Guy Birenbaum, journaliste et auteur de « Vous m`avez manqué
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Guy Birenbaum, journaliste et auteur de « Vous m`avez manqué
Guy Birenbaum, journaliste et auteur de « Vous m’avez manqué » Je n’avais pas allumé la TV depuis les événements de janvier et je suis tombée par hasard sur une émission avec Agnès Soral (elle parlait de son frère antisémite et l’émission m’a fait l’effet d’une douche froide). L’autre nuit, c’est un journaliste que je ne connaissais pas encore qui m’a « scotchée ». Il réussissait admirablement un exercice que je trouve périlleux mais très utile : parler de ses souffrances. Je ne connaissais pas son histoire, qu’il raconte dans « Vous m’avez manqué » et qui relate comment le « sniper » des réseaux sociaux est tombé dans la dépression et a dû se retirer de la vie médiatique alors qu’il vivait une descente aux enfers. Homme de caractère, il explique avec des mots simples quelque chose que nous ne comprenons pas toujours. Il est difficile de comprendre pourquoi (ou comment) du jour au lendemain, celui ou celle que l’on pensait si solide, si « dynamique », s’écroule tout à coup… L’histoire de Guy Birenbaum fait écho en moi pour plusieurs raisons (je connais une bonne clinique de repos monsieur… J’admire surtout celui qui utilise son don (parler dans un micro, informer et « balancer » de l’info en continue…) pour le mettre au service de tous. A travers lui, ce sont des milliers de français concernés par les sujets qu’il évoque (dépression, burn out, addiction aux écrans, no limit…) qui s’expriment. Une personnalité médiatique donne la parole aux anonymes qui souffrent dans le noir et le silence, c’est ainsi que j’ai compris sa démarche de témoignage. Son message permettra peut-être à certains d’entre eux de sortir de la culpabilité qui les ronge, il est important de rappeler que la dépression ou le burn out, cela n’arrive pas qu’aux autres… Sabrina : Pouvez-vous vous présenter succinctement et évoquer vos principaux traits de caractère pour les internautes qui ne vous connaissent pas ? G.B : Universitaire de formation. Devenu journaliste. Trop immergé sur le Web depuis dix ans. Sabrina : A quel moment de votre vie est survenu l’épisode dépressif (dans quel contexte) ? G.B : Je ne sais pas dater le démarrage… Je sais juste qu’il y a un an jour pour jour (du 21 mars au 12 mai) je me suis arrêté deux mois environ – un médecin m’a arrêté deux mois. J’allais mal depuis plusieurs mois (douleurs dos, ventre, palpitations, sueurs nocturnes…). Je me suis effondré peu après. Sabrina : Vous dites avoir eu de la chance quant à votre prise en charge… G.B : Oui. Je suis aimé. Entouré. Ma femme a joué un rôle central, trouvant la généraliste qui m’a arrêté et le psychiatre/psychanalyste qui m’accompagne depuis. Mes amis ne m’ont jamais lâché. Mon employeur de l’époque (Europe 1) s’est bien comporté. Et j’ai eu la chance énorme que Laurent Guimier, patron de France Info, me fasse confiance alors que j’étais au plus bas. Un dépressif seul n’a pas toutes ces chances et cet incroyable entourage. C’est pour lui ou elle que j’écris. Quelles ont été vos premières démarches ? Comment vous êtesvous fait accompagner vers le « mieux » ? G.B : Prendre rendez-vous rapidement avec le psychiatre et ne plus le quitter depuis. Accepter le diagnostic et la médecine (médicament). Sabrina : J’ai l’impression en vous écoutant que vous vous êtes « rEveillé » et que votre « colère » a disparue. Diriezvous que ce « trou d’air » (je reprends les termes du Dr André dans une de nos correspondances…) vous a permis de gagner en connaissance de vous ? G.B : Immanquablement oui… C’est terrible de se dire qu’il m’a fallu me fracasser contre le mur… Mais c’est vrai. Sabrina : Aujourd’hui vous êtes ok avec la personne que vous êtes ? Quelle place donnez-vous à vos valeurs ? Cette question n’est pas innocente je crois beaucoup au travail sur les valeurs. (Je vous invite à lire « Vous ne verrez plus jamais la colère comme avant » et je vous laisse en faire l’analyse G.B : Les miens, les autres, la nature… Je ne sais pas si ce sont des valeurs. Ce sont les miennes… Sabrina : On parle beaucoup du rôle qu’ont joué les réseaux (et autres médias) dans vos difficultés. Faire le procès d’Internet semble idiot et vous en reconnaissez la « puissance ». Une bonne utilisation revient-elle à revoir la notion « d’urgence » (l’instantanéité des messages, etc) ? G.B : Je n’ai pas critiqué le Web mais ses mauvais usages et les miens en particulier. On ne fait pas une dépression parce que l’on est trop connecté ! C’est inepte. En revanche, être trop connecté, perdu sur le Web, peut-être le symptôme d’un mal être. C’était le cas pour moi. Sabrina : Toucher votre fragilité vous a semble-t-il reconnecté aux autres. N’est-ce pas un comble pour un addict au web ? G.B : Ce qui est un comble c’est de parler à des inconnus via des écrans et ne pas parler aux siens. Sabrina : Je ne poserai pas la question d’une éventuelle rechute (à vous entendre j’y crois moyen aussi…). Que vous fait la critique aujourd’hui ? Ou que ne vous fait-elle plus d’ailleurs… ? G.B : Je ne reçois que de la gentillesse et des remerciements. Quant aux professionnels de la critique qu’ils continuent, c’est un joli métier. Plus le mien. Sabrina : La compassion pour vous c’est ? G.B : Regarder les autres en vrai. Pas de loin. Sabrina : On oublie les psys… après cette « expérience », quel(s) conseil(s) donnez-vous à ceux qui traversent des périodes sombres pour « garder le cap » ? G.B : Je ne suis pas psy, ni spécialiste de quoi que ce soit de ce genre. Je ne suis donc pas compétent. Simplement si on a la chance de ne pas être seul, ce sera plus simple. Sabrina : Votre maxime préférée ? G.B : Je n’en ai plus (ce n’est pas une maxime, c’est ma réponse). *** Je vous remercie beaucoup monsieur, une Présidente d’association qui interview un journaliste ce n’est pas courant, mais j’ai beaucoup appris depuis que je vous connais. Merci de votre témoignage (j’y suis favorable, on l’aura compris Et si nous arrêtions de souffrir ? Le docteur ne m’en voudra pas de le citer une nouvelle fois, je lui laisse le mot de la fin, je trouve l’extrait approprié. Sabrina Palumbo (non « sniper » mais un peu « kamikaze sur le web » parfois…) « Et j’ai vu beaucoup de souffrances, j’ai vu la fragilité des forts. Leurs souffrances sont les mêmes que celles des faibles et des anonymes : ne pas être aimés, ne pas être heureux, ne pas avoir l’esprit en paix, ne pas avoir l’âme sereine. Nous sommes tous faits du même bois, d’un bois magnifique, sensible et fragile. D’un bois qui chante et qui souffre. Mais je voudrais aujourd’hui que plus personne ne souffre. Je voudrais que chacune et chacun de nous s’efforce chaque jour de soulager un peu de la souffrance croisée sur son chemin. Je voudrais que nous soyons assez forts pour nous acharner à ce travail de moineau bienfaisant, toute notre vie durant. En étant heureux de le faire. Et en étant heureux de vivre ce que nous vivons. Quoi que ce soit ». (Christophe André) La participation de l’usager de santé La participation des personnes et de leurs familles retient tout l’intérêt et l’attention des décideurs et des opérateurs du domaine de la santé publique. Depuis le début des années 2000, le secteur