Guy Birenbaum, journaliste et auteur de « Vous m`avez manqué

Transcription

Guy Birenbaum, journaliste et auteur de « Vous m`avez manqué
Guy Birenbaum, journaliste et
auteur de « Vous m’avez
manqué »
Je n’avais pas allumé la TV depuis les événements de janvier
et je suis tombée par hasard sur une émission avec Agnès Soral
(elle parlait de son frère antisémite et l’émission m’a fait
l’effet d’une douche froide). L’autre nuit, c’est un
journaliste que je ne connaissais pas encore qui m’a
« scotchée ». Il réussissait admirablement un exercice que je
trouve périlleux mais très utile : parler de ses souffrances.
Je ne connaissais pas son histoire, qu’il raconte dans « Vous
m’avez manqué » et qui relate comment le « sniper » des
réseaux sociaux est tombé dans la dépression et a dû se
retirer de la vie médiatique alors qu’il vivait une descente
aux enfers. Homme de caractère, il explique avec des mots
simples quelque chose que nous ne comprenons pas toujours. Il
est difficile de comprendre pourquoi (ou comment) du jour au
lendemain, celui ou celle que l’on pensait si solide, si
« dynamique », s’écroule tout à coup…
L’histoire de Guy Birenbaum fait écho en moi pour plusieurs
raisons (je connais une bonne clinique de repos
monsieur…
J’admire surtout celui qui utilise son don (parler
dans un micro, informer et « balancer » de l’info en
continue…) pour le mettre au service de tous. A travers lui,
ce sont des milliers de français concernés par les sujets
qu’il évoque (dépression, burn out, addiction aux écrans, no
limit…) qui s’expriment. Une personnalité médiatique donne la
parole aux anonymes qui souffrent dans le noir et le silence,
c’est ainsi que j’ai compris sa démarche de témoignage.
Son message permettra peut-être à certains d’entre eux de
sortir de la culpabilité qui les ronge, il est important de
rappeler que la dépression ou le burn out, cela n’arrive pas
qu’aux autres…
Sabrina : Pouvez-vous vous présenter succinctement et évoquer
vos principaux traits de caractère pour les internautes qui ne
vous connaissent pas ?
G.B : Universitaire de formation. Devenu journaliste. Trop
immergé sur le Web depuis dix ans.
Sabrina : A quel moment de votre vie est survenu l’épisode
dépressif (dans quel contexte) ?
G.B : Je ne sais pas dater le démarrage… Je sais juste qu’il y
a un an jour pour jour (du 21 mars au 12 mai) je me suis
arrêté deux mois environ – un médecin m’a arrêté deux mois.
J’allais mal depuis plusieurs mois (douleurs dos, ventre,
palpitations, sueurs nocturnes…). Je me suis effondré peu
après.
Sabrina : Vous dites avoir eu de la chance quant à votre prise
en charge…
G.B : Oui. Je suis aimé. Entouré. Ma femme a joué un rôle
central, trouvant la généraliste qui m’a arrêté et le
psychiatre/psychanalyste qui m’accompagne depuis. Mes amis ne
m’ont jamais lâché. Mon employeur de l’époque (Europe 1) s’est
bien comporté. Et j’ai eu la chance énorme que Laurent
Guimier, patron de France Info, me fasse confiance alors que
j’étais au plus bas. Un dépressif seul n’a pas toutes ces
chances et cet incroyable entourage. C’est pour lui ou elle
que j’écris.
Quelles ont été vos premières démarches ? Comment vous êtesvous fait accompagner vers le « mieux » ?
G.B : Prendre rendez-vous rapidement avec le psychiatre et ne
plus le quitter depuis. Accepter le diagnostic et la médecine
(médicament).
Sabrina : J’ai l’impression en vous écoutant que vous vous
êtes « rEveillé » et que votre « colère » a disparue. Diriezvous que ce « trou d’air » (je reprends les termes du Dr André
dans une de nos correspondances…) vous a permis de gagner en
connaissance de vous ?
G.B : Immanquablement oui… C’est terrible de se dire qu’il m’a
fallu me fracasser contre le mur… Mais c’est vrai.
Sabrina : Aujourd’hui vous êtes ok avec la personne que vous
êtes ? Quelle place donnez-vous à vos valeurs ? Cette question
n’est pas innocente je crois beaucoup au travail sur les
valeurs. (Je vous invite à lire « Vous ne verrez plus jamais
la colère comme avant » et je vous laisse en faire l’analyse
G.B : Les miens, les autres, la nature… Je ne sais pas si ce
sont des valeurs. Ce sont les miennes…
Sabrina : On parle beaucoup du rôle qu’ont joué les réseaux
(et autres médias) dans vos difficultés. Faire le procès
d’Internet semble idiot et vous en reconnaissez la
« puissance ». Une bonne utilisation revient-elle à revoir la
notion « d’urgence » (l’instantanéité des messages, etc) ?
G.B : Je n’ai pas critiqué le Web mais ses mauvais usages et
les miens en particulier. On ne fait pas une dépression parce
que l’on est trop connecté ! C’est inepte. En revanche, être
trop connecté, perdu sur le Web, peut-être le symptôme d’un
mal être. C’était le cas pour moi.
Sabrina
:
Toucher
votre
fragilité
vous
a
semble-t-il
reconnecté aux autres. N’est-ce pas un comble pour un addict
au web ?
G.B : Ce qui est un comble c’est de parler à des inconnus via
des écrans et ne pas parler aux siens.
Sabrina : Je ne poserai pas la question d’une éventuelle
rechute (à vous entendre j’y crois moyen aussi…). Que vous
fait la critique aujourd’hui ? Ou que ne vous fait-elle plus
d’ailleurs… ?
G.B : Je ne reçois que de la gentillesse et des remerciements.
Quant aux professionnels de la critique qu’ils continuent,
c’est un joli métier. Plus le mien.
Sabrina : La compassion pour vous c’est ?
G.B : Regarder les autres en vrai. Pas de loin.
Sabrina : On oublie les psys… après cette « expérience »,
quel(s) conseil(s) donnez-vous à ceux qui traversent des
périodes sombres pour « garder le cap » ?
G.B : Je ne suis pas psy, ni spécialiste de quoi que ce soit
de ce genre. Je ne suis donc pas compétent. Simplement si on a
la chance de ne pas être seul, ce sera plus simple.
Sabrina : Votre maxime préférée ?
G.B : Je n’en ai plus (ce n’est pas une maxime, c’est ma
réponse).
***
Je vous remercie beaucoup monsieur, une Présidente
d’association qui interview un journaliste ce n’est pas
courant, mais j’ai beaucoup appris depuis que je vous connais.
Merci de votre témoignage (j’y suis favorable, on l’aura
compris
Et si nous arrêtions de souffrir ? Le docteur ne m’en voudra
pas de le citer une nouvelle fois, je lui laisse le mot de la
fin, je trouve l’extrait approprié.
Sabrina Palumbo (non « sniper » mais un peu « kamikaze sur le
web » parfois…)
« Et j’ai vu beaucoup de souffrances, j’ai vu la fragilité des
forts. Leurs souffrances sont les mêmes que celles des faibles
et des anonymes : ne pas être aimés, ne pas être heureux, ne
pas avoir l’esprit en paix, ne pas avoir l’âme sereine. Nous
sommes tous faits du même bois, d’un bois magnifique, sensible
et fragile. D’un bois qui chante et qui souffre.
Mais je voudrais aujourd’hui que plus personne ne souffre. Je
voudrais que chacune et chacun de nous s’efforce chaque jour
de soulager un peu de la souffrance croisée sur son chemin. Je
voudrais que nous soyons assez forts pour nous acharner à ce
travail de moineau bienfaisant, toute notre vie durant. En
étant heureux de le faire. Et en étant heureux de vivre ce que
nous vivons. Quoi que ce soit ».
