Maquette Hebdo - syndicat national UNSA pôle emploi

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Maquette Hebdo - syndicat national UNSA pôle emploi
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UNSA Hebdo du 25 mars 2013
Revue de presse spéciale
pôle emploi
Ayrault annonce 2.000 nouveaux postes à Pôle
Emploi
Le Premier ministre souhaite que ces nouveaux conseillers
puissent être en poste en septembre.
Alors que le record historique du nombre de chômeurs (3,2 millions, en janvier 1997) menace d'être
battu , le gouvernement a décidé la création de 2.000 nouveaux emplois en CDI à Pôle Emploi.
L'annonce a été faite par Jean-Marc Ayrault, qui souhaite que ces nouveaux conseillers puissent être
en poste en septembre.
« Je souhaite la mise en œuvre rapide de cette décision afin que les nouveaux conseillers soient au
travail au plus tard dès la rentrée de septembre prochain au service des demandeurs d'emploi mais
aussi des entreprises », a déclaré le Premier ministre à l'occasion d'une visite à l'agence Pôle Emploi
de Pantin (Seine-Saint-Denis).
En juillet, le gouvernement avait déjà créé 2.000 CDI à Pôle Emploi , un engagement du candidat
Hollande. Le geste avait été salué par les syndicats, mais jugé insuffisant, car il ne faisait que
compenser la suppression fin 2011 des 1.800 CDD créés en 2009 face à la crise. En ajoutant les 2.000
redéploiements internes en cours « vers l'accompagnement et le suivi des demandeurs d'emploi »,
ce sont donc 6.000 agents supplémentaires qui seront « au contact direct » avec ces derniers, a fait
valoir le ministère de l'Emploi dans un communiqué.
Mesures de suivi « différencié » des chômeurs
Au total le nombre d'agents au contact des chômeurs passera ainsi de 29.000 à 35.000. A fin
décembre 2012, l'effectif total de Pôle Emploi s'élevait à près de 53.000 agents. Depuis fin 2008, date
de la création de Pôle Emploi (fusion ANPE-Assedic), ce service public doit gérer 1,5 million de
chômeurs supplémentaires dont 950.000 demandeurs d'emploi sans aucune activité.
Le financement des nouveaux contrats à durée indéterminée (CDI) annoncés lundi sera en partie
assumé par l'Etat, Pôle Emploi y contribuant aussi via des économies internes, précise le ministère.
Les nouveaux postes se justifient par les mesures de suivi « différencié » des chômeurs entrées en
vigueur début 2013.
Lors de son déplacement à Pantin, Jean-Marc Ayrault a vanté les différents outils mis en place par le
gouvernement pour lutter contre le chômage -dont les chiffres de février sont attendus mardi -,
évoquant notamment les emplois d'avenir et les contrats de génération.
Pôle emploi : les 2 000 CDI supplémentaires « vont
dans le bon sens » pour les organisations
syndicales
Les organisations syndicales se disent « plutôt satisfaites » après l'annonce du Premier ministre de
créer 2 000 CDI supplémentaires à Pôle emploi lundi 25 mars 2013 à Pantin (Seine Saint-Denis). La
déclaration de Jean-Marc Ayrault intervient après les 2 000 embauches en CDI annoncées par
Michel Sapin en juillet dernier auxquels s'ajoute le redéploiement en interne de 2 000 équivalents
temps-plein, programmé d'ici 2014 par le plan « Pôle emploi 2015 ». « Ça va évidemment dans le
bon sens, surtout que ces 2 000 CDI seront exclusivement dédiés à l'accueil et à l'accompagnement
des demandeurs d'emploi », déclare à l'AEF Christian Fallet (CFDT). « On réclamait 5 000 agents
supplémentaires. Là, ça fait 4 000 mais on ne va pas crier au loup ! », Poursuit-il. « C'est un acte de
solidarité assez fort du gouvernement. »
Pour Jean-Charles Steyger (SNU-FSU), cette annonce n'est « qu'un premier pas ». « On ne peut que
se féliciter qu'il y ait 2 000 CDI supplémentaires, on voit la crise arriver de façon moins angoissante
mais c'est toujours loin de ce qu'on demande, à savoir 8 000 postes ». Pour le SNU-FSU, la question
des moyens est importante mais cela « ne suffit pas ». « Nous attendons notre rendez-vous avec le
ministre du Travail avant la fin du mois d'avril pour voir comment on peut rendre plus humain
cette institution. S'il y avait eu 30 agents de plus à Nantes, le demandeur d'emploi se serait quand
même immolé. Le problème, c'est la dématérialisation croissante des services de Pôle emploi »,
estime-t-il.
