Port-Louis, un hub régional dans la mondialisation
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Port-Louis, un hub régional dans la mondialisation
Agnès Loth- Lycée de Bois d’Olive- La Réunion Port-Louis, un hub régional dans la mondialisation Etude de cas Problématique : Comment la mondialisation met-elle les territoires régionaux en compétition ? En quoi joue-t-elle un rôle à l’échelle locale dans leur aménagement ? I- Flux maritimes et hiérarchie portuaire Doc1 : plusieurs ports au trafic important Doc2 : un trafic en augmentation même dans les « petits » ports Agnès Loth- Lycée de Bois d’Olive- La Réunion Doc3 : L’ouest de l’O.I sur des grandes routes maritimes DUBAÏ Jeddah SALALAH Djibouti SINGAPOUR Mombasa Dar El Salam Moroni Toamasina Walvis Bay Maputo Port Louis Port Réunion FREEMANTLE DURBAN Le Cap Légende : Carte réalisée par Agnès Loth à partir de la carte IOCL (http://iocl.20minutes-blogs.fr/archive/2008/11/11/ocean-indien-ports-et-lignes-maritimes.html) Quadrilatère portuaire Hub : port de transbordement Autres ports Principales routes maritimes Dans l’océan Indien Question de synthèse : Situer la position de Port-Louis dans le trafic maritime régional. Agnès Loth- Lycée de Bois d’Olive- La Réunion II- Accroissement du trafic maritime, rôle des ports et aménagements spécifiques des territoires Doc1 : Pour les îles, plus qu’ailleurs, le port, principal point d’entrée et de sortie, est sans conteste le marchepied qui permet d’accéder et de participer à la mondialisation. Plus les échanges sont variés et nombreux, plus cette intégration est forte. Des deux îles [La Réunion et l’île Maurice], Maurice est celle, en raison du poids de son trafic, dont les flux sont les plus denses et diversifiés. Son principal partenaire commercial est l’Union Européenne, laquelle absorbe 66% des exportations mauriciennes. Les anciennes métropoles, la France et la Grande-Bretagne, sont respectivement premier et deuxième client. Elles importent surtout des produits textiles et d’habillement, lesquels entrent en franchise de droit en vertu de l’accord Union Européenne-Afrique Caraïbe Pacifique (accord de Cotonou). L’Europe est par ailleurs le premier fournisseur d’équipements de transport et de machines. Le textile est aussi au cœur des échanges avec les États-Unis [11] (troisième client). Maurice a également resserré ses relations commerciales avec ses partenaires régionaux, en particulier les pays de la Southern African Development Community (SADC) et du Common Market for Eastern & Southern Africa (COMESA). À ce propos, l’Afrique du Sud, le géant économique de la SADC, est le deuxième fournisseur (charbon, bitume) de l’île. Lamy-Giner M.A. Port-Louis et Port Réunion, ports majeurs du sud-ouest de l’océan Indien , Geoconfluences, 2006 Doc2 L’explosion du trafic conteneurisé explique dans une grande mesure l’accroissement du trafic portuaire mauricien : son tonnage a doublé tous les six ans passant de 14 000 EVP en 1979 à 253 000 en 2005 et 303 583 en 2007.Il propose des conditions plus favorables aux armateurs que le port voisin de la Réunion : capacité de stockage et de traitement (27 000 EVP), taille du site (13.6 ha), coûts presque 4 fois moindre de l’escale, bassin plus profond. Il dispose de cinq portiques à conteneurs Post-Panamax achetés en Corée du Sud. Calqué sur le modèle du port de Singapour, Port-Louis offre également une zone franche très active : 80% de l’activité industrielle du pays pour 20% du PIB ; produits de l’industrie textile, du cuir, du jouet de l’électronique, de l’optique, exportés en majorité. Les avant-pays de Port-Louis sont essentiellement l’Asie du Sud-Est et l’Extrême-Orient mais aussi pour une part non négligeable, l’Europe et le RoyaumeUni. Port- Louis a développé de nombreux partenariats notamment avec Chennai (Madras) en Inde. D’après Lamy-Giner M.A. Port-Louis et Port Réunion, ports majeurs du sud-ouest de l’océan Indien , Geoconfluences, 2006 et Lagier, C., Port Louis, Port Réunion, Port Toamasina, vers l’émergence d’un pôle portuaire dans l’Océan Indien, IOCL, 2009 Doc3 : Port-Louis, un exemple d’interface mondial/local Légende 0 500m I- Une zone portuaire de plus en plus importante Zone d’origine océan Indien Extension par terre-plein Direction de l’extension du port Autoroute nord/sud desservant Port-Louis, lien avec l’arrière pays II- Une zone urbaine fortement tournée vers le monde CBD : centre de commandement des activités économiques orientées vers l’export et des activités financières off-shore Waterfront : contact ville/port, opération