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Assistance pour une définition participative des
modalités de valorisation touristique durable de l’Archipel
d’Essaouira (Maroc)
Diagnostic et proposition d’un plan d’action
Rapport final
Aout 2015
Etude réalisée par :
IBIS CONSULTING
Etudes, Formation, Assistance Technique
App. 2, Imm. 220, Rue de Rabat, Quartier Al Alaouiyine, 12000, Témara, Maroc
Tel : +212 (0) 5 37 61 29 60 / Email : [email protected]
Table des matières
Liste de tableaux :............................................................................................................................ 4
Liste de figures :............................................................................................................................... 4
Acronymes :..................................................................................................................................... 5
Avant-propos........................................................................................................................................... 6
I.
Introduction..................................................................................................................................... 8
II.
Rappel sur l’archipel d’Essaouira et ses valeurs et ressources exceptionnelles ............................. 9
III. L’activité touristique au niveau de la province d’Essaouira et le positionnement de l’archipel de
Mogador ................................................................................................................................................ 16
IV. Diagnostic et analyse des parties prenantes ................................................................................. 20
V.
Vision, orientations stratégiques et objectifs de la mise en tourisme de l’archipel ..................... 27
5.1.
Vision : ................................................................................................................................... 27
5.2.
Orientations stratégiques :.................................................................................................... 27
5.3.
Objectifs de la valorisation touristique durable de l’archipel : ............................................. 31
VI. Plan d’action .................................................................................................................................. 33
6.1.
Définition et description des activités pour la mise en tourisme de l’Archipel .................... 33
6.2.
Plan d’action.......................................................................................................................... 35
VII. Modalités/cadre institutionnel d’interaction des parties prenantes ............................................ 39
7.1. Propositions de cadre institutionnel et de mécanismes de mobilisation et de
participation/implication des acteurs : ............................................................................................. 39
7.2. Propositions de modalités de partenariat, pour l’implication des parties prenantes dans la
mise en œuvre du plan d’action pour la mise en tourisme de l’archipel.......................................... 43
VIII. Préalables et questions en suspens............................................................................................... 46
Bibliographie.................................................................................................................................. 48
Annexe 1 : Statistiques de la fréquentation des hôtels classés de la ville d’Essaouira+Mogador
pour 2014 (selon le Ministère du Tourisme). ................................................................................ 49
Annexe 2 : Parties consultées........................................................................................................ 51
3
Liste de tableaux :
Tableau 1 : Résumé de l’histoire de l’occupation de l’île de Mogador.
Tableau 2 : identification des parties prenantes
Tableau 3 : Synthèse des résultats des entretiens avec les parties prenantes clés
Tableau 5 : Propositions de partenariats pour la mise en œuvre du plan d’action de mise en tourisme de
l’Archipel
Liste de figures :
Figure 1 : Carte de localisation de l’archipel d’Essaouira
Figure 2 : Toponymes des îles et îlots constituant l’Archipel d’Essaouira
Figure 3 : Faucon d’Eléonore
Figure 4 : Goéland leucophée
Figure 5 :Grand Cormoran marocain
Figure 6 : Façade nord de la Prison
Figure 7 : Portes de « Sortie » de prison
Figure 8 : Vestiges du « Centre hospitalier pour quarantaine ».
Figure 9 : Fortin et ancienne plage de débarquement, vus du minaret
Figure 10 : Mosquée
Figure 11 : Maison pour fonctionnaires à Ras Dzira
Figure 12 : Maison pour fonctionnaires
Figure 13 : Débouché vers la mer de la canalisation de la prison.
4
Acronymes :
ANP :
Agence Nationale des Ports
AP :
Aire Protégée
AUE :
Agence Urbaine d’Essaouira
BET :
Bureau d’Etude Technique
CdL :
Conservatoire du littoral
CPT :
Conseil Provincial du Tourisme
CRT :
Conseil Régional du Tourisme
CU :
Commune Urbaine
DPEFLCD :
Direction Provinciale des Eaux et Forêts et de la Lutte Contre la Désertification
DPM :
Département de la Pêche Maritime
HCEFLD :
Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification
INDH :
Initiative Nationale du Développement Humain
MT :
Ministère du Tourisme
MC :
Ministère de la Culture
OMT :
Organisation Mondiale du Tourisme
ONG :
Organisation Non Gouvernementale
PAT :
Pays d’Accueil Touristiques
PDAR :
Plans de Développement et d'Aménagement Ruraux
PIM :
Petite Ile de la Méditerranée
PNUE :
Programme des Nations Unies pour l’Environnement
SAG :
Schéma d’Aménagement etGestion
SDAU :
Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme
SWOT :
Analyse des Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces
UGP :
Unité de Gestion du Projet
5
Avant-propos
La réflexion participative surles modalités de valorisation touristique durable de l’Archipel
d’Essaouira a été menue dans le cadre du projet soutenu par le Fonds Français pour l’Environnement
Mondial portant sur la gestion exemplaire des territoires insulaires et des aires marines.
Ce projet a été décliné au sein du programme de travail 2013-2015 annexé au Mémorandum de
partenariat signé entre le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification
(HCEFLD) et le Conservatoire du littoral (CdL), le 3 mars 2011.
Le plan d’action 2014 élaboré dans le cadre de cette coopération prévoyait la réalisation d’une étude
qui a pour objectif d’accompagner le HCEFLD dans une réflexion participative dédiée à la valorisation
touristique de l’archipel (que ce soit sur le site lui-même, à sa périphérie ou au niveau de la ville
d’Essaouira).
Cette réflexion devrait s’appuyer sur les résultats des actions menées sur ce territoire à partir de
2011 : schéma de gestion, suivi de la population de faucons d’Eléonore, actions de communication,
expertise sur la valorisation du patrimoine de l’archipel et gestion des flux de visiteurs, etc.
Le schéma de gestion qui avait été élaboré avait permis de caractériser un patrimoine exceptionnel
sur ce site situé à moins d’un kilomètre de la côte, notamment une importante population nicheuse
de faucons d’Eléonore, la présence du Grand Cormoran marocain, de paysages intacts et de vestiges
archéologiques d’importance pour l’histoire du Maroc. Il avait également permis de souligner un
niveau de vulnérabilité élevé qui consiste dans :
-
L’érosion, vulnérabilité au piétinement ;
Dérangement des populations nicheuses de faucons d’Éléonore.
Le processus qui avait été mené dans le cadre de l’élaboration du schéma de gestion de l’archipel
d’Essaouira avait permet à travers un ensemble de réunions de de recueillir les avis des acteurs
quant aux possibilités de développement d’activités touristiques non destructrices sur l’archipel.Ces
réunions ont permis d’identifier le besoin de mise en place d’une réflexion commune entre les
acteurs pour rendre possible la valorisation touristique durable de ce monument naturel et
historique, de faire converger les points de vue des différentes parties concernées et
d’opérationnaliser une démarche participative dans ce sens.
Ces différents éléments ont donc constitués le point de départ de l’assistance intellectuelle sur la
définition participative des modalités de valorisation touristique de l’archipel d’Essaouira. Cette
mission a été menée selon une approche méthodologique jalonnée par deux étapes :
Etape diagnostic et analyse des parties prenantes :
Le diagnostic et l’analyse des parties prenantes ont permis :
6
-
-
D’identifier, d’analyser et de caractériser les différents acteurs, concernés par la mise en
tourisme de l’archipel ;
De connaitre les intérêts/besoins et les rôles/apports potentiels des acteurs, ainsi que les
contraintes liées à leurs interventions, qui seraient susceptibles d’entraver ou de faciliter la
mise en tourisme durable de l’archipel.
De mesurer les engagements des différents acteurs et leurs pouvoirs et influences sur le
processus.
Etape réflexion - planification :
Cette étape réalisée sous forme d’atelier participative animé a permis de :
-
-
Définir une vision commune et concertée pour la valorisation touristique de l’archipel
d’Essaouira ;
Définir les orientations stratégiques et les résultats attendus quant à la mise en place d’un
processus qui permettra la mise en place d’un système de valorisation touristique du site ;
Elaborer un plan d’action concerté qui constituera une feuille de route et un outil de pilotage
du processus visant la mise en place d’une valorisation touristique efficace de l’archipel
d’Essaouira ;
Définir les modalités / cadre institutionnel d’intervention des parties prenantes pour la
valorisation touristique du site de l’étude.
Le présent rapport présente les résultats de ce processus et qui concernent aussi bien l’analyse des
parties prenantes que la proposition d’un plan d’action devant aboutir à la mise en place d’un
développement et d’une gestion de l’exploitation touristique de l’archipel d’Essaouira.
7
I. Introduction
La valorisation de l’ile de Mogador à travers l’ouverture au public (tourisme durable et éducation à
l’environnement) pourrait apporter un soutien et un intérêt particulier à la conservation durable des
ressources naturelles et culturelles de ce site. En effet, la méconnaissance actuelle par le public du
patrimoine existant sur ce site explique largement le désintérêt et la faible mobilisation des élus, des
décideurs et des organisations de la société civile locale pour la protection et la conservation du site.
Une mise en tourisme de l’archipel est donc un allié à la conservation de ses valeurs et ses ressources
naturelles et culturelles. Elle va permettre de faire sortir ce site de son isolement de la dynamique de
la ville d’Essaouira et de la vie de ses populations. L’île devrait s’intégrer dans son environnement et
prendre la place qu’elle mérite comme ressource exceptionnelle et site unique ; source de fierté des
acteurs locaux de la province d’Essaouira.
Pour la grande majorité des visiteurs de la ville, l’archipel n’est jusqu’ici qu’une curiosité et un
endroit inconnu et mystérieux. Or, le site offre d’énormes opportunités pour véhiculer et
transmettre aux visiteurs des messages sur l’histoire de la ville, ses particularités écologiques et
paysagères. Des messages qui peuvent les marquer à jamais.
Toutefois, la mise en tourisme du site présente bien des risques pour le maintien et la préservation
des ressources naturelles et culturelles aussi fragiles que ceux qui caractérisent l’île de Mogador. Il
est donc nécessaire d’être prudent et de mettre en place toutes les mesures qui peuvent garantir
que cette mise en tourisme soit faite dans des conditions qui permettront un bon équilibre et
unemaîtrise des effets indésirables de l’activité.
Une démarche participative pour diagnostiquer les intérêts, les craintes et les opportunités qui
peuvent exister chez les différentes parties prenantes concernées par la gestion du site et de son
accès est importante pour assoir une stratégie efficace visant l’ouverture de l’île au tourisme. Elle va
permettre de déceler et éviter dès le départ les conflits et les dysfonctionnements qui peuvent
entraver cette mise en tourisme.
Cette étude présente, ainsi, la restitution d’un travail participatif portant sur la perception, l’intérêt
et la réflexion sur la démarche à suivre pour ouvrir l’archipel d’Essaouira au public, tout en
préservant et valorisant son patrimoine naturel et culturel. Il s’agit dans un premier temps de bien
poser le contexte général de l’étude à travers la présentation de l’archipel et ses ressources, puis
l’identification des acteurs concernés et leur positionnement par rapport à la mise en tourisme du
site.Le présent rapport expose ensuite la vision, les orientations stratégiques, les objectifs et un plan
d’action, qui identifie les actions à mener pour concrétiser cette ouverture de l’île au tourisme.
Enfin, les modalités et arrangements institutionnels et organisationnels,qui devront permettre la
mise en œuvre de la feuille de route élaborée, sont présentés.
Il est à rappeler qu’un « Schéma d’aménagement etorientations de gestion de l’archipel d’Essaouira »
a été élaboré et validé pour le site en question. Il sert actuellement de référence pour la gestion du
site. Les résultats de la présente étude (vision, stratégie, objectifs et plan d’action) cadrent
parfaitement avec ce schéma d’aménagement et de gestion. Ils le complètent et approfondies la
valorisation de l’ouverture du site au public, comme un des axes de l’aménagement et de gestion
énoncés
dans
ce
document
de
référence.
8
II. Rappel sur l’archipel d’Essaouira et ses valeurs et ressources
exceptionnelles
Localisation :
Situé dans la baie d'Essaouira, l'archipel d'Essaouira (seul de ce type le long du littoral atlantique
marocain) est éloigné de 800 m de l'extrémité de la jetée Ouest du port de la ville, et de 1200 m de
l'embouchure de l'oued Ksob. La dénivelée de l’archipel varie entre -6 m et 30 m.