(Christophe André)
La participation de l’usager
de santé
La participation des personnes et de leurs familles retient
tout l’intérêt et l’attention des décideurs et des opérateurs
du domaine de la santé publique. Depuis le début des années
2000, le secteur sanitaire comme le secteur médico-social est
marqué par la recherche d’un nouveau modèle de gouvernance
permettant de faire participer, d’associer, d’impliquer les
personnes à la conception des politiques et à leur mise en
oeuvre. Il ne s’agit plus d’agir et de communiquer au nom des
usagers, mais de réfléchir à de nouvelles modalités de coconstruction qui prennent en considération la parole des
personnes accompagnées, leurs expériences et expertises. Dans
le cadre de l’installation à l’EHESP de l’Institut de
l’usager, le service documentation a réalisé un dossier
documentaire riche d’informations structurées vous permettant
de faire le tour du sujet.
Accéder au dossier
Les troubles
Témoignages.
psychiques
:
Apprendre à connaître les troubles psychiques est nécessaire
si l’on veut mieux comprendre ceux qui en souffrent autour de
nous, et mieux appréhender le monde dans lequel nous vivons.
En effet, nous sommes tous aux prises avec des symptômes et
des excès, des tendances ou des peurs, issus des mêmes
questionnements existentiels. Ceux qui traversent par moments
les frontières de la santé mentale pour aller faire un tour de
l’ « autre côté » nous en apprennent beaucoup sur nous-mêmes
et sur les arcanes du monde psychique. Leur vécu, loin de nous
effrayer, peut nous éclairer.
En effet, les pathologies psychiques sont des miroirs et
reflètent les préoccupations et les contradictions auxquelles
nous sommes tous confrontés. A certaines périodes de nos vies,
nos propres capacités adaptatives déclinent, et nous devons
rassembler nos forces de vie pour ne pas sombrer. Ou bien,
nous fabriquons des mécanismes qui nous protègent, mais aussi
nous font du mal, ou nous isolent. Nous avons tous nos
bizarreries et nos « particularités ».
A cet égard, nous ne devrions jamais considérer l’autre en
général, et le souffrant psychique, en particulier, comme un
être à part, différent.
Nous avons tous en nous des parts de ses souffrances, de ses
outrances, de ses peurs, de ses provocations…il nous présente
un aspect du réel qui nous interpelle : où est la limite entre
le normal et le « pas-normal » ? Qu’a-t-il à nous dire, de
cette façon si destructrice ?
Je pense qu’un bon moyen d’apprendre à connaître ce qu’est le
chaos psychique est d’en lire des témoignages. Le témoignage
est une formidable leçon de courage (oser s’exposer, dans sa
partie la plus fragile, imaginez !) et de générosité : grâce à
ces écrits, d’autres vont apprendre à mieux se soigner, et
surtout à mieux s’aimer, à retrouver l’estime de soi, à avoir
confiance en eux. « Je peux vivre, comme cette personne qui
témoigne, avec cette maladie, sans me réduire à mon trouble ».
Ces parcours de vie montrent les souffrances et les luttes
auxquelles les individus sont confrontés, et notamment la
lutte contre soi-même qui s’avère épuisante, et surtout
impossible, insupportable: l’ennemi est à l’intérieur !
On s’aperçoit alors qu’une existence ne se réduit pas du tout
à la maladie. Dans une globalité, l’individu peut avoir à
accepter sa souffrance et ses symptômes, qui font partie de
lui, certes, mais au sein d’un ensemble plus vaste que cela.
Mais souffrances et luttes intérieures ne sont pas visibles à
l’extérieur. Beaucoup se sentent très incompris, voire jugés.
Ce qui est visible, ce sont les comportements apparemment
insensés, la vision distordue de la réalité, et cela génère
parfois de la peur, au minimum un malaise… Le rapport à
l’autre est désordonné. L’instabilité, la dysharmonie qui
règnent à l’intérieur diffusent autour et provoquent des
retours en décalage, des paroles blessantes, inutiles, en
parfait inadéquation. La raison des autres, en effet, ne peur
rien faire pour eux à ce moment-là.
Combien d’anorexiques ont entendu dire : « il suffit de la
forcer à manger, et ça ira mieux ! » ou « tu as encore maigri,
on dirait une rescapée des camps ».
Combien de bi-polaires voient autour d’eux se forger un mur
d’incompréhension, par un entourage dépité, qui ne sait plus à
qui il a affaire ? A la suite d’attitudes et de « crises »
qu’ils ont parfois du mal à gérer « je ne le supporte pas
quand il est ainsi, on dirait un enfant gâté »
Combien de schizophrènes, enfermés en eux, ne savent pas dire
ni se dire, souffrent du mur qui les sépare des autres, et
s’entendent traiter de « fou », voient la peur qu’ils
inspirent à leurs plus proches, même à ceux qu’ils devraient
rassurer ?
En effet, l’entourage est aux prises avec des comportements
échappant à l’entendement, à la raison, des attitudes
étranges. Il voit les excès, les enfoncements dans la non-vie,
les dénis de la part de la personne touchée. Il voit la
dissociation.
Le déni est un mal qui ronge en profondeur et de façon
invisible. Le déni de tous : la personne touchée, qui peut
mettre longtemps avant d’accepter de devoir vivre avec sa
maladie, et l’entourage, affecté, qui ne veut pas non plus
toujours accepter en totale conscience le « problème ».
A cela s’ajoute la culpabilité, bien sur : celle de pas être
comme les autres, celle de se détruire, celle d’être un poids
pour l’entourage, de lui faire subir ses contre-coups, ses
extravagances ou ses repliements, ses silences ou ses colères,
et de le mettre en échec : l’entourage se sent impuissant à
aider, quelle que soit sa bonne volonté.
C’est une fois ce déni dépassé, que l’acceptation pleine et
entière de la maladie, permettra de mieux la gérer, une fois
la conscience augmentée. La maladie aura alors moins de prise.
Ceci ne se réalise qu’au bout d’un long travail sur soi, de
recherche des ressources en soi, et de prises de conscience.
L’écriture fait partie parfois de ce travail.
J’ai choisi de vous parler de trois de ces témoignages.
Anorexie-Schizophrénie, Trouble bi-polaire-: trois exemples de
mal-à-être, de perte temporaire de la notion de réalité, de
phase de démissions, de lutte pour faire entendre quelque
chose…
Le démon intérieur de Sabrina Palombo fut l’anorexie, dont
elle a été sauvée de justesse : A 17 ans démarre un régime qui
l’amènera à un poids de 27 kgs, et à un internement
psychiatrique pendant un an. Son livre témoigne de la force
incroyable qu’elle a dû aller chercher pour s’en sortir.
Sabrina : « Je me suis ouvert la tête contre les murs de ma
prison. Les médecins ont proposé à mon père de monter dans ma
chambre alors qu’il ne m’avait pas vue depuis des mois.
C’était peut-être ma dernière nuit ici-bas selon eux. »
Le corps torturé de l’anorexique fait peur, et son désir de
pureté, d’absolu se déclare dans cette négation du charnel en
elle.
Douloureusement, la renaissance a lieu, longuement, pas à pas.
La maladie se transforme en une quête spirituelle
Sabrina : « Tandis que certains marquent leur rejet du passage
au monde adulte en adoptant des comportements de révolte plus
ou moins évidents, j’ai opté pour la nourriture comme moyen
d’expression et d’opposition. Au-delà de cette crise
d’adolescence, il y avait un véritable besoin de
transcendance. Peu de gens mettent des mots sur cette quête
spirituelle. La spiritualité est, sinon rejetée, au moins
taboue. La jeune anorexique peine encore plus à saisir le sens
du mal qui la ronge ».
