Poésie ou la métamorphose des mots
Transcription
Poésie ou la métamorphose des mots
PL7 parcours littéraire Poésie ou la métamorphose des mots p. 114 à 127 Objectifs du parcours Le parcours littéraire d’initiation à la poésie s’est élaboré autour d’un concept, celui de la métamorphose. Il s’agissait de proposer un ensemble d’œuvres renvoyant à l’idée selon laquelle la poésie relèverait d’une « alchimie du langage », d’une métamorphose du quotidien en vision poétique. Ce choix s’est inscrit dans les programmes de la rentrée 2009 qui proposent d’étudier : « des poèmes en vers réguliers, des poèmes en vers libres ou variés, des calligrammes, des haïkus ou des chansons, du Moyen Âge au XXIe siècle, pour faire découvrir la diversité des formes et motifs poétiques ». Il s’agit d’offrir au jeune collégien un aperçu général de la production poétique française ou étrangère, tandis que les années suivantes approfondissent ce contact. Nous avons donc alterné auteurs canoniques (Verlaine, Apollinaire) et auteurs moins connus en France (M. Bashô, Ryôkan…) ; nous avons aussi abordé la prosodie traditionnelle (« Chanson d’automne ») et les formes moins conventionnelles (le calligramme) ou plus exotiques (le haïku) ; nous avons enfin varié les thèmes (les saisons, la mythologie) en gardant une place de choix à l’humour (R. Queneau, J.-L. Moreau). Le plus souvent, l’iconographie accompagne et enrichit la réflexion menée tout au long du parcours (M. Kotulla, P. Ramette, Hubert & Zanzim). Quatre activités viennent enrichir ce parcours. • « Pour un art poétique » de R. Queneau ( p. 300) intéresse le professeur qui amorce le parcours dans la mesure où il pose la question de l’écriture du poème en soi. • « Le vieux chasseur » ( p. 324) permet, à la suite de « Chanson d’automne », de travailler sur les sonorités dans un contrepoint humoristique. • « Poème du paresseux » de J. Roubaud ( p. 201) par son thème fantaisiste et sa référence à l’être aimé accompagne l’étude de « Sirène foraine » de R. Queneau. • « L’Ogre » de M. Carême ( p. 316) prolonge l’étude d’un poème fondé sur l’énumération, à savoir « Si » de J.-L. Moreau. Principaux points de langue étudiés dans le parcours ➜ La métrique Texte 1 « Chanson d’automne » p. 116-117 Texte 4 « Si… » p. 122 ➜ La construction de la phrase Texte 4 « Si… » p. 122 ➜ Les pronoms personnels « Poème du paresseux » p. 201 ➜ Les compléments d’objet « Pour un art poétique » p. 300 ➜ Les compléments circonstanciels « L’ogre » p. 316 ➜ Les homophones « Le vieux chasseur » p. 324 Il est intéressant pour le professeur de lier le parcours sur la poésie à celui sur la fable (parcours littéraire 8 p. 129 à 143). Cela permet d’amorcer une réflexion sur le passage de l’écriture en prose à celle en vers, de s’interroger sur ce qui sépare les deux mais aussi ce qui les unit. Sans entrer dans des considérations qui seraient hors de propos en 6e, il peut être bon de conduire l’élève à sentir les liens entre la poésie en vers, la poésie en prose mais aussi la prose poétique. Il n’y aurait rien d’absurde à lire en regard de ce par- Poésie ou la métamorphose des mots © Magnard, 2009 1 cours certains textes de Mille et Une Uuits (voir le rôle de Schéhérazade dans « Sinbad le marin » ( p. 32) ou de la Bible (« La Création » p. 64 – en dehors de tout contenu – dans la mesure où ces textes conduisent à réfléchir sur le pouvoir du langage. Lire un recueil de poèmes en 6e n’est pas aussi complexe qu’on pourrait le craindre. Nombre d’ouvrages à destination des collégiens permettent