L`ascenseur spatial : est
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L`ascenseur spatial : est
L’ascenseur spatial : est-il réalisable ? Un ascenseur spatial pour remplacer la navette http://www.lepoint.fr/actu-science/un-ascenseur-spatial-pour-remplacer-la-navette01-03-2011-1301008_59.php Ascenseur spatial : C'est pour bientôt ! (… ??) http://www.besoindesavoir.com/article/576775/ascenseur-spatial-est-pour-bientot L’ascenseur spatial est-il réalisable ? http://www.traqueur-stellaire.net/2010/12/ascenseur-spatial-faisabilite/ L’ascenseur a du mal à prendre son envol ! http://www.rue89.com/2009/02/05/lascenseur-spatial-a-du-mal-a-prendre-son-envol Calcul des caractéristiques du câble http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Ascenseur_spatial Page Web permettant le calcul automatique des caractéristiques du câble http://sboisse.free.fr/technique/calcule-tour-orbitale.php Un ascenseur spatial http://icietmaintenant.fr/SMF/index.php?topic=5530.0 L'ascenseur spatial, un rêve qui pourrait devenir réalité http://www.rtflash.fr/l-ascenseur-spatial-reve-qui-pourrait-devenir-realite/article Un ascenseur spatial pour remplacer la navette http://www.lepoint.fr/actu-science/un-ascenseur-spatial-pour-remplacer-la-navette01-03-2011-1301008_59.php Le Point.fr - Publié le 01/03/2011 à 15:15 - Modifié le 01/03/2011 à 15:16 Un monte-charge qui s'élèverait à 35 000 kilomètres : ce projet vieux d'un siècle pourrait aboutir dans 10 à 20 ans. C'est une idée ancienne qui refait surface : l'ascenseur spatial. N'y voyez pas une blague d'ingénieur voulant se payer la tête d'un journaliste, mais une idée sérieusement étudiée par la Nasa et par plusieurs instituts de recherche, notamment aux États-Unis et au Japon. Imaginez un monte-charge s'élevant le long d'un câble de 35 000 kilomètres jusqu'à une plate-forme spatiale placée en orbite géostationnaire. Et pour tendre ce câble, un contrepoids fixé, lui, à 100 000 kilomètres du sol. N'oublions pas qu'en tournant, la Terre crée ce qu'on appelle la force centrifuge. Le câble se tend alors comme les lanières d'une fronde en rotation. Cette idée naît en 1895 dans l'esprit génial du pionnier russe des vols spatiaux, Konstantin Tsiokovsky. Lors d'une visite à la tour Eiffel, il imagine une tour géante reliée à des châteaux célestes par un chemin de fer. Mais, à l'époque, le projet était irréalisable, aussi tomba-t-il dans l'oubli jusqu'en 1979, quand l'écrivain de science-fiction Arthur C. Clarke s'en empara dans son ouvrage Les fontaines du paradis. Depuis, plusieurs scientifique travaillent sur la question. Câble et propulsion de la cabine En août prochain, l'ISEC (International Space Elevator Consortium) convie toutes les équipes travaillant à cette idée à Washington pour faire un point. On y parlera beaucoup de la conception du câble qui doit allier une immense solidité à un poids plume. Désormais, il semble que ce gigantesque défi pourrait être relevé par les fameux nanotubes en carbone. William Flew, un spécialiste des matériaux au King's College de Londres, affirme que de récents progrès permettent enfin d'envisager la fabrication d'un câble suffisamment solide pour résister à la tension immense, aux vents et aux orages. Soit une résistance d'au moins 180 fois celle de l'acier, selon Yoshio Aokki, professeur d'ingénierie et directeur de la Japan Space Elevator Association. Reste à inventer le rouet capable de filer ces nanotubes. Une équipe de l'université de Cambridge vient d'annoncer la fabrication de premières mini-fibres. Un premier pas. La propulsion de la cabine, de même que son freinage lors de la descente, est le deuxième gros problème à résoudre. Les Américains imaginent de braquer des rayons laser depuis le sol sur le véhicule ascensionnel pour l'approvisionner en énergie. Les Japonais, eux, réfléchissent à un procédé copié sur la propulsion magnétique de leur train. "Les nanotubes de carbone étant de bons conducteurs d'électricité, nous envisageons la présence d'un second câble qui fournirait l'énergie nécessaire tout au long du trajet", poursuit Aokki. D'autres projets envisagent d'utiliser l'énergie solaire, même nucléaire. Quoi qu'il en soit, les ingénieurs ont calculé qu'un tel monte-charge nécessitera cent fois moins d'énergie qu'un tir de fusée. L'ascension sera aussi plus lente, elle prendra entre quatre et cinq jours. Ascenseur spatial : C'est pour bientôt ! http://www.besoindesavoir.com/article/576775/ascenseur-spatial-est-pour-bientot Longtemps considéré comme la science-fiction, le Space Elevator sera techniquement à la portée de l'Humanité dans un avenir plus proche que nous ne le pensions! Certains scientifiques évoquent en effet l’échéance de 2025. L'idée d'un ascenseur spatial n'est pas nouvelle : depuis le XIXème Siècle, les romans de SF avaient imaginé ce projet démentiel! Dans "Les Fontaines du Paradis", Arthur C. Clarke décrivait la construction d'un ascenseur spatial: une structure géante s'élevant du sol, reliée à un satellite en orbite géostationnaire ,et utilisée pour soulever des charges utiles en orbite sans avoir à utiliser de fusées. Un ascenseur spatial est une structure linéaire (composée de câbles) conçue pour le transport de matériel et d'individus depuis la surface d'un corps céleste (en l'occurrence, la Terre) jusque dans l'espace (terminus envisageable : la Lune ou un satellite géostationnaire artificiel). "Même si les défis à relever pour construire un ascenseur spatial sont immenses, il n'y a aucune raison physique ou économique qui empêcherait notre génération de voir la construction d'une telle superstructure " explique Bradley Edwards,de l'Université de Berkeley. Grace aux nanotechnologies Le plus gros problème réside dans le fait que personne - jusqu'à maintenant - n'a été en mesure de fabriquer de longs câbles solides ET ultra-légers. À la suite des progrès des nanotechnologies, des câbles légers mais ultra solides offrent les possibilités matérielles et techniques pour