine et fierté locale. 19 IV. Diagnostic et analyse des parties prenantes Identification et caractérisation des acteurs et des parties prenantes : Les acteurs concernés par la mise en tourisme de l’archipel d’Essaouira sont les différentes institutions, groupes sociaux et individus qui ont des intérêts et des préoccupations par rapport à la conservation et la valorisation des ressources naturelles et culturelles du site. En matière de gestion des ressources naturelles, un « intérêt » renvoie à une opportunité liée à ces ressources naturelles ou à l’impact sur ces ressources ; alors qu’une « préoccupation » renvoie à un risque, un impact ou une influence sur ces mêmes ressources (Borrini-Feyerabend et al, 2009). Les institutions, groupes sociaux et individus qui possèdent un intérêt direct, significatif et spécifique dans la gestion des ressources naturelles d’un site sont considérés comme ses parties prenantes (Borrini-Feyerabend, 1997). Dans le cadre de la valorisation touristique de l’archipel d’Essaouira, l’on considère acteurs/intervenants les diverses institutions, groupes sociaux et individus qui ont des intérêts et des préoccupations, plus ou moins directs, par rapport à la conservation et la valorisation des patrimoines naturel et culturel de ce site ; et l’on en distingue les parties prenantes, qui sont ces institutions, groupes sociaux et individus ayant un intérêt direct et significatif, dans la valorisation et la gestion touristiques du site. Les parties prenantes qui ont été jugées susceptibles d’exprimer des intérêts et des préoccupations par rapport à la mise en tourisme de l’archipel d’Essaouira sont énumérées dans le tableau suivant : Parties prenantes (au niveau local) Tableau 2 : identification des parties prenantes Cadre d’intervention (Stratégie, plan d’action…) Province d’Essaouira - Coordination et suivi des actions de développement local - Coordination et suivi de la mise en œuvre de l'Initiative Nationale du Développement Humain (INDH)… Agence Urbaine d’Essaouira (AUE) - Elaboration du Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme (SDAU) et des Plans de Développement et d'Aménagement Ruraux (PDAR) Commune urbaine d’Essaouira - Plan de Développement Communal - Gestion du territoire de la CU - Promouvoir des services sociaux et économiques au profit des habitants et des visiteurs de la ville ; Direction Provinciale des Eaux et Forêts et de la Lutte Contre la Désertification (DPEFLCD) Délégation Provinciale du Tourisme d’Essaouira - Plan Directeur des Aires Protégées - Programme décennale 2015-2024 - Vision 2020 du Tourisme - Plan d’action régional du tourisme 2020 20 Conseil provincial du tourisme - Organiser la profession - Renforcer les capacités des acteurs opérateurs du tourisme ; - La promotion ; - Défendre les intérêts des opérateurs touristiques Division Provinciale de l’Agence Nationale des Ports (ANP) d’Essaouira - Gestion et aménagement de l’infrastructure portuaire ; - Vision stratégique 2030 - Accompagnement et développement des ports Délégation provinciale de la culture et Inspection des monuments historiques - Inventaire des monuments et des sites ayant une valeur culturelle, - Préservation et réhabilitation des monuments et des sites culturelles ; - Promouvoir la valorisation du patrimoine culturel et son utilisation par le public ; Délégation provinciale Domaines de l’Etat Gendarmerie Royale Maritime - Gestion du domaine public de l’état. des - Veille au respect de la règlementation en viseur ; - Sécurité et sureté ; - Contrôle des visites de l’ile. Analyse des parties prenantes : La réunion d’information et d’introduction des acteurs concernés par la valorisation touristique de l’archipel d’Essaouira, tenue au siège de la Province, le 15 juin 2015, avait permis d’avoir les premiers points de vue des parties prenantes identifiées et d’en confirmer celles qui sont clés, par rapport à la mise en tourisme de l’archipel. Des entretiens semi-structurés ont été réalisés avec ces parties prenantes clés, pour déterminer leurs intérêts stratégiques, leurs priorités, leur points de vue, ainsi que les problèmes et contraintes qu’elles perçoivent, par rapport à la mise en tourisme de l’archipel d’Essaouira. Les résultats de ces entretiens sont synthétisés dans le tableau suivant : Tableau 3 : Synthèse des résultats des entretiens avec les parties prenantes clés Partie prenante Intérêts et Activités et Problèmes et Opportunités liées capacités interventions de contraintes, perçus à l’intervention de d'intervention de l’acteur, en cours par l’acteur, pour l’acteur, pour la l’acteur, pour la ou prévues, pour la la mise en valorisation gestion du site gestion du site tourisme du site touristique du site Division provinciale l’ANP - Non exprimés de - Gestion des infrastructures, entretien des réseaux (eau électricité, assainissement 21 - Difficulté de marier la pêche et la plaisance, au niveau du port ; - Problème de - Faciliter l’intervention du département de l’équipement ) et police portuaire. sécurité : offrir le maximum de sécurité en séparant les deux activités ; - Il n’existe pas de chenal entre l’île et le port, pour le transport touristique. Délégation provinciale tourisme du - Développement - Dans le cadre d’un tourisme du plan d’action / « contrôlé » ; vision 2020 : - Développement Proposer des d’un produit de promenades en niche ; mer par les bateaux de - Promotion du plaisance nouveau intégrant la produit visite de l’ile de touristique. Mogador, afin de répondre à un besoin explicite qui devient de plus en plus croissant. pour l’amélioration l’infrastructure de débarquement sur l’île. - Problème de sécurité sur l’ile ; - Suivi de l’activité/produ it touristique ; - Absence de maitre d’ouvrage pour contrôler les visites ; - Etudes et statistiques ; - Dégradation des - Assurer un certain état de - Promotion : organisation d’éductours et festivals. - Ce concept vise à créer une nouvelle offre touristique qui s’inscrit dans le cadre des activités de loisirs, découverte et produits de niche. Délégation - Préservation du provinciale de la - Il existe un projet de 22 culture Inspection monuments historiques et des site ; - D’accord sur le principe pour ce qui du désenclavemen t de l’ile ; - Le volet archéologique est essentiel ; - consolidation et restauration des monuments insitu (parties concernés : la culture et les habous) ; patrimoines naturel et culturel de l’ile, sous la pression touristique ; - conservation des monuments pour une dignité de produit touristique ; - Réaliser des fouilles et sondages, pour une meilleure connaissance des ressources culturelles de l’ile et de son entourage ; - Il existe un projet de fouilles avec l’Institut allemand de Madrid ; - Continuer les fouilles archéologiques et organiser une plongée sous-marine pour déceler ce qui existe en mer. - Elaboration de la matière et formation pour l’interprétation ; - Restauration des monuments ; - Rapatrier le matériel qui existe à Rabat, pour l’utiliser pour la mise en place d’un musée à Essaouira ou insitu. Agence urbaine - Protection et mise en valeur d’Essaouira du site. - Le SDAU de 2004 prévoit une mise en valeur de l’île d’Essaouira : - La grande île peut recevoir des visiteurs 23 - Aménagement non conforme au SDAU - Participation à la réalisation des études pour la réhabilitation des monuments historiques nationaux et internationaux, pour des excursions sans séjour sur place. Délégation provinciale Domaines l’Etat - Maitrise du des foncier, pour de une bonne gestion du site - --- - Occupation illégale du site (terrain délimité) - Remise ou mise à disposition du terrain de l’ile au HCEFLCD Conseil provincial - Adhésion à du tourisme et 100% à l’idée Association des de valorisation Guides touristique de d’Essaouira l’archipel ; - --- - Eviter le tourisme de masse ; - Contribution du CPT à la promotion du produit ; - Difficulté de sélectionner les - Interprétation sur le site, par visiteurs ; les guides ; - « Destruction » - Formation des de l’ile ; guides. - Ne pas associer les guides opérationnels d’Essaouira. - « Exploiter » l’ile tout en la protégeant ; - Commercialiser un produit « ile », pour commercialiser davantage Essaouira ; - Diversifier l’offre touristique d’Essaouira. Nadir des Habous - Non exprimés - Fréquentation incontrôlée des mosquées et cimetières, par les touristes - --- - Elaboration des conditions et organisation des visites des mosquées et cimetières Les entretiens avec les parties prenantes clés ont permis donc de mesurer le degré d’adhésion et d’implication de ces différentes parties prenantes au processus de mise en tourisme de l’archipel d’Essaouira, en considération de leurs intérêts, leurs capacités d’intervention et leur volontés pour s’engager. 