cette lecture et il est bon que le professeur encourage les élèves à le faire. Pour trouver des références adaptées aux élèves, on se reportera au manuel ( p. 163) qui propose différents titres. Ajoutons à titre de suggestions : Guillaume Apollinaire, (Renaissance du livre), Mon Carnet de haïkus pour les moments de tous les jours, de Anne Tardy (Gallimard jeunesse), Mes poules parlent, de Michel Besnier (Motus) ou l’ouvrage documentaire La Poésie à travers les âges, de Magali Wiéner (Père Castor Flammarion). D’une façon générale, le professeur peut consulter le site ricochet-jeunes qui recense la littérature jeunesse par thème. ➜ Vous pouvez accéder directement à ce site en vous connectant sur http://jdl.magnard.fr/liens6p Lecture de l’image 3 a. On a deux fois la structure 4 / 4 / 3 dans la première strophe : les vers 3 et 6 sont plus courts. b. C’est la même structure dans tout le poème. p. 115 M. Kotulla, Metamorphosis, huile sur toile. 4 a. Ce sont des rimes suivies puis embrassées : aabccb. Cela correspond à l’organisation des syllabes dans chaque vers 4 / 4 / 3 // 4 / 4 / 3. Entrer dans l’univers de la poésie 1 Non car il n’existe pas. 2 Le haut du corps est celui d’un oiseau (tête, ailes) le reste représente en fait un poisson. a. Les couleurs dominantes sont le rose, le blanc et le mauve. b. Ces couleurs donnent une impression de douceur, de chaleur, de paix. Ceci est renforcé par les mouvements circulaires du pinceau. 3 4 a. L’œil du poisson se trouve sur la poitrine de l’oiseau. b. Il pourrait correspondre à son cœur. c. Le poisson se transforme en oiseau, un être en devient un autre. Le poisson saute hors de l’eau mais ne va jamais très haut tandis que l’oiseau s’envole haut dans le ciel. Les mots dans la prose de la même façon s’envolent quand ils deviennent de la poésie. Texte 1 p. 116 5 On retrouve les mêmes sonorités et la construction du poème est régulière, ce ryhtme évoque celui d’un refrain, d’une chanson. 6 La saison évoquée est l’automne : « d’automne » (titre) ; « De l’automne » (v. 3) ; « Au vent mauvais » (v. 14) ; « Feuille morte » (v. 18). 7 a. Cette saison est présentée de manière négative : « les sanglots longs […] de l’automne blessent mon cœur » (v. 1-4). C’est la saison qui est responsable du chagrin du poète : « au vent mauvais » (v. 14) l’adjectif est négatif tout comme dans « feuille morte » (v. 18). b. L’automne symbolise la fin, la mort, elle est représentée comme une saison triste parce que la nature semble mourir peu à peu. 8 Les expressions qui évoquent le chagrin et la douleur sont : « sanglots » (v. 1) ; « Blessent mon cœur » (v. 4) ; « D’une langueur Monotone » (v. 5-6) ; « suffocant » (v. 7) ; « je pleure » (v. 12) 9 a. Non, le poète ne réagit pas contre cette souffrance. b. Il se laisse porter par le « vent mauvais » (v. 14). Il se laisse aller à son chagrin « Et je m’en vais / Deçà, delà » (v. 16). Il se compare à une feuille morte au vers 18. « Chanson d’automne » Paul Verlaine, Poèmes saturniens, 1866. Quand les mots évoquent un sentiment 1 Quatre mots du champ lexical de la musique : « Chanson, violons, monotone, sonne ». 2 Les consonnes et les voyelles qui reviennent le plus souvent sont -l-, -on-, et -o-. 