Stratégie 2016
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Stratégie 2016
SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL DR Olivier Toche Président du Cos Jean-Loup Commo Rapporteur Olivier TOCHE Santé et sécurité au travail Imagika – Fotolia Les conditions de travail stricto sensu sont régies en France par le Code du travail. Les préoccupations des acteurs du Cos rejoignent ces problématiques. 32 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016 SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL En matière d’équipements de protection individuelle (EPI), l’Europe est parvenue à un haut niveau de sécurité. L Nacroba – Fotolia es orientations du Cos Santé et sécurité au travail (SST) pour cette année s’inscrivent dans la stratégie française de normalisation et portent sur le périmètre au sein duquel il intervient. Principaux éléments de contexte Préservation et amélioration de la santé et de la sécurité au travail constituent des enjeux majeurs du développement économique durable. Les risques liés au travail existent, mais ils peuvent être éliminés, ou tout au moins réduits et maîtrisés. L’objet de la prévention des risques professionnels, tous secteurs d’activités économiques confondus, est de les détecter, les éviter, les combattre à la source avant de les maîtriser. Ce sujet mobilise un large panel de compétences et de connaissances : inspecteurs et contrôleurs du travail, ingénieurs-conseils, contrôleurs de sécurité, ergonomes, médecins, techniciens de métrologie (bruit, vibrations, poussières, vapeurs…), concepteurs, fabricants, opérateurs/utilisateurs… Par ailleurs, santé et sécurité au travail ne constituent pas uniquement des questions purement techniques, indépendantes de l’évolution du monde du travail. Aujourd’hui, en France, les activités de service sont les plus gros employeurs, de nouveaux risques émergent sur les lieux de travail (risques psychosociaux), des mutations technologiques sont en cours (nanotechnologies, démarches d’écoconception), des services spécifiques se développent (services aux personnes à domicile). L’amélioration des conditions de travail constitue un prérequis pour la durabilité de la performance économique. À ce titre, la lutte contre la pénibilité et le maintien dans l’emploi sont devenus des dossiers importants de politiques publiques dans un contexte de vieillissement de la population active et d’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap. De même, la santé et la sécurité des travailleurs au service des seniors est l’une des conditions indispensables au développement et à la pérennité de la silver économie, dont le modèle économique s’appuie sur les besoins des futurs seniors et leur pouvoir d’achat. Ainsi le champ santé et sécurité au travail tend-il à s’étendre aux conditions de travail, régies en France par le Code du travail et qui font l’objet de négociations collectives et d’accords négociés entre partenaires sociaux. Assurer la cohérence des travaux de normalisation SST avec les politiques publiques En matière de SST, la complémentarité entre normes et réglementation est particulièrement développée, car le recours à la Nouvelle approche y est largement utilisé. Ainsi, une bonne partie des travaux de normalisation liés aux équipements de travail est-elle destinée à venir en appui à des directives Nouvelle approche (Machines, Équipements de protection individuelle [EPI], Atmosphères explosibles [Atex], Basse tension [DBT], Compatibilité électromagnétique [CEM)]…). D’autres travaux sont engagés sur des aspects qui ont trait aux conditions de travail. Par ailleurs, la politique publique en matière de soutien à l’innovation comporte un volet dédié aux « textiles intelligents », au service notamment des vêtements et des gants de protection. De même, à l’échelle européenne, le mandat M/509 consacré aux textiles de protection et aux vêtements et équipements de protection individuelle vise-t-il à accélérer l’introduction de produits et solutions innovants sur le marché. Il est important d’assurer la cohérence des travaux de normalisation en matière de SST avec les politiques publiques, en particulier pour des travaux initiés par des pays membres du Cen ou de l’Iso, qui, faute de disposer de cadres de négociation paritaires, recourent à la normalisation. Pour cela, le Cos, dans la perspective de la prochaine stratégie française de normalisation : doit s’assurer, par l’échange d’informations en son sein, que le lancement de travaux de normalisation SST est évalué au regard des cadres de négociation paritaires de la SST, comme en France la Commission des accidents du travail/maladies professionnelles (Cat/MP) ou le Conseil d’orientation sur les conditions de travail (Coct), en Europe, le groupe de travail normalisation du Comité consultatif pour la sécurité et la santé sur le lieu de travail (CCSS, dit Comité de Luxembourg) ou, à l’échelle internationale, l’Organisation internationale du travail (OIT) ; doit s’assurer, par l’échange d’informations avec les autres Cos, que les travaux de normalisation ayant des incidences sur la SST