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Mini-revue Facteurs prédictifs de réponse à la chirurgie anti-reflux Ronan Thibault, Jean-Paul Galmiche Service d’Hépato-gastroentérologie et d’Assistance Nutritionnelle, Institut des Maladies de l’Appareil digestif, CHU Hôtel-Dieu, 1 place Alexis Ricordeau, 44093 Nantes Cedex 01 <[email protected]> Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. La moindre morbidité de la chirurgie cœlioscopique a conduit depuis 15 ans à l’augmentation des indications de la chirurgie anti-reflux. Les séries initiales des centres experts ont suggéré que la chirurgie anti-reflux par voie cœlioscopique permettait un soulagement symptomatique prolongé en dehors de toute prise d’antisécrétoires. Pourtant des études plus récentes montrent que, en dépit de leur satisfaction, un grand nombre de patients continue à consommer des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) plusieurs années après la chirurgie. Des données récentes issues d’analyses multivariées indiquent que les principaux facteurs prédictifs de réussite de la chirurgie sont l’exposition acide pathologique, la dépendance aux IPP et la présence de symptômes typiques et anciens de reflux gastro-œsophagien (RGO). La réussite de la chirurgie anti-reflux est donc fortement dépendante de la mise en évidence de caractéristiques cliniques typiques orientant vers le diagnostic de RGO et la pHmétrie œsophagienne des 24 heures apparaît comme un examen indispensable avant d’envisager une chirurgie anti-reflux. La présence d’antécédents psychiatriques est associée à un échec de la chirurgie. Dans la pratique chirurgicale générale, l’expérience du chirurgien et le sexe masculin apparaissent également comme facteurs associés à la réussite de la chirurgie. L’absence d’œsophagite ulcéreuse pourrait aussi être associée à de moins bons résultats chirurgicaux, mais les données sont contradictoires. En revanche, l’ensemble des études uni- et multivariées montrent que, la présence de symptômes dyspeptiques, de troubles fonctionnels intestinaux, d’un surpoids ou d’une obésité, d’un endobrachyœsophage, de troubles moteurs œsophagiens associés au RGO et la pression du sphincter inférieur de l’œsophage n’influencent pas significativement la réponse au traitement chirurgical. Le devenir postopératoire demande à être mieux connu dans la pratique chirurgicale générale. doi: 10.1684/hpg.2006.0013 Mots clés : reflux gastro-œsophagien, chirurgie antireflux, facteurs prédictifs M Tirés à part : R. Thibault ême s’il n’est pas clairement établi que les résultats à long terme de la chirurgie anti-reflux par voie cœlioscopique soient identiques à ceux de la chirurgie ouverte [1], la voie cœlioscopique est souvent préférée du fait de sa moindre morbidité périopératoire et de la durée moyenne de séjour plus courte qu’elle nécessite. Les premières études, menées dans les centres de référence universitaires, ont Hépato-Gastro, vol. 13, n°6, novembre-décembre 2006 459 Mini-revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. montré que la chirurgie anti-reflux par voie cœlioscopique permettait un soulagement symptomatique à long terme et qu’elle semblait représenter une alternative à la prise des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) au long cours [2]. Cependant, des études récentes ont montré que les résultats de la chirurgie cœlioscopique n’étaient pas optimaux chez tous les patients, et notamment dans la pratique chirurgicale générale [3, 4]. En dépit de leur satisfaction envers la chirurgie, 30 à 60 % des patients poursuivent les IPP plusieurs années après la chirurgie [3-6]. L’objectif de cette revue est d’exposer les études, principalement rétrospectives, uni- et multivariées, qui ont cherché à mettre en évidence les éléments préopératoires (démographiques, cliniques, endoscopiques et fonctionnels), associés au succès (ou à l’échec) de la chirurgie anti-reflux par voie cœlioscopique. Pour plus de clarté, la méthodologie et les résultats des cinq analyses multivariées sont