Entretenir et améliorer la vie du couple en se

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Entretenir et améliorer la vie du couple en se
DXSUHPLHUSODQ
Le mariage peut et doit être une source de joie et de bonheur, mais
le mariage pourrait devenir aussi une source de conflits, et de déboires.
Les deux verbes choisis : entretenir et améliorer sont intéressants. Entretenir a plusieurs sens, le plus
courant, c’est faire durer, maintenir en état, prolonger l’existence : on parlera de l’entretien d’une maison, d’une voiture, on surveillera, on réparera si besoin est…
Entretenir c’est aussi faire durer en alimentant : on dit entretenir le feu, la flamme, l’amitié, l’amour. On
dit également entretenir une correspondance : c’est-à-dire qu’on maintient des liens avec une personne, un groupe, grâce à un courrier, une correspondance. Entretenir c’est aussi aider, subvenir aux
besoins de quelqu’un, faire vivre : entretenir un enfant, une
famille…
Le deuxième verbe : améliorer ajoute un plus : améliorer, c’est rendre meilleur, c’est apporter une
amélioration, c’est embellir, c’est progresser.
Entretenir et améliorer la vie du couple, c’est comme un souci, un effort, une volonté de progrès, comme c’est vrai ! Le couple, c’est deux vivants et comme tout vivant le couple a besoin de soins, de vigilance, de surveillance, de nourriture comme une plante ou un petit d’homme. La vie du couple est appelée à grandir, à se fortifier, à s’épanouir, sinon elle dépérit et finit par mourir.
On le sait, on le constate, une vie de couple, c’est fragile. La grande tentation de l’homme est de croire
qu’il peut tout accomplir par lui-même, que ses forces humaines sont suffisantes pour contrer les mille
difficultés de » la vie à deux » et puis les jeunes couples s’aiment si fort que cela suffit, suffira…
L’Eglise sera là « le jour J » pour rehausser la fête, pour donner plus de solennité à leur union…
Mais savent-ils ce que le sacrement de mariage peut apporter à leur couple ?
LE MARIAGE AU QUOTIDIEN
Ecoutons le témoignage du Père Xavier de Buyer, jésuite, qui accompagne des fiancés et des couples : « Je suis toujours étonné de voir que beaucoup de couples font de la dimension spirituelle du
mariage une chose à part, quasi désincarnée. Certains vont même jusqu’à attribuer au sacrement une
sorte de pouvoir magique qui agirait sans eux et s’étonnent que cela ne fonctionne pas toujours. Or,
Jésus a dit : Celui qui dit j’aime Dieu et qui n’aime pas son frère est un menteur. Parce que le Dieu,
auquel les chrétiens croient, a pris notre condition humaine, nous ne pouvons aller à Dieu qu’à travers
l’homme. Plus le mari saura aimer sa femme (et réciproquement ), d’un amour plein de tendresse et
de compassion, d’un amour qui sait écouter, pardonner, rendre service, se réjouir avec l’autre, plus il
sera signe de l’amour de Dieu pour les hommes. C’est cela la véritable signification du sacrement de
mariage. »
Le sacrement de mariage n’est donc pas limité au moment de la cérémonie. Il s’étend à toute la vie du
couple. Comme le dit Xavier Lacroix : « C’est tout le mariage qui est sacrement. On entre progressivement dans le sacrement. Le lieu du sacrement n’est pas seulement le chœur de l’Eglise mais le lit, la
table, la maison, la prière dans la maison. »
LE MARIAGE UN CHEMIN AVEC DIEU.
Les Evêques de France le rappellent : « Dans le mariage Dieu s’engage avec vous. L’Eglise vous accompagne. »
LE RITUEL DU MARIAGE est le chemin que donne l‘Eglise pour vivre le sacrement de mariage. Parcourons ensemble ce rituel pour entretenir et améliorer la vie de couple.
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L’ACCUEIL.
Le célébrant du mariage( prêtre ou diacre) vient à la rencontre du couple à l’entrée, à la porte de l’église…Dieu vient à notre rencontre. Il vient à nous sans a priori ou plutôt avec un a priori favorable : il
nous aime tel que nous sommes ! Pensons aux rencontres de Jésus dans l’évangile : Zachée, la Samaritaine… Jésus qui révèle, qui réveille le meilleur de l ‘homme : « Ecoute, maître, je vais donner
la moitié de mes biens aux pauvres. » Jésus qui fait la vérité, qui appelle à être vrai sans juger : « Tu
as raison d‘affirmer que tu n’as pas de mari, car tu as eu cinq maris, et l’homme avec lequel tu vis
maintenant n’est pas ton mari. » Jésus qui appelle : « Viens, suis-moi. »
Le jour du mariage est un nouveau départ avec le Christ. Le mariage est fondamentalement le milieu
où se vit, pour un très grand nombre de chrétiens l’appel du Christ à aimer « comme lui aime. C’est
une vocation, « notre vocation ».