2 © Magnard, 2009 10 Ce sont les souvenirs qui sont douloureux : « Je me souviens Des jours anciens » (v. 10-11) et le sentiment que quelque chose est en train de mourir, de disparaître. Il a perdu quelqu’un qu’il aimait ou bien quelque chose dans sa vie s’est terminé et cela le rend malheureux. Il n’a pas le courage de lutter contre ce sentiment de tristesse et ne peut que se laisser emporter par lui, ce qui ne l’aide pas à aller mieux. Enrichir son vocabulaire « Monotone » se décompose en mono- qui signifie « seul » et -tone qui signifie « ton ». Un synonyme : monocorde. ● Expressions équivalentes : par-ci par-là, de-ci de-là, à droite à gauche, ici ou là… On peut par exemple construire comme phrase : « Je voyais quelques jonquilles de-ci de-là. » ● À l’oral L’exercice répond à l’une des exigences du socle commun (pilier n°1) : « Lire à haute voix, de façon expressive, un texte narratif ou un poème déjà connu. ». Plusieurs possibilités sont offertes à l’élève : s’il se sent à l’aise dans cet exercice, il peut proposer de chanter le poème de Verlaine à partir de la mélodie écrite par Charles Trenet. Il a aussi la possibilité de trouver un support musical qui donne à sa lecture interprétative une « couleur » correspondant au poème. Enfin, si l’élève se sent le talent créatif nécessaire, il peut essayer d’inventer sinon une mélodie du moins une rythmique en rapport avec le texte. Texte 2 p. 118-119 « Haïkus de saisons » Quand quelques mots traduisent une idée N.B : Un haïku (ou haïkaï) se compose toujours de trois vers et, en langue japonaise, il comporte toujours dix-sept syllabes (ou mores). Les haïkus de saisons sont les plus célèbres de la poésie japonaise. Dans chaque poème, on trouve le kigo, c’est-à-dire le mot de saison. Le questionnaire commence par faire chercher ce mot aux élèves. 1 La cigale évoque l’été parce qu’elle ne se met à chanter qu’à cette saison. Dès l’automne, elle meurt. 2 a. Dans le premier poème, on évoque la pluie. Dans le troisième, ces sont les nuages, dans le quatrième, c’est la neige. b. Ces mots renvoient à l’idée que l’on se fait des saisons, les pluies bienfaitrices du printemps, le brouillard de l’automne, ses nuages, son temps couvert et la neige que l’on espère toujours en hiver. Ce sont des clichés (il pleut en automne, il y a du brouillard en hiver et il peut neiger au début du printemps etc.). 3 a. Il est facile de se désaltérer au printemps parce qu’il pleut beaucoup. b. En été si l’on a une gourde fêlée, on n’aura plus de quoi boire et on souffrira de la soif. 4 a. On dit qu’une cigale chante. b. À la fin de l’été, elles meurent. c. Cela alerte le lecteur sur ce chant qui est trompeur. On le trouve joyeux mais il annonce aussi que l’animal sera bientôt mort (le cri pourrait être celui du désespoir). 5 Les nuages annoncent le froid de l’hiver. 6 Il y a un contraste saisissant entre le noir du corbeau et le blanc de la neige. 7 Derrière le bonheur se cache parfois le malheur (haïku n° 2). La beauté se trouve parfois dans les choses les plus laides (haïku n° 4). Les temps à venir risquent d’être difficiles (haïkus n° 1 et 3). À l’écrit (sujet supplémentaire) On peut proposer aux élèves d’écrire un haïku. Dans ce cas, on donne les consignes suivantes : Note quatre ou cinq mots (deux ou trois noms, un adjectif, un verbe) qui pour toi évoquent une saison, puis compose à ton tour un haïku en suivant ce modèle : « Noël de Provence je marche dans le vent en frissonnant » On rappellera les contraintes propres à l’écriture du haïku (trois vers et plus ou moins dix-sept syllabes). Pour aider les élèves, il vaut mieux proposer une structure grammaticale préalable : nom de lieu, une phrase (sujet, verbe, complément), un gérondif. Enrichir son vocabulaire Le mot haïku vient du japonais tout comme : sushi, manga, kamikaze, karaté etc. ● Deux mots de la famille du verbe haïr : haine, haineux, haïssable. Son antonyme est aimer ou adorer. ● Poésie ou la métamorphose des mots © Magnard, 2009 3 Texte 3 p. 120 « Sirène foraine» Raymond Queneau, Courir les rues, Battre la campagne, Fendre les flots, 1969. Quand les mots deviennent des rires 1 a. Le poète a acheté une sirène. b. Il l’a achetée à la fête foraine. c. On y achète d’habitude des objets sans valeur, des gadgets. Cela rappelle aussi les baraques où l’on présentait les « monstres de foire ». 