3.4) Quel type de chirurgie antireflux proposer - Chirurgie
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3.4) Quel type de chirurgie antireflux proposer - Chirurgie
CONDUITE À TENIR DEVANT UN ENDOBRACHYOESOPHAGE PLACE DE LA CHIRURGIE ANTIREFLUX (2) 3.4) Quel type de chirurgie antireflux proposer ? Les patients porteurs d'EBO ont habituellement un RGO sévère et la chirurgie offre les avantages potentiels de restaurer la pression du sphincter oesophagien inférieur, et de corriger le RGO à la fois acide et alcalin. Il est difficile à la lecture de la littérature de recommander un type particulier de montage antireflux. Il est généralement admis que la fundoplicature totale de Nissen et/ou la fundoplicature postérieure à 270° de Toupet, offrent un taux de succès de l'ordre de 90 % (25,26) L'introduction de la laparoscopie est déjà suffisamment ancienne pour que la courbe d'apprentissage soit dépassée. Même si quelques critiques liées au taux plus élevé de dysphagie post opératoire précoce, rapporté dans les premières études, ont pu être exprimées (27) il est maintenant admis que la pratique coelioscopique autorise un montage antireflux d'excellente qualité. (28, 29, 30) Quelques séries rapportent l'expérience d'une destruction locale de la muqueuse métaplasique ou dysplasique par destruction thermique (laser ND : YAG ou coagulation argon) ou photochimique (thérapie photodynamique). Lorsqu'est supprimé l'exposition acide (par traitement médical puissant ou chirurgical), on a pu constater une restauration de l'épithélium malpighien. . Le devenir à long terme reste cependant mal connu. Il existe un risque de méconnaissance des résidus glandulaires dans le chorion qui, recouvert par le nouvel épithélium malpighien, exposerait au risque de dégénérescence ultérieure. Salo et al ont a rapporté l'observation de 17 patients présentant des lésions non dysplasiques et opérés par montage antireflux avec contrôle en pHmétrie ; 3 mois après l'intervention, 11 d'entre eux ont été traités par laser avec un recul moyen de 26 mois. 9 régressions des lésions, avec régénération de l'épithélium malpighien ont été constatées (31). Dans notre série, un patient a bénéficié d'un traitement chirurgical antireflux 3 jours après une coagulation par Argon de la muqueuse dysplasique. Le groupe de Peracchia a débuté en 1998 une étude qui compare, après destruction par Argon, le traitement médical et la chirurgie antireflux. Les résultats tardifs ne sont pas encore connus (32). Actuellement, la meilleure séquence reste à déterminer : vaut il mieux réaliser la destruction avant ou après chirurgie, et après quelle distance de l'intervention ? Des protocoles d'étude sont en cours. Certains auteurs ont proposé la réalisation d'une diversion duodénale totale qui est probablement la méthode la plus efficace pour supprimer toute agressivité du RGO. Fekete et al ont rapporté une série de 50 cas avec un recul de 8 ans, sans aucune aggravation des lésions histologiques (16). Csendes et al ont récemment rapporté une série de 37 cas avec un taux de régression des lésions, de 91 % en cas de segment court d'EBO, de 63 % pour des EBO de 30 à 100 mm et de 33 % pour des lésions ≥100 mm (33). Dans notre pratique, en raison des risques de gastroplégie post opératoire et de dumping syndrome (10 à 30 %) liés à la diversion duodénale totale, nous réservons cette intervention aux lésions très étendues en hauteur, et/ou très évolutives dans le temps, en cas de cardia non abaissable (brachyoesophage), ou en cas d'échec d'un procédé de fundoplicature, et enfin en cas de reflux alcalin duodéno-gastrique prouvé. 4. CONCLUSIONS Un traitement chirurgical antireflux peut empêcher un EBO d'évoluer vers la métaplasie intestinale, il peut permettre une stabilisation des lésions voire une régression des lésions dans un nombre appréciable de cas. Il peut prévenir dans la majorité des cas, la dégénérescence vers l'adénocarcinome. Dans tous les cas, une surveillance régulière prolongée endoscopique et pHmétrique s'impose. L'éradication de la muqueuse métaplasique par destruction locale endoscopique, associée à la chirurgie, apparaît adaptée. Elle doit cependant être évaluée dans le cadre d'études prospectives. Toutefois, malgré l'engouement suscité par ces nouvelles techniques endoscopiques, la prudence doit être la règle avant de diffuser ces méthodes et ce n'est que dans plusieurs années que l'on pourra confirmer l'efficacité de cette association dans la prévention de la dysplasie, donc de l'adénocarcinome. En revanche, en présence d'une dysplasie de haut grade certaine (biopsies répétées) la chirurgie antireflux (même associée à une destruction endoscopique locale) n'est plus appropriée et c'est la résection soit par mucosectomie endoscopique, soit par oesophagectomie,qui constitue le meilleur traitement (34). BIBLIOGRAPHIE 1) BAULIEUX J, MABRUT JY, DUCERF C, et coll Endobrachyoesophage et chirurgie antireflux. Etude d'une série de 26 patients Chirurgie, 1999, 124 : 398-405 2) STEIN HJ, BARLOW AP, DE MEESTER TR, HINDER RA Complications of gastroesophageal reflux disease. Role of the lower oesophageal sphincter, oesophageal acide exposure and duodenogastric reflux. Ann. Surg., 1992, 216 : 35-41. 3) STEIN JH, HOEFT S, DE MEESTER TR Functional foregut abnormalties in Barrett's esophagus. J. Thorac. Cardiovasc. Surg., 1993, 105 : 107-111. 4) BECCHI P, PUCCIANI F, BALDINI F et al Long-term ambulatoring enterogastric reflux monitoring. Validation of a new fiberoptic technique. Dig. Dis. 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