Aujourd’hui encore Jésus appelle chacun d’entre nous ! Il nous appelle à revisiter notre sacrement
de mariage, à relire notre vie avec Lui, à ouvrir notre cœur pour recevoir sa grâce, son aide. Un nouveau départ est possible ! Nous ne sommes pas seuls. Le jour du mariage le célébrant nous accueille avec nos témoins, en famille, avec la communauté chrétienne, notre Eglise locale au sein de laquelle nous allons pouvoir nous ressourcer.
LA PAROLE DE DIEU.
Dès le début de la célébration, nous écoutons la Parole de Dieu. Pourquoi ?
La Parole de dieu est un guide.
Le Christ a dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie ».
Vivre du sacrement de mariage, c’est accepter de cheminer, c’est vouloir être sur le chemin. Oui, la
vie de foi est un chemin vers Dieu au milieu des hommes. Dans un couple, nous ne sommes pas
forcément au même kilomètre à cause de notre histoire, de notre éducation….L‘important est de regarder dans la même direction. La Parole de Dieu donne cette direction et permet de construire sur
le roc !
La Parole de Dieu est nourrissante.
Ecoutons le prophète Isaïe nous le dire(55-10&11).
«La pluie et la neige tombent du ciel, mais elles n’y retournent pas sans avoir arroser la terre, sans
l’avoir rendue fertile, sans avoir fait germer les graines. Elles procurent ainsi ce qu’il faut pour semer
et ce qu’il faut pour manger. Et bien, il en est de même pour ma Parole, pour ma promesse, elle ne
revient pas à moi sans avoir produit d’effet, sans avoir réalisé ce que je voulais, sans avoir atteint le
but que je lui avais fixé. »
La Parole de Dieu est vivante.
Le Père Corbineau, qui assure souvent l’homélie à la messe télévisée en France, donne ce témoignage. « Un homme de trente ans me parlait de sa foi découverte depuis peu. Sa conversation m’a
émerveillé. Il a terminé en disant : « Chaque fois que je lis l’évangile, je découvre des aspects que
jamais encore je n’avais perçus. Quand j’entends l’évangile chaque dimanche, je découvre une parole pour éclairer mes journées. »Cette confidence a réveillé en moi une certitude : la Parole de Dieu
est vivante, elle est actuelle, elle peut toujours être neuve, éclairer ma vie d’aujourd’hui, pour peu
que je l’accueille avec assez de foi et assez de cœur. Mais, est-ce bien notre expérience ? L’Evangile du dimanche nous n’y entrons souvent qu’avec des cœurs distraits et même parfois une somnolence, une impression du déjà vu, du déjà su…Des mots répétés, en somme, et qui ne brûlent plus
personne.
Eh bien ! Je voudrais vous proposer une clé, pour entrer dans la compréhension de l’Evangile : apprenez à le lire au présent, et non pas au passé, comme une parole qui vous est adressée aujourd’hui, pour éclairer votre vie actuelle. »
Lire l’évangile au présent : ne pas se contenter d’envier les apôtres, la Samaritaine ou Zachée. Ce
qu’ils ont vécu hier avec le Christ, nous, nous pouvons le vivre aujourd’hui… Ce que Jésus a dit hier
dans la synagogue de Nazareth… que cette parole de l’écriture c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit…il nous le redit aujourd’hui. C’est l’expérience des croyants,
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C’est la foi chrétienne. Oui ou non, croyons-nous que Jésus ressuscité est avec nous jusqu’à la fin
des temps? Et qu’il habite nos cœurs par son Esprit ? Et qu’il réalise encore aujourd’hui son œuvre
de salut ? Tant de personnes –des jeunes, des adultes- peuvent dire qu’avec le Christ, ils ont vaincu
telle peur, surmonté telle tentation, senti croître en eux la disponibilité au prochain, renoué les fils
distendus dans leur couple, ouvert les yeux sur le monde…Ils savent que ce ne sont pas leurs seules forces ni le hasard qui les ont fait avancer sur le chemin du Royaume ! Naïveté ? Non. C’est cela,
le réalisme de la foi chrétienne aujourd’hui.
Une question quelle place pour la parole de Dieu dans notre vie personnelle, dans notre vie de couple ?
LE DIALOGUE INITIAL ET L’ECHANGE DES CONSENTEMENTS.
LA LIBERTE
Le célébrant s’adresse aux futurs époux :
« Vous avez écouté la Parole de Dieu qui révèle la grandeur de l’amour humain et du mariage. »
« Vous allez vous engager. Est-ce librement et sans contrainte ? »
L’Eglise a toujours défendu la liberté d’engagement des époux. Le respect de la liberté est important
car l’homme est à l’image de Dieu, et Dieu nous aime en nous laissant libres. Cette question peut
surprendre aujourd’hui mais elle reste d’actualité. Est-on vraiment libre de se marier après plusieurs
années de vie commune ? Ou avance-t-on vers le mariage pour consolider son couple, sans réaliser
ce qu’est un engagement ? La conception courante de la liberté qui consiste à faire n’importe quoi
au gré de ses envies est trompeuse. Ce libertinage que de nombreuses générations ont essayé
avant nous, depuis Adam et Eve, est une fausse liberté qui nous rend esclave de nos penchants, de
notre égoïsme, de notre péché.