L'archipel est composé d'une grande île fragmentée en deux parties inégales reliées uniquement aux
marées les plus basses, autour desquelles la houle a découpé et isolé plusieurs rochers. Cet ensemble
est constitué de sables dunaires bio-détritiques consolidés.
L'île principale est relativement haute (29 m) et présente des ondulations dunaires parallèles
surmontées de petites dunes actuelles en voie de fixation par la végétation.
Figure 1 : Carte de localisation de l’archipel d’Essaouira
9
Figure 2 : Toponymes des îles et îlots constituant l’Archipel d’Essaouira
Patrimoine biologique et écologique de l’archipel :
L’archipel d’Essaouira est un milieu insulaire,
unique en son genre sur le littoral atlantique
marocain, en raison des qualités éco-biologiques
qu’il procure et de la richesse de ses écosystèmes.
Du point de vue floristique, l’archipel est couvert
par une formation ligneuse basse et dense. Les
espècesvégétales dominantes sont représentées
par des espèces nitrophiles favorisées par
d’importants apports d’excréments des goélands
(Benhoussa et Ibn Tatou, octobre 2010).
Des espèces végétales à valeurs
patrimoniales existantes au niveau de
l’archipel :
– Limoniummucronatum,
Salsolaverticillataet
Frankenialaevissubsp. velutinasont des
endémiques strictement marocaines.
– Polycarpaeaniveaest endémique des
Canaries et du Maroc.
– Tetraenafontanesii, qui se plait à même
le rocher est endémique algéromarocain.
– Bassiatommentosa, élément
omniprésent, est endémique des
Canaries, de la Mauritanie et du Maroc.
Le couvert végétal de l’Îlot principal d’Essaouira
est en grande partie uniforme et monotone. Aux
formationsligneuses basses souvent intriquées,
composés de Lycium intricatum, Bassia
tomentosa, Salsola verticillata et Suaeda vera se
juxtaposent des « tapis » gras et cristallins plus ou
moins étendus de Mesembryanthemum cristallinaum. Des touffes de Polycarpea nivea et Atriplex
parvifolia se rencontrent par ci par là.
Les parties strictement rocheuses, du Nord et du Sud du Grand Îlot, ainsi que la partie sud-est de
l’îlot Ras-Ferâoune, de très faible étendue, exposent une végétation qui pousse à même le substrat
rocheux, sans sol etqui semble ne pas souffrir des conditions extrêmes de cet habitat :
10
Mesembryanthemum nodiflorum et Tetraena fontanesii. Ces plantes profitent largement de
l'humidité océanique pour garder bonne allure.
La faune terrestre de l’archipel d’Essaouira est caractérisée par la nidification régulière de 9 espèces
d'oiseaux(signalées jusqu’aux années 1980’s) (2 sont marines, 3 sont des Rapaces et 4 sont
terrestres), 3 reptiles et laprésence d'un unique mammifère (Lapin).
La nomination de l’iled’Essaouira par « l’ile aux pigeons » met en évidence l’importance de son
avifaune.
En effet, l’archipel et particulièrement l’ile d’Essaouira se caractérise par laprésence d’une
importante avifaune nidificatrice, dont l’espèce la plus remarquable est le Faucon d’Eléonore (Falco
eleonorae), espèces d’importance mondiale et considérée comme typiquement méditerranéenne.
Figure 3 : Faucon d’Eléonore (Photo El Idrissi).
Les observations et publications effectuées sur les
Espèces patrimoniales: Faucon d’Eléonore
îles de Mogador jusqu’auxannées 1980 (Contant &
(Falco eleonorae) et Grand Cormoran
de Naurois, 1958, de Naurois 1961, Beaubrun 1988)
marocain (Phalacrocorax carbo ssp.
font état de sept autresespèces d’oiseaux nicheurs :
Maroccanus).
le
Grand
Cormoran
(Phalacrocorax
carbo)représenté par sa sous-espèce maroccanus
Espèce la plus abondante de l’archipel :
endémique du Maroc, les Faucons pèlerin (Falco
Goéland leucophée (Larus michahellis).
peregrinus)et crécerelle (F. tinnunculus), leGrand
Corbeau (Corvus corax), le Martinet pâle (Apus
pallidus), le Pigeon biset (Columba livia)et la Fauvette mélanocéphale(Sylvia melanocephala).
11
La prospection ornithologique réalisée dans le cadre de la mission PIM de 2010 a confirmé la
présence de dix espèces nicheuses sur l’archipel d’Essaouira : leGrand Cormoran marocain, le Héron
garde-boeufs, l’Aigrette garzette, les Faucons d’Eléonore et crécerelle, le Goéland leucophée, le
Pigeon biset, le Martinet pâle, la Fauvette mélanocéphale et le Moineau domestique.
Figure 4 : Goéland leucophée (Photo Qninba).
Figure 5: Grand Cormoran marocain (Photo El Idrissi).
Patrimoine culturel de l’archipel :
L’archipel d’Essaouira a été fréquenté par l’Homme depuis au moins le VIIème siècle avant J.-C.
D’après le matériel archéologique trouvé dans l’île et les constructions subsistantes, l’île a connu une
certaine activité urbanistique pendant les époques antique, moderne et contemporaine.
L’occupation de l’île peut se résumer comme suit :
12
Tableau 1 : Résumé de l’histoire de l’occupation de l’île de Mogador.
Epoques
Fréquentation/ présence humaine
VIIème - milieu du VIème siècle Forte présence phénicienne.
avant J-C
Les Phéniciens n’ont pas laissé de monuments bâtis, sur l’archipel.
Milieu VIème – Vème siècle Abandon du site.
avant J-C
IVème – IIIème siècle avant J-C
Fréquentation faible du site.
IIème siècle avant J-C
Abandon ?
ème
er
2 moitié de l’I siècle avant J-C
Epoque de Juba II (Industrie de la pourpre).
er
I siècle - Ve siècle après J-C
Présence romaine (villa romaine remaniée).
La civilisation amazigho-romaine est attesté par un ensemble de vestiges
découverts lors de fouilles archéologiques : une villa, une mosaïque, des
bassins de salaison de poissons et de fabrication de garum et, surtout, des
vestiges d’une manufacture de pourpre Gétule d’où le nom d’îles
purpuraires. Ces monuments datent de quelques années avant l’ère
chrétienne. Tous ces vestiges archéologiques ont été découverts dans la
partie sud-est de l’île principale, à l’abri des vents dominants.
ème
ème
du 6 au 10 siècle
Silence des textes et absence d’indications archéologiques.
ème
11 siècle
Al Bakri mentionne le port d’Amegdoul qui est selon lui favorable au
débarquement desnavires.
ème
ème
Du 12 au 15 siècle
Absence d’indications archéologiques et silence des textes à l’exception
ème
siècle.
de celui d’Ibn Said qui la mentionne au 13 .
ème
Début du 16 siècle
Constructions portugaises (prison).
L’île renaît véritablement au début du XVIème siècle à l’occasion de
l’occupation portugaise du littoral atlantique marocain.
ème
17 siècle
Silence des textes et de l’archéologie.
ème
18 siècle
Constructions de Sidi Mohamed Ben Abdallah (fortins).
Durant le règne du sultan alaouite Sidi Mohamed ben Abdallah (17571790) fondateur de la ville d’Essaouira, l’île connaît son apogée de
développement et de fréquentation. Les six fortins aménagés sur l’île ont
été construit à cette époque.
ème
19 siècle
Activité sur l’île (construction d’une nouvelle prison).
Les monuments islamiques sont représentés par une prison (qui a dû
servir aussi parfois de lieu de quarantaine), une mosquée et quelques
petits bâtiments construits au XIXème siècle par le Sultan Moulay Hassan.
ème
ème
20 et 21 siècles
Activités d’ordre scientifique et autres. Absence de population résidente,
activités de subsistance : pêche de pouce-pied, d’algues ; pêche de loisir :
fréquentation illégale mais limitée.
Les vestiges antiques de la grande île ont été repérés dès 1950. D’après le
matériel archéologique phénicien et grec qu’on y a trouvé, la plus
ancienne occupation de l’île date du VIIème siècle av.J-C.
En 1946, un petit débarcadère est construit sur la façade orientale de la
Grande Île ; puis en 1975, un escalier permettra de gravir la falaise
adossée à ce «port».
Actuellement, plusieurs pêcheurs et récolteurs d’algues, de moules et de
pied-de-biche résident, durant des périodes plus ou moins logues, sur l’île
principale ; ils utilisent souvent les fortins comme abris et lieux de dépôts
de leur matériel. Un groupe de pêcheurs ont aménagé l’entrée d’une
grotte sous une falaise située au sud-ouest de la grande île.
13
Divers monuments ou édifices ont été identifiés sur la grande île :
Les vestiges romains, situés au Sud-est de l’île :
Villa romaine avec mosaïque des paons,
Citerne située à l’Ouest de la villa romaine,
Plage de galets utilisée comme port de débarquement,
Tombeaux.
–
–
–
–
Les vestiges modernes :
Prison : une correspondance de 1897 indique que la construction de celle-ci a eu lieu vers la fin du
19ème siècle. Sonétat de conservation actuel est un indice en faveur de cette datation. Cet édifice a
remplacé probablementl’ancienne prison construite par les Portugais au début du 16ème siècle et
que les rois Saadiens et Alaouites,jusqu’au règne de Sidi Med Ben Abdallah (1757-1790), ont
réutilisée.
Au 19ème siècle, l’île a servi de lieu de quarantaine pour les pèlerins ; la prison qui nous concerne,
aurait-ellejoué ce rôle ou faut-il voir dans le bâtiment quadrangulaire, situé plus à l’Ouest, ce centre
hospitalier (lazaret).
Fortins: les fortins sont au nombre de 6 ; ils ont été construits par Sidi Med Ben Abdallah (Rapport
Cornut, 1767). L’undeux était muni de 10 pièces de canons ; les autres de 5 chacun.
Mosquée: elle date probablement du 19ème siècle, son état de dégradation est très avancé.
Maisons pour fonctionnaires : la correspondance de 1897 fait état d’une maison susceptible de
devenir un logement pour les gardiens de laprison. Le rôle joué par les deux monuments en ruines,
situés sur la façade est de la grande île, n’a pas été identifié. On pense qu’il pourrait s’agir de maisons
d’habitations pour fonctionnaires datant du 18èmeou du 19èmesiècle.
Canalisations : des restes de canalisations subsistent vers le Sud de l’île. Il s’agit d’un système
d’évacuation des eaux usées qui se déversent dans la mer. La correspondance de 1897 l’évoque.
Dans l’état actuel des recherches, il s’avère que l’île n’a jamais été un lieu de peuplement. Elle a
toujours joué un rôle utilitaire soit comme :
–
–
–
–
Relais de commerce (troc à l’époque phénicienne),
Zone industrielle (teinturerie de pourpre),
Lieu d’exil (prisonniers \ pèlerins en quarantaine),
Centre défensif (fortins).
14
Figure 6 : Façade nord de la Prison
Figure 7 : Portes de « Sortie » de prison
Figure 8 : Vestiges du « Centre hospitalier pour
quarantaine ».
Figure 9 : Fortin et ancienne plage de débarquement,
vus du minaret
Figure 10 : Mosquée
Figure 11 : Maison pour fonctionnaires à Ras Dzira.
Figure 12 : Maison pour fonctionnaires
Figure 13 : Débouché vers la mer de la canalisation de
laprison.
(Photos Qninba)
15
III. L’activité touristique au niveau de la province d’Essaouira et le
positionnement de l’archipel de Mogador
Contexte touristique de l’archipel :
Selon l’observatoire du tourisme du Maroc, l’activité touristique en 2014 a enregistré au niveau de la
station Essaouira-Mogador (voir annexe 1):
-
-
484 595 nuitées (contre 309 226 nuitées en 2010 et 472035 nuitées en 2013) ;
188434 arrivées dans les hôtels classés (contre 131 714 en 2010 et 179 824 en 2013) ;
Une durée moyenne de séjour de 3 nuitées par touriste ;
Un taux d’occupation moyen de 37% ;
Une haute saison s’étalant d’avril à octobre.