Le combat de Sabrina, depuis, ne cesse plus. Elle a fondé une
association, pour faire connaître la maladie, et aider les
anorexiques à sortir de l’isolement. Pour agir, mettre des
mots, transcender.
Gérard Garouste combat en lui les crises de délire, furieuses,
éprouvantes, qui l’amènent immanquablement à l’Hôpital
psychiatrique : camisole chimique, cocktail neuroleptique,
seule façon de calmer la crise de psychose.
Gérard : « La sortie n’est pas une libération, c’est une
punition. La réalité vous rattrape comme une brûlante coulée
d’angoisse, et l’on se découvre faible et lâche. On
s’effondre. »
Il raconte son enfance dupée, trahie, le secret de famille, la
honte silencieuse, souterraine, alimentant la rancœur et la
violence du paternel.
Il raconte une dépression qui a duré dix années. Puis sa
conscience et son combat pour maintenir un équilibre,
forcément fragile, qui le préserve de la rechute.
« Gérard : « je dois fuir la passion puisqu’elle m’égare, mais
je ne peux pas. Mes intuitions se changent vite en obsessions,
qui nourrissent ma peinture et ma folie. Il y a des frontières
communes, que je passe et repasse. J’y laisse parfois un peu
de ma vieille peau. »
Gérard est un peintre internationalement reconnu. « Je suis
peintre parce que mes mains ont fait ma force, parce que des
toiles puissantes et belles m’ont convaincu qu’il y avait là
une voie pour moi. »
Hélène Pérignon, éditrice, a un trouble bi-polaire, passant
par des phases longues de dépression, puis des crises
maniaques agitées, désordonnées, dévastatrices. Cela lui a été
particulièrement difficile d’accepter sa maladie, car ellemême avait souffert dans son enfance de la bipolarité de sa
mère, gravement atteinte par la maladie, régulièrement
internée, et qui, après son retour d’hôpital, restait encore
dans un état d’hébétude de longs jours. « Elle vivait à son
rythme, dans son petit monde, sans vraiment se soucier de son
rôle de maman. »
Il lui faut du temps pour accepter le diagnostic. Puis pour
accepter de se faire soigner lorsque la crise est là.
Hélène : « Je m’acharnais à me persuader que tout était
normal, et que j’allais bien. Toutefois, je me sentais de plus
en plus déstabilisée, les doutes s’amplifiaient, accompagnés
d’angoisse et confortés par le discours de mes proches.
Période horrible. On se sent vaciller, sombrer. On sait déjà
pertinemment que la crise est là, de nouveau, mais on ne peut
s’y résoudre. On lutte. Tiraillements féroces entre une partie
de soi, exaltée, qui déborde d’énergie, et n’accepte aucune
limite et l’autre, en alerte, qui perçoit le danger et la
nécessité de mettre un frein à tout ce désordre »
Hélène a finalement appris à vivre de façon très consciente
son trouble bipolaire, de sorte qu’elle en soit le moins
affectée possible dans sa vie, tout en intégrant les risques
et les réalités de sa maladie et en restant particulièrement
vigilante sur son équilibre de vie.
En conclusion, Hélène dit : « je suis bipolaire, mais je me
place résolument du côté de la vie .J’ai apprivoisé mon
trouble et j’ai appris, avec le temps, à gommer les
parenthèses. »
Bibliographie :
– Sur l’ano-Surexie: Sabrina Palumbo : L’âme en éveil, le
corps en sursis. Editions Quintessence. SabrinaTCA92: Se
relier aux fragilités pour se relier à l’univers
– Sur la schizophrénie: Gérard Garouste: L’intranquille,
autoportrait d’un fils, d’un peintre, d’un fou. Editions
L’iconoclaste.
– Sur le trouble bi-polaire: Hélène Pérignon : Je suis
bipolaire mais le bonheur ne me fait pas peur ; Editions Hugo
Doc
Source: Site de Geneviève Abrial.
L’amendement anti-anorexiques
est dangereux pour la santé
et l’éthique.
Par Pierre-Antoine Chardel, philosophe, professeur à Télécom
Ecole de Management, directeur adjoint du LASCO – Monde
Contemporain, Paris et Juliette Rouchier, économiste, chargée
de recherche au CNRS, membre du GREQAM, Marseille.
L’adoption récente par les députés d’un « amendement antianorexiques» à la loi Santé va à l’encontre des
recommandations contenues dans le rapport « Les jeunes et le
web des troubles alimentaires », issu de plus de trois années
de recherche menées en France et au Royaume Uni par notre
équipe transdisciplinaire Anamia, et rendu public l’année
dernière.
C’est apparemment en méconnaissance des résultats de cette
étude (pourtant financée par l’Agence Nationale de la
Recherche – l’ANR), que nos décideurs politiques font le choix
de créer un nouveau délit dans le code pénal, en condamnant à
une peine d’un an d’emprisonnement et à 10 000 euros d’amende
toute personne qui serait suspectée de faire l’apologie de
l’anorexie sur Internet. Cette mesure de répression s’avère
dangereuse dans la mesure où elle ne prend nullement en
considération la complexité des formes de sociabilité qui sont
engagées sur le web, et qui sont déterminantes pour un grand
nombre de personnes atteintes de troubles des comportements
alimentaires (TCA). Une interrogation sur les conséquences
d’une telle mesure sur les principes de liberté d’expression,
du besoin de reconnaissance et de la responsabilité envers
autrui nous semble cruciale.
Dans l’amendement en question, Internet se voit stigmatisé. Il
est en effet question de s’attaquer à des sites censés faire
l’apologie de la maigreur excessive. Or dans le cas des sites
dits « pro-ana », nous avons moins affaire à des logiques
simplement
revendicatrices,
faisant
l’apologie
de
comportements alimentaires extrêmes, qu’à des personnes
vulnérables qui s’expriment librement et qui manifestent ainsi
un besoin d’attention. Une attention que ces personnes (le
plus souvent des jeunes femmes mais également des jeunes
hommes) ne trouvent pas nécessairement dans les systèmes de
santé classiques, ou en raison de l’extension des déserts
médicaux. De plus, dans l’évocation d’Internet, on néglige de
distinguer les logiques informationnelles (propres aux sites)
et les dynamiques communicationnelles (caractéristiques des
forums) qui permettent aux individus d’interagir, en créant
les conditions d’une écoute mutuelle, voire d’une forme de
reconnaissance.
Une fois de plus, des mesures simplistes et hautement
problématiques d’un point de vue éthique sont décidées par des
politiques pour traiter de phénomènes sociaux et humains dont
la complexité mériterait une évaluation beaucoup plus
réfléchie : car il est question ici de sanctionner des
personnes malades, comme si on décidait de punir des drogués
ou des schizophrènes pour « incitation » !
On semble être aujourd’hui renvoyés à une tendance démagogique
qui se propage dans nos sociétés en crise où la pénalisation
hâtive, et le contrôle des risques que celle-ci est censée
produire, semble l’emporter sur la réflexion critique et une
compréhension ample et nuancée des problèmes à traiter. En
outre, dans le cas de l’anorexie et de ses manifestations en
ligne, un autre enjeu éthique majeur consiste à ne pas
amalgamer la forme et le fond. Si la forme des pages
personnelles et des blogs des internautes concernés par des
troubles de comportements alimentaires est certes parfois
choquante, elle n’en demeure pas moins travaillée par des
questions de fond, c’est-à-dire existentielles. Nous avons
affaire le plus souvent à des expressions de souffrance et de
détresse psychique qui ne sont en aucune façon réductibles, ni
à l’univers du mannequinat (ce que le psychanalyste JeanMichel Huet a justement souligné récemment), ni à la supposée
nocivité de l’Internet. Car des formes de subjectivation tout
à fait inédites sont engagées via les médiations numériques,
qui devraient faire l’objet d’une analyse thérapeutique
scrupuleuse. Elles sont complexes et requièrent un niveau
d’attention élevé à l’heure où le numérique bouleverse en
profondeur nos cadres d’analyse des phénomènes sociaux.
