Notice DOUPER

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Notice DOUPER
Kit douilles et projectiles
(auteur : Walter Vassiaux)
A – Les douilles
I - Composition
Ce kit contient trois douilles correspondant à trois cartouches de 9 mm parabellum. Deux douilles
ont été percutées par une même arme et la troisième a été percutée par une arme différente. Chaque
douille se trouve dans un sachet en plastique identifié.
Ces douilles percutées ne sont plus utilisables, car elles sont percées. Elles ne présentent donc aucun
danger. Elles sont totalement inertes. Une douille de 9 mm percutée fait partie des armes de
première catégorie, elle peut donc être manipulée par des élèves qu'à condition de ne plus pouvoir
être rechargée.
II – Armes employées
1 – Exemples
Les douilles de 9 mm parabellum correspondent à des munitions de 9 mm, destinées aux pistolets
semi-automatiques. Initialement introduite en 1902 sur les pistolets Luger, ce calibre a comme
dénomination métrique 9 x 19 mm. Actuellement, ce calibre d'arme de poing est le plus largement
répandu au monde. Il s’agit de la munition d'arme de poing standard de l'OTAN.
Dans un pistolet semi automatique, les munitions se trouvent dans le chargeur.
Pistolet semi automatique Beretta 92 F utilisé
par l’armée américaine.
Pistolet semi automatique Sig Sauer SP2022
utilisé par la police nationale.
2 – Pistolet semi automatique démonté
3 – Schéma interne d’un pistolet semi-automatique
III - Travail proposé
1 – Positionnement de la séance
Cette séance peut être placée au milieu de l’année après la séance de découverte des cartouches (kit
cartouches Sordalab n°
), au cours de laquelle les élèves ont recherché les indications portées sur
des cartouches différentes.
Il sera possible de travailler ensuite sur des projectiles comportant des rayures avec ce même kit
complet.
Cette séance sera réinvestie lors d’une enquête. Des douilles ou des projectiles seront disposées sur
une scène de crime et devront être analysés par les techniciens de police scientifiques que vous
formez dans vos laboratoires.
Chaque arme va laisser des traces spécifiques sur la douille. Deux armes issues du même fabricant
ne laisseront pas les mêmes traces. C’est à partir de cette hypothèse que les élèves vont pouvoir
travailler.
2 – Observations réalisables sur une douille
Chaque arme à feu possède des caractéristiques propres liées à
sa fabrication mais aussi des caractéristiques liées à l’usure
des pièces métalliques en contact avec les éléments de la
cartouche.
Une douille va donc comporter des caractéristiques :
- liées à sa fabrication,
- liées à l’arme lors du tir, qui s’inscrivent sur la douille
et la balle sous forme d’une « signature mécanique ».
Image ci-contre de l’ouverture par laquelle le percuteur va frapper l’amorce de la cartouche.
3 – Première séance
La douille est récupérée sur la scène de crime, en général à l’endroit où se trouvait le tireur. Lors du
tir, elle est séparée du projectile avant de tomber à terre. Elle constitue un indice.
L'observation à l'œil nu, peut déjà faire apparaître des différences de percussion entre les trois
douilles. Pour aller plus loin, on peut réaliser des clichés de chaque douille avec le même éclairage.
Les élèves doivent être rigoureux lors de la manipulation des douilles. Les sachets contenant les
douilles ne doivent pas être utilisés de manière anodine : par exemple la douille numéro une a été
retrouvée à un endroit précis de la scène de crime, qui a été référencé et pris en photo.
Les élèves observent les ressemblances et les différences, d’abord à l’œil nu et en les touchant. Une
loupe binoculaire associée à une caméra permet d’aller plus loin dans les observations.
Les mesures et observations concernant les caractéristiques liées à sa fabrication sont :
- les dimensions (longueur et diamètre de l’ouverture de la douille)
- la forme,
- la composition,
- le type de percussion,
- les inscriptions sur le culot : certains culots comportent des marquages indiquant le calibre,
le fabricant et l’année de fabrication.
Les mesures et observations concernant les caractéristiques acquises lors du tir sont :
- traces d’impression du percuteur (même en cas de percussion centrale, le percuteur est dévié
vers la droite ou vers la gauche, et l'amorce n'est pas alors frappée strictement au centre)
- trace de la tête de culasse,
- trace de l’extracteur (qui amène la douille au contact de l'éjecteur),
- trace de l’éjecteur (permet l'expulsion de la douille, mais la déforme un peu)
- trace de lèvres du magasin (partie du chargeur qui guide la balle vers l'entrée de la culasse).