2 a. Le poète a mis la sirène dans une baignoire. b. Parce que les sirènes vivent dans l’eau. 3 a. Une sirène vivant dans la mer, elle se nourrit sans doute de poisson. b. Cela donne l’impression qu’il a acheté un animal exotique. 4 a. La sirène grandit et elle se met à chanter. b. Cela le trouble parce qu’elle est nue et commence à le séduire. 5 a. Le poète vidange la baignoire. b. C’est une décision étrange et comique à la fois. 6 a. À la fin, les choses reprennent plus ou moins leur cours normal. b. « je redeviens un homme adulte / un peu froissé par le tumulte » (v. 23-24). 7 Le poème s’appuie sur la légende des sirènes racontée dans l’Odyssée. 8 a. La sirène sait sourire, elle est nue, son chant est « menu mais bien formé » (v. 10). b. « sage mais nue » (v. 8) « être déchaîné » (v. 14). c. La sirène est de plus en plus séduisante donc de plus en plus dangereuse. 9 a. Vidanger la baignoire a quelque chose de ridicule et de comique parce que c’est une solution moderne, rapide (et prosaïque) à un problème ancien (et souvent évoqué dans la poésie). En son temps, Ulysse avait imaginé de protéger ses compagnons en leur bouchant les oreilles avec de la cire. b. La créature est évacuée dans les égouts. 10 a. Cela signifie : ill faut que cet amour impossible cesse immédiatement. b. Le poète a rêvé d’une aventure avec une sirène. Même si ce n’était qu’une sirène de fête foraine (c’est-à-dire pour s’amuser, pas vraiment sérieuse), c’est un rêve qui disparaît et c’est un peu triste : « un adulte un peu froissé par le tumulte ». Enrichir son vocabulaire Les adjectifs se composent du préfixe in-, du suffixe -ible. Leur radical vient des verbes pouvoir et corriger. Sur ce modèle, on compose « invisible ». ● Au théâtre, une baignoire est une loge au rezde-chaussée. ● À l’oral On veillera à laisser les élèves développer une histoire en refusant de se contenter d’une simple référence au jeu de mots. La séance peut donner lieu à l’élaboration d’un récit collectif effectué oralement par les élèves et noté au fur et à mesure par le professeur. N.B. : Le récit se situe en fait à Paris à la fin du XIXe siècle. Un peintre sans talent (un Pompier), Gustave Gélinet, a recueilli par hasard une authentique sirène grâce à laquelle il connait pendant un temps le succès. Texte 4 p. 122 « Si… » Jean-Luc Moreau, L’arbre perché, 1989. Quand les mots redessinent le monde 1 a. Le poète écrit « si » dix fois dans le poème et une fois dans le titre. b. Le mot est toujours en début de phrase. 2 On s’attend à lire ce qui arriverait « si » la première partie se réalisait. C’est une conséquence hypothétique. 3 Tableau : Mot n° 1 sardine Gaston pleurait mourait porte agneau Normands mer Noire mer Rouge 4 © Magnard, 2009 Mot n° 2 Pourquoi ces mots ne devraient pas aller ensemble des ailes Les poissons ne sont pas des oiseaux, ils n’ont pas d’ailes. Gisèle Un prénom de garçon et un autre de fille. rit La tristesse s’oppose à la joie. naître Ce sont les deux bornes opposées de l’existence. fenêtre Ce sont les deux éléments d’ouverture d’une pièce. Chacun a sa fonction propre. loup Le loup mange l’agneau. zoulou La langue zoulou est parlée en Afrique, pas en Normandie. Manche Ce sont deux mers différentes, l’une au sud, l’autre au nord. mer Blanche Ce sont deux couleurs différentes. 