La différence de salaire entre hommes et femmes
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La différence de salaire entre hommes et femmes
ENS Lettres & Sciences Humaines – Concours Sciences économiques et sociales EPREUVE ORALE DE SOCIOLOGIE SESSION 2009 jury : Pierre Mercklé / Marie Vogel dossier n° 8 La différence de salaire entre hommes et femmes Sources BAUDELOT Christian, SERRE Delphine, « Les paradoxes d’une satisfaction. Ou comment les femmes jugent leur salaire », Travail, genre et sociétés, n° 15, 2006, p. 121-138. MEURS D. et PONTHIEUX S., « Quand la variable “femme” ne sera plus significative dans les équations de gains… », Travail, genre et sociétés, n° 15, 2006, p. 51-67. MULLER Lara, « Les écarts de salaire entre les hommes et les femmes en 2006 : des disparités persistantes », Premières informations premières synthèses, n° 44-5, octobre 2008. Pour comprendre ces résultats L’enquête sur le coût de la main-d’oeuvre et la structure des salaires (Ecmoss) est une enquête annuelle réalisée par l’Insee en collaboration avec la Dares. L’enquête interroge un échantillon d’établissements appartenant à des entreprises de 10 salariés ou plus du secteur. Les établissements interrogés fournissent des données sur les accords collectifs, les politiques salariales et les modes de représentations du personnel, et, pour un échantillon de salariés tirés au sort, des informations sur la rémunération, le temps de travail et les caractéristiques des postes occupés. La rémunération brute est ici la rémunération annuelle brute totale. Elle inclut notamment la rémunération brute de base, les primes et compléments de salaire, la rémunération des heures supplémentaires ou complémentaires, le versement des indemnités de congés payés non pris, le paiement des congés payés, les avantages en nature. Le salaire horaire est obtenu en divisant la rémunération annuelle brute totale par le nombre total d’heures rémunérées dans l’année. Par nature, cette notion ne s’applique qu’aux salariés dont la durée de travail est décomptée en heures. L’écart de salaire est la différence entre le salaire moyen des hommes et le salaire moyen des femmes, divisée par le salaire moyen des hommes et exprimée en pourcentage. L’écart est donc positif quand le salaire moyen des hommes est supérieur à celui des femmes, et négatif dans le cas contraire. Ce dossier comporte 4 documents numérotés de 1 à 4. ENS LSH / Sciences sociales Epreuve orale de sociologie / session 2009 Document 1 Rémunérations moyennes et écart salarial entre les hommes et les femmes Source des données INSEE, DARES, Ecmoss 2006. Champ Salariés des entreprises de 10 salariés ou plus du secteur concurrentiel. Lecture En 2006, la rémunération annuelle brute des hommes s’élève à 30 475 euros en moyenne, celle des femmes (22 277 euros) lui est inférieure de 26,9 %. Source du document Muller, 2008, p. 2. ENS LSH / Sciences sociales Epreuve orale de sociologie / session 2009 Document 2 Ecart de salaire horaire entre les hommes et les femmes selon le niveau de diplôme et l’âge Source des données INSEE, DARES, Ecmoss 2006. Champ Salariés des entreprises de 10 salariés ou plus du secteur concurrentiel, dont la durée du travail est décomptée en heures. Lecture En 2006, 15,4% des femmes sont titulaires du CEP ou n’ont pas de diplôme ; leur salaire horaire est inférieur de 15,3 % à celui des hommes ayant le même niveau de diplôme. Source du document Muller, 2008, p. 5. ENS LSH / Sciences sociales Epreuve orale de sociologie / session 2009 Document 3 Composantes de l’écart des salaires mensuels entre les hommes et les femmes Source des données INSEE, enquête « Emploi », 2002. Champ Salariés, hors apprentis et stagiaires de la formation professionnelle, travaillant au moins 10 heures par semaine. Lecture Le graphique présente le résultat de l’estimation d’équations de gains à partir d’un modèle de régression multiple dans lequel un certain nombre de facteurs sont introduits comme variables explicatives de la rémunération. L’écart salarial moyen est décomposé en deux parties : l’une qui correspond à des différences structurelles constatées entre les deux groupes (niveau d’éducation, expérience, catégorie socioprofessionnelle, secteur d’activité, etc., type de temps de travail et, si l’on ne considère pas les salaires horaires, durée du travail), l’autre qui correspond à une différence du « rendement » entre les hommes et les femmes. Ainsi, la part « expliquée » de l’écart moyen mesure combien il en coûte en moyenne aux femmes de travailler moins longtemps, d’être moins souvent cadres, de travailler moins souvent dans l’industrie, etc., et la part « non expliquée » combien il en coûte aux femmes d’être moins payées pour une même durée du travail, un même poste, dans un même secteur, etc. Dans le modèle présenté ici, le « capital humain » comprend le niveau d’éducation, l’expérience et l’ancienneté ; les « structures des emplois » comprennent la catégorie professionnelle, la fonction, le secteur d’activité, les particularités du poste (travail samedi, dimanche, nuit), des indicatrices pour les emplois non qualifiés, les contrats à durée déterminée, le secteur public ; la nationalité et la région de résidence sont contrôlées. La sélectivité mesure l’effet du « biais de sélection » : il n’est possible d’observer que les salaires des personnes qui disposent d’un emploi ; pour les autres (chômeur-se-s, inactif-ve-s), l’information est par définition manquante. Ceci n’aurait pas d’importance si les salariés (hommes ou femmes) étaient tirés au hasard dans la population totale, ce qui n’est pas le cas. La correction de ce biais se traduit par l’addition d’une variable supplémentaire dans les équations de gains, qui permet de tenir compte de l’inégale probabilité qu’ont les individus d’occuper un emploi salarié. Source du document Meurs, Ponthieux, 2006, p. 65. ENS LSH / Sciences sociales Epreuve orale de sociologie / session 2009 Document 4 Hiérarchies objectives et subjectives des salaires Source des données INSEE, Volet « Travail et modes de vie » de l’enquête permanente « Conditions de vie des ménages », 1997. Lecture 75% des personnes appartenant aux 20 % de salarié-e-s touchant les salaires les plus faibles (Q1) sont des femmes. 45% des personnes s’estimant « très mal payées » sont des femmes. Source du document Baudelot, Serre, 2006, p. 122.