Les laboratoires de police technique utilisent la microphotographie mettant en évidence les
microtraces sur la douille. Ceci permet d’affirmer, s’il y a ou non de fortes similitudes entre les
traces laissées sur les douilles.
4 – deuxième séance
Une deuxième séance sera réservée à une investigation. Ces douilles peuvent être utilisées sur une
scène de crime : elles peuvent être disséminées, les élèves devant trouver tous les indices présents
sur cette scène. Chaque groupe devra alors disposer de 2 ou trois douilles.
Le professeur peut livrer directement les trois sachets par groupe et créer une scène de crime plus
tardivement dans l'année. Le professeur propose : « Ces trois douilles ont été retrouvées sur la scène
de crime en des endroits différents. Le travail confié aux services de police technique est de tirer le
maximum d’informations sur la ou les armes employées et de déterminer si une ou deux armes ont
été utilisées sur la scène de crime. Les projectiles retrouvées dans le corps et en dehors de la victime
vous seront confiés ultérieurement. » (en utilisant le même kit)
Pour obtenir le plus d’informations possibles sur la ou les armes employées et répondre à la
question de manière rigoureuse, les élèves vont devoir réinvestir les connaissances acquises lors de
la séance précédente et utiliser à nouveau les moyens optiques : la loupe binoculaire et la caméra.
Dans les services de police scientifique, les douilles sont comparées deux à deux. Si les images des
deux douilles se superposent alors elles ont été percutées par là même arme.
Le compte rendu doit mettre en évidence clairement si ces trois douilles correspondent à des
cartouches percutées par une ou deux armes. La démonstration doit être rigoureuse. Si les élèves ne
parviennent pas à mettre en évidence le fait que deux cartouches ont été utilisées par la même arme,
ils doivent l'écrire sur leur compte rendu. Le rapport produit par les techniciens de police
scientifique est utilisé par les tribunaux. Si ce rapport n'est pas de bonne qualité, alors la défense
pourra facilement démonter cette preuve.
Exemple de photographies prises avec une caméra montée sur une loupe binoculaire :
Culot d’une douille avec percussion centrale, l’ensemble du culot
apparaît.
Agrandissement de la trace laissée par le percuteur sur la partie molle de l’amorce :
Douille 1
Douille 2
Douille 3
On remarque que les traces de percussion sur ces trois douilles ne se trouvent pas au même endroit
ou n’ont pas la même forme, elles n’ont pas été percutées par la même arme.
Les deux douilles suivantes proviennent de cartouches tirées par la même arme, on remarque que
les traces de percussion sont vraiment semblables :
Lorsque les douilles sont observées avec la loupe binoculaire, il faut essayer de placer les traces sur
le culot au même endroit pour faciliter la comparaison.
On photographie aussi les traces laissées sur le corps de la douille si les traces laissées par le
percuteur sont semblables :
L’ensemble de ces traces va conduire le technicien a donner un avis motivé.
Son identification pourra être positive si une combinaison de caractéristiques acquises et de
caractéristiques de fabrication sont vraiment concordantes.
Si un ensemble important de discordances apparaît sur les caractéristiques de la douille, alors le
technicien pourra affirmer que les deux douilles n’ont pas été tirées par la même arme.
5 – Lien avec une enquête
Un des objectifs d’une enquête est de retrouver l’arme du crime. Lorsqu’une arme a été découverte,
le laboratoire central de police scientifique va réaliser des tirs avec cette arme en utilisant des
cartouches identiques à celles employées par les criminels. Les douilles retrouvées sur la scène de
crime et celles provenant des tirs du laboratoire sont alors comparées. Il en est de même avec les
projectiles. Si la conclusion est positive, alors l’arme retrouvée correspond bien à celle qui a servi à
commettre le délit.
Il est donc possible de proposer aux élèves cette version : « la douille B a été découverte sur la
scène de crime. La douille A correspond à un tir au laboratoire avec une arme suspectée d’avoir été
employée lors de l’attaque du camion de transport de fonds. Vous devez déterminer si cette arme est
bien celle qui a servi en comparant les deux douilles mises à votre disposition, sans les
mélanger ! ». Il faut alors donner à chaque groupe deux des trois douilles du kit.