Globalement,Essaouira a enregistré des avancées importantes ces dernières décennies dans le
domaine touristique. Cependant, le produit reste fragile et se trouve confronté à plusieurs défis :
-
Consolider les acquis et le renforcement de son positionnement en tant que destination
située sur le circuit Marrakech - Agadir ;
Renforcer la communication et la promotion des produits touristiques de la destination ;
Diversifier l’offre touristique et se démarquer des produits classiques offerts par d’autres
destinations de la région.
Assurer une complémentarité et une connectivité entre les différentes activités touristiques
offertes, de manière à prolonger la durée de séjour des visiteurs.
La déclinaison de la vision 2020 du tourisme au niveau de la destination se fait à travers un plan
d’action, intégrant 5 programmes sur 6 de cette stratégie. Il s’agit des programmes suivants :
-
-
-
-
Programme Patrimoine et Héritage : valoriser l’identité culturelle à travers la structuration et
la valorisation du patrimoine matériel et immatériel et la mise en place de produits
touristiques cohérents et attractifs ;
Programme Animation, Loisirs et Sports : créer une offre d’animation riche, variée et
complémentaire aux infrastructures touristiques de base afin de consolider l’offre et la
rendre plus attractive et compétitive aux yeux des touristes ;
Programme Azur 2020 : construire une véritable offre balnéaire compétitive ;
Programme Eco/ développement durable : valoriser les ressources naturelles et rurales tout
en les préservant, et à veiller au respect de l’authenticité socioculturelles des communautés
d’accueil en leur offrant des avantages socioéconomiques ;
Programme BILADI :Répondre aux attentes des marocains en leur offrant un produit adapté
tenant compte de leurs habitudes et de leur manière de voyager.
Un des produits de niches qui a été retenu dans le plan d’action est le développement et la
promotion de la promenade en mer autour de l’île Mogador par le biais de bateaux de plaisance.
Cette promenade peut intégrer la visite de l’archipel. Le concept vise à créer une nouvelle offre
touristique qui s’inscrit dans le cadre des activités de loisirs, découverte, et produits de niche.
Cependant, l’idée développée se heurte aunon clarté des mesures d’accompagnement à prendre,
pour assurer :
16
-
La sécurité des touristes ;
La protection des ressources naturelles et culturelles du site ;
L’encadrement adéquat et l’interprétation appropriée des ressources et des valeurs
exceptionnelles du site.
Potentialités touristiques de l’archipel :
L’archipel d’Essaouira recèle des ressources exceptionnelles qui peuvent être exploitées pour offrir
des expériences touristiques uniques et attractives. Les ressources naturelles (ornithologiques et
floristiques) et culturelles de grande valeur, qui caractérisent le site, peuvent être les fondements
d’organisation de promenades et d’activités de grande qualité sur le plan éducatif et récréatif. En
plus de ses valeurs, le site offre d’autres atouts qui peuvent faciliter la gestion de l’activité
touristique.
Globalement, l’ouverture de l’archipel au public se justifie par les raisons suivantes :
−
La volonté du HCEFLCD de renforcer la dynamique de gestion conservatoire déjà mise en
place sur l’archipel, en accordant à ce site un statut de protection légal, en application de la
nouvelle loi sur les aires protégées ; ce qui permettra d’augmenter et de pérenniser le statut
de protection de l’archipel en le classant aire protégée. Cette aire protégée sera gérée selon
la nouvelle démarche de gestion des aires protégées, adoptée par le HCEFLCD, et qui
consiste à conserver les ressources naturelles et culturelles d’une aire protégée, dans une
perspective de leur valorisation à travers le développement d’un tourisme durable et de
l’éducation à l’environnement.
−
La nécessité de faire face, de façon intelligente et en dehors d’une situation d’adversité, aux
menaces qui pèsent sur l’archipel, notamment la convoitise touristique latente et la
fréquentation incontrôlée du site, qui entraîneraient une dégradation du milieu naturel et le
dérangement des oiseaux, surtout en période de nidification.
−
Le HCEFLCD avait opté pour le deuxième scénario de gestion, proposé dans le cadre du
Schéma de Gestion de l’archipel, élaboré en 2011, et qui préconise une certaine ouverture
du site au public qui n’est pas incompatible avec l’objectif de conservation des ressources
naturelles et culturelles de l’archipel. Ceci traduit la volonté du HCEFLCD d’ouverture au
public, dans une perspective de valorisation économique.
Il s’agit donc d’une ouverture au public qui tient compte de la nécessité de protéger les ressources
naturelles et culturelles remarquables du site (la colonie du Faucon d’Eléonore, les monuments et
vestigeshistoriques, les paysages et la qualité de l’environnement : propreté et quiétude) et qui se
caractérise par :
−
−
Uneutilisation limitéeet hautement surveillée de l’espace de l’île principale et interdiction
totale de débarquement au niveau des autres ilots de l’archipel (interdiction totale de
fréquentation des zones importantes et sensibles) pendant la période de reproduction des
oiseaux nicheurs de l’île (juin à octobre) ;
L’organisation de visites contrôlées et encadrées, pour une interprétation adéquatedu
patrimoine culturel et naturel de l’île aux visiteurs. En effet, l’exploitation touristique de l’île
ne doit pas seulement être récréative. L’expérience touristique à offrir aux visiteurs doit être
éducative et instructive pour assurer une différenciation fondamentale avec le tourisme
classique.
17
−
−
−
La visite de l’île sera organisée par petits groupes (idéalement de 10-15 personnes) pour une
bonne maitrise des impacts potentiels et pour assurer un encadrement adéquats aux
visiteurs. La visite sera faite selon des circuits balisés et permettant une meilleurs expérience
touristique aux visiteurs selon leur intérêt général ou spécifique : observation des oiseaux,
appréciation des paysages et des vues panoramiques, histoire, etc. ;
La délivrance d’autorisations d’accès/débarquement par le HCEFLCD, pour les travaux de
recherche scientifique ;
L’organisation de visites encadrées, à des fins éducatives, au profit de groupes scolaires et
des groupes de jeunes de la ville d’Essaouira et de la région.
Les résultats d’un diagnostic touristique de l’archipel d’Essaouira, réalisé au moyen d’une analyse
SWOT, sont présentés ci-après :
Les forces :
–
–
–
–
La proximité de la ville d’Essaouira, grand pôle touristique
Un patrimoine naturel remarquable
Un patrimoine culturel exceptionnel
La programmation du classement du site en aire protégée
Les faiblesses :
–
–
–
Un site mal connu
Absence, jusque-là, d’une vision pour le développement d’un tourisme durable, basé sur la
nature et la culture, sur l’archipel
Absence d’un maître d’ouvrage qui serait en mesure de piloter le développement d’un
produit touristique « Archipel »
Les opportunités :
–
–
–
–
Essaouira est une destination majeure au Maroc et bien visible à l’international
Développement d’un produit de niche sur l’archipel (stratégie 2020 du tourisme)
Présence d’acteurs pouvant assurer une promotion touristique du nouveau produit
« archipel »
Diversité et qualité des produits touristiques à Essaouira
Les menaces :
–
–
–
Instabilité de la clientèle étrangère, qui serait intéressée par le nouveau produit (crise
économique etc.)
Problème d’accès et de débarquement sur l’île
La non-adhésion des hôteliers et agences de voyage
Conclusions :
La valorisation touristique de l’archipel d’Essaouira peut constituer une valeur ajoutée importante
pour la dynamique touristique de la ville d’Essaouira et de toute la province. En effet, elle peut
apporter une contribution importante à la diversification de l’offre touristique, au prolongement de
la durée de séjour des visiteurs de la ville, à la démarque de l’offre touristique de la province par
rapport à l’offre touristique classique proposée dans l’ensemble de la région de Marrakech Tensift.
18
L’archipel offre donc une opportunité unique et remarquable qui peut enrichir le produit touristique
de la destination Essaouira-Mogador.
La valorisation touristique du site offre aussi des opportunités de gestion durable des ressources du
site à travers l’investissement d’une partie des recettes financière de l’activité dans la réhabilitation,
la protection et le maintien des bonnes conditions des ressources du site. Elle offre aussi une
opportunité importante quant à la mobilisation des acteurs locaux sur l’importance du site et la
nécessité de sa gestion et sa promotion comme modèle de gestion durable (changement d’attitude
et de perception).
A cette fin, un modèle de gestion novateur et créatif, basé sur le partenariat et la concession
contractuelle, devrait permettre une contribution importante au coût de gestion, d’aménagement et
de maintenance des équipements et des facilités touristiques du site. Un cahier de charge précis,
selon les normes internationales en la matière, devrait être développé et utilisé comme base de
sessions de l’exploitation touristique au profit d’opérateurs touristiques qualifiés. Ce cahier de
charge devrait aussi bien assurer la motivation économique des opérateurs touristiques que
l’impérative de préserver l’état des ressources du site et la maintenance des équipements et des
différentes facilités aménagées pour assurer la sécurité des visiteurs et une meilleur expérience
touristique (point de débarquement approprié, sentiers, signalétique d’interprétations et
d’orientation, toilettes, etc.).
L’ouverture du site au publique devrait aussi intégrer la fonction éducative au profit des enfants des
écoles de la ville d’Essaouira et de la région. L’importance de cette fonction et primordiale pour la
promotion et le soutien d’un intérêt du public Souiri (les habitants de la ville d’Essaouira) à la
préservation et à la gestion durable de l’archipel de Mogador comme patrimoine et fierté locale.
19
IV. Diagnostic et analyse des parties prenantes
Identification et caractérisation des acteurs et des parties prenantes :
Les acteurs concernés par la mise en tourisme de l’archipel d’Essaouira sont les différentes
institutions, groupes sociaux et individus qui ont des intérêts et des préoccupations par rapport à la
conservation et la valorisation des ressources naturelles et culturelles du site.
En matière de gestion des ressources naturelles, un « intérêt » renvoie à une opportunité liée à ces
ressources naturelles ou à l’impact sur ces ressources ; alors qu’une « préoccupation » renvoie à un
risque, un impact ou une influence sur ces mêmes ressources (Borrini-Feyerabend et al, 2009).
Les institutions, groupes sociaux et individus qui possèdent un intérêt direct, significatif et
spécifique dans la gestion des ressources naturelles d’un site sont considérés comme ses parties
prenantes (Borrini-Feyerabend, 1997).
Dans le cadre de la valorisation touristique de l’archipel d’Essaouira, l’on considère
acteurs/intervenants les diverses institutions, groupes sociaux et individus qui ont des intérêts et
des préoccupations, plus ou moins directs, par rapport à la conservation et la valorisation des
patrimoines naturel et culturel de ce site ; et l’on en distingue les parties prenantes, qui sont ces
institutions, groupes sociaux et individus ayant un intérêt direct et significatif, dans la valorisation et
la gestion touristiques du site.
Les parties prenantes qui ont été jugées susceptibles d’exprimer des intérêts et des préoccupations
par rapport à la mise en tourisme de l’archipel d’Essaouira sont énumérées dans le tableau suivant :
Parties prenantes
(au niveau local)
Tableau 2 : identification des parties prenantes
Cadre d’intervention (Stratégie, plan d’action…)
Province d’Essaouira
- Coordination et suivi des actions de développement
local
- Coordination et suivi de la mise en œuvre de l'Initiative
Nationale du Développement Humain (INDH)…
Agence Urbaine d’Essaouira (AUE)
- Elaboration du Schéma Directeur d'Aménagement et
d'Urbanisme (SDAU) et des Plans de Développement et
d'Aménagement Ruraux (PDAR)
Commune urbaine d’Essaouira
- Plan de Développement Communal
- Gestion du territoire de la CU
- Promouvoir des services sociaux et économiques au
profit des habitants et des visiteurs de la ville ;
Direction Provinciale des Eaux et
Forêts et de la Lutte Contre la
Désertification (DPEFLCD)
Délégation Provinciale du Tourisme
d’Essaouira
- Plan Directeur des Aires Protégées
- Programme décennale 2015-2024
- Vision 2020 du Tourisme
- Plan d’action régional du tourisme 2020
20
Conseil provincial du tourisme
- Organiser la profession
- Renforcer les capacités des acteurs opérateurs du
tourisme ;
- La promotion ;
- Défendre les intérêts des opérateurs touristiques
Division Provinciale de l’Agence
Nationale
des
Ports
(ANP)
d’Essaouira
- Gestion et aménagement de l’infrastructure portuaire ;
- Vision stratégique 2030
- Accompagnement et développement des ports
Délégation provinciale de la culture
et Inspection des monuments
historiques
- Inventaire des monuments et des sites ayant une
valeur culturelle,
- Préservation et réhabilitation des monuments et des
sites culturelles ;
- Promouvoir la valorisation du patrimoine culturel et
son utilisation par le public ;
Délégation
provinciale
Domaines de l’Etat
Gendarmerie Royale Maritime
- Gestion du domaine public de l’état.
des
- Veille au respect de la règlementation en viseur ;
- Sécurité et sureté ;
- Contrôle des visites de l’ile.
