Les cocardes de Polynésie n° 122 Avril 2006 Le 334
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Les cocardes de Polynésie n° 122 Avril 2006 Le 334
Les cocardes de Polynésie Le 334 Sqn de la KLu Visite au Portugal n° 122 Avril 2006 les Escadrilles de Chasse et de Reco ette rubrique passe en revue les escadrilles de Chasse et de Reconnaissance actuellement en service dans l’Armée de l’Air avec un résumé de leur historique, leur insigne, et les photos de quelques avions l’ayant porté. Elles sont traitées au fil des parutions dans l’ordre de leur numéro d’affectation actuel. C SPA 96 « Losange de gueules à un buste de gaulois au naturel, casqué d’argent et d’or, dépassé au chef senestre.» A l’origine, bande oblique mauve bordée de jaune avec une marguerite, puis buste de guerrier jugé plus «agressif» que la fleur. Le dessin a été copié sur celui d’une marque de cigarettes. réée N96 en juillet 1917 sur NIEUPORT 24 & 27, l’escadrille devient SPA 96 le 17 février 1917 en recevant des SPAD XIII. Le 1 er janvier 1920 elle devient 101 è m e escadrille du 3 è m e RAC à Châteauroux puis 1 èr e escadrille le 1 er août. En 1924 elle est renommée 5 è m e escadrille du 33 èm e RAO. En octobre elle passe 1ère escadrille de la 42 èm e Escadre mixte à Chartres. Elle vole alors sur NIEUPORT 622. Col. MUTIN Col. GAUBERT C evenue 1 èr e escadrille du GC I/6 le 1er octobre 1934, elle reçoit des NIEUPORT 629 en 1935 puis des LOIRE 46 en novembre 1936. En mars 1939 elle déménage à Bizerte où elle vole sur MORANE SAULNIER MS 406 avant de rejoindre Marignane le 15 décembre 1939 puis Salon de Provence où elle sera dissoute le 15 août 1940. lle renaît sur SE 535 MISTRAL le 1 er octobre 1952 à Oran où elle forme l a 1 ère e s c a drille de l’EC 1/6. En octobre 1960 elle passe sur SKYRAIDER et devient alors 1 èr e escadrille de l’EC 3/20 avant d’être dissoute à nouveau le 13 mars 1964. D Col.. GAUBERT Col. GAUBERT E lle est e n f i n r e c r é é e comme 3 ème escadrille de l’EC 3/4 le 8 juin 1990 sur MIRAGE 2000 N à Istres. E Photo GAUBERT lle reviendra à l’EAA 2/21 à Madagascar, toujours sur Skyraider puis sera à nouveau dissoute en août 1973. Col. MUTIN E LE CRAYON VOLANT N° 122 Avril 2006 EN COUVERTURE : L’AS 332C « Upoa » de l’ETOM 82 « Maine » en juin 2002, sur la Base Aérienne 190 de Faa’a (Tahiti). Photo A. GANNIER Edito Dans ce numéro : Les drônes ont-ils une âme ? Voilà une question existentielle que devrait se poser tout spotter, car elle remet en cause l'essence même de notre passion, voire sa motivation première. Finalement, que photographie t'on ? Sûrement pas une simple machine, il y a toujours inconsciemment l'idée que dans l'appareil, il y a un homme. Le vecteur piloté prend ainsi une dimension humaine que ne peut sans doute pas avoir un engin téléguidé, même si au bout de la manette, il y a aussi un "pilote". N'est-ce pas cette "humanité" qui attire le spotter ? Il faudra pourtant bien se faire à l'idée que ces petits engins portent cocarde, ont un numéro de série, et vont servir au sein d'unités constituées. Toutes conditions nécessaires et suffisantes pour être "listés". Et puis, la technique évoluant, ces "modèles réduits" pourraient bien grandir jusqu'à remplacer un jour les avions. Les spotters des générations futures regarderont peut-être alors avec amusement ou nostalgie des photos du temps où il y avait... un pilote dans l'avion ! Page 5 : Les cocardes de Polynésie par A. GANNIER Page 10 : Histoire de la Base aérienne de Tours (2ème partie) par C. FILLET Page 13 : Le 334 Sqn de la KLu par L. MIEUSSET Page 21 : Visite au Portugal par J. VAN BOVEN et A. DUPONT P. GAUBERT Pour envoyer vos articles à la rédaction : ------------------------------------Adresse postale : Patrice GAUBERT, 26 rue Pasteur Cadier 64000 PAU Adresse e-mail : [email protected] Crayon Volant N° 122 - Avril 2006 3 Les cocardes françaises de la Polynésie par Alexandre GANNIER Photos de l'auteur Maintenant une présence dans les quatre océans, la France entretient des unités navigantes très éloignées de la métropole. Parmi les mieux connues, les unités stationnées en Polynésie Française Elles sont au nombre de deux actuellement: la Flottille 25F de la Marine Nationale