initiés dans d’autres Cos sont engagés en concertation avec lui, pour assurer la cohérence des travaux normatifs. Renforcer l’influence de la France sur les normes internationales Grâce à l’impulsion de la Nouvelle approche et des directives qui en ont résulté, les normalisations européennes Machines et EPI ont permis d’atteindre un niveau de sécurité des produits appréciable. Cette préoccupation demeure et doit être maintenue. Après cette période s’est ouverte, pour les membres du Cen, celle de la révision des normes européennes harmonisées. Pour nombre d’entre elles, cette révision a été l’occasion d’adopter une seule et même norme au Cen et à l’Iso, en application de l’accord de Vienne, afin de bénéficier des avantages offerts par les normes internationales. Résultat : une tendance à l’internationalisation des normes qui se poursuit. Ce mouvement s’inscrit dans la politique cadre de « pertinence mondiale des normes » adoptée par l’Iso, qui résulte elle-même de l’accord sur les obstacles techniques au commerce (accord OTC) de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le niveau de sécurité des produits requis est dès lors à considérer dans le cadre du commerce mondial, notamment dans l’optique du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) en négociation. Mais du fait des différences de rapport entre réglementation et normes dans l’Union ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016 33 Kzenon – Fotolia SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL La digitalisation de l’économie, « l’Usine du futur », l’industrie 4.0 n’excluent pas de fortes exigences de sécurité. européenne et dans le reste du monde, le transfert des normes européennes harmonisées du Cen vers l’Iso et leur retour au Cen peut être à l’origine de difficultés, puisque les cadres de référence ne sont pas les mêmes. En effet, dans l’Union européenne, les cadres de référence pour l’élaboration des normes Machines et EPI sont les directives, alors qu’à l’échelle internationale de tels cadres n’existent pas. Conséquence : la révision d’une norme européenne dans un cadre international peut aboutir à des solutions privilégiant le consensus international au détriment de l’approche spécifiquement européenne de la santé et de la sécurité à la conception et/ ou à des prescriptions entraînant un recul du niveau de sécurité précédemment atteint dans l’Union européenne, voire à des prescriptions contraires aux directives Machines ou EPI. Alors que les travaux de normalisation s’internationalisent (révision des normes EN harmonisées sous accord de Vienne, pertinence mondiale) et que de nouveaux acteurs montent en puissance (Chine, Japon, Corée du Sud, Brésil…), le Cen et ses membres doivent maintenir à l’Iso les acquis européens NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PUBLIÉS EN 2015 34 NF EN 1417 Machines pour les matières plastiques et le caoutchouc – mélangeurs à cylindres – prescriptions de sécurité NF EN 1501-1/A1 Bennes de collecte des déchets et leurs lève-conteneurs associés – exigences générales et exigences de sécurité – partie 1 : bennes à chargement arrière NF EN 13001-1 Appareils de levage à charge suspendue – conception générale – partie 1 : principes généraux et prescriptions NF EN 16474 Machines pour les matières plastiques et le caoutchouc – presses à vulcaniser les pneumatiques – prescriptions de sécurité NF EN Iso 23125 Machines-outils – sécurité – machines de tournage NF X 35-119 Ergonomie – manipulation à fréquence élevée – évaluation et valeurs seuils de la contrainte biomécanique de tâches répétitives des membres supérieurs NF X 35-702 Sécurité des machines – principes ergonomiques pour la conception des cabines de tri manuel des déchets recyclables secs ménagers et assimilés issus des collectes séparées ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016 issus de la Nouvelle approche. C’est un capital à défendre dans un marché mondial qui disparaîtra si les membres du Cen se désengagent à l’Iso. Pour mettre cela en œuvre, il convient de : sensibiliser les décideurs à ce que le maintien à l’Iso de l’acquis Cen constitue un investissement ; recourir à des documents Iso reprenant les principes européens (exemple de la norme EN Iso 12100) ; recourir à des documents de l’Organisation internationale du travail (recueil de directives pratiques sur la sécurité et la santé dans l’utilisation des machines) ; réfléchir à l’intérêt d’élaborer à l’international des Common Regulatory Objectives (CRO), objectifs réglementaires communs, élaborés selon les principes de l’UN/CEE Recommandation L (modèle international pour l’harmonisation technique fondée sur de bonnes pratiques de réglementation à mettre en œuvre aux fins de la préparation, de l’adoption et de l’application de règlements techniques en ayant recours à des normes internationales) ; assurer la participation d’experts européens dans les travaux internationaux. De plus, en ce qui concerne la mise en œuvre du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) en négociation entre l’Union européenne et les États-Unis, une simple