atteindre la Lune. Le matériau nécessaire ? Du carbone structuré sous la forme de nanotubes ; or nous savons que cette technologie évolue très rapidement... "La fabrication de nanotubes de carbone est passée depuis quelques années de la phase expérimentale à une production quasi industrielle; de véritables entités commerciales les produisent en quantités importantes (tonnes)", confirme le Professeur Benaroya, du Département de génie mécanique et aérospatial à l'université du New Jersey. Les projets d'ascenseur spatial s'orientent donc aujourd'hui vers l'utilisation de nanotubes de carbone dans la composition des câbles théoriquement assez résistants pour supporter et la traction du "Space elevator " et la gravité terrestre. La NASA prend également le concept d'ascenseur spatial très au sérieux. L'ascenseur spatial peut sembler ridicule à certaines personnes, mais la science et l'inventivité de l'Homme sont plus puissantes que les préjugés. L’ascenseur spatial est-il réalisable ? http://www.traqueur-stellaire.net/2010/12/ascenseur-spatial-faisabilite/ Lundi, 20 décembre 2010 | Tags: anticipation, espace, physique, planete-sf | Catégorie: Scientifiction | Guillaume | 17 commentaires Pour visiter les cieux, Jacob rêvait dans la Genèse d’une échelle gigantesque. Depuis cet épisode biblique, l’idée a pour le moins progressé. En 1895, dans son ouvrage Rêves de la Terre et du ciel, l’auteur russe Konstantin Tsiolkovsky imaginait atteindre l’espace à l’aide d’une tour de 36000 km de hauteur. Son rêve a longtemps été oublié, avant d’être redécouvert indépendamment par des savants russes et un ingénieur américain dans les années 60-70, mais cette fois-ci sous la forme d’un monte-charge partant du sol pour atteindre l’espace. Arthur C. Clarke s’inspira en 1978 de ce concept d’ascenseur spatial dans son roman de science-fiction Les Fontaines du paradis. Depuis lors, les fictions mettant en scène une telle construction imaginaire sont devenues pléthores. Dans son ouvrage, la tour de Tsiolkovsky culminait à l’altitude de 36000 kilomètres audessus du sol. Cette hauteur n’est pas due au hasard. Elle présente en effet deux avantages non négligeables : à cette altitude, la force gravitationnelle et la force centrifuge de la Terre s’annulent. C’est l’impesanteur. La position y est donc favorable pour envoyer un objet dans l’espace : poussé vers l’extérieur, il va être rapidement propulsé par la force centrifuge ! Second avantage : cette altitude correspond à l’orbite géostationnaire. Cela signifie qu’un point au sol et un point à cette altitude ont la même période de révolution : 23h 56 minutes. Ils restent donc constamment alignés. Pratique pour conserver à tout moment les arrêtes de notre édifice perpendiculaires au sol ! Mais construire une tour spatiale comme le suggérait Tsiolkovsky nécessiterait un édifice assez large de base et bâti de matériaux assez robustes pour supporter leur propre poids. Techniquement, il est possible d’imaginer des tours d’acier de 5 km de haut ou des édifices d’aluminium de 15 km d’altitude. Mais nous sommes encore loin d’une tour atteignant les portes de l’espace, à 100 kilomètres d’altitude ! Un tel édifice, s’il veut conserver une modeste plate-forme au sommet de 10 mètres de diamètre, devrait avoir une base de 220 km au sol ! Pire que la Tour de Babel. Dans l’imagination des ingénieurs, l’ascenseur spatial a donc rapidement supplanté l’idée d’une tour spatiale. Pour atteindre l’espace de cette façon, un monte-charge grimpant le long d’un câble reste bien plus réaliste. Seulement, en guise de câble, quelle matière utiliser ? Un câble en acier atteindrait les 50 km. Une fibre en kevlar peut culminer à 200 km. Couplons alors deux brins ensemble et rajoutons-les au brin précédent. Nous gagnons en hauteur. Continuons l’assemblage jusqu’à 36000 kilomètres d’altitude : notre conglomérat de fibres synthétiques aurait alors un diamètre de 2 kilomètres en orbite géostationnaire contre un malheureux millimètre au niveau du sol ! Imaginez seulement un instant comment tendre un tel câble et vous en aurez la nausée. La question du câble semblait donc insoluble jusqu’à la découverte des nanotubes de carbones par Sumio Iijima, en 1991. En raison de leur très grande résistance, ces fils pourraient-ils servir de câbles entre la Terre et l’orbite géostationnaire ? Hélas non, si l’on en croit une étude publiée en 2005 par Nicola Pugno, de École polytechnique de Turin. Ce chercheur montre que la tension maximale que pourrait supporter le câble serait de 30 GigaPascal (GPa). Une jolie prouesse technique mais encore bien insuffisante. La structure en nanotubes d’un tel ascenseur devrait faire 1 mètre de large, et endurer une tension de 63 GPa. En théorie, les calculs fournis par les ingénieurs de la Nasa estiment que les nanotubes pourraient supporter jusqu’à 100 Gpa de tension. Cependant, la moindre perte d’un atome de carbone peut faire baisser cette capacité de 30% … Or justement, les fibres de nanotubes de carbones parfaites n’existent pas ! Statistiquement, on sait que des défauts préexistants dans le câble sont inévitables. De plus, la structure de l’ascenseur peut être affaiblie par des micrométéorites dont les impacts écorcheraient le câble et par l’oxygène atmosphérique qui sera responsable de son érosion chimique. La moindre usure pourrait se révéler fatale à notre câble. Il nous faut donc mettre au point des nanomatériaux suffisamment robustes, voire les enrober d’un gainage suffisamment efficace pour renforcer notre câble ! N’oubliez pas non plus de rajouter dans notre cahier des charges un entretien impeccable du câble après la mise en service de l’ascenseur spatial. A la question de la nature du câble s’ajoute une autre interrogation : comment ancrer ce câble ? Le principe le plus simple consisterait à dérouler la bobine depuis l’orbite géosynchrone. Mais au fur et à mesure que notre fil d’Ariane descendrait vers la Terre, il serait entraîné par la force de gravité. Il faudrait donc étirer également vers l’espace un autre fil, afin d’assurer rapidement le contre-poids. Mais pour compenser l’effet de fronde créé par la force centrifuge, il faudrait atteindre un nouveau point d’équilibre, situé à 144000 km d’altitude ! Pour diminuer cette distance, il nous faudrait utiliser un contre-poids suffisamment massif. Comme par exemple un astéroïde. Une bonne idée quant à la prospection de matière première, puisque les astéroïdes sont riches en carbone, mais qui complique encore plus notre construction. En plus du câble, rajoutez à la commande la livraison à domicile d’un météore. On ignore si Bruce Willis acceptera de jouer les convoyeurs. Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines. L’ascenseur spatial étant un corps astronomique particulier et inhabituel, son comportement dans l’espace est affecté non seulement par l’attraction de la Terre et la force centrifuge, mais également par l’attraction solaire et lunaire, la forme de la Terre, ou encore la présence de débris spatiaux. Lubos Perek, dans un article soumis à la revue Acta Astronautica, met le doigt sur un autre point crucial : la taille de l’élévateur spatial et son manque de résistance aux forces de torsion nécessitent une étude détaillée de sa stabilité, aussi bien dans sa phase initiale de construction en tant que satellite géostationnaire que dans sa phase opérationnelle comme porteur de charge utile. Les perturbations de la Lune et du Soleil, ainsi que d’autres forces mineures, risquent d’affecter la stabilité dans la phase initiale et provoqueraient des oscillations une fois l’ascenseur opérationnel. Personne n’apprécierait l’idée que l’ascenseur puisse se mettre à onduler du câble ou à vibrer comme une corde de guitare. Des systèmes de propulseurs placés à des points précis le long du câble seront donc nécessaires pour exercer une poussée stabilisatrice. De plus, ces propulseurs devront permettre des manœuvres locales d’évitement afin de prévenir le risque de collision avec des objets et débris spatiaux. Le système de contrôle des propulseurs devra également être très réactif. Il lui faudra s’adapter rapidement à la situation et rectifier l’attitude de l’élévateur dès que nécessaire. Vous l’aurez donc compris, nous ne sommes pas encore capables de démarrer le chantier de l’ascenseur spatial ! Cet article a été l’occasion de revenir sur la faisabilité d’une telle construction. Son utilité n’est cependant plus à démontrer. Avec un prix de mise sur orbite du kilogramme de charge utile qui avoisinerait l’euro, nous sommes très loin des 20.000 dollars/kg des propulseurs standards. Imaginez les matériaux ainsi mis en orbite pour construire de gigantesques stations spatiales ou préparer des expéditions de matériel vers les colonies lunaires et martiennes ! Mais derrière ce rêve, d’autres interrogations subsistent quant au fonctionnement de l’ascenseur spatial, et surtout en cas d’incident. Que se passerait-il si le câble était sectionné ? Une partie retomberait sur Terre, tandis que le contre-poids repartirait dans l’espace. Si du fret s’échappait d’une nacelle ? Si un passager était expédié hors de sa cabine téléphérique ? Suivant son altitude, notre malheureux gagnerait un retour dans l’atmosphère ou un voyage vers le vide intersidéral. Tâchez plutôt de glisser de la cabine en orbite géostationnaire, cela simplifiera la tâche des secours ! Mais arrêtons de dramatiser. L’ascenseur spatial continue de fasciner ingénieurs et amateurs d’aérospatial. Gageons que notre technologie saura répondre, d’ici les prochaines décennies, aux obstacles actuellement posés, et que monter dans l’espace deviendra aussi simple que… grimper dans un ascenseur ! Références : - Lehoucq R. Ascenseur vers l’espace. Publié dans Bifrost n°21 et dans SF : la science mène l’enquête (éditions Le Pommier). Disponible en ligne sur le blog du Belial’. - Olry C. (2006). Ascenseur spatial : un rêve qui manque de solidité. Futura-Sciences En ligne - Perek L. (2008). Space Elevator : Stability. Acta Astronautica 62( 8-9), 514-520. - Pugno N. M. (2006). On the strength of the carbon nanotube-based space elevator cable : from nanomechanics to megamechanics. Journal of Physics : Condensed Matter, 18, S1971-S1990. En ligne - Wikipedia : ascenseur spatial (version française) En ligne - Wikipedia : space elevator (version anglaise bien plus complète, recommandée pour approfondir le sujet) En ligne Quelques liens : - http://www.spaceelevatorblog.com/ - http://www.spaceelevator.com/ - http://www.spaceward.org/elevator2010 L’ASCENSEUR A DU MAL A PRENDRE SON ENVOL ! Fabien Joubet _ journaliste. http://www.rue89.com/2009/02/05/lascenseur-spatial-a-du-mal-a-prendre-son-envol Entrer dans une cabine d'ascenseur, et d'une seule pression sur un bouton, s'élever pour l'espace... Une idée qui fait rire ? En tout cas pas pour les agences spatiales. Revenu sur le devant de la scène dans les années 90 grâce aux nanotechnologies, ce programme semble pourtant piétiner tant les obstacles sont nombreux. Ce qui n'empêche pas les agences spatiales de continuer à travailler d'arrache-pied. Le point sur cette construction cyclopéenne qui ferait rougir de honte les plus grands pharaons. Las Cruces, Nouveau Mexique. Sous un soleil de plomb, une centaine de personnes assiste, intriguée, à l'élongation d'un fin câble par une machine. Tonnerre d'applaudissements lorsque celui-ci vient à casser. Des fous échappés d'un asile ? Pas du tout, ces gens viennent d'assister au nouveau record du Tether Challenge, un concours organisé par la NASA et Spaceward Foundation. Les participants doivent construire un câble le plus résistant possible, la NASA offrant deux millions de dollars au gagnant. De quoi se souvenir de 2009, l'année mondiale de l'astronomie, toute sa vie... Il faut dire que l'agence a tout à gagner dans cette affaire : obtenir un câble supra-résistant, élément clé de l'ascenseur spatial. Mais revenons sur les avantages de cette