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Colmar et sa région
Q MARDI 31 MAI 2016
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INNOVATION Menuisier à Bennwihr, Yann Le Cornec a lancé le site Millicub
Meubles au millimètre
Yann Le Cornec crée des caissons en bois au millimètre près. Il suffit de quelques clics sur son site Millicub.com, mis en ligne
le 1er avril. Le client choisit les cotes de son meuble de rangement, opte ou non pour l’une des douze couleurs proposées
et dans la quinzaine suivante reçoit sa commande prête à être montée. Millicub ou la menuiserie 2.0.
L
e jeune homme en est
certain : personne n’a
jamais eu cette idée
avant lui. « Mon application est inédite. Sur les trois
dimensions, on est au millimètre », assure-t-il. Maisons
et appartements regorgent de
coins perdus faute de trouver
le meuble susceptible d’occuper entièrement l’espace. Avec
Millicub, Yann Le Cornec entend résoudre le problème.
Tous les caissons sont réalisés
à la carte, sur mesure. Son
slogan : Millicub, la création
au millimètre.
Etagères, éléments à placer
sous un escalier, un évier ou
un lavabo… Une fois réceptionnées, il ne reste qu’à assembler les différentes pièces,
rectangulaires ou carrées, et à
y associer la quincaillerie (vis,
supports pour les accrocher
au mur…). Le plus petit caisson disponible représente
150 mm par 250, le plus grand
mesure 850 mm par 550. Les
panneaux, d’une épaisseur de
19 mm, sont en bois mélaminé. Ils sont tous équipés de
patins en plastique garantissant leur stabilité et leur longévité. On peut les doter de
pieds, de roulettes, d’une porte ou de poignées. « Demain,
si la demande est là, on pourra y ajouter des tiroirs ».
COMPAGNON DU DEVOIR
Millicub s’inscrit en parallèle de son activité principale, la menuiserie et l’agencement. Yann Le Cornec, 31 ans, a créé son entreprise,
LCM Design, il y a quatre ans. Ils sont deux pour l’instant. « Je cherche un apprenti, mais ce n’est pas facile à trouver ». Il a participé au
concours Faisons éclore les talents de l’association Yago et attend de
voir s’il est sélectionné. Il est titulaire d’un brevet de maîtrise de
menuisier de bâtiment et d’agencement. En bon compagnon du
Devoir, ce Toulousain de naissance a sillonné la France, de Rennes à
Perpignan. Il a aussi évolué sous les cieux néo-zélandais avant de
poser ses outils dans notre région pour les beaux yeux d’une Alsacienne.
Le projet est porteur
d’emplois
S’ils souhaitent le coloriser
eux-mêmes, les bricoleurs
peuvent acheter leur caisson
brut.
Une notice explicative et illustrée accompagne le colis ou
peut être consultée sur le site.
Yann Le Cornec, dans son atelier de Bennwihr. Il se veut précurseur de la menuiserie de demain.
PHOTO DNA-LAURENT HABERSETZER
« A terme, si les gens adhèrent
à ce concept innovant, je souhaite développer deux emplois ». Yann en est persuadé :
« Dans cinq ou six ans, l’artisan de demain en sera là aussi ».
Les avantages du projet ont
largement pesé dans son
choix. Le site est disponible
24 heures sur 24, le produit
est fabriqué en nos contrées
(il est gratifié de la marque
Alsace), les livraisons s’effectuent dans les quinze jours
sur une zone de chalandise
qui couvre tout le territoire
français. « En plus, c’est un
facteur de développement
économique, de création
d’emplois ». Le paiement, sécurisé, s’effectue par PayPal.
Il insiste : le bois, le matériel
annexe sont les mêmes pour
son entreprise de menuiserie
que pour Millicub. « On n’a
pas deux gammes de panneaux différents. Ils ont la
même densité. Et la quincaillerie est la même ».
Autre atout : « Avant un chantier habituel, le client ne paie
que 40 % du prix. Sur internet, tout est réglé au moment
de la commande ». Le projet a
occasionné un coût important
puisque Yann Le Cornec s’est
fait l’acquéreur d’une machine à commandes numériques
dernier cri. Il a aussi consacré
15 000 € à la conception du
site internet, œuvre de l’agence colmarienne Prospectiv.
« Nous l’avons voulu le plus
simple possible ».
Une opération
de financement
participatif
Le jeune artisan a également
lancé une page Facebook.
