L`agent de service des écoles maternelles (ou ASEM)

L'agent de service des écoles maternelles (ou ASEM)
Dans l'enseignement catholique les agents de service des écoles maternelles ne dépendent
pas des mairies mais de l'école. Ce document resitue les éléments de leur contrat de travail,
leur rôle, leurs tâches et donne des exemples de situations et d'attitudes éducatives.
1 - Les conventions collectives
2 - Les différents services
1- Les conventions collectives
Vous pouvez vous procurer auprès de la Fnogec
les conventions collectives régissant l'emploi des A.S.E.M.
La dénomination A.S.E.M. , Agent de Service des Écoles Maternelles a remplacé la dénomination
encore couramment utilisée d'aide-maternelle qui ne figure plus dans aucune convention collective.
Au niveau de l'enseignement public, on parle l'ATSEM : Agent Territorial Spécialisé des Écoles
Maternelles. Les ATSEM sont recrutées et rémunérées par les Mairies tandis que les ASEM des
écoles catholiques sont recrutées par les Chefs d'Établissement et Présidents d'OGEC.
Tous les agents de service des écoles maternelles (ou bien les personnes, femmes de service qui
assurent partiellement cette fonction) doivent avoir un contrat de travail écrit négocié avec leur
employeur, l'O.G.E.C. (Organisme de Gestion de l'École Catholique). Dans l'enseignement catholique,
il est rare d'être ASEM à temps plein. Il s'agit le plus souvent d'une personne faisant fonction d'ASEM.
On l'appelle couramment l'aide maternelle.
Sur ce contrat de travail doivent figurer très clairement :
- les horaires : le temps de présence dans et hors la classe maternelle,
- la durée hebdomadaire du service,
- la répartition des tâches au cours de la journée et de la semaine,
- le salaire avec la référence à la grille indiciaire,
- les congés,
- les avantages éventuels en nature (repas... etc.).
Avant 1973, certaines personnes ont été embauchées comme monitrice éducatrice. Elles ont alors un
statut différent des A.S.E.M. (cf. les conventions collectives) et peuvent le garder jusqu'à leur retraite,
s'il figure sur leur contrat de travail. Depuis 1973, il n'y a plus que le titre A.S.E.M. en vigueur.(ou
faisant fonction d'ASEM).
Si la personne faisant fonction d'A.S.E.M. assure d'autres tâches au sein de l'école, celles-ci doivent
apparaître sur le contrat de travail. Dans ce cas, celui-ci se réfère à plusieurs conventions collectives
(cf. document F.N.O.G.E.C. n° 4 de décembre 88) et toutes les tâches y sont clairement précisées, (cf
annexe : mise à jour au 1/12/02).
Comme tous les salariés, les A.S.E.M. ont droit à la formation permanente, à négocier sur le budget
OPCA de l'établissement.
Si les A.S.E.M. dépendent de leur employeur avec qui elles ont signé leur contrat de travail, elles
travaillent sous la direction d'un chef d'établissement 1er degré à qui l'O.G.E.C. délègue en
permanence cette fonction d'organisation du travail dans l'école, en lien étroit avec les enseignantes
de maternelle en particulier - mais non exclusivement avec les enseignantes de petite section.
Il est donc indispensable que régulièrement soit reprécisée la nature de ces tâches et qu'une bonne
coordination s'installe :
2 - Les différents services :
"L'agent de service des écoles maternelles et des classes enfantines est la personne qui est chargée
d'assister le personnel enseignant :
1. dans les soins corporels à donner aux enfants,
2. dans la préparation et le rangement du matériel éducatif,
3. dans la mise en état de propreté des locaux.
Les A.S.E.M. n'ont aucune responsabilité pédagogique. Elles ont un rôle d'aide dans l'éducation des
jeunes enfants.
Une A.S.E.M. (si elle n'est pas titulaire de la licence) ne peut pas prendre, seule, la responsabilité
d'une classe, d'un groupe d'enfants, d'un atelier ou d'une activité pédagogique. Même pendant la
sieste, l'enseignante est à proximité.