et l’ETOM 82 «Maine» de l’Armée de l’Air. A ces deux unités sous l’autorité de la Défense Nationale, on pourrait ajouter un Beechcraft Super King Air 200, aux couleurs du Haut Commissariat de la République Française (l’équivalent des autorités préfectorales). L’Escadron de Transport Outre Mer 82, héritier du GAM 82, qui fut baptisé «Maine» en 1979 met en oeuvre actuellement deux types de machines: deux AS 332 «Super Puma», dans ses versions C (courte) et L (longue), et les CASA CN235-100M (deux exemplaires). Ces derniers font fêter en 2006 le dixième anniversaire de leur présence en Polynésie, car c’est en 1996 (le 26 février) qu’ils sont venus remplacer les trois Caravelle 11R. Il était prévu que les deux avions arrivent à point nommé pour prendre le relais des Caravelle dès septembre 1995, mais leur arrivée fut repoussée de 6 mois en raison de l’impossibilité de les convoyer Avril 2006 par l’Australie, crise diplomatique «des essais nucléaires» oblige. En fait, l’arrivée des deux bi-turboprop a coïncidé avec le démantèlement des installations d’essais nucléaires de Moruroa et Fangataufa: à partir de 1997, la mission primaire du «Maine» ne sera plus la liaison régulière avec les lointaines bases du sud des Tuamotu (1000 km pour Hao, 1300 km pour Moruroa). La base aérienne 185 de Hao, ne tardera pas d’ailleurs à fermer, en 1999, laissant comme seule plate-forme permanente des Armées la BA 190 de Faa’a (nommé «Sergent Julien Allain», d’après un aviateur natif de Raiatea, une des Iles-sousle-Vent, qui perdit la vie au-dessus de l’Allemagne dans un Douglas «Boston» de la RAF). Les Casa sont Juin 2002 : le Super Puma 82-PM du « Maine » en essai moteur sur la base de Faa’a. 5 bien adaptés aux pistes courtes et étroites, nombreuses maintenant en Polynésie Française et leurs missions sont en partie militaires et en partie de «service public». Mais la flotte grandissante d’ATR de la compagnie Air Tahiti peut maintenant prendre à son compte une partie des tâches autrefois dévolues aux militaires, à l’occasion d’élections, de catastrophes naturelles, etc... La charge autorisée de 4600 kg pour le «Transalito» est suffisante dans la plupart des cas, et si l’avion peut se poser sur 25 terrains de Polynésie, c’est plutôt l’autonomie qui serait parfois limitative, le Territoire étant, on l’oublie trop souvent, vaste Le Casa CN 235 Temoe n° 65 / 82-IC en 2002, sur la base de Faa’a, le camouflage palissant. Avec un camouflage encore tout frais, le Casa n°72 Aeto, s’apprête à charger le frêt avant la mission du matin (BA 190, 1996). comme la «vieille Europe». Les deux Casa sont les n° 65 et 72. Ils sont immatriculés 82-IC et 82-IF et ont été baptisés respectivement Temoe et Aeto (deux noms d’oiseaux). A l’heure actuelle (fin 2005) ils n’ont toujours pas revêtu la nouvelle livrée grise, pourtant déjà portée par un Casa de l’ETOM 52 de Nouvelle-Calédonie et le camouflage deux-tons d’origine commence à être vraiment délavé. L’escadrille d’hélicoptères n’est pas moins intensément utilisée que les avions: les deux Super Puma, l’un portant l’immatriculation 82-PN (le n° 2014, version L), et l’autre étant le 82-PO (le 2057, version C), volèrent à Moruroa à partir du 7 octobre 1984, et sont toujours resplendissants après 21 de carrière, portant les noms de Upe et Upoa (brise nocturne et brise de mer). Les Super Puma exécutent des missions d’une très grande variété, y compris des évacuations sanitaires dans les îles inaccessibles aux avions (il y en a plus de 80). 6 L’une des missions les plus limites au niveau autonomie fut probablement l’Evasan d’un pêcheur qu’une raie armée avait blessé au ventre, de Tahiti à Hereheretue, un atoll étant situé à plus de 250 nautiques de Tahiti, et retour (c’était en 2001, si ma mémoire est bonne). L’entretien des quatre appareils est effectué sur place dans le spacieux hangar de l’ETOM, ou bien dans les installations voisines du Centre Industriel du Pacifique. Pour le personnel de la FAP, l’affectation de deux ans (avec les familles) en Polynésie Française est particulièrement recherchée, on s’en doute. Sans négliger les difficultés réelles des missions dans cet immense archipel de 5 millions de km2, il faut imaginer