sanitaire comme le secteur médico-social est marqué par la recherche d’un nouveau modèle de gouvernance permettant de faire participer, d’associer, d’impliquer les personnes à la conception des politiques et à leur mise en oeuvre. Il ne s’agit plus d’agir et de communiquer au nom des usagers, mais de réfléchir à de nouvelles modalités de coconstruction qui prennent en considération la parole des personnes accompagnées, leurs expériences et expertises. Dans le cadre de l’installation à l’EHESP de l’Institut de l’usager, le service documentation a réalisé un dossier documentaire riche d’informations structurées vous permettant de faire le tour du sujet. Accéder au dossier Les troubles Témoignages. psychiques : Apprendre à connaître les troubles psychiques est nécessaire si l’on veut mieux comprendre ceux qui en souffrent autour de nous, et mieux appréhender le monde dans lequel nous vivons. En effet, nous sommes tous aux prises avec des symptômes et des excès, des tendances ou des peurs, issus des mêmes questionnements existentiels. Ceux qui traversent par moments les frontières de la santé mentale pour aller faire un tour de l’ « autre côté » nous en apprennent beaucoup sur nous-mêmes et sur les arcanes du monde psychique. Leur vécu, loin de nous effrayer, peut nous éclairer. En effet, les pathologies psychiques sont des miroirs et reflètent les préoccupations et les contradictions auxquelles nous sommes tous confrontés. A certaines périodes de nos vies, nos propres capacités adaptatives déclinent, et nous devons rassembler nos forces de vie pour ne pas sombrer. Ou bien, nous fabriquons des mécanismes qui nous protègent, mais aussi nous font du mal, ou nous isolent. Nous avons tous nos bizarreries et nos « particularités ». A cet égard, nous ne devrions jamais considérer l’autre en général, et le souffrant psychique, en particulier, comme un être à part, différent. Nous avons tous en nous des parts de ses souffrances, de ses outrances, de ses peurs, de ses provocations…il nous présente un aspect du réel qui nous interpelle : où est la limite entre le normal et le « pas-normal » ? Qu’a-t-il à nous dire, de cette façon si destructrice ? Je pense qu’un bon moyen d’apprendre à connaître ce qu’est le chaos psychique est d’en lire des témoignages. Le témoignage est une formidable leçon de courage (oser s’exposer, dans sa partie la plus fragile, imaginez !) et de générosité : grâce à ces écrits, d’autres vont apprendre à mieux se soigner, et surtout à mieux s’aimer, à retrouver l’estime de soi, à avoir confiance en eux. « Je peux vivre, comme cette personne qui témoigne, avec cette maladie, sans me réduire à mon trouble ». Ces parcours de vie montrent les souffrances et les luttes auxquelles les individus sont confrontés, et notamment la lutte contre soi-même qui s’avère épuisante, et surtout impossible, insupportable: l’ennemi est à l’intérieur ! On s’aperçoit alors qu’une existence ne se réduit pas du tout à la maladie. Dans une globalité, l’individu peut avoir à accepter sa souffrance et ses symptômes, qui font partie de lui, certes, mais au sein d’un ensemble plus vaste que cela. Mais souffrances et luttes intérieures ne sont pas visibles à l’extérieur. Beaucoup se sentent très incompris, voire jugés. Ce qui est visible, ce sont les comportements apparemment insensés, la vision distordue de la réalité, et cela génère parfois de la peur, au minimum un malaise… Le rapport à l’autre est désordonné. L’instabilité, la dysharmonie qui règnent à l’intérieur diffusent autour et provoquent des retours en décalage, des paroles blessantes, inutiles, en parfait inadéquation. La raison des autres, en effet, ne peur rien faire pour eux à ce moment-là. Combien d’anorexiques ont entendu dire : « il suffit de la forcer à manger, et ça ira mieux ! » ou « tu as encore maigri, on dirait une rescapée des camps ». Combien de bi-polaires voient autour d’eux se forger un mur d’incompréhension, par un entourage dépité, qui ne sait plus à qui il a affaire ? A la suite d’attitudes et de « crises » qu’ils ont parfois du mal à gérer « je ne le supporte pas quand il est ainsi, on dirait un enfant gâté » Combien de schizophrènes, enfermés en eux, ne savent pas dire ni se dire, souffrent du mur qui les sépare des autres, et s’entendent traiter de « fou », voient la peur qu’ils inspirent à leurs plus proches, même à ceux qu’ils devraient rassurer ? En effet, l’entourage est aux prises avec des comportements échappant à l’entendement, à la raison, des attitudes étranges. Il voit les excès, les enfoncements dans la non-vie, les dénis de la part de la personne touchée. Il voit la dissociation. Le déni est un mal qui ronge en profondeur et de façon invisible. Le déni de tous : la personne touchée, qui peut mettre longtemps avant d’accepter de devoir vivre avec sa maladie, et l’entourage, affecté, qui ne veut pas non plus toujours accepter en totale conscience le « problème ». A cela s’ajoute la culpabilité, bien sur : celle de pas être comme les autres, celle de se détruire, celle d’être un poids pour l’entourage, de lui faire subir ses contre-coups, ses extravagances ou ses repliements, ses silences ou ses colères, et de le mettre en échec : l’entourage se sent impuissant à aider, quelle que soit sa bonne volonté. C’est une fois ce déni dépassé, que l’acceptation pleine et entière de la maladie, permettra de mieux la gérer, une fois la conscience augmentée. La maladie aura alors moins de prise. Ceci ne se réalise qu’au bout d’un long travail sur soi, de recherche des ressources en soi, et de prises de conscience. L’écriture fait partie parfois de ce travail. J’ai choisi de vous parler de trois de ces témoignages. Anorexie-Schizophrénie, Trouble bi-polaire-: trois exemples de mal-à-être, de perte temporaire de la notion de réalité, de phase de démissions, de lutte pour faire entendre quelque chose… Le démon intérieur de Sabrina Palombo fut l’anorexie, dont elle a été sauvée de justesse : A 17 ans démarre un régime qui l’amènera à un poids de 27 kgs, et à un internement psychiatrique pendant un an. Son livre témoigne de la force incroyable qu’elle a dû aller chercher pour s’en sortir. Sabrina : « Je me suis ouvert la tête contre les murs de ma prison. Les médecins ont proposé à mon père de monter dans ma chambre alors qu’il ne m’avait pas vue depuis des mois. C’était peut-être ma dernière nuit ici-bas selon eux. » Le corps torturé de l’anorexique fait peur, et son désir de pureté, d’absolu se déclare dans cette négation du charnel en elle. Douloureusement, la renaissance a lieu, longuement, pas à pas. La maladie se transforme en une quête spirituelle Sabrina : « Tandis que certains marquent leur rejet du passage au monde adulte en adoptant des comportements de révolte plus ou moins évidents, j’ai opté pour la nourriture comme moyen d’expression et d’opposition. Au-delà de cette crise d’adolescence, il y avait un véritable besoin de transcendance. Peu de gens mettent des mots sur cette quête spirituelle. La spiritualité est, sinon rejetée, au moins taboue. La jeune anorexique peine encore plus à saisir le sens du mal qui la ronge ». Le combat de Sabrina, depuis, ne cesse plus. Elle a fondé une association, pour faire connaître la maladie, et aider les anorexiques à sortir de l’isolement. Pour agir, mettre des