Elle ne peut remplacer l'enseignante de maternelle, (ni aucune autre d'ailleurs), quand celle-ci est
malade - ou absente même temporairement - ce qui doit rester exceptionnel.
Par contre, son rôle est fondamental en particulier à cause de la surcharge des effectifs de
maternelle dans beaucoup d'écoles, et de la croissance du nombre d'entrée d'enfants de 2 ans tout
juste.
L'A.S.E.M. accompagne l'enseignante pour répondre aux besoins des jeunes enfants.
Ces besoins sont de différents ordres :
Besoin affectif
Sécurité, repères, confiance,
Besoin d'être aimé, accueilli, connu et reconnu, chacun avec ses particularités comme individu
unique.
Besoin physiologique
Sommeil/Repos
Nutrition/Boisson
Toilette/Hygiène
Satisfaction des besoins vitaux
Besoin moteur et sensoriel
Mouvement, découverte du monde par le corps, par les sens, besoin de jeu
Besoin de communication et de relation
Par le geste.
Par le langage avec les autres enfants, avec les adultes, avec l'environnement.
Les enfants doivent être considérés dans leur globalité, comme des êtres pleins de vie qui
développent leurs systèmes sensoriels, moteurs, leurs systèmes de communication en relation
permanente avec le monde.
Chaque A.S.E.M., chaque enseignant, a pu vérifier, par expérience, combien tous ces besoins sont
primordiaux, en petite section en particulier, et combien la présence de 2 adultes avec des rôles
complémentaires est indispensable pour être au service de chacun des enfants.
1. Soins corporels
L'A.S.E.M. assure le bien-être physique et physiologique de chaque enfant :
Elle veille à ce que les enfants soient bien à l'aise c'est-à-dire : n'aient pas trop chauds, ni trop froids,
ni trop sommeil, ni envie de se moucher, d'aller aux toilettes.
Elle apprend à observer ces besoins individuels et collectifs, les repère, aide les enfants à les repérer
aussi afin qu'ils puissent progressivement accéder à l'autonomie. Elle propose régulièrement d'aller
aux toilettes individuellement plutôt que de les emmener en file indienne sans aucun respect des
rythmes et de l'intimité de chacun.
Elle habitue les enfants à faire tous seuls en les encourageant du geste, de la voix, en leur donnant
des astuces pour faciliter les gestes de la vie quotidienne (par exemple pour mettre le manteau).
Elle accepte les tâtonnements des enfants, parfois même les régressions, signes de fatigue
passagère, et préliminaires à des progrès à venir, elle redonne confiance si nécessaire.
Avec l'enseignante et si possible avec les parents, l'attitude éducative est cohérente (pas de
contradictions entre les adultes ayant la responsabilité des mêmes enfants).
L'A.S.E.M. connaît les habitudes, les rites qui sécurisent les petits (petites caresses pour s'endormir,
mouchoir dans telle poche, etc.).
Elle est ferme sans bousculer, elle éveille mais ne contraint pas :
Par exemple : elle fait goûter tous les aliments à la cantine, mais ne force pas un enfant qui
manifestement déteste un aliment et le vomit, elle tolère qu'un enfant ne retourne pas aux toilettes
quand il s'agit d'un moment collectif (d'ailleurs, ce besoin plus que tout autre encore n'est-il pas
strictement individuel ? ?...), et qu'il vient d'y aller tout seul.
Elle ne brutalise à aucun moment, ni du geste, ni de la voix. Cf. les Instructions Officielles :"Aucune
sanction ne peut être infligée en maternelle. Seul y est autorisé l'isolement, sous surveillance, d'un
enfant momentanément difficile pendant le temps très court nécessaire à lui faire retrouver un
comportement compatible avec la vie du groupe (...). Tout châtiment corporel pour quelque raison que
ce soit est strictement interdit".
En conséquence, l'usage de la gifle, de la fessée, a fortiori du martinet, l'exclusion hors de la classe
(et/ou de la salle de repas, de la garderie...) l'isolement d'un enfant sans surveillance, pourraient être
considérés comme des fautes professionnelles.
L'A.S.E.M. intervient pour changer un enfant en cas de besoin.