24 En conclusion, on note une adhésion totale de toutes les parties prenantes à l’idée de valorisation touristique de l’archipel d’Essaouira. Tous les intérêts exprimés sont légitimes et aucun conflit d’intérêt n’a été soulevé. Les principales contraintes à la mise en tourisme durable de l’archipel, telles que perçues par certaines parties prenantes, sont : – – – – – – Difficulté d’accès entre l’archipel et le port ; Difficulté de débarquement sur la grande île ; Absence d’un maitre d’ouvrage pour contrôler les visites ; Problème de sécurité sur l’île ; Fréquentation incontrôlée des mosquées et des cimetières ; Dégradation des patrimoines naturel et culturel. On a noté également quelques opportunités, liés à la possibilité d’intervention de certaines parties prenantes, que l’on doit saisir pour lever les contraintes : – – – – – – – Faciliter l’intervention du département de l’équipement, pour améliorer l’infrastructure de débarquement sur l’île ; Réaliser des fouilles et sondages, pour une meilleure connaissance des ressources culturelles de l’archipel ; Restauration des monuments ; Suivi de l’activité/produit touristique ; Promotion du nouveau produit touristique ; Elaboration de la matière et formation pour l’interprétation ; Elaboration des conditions et organisation des visites des mosquées et cimetières En considération de tous ces éléments, les parties prenantes clés peuvent être réparties en 2 grands groupes d’acteurs,qui ont de l’importance pour la valorisation touristique durable de l’archipel d’Essaouira : Un premier groupe, où l’on trouve des acteurs qui peuvent participer la conception du nouveau produit touristique « Archipel ». Il s’agit de : – – – – – – – – – Province d’Essaouira ; Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification ; Commune urbaine d’Essaouira ; Délégation provinciale du tourisme ; Conseil Provincial du Tourisme ; Association des guides d’Essaouira ; Délégation provinciale de la Culture ; Nadir des Habous. Agence National des Ports. Un deuxième groupe, où l’on trouve des acteurs qui peuvent participer à la définition des conditions d’exploitation du produit et à la gestion de l’activité touristique. On y trouve : – Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification ; 25 – Commune urbaine d’Essaouira ; Il est donc essentiel de communiquer, tout au long du processus, avec toutes les parties prenantes de ces deux groupes et les impliquer fortement dans la conception et la planification de la valorisation touristique de l’archipel. 26 V. Vision, orientations stratégiques et objectifs de la mise en tourisme de l’archipel 5.1. Vision : En considération de son intérêt bioécologique et de ses particularités culturelles, l’archipel d’Essaouira peut être mis en tourisme, dans une vision de conservation et de valorisation de ses ressources naturelles et culturelles. Il est possible d’y développer un tourisme basé sur la nature et la culture, en y concevant, suivant une approche participative, un produit « nature et culture », qui serait intégré dans l’offre touristique d’Essaouira. La stratégie de développement du tourisme sur l’archipel d’Essaouira doit donc s’appuyer sur deux objectifs : – – Développer et affirmer l’archipel comme nouveau produit (ou nouvelle offre) touristique à Essaouira ; Protéger et promouvoir les valeurs naturelles et culturelles de l’archipel. Ce nouveau produit doit être conçu et finalisé en concertation avec les acteurs locaux concernés par la mise en tourisme de l’archipel. Visiter l’archipel d’Essaouira doit signifier : « Aller à la découverte de l’histoire d’Essaouira et la rencontre d’une nature insolite ». 5.2. Orientations stratégiques : Les grandes orientations stratégiques, devant cadrer la mise en tourisme de l’archipel d’Essaouira impliquent que doivent être mises en œuvre sur le site des approches de gestion indispensables à sa valorisation rationnelle et respectueuse de ses valeurs naturelles et culturelles. Ces orientations sont : – – – Prendre les mesures nécessaire pour le classement du site et entreprendre des actions de conservation, qui favoriseraient la préservation de ses ressources naturelles et culturelles ; Mettre en place des modes de gestion capables de valoriser le patrimoine naturel et culturel du site, afin de satisfaire aux impératifs de protection et de réhabilitation des milieux, tout en permettant de perpétuer mais de cadrer les usages existants et à venir, à travers le développement d’un tourisme durable; Encadrer le développement d’un tourisme respectueux de l’environnement, pour valoriser durablement les ressources naturelles et culturelles du site. Au niveau international, la mise en tourisme de l’archipel d’Essaouira doit obéir aux conditions et principes de développement du tourisme durable, tels qu’ils sont définis par l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et The International Ecotourism Society. 27 Il s’agit d’une forme de tourisme basée sur la nature et la culture du site, et ayant comme objectifs de : - Contribuer à la conservation de la biodiversité, Maintenir le bien-être des populations locales, Comprendre une interprétation/expérience d’apprentissage, Impliquer une action responsable de la part des touristes et de l’industrie touristique, Etre destiné principalement à de petits groupes, avec des affaires à petite échelle, Etre très peu consommateur des ressources non renouvelables, Stimuler la participation locale, et offrir des opportunités de propriété et d’affaires, particulièrement pour la population rurale. Cette mise en tourisme doit également répondre aux lignes directrices pour un tourisme durable dans les écosystèmes vulnérables, élaborées par la Convention sur la Diversité Biologique, et qui proposent un processus de gestion en dix étapes : - Recueillir l’information de base : Cette information, à recueillir auprès de tous les acteurs concernés, est essentielle à la prise de décision et à l’évaluation des conséquences relatives au développement du tourisme durable sur l’archipel. - Elaborer une vision d’ensemble : A partir de l’étude des informations de base, élaborer une vision à long terme de développement du tourisme durable sur l’archipel. - Fixer des objectifs précis : En vue de contribuer à la vision, des objectifs à court terme doivent être définis. Ces objectifs doivent être mis dans un échéancier, pour veiller à ce que tout développement ou activité touristique réponde à une demande réelle, tout en ayant des impacts environnementaux acceptables. - Appliquer la législation et s’inscrire dans la stratégie nationale : Pour la mise en tourisme de l’archipel, adopter et appliquer des procédures d’approbation et d’octroi d’autorisations pour le développement et les activités touristiques sur le site, en se basant sur les dispositions de la législation relative aux aires protégées (la loi 22-07, relative aux aires protégées et ses textes d’application) et sur les principes généraux, de la stratégie nationale, à respecter pour la prise de décision et la planification en matière de développement touristique dans les aires protégées. - Evaluer l’impact potentiel des projets : Tout projet ou activité touristique doit faire l’objet d’une évaluation d’impact potentiel sur l’environnement de l’archipel. Les retombées environnementales, sociales, culturelles et économiques, positives ou négatives, doivent être évaluées de manière exhaustive. Il faut également examiner les diverses options disponibles pour gérer les effets potentiels des projets et activités touristiques. 