Le Père Varillon écrit : « La liberté ne consiste pas à faire ce qu’on veut mais à vouloir ce qu’on fait
c’est-à-dire à assumer la responsabilité de ses actes. »
Etre responsable de ses actes, devenir responsable c’est un apprentissage de toute une vie !…Oui,
la liberté chrétienne, celle que les chrétiens expérimentent dans le sillage de Jésus n’est pas une
donnée évidente de nos existences. On ne naît pas libre, on le devient au cours d’un parcours, d’un
chemin. Cette liberté se découvre particulièrement importante au sein d’une alliance, celle d’une
femme et d’un homme engagés dans le mariage. Pour nous qui sommes chrétiens, c’est le message
du Christ qui nous guide. « La vérité vous rendra libre » dit Jésus.
La liberté comporte donc une exigence de vérité. Vérité par rapport à soi même, il est important de
se connaître, de s’aimer soi-même pour aller vers l’autre. Ce travail sur soi n’est pas chose facile !
Pourquoi ne pas faire silence pour entendre, réentendre Dieu me dire comme au jour de mon Baptême « Tu es mon enfant bien-aimé, en toi je mets ma confiance. » Oui, en compagnie du Seigneur et
de l’Esprit Saint qui habite en moi prendre le temps de m’apprécier avec mes limites, mes faiblesses,
mais aussi mes talents !
Ce regard positif et réaliste sur moi-même va me permettre de dire « Je ». Oui, la liberté c’est la capacité et le risque de dire « Je », de parler et de vivre à la première personne. Etre capable de dire
«Je »rend capable de se lier à un autre que soi, différent de soi. Etre libre consiste à accueillir l’autre,
son conjoint, tel qu’il est sans vouloir le changer. «Je t’aime avec tes différences. » « Je t’aime parce
que tu es différent » « Je respecte ton mystère ».
Etre dans la vérité me permet de me faire connaître à l’autre, « d’apprivoiser mon ressenti »et de me
livrer à l’autre, de me donner en profondeur. A l’inverse, le non-dit et le mensonge ou le faire semblant empoisonnent la vie de couple et ne permettent pas au couple de durer.
Me « dé-ligoter » de mon histoire : chacun arrive au mariage avec un « sac à dos », ce terme est de
Françoise Sand. Dans ce sac se trouve tout ce qui a permis à l’individu de construire sa personnalité, un ensemble d’habitudes, de valeurs familiales qui déterminent les codes de chacun et donc sa
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façon de réagir vis à vis de l’autre. De nombreux couples ont du mal à se « dégager » du poids de
l’histoire de chacun.
Un couple est composé de deux personnes différentes. S’ajuster, se réajuster peut créer des
difficultés. Avoir conscience de ces différences permet de les dépasser et de construire
quelque chose en commun.
Deux êtres trouvent ensemble leur liberté quand ils arrivent à définir la juste distance entre eux, ni
trop loin ni trop près pour progresser ensemble. Entre proximité et distance, notre amour s’approfondit, se confirme.
Vivre en couple librement, c’est être ouvert à l’autre. L’isolement dans lequel l’un des deux veut rester ou l’indifférence que nous témoignons à l’autre est mauvaise signe. Le dialogue, parler à l’autre et
l’écouter, est une condition indispensable de la liberté dans le couple.
La vraie liberté passe par la possibilité d’interpeller l’autre, de frapper à la porte de l’autre. Le dialogue commence seulement lorsque la parole prononcée, de part et d’autre devient un moyen d’aller à
la recherche de l’autre.
En se mariant, l’homme et la femme réalisent qu’ils ne peuvent pas vivre l’un sans l’autre, qu’ils ont
besoin chacun de l’aide de l’autre. La parole est un appel au secours même si ce n’est pas dramatique. Ecouter, c’est aller au devant de l’autre.
Dialoguer avec une profonde attention mutuelle, c’est se donner. Dans ce contexte de vérité et de
don se situe la relation sexuelle. La sexualité est une composante essentielle de la rencontre amoureuse mais elle n’en est pas le tout. La relation sexuelle n’est-elle pas le lieu où l’on ressent très fort
les différences entre hommes et femmes ?
A ce propos, le docteur Louis Giroux, sexologue et psychothérapeute, dit : « Chez l’homme, la
sexualité est extérieure à lui, plus active ; chez la femme, elle est plus intérieure, tournée vers l’accueil. Ce qui ne veut pas dire que la femme est passive. L’homme fera découvrir à sa femme le plaisir physique (parfois il lui faudra du temps pour y accéder), et la femme la tendresse à son mari.
L’homme est plus centré sur l’acte sexuel et la femme sur une atmosphère. Il est nécessaire de se
parler
Car l’on imagine le désir de l’autre en fonction de soi. Or les rythmes, l’appétit sexuel, le désir, ne
sont pas les mêmes. L’homme peut passer très vite du travail à l’amour. La femme est beaucoup
plus unifiée et, pour elle, la rencontre du soir se prépare dès le matin ; s’il y a des mots tendres, des
baisers, un climat de respect dans la journée, la femme pourra mieux se donner. Le plaisir est à la
fois dans la tête et dans le corps. Le plaisir du corps peut être multiplié par la manière dont il est vécu, par le sens que lui donne la qualité de la relation. Le plaisir éprouvé et exprimé par l’un fait grandir celui de l’autre. ».