4 a. Les deux noms sont « pape » et « Paris ». b. Ils ne sont pas directement mis en opposition (simplement le pape habite Rome). c. Les deux mots sont phonétiquement proches. 5 a. « Si le monde était à l’envers », il « marcherai[t] les pieds en l’air, Le jour [il] garderai[t] la chambre » (v. 11-13). b. « Deux et un ne feraient plus trois... » (v. 14). 6 a. Les points de suspension correspondent au temps qu’il faut pour revenir au monde réel. b. Le poète regrette que le monde ne soit pas plus original, il le trouve trop « à l’endroit » et souhaiterait qu’il soit plus drôle. Il s’y ennuie. Le poète veut changer le monde, le « chambouler », en inverser les valeurs et mettre à mal les idées reçues. Lecture de l’image s’est couché. Il a placé ses jambes en hauteur et a fait dépasser ses pieds de l’autre côté du mur. Il a enfin adopté une allure décontractée qui laisse penser que sa position est simplement celle d’un homme assis observant le paysage (il a sans doute plaqué ses cheveux). 5 Les vers 11 et 12 illustreraient bien la photo de Philippe Ramette. Texte 5 p. 124 « Calligramme » Guillaume Apollinaire, Calligrammes. Quand les mots deviennent des images 1 a. Ce dessin représente un cheval. b. On voit la tête, l’encolure, la crinière, poitrail, les deux pattes avant. p. 123 P. Ramette, Contemplation irrationnelle, photographie, 2003. 2 a. Les traits se composent de lettres et de mots b. Ils forment des mots et des phrases et ces phrases composent un texte. Quand l’image transforme le réel 3 C’est un poème dont les vers sont disposés de façon à former un dessin. 1 Il n’est pas facile de dire dans quel sens il faut regarder cette photo car l’observateur perçoit deux informations contradictoires : d’une part un personnage en position verticale et d’autre part un horizon qui devrait être « horizontal » et qui est, lui aussi, vertical. 2 a. On voit un homme en costume sombre, les bras croisés. b. Il est assis sur un promontoire rocheux. c. Il semble regarder une route en contrebas. 4 a. L’animal semble piaffer ou parader. b. On peut voir un cheval agir de cette façon au cirque, dans un défilé militaire. 5 Le cheval a l’air fier, décidé. 6 a. Le poète s’adresse à l’homme. b. Il conseille de s’abandonner à la poésie. 7 Le claquement des sabots sur le sol pourrait faire penser la répétition du mot « homme ». 3 a. Au premier plan, on voit un paysage de moyenne montagne, plutôt vert puis, au loin, on aperçoit une vallée et en arrière plan d’autres montagnes. b. Dans le quart inférieur droit, on remarque une route qui serpente le long de la montagne. c. Elle semble aboutir aux pieds de l’homme assis comme si cette route l’avait conduit là, bien que ce soit impossible puisque les deux éléments ne sont pas sur le même plan. 4 Pour comprendre la mise en scène de la photo, il faut la regarder en tournant le livre vers la gauche. Il s’agit bien d’un paysage de montagne mais ce que l’on prenait pour un promontoire est en fait un mur vertical. Sur ce mur, le photographe a dû placer un socle scellé dans la pierre et sur lequel il 8 La phrase « car elle domine tout terriblement » explique pourquoi la poésie est importante. 