Analyse des parties prenantes :
La réunion d’information et d’introduction des acteurs concernés par la valorisation touristique de
l’archipel d’Essaouira, tenue au siège de la Province, le 15 juin 2015, avait permis d’avoir les premiers
points de vue des parties prenantes identifiées et d’en confirmer celles qui sont clés, par rapport à la
mise en tourisme de l’archipel.
Des entretiens semi-structurés ont été réalisés avec ces parties prenantes clés, pour déterminer leurs
intérêts stratégiques, leurs priorités, leur points de vue, ainsi que les problèmes et contraintes
qu’elles perçoivent, par rapport à la mise en tourisme de l’archipel d’Essaouira. Les résultats de ces
entretiens sont synthétisés dans le tableau suivant :
Tableau 3 : Synthèse des résultats des entretiens avec les parties prenantes clés
Partie prenante
Intérêts et
Activités et
Problèmes et
Opportunités liées
capacités
interventions de
contraintes, perçus à l’intervention de
d'intervention de
l’acteur, en cours
par l’acteur, pour
l’acteur, pour la
l’acteur, pour la
ou prévues, pour la
la mise en
valorisation
gestion du site
gestion du site
tourisme du site
touristique du site
Division
provinciale
l’ANP
- Non exprimés
de
- Gestion des
infrastructures,
entretien des
réseaux (eau
électricité,
assainissement
21
- Difficulté de
marier la pêche
et la plaisance,
au niveau du
port ;
- Problème de
- Faciliter
l’intervention
du
département
de
l’équipement
) et police
portuaire.
sécurité : offrir
le maximum de
sécurité en
séparant les
deux activités ;
- Il n’existe pas
de chenal entre
l’île et le port,
pour le
transport
touristique.
Délégation
provinciale
tourisme
du
- Développement - Dans le cadre
d’un tourisme
du plan
d’action /
« contrôlé » ;
vision 2020 :
- Développement
Proposer des
d’un produit de
promenades en
niche ;
mer par les
bateaux de
- Promotion du
plaisance
nouveau
intégrant la
produit
visite de l’ile de
touristique.
Mogador, afin
de répondre à
un besoin
explicite qui
devient de plus
en plus
croissant.
pour
l’amélioration
l’infrastructure
de
débarquement
sur l’île.
- Problème de
sécurité sur
l’ile ;
- Suivi de
l’activité/produ
it touristique ;
- Absence de
maitre
d’ouvrage pour
contrôler les
visites ;
- Etudes et
statistiques ;
- Dégradation
des
- Assurer un
certain état de
- Promotion :
organisation
d’éductours et
festivals.
- Ce concept vise
à créer une
nouvelle offre
touristique qui
s’inscrit dans le
cadre des
activités de
loisirs,
découverte et
produits de
niche.
Délégation
- Préservation du
provinciale de la
- Il existe un
projet de
22
culture
Inspection
monuments
historiques
et
des
site ;
- D’accord sur le
principe pour
ce qui du
désenclavemen
t de l’ile ;
- Le volet
archéologique
est essentiel ;
-
consolidation
et restauration
des
monuments insitu (parties
concernés : la
culture et les
habous) ;
patrimoines
naturel et
culturel de l’ile,
sous la
pression
touristique ;
-
conservation
des
monuments
pour une
dignité de
produit
touristique ;
- Réaliser des
fouilles et
sondages, pour
une meilleure
connaissance
des ressources
culturelles de
l’ile et de son
entourage ;
- Il existe un
projet de
fouilles avec
l’Institut
allemand de
Madrid ;
- Continuer les
fouilles
archéologiques
et organiser
une plongée
sous-marine
pour déceler ce
qui existe en
mer.
- Elaboration de
la matière et
formation pour
l’interprétation
;
- Restauration
des
monuments ;
- Rapatrier le
matériel qui
existe à Rabat,
pour l’utiliser
pour la mise en
place d’un
musée à
Essaouira ou insitu.
Agence urbaine - Protection et
mise en valeur
d’Essaouira
du site.
- Le SDAU de
2004 prévoit
une mise en
valeur de l’île
d’Essaouira :
- La grande île
peut recevoir
des visiteurs
23
- Aménagement
non conforme
au SDAU
- Participation à
la réalisation
des études
pour la
réhabilitation
des
monuments
historiques
nationaux et
internationaux,
pour des
excursions sans
séjour sur
place.
Délégation
provinciale
Domaines
l’Etat
- Maitrise du
des
foncier, pour
de
une bonne
gestion du site
- ---
- Occupation
illégale du site
(terrain
délimité)
- Remise ou mise
à disposition du
terrain de l’ile
au HCEFLCD
Conseil provincial - Adhésion à
du tourisme et
100% à l’idée
Association des
de valorisation
Guides
touristique de
d’Essaouira
l’archipel ;
- ---
- Eviter le
tourisme de
masse ;
- Contribution du
CPT à la
promotion du
produit ;
- Difficulté de
sélectionner les - Interprétation
sur le site, par
visiteurs ;
les guides ;
- « Destruction »
- Formation des
de l’ile ;
guides.
- Ne pas associer
les guides
opérationnels
d’Essaouira.
- « Exploiter »
l’ile tout en la
protégeant ;
- Commercialiser
un produit
« ile », pour
commercialiser
davantage
Essaouira ;
- Diversifier
l’offre
touristique
d’Essaouira.
Nadir des Habous
- Non exprimés
- Fréquentation
incontrôlée des
mosquées et
cimetières, par
les touristes
- ---
- Elaboration des
conditions et
organisation
des visites des
mosquées et
cimetières
Les entretiens avec les parties prenantes clés ont permis donc de mesurer le degré d’adhésion et
d’implication de ces différentes parties prenantes au processus de mise en tourisme de l’archipel
d’Essaouira, en considération de leurs intérêts, leurs capacités d’intervention et leur volontés pour
s’engager.
24
En conclusion, on note une adhésion totale de toutes les parties prenantes à l’idée de valorisation
touristique de l’archipel d’Essaouira. Tous les intérêts exprimés sont légitimes et aucun conflit
d’intérêt n’a été soulevé.
Les principales contraintes à la mise en tourisme durable de l’archipel, telles que perçues par
certaines parties prenantes, sont :
–
–
–
–
–
–
Difficulté d’accès entre l’archipel et le port ;
Difficulté de débarquement sur la grande île ;
Absence d’un maitre d’ouvrage pour contrôler les visites ;
Problème de sécurité sur l’île ;
Fréquentation incontrôlée des mosquées et des cimetières ;
Dégradation des patrimoines naturel et culturel.
On a noté également quelques opportunités, liés à la possibilité d’intervention de certaines parties
prenantes, que l’on doit saisir pour lever les contraintes :
–
–
–
–
–
–
–
Faciliter l’intervention du département de l’équipement, pour améliorer l’infrastructure de
débarquement sur l’île ;
Réaliser des fouilles et sondages, pour une meilleure connaissance des ressources culturelles
de l’archipel ;
Restauration des monuments ;
Suivi de l’activité/produit touristique ;
Promotion du nouveau produit touristique ;
Elaboration de la matière et formation pour l’interprétation ;
Elaboration des conditions et organisation des visites des mosquées et cimetières
En considération de tous ces éléments, les parties prenantes clés peuvent être réparties en 2 grands
groupes d’acteurs,qui ont de l’importance pour la valorisation touristique durable de l’archipel
d’Essaouira :
Un premier groupe, où l’on trouve des acteurs qui peuvent participer la conception du nouveau
produit touristique « Archipel ». Il s’agit de :
–
–
–
–
–
–
–
–
–
Province d’Essaouira ;
Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification ;
Commune urbaine d’Essaouira ;
Délégation provinciale du tourisme ;
Conseil Provincial du Tourisme ;
Association des guides d’Essaouira ;
Délégation provinciale de la Culture ;
Nadir des Habous.
Agence National des Ports.
Un deuxième groupe, où l’on trouve des acteurs qui peuvent participer à la définition des conditions
d’exploitation du produit et à la gestion de l’activité touristique. On y trouve :
–
Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification ;
25
–
Commune urbaine d’Essaouira ;
Il est donc essentiel de communiquer, tout au long du processus, avec toutes les parties prenantes
de ces deux groupes et les impliquer fortement dans la conception et la planification de la
valorisation touristique de l’archipel.
26
V.
Vision, orientations stratégiques et objectifs de la mise en
tourisme de l’archipel
5.1.
Vision :
En considération de son intérêt bioécologique et de ses particularités culturelles, l’archipel
d’Essaouira peut être mis en tourisme, dans une vision de conservation et de valorisation de ses
ressources naturelles et culturelles.
Il est possible d’y développer un tourisme basé sur la nature et la culture, en y concevant, suivant
une approche participative, un produit « nature et culture », qui serait intégré dans l’offre
touristique d’Essaouira.
La stratégie de développement du tourisme sur l’archipel d’Essaouira doit donc s’appuyer sur deux
objectifs :
–
–
Développer et affirmer l’archipel comme nouveau produit (ou nouvelle offre) touristique à
Essaouira ;
Protéger et promouvoir les valeurs naturelles et culturelles de l’archipel.
Ce nouveau produit doit être conçu et finalisé en concertation avec les acteurs locaux concernés par
la mise en tourisme de l’archipel.
Visiter l’archipel d’Essaouira doit signifier :
« Aller à la découverte de l’histoire d’Essaouira et la rencontre d’une nature insolite ».
5.2.
Orientations stratégiques :
Les grandes orientations stratégiques, devant cadrer la mise en tourisme de l’archipel d’Essaouira
impliquent que doivent être mises en œuvre sur le site des approches de gestion indispensables à sa
valorisation rationnelle et respectueuse de ses valeurs naturelles et culturelles.
Ces orientations sont :
–
–
–
Prendre les mesures nécessaire pour le classement du site et entreprendre des actions de
conservation, qui favoriseraient la préservation de ses ressources naturelles et culturelles ;
Mettre en place des modes de gestion capables de valoriser le patrimoine naturel et culturel
du site, afin de satisfaire aux impératifs de protection et de réhabilitation des milieux, tout
en permettant de perpétuer mais de cadrer les usages existants et à venir, à travers le
développement d’un tourisme durable;
Encadrer le développement d’un tourisme respectueux de l’environnement, pour valoriser
durablement les ressources naturelles et culturelles du site.
Au niveau international, la mise en tourisme de l’archipel d’Essaouira doit obéir aux conditions et
principes de développement du tourisme durable, tels qu’ils sont définis par l’Organisation
Mondiale du Tourisme (OMT), le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et The
International Ecotourism Society.
27
Il s’agit d’une forme de tourisme basée sur la nature et la culture du site, et ayant comme objectifs
de :
-
Contribuer à la conservation de la biodiversité,
Maintenir le bien-être des populations locales,
Comprendre une interprétation/expérience d’apprentissage,
Impliquer une action responsable de la part des touristes et de l’industrie touristique,
Etre destiné principalement à de petits groupes, avec des affaires à petite échelle,
Etre très peu consommateur des ressources non renouvelables,
Stimuler la participation locale, et offrir des opportunités de propriété et d’affaires,
particulièrement pour la population rurale.
Cette mise en tourisme doit également répondre aux lignes directrices pour un tourisme durable
dans les écosystèmes vulnérables, élaborées par la Convention sur la Diversité Biologique, et qui
proposent un processus de gestion en dix étapes :
-
Recueillir l’information de base :
Cette information, à recueillir auprès de tous les acteurs concernés, est essentielle à la prise de
décision et à l’évaluation des conséquences relatives au développement du tourisme durable sur
l’archipel.
-
Elaborer une vision d’ensemble :
A partir de l’étude des informations de base, élaborer une vision à long terme de développement du
tourisme durable sur l’archipel.
