en quarantaine 2

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en quarantaine 2
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EN QUARANTAINE 2
QUARANTINE 2 : TERMINAL
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Titre original : QUARANTINE 2 : TERMINAL
Autre titre : EN QUARANTAINE 2
Année : 2010
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Josh Cooke, Bre Blair & Ignacio Serricchio
Réalisateur : John Pogue
Scénario : John Pogue
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Après une présentation en 2009 d'EN QUARANTAINE,
deux ans plus tard, le Festival du Film Fantastique de
Gérardmer a eu la primeur de présenter sa suite, EN
QUARANTAINE 2. Mais, à Gérardmer, on voyait un peu d'un
sale œil le retour de la camera tremblotante en espace clos ou
pire, découvrir un nouveau remake plan par plan de [REC> 2.
Il n´en est rien, le scénario prenant un autre envol. De même,
ce qui aurait pu faire froncer les sourcils, c'est la présence du
réalisateur et scénariste à la barre du projet, John Pogue ayant
écrit les pénibles THE SKULLS II et THE SKULLS III, le
redoutable remake de ROLLERBALL et le léthargique
VAISSEAU DE L´ANGOISSE. Comme CV, on a connu plus
excitant.
Tout d´abord pour l´avenir du film : Sony Pictures a décidé
d´en faire un DTV. Si on effectue un rapide calcul, à priori,
cela indique : maigre budget, ambition en baisse, acteurs de
second plan, formule à suivre... Mais, en regardant les
séquelles engendrées suite à des succès maison, Sony a lancé
une série de produits honorables, à défaut d´être inoubliables
(HOLLOW MAN 2, etc...).
se dit que les auteurs sont un peu gonflés de nous pondre le
même concept que PLANE DEAD. Mais le déroutage de
l´action dans le terminal où sont triés les bagages laisse l´idée
de côté. Toutefois, dans les scènes de poursuites sur les
coursives et autres attaques sauvages de mutants, on pense que
la machine à recyclage d´idées n´a pas oublié 58 MINUTES
POUR VIVRE et son gunfight dans un endroit idoine.
Autre atout : le film possède le SKB («Syndrome Karen
Black»). A savoir que toute hôtesse de l´air plongée dans un
suspense en plein vol subit une poussée descendante sur le
tarmac et devient par essence responsable du récit ou de l´avion
(voire des deux). Il s´agit bien du cas ici présent. Après Lauren
Holly dans TURBULENCE A 30 000 PIEDS, nous avons ici
Bre Blair qui duplique à merveille la destinée fascinante de la
meilleure hôtesse de l´air du monde dans 747 EN PERIL.
Voyons de plus près. Un groupe de voyageurs embarque
dans un avion en partance de Los Angeles pour Nashville. L´un
d´entre eux se transforme rapidement en enragé notoire,
attaquant une hôtesse. Suite à leur atterrissage, les voyageurs
sont bloqués dans l´un des terminaux à bagages, encerclés par
l´armée, en quarantaine obligatoire.
Les effets spéciaux sont discrets mais plutôt efficaces. A
savoir que la narration ne repose pas forcément sur
l´agressivité et le nombre des baquets de sang pour pouvoir
intéresser le spectateur ou faire avancer l´histoire. Attention,
vous ne serez pas en présence du CITIZEN KANE du film
horrifique en lieu clos. Mais si les débordements sanguinolents,
scènes de gorges arrachées, chairs pantelantes, attaques
effrénées sont bien présentes, elles sont agencées de manières
spectaculaires et réussies. Ce qui est certes un minimum
syndical exigé dans un film d´horreur. Mais comme on le
constate hélas souvent dans les centaines de films visionnés
chaque année, c´est rarement la cas.
Clairement, un décalquage du premier opus. On remplace un
immeuble par un terminal d´aéroport, et le tour est joué.
Maintenant, le choix visuel diffère. Retour à la case fiction, car
le réalisateur a choisi d'abandonner la vue subjective. Une
petite pointe de caméra de nuit en fin de métrage (comme
[REC> et son duplicata ricain EN QUARANTAINE), le tout
doublé d´une héroïne comme moteur de l´histoire... On voit
bien que le cahier des charges est stricto sensu similaire aux
autres DTV Sony. D´un point de vue narratif, il s´agit d´une
suite des événements. A travers des informations télévisées (le
media utilisé dans le premier, par ailleurs) on aura tôt fait de
comprendre qu´une sorte de virus a fait surface au sein d´un
immeuble. Et que l´un des passagers est porteur de quelque
chose émanant de ce bâtiment. Dès le premier quart du film, on
Le scénario va lui aussi suivre un cheminement identique à
son prédécesseur. La mise en scène adopte cependant toutes les
possibilités qu´offre le splendide décor du terminal. Un décor
unique mais qui regorge de recoins, de plates-formes de
transport de bagages démultipliant sur plusieurs niveaux... Un
vrai jeu vidéo en voie de mise sur orbite. Les relations entre
chaque personnage s´évertuent à jouer sur les clichés inhérents
au genre (l´inévitable beau gosse charmeur et l´hôtesse qui
tombe en pamoison, entre autres) pour mieux brouiller les
pistes. Quelques idées bien vues : le vieillard prostré sur son
fauteuil roulant, et ce qui lui arrive, est une des meilleures
trouvailles du film. Aux limites du politiquement incorrect, on
a là aussi droit, à l´instar de DREAM HOME ou J´AI
RENCONTRE LE DIABLE, du destin sacrificiel de la femme
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enceinte. Encore récemment, la femme enceinte représentait
une sorte d´espoir de l´humanité (de POPULATION ZERO
aux FILS DE L'HOMME en passant par le pénible
MUTANTS). Mais aujourd´hui, l´espoir semble avoir changé
de ventre et le tabou a sauté ! Enfin, le dernier quart d´heure
sait donner dans le crescendo, toujours une formule attendue
suivie avec soin par quelques rebondissements (notamment sur
la destinée du virus) et une poursuite dans un tunnel du
meilleur effet.
En ce sens, EN QUARANTAINE 2 s´avère une heureuse
surprise. Pas du tout originale aux vues des idées repiquées ça
et là. Encore moins sur la progression dramatique et son final
ouvert qui laisse suspecter une seconde séquelle. On tient là un
produit de consommation courante mais d´un niveau
appréciable. Il faudrait vraiment faire la fine bouche pour
bouder une bonne série B horrifique, se déroulant dans un
espace rarement filmé au cinéma et doté d´un rythme plaisant.
Vous aurez ainsi échappé aux énièmes docu-filmé de la traînée
des BLAIR WITCH PROJECT et autres [REC> qui pullulent
sur nos écrans. Cela reste de ce fait un peu plus conventionnel
sur la forme, mais comme film d´horreur produit pour le
marché du câble et de la vidéo, on a très largement vu pire.
Francis Barbier
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