28 - Gérer les impacts environnementaux : Pour qu’il soit durable, le tourisme sur l’archipel doit être géré en tenant compte de la capacité existante et des limites de l’écosystème, en vue d’éviter ou de réduire au minimum les atteintes des activités touristiques admises à la diversité biologique et aux monuments historiques, et éviter ou réduire au minimum la pollution et les déchets. Cette gestion des impacts doit consister notamment en un choix adéquat des emplacements, un contrôle de la circulation et la protection des zones sensibles. - Assurer la transparence et la responsabilité de la prise de décision : Tous les acteurs concernés par la mise en tourisme de l’archipel doivent être informés, consultés et impliqués, pour pouvoir donner leur avis et leur consentement préalable en connaissance de cause. - Respecter les décisions et conventions : Le(s) exploitant(s) des installations et des activités touristiques, qui seraient admises sur le site de l’archipel, sont responsables du respect des conditions fixées initialement. De sa part, l’autorité de gestion du site devra surveiller constamment l’observation des dispositions convenues initialement, concernant les activités touristiques. - Surveiller les impacts : Un système de surveillance et de rapport devra être mis en place, avant le démarrage de l’activité touristique sur le site. Il s’agit de définir une série d’indicateurs, en vue de pouvoir cerner tous les aspects de la gestion de la diversité biologique et du tourisme durable, notamment leurs aspects culturels. - Appliquer une gestion adaptative : La gestion des activités touristiques sur l’archipel doit être adaptée, accepter d’ « apprendre sur le tas » et surveiller constamment la rétroaction pour mieux y réagir. Il s’agit d’une gestion qui sait s’adapter et qui devrait pleinement tenir compte du principe de précaution. Au niveau national, la mise en tourisme de l’archipel doit se faire dans le cadre de la stratégie nationale de tourisme (visions 2010 et 2020 de tourisme). Dans la Vision 2010 de tourisme, formulée en 2001, le développement des produits de niche et la création des Pays d’Accueil Touristiques (PAT) ont été annoncés. En 2006, une Charte Marocaine du Tourisme Responsable a été adoptée traçant les grandes lignes stratégiques du Maroc. La Vision 2020 de tourisme met davantage l’accent sur la qualité et la durabilité du développement touristique et maintient l’importance du développement du tourisme rural et du tourisme de nature. Dans ce cadre, les espaces naturels au Maroc, comme l’archipel d’Essaouira, représentent un grand potentiel d’avenir pour le développement d’un tourisme durable, basé sur la nature et la culture. 29 La mise en tourisme de l’archipel d’Essaouira, qui est un Site d’Intérêt Biologique et Ecologique devant être érigé en aire protégée, doit également se faire dans le cadre des orientations stratégiques relatives au développement d’un tourisme durable dans les parcs nationaux et naturels, élaborées par le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification, en 2012. Ces orientations stratégiques concernent 7 domaines : Planification du tourisme : La planification du tourisme dans l’archipel doit se faire de façon progressive, en tenant compte du statut actuel de conservation du site et des informations disponibles, concernant les produits potentiels et les partenaires en mesure de s’impliquer dans la planification. Développement d’infrastructures : Les infrastructures à développer sur l’archipel, en vue d’y développer le tourisme, doivent assurer l’accueil et l’information des visiteurs, ainsi que l’interprétation du site. Toutes ces infrastructures doivent être conçues et réalisées de façon à ne pas être incompatibles avec les paysages de l’archipel et ne rentrent pas en concurrence avec son milieu naturel et ses monuments. Développement de produits touristiques : La pérennisation de l’activité touristique sur l’archipel d’Essaouira ne peut se faire qu’à travers l’exploitabilité continue de ces supports, qu’ils soient naturels ou culturels. La conception et la planification du nouveau produit touristique « archipel » doit être faite en concertation et collaboration avec toutes les institutions concernées. Gestion du tourisme : L’activité touristique sur l’archipel touchera ses patrimoines naturel et culturel, d’où la nécessité d’une concertation étroite avec les acteurs concernés, où les représentants du HCEFLCD doivent jouer un rôle important. La gestion du tourisme sur l’archipel doit relever des services extérieurs du HCEFLCD (responsables de la future aire protégée, envisagée sur l’archipel) et consister en une participation active dans les plateformes et comités, au niveau régional, et une responsabilité pour les activités et infrastructures touristiques sur le site de l’archipel. Planification des ressources : La planification des ressources humaines est très importante, en prévision du développement d’un tourisme durable sur l’archipel. Il est primordial d’avoir suffisamment de personnel spécialisé sur le terrain, pour assurer l’interface avec les professionnels du tourisme et les touristes lors de leur visite. Suivi et évaluation de l’impact du tourisme : Pour le suivi et l’évaluation de l’impact du tourisme sur l’archipel, il convient, dans un premier temps, de mesurer les 2 principaux aspects suivants : 30 - Evaluation de l’impact des visiteurs à la fois sur l’environnement et aussi sur le patrimoine culturel ; Evaluation de la qualité de service : il est important de mesurer le degré de satisfaction des besoins des touristes/clients, en fonction du type d’expérience que l’on souhaite donner à ces visiteurs. Promotion du tourisme : - L’action de promotion du nouveau produit « archipel » doit venir comme la dernière étape du développement du tourisme dans l’archipel d’Essaouira. Pour éviter toute incertitude ou déception, il est nécessaire que les opérateurs et agences touristiques soient en connaissance du nouveau produit, du mode de son exploitation, des réglementations et restrictions en vigueur. Il reviendrait aux gestionnaires du site de rendre publiques ces informations et d’offrir des initiations spécifiques. Les touristes/visiteurs doivent pouvoir trouver également les informations nécessaires par communication à distance (site web, service d’information téléphonique, centre d’information en dehors de l’archipel etc.) et à l’arrivée dans la ville d’Essaouira. Le ciblage des visiteurs doit se faire en tenant compte de la localisation géographique de l’archipel, des moyens et infrastructure d’accès et des attractions spécifiques de l’archipel. Le développement du tourisme envisagé doit rester compatible avec les objectifs de gestion de la future aire protégée et s’inscrire comme composante essentielle dans son plan d’aménagement et de gestion. Cette aire protégée sera classée dans l’une des catégories prévues par les dispositions de la loi 22 07, relative aux aires protégées. En considération des caractéristiques bioécologiques et culturelles de son site les principaux objectifs de gestion de la future aire protégée peuvent être : (i) la conservation des ressources naturelles, et (ii) la valorisation du patrimoine naturel et culturel de l’archipel. 