-
Fixer des objectifs précis :
En vue de contribuer à la vision, des objectifs à court terme doivent être définis. Ces objectifs doivent
être mis dans un échéancier, pour veiller à ce que tout développement ou activité touristique
réponde à une demande réelle, tout en ayant des impacts environnementaux acceptables.
-
Appliquer la législation et s’inscrire dans la stratégie nationale :
Pour la mise en tourisme de l’archipel, adopter et appliquer des procédures d’approbation et d’octroi
d’autorisations pour le développement et les activités touristiques sur le site, en se basant sur les
dispositions de la législation relative aux aires protégées (la loi 22-07, relative aux aires protégées et
ses textes d’application) et sur les principes généraux, de la stratégie nationale, à respecter pour la
prise de décision et la planification en matière de développement touristique dans les aires
protégées.
-
Evaluer l’impact potentiel des projets :
Tout projet ou activité touristique doit faire l’objet d’une évaluation d’impact potentiel sur
l’environnement de l’archipel. Les retombées environnementales, sociales, culturelles et
économiques, positives ou négatives, doivent être évaluées de manière exhaustive. Il faut également
examiner les diverses options disponibles pour gérer les effets potentiels des projets et activités
touristiques.
28
-
Gérer les impacts environnementaux :
Pour qu’il soit durable, le tourisme sur l’archipel doit être géré en tenant compte de la capacité
existante et des limites de l’écosystème, en vue d’éviter ou de réduire au minimum les atteintes des
activités touristiques admises à la diversité biologique et aux monuments historiques, et éviter ou
réduire au minimum la pollution et les déchets.
Cette gestion des impacts doit consister notamment en un choix adéquat des emplacements, un
contrôle de la circulation et la protection des zones sensibles.
-
Assurer la transparence et la responsabilité de la prise de décision :
Tous les acteurs concernés par la mise en tourisme de l’archipel doivent être informés, consultés et
impliqués, pour pouvoir donner leur avis et leur consentement préalable en connaissance de cause.
-
Respecter les décisions et conventions :
Le(s) exploitant(s) des installations et des activités touristiques, qui seraient admises sur le site de
l’archipel, sont responsables du respect des conditions fixées initialement.
De sa part, l’autorité de gestion du site devra surveiller constamment l’observation des dispositions
convenues initialement, concernant les activités touristiques.
-
Surveiller les impacts :
Un système de surveillance et de rapport devra être mis en place, avant le démarrage de l’activité
touristique sur le site.
Il s’agit de définir une série d’indicateurs, en vue de pouvoir cerner tous les aspects de la gestion de
la diversité biologique et du tourisme durable, notamment leurs aspects culturels.
-
Appliquer une gestion adaptative :
La gestion des activités touristiques sur l’archipel doit être adaptée, accepter d’ « apprendre sur le
tas » et surveiller constamment la rétroaction pour mieux y réagir. Il s’agit d’une gestion qui sait
s’adapter et qui devrait pleinement tenir compte du principe de précaution.
Au niveau national, la mise en tourisme de l’archipel doit se faire dans le cadre de la stratégie
nationale de tourisme (visions 2010 et 2020 de tourisme).
Dans la Vision 2010 de tourisme, formulée en 2001, le développement des produits de niche et la
création des Pays d’Accueil Touristiques (PAT) ont été annoncés. En 2006, une Charte Marocaine du
Tourisme Responsable a été adoptée traçant les grandes lignes stratégiques du Maroc.
La Vision 2020 de tourisme met davantage l’accent sur la qualité et la durabilité du développement
touristique et maintient l’importance du développement du tourisme rural et du tourisme de nature.
Dans ce cadre, les espaces naturels au Maroc, comme l’archipel d’Essaouira, représentent un grand
potentiel d’avenir pour le développement d’un tourisme durable, basé sur la nature et la culture.
29
La mise en tourisme de l’archipel d’Essaouira, qui est un Site d’Intérêt Biologique et Ecologique
devant être érigé en aire protégée, doit également se faire dans le cadre des orientations
stratégiques relatives au développement d’un tourisme durable dans les parcs nationaux et
naturels, élaborées par le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la
Désertification, en 2012. Ces orientations stratégiques concernent 7 domaines :

Planification du tourisme :
La planification du tourisme dans l’archipel doit se faire de façon progressive, en tenant compte du
statut actuel de conservation du site et des informations disponibles, concernant les produits
potentiels et les partenaires en mesure de s’impliquer dans la planification.

Développement d’infrastructures :
Les infrastructures à développer sur l’archipel, en vue d’y développer le tourisme, doivent assurer
l’accueil et l’information des visiteurs, ainsi que l’interprétation du site. Toutes ces infrastructures
doivent être conçues et réalisées de façon à ne pas être incompatibles avec les paysages de l’archipel
et ne rentrent pas en concurrence avec son milieu naturel et ses monuments.

Développement de produits touristiques :
La pérennisation de l’activité touristique sur l’archipel d’Essaouira ne peut se faire qu’à travers
l’exploitabilité continue de ces supports, qu’ils soient naturels ou culturels.
La conception et la planification du nouveau produit touristique « archipel » doit être faite en
concertation et collaboration avec toutes les institutions concernées.

Gestion du tourisme :
L’activité touristique sur l’archipel touchera ses patrimoines naturel et culturel, d’où la nécessité
d’une concertation étroite avec les acteurs concernés, où les représentants du HCEFLCD doivent
jouer un rôle important.
La gestion du tourisme sur l’archipel doit relever des services extérieurs du HCEFLCD (responsables
de la future aire protégée, envisagée sur l’archipel) et consister en une participation active dans les
plateformes et comités, au niveau régional, et une responsabilité pour les activités et infrastructures
touristiques sur le site de l’archipel.

Planification des ressources :
La planification des ressources humaines est très importante, en prévision du développement d’un
tourisme durable sur l’archipel.
Il est primordial d’avoir suffisamment de personnel spécialisé sur le terrain, pour assurer l’interface
avec les professionnels du tourisme et les touristes lors de leur visite.

Suivi et évaluation de l’impact du tourisme :
Pour le suivi et l’évaluation de l’impact du tourisme sur l’archipel, il convient, dans un premier temps,
de mesurer les 2 principaux aspects suivants :
30
-
Evaluation de l’impact des visiteurs à la fois sur l’environnement et aussi sur le patrimoine
culturel ;
Evaluation de la qualité de service : il est important de mesurer le degré de satisfaction des
besoins des touristes/clients, en fonction du type d’expérience que l’on souhaite donner à
ces visiteurs.

Promotion du tourisme :
-
L’action de promotion du nouveau produit « archipel » doit venir comme la dernière étape du
développement du tourisme dans l’archipel d’Essaouira.
Pour éviter toute incertitude ou déception, il est nécessaire que les opérateurs et agences
touristiques soient en connaissance du nouveau produit, du mode de son exploitation, des
réglementations et restrictions en vigueur. Il reviendrait aux gestionnaires du site de rendre
publiques ces informations et d’offrir des initiations spécifiques.
Les touristes/visiteurs doivent pouvoir trouver également les informations nécessaires par
communication à distance (site web, service d’information téléphonique, centre d’information en
dehors de l’archipel etc.) et à l’arrivée dans la ville d’Essaouira.
Le ciblage des visiteurs doit se faire en tenant compte de la localisation géographique de l’archipel,
des moyens et infrastructure d’accès et des attractions spécifiques de l’archipel.
Le développement du tourisme envisagé doit rester compatible avec les objectifs de gestion de la
future aire protégée et s’inscrire comme composante essentielle dans son plan d’aménagement et
de gestion.
Cette aire protégée sera classée dans l’une des catégories prévues par les dispositions de la loi 22 07, relative aux aires protégées.
En considération des caractéristiques bioécologiques et culturelles de son site les principaux objectifs
de gestion de la future aire protégée peuvent être : (i) la conservation des ressources naturelles, et
(ii) la valorisation du patrimoine naturel et culturel de l’archipel.
5.3.
Objectifs de la valorisation touristique durable de l’archipel :
Objectifs de mise en tourisme de l’archipel :
En considération de tous les éléments de contexte cités ci-dessus, la mise en tourisme de l’archipel
d’Essaouira aura comme objectifs :
Objectif stratégique:
L’objectif stratégique de la mise en tourisme de l’archipel d’Essaouira, à atteindre d’ici 20 ans, étant
de développer un nouveau produit « archipel », qui s’ajouterait à la gamme de produits d’Essaouira,
et qui permettrait une valorisation des ressources naturelles et culturelles de l’archipel, en harmonie
avec les objectifs de conservation du site, tout en renforçant les synergies entre les acteurs
économiques d’Essaouira dans un cadre partenarial et participatif avancé.
Objectifs opérationnels :
31
Les résultats que l’on peut attendre du développement d’un tourisme durable sur l’archipel
d’Essaouira, sont des objectifs opérationnels que l’on doit atteindre dans les 7 années à venir (d’ici
2022) :
–
–
–
–
–
–
Définir et clarifier le cadre légal et institutionnel de mise en tourisme de l’archipel
d’Essaouira (assurer une maitrise d’ouvrage) ;
Valoriser l’ensemble des potentialités touristiques de l’archipel, en offrant un produit
«nature et culture» ;
Aménager et gérer une infrastructure touristique bien appropriée, afin de préserver
le site et satisfaire les visiteurs ;
Organiser et renforcer les capacités des opérateurs touristiques selon les besoins
d’une exploitation touristique durable ;
Etablissement des partenariats et des relations contractuelles ;
Promouvoir la destination « archipel d’Essaouira ».
32
VI.
Plan d’action
6.1.
Définition et description des activités pour la mise en tourisme de
l’Archipel
Pour des raisons d’opérationnalisation du plan d’action, les activités nécessaires pour la réalisation
des différents objectifs opérationnels, définis ci-dessus, peuvent être regroupées dans 6domaines
d’intervention. Ces domaines constituent une déclinaison des objectifs en axes de travail :
–
–
–
–
–
–
Domaine 1 : Définir le cadre de la valorisation touristique de l’archipel (composante de
gestion et de conservation des ressources et des valeurs du site) ;
Domaine 2 :Elaboration/conception et organisation du produit touristique ;
Domaine 3 : Aménagement de l’infrastructure liée au produit/circuit
Domaine 4 : Formation et renforcement des capacités des acteurs
Domaine 5 : Etablissement de partenariats
Domaine 6 : Marketing et gestion du produit/circuit,
Les activités sont définies et décrites par axe de travail, pour éviter que le sens de l’activité change ou
se perd avec le temps et/ou le changement du personnel.
Définir le cadre de la valorisation touristique de l’archipel :
–
Remise du foncier de l’archipel au HCEFLCD
–
Création de l’Aire Protégée (AP) archipel d’Essaouira :Il s’agit de réaliser le processus de
création officielle d’une aire protégée sur l’Archipel, ce qui donnera un statut légal de
protection au site et la maîtrise de l’ouvrage au HCEFLCD, pour la conduite du processus de
mise en tourisme de l’Archipel.
–
Adopter un plan de gestion concertée (AP) : Sur la base du schéma de gestion déjà élaboré,
mener un processus de concertation qui pourra amener à l’approbation par les parties
prenantes d’un plan de gestion pour l’archipel. Ce plan de gestion doit bien mettre en
évidence les aspects et les actions nécessaire au démarrage et à la gestion de la valorisation
touristique de l’archipel.
–
Mettre en place une autorité de gestion (AP)
Elaboration/conception et organisation du produit touristique :
–
Organiser des visites de reconnaissance et de repérage au profit des professionnels du
tourisme ;
–
Concertation avec les professionnels du tourisme sur leur point de vue sur les potentialités
réelles du site, les contraintes organisationnelles, techniques et économiques de sa
valorisation touristique ;
–
Développer les bases descriptives du produit « Archipel » : Il s’agit d’élaborer la description
du produit « Archipel ».
–
Définir les conditions d’exploitation du produit : Cette activité doit consister à définir avec
précision les conditions d’exploitation du produit, qui seraient consignées dans le contrat
relatif à son exploitation / commercialisation.
33
–
Actualiser l’inventaire du patrimoine culturel de l’Archipel : L’objectif de cet inventaire, qui
doit être basé sur les résultats de fouilles archéologiques, étant de mettre en évidence toutes
les attractions culturelles de l’Archipel, qui augmenteraient son offre première et ses attraits
touristiques (édifices d’intérêt historique, sites archéologiques…).