reconnaissance mutuelle des normes serait totalement inadaptée à l’ensemble des sujets SST et en particulier aux normes européennes harmonisées. Les normes internationales Iso doivent prévaloir. Si nécessaire, en transition vers des normes Iso, l’élaboration de normes transatlantiques permettant une harmonisation technique des produits SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL Il s’implique dans la normalisation… Patrice Caulier DR Responsable de la sécurité et de la conformité chez Bobcat France SAS. Comment, au cours de l’année écoulée, s’est caractérisé votre investissement dans les travaux de normalisation ? Je participe aux travaux de normalisation en tant que chairman de l’Iso/TC 110 SC 4, qui traite des chariots tout-terrain. Nous avons partagé notre travail en onze groupes de travail, chacun traitant d’un aspect particulier de ces machines. Le sous-comité organise, deux fois par an, une semaine de réunion de ses différents groupes de travail. Au cours de l’année écoulée, nous nous sommes réunis à Seattle (États-Unis) et à Londres (Grande-Bretagne). Des experts américains, européens, australiens et sudafricains participent aux travaux des groupes de travail et du sous-comité. J’ai organisé une rotation des lieux de réunion pour que ce ne soit pas toujours les mêmes experts qui se déplacent. Personnellement, je participe aux travaux de la quasi-totalité des groupes de travail en tant qu’expert et j’assure comme chairman l’animation des réunions du sous-comité qui se tiennent une fois par an à la suite des réunions des groupes de travail. Je parle de la quasitotalité, car un groupe de travail traite d’une variété de chariots télescopiques très particulière, les chariots embarqués à l’arrière des camions, que mon entreprise ne fabrique pas et pour lesquels je n’ai aucune expertise à offrir au groupe. Bien sûr ces réunions sont précédées d’une réunion du comité miroir français animé par l’Union de normalisation de la mécanique (UNM), qui assure aussi désormais le secrétariat du sous-comité. C’est évidemment un moment important pour déterminer les positions communes nationales défendues ensuite lors des réunions des groupes de travail ou du sous-comité. À l’échelle internationale, je participe aussi aux travaux du comité de l’Iso/TC 127, qui traite des engins de terrassement, ainsi qu’à un certain nombre de groupes de travail de ce comité technique. L’un des sujets prioritaires actuellement concerne la visibilité. À la suite d’une objection formelle initiée par une pétition d’un citoyen allemand, les fabricants d’engins de terrassement ne bénéficient plus de la présomption de conformité à la directive Machines sur ce point. Les réunions du TC 127 sont, elles aussi, précédées de réunions du comité miroir français qui permettent de définir des positions communes. Je représente aussi le comité Iso/TC 110/SC 4 au sein de l’Off Road Coordination. Le but de cette coordination, qui regroupe des représentants de différents comités et sous-comités techniques qui s’occupent d’engins non routiers (agricoles, engins de terrassement, chariots télescopiques, engins de construction…), est de partager les projets en développement pour déceler d’éventuelles synergies afin d’éviter, autant que possible, la duplication des exigences, voire des essais à réaliser. En Europe, je participe aux travaux du comité technique Cen/TC 150 pour les chariots télescopiques, du TC 151 pour les engins de terrassement et du TC 98 pour les plateformes élévatrices. Les chariots télescopiques, quand ils sont équipés d’une nacelle porte-personne, sont considérés comme des plateformes, et la réglementation européenne leur est applicable. L’on ne peut passer sous silence des travaux qui, s’ils ne sont pas de normalisation stricto sensu, sont très similaires pour les entreprises : je veux parler de la réglementation européenne développée par la Commission, que ce soit à l’heure actuelle sur les émissions de polluants pour le stage V, les niveaux de bruit des machines ou l’harmonisation des règles de circulation routière. Je participe à tous ces travaux par l’intermédiaire du Committee for European Construction Equipment (CECE) et de l’European Federation of Materials Handling (FEM). Quelle est la stratégie de votre organisation pour les années qui viennent en matière de normalisation ? Bobcat, entreprise mondiale, est présente dans les comités de normalisation de nombreux pays dont la France, la République tchèque et les États-Unis. Nous sommes très impliqués dans les travaux de la normalisation internationale, européenne et française. Nous assumons des présidences de sous-comités et de groupes de travail. Nous continuerons à l’avenir à être très actifs dans la normalisation et, au moins pour notre entité américaine, à assurer un parrainage financier pour l’organisation des réunions. En effet, nous considérons que la normalisation nous permet de connaître et de développer l’état de l’art et qu’elle est un vecteur de compétitivité. En quoi les mécanismes collectifs de normalisation peuvent-ils aider à répondre aux défis qui se posent