Patrice Olivier, thérapeute familial, fort de son expérience affirme : « Aucun domaine de la vie conjugale –la sexualité, l’argent, les loisirs, les relations…- ne doit passer à la trappe de la parole. Mais
attention, poursuit-il, se parler dans un couple ne signifie pas tout dire sur tout et tout le temps. Mais
plutôt, parler de soi et écouter l’autre parler de lui dans le seul but de s’aimer mieux et davantage. »
Françoise témoigne de l’importance du « parler vrai » entre époux : « Il m’a fallu beaucoup de temps
pour dire « je » devant Pierre. Plus de dix ans ! Mais un soir, j’ai osé lui dire que j’attendais beaucoup
de tendresse dans nos relations quotidiennes, surtout dans nos relations sexuelles. En fait, il a été
touché de ma démarche et nous avons ri de ma peur d’aborder ces questions. » Savoir, en toutes
circonstances, laisser la parole circuler entre soi et l’autre, tel est sans doute le moyen le plus sûr de
donner à l’amour sa chance de durer à travers les bonnes et les mauvaises surprises que réserve la
vie.
Le dialogue, la parole de chacun, à propos de tout ce qui constitue la vie de couple est vraiment
nourriture pour le couple, un moyen de grandir ensemble. Elle nous conduit sur un chemin de liberté
et d’espérance.
Où en sommes-nous dans notre couple ? Ecoute de l’autre, volonté de se faire connaître à l’autre ?
Quelles difficultés ?
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ECHANGE DES CONSENTEMENTS.
Ensuite, les époux échangent leurs consentements :
« Je te reçois comme époux(se) et je me donne à toi. »
Recevoir l’autre comme un don et se donner à lui. Ecoutons Jean Paul II : « La relation amoureuse
participe à la croissance du conjoint. Elle est un service de l’autre, prenant exemple sur le Christ serviteur qui a lavé les pieds de ses Apôtres au soir du Jeudi Saint. Dans la vie conjugale, les relations
charnelles sont le signe et l’expression de la communion entre les personnes. Les manifestations de
tendresse et le langage du corps expriment le pacte conjugal…Les moments de profonde communion donnent à chaque membre du foyer une force réelle pour sa mission auprès de ses frères, ainsi
que pour son travail quotidien. »
Quelle place pour le dialogue à propos de notre relation charnelle ?
LA FIDELITE.
Dans l’échange des consentements les futurs mariés sont invités à se dire l’un à l’autre :
« Je te promets de t’aimer fidèlement, dans le bonheur et dans les épreuves tout au long de notre
vie. »
ο Pourquoi cette promesse de rester fidèle toujours ? On dit souvent, avec humour, se marier,
c’est se mettre la corde au cou…Pas du tout le mariage, le mariage n’est pas une corde mais une
cordée, On s’attache, c’est vrai comme dans une cordée, pour être plus libre, plus sûr, pour escalader la vie.
ο Une autre raison de rester fidèle toujours, c’est que l’attachement à l’autre me libère de mon attachement à moi, à mes habitudes…Celle, celui que j’aime me libère de moi-même, le lien à l’autre
me délie de moi-même. J’expérimente cette vérité de l’Evangile : « Il faut perdre sa vie pour la sauver.» (Luc 9-24) ou « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
» (Jean 15-13).
ο Et puis, la fidélité est une belle preuve d’amour. Vouloir être fidèle toujours, c’est dire à l’autre :
-Tu es unique à mes yeux ! -Tu es irremplaçable !
ο La fidélité exprime aussi que l’ont veut rester solidaire de l’autre, s’entraider, progresser ensemble.
ο La fidélité exprime ma confiance en l’autre. Je crois en toi si fort que je n’ai plus peur d’aller avec
toi jusqu ‘au bout de la vie. La fidélité est nécessaire, indispensable à la vie du couple. On ne peut
que construire que dans la durée.
La fidélité est un chemin exigeant, souvent difficile, en tout cas, une source de bonheur et d’épanouissement pour le couple et les enfants.
Comment vivre la fidélité ? Comment rester fidèle ?
La vie d’un couple n’est pas « un long fleuve tranquille »,il y a des crises, mais la crise n’est pas l’échec. On peut dire que les crises sont normales voire utiles ! Les crises, c’est la vie !
C’est le moyen de prendre conscience de nos différences : l’autre est autre, au-delà de ce que je
peux voir, prévoir, désirer, imaginer.
C’est le moyen de se réajuster l’un à l’autre. Au cours d’une vie, l’homme et la femme changent.