5.3. Objectifs de la valorisation touristique durable de l’archipel : Objectifs de mise en tourisme de l’archipel : En considération de tous les éléments de contexte cités ci-dessus, la mise en tourisme de l’archipel d’Essaouira aura comme objectifs : Objectif stratégique: L’objectif stratégique de la mise en tourisme de l’archipel d’Essaouira, à atteindre d’ici 20 ans, étant de développer un nouveau produit « archipel », qui s’ajouterait à la gamme de produits d’Essaouira, et qui permettrait une valorisation des ressources naturelles et culturelles de l’archipel, en harmonie avec les objectifs de conservation du site, tout en renforçant les synergies entre les acteurs économiques d’Essaouira dans un cadre partenarial et participatif avancé. Objectifs opérationnels : 31 Les résultats que l’on peut attendre du développement d’un tourisme durable sur l’archipel d’Essaouira, sont des objectifs opérationnels que l’on doit atteindre dans les 7 années à venir (d’ici 2022) : – – – – – – Définir et clarifier le cadre légal et institutionnel de mise en tourisme de l’archipel d’Essaouira (assurer une maitrise d’ouvrage) ; Valoriser l’ensemble des potentialités touristiques de l’archipel, en offrant un produit «nature et culture» ; Aménager et gérer une infrastructure touristique bien appropriée, afin de préserver le site et satisfaire les visiteurs ; Organiser et renforcer les capacités des opérateurs touristiques selon les besoins d’une exploitation touristique durable ; Etablissement des partenariats et des relations contractuelles ; Promouvoir la destination « archipel d’Essaouira ». 32 VI. Plan d’action 6.1. Définition et description des activités pour la mise en tourisme de l’Archipel Pour des raisons d’opérationnalisation du plan d’action, les activités nécessaires pour la réalisation des différents objectifs opérationnels, définis ci-dessus, peuvent être regroupées dans 6domaines d’intervention. Ces domaines constituent une déclinaison des objectifs en axes de travail : – – – – – – Domaine 1 : Définir le cadre de la valorisation touristique de l’archipel (composante de gestion et de conservation des ressources et des valeurs du site) ; Domaine 2 :Elaboration/conception et organisation du produit touristique ; Domaine 3 : Aménagement de l’infrastructure liée au produit/circuit Domaine 4 : Formation et renforcement des capacités des acteurs Domaine 5 : Etablissement de partenariats Domaine 6 : Marketing et gestion du produit/circuit, Les activités sont définies et décrites par axe de travail, pour éviter que le sens de l’activité change ou se perd avec le temps et/ou le changement du personnel. Définir le cadre de la valorisation touristique de l’archipel : – Remise du foncier de l’archipel au HCEFLCD – Création de l’Aire Protégée (AP) archipel d’Essaouira :Il s’agit de réaliser le processus de création officielle d’une aire protégée sur l’Archipel, ce qui donnera un statut légal de protection au site et la maîtrise de l’ouvrage au HCEFLCD, pour la conduite du processus de mise en tourisme de l’Archipel. – Adopter un plan de gestion concertée (AP) : Sur la base du schéma de gestion déjà élaboré, mener un processus de concertation qui pourra amener à l’approbation par les parties prenantes d’un plan de gestion pour l’archipel. Ce plan de gestion doit bien mettre en évidence les aspects et les actions nécessaire au démarrage et à la gestion de la valorisation touristique de l’archipel. – Mettre en place une autorité de gestion (AP) Elaboration/conception et organisation du produit touristique : – Organiser des visites de reconnaissance et de repérage au profit des professionnels du tourisme ; – Concertation avec les professionnels du tourisme sur leur point de vue sur les potentialités réelles du site, les contraintes organisationnelles, techniques et économiques de sa valorisation touristique ; – Développer les bases descriptives du produit « Archipel » : Il s’agit d’élaborer la description du produit « Archipel ». – Définir les conditions d’exploitation du produit : Cette activité doit consister à définir avec précision les conditions d’exploitation du produit, qui seraient consignées dans le contrat relatif à son exploitation / commercialisation. 33 – Actualiser l’inventaire du patrimoine culturel de l’Archipel : L’objectif de cet inventaire, qui doit être basé sur les résultats de fouilles archéologiques, étant de mettre en évidence toutes les attractions culturelles de l’Archipel, qui augmenteraient son offre première et ses attraits touristiques (édifices d’intérêt historique, sites archéologiques…). Les résultats de cet inventaire serviront à finaliser la conception du produit touristique et alimenteront également les thèmes d’interprétation du site. – Elaboration d’un cahier des charges Aménagement de l’infrastructure touristique des facilités : – Désigner et équiper un point d’embarquement au niveau du port de la ville d’Essaouira – Aménager un point de débarquement sécurisé au niveau de l’ile – Concevoir et aménager le circuit de visite : Cette activité doit consister en la définition, la matérialisation et la mise à niveau du chemin de la visite/découverte, au niveau de la grande île. Ce circuit doit être conçu pour bien canaliser et encadrer les déplacements des visiteurs sur l’île, tout en minimisant l’impact sur l’environnement naturel du site. – Aménager les points d’arrêt et d’observation : Il s’agit de concevoir et aménager quelques points d’observation, sur le circuit de visite de l’île, pour permettre aux visiteurs d’apprécier les paysages et les vues panoramiques à partir de l’Archipel. – Concevoir et mettre en place la signalétique : Il s’agit de la conception, la réalisation et la mise en place des panneaux d’information et d’interprétation, au niveau du circuit de visite, sur la grande île. La conception doit être confiée à un BET spécialisé, et devrait comprendre la conception technique proprement dite, ainsi que l’identification des emplacements adéquats des panneaux sur le circuit. – Construire des sanitaires au niveau de la grande île : Des blocs sanitaires (WC), adaptés aux conditions du site, doivent être aménagés au niveau de la grande île, en fonction du nombre de visiteurs par jour. – Elaborer et mettre en œuvre un système de gestion des déchets : Il s’agit de réaliser une étude pour l’élaboration d’un système de gestion des déchets au niveau de l’île. La mise en œuvre de ce système doit faire l’objet d’une convention de partenariat entre le HCEFLCD et ses partenaires concernés, notamment la commune urbaine et les acteurs touristiques, qui doivent y contribuer financièrement. – Construire et équiper un centre d’information : Il s’agit de construire, équiper et gérer un centre d’information sur l’archipel, à Essaouira. Ce centre d’information,qui servira également comme maison de la future aire protégée envisagée sur l’archipel, constituera le point de départ pour les visiteurs de l’archipel. Il doit comprendre une ou des salles d’exposition sur toutes les caractéristiques de l’archipel, une salle de conférences et une salle pour l’éducation à l’environnement. Il doit servir également à orienter les visiteurs de l’archipel, dès leur arrivée à Essaouira. Formation et renforcement des capacités des acteurs : – Formation du personnel d’accueil et des guides : Il s’agit d’organiser des ateliers de formation au profit du personnel d’accueil et des guides impliqués, sur les techniques d’information et de communication et les techniques d’accueil, ainsi que sur la façon de se comporter avec les visiteurs. 