Les réseaux en ligne deviennent les vecteurs de formes
inédites de dialogue et de partage qui doivent stimuler de
nouveaux efforts d’interprétation. En effet, dans le cas de
l’anorexie, si les réseaux sociaux numériques peuvent bien sûr
véhiculer certains discours qui peuvent apparaître « néfastes
» pour la santé des personnes, l’idée qu’un simple message sur
une page (ou même des pages) puisse être à l’origine d’une
maladie sévère, dont les causes sont bien entendu beaucoup
plus diffuses et multifactorielles, n’est ni tenable ni
honnête intellectuellement. Qui plus est, on sait que ces
mêmes réseaux permettent aussi – et de manière tout à fait
ambivalente – la création de lieux d’échange que les usagers
ne trouvent pas dans la vie dite « réelle ». Ce sont ces
disparités et cette multitude de pratiques numériques qui
devraient être analysées en profondeur, et prises en compte
par nos responsables politiques aujourd’hui.
Il serait donc urgent de renforcer la compréhension des
pratiques numériques qui sont en jeu avec l’anorexie, pour
aider sans juger, en prenant davantage la mesure de ce qui est
en jeu d’un point de vue éthique dans ces pratiques. Car on le
sait désormais, les liens qui se développent sur le web créent
des modes de socialisation pour des populations qui se
trouvaient le plus souvent marginalisées avant l’essor
d’Internet. De ce fait, seule une analyse plus fine des effets
du web sur les modes de socialisation des personnes touchées
par des troubles des comportements alimentaires pourra à
l’avenir aider le développement de stratégies plus adaptées en
matière de soin.
Pour ces raisons, nous soutenons la dynamique portée par les
professionnels de santé et les associations de personnes
vivant avec ces troubles, ainsi que leurs familles, qui prend
aujourd’hui la forme d’une lettre ouverte au président de la
République française, François Hollande. L’amendement « antianorexique » à la loi santé voté la nuit du 1er avril 2015 peut
encore être retiré lorsque la loi sera discutée au Sénat le 4
mai prochain. Nous invitons donc chaque membre de la société
civile à réagir en ce sens, à signer la pétition lancée par
l’AFDAS-TCA et la FNA TCA, en participant de la sorte à la
contestation de mesures législatives répressives et contreproductives, en vue de voir émerger une véritable politique de
santé publique pour lutter contre ces maladies mentales que
sont les TCA.
Source: Le Monde.fr
Témoignage
association.
pour
une
Voici le témoignage que j’ai écrit pour l’association de
Sabrina Palumbo qui me tient très à cœur. En effet, cette
maladie est un enfer pour le malade et l’entourage qui est
souvent démuni ! Je remercie de tout cœur les associations qui
mènent une véritable action pour mieux informer, sensibiliser
et aider les malades et l’entourage. MERCI.
Je remercie au passage tout particulièrement, l’association de
SabrinaTCA92 qui mène une action remarquable ! J’invite aussi
les gens qui souhaitent mieux comprendre cette maladie à lire
l’ouvrage de Sabrina Palumbo : L’âme en éveil, le corps en
sursis. Il a beaucoup aidé ma mère à mieux comprendre la
maladie et à m’aider au quotidien. Merci…
Témoignage pour l’association :
« Je souffre d’anorexie sévère depuis 11 ans et cette maladie
est très très complexe et détruit aussi bien le malade que
l’entourage !
La prise en charge médicale est vitale selon moi ! J’ai été
suivie à la CMME de Saint-Anne au bout de 6 ans d’anorexie
mentale. J’étais encore dans le déni.
Je me sentais mal et voulais sortir de cette phobie de prendre
du poids mais la maladie était beaucoup plus forte me poussant
à perdre toujours plus de poids et à contrôler toujours plus
mon alimentation
Je suis finalement arrivée à un stade de souffrance physique
et psychologique (malgré mon suivi psychologique) qui m’ont
enfin fait réagir et demander à être hospitalisée. ( En
réalité, j’étais dans l’impasse totale : dépression et un
corps dénutri et épuisé ! )
Ce fut le premier pas vers mon long chemin vers la guérison.
Cette première hospitalisation de 3 mois dans une clinique
privée spécialisée a était un « échec » car je continuais à
vouloir tout contrôler et à refuser de m’alimenter. Je jetais
mes poches de ma sonde gastrique et j’allais faire des marches
à outrance pour éliminer le peu de ce que j’avais accepté de
manger. Bref, un enfer à vivre….
A ma sortie,J ’ai suivi ma thérapie avec des médecins très
compétents de l’hôpital Saint-Anne que je remercie au passage
mais malgré ma prise de conscience de la gravité de la maladie
et le soutien de mon entourage, j’étais dans l’incapacité de
me réalimenter à ce stade.
J’étais angoissée, déprimée, perdue….. j’avais qu’une seule
envie, c’est d’être prise en charge médicalement dans un
hôpital où le cadre est strict voire carcéral pour m’obliger à
lâcher ce contrôle….
L’attente pour mon hospitalisation me parut interminable ( 5
mois). Cette seconde hospitalisation fut très efficace. 10
kilos en 3 mois. C’était vital. Certes, j’ai demandé à sortir
contre avis médical pour replonger dans mes habitudes, donc la
maladie mais elle m’a permis de remettre mon corps en vie !
Je suis donc sortie physiquement « guérie » mais
psychologiquement encore gravement malade. Malgré les
recommandations et avertissement de mon entourage et des
médecins, je ‘en faisais qu’à ma tête.
Ayant repris du poids, j’avais oublié les dangers de la
maladie, les dangers de ne pas s’alimenter…. J’ai toujours
souhaité continuer ma thérapie car je sentais au fond de moi
que j’étais mal dans cette vie guidée par le besoin de tout
contrôler….
Malgré les compétences de mon psychologue de Saint-Anne dont
je suis plus que reconnaissante ( Mr Huon de Penanster),
j’étais repartie dans mes habitudes et ma thérapie était au
point mort car j’étais toujours dans mon monde : ma vie bien
rythmée par mes habitudes alimentaires… Dans cette vie, il n’y
avait pas de place pour les émotions, pas de place pour
l’imprévu, pas de place pour une vie sociable…..
J’étais toujours dans l’apparence, l’image qu’on pourrait
penser de moi et absolument pas dans moi, ce que je
ressentais…. Je fis une vraie rechute l’hiver qui suivie cette
seconde hospitalisation où mon poids était redevenu critique
avec les conséquences que cela engendre : crise d’angoisse,
fatigue, irritabilité, insomnie et dépression.
Heureusement, j’étais suivie médicalement. Mon psychiatre a
été très ferme avec moi comme toujours mais pour la première
fois, j’ai suivie au mieux ses recommandations. J’avais enfin
compris que j’allais droit dans le vie en vivant de la sorte
et je voulais enfin changer ma façon de vivre. Ce fut une
seconde étape dans le long chemin de ma guérison.
Grâce aux vacances scolaires et au soutien de mes parents,
j’ai remonté la pente pour retrouver un poids plus
confortable. Bien sûr, encore très insuffisant mais un poids
me permettant de commencer enfin un vrai travail thérapeutique
avec mon psychologue. J’étais enfin décidée à me faire
réellement aider, à accepter de comprendre les mécanismes de
mes obsessions.
Ce fut le début d’un très long travail avec mon psychologue et
mon psychiatre de l’hôpital Saint-Anne. J’avais tout à
apprendre, à comprendre, à découvrir, à expérimenter. Mon
psychologue m’a déjà appris les émotions, à accepter mes états
d’âme, à accepter les émotions négatives. J’ai eu énormément
de mal à m’apprivoiser ces notions.
