contribution environnement PS - États généraux du Parti Socialiste
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contribution environnement PS - États généraux du Parti Socialiste
Objet : Observations et propositions autour du programme environnemental du PS Environnement et culture sont aujourd’hui considérés comme des variables d’ajustement ; ceci est notoirement injuste puisque ce sont deux aspects de la vie des sociétés qui contribuent largement à leur bonheur : De plus les discours concernant ces deux aspects sont parfaitement compris par les citoyens, (contrairement au donnés financières, économiques ou stratégiques) et ils constituent de fait des éléments d’échange privilégiés avec les populations. C’est donc une erreur de marginaliser c’est deux aspects dans les débats politiques tant ils contribuent, à la vie sociale, à l’enrichissement intellectuel et morale des sociétés, et bien évidemment à leur bonheur de vivre. L’environnement que nous observons aujourd’hui est le résultat d’un arbitrage constant entre intérêts particuliers (qui puisent dans les milieux et confondent milieux et ressources inépuisables) et intérêt général qui doit se traduire en terme de pérennité des ressources comme l’eau, en tant que bien commun, pérennité de la biodiversité, des paysages et des aménités correspondantes qui contribuent à la qualité de la vie. Ainsi, les dépenses fiscales défavorables à l'environnement atteignent 2,3 milliards d'euros soit 10 fois plus que celles qui y sont favorables. L’équilibre est aujourd’hui par trop déplacé vers les intérêts particuliers et il est temps de rééquilibrer les choses. L’énergie : un aspect particulièrement mis en avant dans le projet de François Hollande. Il est essentiel de débattre autour de la politique énergétique de la France. En effet le danger reconnu de la prolifération nucléaire comme des sources d’énergie considérées à tort comme nouvelles : gaz de schiste ou biocarburants doivent obligatoirement nous amener à effectuer des choix nouveaux, à rechercher des pistes nouvelles concernant la stratégie énergétique de la France. Bon nombres de propositions formulées par le PS sont donc tout à fait intéressantes, et notamment celle de ne pas privatiser du tout l’industrie nucléaire. De plus, pour qu’aucune piste ne soit marginalisée, Il faut absolument ajouter l'énergie aux compétences du Ministère de l'environnement, surtout si l’on retient comme enjeu majeur le changement climatique. Les autres facettes de l’environnement apparaissent peu dans les propos de François Hollande L’environnement dépasse, et de loin, les seuls politiques énergétiques, qui pour ainsi dire impactent sans doute assez peu le citoyen, dans sa vie quotidienne, si ce n’est via le prix des carburants ou de l’électricité. Par contre d’autres politiques, la gestion de l’eau, de la foret, la gestion de l’espace, les paysages, la biodiversité, les risques naturels, constituent leurs cadre de vie quotidien, et doivent faire l’objet d’une attention particulière ; Elles doivent apparaître dans les discours des élus car elles sont compréhensibles par tous, et constituent une porte d’entrée privilégiée pour mobiliser les citoyens ; il s’agit de leur cadre de vie et des conditions de leur bonheur. L’environnement est aussi une source évidente de développement, il est utile de rappeler l’importance pour le développement économique de notre pays, de la forêt de l’agriculture et bien évidemment de l’eau. L’eau est ainsi un bien vital, une matière première non recyclable et un moteur de croissance. Elle mérite de fait une attention toute particulière non suffisamment prise en compte par la dernière loi sur l’eau ni par le Grenelle. Les propositions déjà formulées par le groupe eau du PS méritent de fait une prise en compte importante ce qui n’est pas le cas aujourd’hui . Environnement et aménagement du territoire Il faut dépasser dans la politique dite environnementale, le cap du seul enjeu écologique et au-delà des actions de préservation, intégrer dans la gestion de l’environnement les politiques d’enseignement, de recherche, d’aménagement du territoire et de développement. Il manque cruellement dans les débats qui se sont installé en matière environnementale depuis plusieurs années, des notions forte notamment liées à l’aménagement du