« ON NE VA PAS CRACHER DANS LA SOUPE ! »
Selon Dominique Nugues (Unsa Pôle emploi) joint par l'AEF, cette annonce « est une bonne
nouvelle. C'était la seule réponse à apporter à ce qui se passe aujourd'hui. Pôle emploi 2015 et les
cas de suicides de demandeurs d'emploi, ce sont d'autres sujets dont il faut s'occuper. Mais la
question des effectifs était celle qui commandait le tout donc nous sommes très satisfaits. Après, il
faudra travailler sur la manière dont ça va se mettre en place. »
« On ne va pas cracher dans la soupe ! C'est toujours ça de pris et ça avait été demandé par les
organisations syndicales donc c'est une bonne chose », souligne de son côté, José Manca (Snap).
Cependant, « cette attribution s'accompagne d'une diminution du budget de Pôle emploi : on doit
faire des coupes, ça a été annoncé par notre directeur général. Mais on ne sait toujours pas quelles
coupes. […] On doit avoir un CCE en avril sur le budget de Pôle emploi, on verra à ce moment-là »,
souligne-t-il.
Elections représentatives à Pôle emploi : la
CFDT devient la première organisation
syndicale
Avec 19,22 % des suffrages, la CFDT devient la première organisation syndicale de Pôle emploi, selon
des résultats quasiment définitifs communiqués par la confédération, après le vote des salariés de la
région Paca, dernière grosse région à se prononcer. La CFDT progresse ainsi de 4,41 points, passant
de la quatrième à la première organisation syndicale à la place du SNU-FSU. Ces résultats n'ont pas
encore été validés par la direction générale car les résultats de l'île de la Réunion ne seront connus
qu'en septembre 2013.
Quatre organisations de Pôle emploi sont représentatives au niveau national : la CFDT (19,22 %),
FO (18,27 %), le SNU-FSU (17,83 %) et la CGT (13,48 %). La CFE-CGC obtient 7,56 % des voix : les voix
sont calculées sur l'ensemble des trois collèges, mais en tant qu'organisation catégorielle, la CFE-CGC
n'a pas présenté de candidats dans le premier collège. La CFTC (7,23 %), le Snap (7,32 %), SUD (3,4
%), l'Unsa (3,18 %) ne sont pas représentatifs.
Pour rappel, lors des élections organisées en 2009, le SNU-FSU était la première organisation
syndicale de Pôle emploi avec 19,47 % des voix, suivi de FO (18,43 %), de la CGT (15,27 %), de la CFDT
(14,81 %) et de la CFE-CGC (10,07 %). La CFTC (6,68 %), le Snap (5,49 %), l'Unsa (3,13 %) et SUD (4,59
%) n'étaient pas représentatives.
Formation des chômeurs : les partenaires
sociaux du CA de Pôle emploi s'opposent au
projet de loi décentralisation
« Nous souhaitons faire connaître notre opposition sur certaines dispositions du projet de loi sur la
décentralisation concernant la formation professionnelle des demandeurs d'emploi », déclarent, «
à l'unanimité », dans un communiqué daté du 20 mars 2013, les partenaires sociaux présents lors
du conseil d'administration de Pôle emploi qui s'est tenu ce même jour. Les organisations de
salariés et d'employeurs déplorent ainsi que le texte n'envisage pas « d'associer les partenaires
sociaux à la définition des formations prioritaires proposées aux demandeurs d'emploi » et qu'il
prévoit que « la région [puisse] contraindre Pôle emploi à intégrer un groupement d'achats de
formation ».
L'avant-projet de loi de décentralisation et de réforme de l'action publique sera présenté en
Conseil des ministres le 10 avril prochain, comme l'a annoncé Jean-Marc Ayrault mercredi 6 mars
2013 à l'occasion d'un déplacement sur le thème du « Nouveau Grand Paris » à l'Université ParisEst Marne-la-Vallée.
CONNECTER LA FORMATION À L'EMPLOI
Les partenaires sociaux regrettent de ne pas être, dans l'avant-projet de loi, associé « à la
définition des formations prioritaires proposées aux demandeurs d'emploi », alors que « la lutte
contre le chômage nécessite […] de connecter la formation à l'emploi, c'est à dire aux besoins en
compétences des entreprises, que les partenaires sociaux sont les mieux à même de définir ». En
référence à la délibération du CPNFP (Comité paritaire national de la formation professionnelle) du
4 janvier dernier , les organisations patronales et syndicales estiment que « s'il convient de
reconnaître aux conseils régionaux un rôle de chef de file en matière de formation professionnelle
des demandeurs d'emploi, conformément à la délibération […], c'est à la condition sine qua non
d'associer les partenaires sociaux à la définition des formations prioritaires proposées aux
demandeurs d'emploi ».