Elle minimise l'événement, évite d'en informer l'ensemble de la classe, fait preuve de respect et de
compréhension.
Elle utilise pour cela les vêtements de l'enfant, (demandés en début d'année) ou bien en emprunte à
d'autres enfants de même taille.
Elle veille au confort, ne donnant pas à cet enfant des vêtements trop étriqués ou trop larges.
Elle rend toujours les enfants propres, à leur famille.
Elle est physiquement proche des enfants à leur niveau de regard, elle assure une présence
sécurisante.
Elle est consciente de l'importance de la communication privilégiée avec chaque enfant lors de
moments très particuliers (aux toilettes, au moment de s'endormir...).
Elle veille donc à son propre langage (utilisation du mot juste, d'une syntaxe correcte), elle parle peu
et doucement, elle répète en écho un mot mal prononcé pour favoriser l'imprégnation d'un langage
correct, elle s'adresse à chaque enfant en utilisant le pronom personnel adéquat (je, tu, il... et non "la
dame a dit que"...).
Elle habitue les enfants à dire les formules de politesse, de façon naturelle en les utilisant elle-même
fréquemment.
Elle veille à ce qu'au sein de la classe, et des salles annexes, chaque enfant puisse trouver "le
matériel", l'objet, qui va savoir répondre à ses besoins (ex. : mouchoirs en papier, savon, torchons et
serviettes secs et régulièrement changés, papier hygiénique, gobelet individuel, voire même brosse à
dents individuelle pour chaque enfant déjeunant à la cantine).
2. Préparation et rangement du matériel éducatif
Là encore, agir en soutien des enfants mais non à leur place.
Favoriser leur accession à l'autonomie, les aider à faire tout seuls (ex. : à nettoyer la peinture
renversée, à ranger le matériel dont ils se sont servis).
Les aider à utiliser leur tampon dateur ou encreur ou tout autre symbole ou écrit convenu entre
l'enseignante et les enfants, et éviter de signer ou dater les travaux à leur place.
Éviter de ranger leurs travaux dans leur pochette ou coller leurs travaux dans un dossier : les aider à
plier, coller, ranger... etc.
Cette préparation et ce rangement du matériel éducatif peuvent se faire pendant la classe ou pendant
la sieste si les enfants n'ont pas besoin de soins corporels à ce moment-là. Sinon, c'est toujours la
satisfaction des besoins physiologiques qui est prioritaire.
3. Mise en état et propreté des locaux
Assurer avec l'enseignante, un environnement propre, esthétique, éducatif. Cf. les I.O. : "le nettoyage
des locaux est quotidien et l'aération suffisante pour les maintenir en état de salubrité. En outre, la
pratique constamment encouragée de l'ordre et de l'hygiène permet aux enfants de contribuer à
maintenir un état permanent de propreté".
Outre la propreté du local, chaque A.S.E.M. peut se voir confier durant son temps de service et grâce
au matériel qui lui est fourni par école, le soin de coudre des rideaux (Ignifugé) pour la classe
maternelle, recouvrir des cartons, fabriquer une couverture pour le lit de la poupée... etc. , en fonction
de ses compétences dans ces différents domaines.
Enfin, en maternelle en particulier, il est indispensable
de lessiver chaque jour les toilettes, de les désinfecter avec les produits adéquats, de proposer du
papier hygiénique aux enfants, des serviettes et torchons secs donc changés régulièrement, et du
savon…
de veiller à l'hygiène de la salle de repos : lits avec draps-housses et alèses (nettoyés, changés
régulièrement), le même chaque jour pour les enfants, oreillers personnels pour chaque enfant, local
aspiré et aéré chaque jour.
Par ailleurs, le rangement des lits sera effectué de telle sorte qu'il n'y ait aucun problème d'hygiène.
L'action de l'A.S.E.M. auprès de chaque enfant s'inscrit dans le projet éducatif de l'école, elle
est partenaire à part entière du développement des enfants.
Ce document est issu de www.sitecoles.org
le site de professionnalisation des enseignants du premier degré dans l'Enseignement catholique