Rencontre entre les communautés musulmane et catholique
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Rencontre entre les communautés musulmane et catholique
Rencontre entre les communautés musulmane et catholique Ce dimanche 22 mai 2016, la communauté musulmane a reçu la communauté catholique à la mosquée de Saint-Florentin. Depuis une dizaine d’années, en effet, chacune des communautés, tour à tour, reçoit l’autre pour une rencontre conviviale et chaleureuse, histoire de mieux se connaître ; mieux partager aussi ce qui peut nous rapprocher. Pour cet échange, deux thèmes principaux – la citoyenneté et le jeûne – avaient été choisis conjointement par le responsable de la mosquée, Monsieur Ahmed Marchoud et Père Alain Raynal, notre curé. Qu’est-ce qu’être citoyen, en tant que chrétien ? Et en tant que musulman ? Un principe unanime s’est rapidement dégagé : nous sommes « citoyens » dans la mesure où nous respectons les règles et les devoirs du pays dans lequel nous vivons. C’est sur cette base que nos religions peuvent et doivent s’exercer et que nous devenons de « bons religieux », musulmans ou chrétiens. Mais cela peut se vivre de manière plus accrue encore, parce qu’il nous est demandé d’avoir le souci de l’autre, du plus démuni, du plus petit, du plus souffrant dans nos villes... et nous demandons à nos responsables « politiques » et aux acteurs civils d’avoir une attention plus particulière à eux. Cela fait pleinement partie de notre responsabilité de religieux, chrétiens comme musulmans, en tant que citoyens. Mais il y a un point que nous regrettons tous : c’est la stigmatisation systématique d’une communauté ou d’une autre, lorsque surviennent des événements tragiques dans lesquels nos religions respectives sont impliquées malgré elles : que ce soient par exemple les attentats djihadistes qui font montrer du doigt tous ceux qui croient à l’islam ; ou les crimes pédophiles qui font condamner l’Eglise catholique et soupçonner tous ses prêtres et évêques. Nous pensons tous qu’il n’y a que la rencontre des communautés et une plus grande connaissance mutuelle qui peuvent faire tomber les amalgames et nous maintenir dans le respect de Dieu et le respect des autres. C’est notamment le sens, pour nous chrétiens, de l’année de la Miséricorde : aller à la rencontre de l’autre – de tous les autres – pour les recevoir comme des frères. Avant de passer au second thème, l’Imam a entonné une sourate du Coran, suivi par un chant de la communauté catholique : « Peuple de frères »… Quel sens et quelle place prend le jeûne, pour les uns et les autres ? Bien qu’ayant passé plus de temps sur le premier thème, le second n’en a pas été moins profond et inspirant ! Ainsi avons-nous constaté certaines proximités qui nous ont semblé très intéressantes. Pour les musulmans, le jeûne est un des 5 piliers de l’islam. C’est le sens de la purification du corps et de l’esprit. Et il met le religieux dans une crainte de Dieu. Cette « crainte » n’est pas du tout une « peur », mais le sentiment de notre petitesse devant la Grandeur de Dieu, qui nous permet d’aller vers le chemin qu’Il veut pour nous. Pour les chrétiens le jeûne a profondément le sens de la conversion, et d’entrer en chemin avec le Christ. Comment donc s’étonner que nos chemins, Musulmans et Chrétiens, soient amenés à se croiser ? Le message que l’Imam Mohamed Touimi nous a adressé – et qui nous a beaucoup touché – exprimait à quel point se considérer mutuellement comme des frères était à ses yeux important et « normal ». Il a d’ailleurs insisté pour que nous poursuivions ces rencontres intercommunautaires ! Ce moment intense en échanges s’est terminé… autour d’un thé à la menthe et de délicieuses pâtisseries orientales ! Temps de convivialité très fort après une rencontre qui nous a vraiment fait grandir.