mots, transcender. Gérard Garouste combat en lui les crises de délire, furieuses, éprouvantes, qui l’amènent immanquablement à l’Hôpital psychiatrique : camisole chimique, cocktail neuroleptique, seule façon de calmer la crise de psychose. Gérard : « La sortie n’est pas une libération, c’est une punition. La réalité vous rattrape comme une brûlante coulée d’angoisse, et l’on se découvre faible et lâche. On s’effondre. » Il raconte son enfance dupée, trahie, le secret de famille, la honte silencieuse, souterraine, alimentant la rancœur et la violence du paternel. Il raconte une dépression qui a duré dix années. Puis sa conscience et son combat pour maintenir un équilibre, forcément fragile, qui le préserve de la rechute. « Gérard : « je dois fuir la passion puisqu’elle m’égare, mais je ne peux pas. Mes intuitions se changent vite en obsessions, qui nourrissent ma peinture et ma folie. Il y a des frontières communes, que je passe et repasse. J’y laisse parfois un peu de ma vieille peau. » Gérard est un peintre internationalement reconnu. « Je suis peintre parce que mes mains ont fait ma force, parce que des toiles puissantes et belles m’ont convaincu qu’il y avait là une voie pour moi. » Hélène Pérignon, éditrice, a un trouble bi-polaire, passant par des phases longues de dépression, puis des crises maniaques agitées, désordonnées, dévastatrices. Cela lui a été particulièrement difficile d’accepter sa maladie, car ellemême avait souffert dans son enfance de la bipolarité de sa mère, gravement atteinte par la maladie, régulièrement internée, et qui, après son retour d’hôpital, restait encore dans un état d’hébétude de longs jours. « Elle vivait à son rythme, dans son petit monde, sans vraiment se soucier de son rôle de maman. » Il lui faut du temps pour accepter le diagnostic. Puis pour accepter de se faire soigner lorsque la crise est là. Hélène : « Je m’acharnais à me persuader que tout était normal, et que j’allais bien. Toutefois, je me sentais de plus en plus déstabilisée, les doutes s’amplifiaient, accompagnés d’angoisse et confortés par le discours de mes proches. Période horrible. On se sent vaciller, sombrer. On sait déjà pertinemment que la crise est là, de nouveau, mais on ne peut s’y résoudre. On lutte. Tiraillements féroces entre une partie de soi, exaltée, qui déborde d’énergie, et n’accepte aucune limite et l’autre, en alerte, qui perçoit le danger et la nécessité de mettre un frein à tout ce désordre » Hélène a finalement appris à vivre de façon très consciente son trouble bipolaire, de sorte qu’elle en soit le moins affectée possible dans sa vie, tout en intégrant les risques et les réalités de sa maladie et en restant particulièrement vigilante sur son équilibre de vie. En conclusion, Hélène dit : « je suis bipolaire, mais je me place résolument du côté de la vie .J’ai apprivoisé mon trouble et j’ai appris, avec le temps, à gommer les parenthèses. » Bibliographie : – Sur l’ano-Surexie: Sabrina Palumbo : L’âme en éveil, le corps en sursis. Editions Quintessence. SabrinaTCA92: Se relier aux fragilités pour se relier à l’univers – Sur la schizophrénie: Gérard Garouste: L’intranquille, autoportrait d’un fils, d’un peintre, d’un fou. Editions L’iconoclaste. – Sur le trouble bi-polaire: Hélène Pérignon : Je suis bipolaire mais le bonheur ne me fait pas peur ; Editions Hugo Doc Source: Site de Geneviève Abrial. L’amendement anti-anorexiques est dangereux pour la santé et l’éthique. Par Pierre-Antoine Chardel, philosophe, professeur à Télécom Ecole de Management, directeur adjoint du LASCO – Monde Contemporain, Paris et Juliette Rouchier, économiste, chargée de recherche au CNRS, membre du GREQAM, Marseille. L’adoption récente par les députés d’un « amendement antianorexiques» à la loi Santé va à l’encontre des recommandations contenues dans le rapport « Les jeunes et le web des troubles alimentaires », issu de plus de trois années de recherche menées en France et au Royaume Uni par notre équipe transdisciplinaire Anamia, et rendu public l’année dernière. C’est apparemment en méconnaissance des résultats de cette étude (pourtant financée par l’Agence Nationale de la Recherche – l’ANR), que nos décideurs politiques font le choix de créer un nouveau délit dans le code pénal, en condamnant à une peine d’un an d’emprisonnement et à 10 000 euros d’amende toute personne qui serait suspectée de faire l’apologie de l’anorexie sur Internet. Cette mesure de répression s’avère dangereuse dans la mesure où elle ne prend nullement en considération la complexité des formes de sociabilité qui sont engagées sur le web, et qui sont déterminantes pour un grand nombre de personnes atteintes de troubles des comportements alimentaires (TCA). Une interrogation sur les conséquences d’une telle mesure sur les principes de liberté d’expression, du besoin de reconnaissance et de la responsabilité envers autrui nous semble cruciale. Dans l’amendement en question, Internet se voit stigmatisé. Il est en effet question de s’attaquer à des sites censés faire l’apologie de la maigreur excessive. Or dans le cas des sites dits « pro-ana », nous avons moins affaire à des logiques simplement revendicatrices, faisant l’apologie de comportements alimentaires extrêmes, qu’à des personnes vulnérables qui s’expriment librement et qui manifestent ainsi un besoin d’attention. Une attention que ces personnes (le plus souvent des jeunes femmes mais également des jeunes hommes) ne trouvent pas nécessairement dans les systèmes de santé classiques, ou en raison de l’extension des déserts médicaux. De plus, dans l’évocation d’Internet, on néglige de distinguer les logiques informationnelles (propres aux sites) et les dynamiques communicationnelles (caractéristiques des forums) qui permettent aux individus d’interagir, en créant les conditions d’une écoute mutuelle, voire d’une forme de reconnaissance. Une fois de plus, des mesures simplistes et hautement problématiques d’un point de vue éthique sont décidées par des politiques pour traiter de phénomènes sociaux et humains dont la complexité mériterait une évaluation beaucoup plus réfléchie : car il est question ici de sanctionner des personnes malades, comme si on décidait de punir des drogués ou des schizophrènes pour « incitation » ! On semble être aujourd’hui renvoyés à une tendance démagogique qui se propage dans nos sociétés en crise où la pénalisation hâtive, et le contrôle des risques que celle-ci est censée produire, semble l’emporter sur la réflexion critique et une compréhension ample et nuancée des problèmes à traiter. En outre, dans le cas de l’anorexie et de ses manifestations en ligne, un autre enjeu éthique majeur consiste à ne pas amalgamer la forme et le fond. Si la forme des pages personnelles et des blogs des internautes concernés par des troubles de comportements alimentaires est certes parfois choquante, elle n’en demeure pas moins travaillée par des questions de fond, c’est-à-dire existentielles. Nous avons affaire le plus souvent à des expressions de souffrance et de détresse psychique qui ne sont en aucune façon réductibles, ni à l’univers du mannequinat (ce que le psychanalyste JeanMichel Huet a justement souligné récemment), ni à la supposée nocivité de l’Internet. Car des formes de subjectivation tout à fait inédites sont engagées via les médiations