B – Les projectiles
Kit projectiles
I - Composition :
Ce kit contient trois projectiles, ayant une forme ogivale, correspondant à trois cartouches de 9 mm
parabellum. Deux ogives ont été tirées par une même arme et la troisième a été tirée par une arme
différente. Chaque ogive se trouve dans un sachet en plastique identifié.
Ces projectiles ne sont plus utilisables. Ils ne présentent aucun danger. Ils sont totalement inertes
peuvent donc être manipulés par des élèves en toute sécurité.
II – Formes des projectiles
Il existe de nombreuses formes de
projectile. Les élèves retrouveront
facilement la forme ogivale dans cette
liste.
III – Les rayures d’un canon
1 – Intérêt
Les canons des armes de poing sont rayés. Ainsi, le canon porte sur toute sa longueur plusieurs
rayures (de 4 à 6) de forme hélicoïdale. La distance nécessaire pour qu’une rainure fasse un tour
complet est le pas. Le pas peut être plus important que la longueur du canon. Chaque fabricant aura
des techniques de fabrication et des formes de rayures spécifiques.
Lorsque la charge de la cartouche propulse l’ogive vers l’extérieur de l’arme, les rayures imposent
une mise en rotation de l’ogive et marquent le corps de l’ogive. Ceci ne se produit pas dans un
canon lisse.
Cette mise en rotation consomme une partie de l’énergie de propulsion, un projectile tiré par une
arme à canon rayé aura une portée plus faible qu’avec un canon lisse.
Lorsque le projectile est éjecté, il va conserver une trajectoire stable par effet gyroscopique. L’ogive
continue à tourner sur elle même autour de son axe de symétrie. On retrouve ce phénomène avec un
ballon de basket : il est plus facile de garder un ballon de basket en rotation sur un doigt qu’un
ballon immobile.
Il est donc plus facile de réaliser un tir groupé avec une arme à canon rayé qu’une arme à canon
lisse qui aura tendance à disperser les projectiles.
2 – Traces laissées par les rayures
Le canon rayé imprime des marques sur le
projectile lors de son passage :
R : rayure
C : champ
TR : traces de rayure
TC : traces de champ
IV - Travail proposé
1 – Positionnement de la séance
Cette étude peut être réalisée idéalement après la séance de découverte des cartouches (kit
cartouches Sordalab n°
), au cours de laquelle les élèves ont recherché les indications portées sur
une cartouche et à la suite de l’étude consacrée aux douilles réalisée avec ce kit.
Cette séance sera réinvestie lors d’une enquête. Des douilles ou des projectiles seront disposées sur
une scène de crime et devront être analysés par les techniciens de police scientifiques que vous
formez dans vos laboratoires.
Chaque arme va laisser des traces spécifiques sur la douille. Deux armes issues du même fabricant
ne laisseront pas les mêmes traces. C’est à partir de cette hypothèse que les élèves vont pouvoir
travailler.
2 – Observations réalisables sur une douille
Chaque arme à feu possède des caractéristiques propres liées à sa fabrication mais aussi des
caractéristiques liées à l’usure des pièces métalliques en contact avec les éléments de la cartouche.
Un projectile va donc comporter des caractéristiques :
- liées à sa fabrication,
- acquises, liées à l’arme lors du tir, qui s’inscrivent sur la douille et la balle sous forme d’une
« signature mécanique ».
Les mesures et observations concernant les caractéristiques liées à sa fabrication sont :
- la masse en grammes,
- la forme du projectile et de sa base,
- la composition. En général, le projectile est en plomb chemisé de cuivre ou de laiton,
- Le calibre réel,
- La longueur.
Les mesures et observations concernant les caractéristiques acquises (traces et données fournies par
un canon) sont :
- impression de champs et de rayures (mesure de la largeurs des rayures et entre les rayures),
- sens de rotation (gauche, droite),
- pas (angle d’inclinaison des rayures par rapport à l’axe de symétrie du projectile),
- imperfection du canon,
-
usure du canon,
état de propreté du canon,
Schéma d’un projectile et des traces laissées
3 – Première séance
Le projectile est récupéré soit sur la scène de crime, soit dans la victime. Lors du tir, il est séparé de
la douille qui va tomber à terre, à l’endroit où le criminel a tiré. Les projectiles sont souvent très
déformés soit par écrasement direct sur un mur, par ricochet ou dans la victime. Il constitue un
indice.