construction par rapport à un lancement classique. Les obstacles sont légion Tout d'abord le coût de mise en orbite de charges est considérablement réduit : 48$/Kg contre 22 000$/Kg sur une fusée. Intéressant... sans compter les deux millions de litres de carburant consommés par une fusée pour quitter l'orbite terrestre, l'ascenseur étant alimenté en électricité grâce à des lasers terrestres. Ce n'est pas tout : il pourrait ramener sur Terre les déchets spatiaux, problème épineux toujours non résolu. Enfin, le challenge est de taille pour les agences spatiales : la première nation qui réussirait un tel exploit s'assurerait d'un contrôle économique, politique, et psychologique très durable dans le domaine spatial. Outre le Tether Challenge, la Jaxa a organisé sa Space Elevator Association Conference en novembre dernier, et l'Esa l'Eurospaceward début décembre. Les industriels ne sont pas en reste, des groupes comme LiftPort existent depuis 2003 et planchent sur ce projet. Les cerveaux s'activent, les industriels se préparent, mais les obstacles à ce genre de projet sont légion. Tant est si bien que le nombre de concurrents au Tether Challenge décroît d'année en année, et que la NASA se voit forcée d'offrir un plus gros chèque à l'éventuel gagnant, pour attirer plus de participants. Pour Roland Lehoucq, astrophysicien au CEA et enseignant à Polytechnique, il est compréhensible que les équipes se découragent : « La fabrication du grimpeur n'est pas si facile vu les performances des prototypes présentés. Il est possible que ceux qui y ont participé jettent l'éponge, mais aussi que l'investissement soit trop coûteux pour participer à un challenge dont l'objectif est encore lointain. » Une construction titanesque Le système doit évidemment rester en équilibre, pour cela il faut un câble dont le centre est situé au niveau de l'orbite géostationnaire, soit 35 786Km. La partie inférieure tire l'ensemble vers la Terre alors que la partie supérieure a tendance à tirer vers le haut ; l'ensemble est ainsi mis en tension. Ce qui nous donne une longueur totale de... 72 000 km, soit un quart de la distance TerreLune, ou six fois le diamètre de la Terre ! Comment dès lors construire un câble suffisamment long et résistant à la fois ? L'idée semblait abandonnée jusqu'en 1991, année d'apparition des nanotubes de carbone. Ces constructions cylindriques de carbone, 10 000 fois plus fines qu'un cheveu et 100 fois plus résistantes que l'acier, ont amené les grandes agences spatiales mondiales à se pencher une nouvelle fois sur la question. Et si c'était tout bonnement à portée de main ? Le projet le plus abouti est celui de Bradley Edward, de la fondation californienne de recherche Eureka Scientific. Il mise sur la construction d'un nanotube immense d'environ 90 000Km de haut, un mètre de large, et aussi fin qu'une feuille de papier. Sa finesse doit toutefois lui permettre de supporter une tension de 63Gpa, soit l'équivalent d'un tir à la corde de 100 000 personnes de chaque côté ! Des écueils insurmontables ? Individuellement, un nanotube de carbone peut endurer une tension de 100Gpa, capacité alléchante. Mais s'il vient à manquer un seul atome de carbone, sa résistance chute de 30%. Des études de résistance de nano-matériaux ont récemment prouvé qu'il manquait en moyenne un atome de carbone tous les... quatre micromètres ! Nicolas Pugno de l'Ecole polytechnique de Turin, spécialiste des assemblages de nanotubes, publie un modèle dans un article paru en 2006 dans la revue Journal of Physics. Selon ses résultats, un tube ne peut résister qu'à 30Gpa, et cela sans compter l'érosion due à l'oxygène. Inenvisageable, dans ces conditions, de construire un tel ascenseur. Roland Lehoucq renchérit : « Les nanotubes sont très prometteurs mais il faut faire un monofilament sans défaut et de la bonne longueur. Pour l'instant la structure n'est pas régulière sur les quelques centimètres de longueur que nous sommes capables de fabriquer... » La structure même n'est pas le seul problème montré du doigt. Les risques de collisions avec des micro météorites sont importants, leurs conséquences seraient désastreuses, même si certains chercheurs pensent améliorer sa résistance en modifiant sa forme. Un objet qui ne laisse pas indifférent Problèmes de structure, de résistance, comme si cela ne suffisait pas, la stabilité va venir taquiner les concepteurs. Comment garder l'ascenseur parfaitement stable ? Si la répartition de part et d'autre de l'orbite géosynchrone fonctionne bel et bien, elle suppose une absence de forces externes, telles que les forces de marées. Ces accélérations gravitationnelles compriment les objets dans une direction, et les dilatent dans l'autre, ce qui aurait pour conséquences des ondulations dangereuses du câble, surtout si une résonance était atteinte, auquel cas il se briserait purement et simplement. A ce propos, l'astronome tchèque Lubos Perek, du Czech Academy of Sciences Astronomical Institute, pense même que des propulseurs seraient nécessaires à la stabilisation de l'édifice. Les choses se compliquent : la structure est alourdie, et le réapprovisionnement des propulseurs doit être envisagé, sans compter leur entretien. Serait-ce la fin de l'aventure ? A priori non, ces questions de stabilité sont encore débattues aujourd'hui et beaucoup de scientifiques ne partagent pas l'avis de Lubos Perek. Quoi que l'on en pense, l'ascenseur spatial ne laisse pas indifférent. Pour de simples visiteurs, grande est la tentation de voir la Terre depuis l'espace. Pour les professionnels, pouvoir hisser et ramener des charges à loisir, et à moindre frais, est synonyme de croissance exponentielle. Les enjeux sont trop grands pour l'abandonner, même si les obstacles sont légion, une question cruciale Une histoire pas si récente Le concept d'ascenseur spatial ne date pas d'hier. En 1895, Konstantin Tsiolkovski, père de l'astronautique russe, imagine une tour de 36 000 km de haut, sur le modèle de la tour