Il m’a fallut une bonne année juste pour réussir à écouter mon
corps.
Cette année, fut encore vraiment plus constructive. Après
cette prise de conscience que j’avais des émotions négatives,
mon psychologue m’a fait réaliser que j’étais toujours dans
l’évitement des situations qui me font peur. J’ai appris
durant cette année, à ne plus fuir mais à les affronter. Ce
fut très très difficile.
J’ai ainsi fait mes premier pas récemment à la cantine pour
manger avec mes collègues le midi. J’ai enfin réussi à lâcher
prise sur mon travail professionnel….
Je suis depuis peu mettre des mots sur comment je me sens et
surtout accepter d’avoir des moments de mal-être et d’accepter
de les vivre au lieu de les fuir en allant courir 4 heures
pour oublier…..
J’écris tout cela car j’aimerai bien transmettre aux personnes
qui souhaitent mieux comprendre cette maladie que la guérison
est un très long chemin qui se fait avec une aide médicale et
familiale car le malade a besoin d’être soutenu tout au long
de son chemin.
C’est une maladie qui se guérit, j’en suis sûre mais il est
vital de la diagnostiquer au plus vite et d’être pris en
charge. D’où le rôle des associations pour aider le malade et
l’entourage. J’aimerai aussi dire aux personnes accompagnant
un proche à travers cette épreuve que la guérison n’est pas un
déclic mais se fait par prise de conscience en prise de
conscience.
L’aide médicale est fondamentale pour faire un vrai travail
personnel sur soi . Il est aussi important à mon sens, quand
le malade en ressent le besoin de se tourner vers les
associations ou groupe de parole pour sortir de l’ombre et
sortir de la honte de cette maladie et oser parler et raconter
ses souffrances, ses obsessions.
Tant de choses honteuses que nous fait faire la maladie.
Accepter d’être malade, ne plus en avoir honte et en parler à
son entourage m’a fait aussi beaucoup de bien !
J’ai aussi envie de dire qu’à mon sens il est bien sûr
important de se focaliser sur l’aspect nutritionnel mais qu’en
parallèle, il est tout aussi important de faire un travail sur
soi pour accepter son corps grâce à de nombreuses approches
qui dépend de la personnalité de chacun.
Pour ma part, en plus d’un suivi psychologique, nutritionnel,
je me suis tournée vers le yoga et la méditation et bientôt la
reprise d’une activité physique qui me plait.
C’est un long chemin mais je reste persuadée que l’on peut
s’en sortir avec de la volonté ,un SUIVI MEDICAL et le soutien
de l’entourage qui DOIT ABSOLUMENT être informé de cette
maladie pour mieux la comprendre et aider au mieux le malade.
D’où l’importance de se tourner vers les associations !!!! «
Sarah
Source: Sortir de l’enfer de l’anorexie.
Se relier aux fragilités pour
se relier à l’univers
La paix c’est de verser toutes les larmes de son corps après
que tu sois allée arracher le mal à sa racine,
La paix c’est de savoir qu’il existe des personnes qui ont
enfin le puzzle et que ma souffrance a été entendue puis
reconnue,
La paix c’est le pardon qui permet de pardonner les crimes les
plus graves,
Parce que tu comprends. Que tu ressens. Et que tu observes tes
pensées, même tes souvenirs les plus douloureux, sans les
vivre et avec détachement.
Tu vois la paix, c’est un peu tout ça…
Et c’est laisser ton âme reprendre sa juste place.
(Extrait de correspondance)
J’ai osé la fragilité (mais je ne parlerai qu’en présence de
mon avocate) et je n’ai guère été étonnée lorsqu’on m’a dit
récemment « j’ai l’impression qu’on t’a retiré un poids de tes
épaules depuis la dernière fois que je t’ai vue il y a
quelques mois ». Le poids ne s’est pas retiré tout seul et il
m’a fallu aller gratter « là où ça fait mal ». L’ange à qui
j’ai choisi de faire confiance pour faire ce travail a réussi
sa mission si je puis dire (et je ne sais toujours pas comment
il s’y est pris…)
Le premier « déclic » c’est en lisant le livre « Osons la
fragilité » de Geneviève Abrial que je l’ai eu. Il m’a permis
de mieux comprendre ce que sont des « blessures d’enfant ».
Première vague de souvenirs… Et puis
j’ai lâché des mots enfouis depuis
j’ai dû traverser pendant plusieurs
le travail sur les valeurs paie et
mon navire…
il y a eu cette séance où
20 ans et la tempête que
jours. J’ai gardé le cap,
j’ai un bon équipage sur
Un « chaos spirituel » et l’impression très nette que mes
petites souffrances sont dérisoires face à des choses bien
plus graves.
J’ai pris conscience du mal que l’on m’a fait comme celui que
j’ai pu faire… Du fait que l’amour ne se suffit pas à lui-même
mais qu’il est un premier pas : aimer puis cesser de faire
souffrir…
Je me suis remise à l’écriture, sans savoir si je serai
publiée un jour mais qu’importe puisque « l’essentiel est le
sens que l’on donne à ses créations et la conscience qu’on en
retire » (spéciale dédicace).
L’amie : « La gamine de 10 ans c’était toi je pense… Non tu ne
dois pas te taire et cette question sera peut-être l’occasion
d’écrire un autre livre… Afin de te libérer aussi de cela, tu
as un talent indéniable d’écriture, cette écriture qui te
permet de poser tes souffrances, tes cris sur du papier…
On pourrait en parler des heures Sab, parce que je culpabilise
beaucoup. Je ne l’aide pas assez. Je ne sais pas comment te
dire mais la maladie parfois on la fuit.
Je pense qu’il faut que tu raisonnes comme si toi et ta
famille ne faisiez qu’un… Mais pour la bonne cause… À savoir
que tu puises ta force en elle tout autant qu’en toi et qu’à
l’inverse sans toi ta famille perd une partie d’elle-même. Ce
qui n’exclut pas que tu es un individu à part entière, qui est
libre de ses choix et de sa vie.
Mon frère a souvent pensé que je l’avais abandonné alors que
je vivais chaque minute de sa maladie et je souffrais de son
« incarcération » en psychiatrie. Mais on est jamais à la
place de la personne malade qui pour se reconstruire doit
repasser par ces moments douloureux, tenter de comprendre pour
enfin guérir. Quand tu parles de ce cela, il ne faut pas que
tu portes les erreurs des autres. Continues juste à semer le
bien comme tu le fais très bien à travers ton association, ton
soutien à des personnes qui souffrent.
Je crois aussi qu’un moment quand tu auras dit tout ce qui te
pèse, par rapport à ton vécu.
Il faudra peut-être que tu penses enfin à toi.
En lisant ton livre, je me disais que ta maman aurait pu elle
aussi écrire son livre…
Que t’ont-ils fait ? Explique-moi … »
« Eux, ne savent même pas que j’existe… Lorsqu’une gamine
innocente de 10 ans a le malheur de faire partie d’un système
gangréné par la haine, elle peut ensuite vouloir taire ces
mots et les plonger au fond d’un estomac vide ou les étouffer
sous la nourriture.
Il y a des mots qu’on ne prononce pas pendant près de vingt
ans parce qu’on refuse d’en mesurer l’horreur. Ce que j’ai
fait depuis mes dix-sept ans pour attirer l’attention sur
autre chose que ce qui fait mal. Pour ne pas y penser ».
La résilience consiste à cesser la lutte contre les événements
psychologiques et émotionnels traumatisants. Ne plus lutter
contre eux, mais apprendre à leur faire leur juste place. Et
se libérer.