L'observation à l'œil nu, peut déjà faire apparaître des différences de rayures entre les trois
projectiles. Pour aller plus loin, on peut réaliser des clichés de chaque projectile avec le même
éclairage.
Les élèves doivent être rigoureux lors de la manipulation
des projectiles. Les sachets contenant les projectiles ne
doivent pas être utilisés de manière anodine : par exemple
le projectile numéro un a été retrouvé à un endroit précis de
la scène de crime, ou c’est peut-être celui qui a tué la
victime…
Les élèves vont noter leurs observations. Il peut être
intéressant de faire une mise en commun des découvertes
réalisées après les avoir laissés manipuler les projectiles.
Le professeur peut ensuite leur donner la liste des
observations réalisables sur un projectile (voir IV - 2). Les
élèves peuvent ensuite compléter leur travail initial.
Pour la détermination du pas des rayures, il faut mesurer l’angle α formé entre la direction des
impressions de champ et l’axe de symétrie du projectile (axe longitudinal) :
pas = Π.calibre .
tan α
Si l’angle mesure α = 10 ° et le calibre vaut 9,0 x 10 -3 m, on trouve un pas de 0,16 m. Le projectile
doit donc parcourir 16 cm pour faire un tour complet dans le canon.
Le sens de rotation des impressions des champs est en général à droite.
3 – Investigation
Une deuxième séance sera réservée à une investigation. Ces ogives peuvent être utilisées sur une
scène de crime : elles peuvent être disséminées, les élèves devant trouver tous les indices présents
sur cette scène. Chaque groupe devra alors disposer de 2 ou trois projectiles.
Le professeur peut livrer directement les trois sachets par groupe et créer une scène de crime plus
tardivement dans l'année. Le professeur propose : « Ces trois ogives ont été retrouvées sur la scène
de crime en des endroits différents et en particulier dans le corps de la victime. Le travail confié aux
services de police technique est de tirer le maximum d’informations sur la ou les armes employées
et de mettre en évidence si une ou deux armes ont été utilisées sur la scène de crime. Ce travail fait
suite à l’analyse des douilles réalisée lors d’une séance précédente.
Les élèves doivent alors répondre à la question : les trois cartouches ont-elles été tirées par la même
arme ?
Pour répondre à cette question de manière rigoureuse et obtenir le plus d’informations possibles sur
la ou les armes, les élèves vont devoir réinvestir les connaissances acquises à la première séance et
utiliser les moyens optiques : la loupe binoculaire et la caméra. Dans les services de police
scientifique, les ogives sont comparées deux à deux.
Photographie d’un projectile
Photographie d’un autre projectile
Les marques laissées par les rayures sur le corps du projectile sont nettes. Les élèves mesurerons
aisément un angle sur ces clichés et détermineront alors le pas des rayures de l’arme employée et le
nombre de rayures.
Le compte rendu doit mettre en évidence clairement si ces trois projectiles correspondent à des
cartouches percutées par une ou deux armes. La démonstration doit être rigoureuse. Si les élèves ne
parviennent pas à mettre en évidence le fait que deux cartouches ont été utilisées par la même arme,
ils doivent l'écrire sur leur compte rendu. Le rapport produit par les techniciens de police
scientifique est utilisé par les tribunaux. Si ce rapport n'est pas de bonne qualité, alors la défense
pourra facilement démonter cette preuve.
5 – Lien avec une enquête
Un des objectifs d’une enquête est de retrouver l’arme du crime. Lorsqu’une arme a été découverte,
le laboratoire central de police scientifique va réaliser des tirs avec cette arme en utilisant des
cartouches identiques à celles employées par les criminels. Les douilles et projectiles retrouvés sur
la scène de crime et celles provenant des tirs du laboratoire sont alors comparées. Si la conclusion
est positive, alors l’arme retrouvée correspond bien à celle qui a servi à commettre le délit.
Il est donc possible de proposer aux élèves cette version : « le projectile B a été découvert sur la
scène de crime. Le projectile A correspond à un tir au laboratoire avec une arme suspectée d’avoir
été employée lors de l’attaque du camion de transport de fonds. Vous devez déterminer si cette
arme est bien celle qui a servi en comparant les deux projectiles mis à votre disposition, sans les
mélanger ! ». Il faut alors donner à chaque groupe deux des trois projectiles du kit.

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