34 – Renforcement des capacités des acteurs/partenaires : Cette activité doit consister en un programme de formation au profit des acteurs/partenaires concernés par la gestion du produit touristique « Archipel », dans la gestion des produits écotouristiques et l’adoption d’une démarche respectueuse de l’environnement. Etablissement de partenariats et de contrats de concession – Elaborer et mettre en œuvre le contrat relatif à l’exploitation/ commercialisation du produit ; – Elaborer et mettre en œuvre les conventions de partenariat relatives à la gestion touristique de l’Archipel. Marketing et gestion du produit/circuit : – Elaborer et éditer des supports de communication – Appuyer la commercialisation du produit 6.2. Plan d’action Le plan d’action présenté ci-après constitue une feuille de route qui doit permettre d’arriver à instaurer les bases de la valorisation touristique de l’archipel et à son ouverture au public. Il traduit et décline en action les objectifs opérationnels définis pour une période de 7 ans. Les actions définies sont à coordonner par une Unité de Gestion (UGP) et à suivre par un comité consultatif qui peut les ajuster selon les éventuels changements dans la situation du site. Leur programmation peut ainsi être actualisée sur une base de planification annuelle et selon les progrès réalisés. La mise en œuvre dans sa globalité relève de la responsabilité de plusieurs département et parties prenantes selon le mandat et les responsabilités de chaque partie. Toutefois, les actions constituent un ensemble cohérent et complémentaire qui contribue à l’atteinte des différents objectifs définis pour ce projet. 35 Activités A1 A2 Calendrier A3 A4 A5 A6 Responsabilité A7 Domaine 1 : Définir le cadre de gestion et de valorisation touristique de l’archipel - Remise du foncier de l’archipel au HCEFLCD - Création de l’AP archipel d’Essaouira - Adopter un plan de gestion concertée (AP) - Mettre en place une autorité de gestion (AP) HCEFLCD, Direction des domaines de l’état HCEFLCD, ME HCEFLCD HCEFLCD + Partenaires Domaine 2 : Elaboration/conception et organisation du produit touristique - Organiser des visites de reconnaissance et de repérage - Concertation avec les professionnels du tourisme - Développer les bases descriptives du produit « Archipel d’Essaouira» - Définir les conditions d’exploitation du produit - Actualiser l’inventaire du patrimoine culturel de l’Archipel (fouilles archéologiques) - Elaboration d’un cahier des charges UGP UGP MC UGP 36 Domaine 3 : Aménagement de l’infrastructure touristique des facilités - Désigner et équiper un point d’embarquement au niveau du port de la ville d’Essaouira - Aménager un point de débarquement sécurisé au niveau de l’ile - Concevoir et aménager le circuit de visite - Aménager les points d’arrêt et d’observation - Concevoir et mettre en place la signalétique (régulation, information/orientation et interprétation) - Construire des sanitaires au niveau de la grande île - Elaborer et mettre en œuvre un système de gestion des déchets - Construire et équiper un centre d’information (au niveau de la ville d’Essaouira) UGP + ANP UGP + ME UGP UGP UGP UGP UGP + Opérateurs (Concessionnaire) UGP + CU d’Essaouira Domaine 4 : Formation et renforcement des capacités des acteurs - Formation du personnel d’accueil et des guides - Renforcement des capacités des acteurs/partenaires UGP + MT + MC UGP 37 Domaine 5 : Etablissement de partenariats et de contrats de concession - Elaborer et mettre en œuvre le contrat relatif à l’exploitation/ commercialisation du produit - Elaborer et mettre en œuvre les conventions de partenariat relatives à la gestion touristique de l’Archipel UGP UGP Domaine 6 : Marketing et gestion du produit/circuit - Elaborer et éditer des supports de communication - Appuyer la commercialisation du produit UGP + Opérateurs + MT UGP + Opérateurs + MT 38 VII. Modalités/cadre prenantes 7.1. institutionnel d’interaction des parties Propositions de cadre institutionnel et de mécanismes mobilisation et de participation/implication des acteurs : de L’analyse des orientations des stratégies nationales (Plan Directeur des Aires Protégées, 1996 ; Vision 2020 du Tourisme au Maroc, 2010 ; Orientations stratégiques pour le développement d’un tourisme durable dans les aires protégées au Maroc, 2012) et des dispositions légales actuelles (notamment la loi 22-07 relative aux aires protégées) a permis de dégager un certain nombre de modalités organisationnelles et institutionnelles, qui doivent être mises en place aux niveaux national et régional (ou local). Le but est de disposer de mécanismes efficaces, en cohérence avec les cadres législatifs, réglementaires et institutionnels nationaux, pour assurer la participation et l’engagement des parties prenantes dans la mise en tourisme de l’Archipel. Ces mécanismes sont définis, en tenant compte d’un certain nombre d’enjeux : Reconnaissance des intérêts et des capacités d’intervention des différentes parties prenantes ; Inscription du partenariat dans la durée. Ne pas enfermer le partenariat dans un projet opérationnel mais lui donner la possibilité d’évoluer ; Clarification des engagements des partenaires. 7.1.1. Cadre et modalités organisationnels et institutionnels : Il y a lieu d’admettre que le classement du SIBE de l’Archipel d’Essaouira en aire protégée est un préalable nécessaire pour une mise en tourisme cadrée et coordonnée de l’Archipel. Ce classement doit intervenir rapidement, pour formaliser la mise en gestion du site et donner « la maîtrise de l’ouvrage » à un certain département ministériel. Cette formalisation donnera également la légitimité et l’autorité nécessaires à l’organe de gestion de la future aire protégée, qui doit être également mis en place et sera appelé à piloter la mise en tourisme de l’Archipel. Conformément à la législation en vigueur, le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification (HCEFLCD) a le mandat pour la désignation et la gestion de l’aire protégée, à des fins de conservation et de valorisation de la biodiversité et des ressources culturelles. Le classement du site en aire protégée peut se faire en vertu de la loi 22-07, relative aux aires protégées. En considération de ses particularités bioécologiques, de son intérêt culturel et des objectifs de gestion définis dans le Schéma de Gestion de 2011, le SIBE de l’Archipel peut être classé Parc naturel. Dans le cas où les autorités concernées décident d’intégrer une partie marine dans le dit parc naturel, ce qui est préconisé, le Département de la Pêche Maritime (DPM), du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, doit être associé au processus de création de l’aire protégée et à sa gestion par la suite. 39 A cet effet, le HCEFLCD et le DPM doivent élaborer un projet de création de l’aire protégée, sur la base du Schéma de Gestion élaboré en 2011, en concertation avec les autres administrations, les collectivités locales et la Société civile (tel que stipulé par la loi relative aux Aires Protégées). Les deux départements doivent suivre le processus de création de l’aire protégée, en respectant les dispositions légales et réglementaires en vigueur. La future aire protégée de l’Archipel d’Essaouira sera établie sur un site de grands intérêts bioécologique et culturel, et aura parmi ses objectifs la valorisation touristique de ce site, d’où la nécessité d’accorder l’attention nécessaire au maintien, voire au développement, de ces intérêts et à la participation des parties prenantes, et d’adopter des approches basées sur la concertation et la cogestion. Au sein des cadres juridique et institutionnel actuels, des accords institutionnels et administratifs appropriés sont nécessaires pour la mise en œuvre du Schéma de Gestion de et du plan d’action pour la mise en tourisme de l’Archipel. Ces accords doivent être construits autour de partenariats entre les différentes parties prenantes. Unité de gestion de l’aire