de séduction à l’intention des touristes et des croisiéristes Zones résidentielles Zones franches et industrielles destinées à attirer les IDE Extension de la ville Agnès Loth- Lycée de Bois d’Olive- La Réunion Doc4 : S’équiper pour la compétition mondiale : les portiques Post-Panamax Question de synthèse : Expliquer de quelle manière l’accroissement mondial du trafic maritime influence les aménagements de Port-Louis. Agnès Loth- Lycée de Bois d’Olive- La Réunion III- Une mise en compétition des territoires Doc1 Depuis qu’il est devenu le hub régional, Maurice enregistre une croissance rapide de ses activités de transbordement. Tant et si bien qu’il se révèle incapable de faire face à la brusque augmentation du trafic conteneurisé. Entre 2002 et 2004, le temps de chargement et déchargement des navires a considérablement augmenté, passant d’un à trois jours : Port-Louis est au bord de l’asphyxie. Sans compter, les problèmes d’embouteillage [23] dans la capitale qui nuisent à l’activité portuaire. Les délais d’acheminement des marchandises destinées à l’exportation et le retard dans la livraison des fabricants sont devenus des problèmes urgents à résoudre Même si La Réunion et Maurice possèdent les deux principaux ports des îles du sud-ouest de l’océan Indien, il faut déjà commencer à anticiper les augmentations de trafic dans la région. C’est pourquoi les deux ports sont en cours d’agrandissement. À Port-Louis, des opérations de dragage sont menées pour l’approfondissement du terminal à conteneur. Avec 14,5 mètres (contre 13,1 actuellement) de profondeur, le port sera, en 2007, capable d’accueillir des navires de plus de 120 000 tonnes de port en lourd, autrement dit des porte-conteneurs pouvant transporter plus de 3 000 "boîtes", contre 2 300 actuellement. Les quais de ce même terminal à conteneurs sont actuellement agrandis de 300 mètres. Trois porte-conteneurs seront dès lors capables d’être chargés ou déchargés simultanément. Un second terminal pétrolier est également en chantier dans le nord du port. À La Réunion, deux nouveaux quais sont actuellement érigés au port Est. Creusés à 14 mètres de profondeur, ils pourront bientôt accueillir des navires de 100 000 tpl. Pour ce faire, le cercle d’évitage, situé à l’entrée du port, doit être approfondi de 2 mètres pour passer à 16 mètres de profondeur. En somme dans la course à l’agrandissement, Maurice a désormais une bonne longueur d’avance sur son rival réunionnais. Lamy-Giner M.A. Port-Louis et Port Réunion, ports majeurs du sud-ouest de l’océan Indien , Geoconfluences, 2006 Doc2 Entre le port de Singapour, le renouveau des ports australiens, la congestion chronique des ports sud-africains et indiens, la lente remontée des ports de Djibouti et le dynamisme du port de Salalah (Oman), l’avenir de ces trois ports est complexe. Il dépendra donc (et surtout) de la capacité de port Louis, Port Réunion et Port Toamasina à fournir une plateforme logistique en même temps que leurs opérations de transit régulières et, en plus value, des activités liées aux trafics portuaires (réparation navale, croisières, pêche, dessertes routières, question sociale et aménagement favorisant la relation ville-port) pour s’affirmer pôle portuaire du Sud Ouest de l’Océan Indien. Lagier, C., Port Louis, Port Réunion, Port Toamasina, vers l’émergence d’un pôle portuaire dans l’Océan Indien, IOCL, 2009 Doc3 CMA-CGM a choisi le port de Djibouti comme hub pour ses lignes Asie (EPIC) Moyen-Orient et Océan Indien (MAX). Le port de Djibouti idéalement situé dispose d’installations modernes et est géré par l’un des tous premiers opérateurs de terminaux et de ports du monde, le groupe émirati Dubai Port World (DPW). Le port dispose de plus de 8 quais, d’un terminal à conteneurs de plus de 22 hectares (350 000 EVP) et de 4 portiques Post Panamax (ZPMC et Reggiane). (…) Comme nous l’avions souligné, il se crée dans cet espace un tissu portuaire de grande qualité avec au sud le Jeddah Islamic Port (Arabie saoudite) et à l’est les ports de Jebel Ali et de Kor Fakkan (UAE). Le port de Djibouti est en concurrence avec le port de Salalah (Oman) et très prochainement avec le port d’Aden (Yemen) Source :http://iocl.20minutes-blogs.fr/archive/2008/11/10/djibouti-nouveau-hub-cma-cgm-pour-l-oceanindien.html Question de synthèse : Montrer la mise en compétition de l’Ile Maurice avec ses voisins. Travail final : à l’aide des documents et de votre réflexion personnelle, expliquer comment l’augmentation des échanges mondiaux a des conséquences sur le développement de l’île Maurice.