Eiffel, fraîchement achevée. Presque un siècle plus tard, en 1979, Arthur C. Clarke publie « Les Fontaines du Paradis », roman dans lequel il présente au grand public cette idée un peu farfelue : à partir d'une station spatiale en orbite, l'homme construit un câble qu'il ancre sur Terre, et un autre qui part en direction opposée pour maintenir l'équilibre. Clarke déclara « l'ascenseur spatial sera opérationnel 50 ans après que vous ayez fini de rire de lui ». Les nanotubes étant découverts depuis presque 20 ans, on imagine mal l'inauguration dans 30 ans... L'avènement de l'« ère nano » a surement provoqué un engouement trop important, mais qui ne remet pas en cause la légitimité de ce programme. Calcul sur les caractéristiques du câble] Article sur WIKIPEDIA http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Ascenseur_spatial Le problème de l’ascenseur spatial a été posé dans l’épreuve écrite de physique de l’agrégation interne de sciences physiques en janvier 2009. Voici le principe de calcul des caractéristiques du câble nécessaire à la construction d’un tel ascenseur. Choix de la longueur L’étude doit se faire dans le référentiel terrestre (référentiel non galiléen à cause du mouvement de rotation propre de la Terre) par rapport auquel le câble est effectivement immobile (en équilibre). Ainsi il n’y a pas de force de Coriolis, celle-ci n’apparaissant que si la vitesse de l’objet n’est pas nulle dans le référentiel d’étude. On considère un câble arrimé en un point de l’équateur, l’autre extrémité se trouvant sur l’orbite géostationnaire (rappelons que cette orbite est située dans le plan équatorial à une altitude de 35770 km par rapport au sol) ; ainsi les deux extrémités du câble sont fixes l’une par rapport à l’autre. On applique le principe fondamental de la dynamique à chaque partie élémentaire du câble, ce qui permet de démontrer que chaque partie est en équilibre sous l’action de quatre forces : - L’attraction gravitationnelle terrestre (ou « poids » de l’élément) - La force d’inertie d’entraînement (due à la rotation de l’élément autour du centre de la Terre) - La force de tension exercée par la partie supérieure du câble - La force de tension exercée par la partie inférieure du câble La somme vectorielle de ces quatre forces, qui ont pour direction commune celle du câble, est nulle. Le résultat du calcul montre qu’il existe une force de tension dont le sens est vers la Terre en tout point du câble, sauf à l’extrémité située sur l’orbite géostationnaire (où la tension est nulle). Le câble est donc en compression et il y aurait donc un risque de chute en particulier si un petit mouvement accidentel envoyait l’extrémité juste au-dessous de l’orbite géostationnaire. La valeur de la tension du câble au point d’arrimage est égale au « poids » apparent du câble entier (soit environ 1/6 du poids total du câble si celui-ci était entièrement au niveau du sol). Donc le câble appuie sur le sol. Pour empêcher la chute, on allonge le câble au-delà de l’orbite géostationnaire. Un nouveau calcul, encore basé sur l’application du principe fondamental de la dynamique, montre que le choix d’une longueur critique du câble (143 760 km) a les conséquences suivantes : - La tension du câble au point d’arrimage est nulle ; donc le poids apparent du câble est nul et celui-ci n’appuie ni ne tire en ce point. - En chaque autre point, la tension du câble a sons sens vers le haut. Le câble est donc en tension sur toute sa longueur et il n’y a plus de risque de chute. - La valeur de la tension augmente jusqu’au point de l’orbite géostationnaire, où elle atteint sa valeur maximum, puis diminue ensuite jusqu’à être nulle à l’extrémité du câble. On pourrait aussi choisir une longueur comprise entre 35770 et 143760 km. Une partie du câble sera alors en compression (risque d’affaissement) et l’autre en tension. Choix du matériau Économiquement on a intérêt à minimiser la masse du câble. On montre qu’il suffit de construire un câble de section variable. En chaque point on détermine la section juste suffisante de telle sorte que la contrainte (force de tension par unité de surface) soit inférieure à la contrainte critique du matériau, au-delà de laquelle il y a risque de déformation irréversible et rupture. Le câble a ainsi une forme de fuseau fortement enflé autour du point de l’orbite géostationnaire. Au niveau du sol, le câble doit seulement supporter la charge d’une cabine de masse égale à 10 tonnes, puisque par ailleurs la force de tension du câble est nulle. Malheureusement la tension du câble augmente avec l’altitude et atteint des valeurs gigantesques autour du point de l’orbite géostationnaire. Il faut donc augmenter la section dans des proportions irréalistes si on utilise des matériaux traditionnels. C’est là que les nanotubes de carbone viennent nous sauver. Voici dans l'ordre : matériau - section au sol - section sur l’orbite géostationnaire acier - 10 cm2 - 10 (exposant 163) m2 kevlar - 3 cm2 - 14 hectares nanotubes - 0,1 cm2 - 2 cm2 Il restera à résoudre les deux petits problèmes suivants : - Fabrication d’un câble continu de 150 000 km en nanotubes sans défaut. - Transport jusqu’à l’orbite géostationnaire et déploiement à partir de celle-ci d’un câble de 50 000 tonnes. Mais peut-être découvrira-t-on prochainement des matériaux plus performants que les nanotubes de carbone. Page Web permettant le calcul automatique des caractéristiques du câble : http://sboisse.free.fr/technique/calcule-tour-orbitale.php Un ascenseur spatial http://icietmaintenant.fr/SMF/index.php?topic=5530.0 La NASA et la JAXA travaillent, chacune de leur côté, sur un concept d'ascenseur spatial nécessitant l'utilisation d'un câble extrêmement solide le long duquel monteront les charges utiles jusqu'à l'orbite visée. L'idée d'un ascenseur spatial a été popularisée par des auteurs de science-fiction, qui envisageaient l'utilisation d'un câble s'étirant depuis la surface de la Terre et fixé sur une orbite plus haut