rapportées dans les tableaux 1 et 2, respectivement. Critères cliniques Présentation clinique du RGO La seule étude montrant que l’âge est un critère prédictif indépendant de réussite de la chirurgie antireflux est l’analyse multivariée de Jackson et al [8] (tableaux 1 et 2). Aucune étude univariée n’a confirmé ce résultat [11]. Néanmoins, une étude multicentrique française, ayant inclus 2 684 patients a montré que, en dépit d’une réponse chirurgicale identique, le taux de conversion, la morbidité périopératoire et la durée de séjour hospitalier étaient supérieurs chez les patients de plus de 75 ans [12]. Le sexe pourrait aussi influencer les résultats de la chirurgie. L’analyse multivariée que nous avons réalisée dans la pratique chirurgicale générale met en évidence que le sexe masculin est indépendamment associé à une meilleure qualité de vie (QDV) postopératoire [4]. Dans une autre analyse multivariée [9], l’influence du sexe sur la réussite du traitement chirurgical est également soulignée, mais la nature exacte du lien entre sexe et devenir postopératoire n’est pas claire. Enfin, une étude multicentrique européenne prospective a suggéré que les patients de sexe masculin rapportaient une meilleure QDV postopératoire que les patients de sexe féminin [13]. Dans les analyses multivariées, la présence de symptômes typiques [7, 8] ou anciens [4] de RGO est clairement associée à la réussite de la chirurgie. Il est également bien établi que la dépendance au traitement médical par les IPP est associée à de meilleurs résultats de la chirurgie anti-reflux. Cela est bien démontré par trois analyses multivariées (tableaux 1 et 2) [7, 8, 10]. Récemment une étude prospective non contrôlée et non randomisée a également montré que le soulagement symptomatique et la QDV postopératoires étaient inférieurs chez des patients initialement résistants à l’oméprazole [14]. Il est à noter qu’une étude a retrouvé des résultats similaires de la chirurgie chez les patients IPP-dépendants ou IPP-résistants [15]. Autres critères cliniques Certaines études suggèrent une moindre efficacité de la chirurgie chez les patients ayant des symptômes dyspeptiques [16]. Une étude prospective a montré Tableau 1. Méthodologie des cinq analyses multivariées recherchant les facteurs prédictifs de réponse à la chirurgie anti-reflux. Etudes Recrutement Effectif (n) Critères d’inclusion pHmétriques Modalités de chirurgie Critères de jugement Suivi (mois) Taux de réussite de la chirurgie (%) Symptômes (questionnaire standardisé) Score symptomatique (Visick et GERD-HRQL) Symptômes (questionnaire standardisé) Symptômes de reflux et/ou dysphagie réfractaire et/ou effets indésirables QDV (REFLUX-QUAL) 15 87 % 15 91 % 9 60 % 71 90 % 43 58 % Campos et al, 1999 [7] Centre de référence 199 Non Standardisée, 2 chirurgiens Jackson et al, 2001 [8] Khajanchee et al, 2004 [9] Centre de référence Centre de référence 81 Non 223 Non Standardisée, 2 chirurgiens Standardisée, 2 chirurgiens Power et al, 2004 [10] Centre de référence 131 Non Standardisée, 1 chirurgien Thibault et al, 2006 [4] Pratique générale 121 IC ≥ 50 % PAS ≥ 95 % Non standardisée, 33 chirurgiens, 16 centres IC : indice de concordance ; PAS : probabilité d’association symptomatique ; QDV : qualité de vie. 460 Hépato-Gastro, vol. 13, n°6, novembre-décembre 2006 Tableau 2. Résultats des analyses multivariées identifiant les facteurs prédictifs de bonne réponse à la chirurgie anti-reflux. Etudes Campos et al, J Gastrointest Surg 1999 [7] Jackson et al, Am J Surg 2001 [8] Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Khajanchee et al, Am J Surg 2004 [9] Power et al, Am J Surg 2004 [10] Thibault et al, Aliment Pharmacol Ther 2006 [4] Facteurs prédictifs de bonne réponse à la chirurgie pHmétrie pathologique Symptômes typiques IPP-dépendance IPP-dépendance Symptômes typiques Âge < 50 ans EAO pathologique Sexe (masculin?) œsophagite > grade 2 Absence d’IPP-résistance Absence de hernie hiatale >3 cm Absence d’EAO pathologique diurne Absence d’antécédents psychiatriques Sexe masculin EAO pathologique Ancienneté symptômes ≥ 4 ans Expérience chirurgicale Odds ratio [IC 95 %] 5,4 [1,9-15,3] 5,1 [1,9-13,6] 3,3 [1,3-8,7] 6,5 [4,4-15,2] 4,3 [3,1-10,6] 2,4 [1,6-5,9] 9,02 [1,5-55,5] 3,79 [1,2-12,0] 1,6 [1,1-2,3] ? ? ? ? 