L`optimisation des coûts inclut aussi les achats
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L`optimisation des coûts inclut aussi les achats
Evénement : Étude Syncost LDA - n°166 - Novembre 2008 L’optimisation des coûts inclut aussi les achats Selon une étude menée par le Syncost (syndicat des conseils opérationnels en optimisation des coûts), les DAF reconnaissent largement la contribution des missions d’optimisation des coûts à la bonne santé des entreprises. Ces missions concernent aussi les achats, qui n’en conservent pas moins une place à part. Par Guillaume Pommereau - Premier constat de l’enquête : selon 92 % des directeurs administratifs et financiers interrogés, une mission d’optimisation des coûts – majoritairement des charges sociales ou fiscales – peut être « menée à tout moment » et reste « le signe d’une bonne gestion ». Sachant que 40,7 % de ces missions couvrent les charges sociales, 33,6 % les charges fiscales et 12,9 % les achats. À l’opposé, seuls 12 et 6 % des sondés voient la baisse de la santé financière de l’entreprise ou une restructuration comme les éléments moteurs du lancement d’une telle mission. « Ce résultat reste une surprise très positive, souligne CharlesHenry Allibert. Quand la santé d’une entreprise est mauvaise, il est souvent trop tard pour agir », reprend le président du Syncost, également directeur général du cabinet Atequacy, spécialiste de l’optimisation des taux de cotisation AT/MP (accidents du travail et maladies professionnelles). Un constat qui a effectivement de quoi étonner dans une profession plus habituée à des exigences de résultats de court terme qu’à une vision de moyen, voire long terme. Avec, peut-être, un décalage entre la réalité des faits et les réponses à une enquête. La rentabilité, mais pas seulement Pas de surprise cependant du côté des attentes vis-à-vis des missions engagées : pour 95 % des DAF, c’est la rentabilité qui est visée. Second objectif pour 83 % du panel : rendre l’entreprise responsable pour aider à une meilleure gestion. Et à nouveau, la vision des DAF ne semble pas qu’à courte échéance : 72 % des personnes interrogées mettent en avant l’optimisation des gains de manière pérenne et 64 % font des missions un élément clé de la croissance. Autre chiffre repris par l’étude : 93,6 % des sondés sont satisfaits ou très satisfaits des missions. Enfin, 70 % des entreprises font appel à des cabinets spécialisés parce qu’elles ne disposent pas de l’expertise en interne ; pour 18 %, elles cherchent aussi à se concentrer sur leur cœur de métier. Et les achats dans tout cela ? Ils sont bien présents, d’abord dans le contenu même des missions (12,9 % des citations). En outre, les services achats sont de plus en plus impliqués, notamment pour sélectionner des prestataires spécialistes de l’optimisation des coûts. « Nous voyons les acheteurs apparaître depuis environ cinq ans. Au départ, ils ont appliqué à notre secteur les méthodes industrielles mais la situation évolue rapidement », observe Charles-Henry Allibert. Des politiques achats structurées Sur ce sujet des prestations intellectuelles, le président du Syncost relève aussi l’émergence de politiques achats menées à l’échelle de groupes : « Dans les panels, nos clients emploient un prestataire principal et peuvent introduire un challenger. Pareillement, il reste plus simple de leur vendre une mission qu’un ‘‘package’’. Les entreprises favorisent ainsi la mise en concurrence ». Dans ce contexte, Charles-Henry Allibert voit une double évolution pour son métier : l’hyperspécialisation pour une partie des cabinets, le choix des compétences multiples pour les autres. Autre porte d’entrée des conseils, le secteur public : « C’est bien un marché d’avenir. Et sur le thème des prestations intellectuelles, il est plutôt en avance, avec des procédures déjà bien installées », anticipe le président du Syncost. Avec une limite à faire tomber : la rémunération aux résultats, incompatible avec le Code des marchés publics, mais pourtant indissociable des missions d’optimisation des coûts. Un point souligné par Charles-Henry Allibert, la mise en place d’équipes transversales pour lancer et suivre les missions : « Leur dimension globale amène à rassembler des équipes pour gérer des enjeux multiples et complexes, par exemple avec les prestations intellectuelles. Il en est de même avec le développement durable qui rassemblera les achats, le DRH, etc. » Mais le DAF reste toujours partie prenante : « Le DRH garde la main lorsqu’une mission est lancée sur les charges sociales, tout comme le directeur des achats lorsqu’elle dépend des achats. Mais si le DAF ne diligente pas les missions, il en voit en revanche les conséquences », précise le président du Syncost. Qui conclut sur cette remarque : « La culture d’entreprise favorise ou non le recours à des spécialistes de la réduction des coûts. Et dans notre activité, il reste plus simple de convaincre un DAF qu’un DRH ou un directeur des achats ! » Dont acte. Méthodologie Sur demande du Syncost, l’étude « Quelles sont les pratiques des entreprises en matière d’optimisation des coûts » a été menée auprès de 125 DAF par la Junior Essec Conseil. 42 % des entreprises sont issues de l’industrie, 58 % des services. 51,2 % d’entre elles utilisent les services de spécialistes de l’optimisation des coûts. À noter que les 1 000 sociétés contactées au départ appartiennent à un fichier indépendant du Syncost. Par mission d’optimisation des coûts, l’étude Syncost entend essentiellement optimisation des charges fiscales et sociales. Si les missions d’optimisation des coûts visent avant tout la rentabilité à court terme, elles se positionnent aussi, selon les DAF, comme un élément clé de croissance.