moins haute. Les charges utiles glisseraient alors simplement le long du câble vers une orbite, sans qu'un lanceur ne soit nécessaire. L'idée est d'autant plus intéressante que des études ont montré la faisabilité et la viabilité économique d'un service de lancement commercial utilisant un câble pour lancer des charges utiles. Cependant, les technologies requises pour utiliser des robots capables de soulever des objets dans l'espace le long d'un câble sont loin d'être maitrisées. Il semblerait que le Japon ai pris un peu d'avance sur les Etats-Unis dans la mise au point du câble qui devra être 150 fois plus résistant que l'acier et d'une très grande stabilité. Les chercheurs pensent que la meilleure forme à utiliser pour le câble d'un ascenseur spatial serait une bande, d'environ un mètre de large et épaisse comme une feuille de papier. Elle devrait supporter une tension d'au moins 62 gigapascals (GPa) soit environ 630 tonnes par centimètres carrés. C'est l'équivalent de l'effort lors d'un jeu de tir à la corde avec plus de 100.000 personnes de chaque côté. D'où l'utilisation de nanotubes de carbone, seule technologie qui théoriquement posséderait un ratio résistance/poids suffisant. La NASA a identifié 2 sites de lancement répondant à 12 critères précis. Ces sites ce situent dans les eaux internationales. Le premier à environ 500 kilomètre au large de Perth, en Australie et le second à plus de 3200 km au large d'Hawaii. [/justify] Source: http://www.flashespace.com/html/nov08/19_11_08.htm -------------------------------------------------------------Posté par Michel le Mercredi 15 Novembre 2006 à 00:00:41 Ascenseur spatial: "premier étage, radiations mortelles !" [justify]L'ascenseur spatial pourrait un jour devenir un moyen bon marché d'envoyer du matériel, des équipements, et sans doute des personnes dans l'espace. Jusqu'ici, il a à peine quitté la planche à dessin, mais au final, des machines pourraient grimper le long d'un câble s'étirant jusqu'à 100 000 kilomètres de la surface de la Terre dans l'espace. Mais il existe un obstacle de taille: des êtres humains ne pourraient pas survivre à la dose énorme de rayonnements ionisants qu'ils recevraient en traversant la ceinture de radiations de Van Allen qui entoure la Terre. Cette ceinture est constituée de deux anneaux concentriques de particules chargées, piégées par le champ magnétique terrestre. Les ascenseurs spatiaux sont prévus pour être ancrés sur une plateforme océanique proche de l'équateur, avec leur autre extrémité reliée à un contrepoids dans l'espace. A l'équateur, la partie la plus dangereuse de la ceinture de rayonnements s'étend depuis environ 1000 kilomètres jusqu'à 20 000 kilomètres d'altitude. Cette zone n'a pas posé de problèmes aux astronautes des missions Apollo parce que leurs fusées la traversaient très rapidement. Mais pour un ascenseur spatial se déplaçant à la vitesse envisagée actuellement de 200 kilomètres par heure, les passagers pourraient devoir s'y attarder pendant quelques jours. Ils recevraient alors 200 fois plus de rayonnement que les astronautes des missions lunaires des années 60 et 70. Diverses méthodes sont envisageables pour contourner le problème, mais toutes ont leurs inconvénients. Une option serait d'éloigner l'ascenseur de l'équateur. En le décalant vers le nord ou vers le les sud, la zone des radiations les plus intenses pourrait être évitée. Mais, si l'ascenseur était situé à une latitude de 45° nord, par exemple, le câble dévierait vers le sud, attiré vers l'équateur par la force centrifuge. Il se positionnerait presque horizontalement à travers l'atmosphère sur des milliers de kilomètres, et serait soumis à des tensions "météorologiques" qui pourraient l'affaiblir. Une autre option serait de disposer une sorte de bouclier de protection le long du câble que l'ascenseur pourrait ramasser lorsqu'il est sur le point d'atteindre la ceinture. Mais un tel écran protecteur alourdirait l'ensemble de l'équipement, et perturberait le mouvement naturel du câble. La production de champs magnétiques autour de l'élévateur pourrait protéger du rayonnement son module d'habitation pendant qu'il s'élève dans l'espace. Mais il pourrait être difficile de fournir suffisamment de puissance à l'élévateur pour produire d'un tel écran protecteur. Finalement, les constructeurs pourraient simplement augmenter la masse globale de la "cabine" de l'ascenseur, ce qui nécessitera plus d'énergie pour la soulever dans l'espace. LiftPort Group, société basée dans l'état du Washington aux USA, qui envisage l'envoi de 20 personnes par trajet, devrait suivre cette stratégie avec une cabine de 100 tonnes, ce qui est sensiblement plus lourd que l'élévateur de 20 tonnes imaginé par Brad Edwards, l'auteur de la conception actuelle de l'ascenseur spatial.[/justify] Source: New Scientist Space Illustration: Liftport ------------------------------------------------Posté par Michel le Mercredi 24 Mai 2006 à 00:00:21 [justify] L'ascenseur spatial: une descente aux enfers ? Sera-t-il réellement possible de fabriquer un câble à base de nanotubes de carbone capable de supporter un ascenseur spatial? Certainement pas demain, et peut-être même jamais, selon l'étude de Nicola Pugno de l'école d'enseignement technique de Turin, dont les calculs prouvent que des défauts, inévitables dans les nanotubes, rendent un tel câble insuffisamment résistant. L'idée d'un ascenseur spatial a été popularisée par la science-fiction, où les auteurs envisagent un câble 100.000 kilomètres de long s'étirant depuis la surface de la Terre et fixé sur une orbite géosynchrone . Les charges utiles, ou les touristes, glisseraient alors simplement le long du câble vers une orbite basse, sans qu'une fusée ne soit nécessaire. Lorsque l'on a découvert que les nanotubes de carbone possédaient un ratio résistance/poids incroyablement élevé, les chercheurs ont espéré que cette idée pouvait devenir une réalité. Cependant, selon Pugno, les défauts existant