Deuxième point jugé « inacceptable » par les partenaires sociaux, le fait que, dans l'avant-projet de
loi, « la région peut contraindre Pôle emploi à intégrer un groupement d'achats de formation ». «
Au moment où le gouvernement souhaite inscrire le dialogue social dans la Constitution, cette
disposition doit impérativement et rapidement être corrigée », s'insurgent-ils avant de remarquer
que « seul un dialogue construit et mature entre les partenaires sociaux et les conseils régionaux
permettra d'améliorer la gouvernance territoriale de la formation professionnelle au service des
demandeurs d'emploi ».
« On s’occupe du chômage mais pas des
chômeurs »
Yves Clot est professeur titulaire de la chaire de psychologie du travail du CNAM. En regard du
documentaire sonore des Pieds sur terre “Pôle Emploi : un conseiller pour 500 chômeurs” et des
récentes immolations de chômeurs, il explique que « les procédures déconnectées du réel proposées
par Pôle Emploi » alors que le chômage augmente conduisent à « une situation catastrophique ».
Pour y remédier, il faut selon lui « bâtir du collectif » et mutualiser les savoir-faire.
Comment jugez-vous les réactions aux immolations de chômeurs qui se sont produites, ces
dernières semaines, dans ou devant des agences Pôle Emploi ?
Les suicides de chômeurs nous en disent plus sur l'état de nos institutions que sur le malheur des
chômeurs. La réaction à ces immolations me semble donc insuffisante et déplacée. On ne peut pas
réduire cela à des drames personnels qui appelleraient seulement la compassion de l’État.
En disant que tout avait été fait, le ministre du travail, Michel Sapin, a voulu protéger le personnel de
Pôle Emploi, à juste titre, car les agents sont un amortisseur social majeur, mais c’est une protection
factice, parce qu’en réalité tout n’est pas fait pour que le personnel puisse traiter les chômeurs avec
toute la justice qu’ils méritent, loin de là.
Il ne faut pas tricher avec le réel. En plus des suicides médiatisés, certaines tentatives ont été
contenues par le personnel des agences de Pôle Emploi. Ce sont des suicides que je qualifie de
vindicatifs parce qu’ils sont directement adressés à l’institution dans laquelle ils se produisent. Ils
manifestent une révolte.
Que voulez-vous dire par « ne pas tricher avec le réel » ?
Dans la situation de crise économique que nous connaissons, il me semble urgent de reconnaître au
personnel de Pôle Emploi la fonction sociale essentielle qui est la sienne et de lui donner à la fois le
temps, les moyens, et l’organisation du travail adéquate pour exercer ce rôle fondamental.
L’accroissement concomitant du nombre de chômeurs et des procédures déconnectées du réel
proposées par Pôle Emploi entraîne une situation catastrophique. Devant la difficulté du réel, on
cherche à le « pasteuriser ». On fabrique de la procédure sur de la procédure en congelant la relation
entre les conseillers de Pôle Emploi et les chômeurs.
On a même installé des bornes informatiques pour que les gens en recherche d’emploi effectuent
leurs démarches de manière automatisée. Dans une gare, cela peut éventuellement fonctionner – et
encore – mais pas dans une agence Pôle Emploi. On croit ainsi faire des économies, mais cela va
s’avérer très coûteux, à tous les sens du terme. Comme l’ont dit les associations de chômeurs à
Michel Sapin, on s’occupe du chômage mais pas des chômeurs…
Quelles pistes d’améliorations du service de Pôle Emploi vous paraissent envisageables ?
Il me semble possible d’agir sur l’organisation du travail dans les agences. Il devient très compliqué
de faire la jonction entre la réglementation de Pôle Emploi, les circuits de recherche d’un travail, les
institutions d’aides au-delà de l’agence, les situations individuelles chaque fois uniques et l’angoisse
qu’elles peuvent engendrer. Il faut donc cultiver les ressources que les conseillers inventent pour
faire face, les faire circuler et discuter en développant le travail collectif, afin de ne pas fonctionner
seulement sur des procédures standardisées. Or, c’est coûteux en temps.
Alors que le chômage est chronique et que les situations des chômeurs montent en complexité, il
faut oser fabriquer du métier ensemble, à la fois avec l’intelligence et le savoir vivre des conseillers,
mais aussi avec la grande expérience des associations de chômeurs qu’il ne faut pas mépriser. C’est
un sursaut pour refaire ensemble Pôle Emploi qui s’impose. Sinon, vu l’ampleur de la crise dans
laquelle nous sommes, nous allons additionner les injustices qui déboucheront sur la multiplication
des drames.
2 000 recrutements ont été effectués en 2012 dans les agences Pôle Emploi. Cela va-t-il dans le bon
sens ?
Oui, mais cela reste une goutte d’eau dans la mer. Le problème n’est pas seulement une question de
moyens, mais aussi d’organisation du travail et de dispersion des énergies. Il faut développer un
professionnalisme qui ne soit pas le seul produit d’une expertise abstraite.