numériques, qui devraient faire l’objet d’une analyse thérapeutique scrupuleuse. Elles sont complexes et requièrent un niveau d’attention élevé à l’heure où le numérique bouleverse en profondeur nos cadres d’analyse des phénomènes sociaux. Les réseaux en ligne deviennent les vecteurs de formes inédites de dialogue et de partage qui doivent stimuler de nouveaux efforts d’interprétation. En effet, dans le cas de l’anorexie, si les réseaux sociaux numériques peuvent bien sûr véhiculer certains discours qui peuvent apparaître « néfastes » pour la santé des personnes, l’idée qu’un simple message sur une page (ou même des pages) puisse être à l’origine d’une maladie sévère, dont les causes sont bien entendu beaucoup plus diffuses et multifactorielles, n’est ni tenable ni honnête intellectuellement. Qui plus est, on sait que ces mêmes réseaux permettent aussi – et de manière tout à fait ambivalente – la création de lieux d’échange que les usagers ne trouvent pas dans la vie dite « réelle ». Ce sont ces disparités et cette multitude de pratiques numériques qui devraient être analysées en profondeur, et prises en compte par nos responsables politiques aujourd’hui. Il serait donc urgent de renforcer la compréhension des pratiques numériques qui sont en jeu avec l’anorexie, pour aider sans juger, en prenant davantage la mesure de ce qui est en jeu d’un point de vue éthique dans ces pratiques. Car on le sait désormais, les liens qui se développent sur le web créent des modes de socialisation pour des populations qui se trouvaient le plus souvent marginalisées avant l’essor d’Internet. De ce fait, seule une analyse plus fine des effets du web sur les modes de socialisation des personnes touchées par des troubles des comportements alimentaires pourra à l’avenir aider le développement de stratégies plus adaptées en matière de soin. Pour ces raisons, nous soutenons la dynamique portée par les professionnels de santé et les associations de personnes vivant avec ces troubles, ainsi que leurs familles, qui prend aujourd’hui la forme d’une lettre ouverte au président de la République française, François Hollande. L’amendement « antianorexique » à la loi santé voté la nuit du 1er avril 2015 peut encore être retiré lorsque la loi sera discutée au Sénat le 4 mai prochain. Nous invitons donc chaque membre de la société civile à réagir en ce sens, à signer la pétition lancée par l’AFDAS-TCA et la FNA TCA, en participant de la sorte à la contestation de mesures législatives répressives et contreproductives, en vue de voir émerger une véritable politique de santé publique pour lutter contre ces maladies mentales que sont les TCA. Source: Le Monde.fr Témoignage association. pour une Voici le témoignage que j’ai écrit pour l’association de Sabrina Palumbo qui me tient très à cœur. En effet, cette maladie est un enfer pour le malade et l’entourage qui est souvent démuni ! Je remercie de tout cœur les associations qui mènent une véritable action pour mieux informer, sensibiliser et aider les malades et l’entourage. MERCI. Je remercie au passage tout particulièrement, l’association de SabrinaTCA92 qui mène une action remarquable ! J’invite aussi les gens qui souhaitent mieux comprendre cette maladie à lire l’ouvrage de Sabrina Palumbo : L’âme en éveil, le corps en sursis. Il a beaucoup aidé ma mère à mieux comprendre la maladie et à m’aider au quotidien. Merci… Témoignage pour l’association : « Je souffre d’anorexie sévère depuis 11 ans et cette maladie est très très complexe et détruit aussi bien le malade que l’entourage ! La prise en charge médicale est vitale selon moi ! J’ai été suivie à la CMME de Saint-Anne au bout de 6 ans d’anorexie mentale. J’étais encore dans le déni. Je me sentais mal et voulais sortir de cette phobie de prendre du poids mais la maladie était beaucoup plus forte me poussant à perdre toujours plus de poids et à contrôler toujours plus mon alimentation Je suis finalement arrivée à un stade de souffrance physique et psychologique (malgré mon suivi psychologique) qui m’ont enfin fait réagir et demander à être hospitalisée. ( En réalité, j’étais dans l’impasse totale : dépression et un corps dénutri et épuisé ! ) Ce fut le premier pas vers mon long chemin vers la guérison. Cette première hospitalisation de 3 mois dans une clinique privée spécialisée a était un « échec » car je continuais à vouloir tout contrôler et à refuser de m’alimenter. Je jetais mes poches de ma sonde gastrique et j’allais faire des marches à outrance pour éliminer le peu de ce que j’avais accepté de manger. Bref, un enfer à vivre…. A ma sortie,J ’ai suivi ma thérapie avec des médecins très compétents de l’hôpital Saint-Anne que je remercie au passage mais malgré ma prise de conscience de la gravité de la maladie et le soutien de mon entourage, j’étais dans l’incapacité de me réalimenter à ce stade. J’étais angoissée, déprimée, perdue….. j’avais qu’une seule envie, c’est d’être prise en charge médicalement dans un hôpital où le cadre est strict voire carcéral pour m’obliger à lâcher ce contrôle…. L’attente pour mon hospitalisation me parut interminable ( 5 mois). Cette seconde hospitalisation fut très efficace. 10 kilos en 3 mois. C’était vital. Certes, j’ai demandé à sortir contre avis médical pour replonger dans mes habitudes, donc la maladie mais elle m’a permis de remettre mon corps en vie ! Je suis donc sortie physiquement « guérie » mais psychologiquement encore gravement malade. Malgré les recommandations et avertissement de mon entourage et des médecins, je ‘en faisais qu’à ma tête. Ayant repris du poids, j’avais oublié les dangers de la maladie, les dangers de ne pas s’alimenter…. J’ai toujours souhaité continuer ma thérapie car je sentais au fond de moi que j’étais mal dans cette vie guidée par le besoin de tout contrôler…. Malgré les compétences de mon psychologue de Saint-Anne dont je suis plus que reconnaissante ( Mr Huon de Penanster), j’étais repartie dans mes habitudes et ma thérapie était au point mort car j’étais toujours dans mon monde : ma vie bien rythmée par mes habitudes alimentaires… Dans cette vie, il n’y avait pas de place pour les émotions, pas de place pour l’imprévu, pas de place pour une vie sociable….. J’étais toujours dans l’apparence, l’image qu’on pourrait penser de moi et absolument pas dans moi, ce que je ressentais…. Je fis une vraie rechute l’hiver qui suivie cette seconde hospitalisation où mon poids était redevenu critique avec les conséquences que cela engendre : crise d’angoisse, fatigue, irritabilité, insomnie et dépression. Heureusement, j’étais suivie médicalement. Mon psychiatre a été très ferme avec moi comme toujours mais pour la première fois, j’ai suivie au mieux ses recommandations. J’avais enfin compris que j’allais droit dans le vie en vivant de la sorte et je voulais enfin changer ma façon de vivre. Ce fut une seconde étape dans le long chemin de ma guérison. Grâce aux vacances scolaires et au soutien de mes parents, j’ai remonté la pente pour retrouver un poids plus confortable. Bien sûr, encore très insuffisant mais un poids me permettant de commencer enfin un vrai travail thérapeutique avec mon psychologue. J’étais enfin décidée à me faire réellement aider, à accepter de comprendre les mécanismes de mes obsessions. Ce fut le début d’un très long travail avec