4,65 [2,0-10,7] 3,19 [1,0-9,9] 2,51 [1,1-5,8] 3,17 [1,3-8,0] Valeur de P < 0,001 < 0,001 0,02 < 0,001 0,01 0,03 < 0,05 < 0,05 < 0,05 0,015 0,003 0,04 0,001 < 0,001 0,04 0,03 0,01 IC 95 % : intervalle de confiance à 95 % ; EAO : exposition acide œsophagienne ; IPP : inhibiteurs de la pompe à protons. que, un an après la chirurgie, les malades ayant une aérophagie préopératoire avaient une QDV inférieure et décrivaient plus de symptômes postopératoires que ceux qui n’avaient pas d’aérophagie [17]. Cependant, pour certains auteurs, la mise en évidence de l’absence de soulagement des symptômes dyspeptiques après la chirurgie ne semble pas altérer la QDV postopératoire [13,18]. Deux études rétrospectives ont voulu déterminer si l’existence de troubles fonctionnels intestinaux (TFI) pouvait modifier les résultats opératoires, mais leurs résultats sont contradictoires [19, 20]. D’une part, la récidive symptomatique et les effets indésirables de la chirurgie pourraient être plus fréquents en cas de TFI (53 % versus 23 %, p = 0,01) [19]. D’autre part, la seconde étude montrait que l’amélioration du score symptomatique de RGO était identique après la chirurgie chez les patients avec et sans TFI [20]. En revanche, il est maintenant fortement suggéré que la présence d’un syndrome anxiodépressif ou psychotique est associée à de moins bons résultats de la chirurgie, en termes de soulagement symptomatique (tableau 2) [10] ou de QDV [21]. En particulier, une étude prospective randomisée révélait l’impact bénéfique de la prise en charge préopératoire des troubles psychologiques sur la QDV postopératoire [21]. Le fait que l’obésité ne modifie pas le devenir postopératoire est montré par deux analyses multivariées [7, 9] et plusieurs études univariées récentes [22]. Cependant, une seule étude rétrospective indique après trois ans de suivi, que les patients obèses opérés ont une récidive symptomatique (31 %) supérieure à celle des sujets en surpoids (8 %) ou ayant un IMC normal (4,5 %) (p < 0,001) [23]. Critères endoscopiques Ont été étudiées l’absence ou la présence d’une œsophagite ulcéreuse, d’un endobrachyœsophage (EBO) ou d’une hernie hiatale. Les travaux qui ont étudié si l’absence ou la présence d’une œsophagite ulcéreuse était associée à l’échec ou la réussite de la chirurgie apportent des résultats contradictoires. Une seule analyse multivariée a identifié la présence d’une œsophagite ulcéreuse de bas grade comme facteur prédictif de l’échec de la chirurgie (tableau 2) [9]. Dans une étude de pratique chirurgicale générale française [4] (tableau 1), les résultats à long terme de la chirurgie anti-reflux tendaient à être moins bons chez les malades sans œsophagite, que ce soit en terme de QDV, de soulagement symptomatique ou de consommation médicamenteuse (32 % versus 10 %, p = 0,005). Lors de l’analyse multivariée, la présence d’une œsophagite ulcéreuse n’était pas prédictive du score de QDV postopératoire. Néanmoins, les études univariées, menées dans des centres universitaires de référence, concluent, après un suivi de 12 à 60 mois que le soulagement symptomatique [24, 25], la satisfaction globale [25], le bien-être [24] ou la QDV postopératoires [26] sont identiques entre les malades avec et sans œsophagite. Cependant, ces études indiquaient que le taux de soulagement de symptômes atypiques (dysphagie et douleurs thoraciques), était significativement meilleur dans le groupe « œsophagite » [24]. Il résulte de ces différentes études que l’absence d’œsophagite ulcéreuse pourrait être un facteur de moins bonne réponse à la chirurgie. Hépato-Gastro, vol. 13, n°6, novembre-décembre 2006 461 Mini-revue Plusieurs études univariées indiquent que la présence d’un EBO n’influence pas le devenir postopératoire à long terme, que ce soit en termes