Les résultats de cet inventaire serviront à finaliser la conception du produit touristique et
alimenteront également les thèmes d’interprétation du site.
–
Elaboration d’un cahier des charges
Aménagement de l’infrastructure touristique des facilités :
–
Désigner et équiper un point d’embarquement au niveau du port de la ville d’Essaouira
–
Aménager un point de débarquement sécurisé au niveau de l’ile
–
Concevoir et aménager le circuit de visite : Cette activité doit consister en la définition, la
matérialisation et la mise à niveau du chemin de la visite/découverte, au niveau de la grande
île.
Ce circuit doit être conçu pour bien canaliser et encadrer les déplacements des visiteurs sur
l’île, tout en minimisant l’impact sur l’environnement naturel du site.
–
Aménager les points d’arrêt et d’observation : Il s’agit de concevoir et aménager quelques
points d’observation, sur le circuit de visite de l’île, pour permettre aux visiteurs d’apprécier
les paysages et les vues panoramiques à partir de l’Archipel.
–
Concevoir et mettre en place la signalétique : Il s’agit de la conception, la réalisation et la
mise en place des panneaux d’information et d’interprétation, au niveau du circuit de visite,
sur la grande île.
La conception doit être confiée à un BET spécialisé, et devrait comprendre la conception
technique proprement dite, ainsi que l’identification des emplacements adéquats des
panneaux sur le circuit.
–
Construire des sanitaires au niveau de la grande île : Des blocs sanitaires (WC), adaptés aux
conditions du site, doivent être aménagés au niveau de la grande île, en fonction du nombre
de visiteurs par jour.
–
Elaborer et mettre en œuvre un système de gestion des déchets : Il s’agit de réaliser une
étude pour l’élaboration d’un système de gestion des déchets au niveau de l’île. La mise en
œuvre de ce système doit faire l’objet d’une convention de partenariat entre le HCEFLCD et
ses partenaires concernés, notamment la commune urbaine et les acteurs touristiques, qui
doivent y contribuer financièrement.
–
Construire et équiper un centre d’information : Il s’agit de construire, équiper et gérer un
centre d’information sur l’archipel, à Essaouira.
Ce centre d’information,qui servira également comme maison de la future aire protégée
envisagée sur l’archipel, constituera le point de départ pour les visiteurs de l’archipel. Il doit
comprendre une ou des salles d’exposition sur toutes les caractéristiques de l’archipel, une
salle de conférences et une salle pour l’éducation à l’environnement. Il doit servir également
à orienter les visiteurs de l’archipel, dès leur arrivée à Essaouira.
Formation et renforcement des capacités des acteurs :
–
Formation du personnel d’accueil et des guides : Il s’agit d’organiser des ateliers de formation
au profit du personnel d’accueil et des guides impliqués, sur les techniques d’information et
de communication et les techniques d’accueil, ainsi que sur la façon de se comporter avec les
visiteurs.
34
–
Renforcement des capacités des acteurs/partenaires : Cette activité doit consister en un
programme de formation au profit des acteurs/partenaires concernés par la gestion du
produit touristique « Archipel », dans la gestion des produits écotouristiques et l’adoption
d’une démarche respectueuse de l’environnement.
Etablissement de partenariats et de contrats de concession
–
Elaborer et mettre en œuvre le contrat relatif à l’exploitation/ commercialisation du produit ;
–
Elaborer et mettre en œuvre les conventions de partenariat relatives à la gestion touristique
de l’Archipel.
Marketing et gestion du produit/circuit :
–
Elaborer et éditer des supports de communication
–
Appuyer la commercialisation du produit
6.2.
Plan d’action
Le plan d’action présenté ci-après constitue une feuille de route qui doit permettre d’arriver à
instaurer les bases de la valorisation touristique de l’archipel et à son ouverture au public. Il traduit
et décline en action les objectifs opérationnels définis pour une période de 7 ans.
Les actions définies sont à coordonner par une Unité de Gestion (UGP) et à suivre par un comité
consultatif qui peut les ajuster selon les éventuels changements dans la situation du site. Leur
programmation peut ainsi être actualisée sur une base de planification annuelle et selon les progrès
réalisés. La mise en œuvre dans sa globalité relève de la responsabilité de plusieurs département et
parties prenantes selon le mandat et les responsabilités de chaque partie. Toutefois, les actions
constituent un ensemble cohérent et complémentaire qui contribue à l’atteinte des différents
objectifs définis pour ce projet.
35
Activités
A1
A2
Calendrier
A3 A4 A5
A6
Responsabilité
A7
Domaine 1 : Définir le cadre de gestion et de valorisation touristique de l’archipel
-
Remise du foncier de l’archipel au HCEFLCD
-
Création de l’AP archipel d’Essaouira
-
Adopter un plan de gestion concertée (AP)
-
Mettre en place une autorité de gestion (AP)
HCEFLCD, Direction des domaines de l’état
HCEFLCD, ME
HCEFLCD
HCEFLCD + Partenaires
Domaine 2 : Elaboration/conception et organisation du produit touristique
-
Organiser des visites de reconnaissance et de
repérage
-
Concertation avec les professionnels du tourisme
-
Développer les bases descriptives du produit
« Archipel d’Essaouira»
-
Définir les conditions d’exploitation du produit
-
Actualiser l’inventaire du patrimoine culturel de
l’Archipel (fouilles archéologiques)
-
Elaboration d’un cahier des charges
UGP
UGP
MC
UGP
36
Domaine 3 : Aménagement de l’infrastructure touristique des facilités
-
Désigner et équiper un point d’embarquement au
niveau du port de la ville d’Essaouira
-
Aménager un point de débarquement sécurisé au
niveau de l’ile
-
Concevoir et aménager le circuit de visite
-
Aménager les points d’arrêt et d’observation
-
Concevoir et mettre en place la signalétique
(régulation,
information/orientation
et
interprétation)
-
Construire des sanitaires au niveau de la grande île
-
Elaborer et mettre en œuvre un système de gestion
des déchets
-
Construire et équiper un centre d’information (au
niveau de la ville d’Essaouira)
UGP + ANP
UGP + ME
UGP
UGP
UGP
UGP
UGP + Opérateurs (Concessionnaire)
UGP + CU d’Essaouira
Domaine 4 : Formation et renforcement des capacités des acteurs
-
Formation du personnel d’accueil et des guides
-
Renforcement des capacités des acteurs/partenaires
UGP + MT + MC
UGP
37
Domaine 5 : Etablissement de partenariats et de contrats de concession
-
Elaborer et mettre en œuvre le contrat relatif à
l’exploitation/ commercialisation du produit
-
Elaborer et mettre en œuvre les conventions de
partenariat relatives à la gestion touristique de
l’Archipel
UGP
UGP
Domaine 6 : Marketing et gestion du produit/circuit
-
Elaborer et éditer des supports de communication
-
Appuyer la commercialisation du produit
UGP + Opérateurs + MT
UGP + Opérateurs + MT
38
VII. Modalités/cadre
prenantes
7.1.
institutionnel
d’interaction
des
parties
Propositions de cadre institutionnel et de mécanismes
mobilisation et de participation/implication des acteurs :
de
L’analyse des orientations des stratégies nationales (Plan Directeur des Aires Protégées, 1996 ; Vision
2020 du Tourisme au Maroc, 2010 ; Orientations stratégiques pour le développement d’un tourisme
durable dans les aires protégées au Maroc, 2012) et des dispositions légales actuelles (notamment la
loi 22-07 relative aux aires protégées) a permis de dégager un certain nombre de modalités
organisationnelles et institutionnelles, qui doivent être mises en place aux niveaux national et
régional (ou local). Le but est de disposer de mécanismes efficaces, en cohérence avec les cadres
législatifs, réglementaires et institutionnels nationaux, pour assurer la participation et l’engagement
des parties prenantes dans la mise en tourisme de l’Archipel.
Ces mécanismes sont définis, en tenant compte d’un certain nombre d’enjeux :



Reconnaissance des intérêts et des capacités d’intervention des différentes parties
prenantes ;
Inscription du partenariat dans la durée. Ne pas enfermer le partenariat dans un projet
opérationnel mais lui donner la possibilité d’évoluer ;
Clarification des engagements des partenaires.
7.1.1. Cadre et modalités organisationnels et institutionnels :
Il y a lieu d’admettre que le classement du SIBE de l’Archipel d’Essaouira en aire protégée est un
préalable nécessaire pour une mise en tourisme cadrée et coordonnée de l’Archipel.
Ce classement doit intervenir rapidement, pour formaliser la mise en gestion du site et donner « la
maîtrise de l’ouvrage » à un certain département ministériel. Cette formalisation donnera également
la légitimité et l’autorité nécessaires à l’organe de gestion de la future aire protégée, qui doit être
également mis en place et sera appelé à piloter la mise en tourisme de l’Archipel.
Conformément à la législation en vigueur, le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte
contre la Désertification (HCEFLCD) a le mandat pour la désignation et la gestion de l’aire protégée, à
des fins de conservation et de valorisation de la biodiversité et des ressources culturelles.
Le classement du site en aire protégée peut se faire en vertu de la loi 22-07, relative aux aires
protégées. En considération de ses particularités bioécologiques, de son intérêt culturel et des
objectifs de gestion définis dans le Schéma de Gestion de 2011, le SIBE de l’Archipel peut être classé
Parc naturel.
Dans le cas où les autorités concernées décident d’intégrer une partie marine dans le dit parc
naturel, ce qui est préconisé, le Département de la Pêche Maritime (DPM), du Ministère de
l’Agriculture et de la Pêche Maritime, doit être associé au processus de création de l’aire protégée et
à sa gestion par la suite.
39
A cet effet, le HCEFLCD et le DPM doivent élaborer un projet de création de l’aire protégée, sur la
base du Schéma de Gestion élaboré en 2011, en concertation avec les autres administrations, les
collectivités locales et la Société civile (tel que stipulé par la loi relative aux Aires Protégées).
Les deux départements doivent suivre le processus de création de l’aire protégée, en respectant les
dispositions légales et réglementaires en vigueur.
La future aire protégée de l’Archipel d’Essaouira sera établie sur un site de grands intérêts
bioécologique et culturel, et aura parmi ses objectifs la valorisation touristique de ce site, d’où la
nécessité d’accorder l’attention nécessaire au maintien, voire au développement, de ces intérêts et à
la participation des parties prenantes, et d’adopter des approches basées sur la concertation et la
cogestion.
Au sein des cadres juridique et institutionnel actuels, des accords institutionnels et administratifs
appropriés sont nécessaires pour la mise en œuvre du Schéma de Gestion de et du plan d’action pour
la mise en tourisme de l’Archipel. Ces accords doivent être construits autour de partenariats entre les
différentes parties prenantes.

Unité de gestion de l’aire protégée :
Une unité de gestion fonctionnelle, doit être mise en place pour la gestion de l’aire protégée. Elle
doit comprendre des cadres relevant du HCEFLCD et sera basée à Essaouira.
Sa mission est de piloter et coordonner la gestion de l’aire protégée, et sera en charge, seule ou en
partenariat avec d’autres acteurs, des différentes activités de gestion de l’aire protégée :
surveillance, valorisation touristique, suivi scientifique…
Cette unité de gestion sera donc appelée à coordonner la mise en œuvre du plan d’action pour la
mise en tourisme de l’Archipel.

Comité consultatif de mise en valeur touristique de l’Archipel :
Il s’agit de mettre en place un comité consultatif de mise en valeur touristique de l’Archipel, au
niveau local, qui doit regrouper des représentants de toutes les parties prenantes clés et qui sera
animé et coordonné par l’unité de gestion de l’aire protégée, sous la présidence du Gouverneur de la
Province d’Essaouira.
En attendant la mise en place de l’unité de gestion de l’aire protégée, le rôle d’animation et de
coordination peut être jouée par la Direction Provinciale des Eaux et Forêts et de la Lutte Contre la
Désertification (DPEFLCD) d’Essaouira.