à votre organisation ? Bobcat, entreprise à vocation mondiale, fait elle-même partie de Doosan, entreprise sudcoréenne présente sur les cinq continents. Il est donc extrêmement important pour nous de connaître les législations techniques dans tous les pays. La normalisation, qui fixe des exigences communes pour le plus grand nombre de pays, nous permet de faciliter le développement et la commercialisation de nos produits. Nous considérons qu’elle définit l’état de l’art de nos différentes activités. Leader mondial pour certains de nos produits, notre influence dans le contenu des normes est de première importance, car nous devons montrer le chemin pour une utilisation toujours plus sûre de ceux-ci. Comment appliquez-vous les normes qui concernent votre activité ? Nous sommes présents à toutes les étapes de développement des normes et partageons les projets avec les responsables des bureaux d’études et les ingénieurs chargés de l’application ou de la vérification des exigences. Éventuellement, pour des sujets plus pointus (compatibilité électromagnétique par exemple), ce sont les ingénieurs de l’entreprise, spécialistes de ces sujets, qui participent aux travaux. Il est très important en Europe de disposer de normes harmonisées qui nous permettent d’avoir la présomption de conformité à la directive Machines. En suivant ces normes pas à pas, je dirais ligne à ligne, nous sommes certains de couvrir les risques et d’apporter les solutions techniques nécessaires à la mise sur le marché de nos machines. En documentant ce travail, nous élaborons notre dossier technique et sommes à même de répondre à toutes demandes venant des autorités. En ce sens, la normalisation facilite grandement notre travail. De nouveaux paramètres interfèrent-ils dans vos réflexions et travaux : RSE, brevets, négociations avec des acteurs « nouveaux » de grands émergents (Chine…) ? Les travaux auxquels je participe dans le cadre de l’Iso/TC 110/SC 4 sont confrontés à un brevet déposé par une entreprise participante. Néanmoins, ce brevet couvre une méthode bien particulière pour atteindre un résultat qui, lui, est défini par la norme. Il faut bien évidemment connaître ce brevet pour rechercher d’autres procédés afin d’obtenir le même résultat. Cela ne présente pas un handicap majeur pour nos activités normatives. Organisme : Bobcat France SAS – Domaine d’activité de l’organisme : chariots télescopiques, engins de terrassement. – Taille de l’organisme : 220 personnes, 70 millions d’euros. ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016 35 Thomas pajot – Fotolia SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL Les marchés économiques liés à la protection des travailleurs représentent, en France comme ailleurs, des volumes importants. et procédés avec le niveau élevé de sécurité requis par les traités de l’Union européenne doit être défendue. Pour cela, le Cos SST, dans la perspective de la stratégie française de normalisation attendue : va maintenir le travail d’identification des risques découlant de l’absence de participation aux réunions des comités techniques (TC) et sous-comités (SC) Cen et Iso du champ SST par l’identification des structures à présidence actuellement non française qui seraient stratégiques pour la France si elles devenaient vacantes. Cette anticipation permet d’être prêts à réagir le cas échéant ; va identifier les TC et SC Iso du champ SST à présidence française arrivant en fin de mandat, pour être prêt à réagir ; va assurer une veille sur les développements des partenariats transatlantiques en cours de négociation, TTIP, Tisa (accord sur le commerce des services) notamment, pouvant concerner la normalisation SST. Renforcer la cohérence entre normes élaborées dans des enceintes différentes Les normes concernant la SST sont élaborées dans un grand nombre d’instances de travail (par exemple, pour les machines, une quarantaine de comités techniques Cen et quatre comités techniques Cenelec ; pour les EPI, sept comités techniques Cen et un comité technique Cenelec). Au Cen, des structures d’échanges sont en place (pour la sécurité des machines, le Safety of Machinery Sector NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PRÉVUS EN 2016 36 NF EN 13020 Machines pour le traitement des surfaces routières – prescriptions de sécurité NF EN Iso 4254-14 Matériel agricole – sécurité – partie 14 : enrubanneuses Série NF EN Iso 14122 Sécurité des machines – moyens d’accès permanents aux machines Iso 5682 parties 1, 2 et 3 (rev.) Équipement de pulvérisation – partie 1 : méthodes d’essai des buses de pulvérisation – partie 2 : méthodes d’essai pour évaluer la distribution transversale horizontale des pulvérisateurs à jet projeté – partie 3 : méthode d’essai pour évaluer les performances des systèmes de régulation du volume/surface NF S 31-199 Performances acoustiques des espaces ouverts de bureaux ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016 Network ; pour les EPI, le Forum sectoriel EPI). De telles structures n’existent pas à l’Iso, ce qui peut conduire à des approches non cohérentes, voire au chevauchement