de symptômes postopératoires [25] ou de QDV [27]. De même, aucune analyse multivariée n’identifie la présence d’un EBO comme facteur prédictif d’échec ou de réussite de la chirurgie anti-reflux [7, 8, 10] (tableau 2). Enfin, une seule étude multivariée a identifié la présence d’une hernie hiatale de plus de 3 cm de hauteur comme prédictive de l’échec de la chirurgie [10]. Critères pHmétriques Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. L’exposition acide œsophagienne pathologique préopératoire apparaît comme facteur prédictif de réussite de la chirurgie anti-reflux dans 4 des 5 analyses multivariées publiées [4, 7, 9, 10]. Néanmoins, les circonstances de survenue des reflux acides, lors de la pHmétrie œsophagienne des 24 heures, pourraient également influencer la réponse à la chirurgie. Dans une analyse multivariée [10], c’est l’exposition acide œsophagienne pathologique diurne qui était identifiée comme facteur prédictif indépendant d’échec de la chirurgie. De même, l’étude de Winslow et al [28] montrait que les malades ayant un RGO diurne rapportaient à moyen terme plus de symptômes et plus d’effets indésirables et étaient moins satisfaits que les malades ayant un RGO nocturne ou mixte. A l’inverse, il est démontré que la normalisation de la pHmétrie œsophagienne pouvait être obtenue de manière équivalente, quel que soit le caractère diurne, nocturne ou mixte du RGO [29]. Il est également à noter que, dans notre expérience [4], les patients qui avaient un indice de concordance symptômes-reflux supérieur ou égal à 75 % rapportaient plus fréquemment une bonne/excellente QDV postopératoire que les patients qui avaient un indice de concordance compris entre 50 % et 75 %. Cette relation n’était pas retrouvée lors de l’analyse multivariée (tableau 2). TMONS. Dans chacun des deux groupes, la procédure chirurgicale, fundoplicature totale (Nissen) ou partielle (Toupet) était attribuée par tirage au sort. Quatre mois après la chirurgie, la motricité œsophagienne était inchangée chez 85 % des patients. La normalisation de l’exposition acide œsophagienne et le soulagement symptomatique n’étaient pas corrélés à une diminution des TMONS. Le taux de dysphagie postopératoire n’était pas dépendant de l’existence de TMONS avant la chirurgie, mais du type de chirurgie effectuée (supérieur si fundoplicature totale). Aucune analyse multivariée n’a identifié la pression du sphincter inférieur de l’œsophage (SIO) comme prédictive des résultats de la chirurgie (tableaux 1 et 2). En revanche, une étude rétrospective a montré que les patients qui avaient une pression du SIO normale ou augmentée avant la chirurgie avaient un risque plus élevé de développer une dysphagie par rapport aux patients qui avaient une hypotonie du SIO [32]. Expérience chirurgicale Dans la pratique chirurgicale générale, deux études suggèrent le rôle prépondérant de l’expérience du chirurgien dans la réussite du traitement chirurgical [4,33], Dans notre analyse multivariée [4], nous avons montré que le fait que les patients aient été opérés dans un centre effectuant au moins 30 procédures anti-reflux par an était indépendamment associé à une bonne/ excellente QDV postopératoire (tableaux 1 et 2). Une étude monocentrique de pratique générale a également montré que le taux de dysphagie postopératoire nécessitant un traitement complémentaire était supérieur chez les patients opérés en phase d’apprentissage de la chirurgie cœlioscopique [33]. Les résultats semblent différents dans les centres de référence, où une étude a montré que le devenir postopératoire à 2 ans en termes de qualité de vie, contrôle symptomatique et consommation médicamenteuse, n’était pas différent chez les malades opérés en début d’expérience [34]. Critères manométriques La nécessité d’éliminer le diagnostic d’achalasie par une manométrie œsophagienne, avant la réalisation d’une chirurgie anti-reflux, justifie la réalisation de cet examen. En revanche, plusieurs études ont montré que l’existence de troubles moteurs œsophagiens non spécifiques (TMONS) ne modifiait pas les résultats à court ou moyen terme de la chirurgie [30, 31] et notamment en termes de qualité de vie [31]. Dans l’étude prospective et randomisée de Fibbe et al [30], 200 patients porteurs d’un RGO ont été divisés en deux groupes selon la présence (n = 100) ou non (n = 100) de 462 Conclusion L’identification de facteurs prédictifs de réponse à la chirurgie anti-reflux confirme que la chirurgie antireflux ne peut s’envisager que chez des patients correctement sélectionnés (tableau 3). Les meilleurs candidats à la chirurgie anti-reflux sont les patients qui ont des caractéristiques cliniques typiques de RGO, et dont le diagnostic a été confirmé par une pHmétrie œsophagienne des 24 heures préopératoire. La pHmétrie œsophagienne des 24 heures apparaît donc comme un examen essentiel dans le bilan préopératoire en vue Hépato-Gastro, vol. 13, n°6, novembre-décembre 2006 Tableau 3. Principaux paramètres cliniques, endoscopiques, pHmétriques et manométriques associés à la réponse à la chirurgie anti-reflux. Facteurs prédictifs de réussite Symptômes typiques et anciens (≥ 4 ans ?) Dépendance aux IPP Exposition acide œsophagienne pathologique Expérience chirurgicale Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Facteurs prédictifs d’échec Symptômes atypiques Sexe féminin Troubles psychiatriques Résistance aux IPP Exposition acide œsophagienne normale Facteurs susceptibles d’altérer la réponse à la chirurgie Troubles fonctionnels intestinaux ± dyspepsie Mauvaise concordance symptômes-reflux lors de la pHmétrie œsophagienne Hernie hiatale >3 cm de hauteur Absence d’œsophagite ulcéreuse Facteurs ne modifiant pas la réponse à la chirurgie anti-reflux Obésité Endobrachyœsophage Troubles moteurs œsophagiens non spécifiques Tonus du SIO d’une chirurgie anti-reflux. Dans la pratique chirurgicale générale, l’expérience du chirurgien est un critère majeur de réussite de la chirurgie. En revanche, les indications opératoires devront être plus prudentes en cas de symptômes atypiques, d’IPP-résistance ou si la pHmétrie œsophagienne met en évidence un œsophage acido-sensible. La chirurgie anti-reflux semble contre-indiquée en cas de troubles psychiatriques manifestes. Les facteurs prédictifs de réponse à la chirurgie nécessitent d’être mieux évalués dans la pratique chirurgicale générale. En résumé • Malgré son utilisation très répandue, les résultats à long terme de la chirurgie anti-reflux par voie cœlioscopique ne sont pas optimaux chez tous les patients. • Des études indiquent que 30 à 60 % des patients opérés continuent le traitement par IPP entre 3 à 10 ans après la chirurgie. • Les analyses multivariées ont permis d’identifier clairement que la réponse à la chirurgie était meilleure chez les patients ayant des caractéristiques cliniques typiques, une IPP-dépendance et une exposition acide œsophagienne pathologique. • Le sexe féminin et les troubles psychiatriques semblent associés à un échec plus fréquent de la chirurgie. La présence d’une hernie hiatale de plus de 3 cm de hauteur ou l’absence d’œsophagite ulcéreuse pourraient aussi influencer négativement la réponse chirurgicale. • Dans la pratique générale, l’expérience chirurgicale est un facteur indépendant de réussite à long terme de la chirurgie. • La présence ou l’absence d’un surpoids ou d’une obésité, d’un endobrachyœsophage, de troubles moteurs œsophagiens non spécifiques ou d’une hypotonie du SIO ne semblent pas influencer le devenir postopératoire. • La sélection des patients en vue de la chirurgie anti-reflux doit prendre en compte ces différents facteurs prédictifs. La pHmétrie œsophagienne de 24 heures apparaît comme un examen essentiel pour sélectionner les patients en vue de la chirurgie. 5. Spechler SJ, Lee E, Ahnen D, Goyal RK, Hirano I, Ramirez F, et al. Long-term outcome of medical and surgical therapies for gastroesophageal reflux disease. Follow-up of a randomised controlled trial. JAMA 2001 ; 285 : 2331-8. 6. Madan A, Minocha A. 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