9 Comme ce cheval fougueux, la poésie a du charme et de l’éclat, de la légèreté, de la rapidité. On peut aussi penser à Pégase, animal ailé qui figure la légèreté, la rapidité et l’ascension vers le sacré. C’est aussi le symbole de la poésie et de l’inspiration poétique (« enfourcher Pégase » pour « avoir de l’inspiration »). On fera remarquer aux élèves que seule la partie antérieure de l’animal est représentée. On pourrait très bien avoir ici un animal ailé. Le calligramme accompagnait un tableau de Serge Férat qui représentait un cheval. Poésie ou la métamorphose des mots © Magnard, 2009 5 « Le calligramme en forme de cheval publié dans Le Guetteur mélancolique est, dans le catalogue, accompagné de cette inscription (en haut de la page et à gauche) : Il y aura l’âge des choses légères. On dépensera des millions pour des choses qui serviront durant une minute et qui s’ évanouiront, et des chefs-d’œuvre seront aussi aériens que les aviateurs ». (Guillaume Apollinaire, Œuvres poétiques, Gallimard.) & Vocabulaire Expression p. 125-126 1 1. tiède ➜ tiédeur, tiédir. 2. 3. 4. 5. 6. froid ➜ froidure, refroidir. frais ➜ fraîcheur, rafraîchir. chaud ➜ chaleur, chauffer. salé ➜ sel, saler. sable ➜ sablonneux, ensabler. 2 blanc cassé ; bleu outremer ; gris souris ; jaune citron ; noir encre de chine ; rose bonbon ; rouge vermillon ; vert amande. 3 alléchant, appétissant, goûteux, sucré, vanillé 4 Sensation désagréable ignoble, monstrueux couac, vacarme empester, puer, relent Sujet d’expression écrite L’exercice n’est pas simple a priori. C’est pour cette raison que les consignes données aux élèves sont nombreuses et précises. Produire un écrit d’invention est facilité lorsque les contraintes sont spécifiques, cela évite l’effet « panne devant une page blanche ». ● Ici, l’élève est invité à composer un poème dont le thème est clairement donné par le sujet et dont la forme se trouve pratiquement préétablie. Le professeur veille à aider les élèves à trouver une structure grammaticale récurrente à partir de laquelle ils pourront inventer. ● Il conviendra de mettre l’accent sur le rythme des phrases, les reprises sonores mais surtout d’éviter de laisser croire que la poésie se ferait parce que des mots riment à la fin des vers. C’est cette croyance que l’on visera particulièrement à éradiquer dans le cadre de ce travail. ● corrosif, irriter, rêche, rugueux amer, âpre Tableau : Qui exprime la joie allégresse, délice, euphorie, liesse, plaisir exalté, heureux, ravi, réjoui, radieux amuser, contenter, égayer, exulter, jubiler, récréer, réjouir 7 a. Allitérations en [l], [r] et [s] ; assonances en [u], [i], [e]. b. La répétition (et l’alternance) de ces sonorités évoque un paysage en mouvement qui « ruisselle » et qui « court ». Les consonnes sont douces, elles font en quelque sorte « glisser » les mots. On a une impression de mouvement liquide. Tableau : Sensation agréable admirable, irisé, joli, somptueux chant, mélodie, musique, son, susurrer floral, fragrance, parfum, senteur caresser, doux, velouté 6 Ain / si / qu’en / son / ap / par / te / ment, Un / beau / chat, / fort, / doux / et / char / mant. Quand / il / miaul(e), / on / l’en / tend / à / pein(e). Tant / son / tim / br(e) est / ten / dr(e) et / dis / cret ; Mais / que / sa / voix / s’a / pai / s(e) ou / gronde, El / l(e) est / tou / jours / ri / ch(e et / pro / fond(e). C’est / là / son / char / m(e) et / son / se / cret. Qui exprime la tristesse chagrin, mélancolie, nostalgie, tourment consterné, maussade, morose, renfrogné, revêche affliger, chagriner, décevoir, désoler, rembrunir 5 1. pitié. 2. vacances. 3. flétri. 4. mièvre. 5. agile. 6 © Magnard, 2009