protégée : Une unité de gestion fonctionnelle, doit être mise en place pour la gestion de l’aire protégée. Elle doit comprendre des cadres relevant du HCEFLCD et sera basée à Essaouira. Sa mission est de piloter et coordonner la gestion de l’aire protégée, et sera en charge, seule ou en partenariat avec d’autres acteurs, des différentes activités de gestion de l’aire protégée : surveillance, valorisation touristique, suivi scientifique… Cette unité de gestion sera donc appelée à coordonner la mise en œuvre du plan d’action pour la mise en tourisme de l’Archipel. Comité consultatif de mise en valeur touristique de l’Archipel : Il s’agit de mettre en place un comité consultatif de mise en valeur touristique de l’Archipel, au niveau local, qui doit regrouper des représentants de toutes les parties prenantes clés et qui sera animé et coordonné par l’unité de gestion de l’aire protégée, sous la présidence du Gouverneur de la Province d’Essaouira. En attendant la mise en place de l’unité de gestion de l’aire protégée, le rôle d’animation et de coordination peut être jouée par la Direction Provinciale des Eaux et Forêts et de la Lutte Contre la Désertification (DPEFLCD) d’Essaouira. Il sera composé de représentants de : − Services provinciaux concernés (DPEFLCD, Délégation provinciale du tourisme, Délégation provinciale de la culture…) ; − Collectivités locales (Commune urbaine et Conseil provincial) ; − Instances régionales du tourisme (CRT, CPT…) ; − ONG (association des guides…) ; 40 Le rôle du comité consultatif est d’apporter conseil à l’unité de gestion, en vue de faciliter la mise en œuvre de la feuille de route relative à la mise en tourisme de l’archipel d’Essaouira et de traiter les problèmes majeurs qui seront rencontrés et de proposer des solutions adéquates. Ce comité doit être formalisé au moyen d’une convention cadre de partenariat multipartite. 7.1.2. Mécanismes et stratégie de mobilisation et de participation/implication des acteurs : A travers leur participation, plus ou moins active, dans les entretiens et l’atelier de concertation au niveau local (Essaouira), les acteurs concernés ont été réellement associés aux différentes phases du processus d’élaboration du plan d’action pour la mise en tourisme de l’Archipel. Il est bien évident que ceci n’est pas suffisant pour responsabiliser et mobiliser ces acteurs, pour la mise en œuvre du plan d’action, par la suite. Pour favoriser davantage la mobilisation de ces parties prenantes, un certain nombre de principes de base doivent être respectés : – – – – Consulter les acteurs importants pour les prises de décision, pour la mise en tourisme de l’Archipel ; Veiller à ce que tous les acteurs concernés soient représentés dans le comité consultatif de mise en valeur touristique de l’Archipel ; Assurer une bonne communication entre les acteurs impliqués dans la mise en tourisme de l’Archipel ; Veiller au renforcement des capacités des acteurs concernés, en vue de leur permettre de participer à la mise en œuvre du plan d’action pour la mise en tourisme de l’archipel. Pour assurer leur adhésion à la mise en tourisme de l’Archipel, les acteurs concernés devront donc participer activement à toutes les phases du processus de conception et, par la suite, de gestion du nouveau produit touristique « Archipel ». On doit donc les mobiliser pour participer à : La conception du produit touristique ; L’aménagement du produit/circuit sur le site ; La promotion et la commercialisation du produit. Pour concilier entre les différents intérêts et préoccupations des acteurs, l’on doit faire appel à une approche collaborative pour la mise en tourisme de l’Archipel. Il est préconisé de commencer, simplement, par une stratégie de «partenariat et d’implication des parties prenantes» , visant à associer, informer, impliquer et engager les différentes parties prenantes, qui interviennent légalement dans le milieu en question, pour la mise en œuvre du plan d’action de mise en tourisme de l’Archipel. La mobilisation des acteurs pour l’organisation du partenariat devait commencer avec l’élaboration du plan d’action, en vue de faire adhérer à l’initiative et faire accepter la mise en tourisme de l’archipel par tous les concernés. 41 Pour respecter les principes de base de l’approche participative adoptée, pour l’élaboration d’une vision de développement de tourisme durable sur l’archipel, l’on doit distinguer deux grandes phases, pour la mobilisation/implication des parties prenantes et la construction de partenariats, tout en considérant que c’est un processus continu. – Phase de l’élaboration du plan d’action : Durant cette phase, on a veillé à ce que toutes les parties prenantes soient, associées, informées et donnent leurs avis et leurs propositions sur le projet de mise en tourisme de l’archipel. – Phase de mise en œuvre du plan d’action : Elle commence avec l’adoption du plan d’action et continue tout au long de sa mise en œuvre. La stratégie de mobilisation des parties prenantes, pour cette phase, est basée sur les mesures suivantes, qui sont en adéquation avec les cadres institutionnel et juridique, ainsi qu’avec le montage institutionnel préconisé : – Adopter une approche de mise en œuvre du plan d’action souple et adaptative, favorisant l’apprentissage La mise en œuvre du plan d’action doit être perçue comme un processus d’apprentissage par l’action (learning by doing). Une telle approche permettra à tous les acteurs concernés (unité de gestion de l’aire protégée et ses partenaires) de suivre la réalisation des actions du plan, tout en se rendant compte des réalisations en matière de conservation et de valorisation des patrimoines naturel et culturel de l’Archipel, et les encouragera à participer activement à la proposition d’actions plus pertinentes, en valorisant leurs connaissances et leurs expériences. – Assurer la coordination des actions avec les partenaires Une mise en œuvre efficace du plan d’action nécessite une coordination des actions avec les partenaires concernés par la mise en œuvre de ce plan. La DPEFLCD d’Essaouira (ou l’unité de gestion de l’aire protégée, par la suite) doit assurer la coordination des activités avec les acteurs qui ont la responsabilité de mettre en œuvre ces activités, en veillant à ce que ces acteurs travaillent et planifient les activités en équipe. – Informer les partenaires et communiquer sur les résultats de la mise en œuvre du plan d’action La DPEFLCD (ou l’unité de gestion de l’aire protégée) doit tenir informés tous les acteurs concernés sur les résultats de la mise en œuvre du plan d’action. Cette information doit être diffusée de manière claire et transparente, au moyen de supports adaptés aux groupes cibles (administrations/décideurs, comité consultatif, ONG…). Les réunions du comité consultatif doivent constituer un outil qui permettra la diffusion et le partage entre les acteurs impliqués des informations relatives à la mise en œuvre du plan d’action. 42 Une bonne communication renforcera également l’appropriation des objectifs et des résultats attendus du plan d’action par les acteurs concernés. 