C’est l’occasion de faire le point, de se parler. Bien souvent, en période de crise, le silence s’installe
ou alors on ne parle que de choses sans importance, jamais de ce que l’on ressent. Une parole vraie
est un acte de confiance. Eviter le « tu », accusateur : « Tu as vu comme tu me parles ! » Oser parler à la première personne : « Je pense, je trouve, j’aime, je souffre, je désire…
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D’autres moyens pour vivre la fidélité :
La sexualité qui est un don de Dieu, les relations charnelles qui deviennent dialogue …
L’aide extérieure : une tierce personne, des conseillers conjugaux, les thérapeutes de couple,
des accompagnateurs spirituels, des prêtres.
La vie de prière, la participation à l’eucharistie, le sacrement du pardon…
Le Père Denis Sonnet (prêtre, formateur) dit : « Le sacrement de mariage, c’est l’entrée dans cette
folle fidélité de Dieu, dans ce brasier d’amour sans reprise jamais. Il vous suffira de laisser Dieu aimer en vous, pour savoir comment aimer l’autre dans les moments difficiles. Vous êtes conviés à
l’amour fou qui va jusqu’à mourir pour l’autre s’il le faut…C’est fou ce que Dieu peut faire pour vous
si vous lui confiez votre amour. »
La fidélité nous est demandée par Dieu. Il nous veut à sa ressemblance et, Il sait ce qui est bon pour
nous ! Dieu lui-même s’est engagé envers nous : « Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde. »
Dans notre couple, comment progresser pour mieux vivre la fidélité au jour le jour ?
L’INDISSOLUBILITE, ou DEUX OUI POUR LA VIE.
« En vous engageant dans la voie du mariage, vous vous promettez amour mutuel et respect. Est-ce
pour toute votre vie ? »
Se promettre de rester amoureux, respectueux de l’autre toute sa vie, est-ce possible ? Est-ce raisonnable ? N’est ce pas une vraie folie ? Comment s’engager pour la vie, quand personne ne peut
prévoir l’avenir. Et puis, je ne peux m’engager pour l’autre. En somme, on n’a pas droit à l’erreur…
Jean Paul dit : « La relation conjugale ne peut pas reposer sur les seuls sentiments amoureux. Elle
se fonde avant tout sur l’engagement définitif clairement voulu, sur l’alliance et sur le don, qui passent par la fidélité. Par la vie conjugale, les époux témoignent de l’amour vrai, qui intègre toutes les
dimensions de la personne, spirituelle, intellectuelle, volontaire, affective et corporelle. »
Pourquoi l’Eglise est-elle aussi ferme, aussi exigeante ? C’est parce qu’elle parle au nom de Dieu.
Elle tient sa mission de Jésus. Dans l’Evangile, Jésus donne une réponse claire aux Pharisiens qui
lui demandent s’il est permis de renvoyer sa femme pour n’importe quel motif. « Ce que Dieu a uni
que l’homme ne le sépare pas. »
Au passage, notons que la femme, elle, ne peut pas renvoyer son mari : une loi faite en faveur des
hommes. Jésus vient rétablir la justice, l’égalité entre l’homme et la femme.
Dieu est un père exigeant…Jésus dira : « Soyez parfait comme votre Père du ciel est parfait ! » Dieu
a de grandes ambitions pour ses enfants, comme tout parent, il les appelle à se dépasser, à se surpasser, à lui ressembler. C’est beau, c’est grand, c’est possible, c’est pour notre bonheur !
L’Eglise croit à la réussite du couple parce que Dieu y croit. L’Eglise croit que l’engagement d’un
homme et d’une femme peut être aussi fort que le lien père-enfant, mère-enfant.
Qui oserait demander à des parents, à la naissance de leur enfant, s’ils acceptent de l’aimer toute sa
vie ? En somme l’exigence de Dieu est celle d’un père qui nous aime, qui veut notre bonheur.
La miséricorde de Dieu, c’est cet amour qu’il nous porte et qui ne dépend pas de nos bonnes actions, de nos réussites ou de nos échecs. Le couple, qui a réussi à vivre le oui de son mariage jusqu’au bout, et celui qui n’a pas pu, Dieu les aime aussi fort l’un et l’autre.
Ce texte de Mère Thérésa, dans lequel elle donne la parole à Jésus nous fait comprendre ce qu’est
la miséricorde de Dieu. « Rien de ta vie, dit Jésus, n’est sans importance à mes yeux. Je connais
chacun des tes problèmes, de tes besoins, de tes soucis, de tes échecs…Je connais tous tes péchés mais je te redis : Je t’aime pour toi-même. Je t’aime tel que tu es. »
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LA FECONDITE.
« Etes-vous prêts à accueillir les enfants que Dieu vous donne et à les éduquer selon l’Evangile du
Christ et dans la foi de l’église ? Etes-vous disposés à assumer ensemble votre mission de chrétiens
dans le monde et dans l’Eglise ? »
L’église appelle le couple à être fécond. C’est quoi la fécondité ? La fécondité, c’est le contraire de la
stérilité.
Un couple fécond, c’est un couple qui donne du fruit et le premier fruit du couple c’est leur amour, cet
amour qui donne au couple, une force, une énergie pour vivre le quotidien, les relations aux autres,
le travail, les ennuis de toutes sortes, la maladie….Un couple amoureux est signe pour les autres. Il
est comme un encouragement, une invitation à aimer tellement. La joie et le bonheur de ceux qui
s’aiment, rayonnent !