Ecrire à travers les larmes
particulièrement facile à faire. Je
ou si j’allais réussir à dépasser
mal. Je ne savais pas bien pourquoi
n’est pas un exercice
ne savais pas bien comment
cette « claque » qui fait
j’écrivais.
Chacun peut prendre conscience de sa part de fragilité pour
s’élever et se mettre au service des grandes lois de respect
et d’humanité. (G.Abrial)
J’avais gardé cette phrase bien en tête. Assez vite la Lumière
est revenue et mon billet au sujet de la transmission n’est
pas venu par hasard. J’ai compris quel sens je voulais donner
à mes écrits et du chaos a pu naître de belles choses. Les
verrous de ma mémoire qui ont sauté, des relations plus
vraies, le dialogue rétabli quand ce n’était parfois plus le
cas…
« Le plus pénible, quand on fait zazen, c’est le moment où
l’on devient témoin de ce qui se passe réellement dans notre
tête. C’est une vraie claque en pleine figure : on se voit tel
qu’on est – égoïste, violent, plein de préjugés. … Avec le
temps, nos émotions gagnent en finesse et en acuité, et les
sentiments qu’on éprouve pour les autres se font plus réels et
plus profonds, parce qu’on a beaucoup plus de recul par
rapport à ce qui se passe dans notre tête »
(C. J. Beck)
Les oiseaux montraient le chemin.
J’ai lu des textes sur la vulnérabilité qui m’ont beaucoup
parlé. « Quand on veut éclaircir ses objectifs et mener une
vie spirituelle, la vulnérabilité est la voie à emprunter ».
J’ai beaucoup pleuré c’est vrai mais au lieu de me sentir
vulnérable je me suis sentie plus forte.
Mes écrits et mon discours ont évolué. La colère est au
placard, l’importance que j’accorde aux soins médicaux et ma
confiance en la médecine n’est plus à prouver. Certains ont eu
besoin de me l’entendre dire de vive voix (très drôle le
« mais on dirait parfois que vous bouffez du médecin » le
réseau TCA a de l’humour). Je n’ai pas fait le procès ni de la
société ni de la psychiatrie. J’ai dénoncé la perte d’humanité
dans le monde et les valeurs qui foutent le camp.
Mes valeurs m’ont sauvée. Mon cœur s’est agrandi…
« La paix du monde commence à la maison » (mère Teresa)
Trouver ma véritable mission est le plus beau cadeau que je
pouvais me faire et je suis contente d’avoir réussi le test :
« Réussir au test de parler de ses manques ou ses blessures
c’est peut-être le moyen de cesser de souffrir ». Pour ceux
qui n’ont pas suivi il s’agit de mon billet Et si nous
arrêtions de souffrir ? Encore un hasard qui n’en est pas un…
Je n’avais pas encore mis complètement le doigt dessus mais je
me souviens avoir repris contact avec Geneviève lorsque j’ai
lu son livre. Nous avons poursuivi un peu nos échanges et je
lui suis très reconnaissante pour son texte ci-après. Je
voulais mieux comprendre pourquoi au bout du compte je ne me
sens pas particulièrement vulnérable, voire je me sens plus
forte qu’avant.
J’ai donc posé la question : « Quelle différence y a-t-il
entre vulnérabilité et fragilité » ? Voici la réponse de
Geneviève Abrial :
La vulnérabilité implique la notion de proie : la personne
vulnérable n’aura peut-être pas les moyens de se défendre,
elle se fera avoir, sera innocente, ou naïve.
On dit d’un enfant qu’il est vulnérable, pas encore formé au
sens critique, non autonome, influençable, malléable. Ce qui
est normal et confirme la nécessité de le protéger.
De même les personnes malades, nécessiteuses, âgées.
La notion de vulnérabilité attend une suite : on est
vulnérable à quelque chose.
Par exemple, vulnérable à la maladie, si on a une faiblesse
immunitaire. On parle de population vulnérable aux escrocs, en
parlant de personnes intellectuellement défaillantes.
Des personnes vulnérables, en terme économique, signifie
qu’elles sont au seuil de la pauvreté, et qu’un léger cran audessous, un aléa supplémentaire, auquel elles ne pourront
faire face, les entrainera vers la déchéance.
(Etymologie : Vulnérable vient de vulnus : plaie, blessure, au
sens propre : qui peut être blessé, frappé. Au sens figuré :
qui se défend mal.)
La fragilité présente une toute autre idée.
La fragilité contient elle-même sa force. Elle est
universelle, et rappelle l’essence, le fondement même de
l’être.
On peut être fragile, c’est-à-dire conscient de ses manques,
de sa souffrance, sans pour autant être vulnérable.
La fragilité possède sa puissance et se démarque en cela de la
vulnérabilité.
La vie : forte et fragile exactement en même temps. Pas de
hiérarchie entre les deux.
Fragile : frêle, précaire…oui, comme la vie.
Mais la vie est aussi renouvellement, comme les saisons.
Destruction et reconstruction sont les fondateurs de l’essence
de la vie, ainsi fonctionnent aussi chacune de nos cellules.
Dans notre corps comme dans notre psychisme, s’anéantissent
des cellules, des voies, pour laisser la place à d’autres
cellules et à de nouvelles connexions.
Les parcours de vie sont constitués de la même manière.
La fragilité conduit à une forme de spiritualité. Contacter sa
propre fragilité se fait en un long chemin initiatique. Etre
en empathie avec la fragilité d’autrui revient à développer un
sens aigu de la relation au monde, à l’univers.
Etre en liaison avec la profondeur de chaque être, c’est
développer une communication vraie. C’est quitter le
bavardage, pour garder peut-être, quelques temps, le silence.
C’est écouter autre chose. Ce qui vibre à l’intérieur, caché,
mystérieux.
Se relier aux fragilités est se relier à l’univers.
La fragilité permet de penser, de s’enrichir, de vivre en
préservant le plus profond, le plus humain en nous.
La conscience de la fragilité nous préserve de l’égocentrisme,
de l’autorité sur autrui, de la volonté de puissance, de la
croyance en la maitrise sur les animaux, sur la nature.
Collectivement, l’espèce humaine
grande fragilité. C’est la seule
permettre de ne pas aller à sa
saccageant les autres espèces, et
sur cette planète.
devrait ne pas oublier sa
condition qui devrait lui
perte, en tant qu’espèce,
les fondamentaux de la vie
La vie dans ce qu’elle a de plus beau, et de pérenne, est
constituée par un équilibre entre fragilité et force, en soi,
dans un groupe, dans le rapport aux autres espèces, dans le
lien avec la nature.
Comment transformer sa fragilité en force ?
En allant s’y connecter. En se penchant vers elle, comme une
fée sur le berceau d’un bébé.
Cette fragilité n’est pas à bannir, ni à traquer. Au
contraire, elle est un ferment de vie.
Plus on augmente sa conscience d’être humain, plus on se
libère. Or, la conscience de soi, passe par le chemin de la
douleur. Il n’est pas possible de se connaître sans aller vers
les souffrances, qui provoquent les turbulences émotionnelles,
la remontée de l’enfance, mal digérée, ou qu’on a voulu
oublier.
Bien sûr, tout n’a pas été rose.. Chacun son lot de
frustrations, des tas de choses ne se sont pas passées comme
on aurait voulu. Mais ce qui a été nous constitue aujourd’hui.
C’est.
Et on ne le changera pas. Alors ?
Alors assumons, trouvons notre chemin personnel, hors des
sentiers battus, enrichissons nous les uns les autres, avec
les pensées, les mots, les idées….
Inventons ce qu’est notre vie.
Et en même temps, laissons là être…
Difficile équilibre, là aussi, entre l’acceptation et la
décision.
Entre le calme et le mouvement.
Entre le silence et l’envie de crier, de dire, de s’exprimer.