« Les gens partagent des photos montrant leurs réalisations, c’est sympa ». Yann va
engager une opération de financement participatif. Il travaille pour cela en corrélation
avec la chambre de métiers
d’Alsace qui l’aide à élaborer
un projet via KissKissBankBank.
L’activité de Millicub est appelée à progresser. L’artisan
n’est pas pressé. Il peut compter sur son traditionnel métier
de menuisier pour faire vivre
son entreprise. « Je suis artisan. Un industriel ne pourra
jamais faire ce que je fais. Moi,
j’ai de la flexibilité ».
MICHELLE FREUDENREICH
R
Q www.millicub.com -
[email protected]
VIE CULTURELLE Scène Off au marché couvert de Colmar
Six mois
sous couvert
La Scène Off du marché
couvert de Colmar accueillera, ce premier vendredi de
juin, le sixième concert
organisé par le CRMA et
l’association des commerçants des halles. Si le public
s’est fidélisé et que les
clients s’accommodent bien
de ce rendez-vous, qu’en
est-il des commerçants ?
« C’EST UN VENT NOUVEAU qui
souffle sur le marché. Une animation qui pourrait avoir lieu
plus souvent. J’en parle régulièrement à mes clients, mais il
faudrait faire encore plus de
publicité ». Chez Fleurs Wurtz,
on est plutôt ravi que la halle
colmarienne vive davantage,
qu’elle vibre sous les assauts
musicaux du premier vendredi
de chaque mois. D’autres animations seraient même souhaitées, et ce n’est pas le seul commerce à trouver ces initiatives
bienvenues.
A la Ferme Schmidt aussi on
apprécie, surtout après la fer-
meture du stand, lors d’un moment convivial autour d’un verre. Citron et Basilic sert de la
petite restauration et se réjouit
« d’un moment sympathique
qui ramène des gens différents
des habitués. Et qui a l’avantage de changer en fonction des
groupes programmés. C’est gratuit et cela donne aux personnes une autre opportunité que
les courses pour venir au marché couvert. Certaines personnes du voisinage, qui n’étaient
jamais venues, sont passées
pour cette raison ».
Les clients rendent
l’endroit plus vivant
L’Etal aux Epices se félicite de
cet afflux de « clients. Ils découvrent l’endroit et le rendent
plus vivant. Ça fait de l’animation, c’est génial et le public est
varié ». Le Bistrot des Halles,
qui attire une clientèle nombreuse et assoiffée durant les
concerts, ne se plaint pas. Pas
plus que la Poissonnerie Dimitri qui, si elle ne profite pas
directement de l’affluence,
n’en partage pas moins la satisfaction générale et n’en conçoit
aucune gêne. Du côté des Six
Saveurs, si l’initiative est approuvée, on regrette la qualité
du son qui résonne dans le bâtiment de façon parfois un peu
incontrôlable.
Le public, lui, est ravi et parfois
présent simplement parce que
depuis la rue, il a entendu la
musique comme on le constate
chez Légumez-moi. Si certains
regrettent presque la mensualité unique de l’événement,
d’autres comme au Café 1924,
apprécie ce rendez-vous mais
trouve sa périodicité correcte.
« Une fois par mois, c’est très
bien ! Parfois, c’est un peu compliqué quand les gens mangent
avec la résonance des lieux,
mais on reste ouvert un peu
plus longtemps et du coup, on a
quelques clients de plus et qui
restent un peu plus tard ».
Pour cette édition du mois de
juin, la Scène Off accueillera les
Sélestadiens du Backyard Folk
Club. Deux voix de femme, des
guitares et quelques percus-
Backyard Folk Club en concert pour les six mois de la Scène Off du marché couvert, vendredi
3 juin. DR
sions qui s’accordent pour servir des chansons fabriquées
comme on fabrique un objet,
avec patience, avec ses mains,
avec des sons simples. Le Backyard, c’est l’arrière-cour ; celle
où l’on se retrouve pour inventer des histoires, imaginer leurs
décors et composer leur bande
originale. Dans la spontanéité
et la chaleur de l’authenticité
du moment.
R
C.SCHNEIDER
Q Au marché couvert - 13, rue des
Ecoles à Colmar, le 3 juin. Début
du concert à 19 h. Entrée libre.
Informations : ✆ 03 89 41 19 16.
F25-LCO 01

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