7.2. Propositions de modalités de partenariat, pour l’implication des parties prenantes dans la mise en œuvre du plan d’action pour la mise en tourisme de l’archipel Il est entendu qu’en constituant des partenariats étroits avec les principales parties prenantes à tous les stades du processus de mise en tourisme de l’Archipel, on favorise la création de connaissances et l’apprentissage en commun, on contribue à transférer des compétences et on renforce les capacités des acteurs. L’établissement de partenariats, pour la mise en œuvre du plan d’action, doit être basé sur des relations de collaboration et de coordination d’égal à égal entre les différents acteurs concernés ; ce qui permettrait d’atteindre les objectifs communs, en jouant de la complémentarité de leurs compétences et de leurs approches. Les rôles et responsabilités mutuels des partenaires doivent être discutés et clairement définis dans des conventions formelles, et régulièrement révisées. Il est proposé de mettre en place les partenariats indiqués dans le tableau ci-après, pour la mise en œuvre du plan d’action : Tableau 5 : Propositions de partenariats pour la mise en œuvre du plan d’action de mise en tourisme de l’Archipel Objets des Conventions Partenaires Convention pour la mise en place et le fonctionnement d’un comité consultatif de mise en valeur touristique de l’Archipel Convention multipartite, regroupant les parties prenantes clés : – Rôles et responsabilités clés Services provinciaux concernés (DPEFLCD, Délégation provinciale du tourisme, Délégation provinciale de la culture…) ; – Collectivités locales (Commune urbaine et Conseil provincial) ; – Instances régionales 43 Le Gouverneur de la Province d’Essaouira : – Présidence du comité, La DPEFLCD d’Essaouira (l’unité de gestion de l’aire protégée, par la suite) : – Animation et coordination du comité, – Assurer le secrétariat général du comité. Tous les acteurs signataires de la convention : – Participation active aux réunions du comité et facilitation de la mise en œuvre des activités du plan d’action, chacun en ce qui le concerne. du tourisme (CRT, CPT…) ; – Convention de partenariat pour la conception et le montage du produit touristique « l’Archipel » ONG (association des guides…). – – – La DPEFLCD (unité de gestion de l’aire protégée, par la suite), La Délégation Provinciale du Tourisme, La Délégation Provinciale de la Culture, – Le Nadir des Habous – L’association des guides d’Essaouira. Convention de partenariat Entre la DPEFLCD pour la gestion des déchets d’Essaouira et la Commune urbaine sur l’Archipel d’Essaouira Chaque partenaire, en ce qui le concerne, doit : – Fournir l’information dont il dispose, sur les aspects le concernant ; – Donner les conditions dans lesquelles peuvent être visités les sites naturels, historiques, culturels… de l’archipel ; – Contribuer à la définition du circuit de visite ; – Contribuer à la rédaction des thèmes d’interprétation ; – Contribuer à la conception des aménagements (panneaux d’information et d’interprétation, points d’observation…) ; – Contribuer à la définition des conditions d’exploitation du produit et à la rédaction du projet de contrat d’exploitation. DPEFLCD d’Essaouira : – Réaliser une étude pour l’élaboration d’un système de gestion des déchets, sur l’archipel ; – Contribuer à la mise en œuvre du système de gestion des déchets (mise en place de poubelles…); La Commune urbaine : – Convention de partenariat Entre la DPEFLCD Contribuer à la mise en œuvre du système (évacuation des déchets : ramassage et transport vers une décharge). La DPEFLCD (ou unité de gestion de l’aire 44 pour la promotion et la d’Essaouira (ou unité de commercialisation du gestion de l’aire protégée), la Délégation produit « Archipel » Provinciale du Tourisme et le Conseil Provincial du Tourisme protégée) : – Contribuer à l’élaboration des supports de communication et prospection auprès des Agences et Tours Opérateurs ; – Contribuer à l’organisation d’Eductours, d’ateliers de formation et d’évènementiels touristiques, autour du produit »Archipel ». La Délégation Provinciale du tourisme : – Contribuer à l’élaboration des supports de communication et prospection auprès des Agences et Tours Opérateurs ; – Appuyer la commercialisation du produit ; – Contribuer à la coordination des acteurs du tourisme (organisation d’Eductours, d’ateliers de formation, et d’évènementiels touristiques). Le Conseil Provincial du Tourisme : – Contribuer à fédérer les principaux acteurs et investisseurs ; – Appuyer la commercialisation du produit ; – Contribuer à la coordination des acteurs du tourisme (organisation d’Eductours, d’ateliers de formation, et d’évènementiels touristiques). D’autres partenariats peuvent être développés, suite aux résultats des négociations et concertations, dans les ateliers participatifs de développement de partenariats, qu’organisera le comité consultatif de mise en valeur touristique de l’Archipel. Les rôles et les responsabilités des parties prenantes, dans le cadre des différentes conventions de partenariat, doivent être développés davantage dans le cadre desdits ateliers. 45 VIII. Préalables et questions en suspens1 Des échanges effectués entre la DEI du Conservatoire du littoral et le bureau d’étude ont permis de compléter et d’amender le document. Seules les questions liées aux préalables sont restées en suspens, elles sont liées à des aspects d’ordre juridique et institutionnel. Les réponses du bureau d’étude rendent compte de la complexité de la démarche qui en soit entraverait de manière générale la gestion du site et plus particulièrement dans sa composante « ouverture au public » et mise en tourisme. Une situation de statu quo inconfortable à plus d’un égard qui serait perçue ainsi par les acteurs locaux et qui priverait la ville d’Essaouira d’une possibilité de diversification de ses produits touristiques déjà engagée au travers la valorisation de l’artisanat et des produits du terroir mais qui restera encore privée d’un tourisme durable s’appuyant sur un territoire d’un grand intérêt biologique et écologique. Les éléments de ces échanges figurent dans le tableau ci-dessous Commentaires de la DEI Préalables : pendant la réunion l’ensemble des participants a insisté pour que le classement de l’île au titre d’aire protégée ne soit pas le préalable à l’ouverture au public. Ce sera un plus certes, mais l’ensemble des opérations et de leur encadrement par les E&F peuvent être menées dès le transfert de propriété officialisé. Prévoir dans le plan d'action, une réflexion devra être menée sur les procédures et autorisations d'exercice de l'accueil du public : autorisations temporaires, conventions, contrat de concessions, autres procédures à engager avec des départements tiers. Un ou des cahiers des charges adéquats devront être élaborés : ils détermineront notamment la réglementation générale et celle dédiée à l'activité accueil du public ainsi que les droits et devoirs des cogestionnaires (HCEFLDOpérateur privé/associatif). Réponse du bureau d’étude Cette remarque n’a pas été prise en considération pour les justifications suivantes : Le cadre légale d’opérationnalisation d’une exploitation touristique du site fait défaut aujourd’hui. C’est malheureusement (ou peut être heureusement) le fait qui a bloqué jusqu’ici l’empiètement massive (les visites clandestines existent) du site par les nombreux curieux qui s’intéressent à mener tout genre d’activités (inclut touristiques au niveau du site). La responsabilité politique, administrative et sécuritaire reste vague pour ce qui concerne tout incident qui peut avoir lieu dans le cadre d’une ouverture du site au public. Ne parlant même pas de toute dégradation ou de dérangement pour les monuments historiques ou des ressources naturelles de ce site. Aucune autorité n’a réellement la prise sur le site. Seul le transport touristique en mer (embarcations de plaisance et de loisir) est réglementé par un cahier de charge élaboré et signé conjointement par le ministère des travaux public (marine marchande) et le ministère de l’intérieur existe. Au vu de ce cahier des charges le point de débarquement actuel de l’archipel d’Essaouira ne répond pas aux nomes exigés par l’accostage de telles embarcations. Les barques de pêcheurs locaux ne peuvent pas être utilisées pour assurer une liaison entre le port de pêche d’Essaouira et l’archipel. Le seule cadre juridique permettant une vrai valorisation touristique du site conformément aux objectifs énoncé dans le « schéma