les mauvais pieges a eviter avec les consommateurs
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les mauvais pieges a eviter avec les consommateurs
REGLEMENTATION : LES MAUVAIS PIEGES A EVITER AVEC LES CONSOMMATEURS FEDERATION NATIONALE DES DETAILLANTS EN CHAUSSURES DE FRANCE 46, boulevard Magenta-75010 PARIS TEL : 01.42.06.79.30 FAX : 01.42.06.52.09 WWW.CHAUSSURE.ORG/ [email protected] I / la vente est faite dans le magasin et le produit est conforme. Lorsqu'un client entre dans la boutique d'un commerçant, qu'il choisit un modèle de chaussures, qu'il l’essaye, et qu'il le paye, la vente est dite parfaite, car les parties sont convenues de la chose et du prix (article 1582 et suivants du code Civil). Si cette vente doit être remise en cause, elle ne peut l'être que pour deux motifs : Soit l'acheteur constate un défaut qui n'était pas visible au moment de l'achat et qui se révèle par la suite et qui affecte le produit acheté d'un vice dans sa structure (problème de semelle fendue, de cuir qui s'écaille) et/ou qui empêche l'usage auquel il était destiné, dans ce cas la garantie des vices cachés (article 1641 et suivants du Code Civil) s'applique et le vendeur doit effectuer l'échange ou le remboursement au choix du client. Soit le produit acheté se révèle ne pas être le produit objet de la vente (problème de taille, couleur, deux pieds gauches etc...) et dans ce cas également le commerçant doit soit fournir le modèle prévu lors de l'achat, soit rembourser purement et simplement l'acheteur. Hormis ces deux cas, le commerçant n'est absolument pas tenu de rembourser ou d'échanger le produit acheté par l'acquéreur dans sa boutique. Ainsi le client qui revient quelques jours plus tard en précisant qu'il a changé d'avis et qu'il ne souhaite plus cet article, le commerçant n'est nullement obligé d'accepter de le reprendre, de l'échanger ou de le rembourser. S'il le fait, c'est à titre purement commercial et afin de fidéliser sa clientèle. Il est important de souligner que beaucoup de consommateurs pensent, à tort, bénéficier d'un délai de rétractation qui leur permettrait de changer d'avis dans une durée de 7 à 14 jours. En réalité, les clients font souvent un amalgame avec des situations évoquées dans des articles de journaux, sans bien connaître les aspects juridiques. Ce délai de rétractation n'existe absolument pas en matière de vente en boutique dès lors que l'objet a été remis et le prix payé. Le délai de rétractation n'existe que dans les cas expressément prévus et énumérés par la Loi et il s'agit: Des achats à distance de biens, des offres de services à distance, des ventes à distance de billet de spectacle, de voyages ou de forfait, de billet de train ou d'avions, de location de voiture et de toute prestation qui doit être fournie à une date ou selon une périodicité déterminée ; des offres de services financiers à distance, des achats à la suite d'un démarchage à distance dans un lieu non destiné à la commercialisation, qu'il s'agisse de vente à domicile ou sur un lieu de travail ou au cours d'une excursion commerciale, de la souscription d'un contrat d'enseignement à distance ou de la souscription d'un contrat de formation professionnelle ; de la souscription d'un contrat avec une agence matrimoniale, De la souscription d'un contrat d'assurance vie ou de capitalisation ; de la souscription d'un contrat individuel de prévoyance (santé, retraite, décès), de la souscription d'un crédit à la consommation (durée du crédit supérieure à 3 mois et montant du crédit inférieur ou égal à 21.500 € ; de la souscription d'un crédit immobilier, achat d'un immeuble en multipropriété, construction ou acquisition d'un immeuble à usage d'habitation Fiche FDCF réglementation page 2 Il existe également des exceptions à ces délais de réflexion: en cas de vente de billets de spectacles ou de train par internet, ou lorsque des contrats sont conclus dans une foire, le consommateur est définitivement engagé et ne bénéficie pas de délais de réflexion. II / Arrhes, acomptes Certains achats se font en deux temps. Le client commence par verser une somme d'argent pour réserver un produit et il a alors la possibilité : Soit de verser le reste de la somme due pour conclure la vente, Soit de se dédire et dans ce cas la somme initialement versée pourra être conservée par le commerçant à titre de dédit. De même et à l'inverse, si c'est le commerçant qui se dédit ( il n'a pas reçu le modèle ou le modèle ne se fait plus par exemple), il devra alors rembourser la somme versée par le client et verser en plus une somme du même montant à titre de dédit (art 1590 du code Civil). La somme ainsi versée par le client s'appelle des arrhes. Dans certains cas, la somme versée par le client est un acompte et non des arrhes. Dans ce cas, il s'agit d'un premier versement à valoir sur l'achat et il implique un engagement ferme, entraînant l'obligation pour le consommateur d'acheter le produit sans possibilité de dédit. Il faut bien distinguer cependant les arrhes des acomptes et ce n'est pas toujours facile. Cependant, c'est le contrat ou le bon de commande qui, la plupart du temps, doit préciser la nature de ce premier versement. Si vous acceptez que vos clients réservent des produits ou s'ils commandent un modèle précis, nous vous conseillons de faire un document écrit avec toutes les précisions concernant le modèle, les délais de livraison et la nature du versement effectué par le client. En l'absence de précisions sur la nature juridique de ce premier versement, les tribunaux considèrent que les sommes versées sont des arrhes, ce qui a pour effet que chacun des cocontractants peut revenir sur ses engagements, le consommateur en perdant les arrhes, le commerçant en les restituant au double art L 114-1 alinéa 4 du code de la Consommation. Il faut savoir enfin que si un commerçant détient des arrhes ou un acompte sur une période de plus de trois mois, ces sommes sont productives d'intérêts au taux légal en vigueur jusqu'à ce que la vente soit effective (art L 121-3 du code de la Consommation). III / Avoirs Concernant les avoirs, il existe deux cas de figure : 1- un avoir peut être proposé si le commerçant n'est pas en mesure d'honorer sa commande, même si ce n'est pas de son fait mais du fait de son fournisseur par exemple. Dans ce cas, le client peut refuser l'avoir et exiger le remboursement, et cela même si le contrat ou le bon de commande prévoit que l'acompte ou les arrhes versés ne sont pas remboursés même en cas d'absence de livraison, de retard de livraison ou de livraison non conforme. Cette nullité résulte de l'art R 132-1 du code de la Consommation. Fiche FDCF réglementation page 3 2- Si le client change d'avis ou qu'il revient sur sa décision d'achat, alors que le commerçant n'est pas responsable de ce changement, dans ce cas le commerçant peut, s'il s'agit d'une commande ferme avec versement d'un acompte, obliger le client à respecter son contrat, c'est-à-dire à prendre livraison de l'article et à payer le solde du prix. Si ce sont des arrhes qui ont été versés par le client, le commerçant peut les conserver à titre de dédit. Le commerçant peut s'il le souhaite et à titre purement commercial proposer au client un avoir mais qui n'est nullement obligatoire et qui pourra parfaitement être limité dans le temps et/ ou être restreint à un rayon précis. Dans tout les cas, l'avoir devra faire l'objet d'un écrit, à titre de preuve, sur un papier à en tête du magasin ou sur une carte de visite ou un document portant le tampon du magasin. Fiche FDCF réglementation page 4