Si vous êtes du côté du réel, vous ne pouvez vous contenter de scripts formalisés, parce que les
individus et les situations ne sont pas réductibles à des procédures désincarnées. Ces artefacts ne
concernent pas seulement Pôle Emploi, mais ils s’y avèrent particulièrement dangereux car les
situations sont souvent de grande détresse et il y a de la colère.
Il faut de la procédure et de la règle, mais il faut s’assurer qu’elle puisse rester vivante, ce qui
suppose du métier et de la coopération. Il faut bâtir du collectif en comptant sur l’expérience des
professionnels pour créer du patrimoine, de l’expérience, des équipes, du savoir-faire, du métier…
Cela suppose de recruter, mais pas seulement. Cela impose un vrai travail institutionnel.
Les 2 000 postes qui ont été créés sont loin de faire reculer autant que nécessaire la précarité des
statuts des agents. Or la précarisation empêche l’accumulation de l’expérience. En outre, le statut du
chômeur et de celui qui le reçoit sont alors trop proches. Contrairement à ce qu’on croit parfois, cela
crée plus souvent de la peur que de la solidarité ; et le conseiller peut alors avoir tendance à se
protéger du chômeur par les procédures formalisées.
Le récent rapport du médiateur de Pôle Emploi montre qu’il y a du respect pour les chômeurs de la
part des conseillers, mais qu’il est très difficile pour eux de supporter cette vague de misère et de
défiance qu’ils reçoivent en première ligne. Une telle exposition à la misère est mieux supportée si
on travaille en équipe et si le statut des conseillers n’est pas précaire, car sinon, la porosité est
inquiétante pour ceux qui sont les premiers à affronter les conséquences de la crise.
Peut-on faire la part de ce qui, dans ces dysfonctionnements, est lié à la fusion entre les Assedic et
l’ANPE ?
Cela a joué un rôle négatif. Mais il faut désormais prendre acte de la fusion. On constate aujourd’hui
qu’on a sous-estimé, dans cette fusion, la nécessité de marier des professionnalités différentes,
autour desquelles il aurait été nécessaire de construire un vrai métier, en développant le travail en
commun et non les explications de textes. Alors que la fusion aurait pu être l’occasion d’augmenter
l’expertise, elle l’a diminuée, faute de coopération, de temps et d’intelligence.
Le défaut de fabrication de départ est flagrant, mais on peut encore agir car les agents n’ont pas
baissé les bras. Et donc cesser de standardiser la relation de service au guichet, en segmentant les
publics et en essayant de faire des sous-catégories, comme si les chômeurs étaient des produits.
Les radiations automatiques, à propos desquelles le médiateur de Pôle Emploi, Jean-Louis Walter,
a récemment tiré la sonnette d’alarme, sont-elles à proscrire ?
C’est évidemment une mesure urgente. Le fait que les radiations automatiques aient augmenté de
25 % au mois de décembre 2012 montre qu’il s’agit avant tout de faire baisser le chiffre du chômage
sur l’année, et, encore une fois, de s’occuper du chômage et non des chômeurs. Les radiations
automatiques de ceux qui ont raté les rendez-vous téléphoniques donnés par Pôle Emploi sont à
proscrire.
Existe-t-il des pays où le traitement du chômage se passe mieux ?
Si on pense à l’Allemagne ou la Suisse, on peut avoir l’impression que cela se passe mieux. Mais cela
n’est sans doute pas seulement lié à une meilleure organisation du travail dans les agences. Le
sentiment d’injustice face au chômage n’est pas identique dans tous les pays. En France, l’histoire
sociale accentue le fait que se retrouver au chômage est vécu davantage comme une injustice que
comme une incompétence personnelle.
Montpellier : un suicide à Pôle emploi éveille les
soupçons
Midi Libre
Hier, la toile s’est enflammée au sujet du suicide d’un directeur de Pôle emploi, sur la base d'une
information révélée par le site “La minisphère du chômage et des idées reçues”.
Âgé de 53 ans, ce cadre dirigeant, qui a mis fin à ses jours le 5 mars dernier, n’a pas laissé de courrier
laissant penser que son acte avait un lien avec ses conditions de travail. Mais rien n’assurant du
contraire, les supputations sont allées bon train. In fine, le procureur de la République de
Montpellier, saisi par cette fin brutale, comme il l’est systématiquement, n’a pas estimé qu’un lien
existait. Pour autant, des salariés demandent qu’une enquête interne soit diligentée car "ce cadre
de Pôle emploi aurait été écarté de ses hautes fonctions".
Sur le site internet de France 3, la direction de Pôle emploi se contente d’affirmer que cette mutation
était "le choix du cadre".