C’est une réunion de forces qui paraissent contraires, mais en
fait qui se complètent, coexistent, sont en relations
mouvantes, complexes, infinies.
Il n’y a pas de solution. Il y a des ouvertures, en soi, et au
monde. Il y a de la communication, entre nos différentes
instances intérieures, et avec l’extérieur. Entre le passé et
le présent.
Plus cela communique, plus c’est vivant, plus la force s’unit
avec la fragilité.
La maladie est blocage, fermeture, isolement, secret. Au
niveau cellulaire, comme au niveau psychique.
La reprise de la communication, quelle qu’elle soit, entraine
le retour à la vie.
Geneviève Abrial, Psychanalyste, Fondatrice d’AERPA et auteure
Je me suis arrêtée pour regarder mon passé. On peut décider un
jour de s’attaquer à ses démons.
« Je vous fais confiance ». J’ai mis du temps avant de dire
ces mots à mon psy. Aujourd’hui il me reste à pratiquer des
exercices et faire le stage de Méditation comme je me suis
engagée à le faire. La sérénité est un apprentissage…
Sabrina, (merci monsieur l’Ange pour les félicitations)
« Cinq règles simples pour être heureux :
– Libère ton cœur de la haine,
– Libère ton esprit des inquiétudes,
– Vis simplement,
– Donne plus,
– Attends-toi à moins. »
Source : blog psychologies.com.
Etude
préalable
à
une
campagne de communication
menée
par
l’association
SabrinaTCA92
On estime qu’il y a 600 000 personnes souffrant de TCA en
France. 19% des adolescentes déclarent avoir des stratégies de
contrôle du poids. Les tentatives de suicide touchent jusqu’à
20% des personnes ayant un problème d’anorexie et 35% des
personnes ayant un problème de boulimie.
Cette enquête menée dans le cadre du DIU « santé mentale dans
la communauté » a pour objectif d’évaluer l’intérêt des
répondants pour impliquer les usagers lors de rencontres sur
le thème des TCA et donner des pistes de réflexion pour la
communication de l’association SabrinaTCA92 (association de
lutte contre les TCA parrainée par le Pr Michel Lejoyeux).
Url pour répondre au sondage en ligne :
https://docs.google.com/forms/d/1807e12dyLoExOR2g-MkjnVTsgknMv
F-88ep-lhahVu4/viewform
Shortcode (pour l’intégration) :
<iframe
src= »https://docs.google.com/forms/d/1807e12dyLoExOR2g-MkjnVT
sgknMvF-88ep-lhahVu4/viewform?embedded=true » width= »760″
height= »500″ frameborder= »0″ marginheight= »0″
marginwidth= »0″>Chargement en cours…</iframe>
Merci de votre participation et de vos relais afin de
maximiser le nombre de réponses : tout le monde peut
participer à l’étude !
L’équipe SabrinaTCA92
L’anorexie, une maladie
combattre - Témoignages.
à
Le culte de la maigreur est partout et le gouvernement en a
fait son cheval de bataille. Mais son angle d’attaque est-il
le bon ?
Après un passage boudé le 18 mars dernier à la commission des
Affaires sociales de l’Assemblée nationale, l’amendement antianorexie, porté par le médecin et député de l’Isère, Olivier
Véran, vient d’être voté par les députés et intégré au projet
de loi santé initié par Marisol Touraine.
Quand l’Espagne, la Belgique et l’Italie ont déjà légiféré à
ce sujet, la France tend enfin à prendre en compte les dangers
et conséquences des troubles du comportement alimentaire,
notamment l’anorexie, qui se traduit par une perte d’appétit
et un refus de s’alimenter, et la boulimie, qui se manifeste
par des crises de suralimentation compensée par une purge.
Un déficit de soins, de diagnostic et de coordination
Principalement pointées du doigt, les agences de mannequinat.
L’amendement prévoit de les sanctionner si elles ne
fournissent pas, pour leurs mannequins, un certificat médical
certifiant un indice de masse corporelle minimum, encore à
définir par la Haute Autorité de Santé. Le risque ?
75.000 euros d’amende et six mois de prison.
Les sites internet, dits pro-ana, visant à faire l’apologie de
l’anorexie, sont également dans le viseur du gouvernement,
tout comme les magazines féminins qui devront, le cas échéant,
apposer l’étiquette « silhouette retouchée » sur les photos
concernées. Le but : que les jeunes filles ne prennent pas la
maigreur extrême comme modèle.
Le problème est ailleurs
Pour Dimitri Jacques, psychothérapeute et président de
l’association TCA Soleil à Saint-Jean-de-Braye, créée en 2013
avec Marie-Pascale, de Cerdon, maman d’Hélène décédée à 27 ans
des suites d’une anorexie, « cette volonté politique est un
premier pas, mais n’est pas suffisant. Le problème est
ailleurs ».
Grâce à cette association, la seule consacrée aux troubles du
comportement alimentaire en région Centre, il tente, avec
détermination, de faire prendre conscience aux institutions et
professionnels de santé du manque de communication et de
formation qui empêchent la prise en charge complète et
positive des patients. « Beaucoup sont ballottés entre le
nutritionniste, le psychologue, le médecin et ressortent avec
des recommandations contradictoires », affirme-t-il.
Des familles abandonnées
Pour Marie-Pascale, sa fille Hélène n’a pas eu les soins
adaptés à son cas. Quand son état s’est dégradé, elle a été
envoyée dans une clinique privée d’Orléans, au service
d’endocrinologie, « faute de structure plus adaptée dans la
région ».
Faible, elle était autorisée à sortir pour consulter les
praticiens libéraux. « Personne ne contrôlait si elle s’y
rendait vraiment ». Leur réponse d’alors : « Elle est majeure.
Nous ne pouvons décider pour elle ». « Son psychiatre lui
proposait des ”deals” pour la faire remanger sans chercher à
la comprendre ». Quant aux centres spécialisés, ils
n’accueillaient que les adolescents. Marie-Pascale était alors
désespérée. « Je trouve cette maladie monstrueuse et
incompréhensible. Regarder son enfant dépérir de jour en jour
sans pouvoir rien faire est insoutenable ».
La clinique privée ne pouvant la garder faute de place, Hélène
a été hospitalisée au centre hospitalier régional d’Orléans.
« On l’a parquée dans un coin sans soins adaptés », juge la
maman. Elle a ensuite été renvoyée chez elle « sans qu’on ait
pris réellement la mesure de son état. Hélène est décédée d’un
arrêt cardiaque chez son père, quinze jours plus tard ».
Interrogée sur les soins prodigués aux patients souffrant de
troubles du comportement alimentaire, la chargée de
communication du CHRO confie que « les services hospitaliers,
notamment le service d’endocrinologie, n’ont pas les
compétences nécessaires pour prendre en charge ces cas ». Pour
ce faire, il faut aller à Paris.
« Sans des soins et une écoute adaptée, sans un suivi médical
spécialisé, sans une réelle prise en compte de cette maladie
qui reste, malgré tout, mystérieuse, l’issue peut-être
fatale », assure Dimitri Jacques. Il organise des temps de
parole pour soutenir les malades et leurs familles totalement
démunies face à une maladie dont ils ne connaissent rien, mais
surtout dont ils ignorent les causes. Et estime « qu’une
meilleure coordination des médecins et un diagnostic plus
précoce » permettraient d’augmenter le nombre de guérisons.
Une action de longue haleine.
www.tcasoleil.fr
————————————————————————Témoignage de Gwenaëlle, 21 ans, guérie depuis un an
Refus de grandir, hypersensibilité, peur d’affronter la vie… À
14 ans, Gwénaëlle tombe dans l’anorexie. Aujourd’hui, à
21 ans, guérie et épanouie, elle envisage l’avenir et ne
manque pas de projets.