dans les nanotubes à l'échelle atomique réduiraient la résistance d'un tel câble d'au moins 70%. Le ruban de l'espace Les chercheurs pensent que la meilleure forme à utiliser pour le câble d'un ascenseur spatial serait une bande, d'environ un mètre de large et épaisse comme une feuille de papier. Elle devrait supporter une tension d'au moins 62 gigapascals (GPa) soit environ 630 tonnes par centimètres carrés. C'est l'équivalent de l'effort lors d'un jeu de tir à la corde avec plus de 100.000 personnes de chaque côté. Les essais en laboratoire ont prouvé que les nanotubes peuvent supporter en moyenne environ 100 GPa, tension exceptionnelle due à leur structure cristalline. Mais l'absence d'un seul atome dans un nanotube peut réduire sa résistance de près de 30%. Et un matériau en bloc élaboré à partir de tels tubes est encore plus faible. La plupart des fibres ainsi produites n'ont jusqu'ici qu'une résistance très inférieure à 1 GPa. Les mesures récentes effectuées sur des nanotubes de haute qualité montrent qu'il leur manque un atome de carbone tous les 10^12 liens ; cela représente environ un défaut tous les 4 microns. Des défauts sur deux atomes ou plus sont beaucoup plus rares, mais Pugno précise qu'à l'échelle de l'ascenseur spatial ils sont statistiquement très probables. En utilisant un modèle mathématique de sa conception, et qui a été testé en prédisant la résistance de matériaux tels que le diamant nano-cristallin, Pugno estime que les défauts sur le cable affaibliront sa résistance en dessous de 30 GPa. Il ajoute que même si des nanotubes parfaits pouvaient être élaborés, des dommages dus à des micrométéorites voire à une érosion par des atomes d'oxygène les affaibliraient. A la question: un ascenseur spatial peut-il être réalisé ? Pugno répond: "Avec la technologie disponible aujourd'hui... Jamais". Pourtant, ne jamais dire jamais... Cet avis marque un important contraste avec les déclarations faites par Bradley Edwards, dont l'étude de faisabilité d'un ascenseur spatial pour la NASA et un livre ont fait un porte- parole écouté pour le projet. Edwards, qui est président et fondateur de la société CarbonDesigns, écarte la polémique, et indique qu'avec un financement suffisant il se fait fort d'élaborer des câbles capables de respecter le critère des 62 GPa en trois ans. En point clé, il propose d'enrouler fermement de longs nanotubes les uns autour des autres, ce qui améliorerait les forces de frottement coopératives et rendrait la résistance des nanotubes pris individuellement moins cruciale. Pugno riposte que les plus gros défauts affaiblissent de façon critique le câble, quel que soit sa forme. Et que les tentatives en laboratoire ne semblent pas jusqu'ici inspirer beaucoup d'optimisme. Ray Baughman, directeur de l'institut NanoTech à Dallas, avait publié un article dans Science l'an passé, à propos de câbles d'un mètre de longueur, enroulés d'une façon similaire à celle proposée par Edwards. Ceux-ci ne résistaient pas à une tension bien inférieure à 1 GPa. Baughman indique que les résultats de Pugno ne l'étonnent pas. Il est connu depuis des décennies que les matériaux cristallins sont sensibles aux défauts, et qu'ils montrent un affaiblissement net de leur résistance avec l'augmentation de leur taille. Mais il ajoute qu'une solution sera peut-être un jour trouvée. "Je ne verrai sans doute pas l'ascenseur spatial", ditil, "mais j'ai jamais aimé dire jamais".[/justify] Source: Nature Edito : L'ascenseur spatial, un rêve qui pourrait devenir réalité Développé il y a 25 ans dans le fameux roman de science-fiction Arthur C. Clarke "Les fontaines du Paradis", le concept d'ascenseur spatial, montant le long d'un câble de 100.000 km s jusqu'à une station située en orbite géostationnaire fait désormais l'objet d'un véritable intérêt scientifique et n' apparaît plus comme un rêve inaccessible. Une conférence scientifique de haut niveau consacré à cet extraordinaire projet vient d'ailleurs de se tenir à Santa Fe (Nouveau Mexique) avec la participation, en vidéoconférence, depuis son domicile de Ceylan, d' Arthur C. Clarke qui a réaffirmé pour l'occasion sa foi dans l'utilité et la faisabilité de ce projet avant la moitié de ce siècle. Il est vrai que depuis le roman de Clarke la technologie a considérablement progressée avec notamment la découverte, en 1991, des nanotubes de carbones (découverte pressentie de manière géniale par Clarke qui avaient imaginé dans son roman des "hyperfilaments" aux propriétés physiques proches des nanotubes de carbones). A la lumière de ces progrès technologiques, le projet initial qui semblait un peu fou et pour beaucoup irréalisable, a fait depuis plusieurs années l'objet d'études de faisabilité scientifique rigoureuse qui ont débouché, en mars 2003, sur le rapport final du NIAC (Agence Nationale des Concepts Avancés), qui conclut à l'intérêt économique et scientifique de ce projet et sa faisabilité pour un coût raisonnable (voir le dossier du NIAC www.niac.usra.edu/files/studies/final_report/pdf/521Edwards.pdf, la présentation de la NASA http://flightprojects.msfc.nasa.gov/fd02_elev.html, et l' article de Space.com Business http://www.space.com/businesstechnology/technology/space_elevator_020327-1.html"> http://www.space.com/businesstechnology/technology/space_elevator_020327-1.html ). S'appuyant sur ce rapport, la réunion organisée par Bryan Laubscher, chercheur du Los Alamos National Laboratory, a permis d'entendre plus de 20 présentations sur tous les aspects de cet ascenseur de l'espace, de ses méthodes de construction à son coût, en passant par les dangers qu'il peut présenter pour l'environnement. La faisabilité d'un tel projet est devenu une réalité avec la mise au point au début des années 1990 des nanotubes, ces tubes microscopiques d'un diamètre de l'ordre du nanomètre, formés d'une ou de plusieurs feuilles de carbone d'une résistance largement supérieure à tous les matériaux de construction actuels. "Le premier qui construira