Un Mauser exceptionnel et trois pièces très recherchées du 2e
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Un Mauser exceptionnel et trois pièces très recherchées du 2e
Un Mauser exceptionnel et trois pièces très recherchées du 2e conflit mondial Texte : Henri Vuillemin - Photos : Frédéric Coune Le 14 et 15 puis le 20 et 22 novembre 2015 en l’Hôtel des Ventes de Caen sera dispersée une importante collection d’objets militaires et de souvenirs historiques comprenant des armes anciennes du XVIIIe et XIXe siècle, ainsi que des armes utilisées par les principaux belligérants au cours du second conflit mondial. Le Mauser C.96 de pré-série n°11. Vue de droite et de gauche P armi celles-ci plusieurs ont retenu notre attention, mais avant d’aborder le sujet, nous débuterons avec un prototype du mythique pistolet Mauser. Mauser de pré-série N° 11 Portant le numéro 11 apposé sur toutes ses pièces constitutives, ce pistolet est l’un des tous premiers représentants de la variante dite « cone hammer » qui suit immédiatement les quelques 4 ou 5 spécimens encore dotés de chiens à crête à la manière des revolvers. Tout comme le prototype marqué du 15 mars 1895, déposé par Paul Mauser au Deutsches Patentamt pour appuyer sa demande de brevet, les plaquettes de crosse de ce pistolet sont lisses. On remarque également l’absence de hausse graduée, ainsi que le canon épaulé, caractéristique 50 Gazette des armes n°479 des fabrications de pré - série, en majeure partie exécutées manuellement. Autre détail intéressant qui confirme sa qualité de prototype, la désignation : « Rucklauf Pistole – System Mauser », que l’on relève sur les tous premiers modèles commerciaux ne figure pas encore. L’arme ne possède pas non plus à l’arrière de son bâti carcasse la rainure destinée à recevoir la fameuse crosse - étui en bois. Considéré à juste titre comme modèle d’atelier cet exceptionnel Mauser se trouve heureusement classé en catégorie D2. Le Liberator F.P 45 Réalisé à Anderson par la Guide Lamp Division C, (une filiale de la General Motors), ce curieux pistolet calibre 45 Auto à 1 coup a été produit entre juin et aout 1942, à la quantité phénoménale d’un million d’exemplaires. Son coût extrêmement bas s’établissait à 2,40 $, avec un temps consacré à sa fabrication proprement époustouflant : 6,5 secondes par arme… Par la même Le Liberator est détenteur d’un record qui n’est pas près d’être battu : il est le seul pistolet de l’histoire dont le chargement, (environ 10 secondes), exige plus de temps que sa construction! Destiné à être parachuté en quantités massives sur des territoires occupés par l’ennemi, le principe d’utilisation du Liberator était simple : à très courte distance (à cause du canon lisse), le résistant tirait sur une sentinelle ou un homme isolé, s’emparait de son arme, puis « repassait » son Liberator à un autre résistant qui n’avait plus qu’à agir de même. Autre point positif, même si un grand nombre de ces pistolets rudimentaires venaient à tomber entre les mains de l’ennemi, celui-ci ne pouvait s’en servir avec profit. Enfin de compte les Américains renoncèrent à procéder à d’importants parachutages, craignant que la vue d’une telle arme ne produise un effet des plus désastreux sur le moral des populations occupées. Le Liberator F.P 45. Quelques Liberator furent tout de même largués en Europe, un peu plus aux Philippines, mais la quasi totalité de ce gigantesque lot passa au pilon, d’où la grande rareté de cette arme originale et son intérêt de collection. Sten avec silencieux Arme emblématique de l’armée anglaise et de la résistance, ce P.M rustique a été produit a des millions d’exemplaires entre 1940 et 1945. La Sten se décline en de nombreuses versions, (voir G.A H.S N°21), mais l’une des plus rare est celle à silencieux dont le développement avait été demandé par le S.O.E, pour équiper ses agents qui avaient besoin d’une arme efficace et surtout discrète. Entre 1942 et 1945 plusieurs variantes de la « Silenced Sten » destinée aux opérations spéciales furent produites. Les spécialistes anglosaxons estiment que, tous types confondus, la production de cette rare version se situe dans une fourchette évaluée entre 5.000 et 10.000 exemplaires. La Sten avec silencieux. La Gazette des armes n°479 51 Le Gew.43 avec sa lunette ZF44. Le Gew.43 A compter de la fin 1941, l’état major allemand prend, mais un peu tard, conscience des carences de son 98 K. Sa puissance de feu est réduite du fait que son magasin ne peut pas contenir plus de cinq cartouches, et à cause de la forme trop coudée de son levier de culasse. En dépit des réticences d’Hitler, ce fut l’utilisation par les Soviétiques du Simonov et par les Américains du Garand qui acheva de convaincre les membres du Haut Etat Major du besoin urgent d’un F.S.A. En dépit de son utilité probante, Le G. 43 restera une denrée rare dans la Wehrmacht, un peu moins dans la Waffen SS. Contrairement aux Américains qui préféraient conserver le Springfield 1903 comme fusil de précision, l’ emploie du Gew. 43 sera réservé en priorité, (avec ou sans lunette ZF.44), aux tireurs d’élite. Les chiffres sont d’ailleurs éloquents à ce sujet puisque les spécialistes de la question précisent que sur les 402.713 exemplaires produits, 53.435 étaient des fusils de « sniper ». Sturmgewehr 44 A mesure que les mois passent et que se profile le spectre de la défaite, la production du M.P 43 s’intensifie. L’Etat Major Le Sturmgewehr 44. 52 Gazette des armes n°479 prend de plus en plus conscience de son rôle d’arme polyvalente, ce qui va vraisemblablement entrainer la décision de le rebaptiser M.P 44. Revêtu de ce nouveau patronyme, le MP 44 doit désormais remplir l’office de bonne à tout faire de l’armée allemande : fusil semiautomatique, pistolet-mitrailleur, et même fusil-mitrailleur dans les véhicules blindés…. En dépit de son mode de construction utilisant le métal estampé et embouti et employant un minimum de matières premières, le Stg 44 demeure une arme couteuse à fabriquer qui nécessite 14 heures de main d’œuvre pour un prix moyen de 70 Reichsmarks. A titre indicatif à la même époque, le classique 98 k ne revient qu’à 56 marks. Arme révolutionnaire, le Sturmgewehr a néanmoins marqué le point de départ d’une ère nouvelle dans l’histoire de l’armement mondial. Outil de prédilection des troupes de choc, en particulier de la Waffen SS, il exige un entretien et un soin quasi constants, heureusement facilité par la simplicité de son démontage. Compte tenu de cela, on ne pouvait le considérer comme une arme susceptible d’être laissée entre toutes les mains. En tout état de cause, il a été l’instigateur de tous les fusils d’assaut modernes, à commencer par la célébrissime Kalachnikov AK 47, qui actuellement pulvérise tous les records de production de la planète.