l’émerveillement des équipages peu après leur arrivée de métropole, lors des vols de familiarisation qu’ils effectuent. Pour les marins de la 25F, unité de Patrouille Maritime, l’accoutumance au «grand bleu» se fait plus naturellement, avec les Dassault Gardian présents à Faa’a depuis les 13 et 14 juillet 1981. Initialement, ces avions ont été affectés aux escadrilles 12S (Tahiti) et 9S (NouvelleCalédonie), la BA 190 recevant les n° 48, 72 et 80. Les Gardian remplaçèrent les Neptune dans les missions de surveillance maritime, soit normales, soit lors des essais nucléaires. A ce La CASA CN 235 n° 66 / 52-ID avec sa nouvelle livrée grise Crayon volant n° 122 Le Gardian 48 de la 25F en tour de piste à Faa’a, octobre 2002. propos, on pouvait encore voir le P2V7 333 exposé au moins jusqu’en 2000 à Hao, où il tenait compagnie au Vautour IIN 302. Fruit du hasard, le 1er septembre 2000 le Neptune rentra en catimini sur la base de Faa’a: à cette date, les deux escadrilles de Gardian fusionnèrent en reprenant les traditions de la Flottille 25F, en sommeil depuis le retrait des bimoteurs de LannBihoué en 1983. Les avions 65 et 77 rejoignirent l’effectif de la Flottille, dès lors de 5 avions. Même si l’unité est déployée sur plusieurs terrains éloignés de milliers de km (il arrive qu’un avion soit basé aux Antilles pendant plusieurs mois), l’entretien de la flotte et le commandement sont assurés à Tahiti. Les missions de Surmar et de SAR occupent naturellement l’essentiel du quotidien des équipages: les eaux de Polynésie sont exploitées par plus d’une centaine de thoniers, dont beaucoup sont chinois ou coréens et pêchent sous licence. Les contrevenants risquent en permanence d’être pris en flagrant délit par la 25F puis contrôlés par un des navires de la Marine ou des Douanes. Il y a aussi les pêcheurs artisanaux polynésiens qui oublient de compléter leur nourrice d’essence et n’emportent pas de VHF, se fiant traditionnellement à leur bon "mana" (esprit ange gardien) en cas de pépin : mais le mana est bien souvent l’un des oiseaux blancs de la Marine. A noter que contrairement aux aéronefs de l’ETOM 82, ceux de la 25F ne portent pas de nom de baptême. En parallèle aux avions de la Patmar, on rencontre habituellement à Tahiti un hélicoptère détaché de la Flottille 35F ou 36F: jusqu’en 1998 c’était l’Alouette III n°303, qui fut ensuite remplacée par un «Panther» (le n°362 puis le 522), mais surprise, en 2005, c’était à nouveau la bonne vieille Alouette qui était visible à Faa’a. Normalement, l’hélicoptère de la Marine est déployé sur la frégate de surveillance «Prairial» basée au port de Papeete. Qu'elles soient avec ou sans «hameçon», les cocardes tricolores sont bien présentes sous des latitudes qui furent il n’y a pas si longtemps encore le creuset de notre force de dissuasion. Si les missions d’aujourd’hui ne sont plus lourdement couvertes par le secret, elles contribuent quand même à maintenir une souveraineté effective sur une bonne portion du Pacifique Sud. Une souveraineté peut-être pas inutile, qui sait de quoi l’avenir sera fait ... Note : certaines anecdotes sont extraites de l’excellent livre de JeanLouis Saquet, « L’aviation à Tahiti », Editions Au Vent des Iles. Le Gardian 77, aux couleurs de la 9S de Nouvelle-Calédonie, vu en 1997 sur la BA 190. Avril 2006 7 Ci-contre : Le Transall 61-ZX présent plus de 6 mois en Polynésie, entre 1995 et 1996 (ici en mai). Ci-dessous : Le Gardian 77, cette fois aux couleurs de la 25F, en juin 2002 à Tahiti-Faa’a. Le Neptune 333 de la 12S achève sa carrière en exposition sur la BA 185 de Hao, en décembre 1999. Son compagnon, le Vautour IIN n°302, a connu son heure de gloire quelque 25 ans plus tôt (1966 à 1974), avec le « Loire », équipé de modèles IIN et IIB. 8 Crayon volant n° 122 La garde présidentielle gabonaise Ces photos sont extraites de l'album d'un ancien pilote de l'Armée de l'Air française devenu pilote dans la Garde présidentielle gabonaise en 1975, après une carrière bien remplie. Vous pourrez bientôt lire son histoire dans le Crayon Volant ! North American T-6D Photo Jacques BORNE Coll. P. GAUBERT FOUGA CM 170 Photo Jacques BORNE Coll. P. GAUBERT DOUGLAS AD-4N Photo Jacques BORNE Coll. P. GAUBERT