un ascenseur spatial sera propriétaire de l'espace", a estimé M. Laubscher en expliquant qu'un tel ascenseur pourrait se déplacer le long d'un câble "long de 100.000 Km qui permettrait de transporter une charge utile au-delà de la ceinture d'astéroïdes", du système solaire. Pour lui, "de nombreux projets d'exploration spatiale déjà élaborés peuvent être repensés dans le contexte de l'existence d'un ascenseur spatial". Le chercheur David Smitherman, du centre spatial Marshall de la Nasa, a décrit la technologie de l'ascenseur spatial "dont la structure s'étendrait de la surface de la Terre jusqu'à une orbite géostationnaire, donnant à l'ensemble de la structure une rotation synchrone avec la Terre et maintenant sa position au-dessus de sa base située à l'équateur". Il a estimé qu'"une telle structure pourrait être utilisé comme système de transport de masse dans la dernière partie du XXIe siècle, pour le transport des personnes, de charges utiles, de carburant et d'électricité entre la Terre et l'Espace". Pour cet expert de la Nasa, la construction de l'ascenseur est rendue possible par les nanotechnologies qui ont permis la mise au point de nanotubes "dont la résistance est plusieurs centaines de fois supérieure à l'acier". Il a également cité les recherches en propulsion électromagnétique pour le transport à grande vitesse, une technologie qui servira selon lui le véhicule électromagnétique devant voyager dans l'Espace. La Nasa finance déjà des projets privés de recherche pour un tel ascenseur, parmi lesquels HighLift Systems, une société de Seattle (état de Washington, ouest) qui a créé en mars 2003 une première filiale LiftPort Inc, destinée à "transformer les recherches déjà menées en applications commerciales", a expliqué le président de l'entreprise, Michael Laine. Même la société américaine Otis a exprimé son soutien au projet dès 2000 en informant la Nasa que le numéro un mondial des ascenseurs avait "ce qu'il faut" pour aider l'agence spatiale américaine à réaliser son rêve. L'ascenseur spatial repose sur une idée simple, géniale et révolutionnaire : remplacer les fusées -au coût exorbitant, gourmandes en énergie et polluantes- par un câble reliant une station spatiale à la terre, le long duquel on pourrait hisser sur orbite, pour un coût 10000 fois plus faible, des véhicules de transport de passagers ou de fret. Selon les études, l'énergie requise pour hisser une charge utile de 6 tonnes sur orbite ne reviendrait qu'à 17700 dollars, soit 1,48 dollar/kg, contre 22000 dollars/kg aujourd'hui avec une navette spatiale. L'envoi d'un passager avec bagage (de l'ordre de 150 kg) ne coûterait que 222 dollars. Quant au coût de la construction de cet ascenseur, il est estimé à quelque 40 milliards de dollars, un coût tout à fait raisonnable, compte tenu de l'utilité et de la longévité de cet ascenseur spatial, et bien moindre que la construction de l'actuelle Station spatiale internationale qui devrait revenir à 60 milliards de dollars. Concrètement, l'ascenseur serait constitué d'un ensemble de câbles d'une longueur de 91000 km. Ce filin serait mis en orbite à l'aide d'une navette spatiale aidée de quelques propulseurs supplémentaires, qui, une fois en orbite géostationnaire, serviraient de contrepoids. Les forces centripètes repousseraient alors la partie haute du filin vers l'espace tandis que la partie basse serait attirée par la Terre, mettant le tout en tension. Ce premier lien serait capable d'envoyer plus d'une tonne en orbite. Il suffira ensuite d'utiliser ce premier câble pour en mettre en orbite de nouveaux. Ces filins seront constitués de nanotubes de carbone. Ces molécules composées de plusieurs milliers d'atomes de carbone sont 50000 fois moins épaisses qu'un cheveu et 600 fois supérieure à celle de l'acier à poids égal! Mais le plus gros défi technologique serait de construire 91000 Km de nanotubes car aujourd'hui la technologie ne permet d'en construire seulement quelques centimètres. Pourtant en seulement 4 ans les progrès dans ce domaine ont été considérables : en 1999, le plus long nanotube réalisé mesurait 100 nm. Aujourd'hui, certains laboratoires sont capables de faire croître des nanotubes jusqu'à ce qu'ils atteignent une longueur de 200 millions de nanomètres c'est-à-dire 20 cm. Autre défi, le ratio actuel nanotube/résine époxy est de 60/40. Il faudra réussir à descendre à 98/2. Une fois construit, l' ascenseur spatial pourrait permettre d'acheminer en orbite géostationnaire, à un coût mille fois moindre qu'aujourd'hui, des hommes et du matériel. Cette possibilité ouvrirait naturellement des perspectives immenses en matière de conquête, d'exploration et d'exploitation de l'espace, tant sur la plan scientifique qu'industriel. Il serait notamment possible de construire de grandes centrales solaires orbitales à un coût accessible aux pays en voie de développement, mais aussi de vastes unités de production de médicaments ou de matériaux nécessitant une fabrication en apesanteur. On pourrait également construire en orbite les vaisseaux d'exploration du système solaire, vaisseaux qui partiraient directement de bases orbitales, et non plus de la terre, ce qui permettrait d'énormes économies de poids et d'énergie. Ce projet d'ascenseur spatial pourra sembler à beaucoup utopique, irréalisable ou même fantaisiste. Je crois qu'il n'en n'est rien et que ce fantastique projet deviendra une réalité plus tôt que nous pouvons le penser. Rappelons-nous qu'il y a bientôt 100 ans, le vol historique des frères Wright ouvrait l'ère de l'aviation. Les enfants qui avaient été témoins de cet évènement pouvaient-ils un instant imaginer qu'ils verraient, seulement 66 ans plus tard, l'homme marcher sur la lune ! Avec l'ascenseur spatial, la conquête de l'espace entrera dans une nouvelle dimension et l'Humanité, après l'exploration de notre système solaire et la colonisation de Mars, pourra préparer, à l'aube du XXIIe siècle, son grand saut vers les étoiles. René TRÉGOUËT