Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux (Biçmi
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Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux (Biçmi
Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux (Biçmi-Llêh Er-Rahmêne Er-Rahîm) Je vous demande pardon, Vierge Marie, si je ne parle point à cette occasion de Votre remarquable vie ; l’heure est grave ! Je vous demande pardon, Vierge Marie, Vous l ‘Unificatrice, la toute connaissance, la miséricordieuse, la divine et la bienveillante, Vous Marie qui êtes toute amour ; la situation est intolérable ! Je vous demande pardon, Vierge Marie, Mère du Christ et notre Mère à tous, Vous que j’ai aimée et que tous les musulmans et chrétiens ont aimée ; on ne peut plus remettre la chose à plus tard ! Hier même, Ton Annonciation résonnait d’amour et entrelaçait ensemble les takbirs de l’Adhan et les cloches de l’église. Hier encore, les chants mariaux ecclésiastiques se mariaient aux chants religieux musulmans et les musulmans et les chrétiens s’unissaient dans la plus belle des unions que l’Histoire ait jamais vues et ce, malgré tout le doute et la haine qui sévissaient. C’est aujourd’hui que Ton Annonciation se révèle à nous et aux pays avoisinants, ces pays dans lesquels les conflits internes et externes font ravage ; ce sont des conflits terroristes sanglants, et toute barbarie sauvage et malveillante ne sied en aucune façon ni aux valeurs religieuses, ni aux valeurs éthiques. Ton Annonciation aujourd’hui, nous l’acclamons d’une voix si forte, nous seuls qui avons encore dans nos cœurs et nos esprits une once de foi, de raison, de pitié et de miséricorde, car beaucoup sont aujourd’hui aveuglés par l’extrémisme ; ils sont assourdis par leur soif de sang et le désir de tuer des innocents, de ruiner les croyants, de détruire les églises, les mosquées et les lieux religieux et de violer les sépultures des rois, des élites et des savants leur brouille la vue. Dans un lointain passé, les chrétiens du Mont-Liban ont été déplacés d’un village à un autre comme châtiment collectif pour s’être plaints de la hausse des taxes du Wali des Abbassides. Et voilà que montait alors le cri de l’Imam de Beyrouth, Abd’al Rahman al-Awzai défiant ceux qui lui suggéraient de décapiter les opposants et les révoltés. Il leur disait alors : « Pourquoi punir une communauté pour l’erreur d’un seul individu ? Pourquoi les chasser de leurs maisons et les dénuder de toute possession ? Allah a dit qu’il ne fallait point donner à une charge la charge d’une autre, et cela est des plus vrais. Et le plus véridique des commandements est de suivre la parole du prophète d’Allah, que la paix et le salut d’Allah soient sur lui, car il a, en effet, dit : « Celui qui commet une injustice contre un mu’âhad, le dénigre, le surcharge ou lui prend une chose sans son consentement, me verra être à sa charge » (c’est-à-dire que je serais son adversaire). Et celui qui a le sang sacré et riche se doit d’être juste car ceux-là ne sont point des esclaves pour être déplacés d’un pays à un autre, mais bel et bien des êtres libres. » Les musulmans crieraient-ils aujourd’hui ? Et je demanderai alors : n’y a-t-il point parmi nous un Imam Awzai pour se dresser contre l’expulsion des chrétiens, leur massacre, leur horreur et la destruction de leurs églises ? N’y a-t-il point parmi nous un musulman dévoué qui tiendrait par la main son frère chrétien et lui dirait : Ne pars pas. Cette terre est tienne, cette montagne est tienne, le ciel du Seigneur nous recouvre à nous deux, l’amour de Marie nous enlace à nous deux, ne pars pas. Et si tu décidais quand même de partir, il faut que tu saches que c’est toi et moi qui partons. Au tout début de l’Islam, le chrétien iraquien Addas de Ninawa a offert de l’eau fraîche et du raisin au prophète Mahomet lorsque les habitants d’Al-Taef et leurs jeunes serviteurs l’ont frappé avec des pierres et ont ensanglanté son honorable corps. Qui d’autre que ce chrétien dont le cœur s’était rempli d’amour aurait pu faire cela ? Les chrétiens ont ouvert la porte de leurs églises aux minorités musulmanes de l’Occident afin qu’ils puissent y prier et réciter l’Adhan ; et qui d’autre que ces chrétiens dont le Noble Coran dit qu’ils sont humbles, aurait pu faire cela ? Avons-nous admis, nous musulmans, leur bienfait et leur avons-nous rendu la pareille ? Le Seigneur l’a bien dit dans le Noble Coran : « On ne rendra le bien que par le bien ». Je vous demande pardon, Vierge Marie, Mère du Christ, si je ne parle pas de Vous ce soir, car il m’a été de souffrir jusqu’à épuisement à voir mon frère chrétien inquiété, persécuté, douteux, désireux de partir loin de moi… alors qu’il m’est fier, à moi le musulman libanais, que le chrétien vive non seulement près de moi, mais aussi dans mes pensées, dans mon cœur et qu’il soit présent dans mon existence même. Je vous salue, Marie, lorsque Vous êtes née, lorsque Vous êtes morte et lorsque Vous avez été envoyée vivante. Je Vous salue lorsque Vous êtes devenue reine de toutes les femmes au Paradis et dans tous les mondes. Je ne vous souhaite, à vous tous musulmans et chrétiens du Liban, que tout le meilleur. Et que notre célébration à tous, à l’occasion de la fête de l’Annonciation et à l’occasion de chaque fête de Marie, soit faite sous un seul sceau : La paix de Marie. Le juge et Cheikh Mohammad Nokkari Secrétaire Général de la Rencontre Islamo-Chrétienne autour de Marie, Notre Dame