Il sera composé de représentants de :
− Services provinciaux concernés (DPEFLCD, Délégation provinciale du tourisme, Délégation
provinciale de la culture…) ;
− Collectivités locales (Commune urbaine et Conseil provincial) ;
− Instances régionales du tourisme (CRT, CPT…) ;
− ONG (association des guides…) ;
40
Le rôle du comité consultatif est d’apporter conseil à l’unité de gestion, en vue de faciliter la mise en
œuvre de la feuille de route relative à la mise en tourisme de l’archipel d’Essaouira et de traiter les
problèmes majeurs qui seront rencontrés et de proposer des solutions adéquates.
Ce comité doit être formalisé au moyen d’une convention cadre de partenariat multipartite.
7.1.2. Mécanismes et stratégie de mobilisation et de participation/implication des acteurs :
A travers leur participation, plus ou moins active, dans les entretiens et l’atelier de concertation au
niveau local (Essaouira), les acteurs concernés ont été réellement associés aux différentes phases du
processus d’élaboration du plan d’action pour la mise en tourisme de l’Archipel.
Il est bien évident que ceci n’est pas suffisant pour responsabiliser et mobiliser ces acteurs, pour la
mise en œuvre du plan d’action, par la suite.
Pour favoriser davantage la mobilisation de ces parties prenantes, un certain nombre de principes de
base doivent être respectés :
–
–
–
–
Consulter les acteurs importants pour les prises de décision, pour la mise en tourisme de
l’Archipel ;
Veiller à ce que tous les acteurs concernés soient représentés dans le comité consultatif de
mise en valeur touristique de l’Archipel ;
Assurer une bonne communication entre les acteurs impliqués dans la mise en tourisme de
l’Archipel ;
Veiller au renforcement des capacités des acteurs concernés, en vue de leur permettre de
participer à la mise en œuvre du plan d’action pour la mise en tourisme de l’archipel.
Pour assurer leur adhésion à la mise en tourisme de l’Archipel, les acteurs concernés devront donc
participer activement à toutes les phases du processus de conception et, par la suite, de gestion du
nouveau produit touristique « Archipel ».
On doit donc les mobiliser pour participer à :



La conception du produit touristique ;
L’aménagement du produit/circuit sur le site ;
La promotion et la commercialisation du produit.
Pour concilier entre les différents intérêts et préoccupations des acteurs, l’on doit faire appel à une
approche collaborative pour la mise en tourisme de l’Archipel.
Il est préconisé de commencer, simplement, par une stratégie de «partenariat et d’implication des
parties prenantes» , visant à associer, informer, impliquer et engager les différentes parties
prenantes, qui interviennent légalement dans le milieu en question, pour la mise en œuvre du plan
d’action de mise en tourisme de l’Archipel.
La mobilisation des acteurs pour l’organisation du partenariat devait commencer avec l’élaboration
du plan d’action, en vue de faire adhérer à l’initiative et faire accepter la mise en tourisme de
l’archipel par tous les concernés.
41
Pour respecter les principes de base de l’approche participative adoptée, pour l’élaboration d’une
vision de développement de tourisme durable sur l’archipel, l’on doit distinguer deux grandes
phases, pour la mobilisation/implication des parties prenantes et la construction de partenariats,
tout en considérant que c’est un processus continu.
–
Phase de l’élaboration du plan d’action :
Durant cette phase, on a veillé à ce que toutes les parties prenantes soient, associées, informées et
donnent leurs avis et leurs propositions sur le projet de mise en tourisme de l’archipel.
–
Phase de mise en œuvre du plan d’action :
Elle commence avec l’adoption du plan d’action et continue tout au long de sa mise en œuvre.
La stratégie de mobilisation des parties prenantes, pour cette phase, est basée sur les mesures
suivantes, qui sont en adéquation avec les cadres institutionnel et juridique, ainsi qu’avec le montage
institutionnel préconisé :
–
Adopter une approche de mise en œuvre du plan d’action souple et adaptative, favorisant
l’apprentissage
La mise en œuvre du plan d’action doit être perçue comme un processus d’apprentissage par l’action
(learning by doing).
Une telle approche permettra à tous les acteurs concernés (unité de gestion de l’aire protégée et ses
partenaires) de suivre la réalisation des actions du plan, tout en se rendant compte des réalisations
en matière de conservation et de valorisation des patrimoines naturel et culturel de l’Archipel, et les
encouragera à participer activement à la proposition d’actions plus pertinentes, en valorisant leurs
connaissances et leurs expériences.
–
Assurer la coordination des actions avec les partenaires
Une mise en œuvre efficace du plan d’action nécessite une coordination des actions avec les
partenaires concernés par la mise en œuvre de ce plan.
La DPEFLCD d’Essaouira (ou l’unité de gestion de l’aire protégée, par la suite) doit assurer la
coordination des activités avec les acteurs qui ont la responsabilité de mettre en œuvre ces activités,
en veillant à ce que ces acteurs travaillent et planifient les activités en équipe.
–
Informer les partenaires et communiquer sur les résultats de la mise en œuvre du plan d’action
La DPEFLCD (ou l’unité de gestion de l’aire protégée) doit tenir informés tous les acteurs concernés
sur les résultats de la mise en œuvre du plan d’action. Cette information doit être diffusée de
manière claire et transparente, au moyen de supports adaptés aux groupes cibles
(administrations/décideurs, comité consultatif, ONG…).
Les réunions du comité consultatif doivent constituer un outil qui permettra la diffusion et le partage
entre les acteurs impliqués des informations relatives à la mise en œuvre du plan d’action.
42
Une bonne communication renforcera également l’appropriation des objectifs et des résultats
attendus du plan d’action par les acteurs concernés.
7.2.
Propositions de modalités de partenariat, pour l’implication des
parties prenantes dans la mise en œuvre du plan d’action pour la
mise en tourisme de l’archipel
Il est entendu qu’en constituant des partenariats étroits avec les principales parties prenantes à tous
les stades du processus de mise en tourisme de l’Archipel, on favorise la création de connaissances et
l’apprentissage en commun, on contribue à transférer des compétences et on renforce les capacités
des acteurs.
L’établissement de partenariats, pour la mise en œuvre du plan d’action, doit être basé sur des
relations de collaboration et de coordination d’égal à égal entre les différents acteurs concernés ; ce
qui permettrait d’atteindre les objectifs communs, en jouant de la complémentarité de leurs
compétences et de leurs approches.
Les rôles et responsabilités mutuels des partenaires doivent être discutés et clairement définis dans
des conventions formelles, et régulièrement révisées.
Il est proposé de mettre en place les partenariats indiqués dans le tableau ci-après, pour la mise en
œuvre du plan d’action :
Tableau 5 : Propositions de partenariats pour la mise en œuvre du plan d’action de mise en tourisme de
l’Archipel
Objets des Conventions
Partenaires
Convention pour la mise
en
place
et
le
fonctionnement
d’un
comité consultatif de mise
en valeur touristique de
l’Archipel
Convention multipartite,
regroupant les parties
prenantes clés :
–
Rôles et responsabilités clés
Services provinciaux
concernés
(DPEFLCD,
Délégation
provinciale du
tourisme,
Délégation
provinciale de la
culture…) ;
–
Collectivités locales
(Commune urbaine
et Conseil
provincial) ;
–
Instances régionales
43
Le Gouverneur de la Province d’Essaouira :
–
Présidence du comité,
La DPEFLCD d’Essaouira (l’unité de gestion
de l’aire protégée, par la suite) :
–
Animation et coordination du
comité,
–
Assurer le secrétariat général du
comité.
Tous les acteurs signataires de la
convention :
–
Participation active aux réunions du
comité et facilitation de la mise en
œuvre des activités du plan
d’action, chacun en ce qui le
concerne.
du tourisme (CRT,
CPT…) ;
–
Convention de partenariat
pour la conception et le
montage
du
produit
touristique « l’Archipel »
ONG (association
des guides…).
–
–
–
La DPEFLCD
(unité de
gestion de l’aire
protégée, par la
suite),
La Délégation
Provinciale du
Tourisme,
La Délégation
Provinciale de la
Culture,
–
Le Nadir des
Habous
–
L’association
des guides
d’Essaouira.
Convention de partenariat Entre la DPEFLCD
pour la gestion des déchets d’Essaouira et la
Commune urbaine
sur l’Archipel
d’Essaouira
Chaque partenaire, en ce qui le concerne,
doit :
–
Fournir l’information dont il dispose, sur
les aspects le concernant ;
–
Donner les conditions dans lesquelles
peuvent être visités les sites naturels,
historiques, culturels… de l’archipel ;
–
Contribuer à la définition du circuit de
visite ;
–
Contribuer à la rédaction des thèmes
d’interprétation ;
–
Contribuer à la conception des
aménagements (panneaux
d’information et d’interprétation, points
d’observation…) ;
–
Contribuer à la définition des conditions
d’exploitation du produit et à la
rédaction du projet de contrat
d’exploitation.
DPEFLCD d’Essaouira :
–
Réaliser une étude pour l’élaboration
d’un système de gestion des déchets,
sur l’archipel ;
–
Contribuer à la mise en œuvre du
système de gestion des déchets (mise
en place de poubelles…);
La Commune urbaine :
–
Convention de partenariat Entre la DPEFLCD
Contribuer à la mise en œuvre du
système (évacuation des déchets :
ramassage et transport vers une
décharge).
La DPEFLCD (ou unité de gestion de l’aire
44
pour la promotion et la d’Essaouira (ou unité de
commercialisation
du gestion de l’aire
protégée), la Délégation
produit « Archipel »
Provinciale du Tourisme
et le Conseil Provincial
du Tourisme
protégée) :
–
Contribuer à l’élaboration des supports
de communication et prospection
auprès des Agences et Tours
Opérateurs ;
–
Contribuer à l’organisation d’Eductours,
d’ateliers de formation et
d’évènementiels touristiques, autour du
produit »Archipel ».
La Délégation Provinciale du tourisme :
–
Contribuer à l’élaboration des supports
de communication et prospection
auprès des Agences et Tours
Opérateurs ;
–
Appuyer la commercialisation du
produit ;
–
Contribuer à la coordination des acteurs
du tourisme (organisation d’Eductours,
d’ateliers de formation, et
d’évènementiels touristiques).
Le Conseil Provincial du Tourisme :
–
Contribuer à fédérer les principaux
acteurs et investisseurs ;
–
Appuyer la commercialisation du
produit ;
–
Contribuer à la coordination des acteurs
du tourisme (organisation d’Eductours,
d’ateliers de formation, et
d’évènementiels touristiques).
D’autres partenariats peuvent être développés, suite aux résultats des négociations et concertations,
dans les ateliers participatifs de développement de partenariats, qu’organisera le comité consultatif
de mise en valeur touristique de l’Archipel.
Les rôles et les responsabilités des parties prenantes, dans le cadre des différentes conventions de
partenariat, doivent être développés davantage dans le cadre desdits ateliers.
45
VIII. Préalables et questions en suspens1
Des échanges effectués entre la DEI du Conservatoire du littoral et le bureau d’étude ont permis de
compléter et d’amender le document. Seules les questions liées aux préalables sont restées en
suspens, elles sont liées à des aspects d’ordre juridique et institutionnel. Les réponses du bureau
d’étude rendent compte de la complexité de la démarche qui en soit entraverait de manière générale
la gestion du site et plus particulièrement dans sa composante « ouverture au public » et mise en
tourisme. Une situation de statu quo inconfortable à plus d’un égard qui serait perçue ainsi par les
acteurs locaux et qui priverait la ville d’Essaouira d’une possibilité de diversification de ses produits
touristiques déjà engagée au travers la valorisation de l’artisanat et des produits du terroir mais qui
restera encore privée d’un tourisme durable s’appuyant sur un territoire d’un grand intérêt
biologique et écologique.
Les éléments de ces échanges figurent dans le tableau ci-dessous
Commentaires de la DEI
Préalables : pendant la réunion
l’ensemble des participants a
insisté pour que le classement de
l’île au titre d’aire protégée ne
soit pas le préalable à l’ouverture
au public. Ce sera un plus certes,
mais l’ensemble des opérations
et de leur encadrement par les
E&F peuvent être menées dès le
transfert de propriété officialisé.
Prévoir dans le plan d'action, une
réflexion devra être menée sur
les procédures et autorisations
d'exercice de l'accueil du public :
autorisations
temporaires,
conventions,
contrat
de
concessions, autres procédures à
engager avec des départements
tiers. Un ou des cahiers des
charges adéquats devront être
élaborés : ils détermineront
notamment la réglementation
générale et celle dédiée à
l'activité accueil du public ainsi
que les droits et devoirs des cogestionnaires
(HCEFLDOpérateur privé/associatif).