d’aménagement et de gestion » élaboré et la loi 22-07 sur les aires protégées. Lancer une valorisation touristique du site avant d’attribuer un statut juridique approprié au site serait une venture qui pourrait, à notre avis, entraver sérieusement l’atteinte des objectifs du SGA. 1 Note de la DEI : Eléments consécutifs aux échanges entre la DEI du Conservatoire du littoral et le bureau d’études lors du processus de validation et de finalisation du document 46 L’intérêt que portent les autorités locales et les acteurs professionnels du tourisme à une valorisation du site par son ouverture au public, constitue une opportunité et une pression qui peut accélérer le classement du site sous un statut de protection approprié. Une fois le site est ouvert à cette valorisation, la déclaration du site comme aires protégée pourra être délaissés et/ou trainée. Le risque est donc de ne pas disposer, à court et moyen terme, d’un cadre juridique permettant de sanctionner et suivre rigoureusement les éventuelles dérives d’une exploitation touristique inadéquates (le cahier de charge en lui-même ne constitue pas une référence juridique s’il ne s’appuie pas sur des lois et des textes juridiques et réglementaires solides). 47 Bibliographie Administration des Eaux et Forêts et de la Conservation des Sols (1996) - Plan Directeur des Aires Protégées au Maroc. Borrini-Feyerabend, G., M. Pimbert, M. T. Farvar, A. Kothari et Y. Renard (2009) – PARTAGER LE POUVOIR : Cogestion des ressources naturelles et gouvernance partagée de par le monde, IIED et UICN/CEESP/TGER, Cenesta, Téhéran. Borrini-Feyerabend, G. (1997) – Gestion participative des aires protégées : l’adaptation au contexte. UICN, Gland, Suisse et Cambridge, Royaume-Uni. vi + 80 p. HCEFLCD, Conservatoire du Littoral (2011) – Schéma d’aménagement et orientations de gestion de l’archipel d’Essaouira (Maroc). HCEFLCD, GIZ (2012) - Orientations stratégiques pour le développement d’un tourisme durable dans les aires protégées au Maroc, en collaboration avec GIZ (ex GTZ) Deutsche Gesellschaftfür Internationale Zusammenarbeit, 32 pages. Ministère du Tourisme (2010) - Vision 2020 du Tourisme au Maroc. 48 Annexe 1 : statistiques de la fréquentation des hôtels classés de la ville d’Essaouira+Mogador pour 2014 (selon le Ministère du Tourisme). Variation des nuitées janvier-décembre 2014 par rapport à 2013:+3% Evolution par marché:Cumul janvier-Décembre Nuitées Nationalité Arrivées dans les hôtels classés Variation jan-déc 14/13 (%) jan-déc 2010 jan-déc 2013 Durée Moyenne de Séjour jan-déc 2014 Variation jan-déc 14/13 (%) jan-déc 2010 jan-déc 2013 jan-déc 2014 jan-déc 2010 jan-déc 2013 jan-déc 2014 Non Résidents 251 297 379 481 393 887 4 102 308 136 410 146 305 7 2 3 3 France 104 840 159 815 156 431 -2 38 592 50 490 51 923 3 3 3 3 Royaume-Uni 33 285 46 672 53 678 15 12 716 15 273 17 576 15 3 3 3 Allemagne 19 751 35 902 40 311 12 9 190 15 078 16 663 11 2 2 2 Italie 12 876 17 204 18 194 6 5 682 7 489 7 872 5 2 2 2 Espagne 18 140 17 323 17 814 3 7 680 7 684 8 305 8 2 2 2 Hollande 13 534 16 237 15 683 -3 6 061 6 181 5 501 -11 2 3 3 U.S.A 5 630 11 205 12 456 11 2 766 5 014 6 185 23 2 2 2 Belgique 5 574 15 595 11 310 -27 2 129 4 711 3 656 -22 3 3 3 Suisse 6 104 9 246 11 164 21 2 730 3 474 4 081 17 2 3 3 Résidents 57 929 92 554 90 708 -2 29 406 43 414 42 129 -3 2 2 2 Total 309 226 472 035 484 595 3 131 714 179 824 188 434 5 2 3 3 Variation des nuitées Décembre 2014 par rapport à Décembre 2013:-10% Evolution par marché : Mois de Décembre Nuitées Nationalité Arrivées dans les hôtels classés Déc-10 Déc-13 Déc-14 Variation 14/13 (%) Déc-10 Déc-13 Déc-14 Non Résidents 17 709 24 011 21 460 -11 7 969 9 134 France 6 269 8 643 5 808 -33 2 587 2 710 Royaume-Uni 2 194 2 885 2 913 1 886 Allemagne 1 358 2 566 1 911 -26 Espagne 1 364 1 127 1 508 34 Italie 1 212 1 474 1 143 Durée Moyenne de Séjour Variation 14/13 (%) Déc-10 Déc-13 Déc-14 8 534 -7 2 3 3 2 152 -21 2 3 3 1 089 1 017 -7 2 3 3 654 1 063 811 -24 2 2 2 727 578 862 49 2 2 2 -22 627 585 497 -15 2 3 2 U.S.A 590 979 887 -9 283 478 441 -8 2 2 2 Suisse 604 705 679 -4 270 275 274 0 2 3 2 Hollande 648 896 634 -29 264 302 219 -27 2 3 3 Résidents 3 807 5 070 4 612 -9 1 798 2 389 2 093 -12 2 2 2 Total 21 516 29 081 26 072 -10 9 767 11 523 10 627 -8 2 3 2 49 Evolution par catégorie:Cumul janvier-Décembre Nuitées Catégorie jan-déc 2010 Arrivées dans les hôtels classés jan-déc 2013 jan-déc 2014 Variation jan-déc 14/13 (%) jan-déc 2010 930 jan-déc 2013 jan-déc 2014 13 Taux d'Occupation (en %) Variation jan-déc 14/13 (%) jan-déc 2010 251 jan-déc 2013 jan-déc 2014 Gites 19 3 - 20 Hôtel 1* 36 264 56 816 59 308 4 19 865 28 608 29 109 2 14 18 18 Hôtel 2* 8 539 21 119 24 401 16 4 125 8 643 9 710 12 13 21 26 Hôtel 3* 49 857 24 547 21 193 -14 23 309 11 399 9 392 -18 36 27 23 Hôtel 4* 56 859 41 846 38 837 -7 24 853 20 091 20 664 3 39 29 27 Hôtel 5* 86 403 178 737 185 225 4 26 302 47 325 51 846 10 50 56 56 Résidences Hôtelières 1 577 8 779 9 091 4 1 010 3 327 3 445 4 11 24 25 Maisons d'Hôtes 68 464 128 438 134 216 4 31 665 55 288 59 473 8 41 47 47 Autres 1 244 11 753 11 394 -3 572 5 143 4 544 -12 Total 309 226 472 035 484 595 3 131 714 179 824 188 434 5 33 37 37 Evolution par catégorie: Mois de Décembre Catégorie Nombre de chambres opérationnelles (fin Décembre 2014 ) Nuitées Arrivées dans les hôtels classés Déc-10 Déc-13 Déc-14 Variation 14/13 (%) Déc-10 Déc-13 Déc-14 Variation 14/13 (%) Déc-10 Déc-14 Gites 10 - - 24 459 4 043 4 285 3 232 -25 2 138 2 068 1 604 -22 14 15 12 Hôtel 2* 125 667 808 1 397 73 253 427 587 37 12 11 17 Hôtel 3* 151 2 235 1 678 717 -57 1 227 743 352 -53 20 23 11 Hôtel 4* 215 2 479 1 929 1 628 -16 1 188 955 974 2 22 18 15 Hôtel 5* 476 4 296 10 290 9 662 -6 1 530 2 946 3 034 3 34 37 36 Résidences Hôtelières 81 136 573 635 11 74 248 220 -11 6 17 21 Maisons d'Hôtes 623 7 155 9 054 8 020 -11 3 155 3 902 3 611 -7 34 41 33 505 464 702 51 202 234 229 -2 21 516 29 081 26 072 -10 9 767 11 523 10 627 -8 24 28 25 Total 2188 16 Déc-13 Hôtel 1* Autres 79 Taux d'Occupation (en %) Evolution par Mois Nuitées Nombre de chambres opérationnelles 2010 2013 2186 11 288 2242 Mars 2245 Avril Mai Mois Arrivées dans les hôtels classés 2014 Variation 14/13 (%) 2010 2013 23 603 25 948 10 5 057 13 818 22 865 29 061 27 23 245 41 775 41 058 -2 2218 27 799 43 132 51 476 19 2214 26 563 44 130 42 630 2268 23 937 35 651 Juillet 2174 38 129 Août 2274 Taux d'Occupation (en %) 2014 Variation 14/13 (%) 2010 2013 2014 9 804 10 699 9 17 23 25 6 247 9 235 11 212 21 23 25 28 10 772 15 890 17 299 9 33 40 38 13 213 18 053 21 835 21 40 40 44 -3 12 453 17 115 18 224 6 36 40 38 37 847 6 9 535 13 997 14 463 3 35 35 34 37 525 39 344 5 14 653 11 825 11 797 0 46 35 35 42 310 77 457 73 189 -6 14 329 25 619 24 849 -3 50 64 60 2252 25 161 39 613 44 008 11 10 796 15 297 16 623 9 33 39 41 Octobre 2250 31 826 44 871 46 316 3 14 548 18 279 19 157 5 38 40 40 Novembre 2136 23 634 32 332 27 646 -14 10 344 13 187 11 649 -12 26 32 28 2188 21 516 29 081 26 072 -10 9 767 11 523 10 627 -8 24 28 25 - 309 226 472 035 484 595 3 131 714 179 824 188 434 5 33 37 37 janvier Février Juin Septembre Décembre Total 50 Annexe 2 : parties consultées - Province d’Essaouira Commune Urbaine d’Essaouira Conseil Provincial d’Essaouira Conseil provincial du tourisme d’Essaouira Agence Urbaine d’Essaouira Direction Provinciale des Eaux et Forêts et de la Lutte Contre la Désertification d’Essaouira Délégation Provincial des Domaines Délégation Provinciale du Tourisme d'Essaouira Délégation Provinciale du Ministère de la Culture – Essaouira Délégation Provinciale de la Pêche Maritime Direction Provinciale de l’Equipement et du Transport Nadarte Al Awkaf Gendarmerie Royale Agence Nationale des ports - Essaouira Association Essaouira Mogador Associations des guides de la province d’Essaouira. 51