de certains travaux. Ainsi, des travaux animés par la France sont-ils menés au sein d’un groupe joint Iso/IEC afin de parvenir à la fusion des normes Iso et IEC qui traitent des parties des systèmes de commande relatives à la sécurité. En France, dans le cadre des échanges d’informations avec les autres Cos, des réflexions ont été initiées avec le Cos Électrotechnologies. La question du renforcement de la cohérence des normes élaborées dans les enceintes « sécurité des machines » et « électrotechniques » est examinée pour, notamment, proposer et consolider des solutions techniques convergentes, en particulier quant aux méthodes d’essai, et expliciter les domaines d’application des normes concernées. Cela se fera en collaboration étroite avec les différentes commissions de normalisation et les experts français présents en Europe et à l’international. De même, pour les EPI, une structure a été mise en place en France pour contribuer à la compatibilité et à l’interopérabilité de ces équipements. Enfin, un nombre croissant de normes concernant la SST relèvent aussi de la responsabilité d’autres Cos, en particulier du Cos Management et services. Par exemple, le domaine des nanotechnologies, où il est primordial d’anticiper et de minimiser l’impact sur la santé au travail de ces nouvelles formes de production, les normes de management qui ont un impact sur la santé au travail ou encore les normes de services comme celles relatives à la silver économie susceptibles d’avoir un impact sur le secteur SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL Contribuer à la qualité des normes relatives à la santé et la sécurité au travail et à leur diffusion L’aptitude des normes à répondre aux besoins de l’ensemble des acteurs concernés, y compris TPE-PME, par les sujets dont elles traitent, dépend de la collaboration de ces acteurs au travail normatif. Il s’agit d’exprimer les positions et les attentes au sein des commissions de normalisation. L’élargissement de la représentativité de ces commissions et le retour d’expérience utilisateurs, en identifiant et mobilisant de nouvelles parties intéressées, représentent des enjeux forts pour contribuer à la qualité du travail normatif. Par ailleurs, la clarification du rôle et du positionnement des documents normatifs entre eux contribue aussi à la qualité du travail normatif, en aidant à choisir un statut adapté à l’objectif du document. Or on observe que dans certains accords d’atelier Cen (Cen Workshop Agreement [CWA]) ou référentiels non normatifs français, des acteurs ont tenté de traiter de questions concernant la sécurité au travail. Eu égard aux processus d’élaboration (temps réduit et parties intéressées représentées limitées) et aux modalités d’adoption de ce type de documents qui manquent de transparence, ces questions ne doivent pas faire l’objet de CWA. Ceux-ci n’apportent pas en effet les garanties attendues dans le domaine de la SST. Pour cela, le Cos SST, dans la perspective de la stratégie française de normalisation : suit la mise en œuvre du règlement 1025/2012 relatif à la normalisation européenne, pour éviter qu’il permette d’utiliser les CWA dans la réglementation ; suit la mise en œuvre du vade-mecum sur la normalisation européenne, en particulier au sujet du rôle des consultants Cen ; invite les commissions de normalisation à mettre en œuvre les orientations, conseils et recommandations du Guide de rédaction des normes pour la prise en compte des besoins des micro, petites et moyennes entreprises (Cen/CLC Guide 17) lors de l’élaboration ou la révision des normes SST ; invite les commissions de normalisation à analyser, lors de l’examen systématique des normes, la pertinence des normes concernées en regard des besoins des acteurs économiques ; invite les commissions de normalisation à améliorer dans les normes les prescriptions relatives aux notices d’instruction pour les équipements de travail ; suivra la mise en œuvre des propositions d’action données dans le document Présomption de conformité et normes incomplètes. Travaux Iso sur les systèmes de management SST Suite à l’engagement par l’Iso de travaux de normalisation sur les exigences relatives aux systèmes de management de la santé et de la sécurité au travail, le Cos, dans la perspective de la prochaine stratégie française de normalisation : – confirme ses profondes réserves sur le sujet et les conditions de déroulement des travaux au niveau Iso ; – soutient dès lors l’implication des parties prenantes françaises dans les travaux Iso pour y faire valoir les principes adoptés par l’OIT en la matière. ● Jdarius – Fotolia sinistré de l’aide à la personne. Une veille et une plus grande vigilance du Cos SST sont nécessaires sur ces sujets. Pour cela, le Cos SST cherchera à renforcer la cohérence entre les normes pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs élaborées dans des enceintes différentes. Normes et bonnes pratiques font partie de l’arsenal destiné à lutter contre les pathologies du travail (troubles musculo-squelettiques…). 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