territoire. L’environnement dans lequel nous vivons est évidement le résultat des autres politiques engagées. L’exemple de l’eau en est un élément frappant, et les débats qui se déroulent actuellement en Bretagne autour des algues verte en sont un symptôme évident. L’environnement est le résultat des politiques agricoles forestières industrielles d’urbanisation. Il est illusoire de vouloir obtenir un résultat significatif en matière de qualité d’environnement, de biodiversité, en se contentant, avec des crédits limités de réduire les impacts les plus visibles liés aux activités humaines. C’est à tous les niveaux des activités humaines que doit être pris en compte ce lien étroit entre aménagement du territoire, et protection de l’environnement. Il est par exemple essentiel que l’agriculture intègre dans ses pratiques et surtout dans ses coûts de production, la dépollution obligatoire des eaux et des sols , conséquence obligatoire des pratiques liées à cette activité, Les intrants , les traitements et l’irrigation sont nécessaires aux cultures , mais la dépollution qui s’impose ensuite, a un cout qui doit être intégré dans les débats sur le développement de cette activité économique. On ne peut pas se contenter de privatiser les bénéfices et de socialiser les pertes, induite à cours moyens ou long termes. Deux aspects doivent prévaloir lorsque que l’on parle d’environnement dans le cadre des activités humaines : 1. La limitation des risques : C’est tout le problème de la prise en compte dans les décisions d’aménagement du territoire des risques naturels : risque d’incendie, risque sanitaire, risque inondation. On ne fait depuis des décennies qu’aggraver la situation au bénéfice théorique de la rentabilité et surtout sans prendre en compte l’externalisation systématique des couts. Des progrès énorme sont à faire en matière de risque, avec une priorité : apprendre à vivre avec les risques naturels. 2. La protection et la valorisation de ce milieu naturel. L’essentiel n’est pas tant de poursuivre le plan ours ou le plan saumon mais de s’assurer que chaque activité restera compatible avec un environnement propre et accueillant pour les espèces animales et végétales. Ainsi donc une politique raisonnable en matière d’environnement visera à intégrer cette dimension dans toutes les politiques industrielles, agricoles, urbanistiques. Il faudra ainsi repenser les collaborations et la répartition des compétences entre l’état et les collectivités territoriales de tous niveaux pour intervenir plus efficacement sur le lien environnement aménagement du territoire. La recherche et la technique constitueront évidement un apport considérable pour concilier activités humaines et environnement et l’innovation en la matière doit prévaloir ; elle sera d’ailleurs source de création de richesse il faudra par exemple redévelopper la recherche dans des domaines aujourd’hui abandonnées comme la zoologie ou l’écologie. Il est indispensable de mettre en place des observatoires nationaux et des observatoires par bassin versant et surtout développer une meilleure coordination entre les chercheurs et les services de l'Etat. La mobilisation sociale autour de la qualité de l’environnement devra également être engagée avec notamment le maintien ou la revitalisation d’organismes à très haute valeurs en réputation comme le musée Homme d’Histoire Naturel, aujourd’hui tombé en désuétude. En conclusion : Il semble peu enthousiasmant d’entendre parler comme projet politique de « retricoter » le Grenelle tant les lobbies l’ont réduit à une portion congrue, diminuant de fait l’intérêt évident de la concertation initialement prévue. Il sera certes nécessaire d’en valoriser certain éléments issus des débats mais il faudra surtout en plus revoir des aspects essentiels comme par exemple le lien avec l’agriculture intensive, donner une cohérence à l’ensemble du projet , montrer que la dimension environnementale est présente dans toutes les réflexions du PS. Il faut faire de l'écologie un ministère aussi important que tous les autres ministères régalien. Le placer au niveau de celui de la défense ou de l'intérieur. Le budget de l'environnement doit à minimum atteindre 1% du budget de l'Etat au lieu de 0,3% aujourd'hui. Pour cela il faut une loi de programmation avec une augmentation de 15% par an sur 5 ans.