Réponse du bureau d’étude
Cette remarque n’a pas été prise en considération pour les justifications
suivantes :
 Le cadre légale d’opérationnalisation d’une exploitation
touristique du site fait défaut aujourd’hui. C’est malheureusement
(ou peut être heureusement) le fait qui a bloqué jusqu’ici
l’empiètement massive (les visites clandestines existent) du site
par les nombreux curieux qui s’intéressent à mener tout genre
d’activités (inclut touristiques au niveau du site). La responsabilité
politique, administrative et sécuritaire reste vague pour ce qui
concerne tout incident qui peut avoir lieu dans le cadre d’une
ouverture du site au public. Ne parlant même pas de toute
dégradation ou de dérangement pour les monuments historiques
ou des ressources naturelles de ce site. Aucune autorité n’a
réellement la prise sur le site.
 Seul le transport touristique en mer (embarcations de plaisance et
de loisir) est réglementé par un cahier de charge élaboré et signé
conjointement par le ministère des travaux public (marine
marchande) et le ministère de l’intérieur existe. Au vu de ce cahier
des charges le point de débarquement actuel de l’archipel
d’Essaouira ne répond pas aux nomes exigés par l’accostage de
telles embarcations. Les barques de pêcheurs locaux ne peuvent
pas être utilisées pour assurer une liaison entre le port de pêche
d’Essaouira et l’archipel.
 Le seule cadre juridique permettant une vrai valorisation
touristique du site conformément aux objectifs énoncé dans le
« schéma d’aménagement et de gestion » élaboré et la loi 22-07
sur les aires protégées. Lancer une valorisation touristique du site
avant d’attribuer un statut juridique approprié au site serait une
venture qui pourrait, à notre avis, entraver sérieusement
l’atteinte des objectifs du SGA.
1
Note de la DEI : Eléments consécutifs aux échanges entre la DEI du Conservatoire du littoral et le bureau
d’études lors du processus de validation et de finalisation du document
46

L’intérêt que portent les autorités locales et les acteurs
professionnels du tourisme à une valorisation du site par son
ouverture au public, constitue une opportunité et une pression
qui peut accélérer le classement du site sous un statut de
protection approprié. Une fois le site est ouvert à cette
valorisation, la déclaration du site comme aires protégée pourra
être délaissés et/ou trainée. Le risque est donc de ne pas disposer,
à court et moyen terme, d’un cadre juridique permettant de
sanctionner et suivre rigoureusement les éventuelles dérives
d’une exploitation touristique inadéquates (le cahier de charge en
lui-même ne constitue pas une référence juridique s’il ne s’appuie
pas sur des lois et des textes juridiques et réglementaires solides).
47
Bibliographie
Administration des Eaux et Forêts et de la Conservation des Sols (1996) - Plan Directeur des Aires
Protégées au Maroc.
Borrini-Feyerabend, G., M. Pimbert, M. T. Farvar, A. Kothari et Y. Renard (2009) – PARTAGER LE
POUVOIR : Cogestion des ressources naturelles et gouvernance partagée de par le monde, IIED et
UICN/CEESP/TGER, Cenesta, Téhéran.
Borrini-Feyerabend, G. (1997) – Gestion participative des aires protégées : l’adaptation au contexte.
UICN, Gland, Suisse et Cambridge, Royaume-Uni. vi + 80 p.
HCEFLCD, Conservatoire du Littoral (2011) – Schéma d’aménagement et orientations de gestion de
l’archipel d’Essaouira (Maroc).
HCEFLCD, GIZ (2012) - Orientations stratégiques pour le développement d’un tourisme durable dans
les aires protégées au Maroc, en collaboration avec GIZ (ex GTZ) Deutsche Gesellschaftfür
Internationale Zusammenarbeit, 32 pages.
Ministère du Tourisme (2010) - Vision 2020 du Tourisme au Maroc.
48
Annexe 1 : statistiques de la fréquentation des hôtels classés de la ville
d’Essaouira+Mogador pour 2014 (selon le Ministère du Tourisme).
Variation des nuitées janvier-décembre 2014 par rapport à 2013:+3%
Evolution par marché:Cumul janvier-Décembre
Nuitées
Nationalité
Arrivées dans les hôtels classés
Variation
jan-déc
14/13 (%)
jan-déc
2010
jan-déc
2013
Durée Moyenne de Séjour
jan-déc
2014
Variation
jan-déc
14/13 (%)
jan-déc
2010
jan-déc
2013
jan-déc
2014
jan-déc
2010
jan-déc
2013
jan-déc
2014
Non Résidents
251 297
379 481
393 887
4
102 308
136 410
146 305
7
2
3
3
France
104 840
159 815
156 431
-2
38 592
50 490
51 923
3
3
3
3
Royaume-Uni
33 285
46 672
53 678
15
12 716
15 273
17 576
15
3
3
3
Allemagne
19 751
35 902
40 311
12
9 190
15 078
16 663
11
2
2
2
Italie
12 876
17 204
18 194
6
5 682
7 489
7 872
5
2
2
2
Espagne
18 140
17 323
17 814
3
7 680
7 684
8 305
8
2
2
2
Hollande
13 534
16 237
15 683
-3
6 061
6 181
5 501
-11
2
3
3
U.S.A
5 630
11 205
12 456
11
2 766
5 014
6 185
23
2
2
2
Belgique
5 574
15 595
11 310
-27
2 129
4 711
3 656
-22
3
3
3
Suisse
6 104
9 246
11 164
21
2 730
3 474
4 081
17
2
3
3
Résidents
57 929
92 554
90 708
-2
29 406
43 414
42 129
-3
2
2
2
Total
309 226
472 035
484 595
3
131 714
179 824
188 434
5
2
3
3
Variation des nuitées Décembre 2014 par rapport à Décembre 2013:-10%
Evolution par marché : Mois de Décembre
Nuitées
Nationalité
Arrivées dans les hôtels classés
Déc-10
Déc-13
Déc-14
Variation
14/13 (%)
Déc-10
Déc-13
Déc-14
Non Résidents
17 709
24 011
21 460
-11
7 969
9 134
France
6 269
8 643
5 808
-33
2 587
2 710
Royaume-Uni
2 194
2 885
2 913
1
886
Allemagne
1 358
2 566
1 911
-26
Espagne
1 364
1 127
1 508
34
Italie
1 212
1 474
1 143
Durée Moyenne de Séjour
Variation
14/13 (%)
Déc-10
Déc-13
Déc-14
8 534
-7
2
3
3
2 152
-21
2
3
3
1 089
1 017
-7
2
3
3
654
1 063
811
-24
2
2
2
727
578
862
49
2
2
2
-22
627
585
497
-15
2
3
2
U.S.A
590
979
887
-9
283
478
441
-8
2
2
2
Suisse
604
705
679
-4
270
275
274
0
2
3
2
Hollande
648
896
634
-29
264
302
219
-27
2
3
3
Résidents
3 807
5 070
4 612
-9
1 798
2 389
2 093
-12
2
2
2
Total
21 516
29 081
26 072
-10
9 767
11 523
10 627
-8
2
3
2
49
Evolution par catégorie:Cumul janvier-Décembre
Nuitées
Catégorie
jan-déc
2010
Arrivées dans les hôtels classés
jan-déc
2013
jan-déc
2014
Variation
jan-déc
14/13 (%)
jan-déc
2010
930
jan-déc
2013
jan-déc
2014
13
Taux d'Occupation (en %)
Variation
jan-déc
14/13 (%)
jan-déc
2010
251
jan-déc
2013
jan-déc
2014
Gites
19
3
-
20
Hôtel 1*
36 264
56 816
59 308
4
19 865
28 608
29 109
2
14
18
18
Hôtel 2*
8 539
21 119
24 401
16
4 125
8 643
9 710
12
13
21
26
Hôtel 3*
49 857
24 547
21 193
-14
23 309
11 399
9 392
-18
36
27
23
Hôtel 4*
56 859
41 846
38 837
-7
24 853
20 091
20 664
3
39
29
27
Hôtel 5*
86 403
178 737
185 225
4
26 302
47 325
51 846
10
50
56
56
Résidences
Hôtelières
1 577
8 779
9 091
4
1 010
3 327
3 445
4
11
24
25
Maisons d'Hôtes
68 464
128 438
134 216
4
31 665
55 288
59 473
8
41
47
47
Autres
1 244
11 753
11 394
-3
572
5 143
4 544
-12
Total
309 226
472 035
484 595
3
131 714
179 824
188 434
5
33
37
37
Evolution par catégorie: Mois de Décembre
Catégorie
Nombre de
chambres
opérationnelles
(fin Décembre
2014 )
Nuitées
Arrivées dans les hôtels classés
Déc-10
Déc-13
Déc-14
Variation
14/13 (%)
Déc-10
Déc-13
Déc-14
Variation
14/13 (%)
Déc-10
Déc-14
Gites
10
-
-
24
459
4 043
4 285
3 232
-25
2 138
2 068
1 604
-22
14
15
12
Hôtel 2*
125
667
808
1 397
73
253
427
587
37
12
11
17
Hôtel 3*
151
2 235
1 678
717
-57
1 227
743
352
-53
20
23
11
Hôtel 4*
215
2 479
1 929
1 628
-16
1 188
955
974
2
22
18
15
Hôtel 5*
476
4 296
10 290
9 662
-6
1 530
2 946
3 034
3
34
37
36
Résidences
Hôtelières
81
136
573
635
11
74
248
220
-11
6
17
21
Maisons d'Hôtes
623
7 155
9 054
8 020
-11
3 155
3 902
3 611
-7
34
41
33
505
464
702
51
202
234
229
-2
21 516
29 081
26 072
-10
9 767
11 523
10 627
-8
24
28
25
Total
2188
16
Déc-13
Hôtel 1*
Autres
79
Taux d'Occupation (en %)
Evolution par Mois
Nuitées
Nombre de
chambres
opérationnelles
2010
2013
2186
11 288
2242
Mars
2245
Avril
Mai
Mois
Arrivées dans les hôtels classés
2014
Variation
14/13 (%)
2010
2013
23 603
25 948
10
5 057
13 818
22 865
29 061
27
23 245
41 775
41 058
-2
2218
27 799
43 132
51 476
19
2214
26 563
44 130
42 630
2268
23 937
35 651
Juillet
2174
38 129
Août
2274
Taux d'Occupation (en %)
2014
Variation
14/13 (%)
2010
2013
2014
9 804
10 699
9
17
23
25
6 247
9 235
11 212
21
23
25
28
10 772
15 890
17 299
9
33
40
38
13 213
18 053
21 835
21
40
40
44
-3
12 453
17 115
18 224
6
36
40
38
37 847
6
9 535
13 997
14 463
3
35
35
34
37 525
39 344
5
14 653
11 825
11 797
0
46
35
35
42 310
77 457
73 189
-6
14 329
25 619
24 849
-3
50
64
60
2252
25 161
39 613
44 008
11
10 796
15 297
16 623
9
33
39
41
Octobre
2250
31 826
44 871
46 316
3
14 548
18 279
19 157
5
38
40
40
Novembre
2136
23 634
32 332
27 646
-14
10 344
13 187
11 649
-12
26
32
28
2188
21 516
29 081
26 072
-10
9 767
11 523
10 627
-8
24
28
25
-
309 226
472 035
484 595
3
131 714
179 824
188 434
5
33
37
37
janvier
Février
Juin
Septembre
Décembre
Total
50
Annexe 2 : parties consultées
-
Province d’Essaouira
Commune Urbaine d’Essaouira
Conseil Provincial d’Essaouira
Conseil provincial du tourisme d’Essaouira
Agence Urbaine d’Essaouira
Direction Provinciale des Eaux et Forêts et de la Lutte Contre la Désertification d’Essaouira
Délégation Provincial des Domaines
Délégation Provinciale du Tourisme d'Essaouira
Délégation Provinciale du Ministère de la Culture – Essaouira
Délégation Provinciale de la Pêche Maritime
Direction Provinciale de l’Equipement et du Transport
Nadarte Al Awkaf
Gendarmerie Royale
Agence Nationale des ports - Essaouira
Association Essaouira Mogador
Associations des guides de la province d’Essaouira.
51