mon psychologue et mon psychiatre de l’hôpital Saint-Anne. J’avais tout à apprendre, à comprendre, à découvrir, à expérimenter. Mon psychologue m’a déjà appris les émotions, à accepter mes états d’âme, à accepter les émotions négatives. J’ai eu énormément de mal à m’apprivoiser ces notions. Il m’a fallut une bonne année juste pour réussir à écouter mon corps. Cette année, fut encore vraiment plus constructive. Après cette prise de conscience que j’avais des émotions négatives, mon psychologue m’a fait réaliser que j’étais toujours dans l’évitement des situations qui me font peur. J’ai appris durant cette année, à ne plus fuir mais à les affronter. Ce fut très très difficile. J’ai ainsi fait mes premier pas récemment à la cantine pour manger avec mes collègues le midi. J’ai enfin réussi à lâcher prise sur mon travail professionnel…. Je suis depuis peu mettre des mots sur comment je me sens et surtout accepter d’avoir des moments de mal-être et d’accepter de les vivre au lieu de les fuir en allant courir 4 heures pour oublier….. J’écris tout cela car j’aimerai bien transmettre aux personnes qui souhaitent mieux comprendre cette maladie que la guérison est un très long chemin qui se fait avec une aide médicale et familiale car le malade a besoin d’être soutenu tout au long de son chemin. C’est une maladie qui se guérit, j’en suis sûre mais il est vital de la diagnostiquer au plus vite et d’être pris en charge. D’où le rôle des associations pour aider le malade et l’entourage. J’aimerai aussi dire aux personnes accompagnant un proche à travers cette épreuve que la guérison n’est pas un déclic mais se fait par prise de conscience en prise de conscience. L’aide médicale est fondamentale pour faire un vrai travail personnel sur soi . Il est aussi important à mon sens, quand le malade en ressent le besoin de se tourner vers les associations ou groupe de parole pour sortir de l’ombre et sortir de la honte de cette maladie et oser parler et raconter ses souffrances, ses obsessions. Tant de choses honteuses que nous fait faire la maladie. Accepter d’être malade, ne plus en avoir honte et en parler à son entourage m’a fait aussi beaucoup de bien ! J’ai aussi envie de dire qu’à mon sens il est bien sûr important de se focaliser sur l’aspect nutritionnel mais qu’en parallèle, il est tout aussi important de faire un travail sur soi pour accepter son corps grâce à de nombreuses approches qui dépend de la personnalité de chacun. Pour ma part, en plus d’un suivi psychologique, nutritionnel, je me suis tournée vers le yoga et la méditation et bientôt la reprise d’une activité physique qui me plait. C’est un long chemin mais je reste persuadée que l’on peut s’en sortir avec de la volonté ,un SUIVI MEDICAL et le soutien de l’entourage qui DOIT ABSOLUMENT être informé de cette maladie pour mieux la comprendre et aider au mieux le malade. D’où l’importance de se tourner vers les associations !!!! « Sarah Source: Sortir de l’enfer de l’anorexie. Se relier aux fragilités pour se relier à l’univers La paix c’est de verser toutes les larmes de son corps après que tu sois allée arracher le mal à sa racine, La paix c’est de savoir qu’il existe des personnes qui ont enfin le puzzle et que ma souffrance a été entendue puis reconnue, La paix c’est le pardon qui permet de pardonner les crimes les plus graves, Parce que tu comprends. Que tu ressens. Et que tu observes tes pensées, même tes souvenirs les plus douloureux, sans les vivre et avec détachement. Tu vois la paix, c’est un peu tout ça… Et c’est laisser ton âme reprendre sa juste place. (Extrait de correspondance) J’ai osé la fragilité (mais je ne parlerai qu’en présence de mon avocate) et je n’ai guère été étonnée lorsqu’on m’a dit récemment « j’ai l’impression qu’on t’a retiré un poids de tes épaules depuis la dernière fois que je t’ai vue il y a quelques mois ». Le poids ne s’est pas retiré tout seul et il m’a fallu aller gratter « là où ça fait mal ». L’ange à qui j’ai choisi de faire confiance pour faire ce travail a réussi sa mission si je puis dire (et je ne sais toujours pas comment il s’y est pris…) Le premier « déclic » c’est en lisant le livre « Osons la fragilité » de Geneviève Abrial que je l’ai eu. Il m’a permis de mieux comprendre ce que sont des « blessures d’enfant ». Première vague de souvenirs… Et puis j’ai lâché des mots enfouis depuis j’ai dû traverser pendant plusieurs le travail sur les valeurs paie et mon navire… il y a eu cette séance où 20 ans et la tempête que jours. J’ai gardé le cap, j’ai un bon équipage sur Un « chaos spirituel » et l’impression très nette que mes petites souffrances sont dérisoires face à des choses bien plus graves. J’ai pris conscience du mal que l’on m’a fait comme celui que j’ai pu faire… Du fait que l’amour ne se suffit pas à lui-même mais qu’il est un premier pas : aimer puis cesser de faire souffrir… Je me suis remise à l’écriture, sans savoir si je serai publiée un jour mais qu’importe puisque « l’essentiel est le sens que l’on donne à ses créations et la conscience qu’on en retire » (spéciale dédicace). L’amie : « La gamine de 10 ans c’était toi je pense… Non tu ne dois pas te taire et cette question sera peut-être l’occasion d’écrire un autre livre… Afin de te libérer aussi de cela, tu as un talent indéniable d’écriture, cette écriture qui te permet de poser tes souffrances, tes cris sur du papier… On pourrait en parler des heures Sab, parce que je culpabilise beaucoup. Je ne l’aide pas assez. Je ne sais pas comment te dire mais la maladie parfois on la fuit. Je pense qu’il faut que tu raisonnes comme si toi et ta famille ne faisiez qu’un… Mais pour la bonne cause… À savoir que tu puises ta force en elle tout autant qu’en toi et qu’à l’inverse sans toi ta famille perd une partie d’elle-même. Ce qui n’exclut pas que tu es un individu à part entière, qui est libre de ses choix et de sa vie. Mon frère a souvent pensé que je l’avais abandonné alors que je vivais chaque minute de sa maladie et je souffrais de son « incarcération » en psychiatrie. Mais on est jamais à la place de la personne malade qui pour se reconstruire doit repasser par ces moments douloureux, tenter de comprendre pour enfin guérir. Quand tu parles de ce cela, il ne faut pas que tu portes les erreurs des autres. Continues juste à semer le bien comme tu le fais très bien à travers ton association, ton soutien à des personnes qui souffrent. Je crois aussi qu’un moment quand tu auras dit tout ce qui te pèse, par rapport à ton vécu. Il faudra peut-être que tu penses enfin à toi. En lisant ton livre, je me disais que ta maman aurait pu elle aussi écrire son livre… Que t’ont-ils fait ? Explique-moi … » « Eux, ne savent même pas que j’existe… Lorsqu’une gamine innocente de 10 ans a le malheur de faire partie d’un système gangréné par la haine, elle peut ensuite vouloir taire ces mots et les plonger au fond d’un estomac vide ou les étouffer sous la nourriture. Il y a des mots qu’on ne prononce pas pendant près de vingt ans parce qu’on refuse d’en mesurer l’horreur. Ce que j’ai fait depuis mes dix-sept ans pour attirer l’attention sur autre chose que ce qui fait mal. Pour ne pas y penser ». La résilience consiste à cesser la lutte contre les événements psychologiques et émotionnels traumatisants. Ne plus lutter contre eux, mais apprendre