« C’est l’infirmière scolaire qui a détecté qu’il y avait un
problème ». De son côté, Gwenaëlle n’a pas encore conscience
de son état. Elle est hospitalisée pour la première fois à
16 ans et passe d’un service à l’autre (pédiatrie,
psychiatrie…), jusqu’au jour où Gwenaëlle est devenue un
danger pour elle-même. « La dénutrition me rendait violente.
Je passais mon temps à défier les médecins, à essayer de
vomir, de me faire du mal. J’ai frôlé la mort à plusieurs
reprises ». Placée en unité pour malades difficiles, elle
finit, au contact de patients, dont l’un d’eux a mis un coup
de tronçonneuse à son frère, par avoir le déclic. « Je n’avais
rien à faire ici ». Le premier pas vers la guérison.
Envie d’aider les autres
Aujourd’hui, elle travaille dans la restauration, souhaite
reprendre des études en psychologie et créer une association
de soutien aux familles et malades pour partager son
expérience. Pour elle, les magazines et les podiums ne
déclenchent pas de comportements anorexiques mais
entretiennent des troubles déjà existants. « Les services de
soin, c’est là que le bât blesse. Beaucoup ont perdu leurs
moyens et leur patience devant mon manque de volonté. Ils sont
tous démunis à un moment ou à un autre. Nous ne sommes pas
comprises dans notre mal-être ».
« Il faut aussi lutter contre les sites pro-ana que je
consultais et sur lesquels je trouvais des conseils pour ne
pas ressentir la faim, pour me faire vomir par exemple. J’y ai
trouvé un réconfort. Mais un réconfort dangereux ».
Laura Heurteloup
Source: La Rép.fr
Quand la pensée positive aide
à rester en bonne santé.
L’optimisme, l’émerveillement, la gratitude et la
bienveillance font autant de bien à l’esprit qu’à l’organisme.
Tout le corps en tire bénéfice.
La deuxième édition du Printemps de l’optimisme a réuni près
de 5 000 personnes à Paris, le samedi 21 mars 2015. La preuve
que les Français sont à la recherche d’idées positives afin
d’affronter au mieux leur quotidien.
Adopter une attitude
positive n’est pas seulement bénéfique dans le cadre du
travail ou de la vie personnelle, mais également au niveau de
la santé.
L’optimisme, par exemple, aurait un effet direct sur le cœur :
il réduit le nombre d’accidents cardiovasculaire et améliore
le système immunitaire. Le fait même d’utiliser simplement un
langage optimiste serait associé à un risque plus bas de
mortalité au sein d’une communauté donnée, rapporte le
site The Huffington Post.
Un système immunitaire plus en forme.
Etre optimiste ne signifie pas uniquement regarder vers le
futur avec espoir. C’est une façon générale d’affronter la vie
et ses problèmes en cherchant des solutions positives.
Eprouver de l’émerveillement à travers l’art, la religion ou
la philosophie peut fait partie de cette attitude. Et d’après
une étude récente, également citée par le Huffington Post, les
personnes ayant ressenti ce sentiment présentent un niveau de
marqueurs inflammatoires très bas, soit un moindre risque de
maladies auto-immunes et cardiaques.
Avoir un sentiment de reconnaissance apporte également son lot
de bienfaits : une baisse du stress, une amélioration du
système immunitaire et une meilleure qualité de sommeil. Et
enfin, la bienveillance envers soi-même aiderait à consulter
un médecin plus rapidement en cas de symptômes et à adopter
une meilleure approche face à une éventuelle maladie. Qu’on
soit pour ou contre la méthode Coué, les chercheurs ont donc
la preuve que, niveau santé, il vaut mieux rester positif !
Source: Santé Magazine.fr
Scènes
de
"transmission"
vie
-
L’histoire commence par un courrier ouvert la boule au ventre.
Différents scenari étaient possibles étant donné l’expéditeur.
Une histoire banale, les « tuiles » qui vous tombent sur la
tête font partie des aléas de la vie et j’ai bien géré
l’affaire. Une leçon de zen bien appliquée c’est une sportive
en route pour un cours de Sh’bam et qui ne se laisse pas
envahir par le stress (et qui n’envoie pas de mails…) en
attendant de savoir de quoi il retourne, on admire les
progrès. Zen ou pas, on peut aussi se dire que tout trouve
toujours une solution.
Le Sh’bam lui s’est transformé en cours de Zumba, dispensé par
une coach remplaçante. Le cours m’a fait beaucoup de bien, on
s’est tous amusés et bien défoulés.
La danse c’est une bonne transe hypnotique ! Tous synchronisés
sur une coach… Ensuite, chacun vit sa transe différemment…
J’ai pris conscience de l’importance de transmettre le savoir.
Bien sûr on ne peut transmettre que ce qu’on sait au moment T.
Je serai bien incapable de donner des cours de musique à
quiconque aujourd’hui et sans avoir pratiqué depuis vingts
ans, autrefois j’aurais pu. On peut tout apprendre et
réapprendre, pour la musique passons je n’ai pas envie de m’y
remettre pour le moment.
Je me suis par contre remise au sport. Je me rappelle ma
tonicité musculaire la première fois que j’ai remis les pieds
dans une salle. Des coachs m’ont appris comment me remuscler
et me répproprier mon corps. J’ai découvert les cours
collectifs, à commencer par le Pump puis le Combat et ensuite
le Attack. La danse est venue plus tard mais elle m’a libérée
de beaucoup de choses (et pas que des endorphines).
Les leçons pour une élève studieuse s’appliquent de mieux en
mieux. Toujours en progrès, mea culpa sur le premier réflexe
que j’ai eu à l’annonce du remplacement de cours, je préfère
toujours le Sh’bam. Cela ne m’a pas empêchée de prendre ce qui
se présentait à la place et d’en profiter pleinement…
La coach qui ne me connaît pas à vu une femme s’éclater,
s’agacer un peu les fois où elle n’arrivait pas à faire le
mouvement du premier coup (perfectionnisme quand tu nous tiens
?) mais éclater alors de rire et s’appliquer à piger le truc
pour rattraper comme tout le monde quelques essais plus tard.
Elle ne sait pas qu’un jour j’ai pesé pratiquement la moitié
de mon poids et toutes les autres bonnes raisons qui
expliquent pourquoi j’ai un bon moment préféré faire les cours
au fond de salle. Elle n’a pas besoin de savoir et elle fait
ce qu’elle a choisi de faire : enseigner. Enseigner est l’un
des plus beaux métiers au monde, il permet de transmettre la
connaissance. Valable pour bon nombre d’enseignements, nous
sommes tous le sage de quelqu’un que nous soyons thérapeute,
parents, plombier ou enfant. La transmission est
intergénérationnelle.
Ce que j’ai appris je peux le transmettre, le goût du sport,
les valeurs qu’il véhicule aussi, la régularité et les progrès
qu’on peut vite faire. Se lâcher totalement en Sh’bam, Jam ou
Zumba, décomplexée, une élève parmi d’autres et souvent au
premier rang pour mieux corriger ses mouvements. Je connais un
rayon de soleil qui aimerait apprendre à danser…
Je propose une première e-leçon gratuite : se synchroniser
mais à l’envers puisque la prof est en face (plus compliqué
qu’il n’y paraît surtout pour la débutante que je suis…) et se
faire confiance. Pour son troisième cours de Zumba seulement,
c’est déjà pas mal, je ne me débrouille pas si mal…
Sabrina
Ps : je ne reprécise pas que mes réflexions n’arrivent jamais
par hasard, tout le monde l’aura compris. La transmission, un
thème à traiter dans le tome 2 de L’âme en éveil, pourquoi pas
?
Pps : obligée de partager la photo d’une artiste, nous n’avons
toujours pas compris sa technique pour la prendre mais nous
avions bien ri avec ma petite sœur de cœur…
Source : blog psychologies.com.