Le fruit normal, essentiel du couple, c’est l’enfant, les enfants. L’Eglise le demande clairement. L’amour qui existe entre le père et la mère est le bien le plus précieux pour un enfant. L’enfant à son
tour fait la joie du couple. Xavier Lacroix parle du désir d’enfant et il dit : « le désir de l’enfant vient
accomplir l’amour, le couronner et l’ouvrir en même temps ». « Je désire un enfant de toi »est une
façon de dire à l’autre que je l’aime…Dans le visage de l’enfant et dans tout son corps se mêleront
nos traits et nos héritages. « Une seule chair, c’est l’enfant ».C’est ainsi que l’un des maîtres de la
pensée juive interprète l’expression de Genèse 2-24. « C’est pourquoi l’homme quittera son père et
sa mère pour s’attacher à sa femme et ils deviendront un seul être. »
L’enfant arrache le couple à la tentation de vivre replié sur soi . Il donne un sens au travail du couple.
Il oblige les parents à rester jeunes…Il permet au couple tenté de se séparer de revoir sa copie et de
se réconcilier. L’enfant sera l’occasion de collaboration dans le couple, de discussions à propos de
son éducation, de son avenir, de sa santé, de ses fréquentations, de son éveil à la foi…
Le couple est aussi appelé par l’Eglise à se tourner vers les autres. Il a une mission comme chrétien : celle d’élever ses enfants dans la foi chrétienne et également répondre, dans la mesure de ses
moyens et de ses capacités, aux demandes de la communauté chrétienne et de la société civile, des
associations caritatives, sportives et autres…
Etre appelé à la fécondité, c’est une chance pour le couple, un moyen de grandir, de s’épanouir.
Ecoutons le témoignage de Pierre, 80 ans, veuf depuis quelques années : « Il m’arrive souvent de
réfléchir sur ce qui a été important dans ma vie. J’ai beaucoup travaillé et fait une assez bonne carrière dans le commerce. Mais, lorsque je pense à mon épouse, lorsque je revois mes enfants avec
leurs propres enfants. Je me dis que c’est là, dans notre mariage, que j’ai le plus donné et le plus
reçu. Que reste-t-il des voitures que j’ai vendues ? Tandis que le sourire de mes petits enfants est
pour moi la présence de la vie. J’ai le sentiment qu’à travers la mort, ce qui m’unit à mon épouse,
demeure à jamais. Je n’ai pas toujours été conscient de cela. J’ai souvent cru que mon existence se
justifiait par le travail et la réussite sociale alors que maintenant, je vois que les véritables fruits de la
vie ne proviennent pas de la relation aux choses, mais de la fidélité aux personnes qu’il nous est
donné de rencontrer et d’aimer. »
Prendre du temps pour notre couple, le devoir de s’asseoir, est-ce pour nous une priorité ?
Notre ouverture aux autres : sur notre lieu de vie, dans l’Eglise ?
DES MOTS POUR VIVRE.
Liberté, fidélité, indissolubilité, fécondité : les quatre piliers du mariage, des mots incontournables
dans le projet de vie (la déclaration d’intentions). Mais, ne sont-ils pas avant tout des mots pour vivre, des mots qui sont donnés pour grandir ensemble, pour continuer la route au-delà des difficultés,
pour « construire sur le roc ». Mais, un cinquième mot est aussi incontournable ! Ecoutons Jean
Paul II en parler : « La vie conjugale passe aussi par l’expérience du PARDON, car que serait un
amour qui n’irait pas jusqu’au pardon. Cette forme la plus haute de l’union engage tout l’être, qui, par
volonté et par amour, accepte de ne pas s’arrêter à l’offense, et de croire qu’un avenir est toujours
possible…C’est en contemplant le Christ en croix qui pardonne que le chrétien trouve la force du
pardon. »
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En effet, combien d’échecs conjugaux ne sont-ils pas dus au fait que l’un des deux conjoints a cessé
de pardonner. « Maintenant, c’est fini, je ne lui pardonne plus ! » Humainement, cela se comprend et
peut signifier dans certains cas le refus de se laisser détruire par l’autre. Mais, à la question : « Combien de fois dois-je pardonner ? » Jésus répond : « Je ne te dis pas sept fois mais jusqu’à soixante-dix-sept fois » (c’est à dire sans fin). Or, coïncidence ou providence, ce texte se trouve
dans l’Evangile de Mathieu, immédiatement avant le passage sur l’indissolubilité. Pas de lien conjugal qui ne tienne sans pardon !
Pardonner, ce n’est pas « s’écraser ». Ce n’est pas passer l’éponge, refouler sa rancœur, se laisser
détruire en silence. Le véritable pardon, comme le suggère le livre du Lévitique(19,17) suppose de
devoir dire à l’autre le mal qu’il nous a fait.
Le par-don est le « don par delà »l’offense, le renouvellement de la confiance, le désir de recréer la
relation. Il suppose l’ESPERANCE. Il exige le courage de parler et de faire la clarté. Le pardon –
demander pardon ou recevoir le pardon- un des actes humains le plus difficile qui soit ! Et, pourtant
indispensable à la vie du couple !