à leur faire leur juste place. Et se libérer. Ecrire à travers les larmes particulièrement facile à faire. Je ou si j’allais réussir à dépasser mal. Je ne savais pas bien pourquoi n’est pas un exercice ne savais pas bien comment cette « claque » qui fait j’écrivais. Chacun peut prendre conscience de sa part de fragilité pour s’élever et se mettre au service des grandes lois de respect et d’humanité. (G.Abrial) J’avais gardé cette phrase bien en tête. Assez vite la Lumière est revenue et mon billet au sujet de la transmission n’est pas venu par hasard. J’ai compris quel sens je voulais donner à mes écrits et du chaos a pu naître de belles choses. Les verrous de ma mémoire qui ont sauté, des relations plus vraies, le dialogue rétabli quand ce n’était parfois plus le cas… « Le plus pénible, quand on fait zazen, c’est le moment où l’on devient témoin de ce qui se passe réellement dans notre tête. C’est une vraie claque en pleine figure : on se voit tel qu’on est – égoïste, violent, plein de préjugés. … Avec le temps, nos émotions gagnent en finesse et en acuité, et les sentiments qu’on éprouve pour les autres se font plus réels et plus profonds, parce qu’on a beaucoup plus de recul par rapport à ce qui se passe dans notre tête » (C. J. Beck) Les oiseaux montraient le chemin. J’ai lu des textes sur la vulnérabilité qui m’ont beaucoup parlé. « Quand on veut éclaircir ses objectifs et mener une vie spirituelle, la vulnérabilité est la voie à emprunter ». J’ai beaucoup pleuré c’est vrai mais au lieu de me sentir vulnérable je me suis sentie plus forte. Mes écrits et mon discours ont évolué. La colère est au placard, l’importance que j’accorde aux soins médicaux et ma confiance en la médecine n’est plus à prouver. Certains ont eu besoin de me l’entendre dire de vive voix (très drôle le « mais on dirait parfois que vous bouffez du médecin » le réseau TCA a de l’humour). Je n’ai pas fait le procès ni de la société ni de la psychiatrie. J’ai dénoncé la perte d’humanité dans le monde et les valeurs qui foutent le camp. Mes valeurs m’ont sauvée. Mon cœur s’est agrandi… « La paix du monde commence à la maison » (mère Teresa) Trouver ma véritable mission est le plus beau cadeau que je pouvais me faire et je suis contente d’avoir réussi le test : « Réussir au test de parler de ses manques ou ses blessures c’est peut-être le moyen de cesser de souffrir ». Pour ceux qui n’ont pas suivi il s’agit de mon billet Et si nous arrêtions de souffrir ? Encore un hasard qui n’en est pas un… Je n’avais pas encore mis complètement le doigt dessus mais je me souviens avoir repris contact avec Geneviève lorsque j’ai lu son livre. Nous avons poursuivi un peu nos échanges et je lui suis très reconnaissante pour son texte ci-après. Je voulais mieux comprendre pourquoi au bout du compte je ne me sens pas particulièrement vulnérable, voire je me sens plus forte qu’avant. J’ai donc posé la question : « Quelle différence y a-t-il entre vulnérabilité et fragilité » ? Voici la réponse de Geneviève Abrial : La vulnérabilité implique la notion de proie : la personne vulnérable n’aura peut-être pas les moyens de se défendre, elle se fera avoir, sera innocente, ou naïve. On dit d’un enfant qu’il est vulnérable, pas encore formé au sens critique, non autonome, influençable, malléable. Ce qui est normal et confirme la nécessité de le protéger. De même les personnes malades, nécessiteuses, âgées. La notion de vulnérabilité attend une suite : on est vulnérable à quelque chose. Par exemple, vulnérable à la maladie, si on a une faiblesse immunitaire. On parle de population vulnérable aux escrocs, en parlant de personnes intellectuellement défaillantes. Des personnes vulnérables, en terme économique, signifie qu’elles sont au seuil de la pauvreté, et qu’un léger cran audessous, un aléa supplémentaire, auquel elles ne pourront faire face, les entrainera vers la déchéance. (Etymologie : Vulnérable vient de vulnus : plaie, blessure, au sens propre : qui peut être blessé, frappé. Au sens figuré : qui se défend mal.) La fragilité présente une toute autre idée. La fragilité contient elle-même sa force. Elle est universelle, et rappelle l’essence, le fondement même de l’être. On peut être fragile, c’est-à-dire conscient de ses manques, de sa souffrance, sans pour autant être vulnérable. La fragilité possède sa puissance et se démarque en cela de la vulnérabilité. La vie : forte et fragile exactement en même temps. Pas de hiérarchie entre les deux. Fragile : frêle, précaire…oui, comme la vie. Mais la vie est aussi renouvellement, comme les saisons. Destruction et reconstruction sont les fondateurs de l’essence de la vie, ainsi fonctionnent aussi chacune de nos cellules. Dans notre corps comme dans notre psychisme, s’anéantissent des cellules, des voies, pour laisser la place à d’autres cellules et à de nouvelles connexions. Les parcours de vie sont constitués de la même manière. La fragilité conduit à une forme de spiritualité. Contacter sa propre fragilité se fait en un long chemin initiatique. Etre en empathie avec la fragilité d’autrui revient à développer un sens aigu de la relation au monde, à l’univers. Etre en liaison avec la profondeur de chaque être, c’est développer une communication vraie. C’est quitter le bavardage, pour garder peut-être, quelques temps, le silence. C’est écouter autre chose. Ce qui vibre à l’intérieur, caché, mystérieux. Se relier aux fragilités est se relier à l’univers. La fragilité permet de penser, de s’enrichir, de vivre en préservant le plus profond, le plus humain en nous. La conscience de la fragilité nous préserve de l’égocentrisme, de l’autorité sur autrui, de la volonté de puissance, de la croyance en la maitrise sur les animaux, sur la nature. Collectivement, l’espèce humaine grande fragilité. C’est la seule permettre de ne pas aller à sa saccageant les autres espèces, et sur cette planète. devrait ne pas oublier sa condition qui devrait lui perte, en tant qu’espèce, les fondamentaux de la vie La vie dans ce qu’elle a de plus beau, et de pérenne, est constituée par un équilibre entre fragilité et force, en soi, dans un groupe, dans le rapport aux autres espèces, dans le lien avec la nature. Comment transformer sa fragilité en force ? En allant s’y connecter. En se penchant vers elle, comme une fée sur le berceau d’un bébé. Cette fragilité n’est pas à bannir, ni à traquer. Au contraire, elle est un ferment de vie. Plus on augmente sa conscience d’être humain, plus on se libère. Or, la conscience de soi, passe par le chemin de la douleur. Il n’est pas possible de se connaître sans aller vers les souffrances, qui provoquent les turbulences émotionnelles, la remontée de l’enfance, mal digérée, ou qu’on a voulu oublier. Bien sûr, tout n’a pas été rose.. Chacun son lot de frustrations, des tas de choses ne se sont pas passées comme on aurait voulu. Mais ce qui a été nous constitue aujourd’hui. C’est. Et on ne le changera pas. Alors ? Alors assumons, trouvons notre chemin personnel, hors des sentiers battus, enrichissons nous les uns les autres, avec les pensées, les mots, les idées…. Inventons ce qu’est notre vie. Et en même temps, laissons là être… Difficile équilibre, là aussi, entre l’acceptation et la décision. Entre le calme et le mouvement. Entre le silence et l’envie de crier, de dire, de