Rencontre avec Emmanuel Todd

Rencontre avec Emmanuel Todd : suite et fin.
Vendredi 15 mai la Dépêche, dans sa rubrique « Actualité –
France », a fait paraître un article sur la venue d’Emmanuel Todd
dans un moment où la discussion à ce sujet restait purement
privée, entre auteur, éditeur (Le Seuil) et libraire. Cette information
bâtie autour du terme ainsi erroné de « déprogrammé », a requis
une réponse de notre part, publiée par la Dépêche le 16 mai en
rubrique « Grand Toulouse » dans une colonne « En bref », réponse
qui n’a pas été publiée dans son intégralité. En voici la version
complète.
Une rencontre avec Emmanuel Todd avait été envisagée le 20 juin à
Ombres Blanches. Face à la violence des réactions et de la polémique
sur cet ouvrage, Christian Thorel a écrit à Emmanuel Todd pour lui faire
part de ses interrogations sur la possibilité d'un débat respectueux dans
de telles conditions. Dans cet échange, Christian Thorel a envisagé la
possibilité d'organiser une tribune avec un second interlocuteur, afin de
sortir le débat de la polémique. Mais il fallait plus de temps pour mettre
cela en place, temps nécessaire pour sortir de la réaction et laisser la
place à la réflexion.
La date du 20 juin a donc été suspendue. Contrairement à ce qui a été
sous-entendu, cela s'est fait en accord avec Emmanuel Todd et son
éditeur, dans le cadre d'un échange courtois où tout le monde a
compris les responsabilités de chacun.
Il n'y a donc pas censure, mais concertation pour trouver le meilleur
moyen à chacun d'entendre les idées de l'autre, et que le débat public
reste un échange sans devenir un lieu de pugilat. Emmanuel
Todd nous a confirmé qu'il participerait à une soirée d'échange, courant
septembre. Toutes les informations seront dans notre bulletin de rentrée,
mais l'ingérence de la Dépêche nous oblige à communiquer dès
aujourd'hui, alors que la date et le nom du partenaire de débat
d'Emmanuel Todd ne sont pas encore fixés.
L'avidité abusive avec laquelle la Dépêche s'empare d'un épisode d'une
discussion privée en cours, sans connaître la teneur des échanges entre
les personnes concernées, pour désigner les bons et les méchants, les
courageux et les pleutres, nous conforte dans l'idée qu'il faut du temps
pour que la réflexion se construise, et que des réactions «à chaud» ne
portent jamais le débat très loin.