Voici le témoignage d’un jeune adolescent en souffrance, à la suite d’un viol dans son enfance, on
parle du pardon en caté et, lui de conclure spontanément : « Apprendre à pardonner, c’est apprendre
à aimer. » Cette parole est forte quand on sait que le lendemain ce jeune est convoqué chez le juge
pour un entretien !
Quelquefois, il est très difficile, impossible, de donner ou de recevoir le pardon avec nos seules forces ! Le sacrement du pardon est là pour « refaire » nos forces, pour nous aider à franchir le pas,
pour cicatriser la blessure…Ne l’oublions pas !
Pardonner ou être pardonné, c’est comme une Résurrection : c’est passé de la mort à la vie, une
fête : la fête du pardon (Luc 15 : l’enfant prodigue). Le pardon nous transforme. Pascale, mère de
famille, raconte : « On avait été exécrables entre nous deux, toute la soirée. On avait non seulement
gâché la joie des enfants mais aussi leur confiance en nous et en l’amour. Ils s’étaient chacun réfugiés dans leur chambre. Par honte peut-être, par peur qu ‘on se sépare ?
Allons savoir. Ils voulaient aussi marquer leur distance face à ce qui nous opposait.
Tard dans la nuit, nous avons fait la paix à deux, loin de la maison :paroles, larmes, silence, tendresses…Nous avons pensé au regard des enfants. J’ai proposé qu’on leur dise quelque chose dès le
petit déjeuner. La première tartine a été avalée dans un silence tendu, les enfants cherchant à vérifier si nous étions réconciliés. Mais ils n’osaient pas nous regarder. Ils souffraient. J’ai alors dit beaucoup plus que ce que nous pensions leur dire : « Les enfants, on voudrait vous dire qu’on a fait la
paix entre nous. On y a passé beaucoup de temps…On a besoin de vous pour que vous nous aidiez
à nous aimer. On vous demande pardon ».Il y eut un profond silence, chargé d’émotion. Nous nous
sommes tous donnés la main autour de la table. Le silence est resté fort un moment et le petit déjeuner est devenu une fête. La journée a été pleine de tendresse de leur part. Les semaines suivantes,
les enfants sont devenus plus naturellement demandeurs ou donneurs de pardon, entre eux et avec
nous ».
Comment est-ce que je reçois le pardon de l’autre ? Est-ce que je fais le premier pas ? ou est-ce que
je m’enferme dans le non-pardon ? Quelle place pour le sacrement du pardon dans ma vie ?
LA PRIERE.
Elle tient une place importante dans le rituel du mariage, avec la prière du couple, la prière universelle, la prière de Jésus : le notre Père, les diverses bénédictions…
La prière n’est pas une démarche facile, évidente. Il y a en amont l’éducation chrétienne, le parcours
dans la foi, les sacrements…Souvent dans le couple ce parcours est très différent. Le mariage, sa
préparation est un temps favorable pour revenir à Dieu…et, si c’était plutôt Dieu qui venait à nous, se
faisait proche à ce moment-là. Jean Luc Ragonneau, jésuite, ancien membre de l’équipe nationale
en France écrit : « La prière est un désir, désir de Dieu qui veut communiquer avec l’homme, désir
de l’homme qui veut rencontrer Dieu. (Une histoire d’amour en somme !) La prière est commune à
toutes les religions, on peut alors se demander quelle est l’originalité de la prière chrétienne. Cette
originalité tient toute dans l’incarnation du Fils : dans l’incarnation, Dieu se fait proche de l’homme,
tellement proche qu’il se fait l’un d’eux. La prière n’est plus un cri vers le ciel qui semble vide mais un
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dialogue dans lequel Dieu se laisse découvrir et dévoile à l’homme son amour. »Ce lien avec Dieu,
cet amour de Dieu qui se donne, ce Dieu amoureux de l’homme, quelle chance ! Quelle force pour le
couple ! …Dieu veut devenir notre compagnon de route !
Est-ce que nous en sommes conscients, persuadés? Est-ce que nous comptons sur Dieu ?
Stan Rougier, prêtre, conférencier dit : « Dieu a mal parce qu’il nous aime et qu’il passe son temps à
nous voir nous détourner de Lui …».
Autre témoignage, celui de cette religieuse qui présentait un montage-diapos à un groupe d’enfants
se préparant au baptême. Elle commentait cette diapo où l’on voit un père de famille qui regarde sa
fille (3 à 4ans) jouer devant lui…Il la regarde avec beaucoup de tendresse…La petite est ailleurs,
trop occupée à son jeu …Voilà conclut la religieuse, notre attitude avec Dieu : nous sommes comme
cette petite fille, nous sommes ailleurs, trop occupé pour nous tourner vers Dieu notre Père et lui dire
tout simplement : « Papa, je t’aime ».