s’exprimer. C’est une réunion de forces qui paraissent contraires, mais en fait qui se complètent, coexistent, sont en relations mouvantes, complexes, infinies. Il n’y a pas de solution. Il y a des ouvertures, en soi, et au monde. Il y a de la communication, entre nos différentes instances intérieures, et avec l’extérieur. Entre le passé et le présent. Plus cela communique, plus c’est vivant, plus la force s’unit avec la fragilité. La maladie est blocage, fermeture, isolement, secret. Au niveau cellulaire, comme au niveau psychique. La reprise de la communication, quelle qu’elle soit, entraine le retour à la vie. Geneviève Abrial, Psychanalyste, Fondatrice d’AERPA et auteure Je me suis arrêtée pour regarder mon passé. On peut décider un jour de s’attaquer à ses démons. « Je vous fais confiance ». J’ai mis du temps avant de dire ces mots à mon psy. Aujourd’hui il me reste à pratiquer des exercices et faire le stage de Méditation comme je me suis engagée à le faire. La sérénité est un apprentissage… Sabrina, (merci monsieur l’Ange pour les félicitations) « Cinq règles simples pour être heureux : – Libère ton cœur de la haine, – Libère ton esprit des inquiétudes, – Vis simplement, – Donne plus, – Attends-toi à moins. » Source : blog psychologies.com. Etude préalable à une campagne de communication menée par l’association SabrinaTCA92 On estime qu’il y a 600 000 personnes souffrant de TCA en France. 19% des adolescentes déclarent avoir des stratégies de contrôle du poids. Les tentatives de suicide touchent jusqu’à 20% des personnes ayant un problème d’anorexie et 35% des personnes ayant un problème de boulimie. Cette enquête menée dans le cadre du DIU « santé mentale dans la communauté » a pour objectif d’évaluer l’intérêt des répondants pour impliquer les usagers lors de rencontres sur le thème des TCA et donner des pistes de réflexion pour la communication de l’association SabrinaTCA92 (association de lutte contre les TCA parrainée par le Pr Michel Lejoyeux). Url pour répondre au sondage en ligne : https://docs.google.com/forms/d/1807e12dyLoExOR2g-MkjnVTsgknMv F-88ep-lhahVu4/viewform Shortcode (pour l’intégration) : <iframe src= »https://docs.google.com/forms/d/1807e12dyLoExOR2g-MkjnVT sgknMvF-88ep-lhahVu4/viewform?embedded=true » width= »760″ height= »500″ frameborder= »0″ marginheight= »0″ marginwidth= »0″>Chargement en cours…</iframe> Merci de votre participation et de vos relais afin de maximiser le nombre de réponses : tout le monde peut participer à l’étude ! L’équipe SabrinaTCA92 L’anorexie, une maladie combattre - Témoignages. à Le culte de la maigreur est partout et le gouvernement en a fait son cheval de bataille. Mais son angle d’attaque est-il le bon ? Après un passage boudé le 18 mars dernier à la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, l’amendement antianorexie, porté par le médecin et député de l’Isère, Olivier Véran, vient d’être voté par les députés et intégré au projet de loi santé initié par Marisol Touraine. Quand l’Espagne, la Belgique et l’Italie ont déjà légiféré à ce sujet, la France tend enfin à prendre en compte les dangers et conséquences des troubles du comportement alimentaire, notamment l’anorexie, qui se traduit par une perte d’appétit et un refus de s’alimenter, et la boulimie, qui se manifeste par des crises de suralimentation compensée par une purge. Un déficit de soins, de diagnostic et de coordination Principalement pointées du doigt, les agences de mannequinat. L’amendement prévoit de les sanctionner si elles ne fournissent pas, pour leurs mannequins, un certificat médical certifiant un indice de masse corporelle minimum, encore à définir par la Haute Autorité de Santé. Le risque ? 75.000 euros d’amende et six mois de prison. Les sites internet, dits pro-ana, visant à faire l’apologie de l’anorexie, sont également dans le viseur du gouvernement, tout comme les magazines féminins qui devront, le cas échéant, apposer l’étiquette « silhouette retouchée » sur les photos concernées. Le but : que les jeunes filles ne prennent pas la maigreur extrême comme modèle. Le problème est ailleurs Pour Dimitri Jacques, psychothérapeute et président de l’association TCA Soleil à Saint-Jean-de-Braye, créée en 2013 avec Marie-Pascale, de Cerdon, maman d’Hélène décédée à 27 ans des suites d’une anorexie, « cette volonté politique est un premier pas, mais n’est pas suffisant. Le problème est ailleurs ». Grâce à cette association, la seule consacrée aux troubles du comportement alimentaire en région Centre, il tente, avec détermination, de faire prendre conscience aux institutions et professionnels de santé du manque de communication et de formation qui empêchent la prise en charge complète et positive des patients. « Beaucoup sont ballottés entre le nutritionniste, le psychologue, le médecin et ressortent avec des recommandations contradictoires », affirme-t-il. Des familles abandonnées Pour Marie-Pascale, sa fille Hélène n’a pas eu les soins adaptés à son cas. Quand son état s’est dégradé, elle a été envoyée dans une clinique privée d’Orléans, au service d’endocrinologie, « faute de structure plus adaptée dans la région ». Faible, elle était autorisée à sortir pour consulter les praticiens libéraux. « Personne ne contrôlait si elle s’y rendait vraiment ». Leur réponse d’alors : « Elle est majeure. Nous ne pouvons décider pour elle ». « Son psychiatre lui proposait des ”deals” pour la faire remanger sans chercher à la comprendre ». Quant aux centres spécialisés, ils n’accueillaient que les adolescents. Marie-Pascale était alors désespérée. « Je trouve cette maladie monstrueuse et incompréhensible. Regarder son enfant dépérir de jour en jour sans pouvoir rien faire est insoutenable ». La clinique privée ne pouvant la garder faute de place, Hélène a été hospitalisée au centre hospitalier régional d’Orléans. « On l’a parquée dans un coin sans soins adaptés », juge la maman. Elle a ensuite été renvoyée chez elle « sans qu’on ait pris réellement la mesure de son état. Hélène est décédée d’un arrêt cardiaque chez son père, quinze jours plus tard ». Interrogée sur les soins prodigués aux patients souffrant de troubles du comportement alimentaire, la chargée de communication du CHRO confie que « les services hospitaliers, notamment le service d’endocrinologie, n’ont pas les compétences nécessaires pour prendre en charge ces cas ». Pour ce faire, il faut aller à Paris. « Sans des soins et une écoute adaptée, sans un suivi médical spécialisé, sans une réelle prise en compte de cette maladie qui reste, malgré tout, mystérieuse, l’issue peut-être fatale », assure Dimitri Jacques. Il organise des temps de parole pour soutenir les malades et leurs familles totalement démunies face à une maladie dont ils ne connaissent rien, mais surtout dont ils ignorent les causes. Et estime « qu’une meilleure coordination des médecins et un diagnostic plus précoce » permettraient d’augmenter le nombre de guérisons. Une action de longue haleine. www.tcasoleil.fr ————————————————————————Témoignage de Gwenaëlle, 21 ans, guérie depuis un an Refus de grandir, hypersensibilité, peur d’affronter la vie… À 14 ans, Gwénaëlle tombe dans l’anorexie. Aujourd’hui, à 21 ans, guérie et épanouie, elle envisage l’avenir et ne manque pas de projets. « C’est l’infirmière scolaire qui a détecté qu’il y