Pour parler à son père Jésus utilisera ce mot araméen « Abba » qui signifie « Papa chéri». C’est
dire combien Dieu se veut proche de chacun…
On le disait, la prière n’est pas une démarche évidente. Les Apôtres demandent à Jésus : « Seigneur, apprends-nous à prier. » Il n’y a donc pas lieu de s’étonner, des difficultés rencontrées. S’il est difficile de prier seul, il l’est encore plus en couple...
Dans le livre, « Le couple chemin vers Dieu » de Christiane et Michel Barlow, on trouve ce passage
concernant la prière : « Les époux peuvent s’aider dans ce domaine, mais cela ne doit pas se faire
sans un profond respect : s’aider à cheminer vers Dieu, ne signifie nullement avancer dans cette direction deux à deux, au pas cadencé ! Du fait de leur tempérament, de leur histoire personnelle, les
époux les plus aimants, n’ont pas forcément la même façon de prier ».
Dans ce domaine, l’important c’est d’avancer, de progresser, en priant l’un pour l’autre pour pouvoir
un jour, avec l’aide de Dieu, prier ensemble.
Notre difficulté à prier vient certainement d’un manque de simplicité. « Si vous ne redevenez pas
comme des enfants… » dit Jésus. Les enfants prient plus facilement, plus naturellement parce qu’ils
sont vrais, simples, confiants, aimants.
Pour André Sève, prêtre, « La prière est un rendez-vous d’amour ».
Pour Sainte Thérèse d’Avila : « La prière, c’est une affaire de cœur et non de tête… » Il ne s’agit pas
de beaucoup penser mais de beaucoup aimer.
Ma prière personnelle: un rendez-vous d’amour ? Une affaire de cœur ? Où en suis-je ? Comment
parler à Dieu avec mes mots de tous les jours ?
LES BENEDICTIONS.
Dans le rituel, nous trouvons deux temps de prière de bénédiction.
LA BENEDICTION NUPTIALE.
Après la remise des alliances, elle rappelle que notre amour s’inscrit dans le grand projet d’amour
de Dieu, depuis la Création jusqu’à la fin des temps. Dans cette perspective, notre amour est un
amour radical qui nous invite sans cesse à nous ouvrir à notre conjoint, aux enfants et aux autres.
Pour vivre cela, la force de l’Esprit est appelée : le célébrant impose les mains. Ce geste signifie que
Dieu s’engage avec nous par le don de son ESPRIT. La grâce du sacrement est à l’œuvre, elle n’a
rien de magique mais elle dispose à l’ACCUEIL de l’ESPRIT, cet ESPRIT qui nous donne sa force
qui renouvelle de l’intérieur nos libertés, et les fait entrer dans un dynamisme de re-création et d’Espérance.
LA BENEDICTION FINALE : UN ENVOI.
Elle envoie le couple, ainsi que tous les baptisés présents, vers les autres. Chacun reçoit une mission : devenir témoin de l’amour de Jésus dans son univers quotidien.
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CONCLUSION.
De la célébration à une vie donnée…
Se marier, c’est consentir au don !
un don à offrir,
un don à accueillir,
un don à partager.
L’amour est donné, reçu et partagé.
On peut le dire ainsi :
« Dieu est Père, il est Don, Dieu est Fils, il est Accueil. Dieu est Esprit, il est échange. » Michel Hubaut.
Notre couple devient image de DIEU, un amour ouvert aux hommes. C’est cela le sacrement de mariage. C’est cela vivre du sacrement de mariage. Le Père Xavier de Buyer dit : « La fidélité au sacrement est exigeante, car elle est fidélité à l’Evangile. Dans la vie des couples, il y a les heures de
plein jour où les gestes et les paroles de l’amour sont faciles. Et il y a les heures de tunnel où les
signes manquent ou ne sont plus payants. La grâce du sacrement, alors c’est de continuer, parce
que la lumière est au bout, parce que Dieu est là. »
Jean Paul II lui aussi écrit : « Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde ». Par ces paroles,
le Seigneur vous invite à être des témoins et des missionnaires auprès de vos frères. Que votre vie,
qui tient son sens du Christ, ait de la saveur pour ceux qui vous entourent ! Que votre vie rayonne,
car au fond de votre cœur le Seigneur est présent ; il vous aime et il vous appelle à sa joie ! C’est
bien le fait de se savoir aimé qui permet d’avancer sur la route de la confiance. La vie des baptisés
consiste tout d’abord à être reliés au Christ, source de la vie, à recevoir de lui la vie en abondance et
à en devenir les témoins. »
Que dire de plus !
Le sacrement de mariage est nourriture comme la Parole de Dieu .Et Dieu qui est la source de notre
amour nous dit aujourd’hui : « Revenez à moi de tout votre cœur ! » Joël 2-12 .
« Je t’invite à raviver le don spirituel que Dieu a déposé en toi … »2 Timothée 1, 6
UNE QUESTION POUR LA VIE D’EQUIPE.
Notre équipe C.P.M.
Permet-elle à chaque couple de faire une relecture de sa vie de couple (révision de vie) ? Ou passons-nous plus de temps à relire les sessions et à « expédier » les affaires ?
Est-elle un lieu de partage de la Parole de Dieu ?
Marie France et Henri LEGON
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