avait un problème ». De son côté, Gwenaëlle n’a pas encore conscience de son état. Elle est hospitalisée pour la première fois à 16 ans et passe d’un service à l’autre (pédiatrie, psychiatrie…), jusqu’au jour où Gwenaëlle est devenue un danger pour elle-même. « La dénutrition me rendait violente. Je passais mon temps à défier les médecins, à essayer de vomir, de me faire du mal. J’ai frôlé la mort à plusieurs reprises ». Placée en unité pour malades difficiles, elle finit, au contact de patients, dont l’un d’eux a mis un coup de tronçonneuse à son frère, par avoir le déclic. « Je n’avais rien à faire ici ». Le premier pas vers la guérison. Envie d’aider les autres Aujourd’hui, elle travaille dans la restauration, souhaite reprendre des études en psychologie et créer une association de soutien aux familles et malades pour partager son expérience. Pour elle, les magazines et les podiums ne déclenchent pas de comportements anorexiques mais entretiennent des troubles déjà existants. « Les services de soin, c’est là que le bât blesse. Beaucoup ont perdu leurs moyens et leur patience devant mon manque de volonté. Ils sont tous démunis à un moment ou à un autre. Nous ne sommes pas comprises dans notre mal-être ». « Il faut aussi lutter contre les sites pro-ana que je consultais et sur lesquels je trouvais des conseils pour ne pas ressentir la faim, pour me faire vomir par exemple. J’y ai trouvé un réconfort. Mais un réconfort dangereux ». Laura Heurteloup Source: La Rép.fr Quand la pensée positive aide à rester en bonne santé. L’optimisme, l’émerveillement, la gratitude et la bienveillance font autant de bien à l’esprit qu’à l’organisme. Tout le corps en tire bénéfice. La deuxième édition du Printemps de l’optimisme a réuni près de 5 000 personnes à Paris, le samedi 21 mars 2015. La preuve que les Français sont à la recherche d’idées positives afin d’affronter au mieux leur quotidien. Adopter une attitude positive n’est pas seulement bénéfique dans le cadre du travail ou de la vie personnelle, mais également au niveau de la santé. L’optimisme, par exemple, aurait un effet direct sur le cœur : il réduit le nombre d’accidents cardiovasculaire et améliore le système immunitaire. Le fait même d’utiliser simplement un langage optimiste serait associé à un risque plus bas de mortalité au sein d’une communauté donnée, rapporte le site The Huffington Post. Un système immunitaire plus en forme. Etre optimiste ne signifie pas uniquement regarder vers le futur avec espoir. C’est une façon générale d’affronter la vie et ses problèmes en cherchant des solutions positives. Eprouver de l’émerveillement à travers l’art, la religion ou la philosophie peut fait partie de cette attitude. Et d’après une étude récente, également citée par le Huffington Post, les personnes ayant ressenti ce sentiment présentent un niveau de marqueurs inflammatoires très bas, soit un moindre risque de maladies auto-immunes et cardiaques. Avoir un sentiment de reconnaissance apporte également son lot de bienfaits : une baisse du stress, une amélioration du système immunitaire et une meilleure qualité de sommeil. Et enfin, la bienveillance envers soi-même aiderait à consulter un médecin plus rapidement en cas de symptômes et à adopter une meilleure approche face à une éventuelle maladie. Qu’on soit pour ou contre la méthode Coué, les chercheurs ont donc la preuve que, niveau santé, il vaut mieux rester positif ! Source: Santé Magazine.fr Scènes de "transmission" vie - L’histoire commence par un courrier ouvert la boule au ventre. Différents scenari étaient possibles étant donné l’expéditeur. Une histoire banale, les « tuiles » qui vous tombent sur la tête font partie des aléas de la vie et j’ai bien géré l’affaire. Une leçon de zen bien appliquée c’est une sportive en route pour un cours de Sh’bam et qui ne se laisse pas envahir par le stress (et qui n’envoie pas de mails…) en attendant de savoir de quoi il retourne, on admire les progrès. Zen ou pas, on peut aussi se dire que tout trouve toujours une solution. Le Sh’bam lui s’est transformé en cours de Zumba, dispensé par une coach remplaçante. Le cours m’a fait beaucoup de bien, on s’est tous amusés et bien défoulés. La danse c’est une bonne transe hypnotique ! Tous synchronisés sur une coach… Ensuite, chacun vit sa transe différemment… J’ai pris conscience de l’importance de transmettre le savoir. Bien sûr on ne peut transmettre que ce qu’on sait au moment T. Je serai bien incapable de donner des cours de musique à quiconque aujourd’hui et sans avoir pratiqué depuis vingts ans, autrefois j’aurais pu. On peut tout apprendre et réapprendre, pour la musique passons je n’ai pas envie de m’y remettre pour le moment. Je me suis par contre remise au sport. Je me rappelle ma tonicité musculaire la première fois que j’ai remis les pieds dans une salle. Des coachs m’ont appris comment me remuscler et me répproprier mon corps. J’ai découvert les cours collectifs, à commencer par le Pump puis le Combat et ensuite le Attack. La danse est venue plus tard mais elle m’a libérée de beaucoup de choses (et pas que des endorphines). Les leçons pour une élève studieuse s’appliquent de mieux en mieux. Toujours en progrès, mea culpa sur le premier réflexe que j’ai eu à l’annonce du remplacement de cours, je préfère toujours le Sh’bam. Cela ne m’a pas empêchée de prendre ce qui se présentait à la place et d’en profiter pleinement… La coach qui ne me connaît pas à vu une femme s’éclater, s’agacer un peu les fois où elle n’arrivait pas à faire le mouvement du premier coup (perfectionnisme quand tu nous tiens ?) mais éclater alors de rire et s’appliquer à piger le truc pour rattraper comme tout le monde quelques essais plus tard. Elle ne sait pas qu’un jour j’ai pesé pratiquement la moitié de mon poids et toutes les autres bonnes raisons qui expliquent pourquoi j’ai un bon moment préféré faire les cours au fond de salle. Elle n’a pas besoin de savoir et elle fait ce qu’elle a choisi de faire : enseigner. Enseigner est l’un des plus beaux métiers au monde, il permet de transmettre la connaissance. Valable pour bon nombre d’enseignements, nous sommes tous le sage de quelqu’un que nous soyons thérapeute, parents, plombier ou enfant. La transmission est intergénérationnelle. Ce que j’ai appris je peux le transmettre, le goût du sport, les valeurs qu’il véhicule aussi, la régularité et les progrès qu’on peut vite faire. Se lâcher totalement en Sh’bam, Jam ou Zumba, décomplexée, une élève parmi d’autres et souvent au premier rang pour mieux corriger ses mouvements. Je connais un rayon de soleil qui aimerait apprendre à danser… Je propose une première e-leçon gratuite : se synchroniser mais à l’envers puisque la prof est en face (plus compliqué qu’il n’y paraît surtout pour la débutante que je suis…) et se faire confiance. Pour son troisième cours de Zumba seulement, c’est déjà pas mal, je ne me débrouille pas si mal… Sabrina Ps : je ne reprécise pas que mes réflexions n’arrivent jamais par hasard, tout le monde l’aura compris. La transmission, un thème à traiter dans le tome 2 de L’âme en éveil, pourquoi pas ? Pps : obligée de partager la photo d’une artiste, nous n’avons toujours pas compris sa technique pour la prendre mais nous avions bien ri avec ma petite sœur de cœur… Source : blog psychologies.com.