Lorsque les contraceptifs modifient les pertes

Transcription

Lorsque les contraceptifs modifient les pertes
Population Reports
Août 2006
Publié par INFO Project,
Center for Communication
Programs, the Johns
Hopkins Bloomberg School
of Public Health,
111 Market Place,
Suite 310, Baltimore,
Maryland 21202, USA
www.infoforhealth.org
Série J, Numéro 54
Programmes de
planification familiale
Photo : Un prestataire de
services de planification
familiale au Salvador
utilise un diagramme
représentant les organes
reproducteurs de la
femme pour décrire
l’impact de différentes
méthodes de
planification familiale
sur le cycle menstruel de
la femme.
© 2003 Paul J. Crystal, avec la permission de Photoshare
Comment les
prestataires et
les programmes
de planification
familiale
peuvent aider
les clientes à
sélectionner et à
utiliser des
méthodes
appropriées
Lorsque les contraceptifs
modifient les pertes
menstruelles mensuelles
Points saillants
Les modifications des pertes vaginales menstruelles sont la principale raison pour laquelle certaines
femmes cessent d’utiliser les méthodes de planification familiale hormonale ou le stérilet (DIU), et bien
souvent la raison le souvent mentionnée est le changement dans les pertes menstruelles. Lorsqu’une
femme envisage de recourir à ces méthodes, il est important de l’informer et de la conseiller sur les
changements dans les pertes menstruelles pour l’aider à sélectionner une méthode répondant à ses
besoins, et il est toujours bon qu’elle sache ce à quoi s’attendre. Si les méthodes sont source de
changements gênants dans les pertes menstruelles, une bonne gestion des problèmes permet d’aider
les femmes à continuer efficacement à prévenir les grossesses non souhaitées. La discussion des
changements dans les pertes menstruelles peut devenir la manière la plus importante dont les
prestataires de services de planification familiale peuvent aider les utilisatrices de ces méthodes.
Les méthodes hormonales combinées peuvent réduire les pertes mensuelles et les rendre plus prévisibles. Les
méthodes progestatives peuvent provoquer une modification des pertes menstruelles allant de microrragies
et d’hémorragies à des moments inattendus à une absence totale de perte menstruelle. Les stérilets en cuivre
peuvent provoquer des pertes menstruelles plus importantes et plus longues.
Les étapes suivantes peuvent aider les nouvelles
Les mesures suivantes peuvent aider les clientes
clientes à décider si elles souhaitent choisir une
qui continuent une méthode de planification
méthode de planification familiale susceptible
familiale à gérer les changement dans les pertes
de modifier les pertes menstruelles mensuelles :
menstruelles causés par cette méthode :
• Décrivez les changements communs des pertes
• Au cours des premiers mois d’utilisation, expliquez
menstruelles d’une manière claire et compréhensible
que les changements vont sans doute diminuer
pour les clients, y compris la manière dont ces
au fil du temps.
changements sont susceptibles de varier avec
• Si les changements dans les pertes menstruelles
le temps.
persistent, ou si à quelque moment que ce soit une
• Expliquez que ces changements dans les pertes
cliente pose la question, expliquez lui les traitements
menstruelles sont normaux pour ces contraceptifs.
disponibles pour éliminer les changements dans
Ils ne sont pas dangereux et ne sont pas les
les pertes menstruelles.
symptômes d’une maladie.
• A tout moment, si une cliente juge les
e
air
• Aidez chaque cliente à déterminer ce qu’elle ferait
changements dans les pertes
nt ons
e
m ati
et comment elle réagirait si de tels changement
menstruelles inacceptables, aidez là
plé orm cle
m
f cy
dans les pertes menstruelles lui arrivaient.
à choisir une méthode qui lui
co
rt « Im r le l »
o
• Invitez la à revenir vous voir si jamais elle a des
convienne davantage.
u
,
e
s
pp ts
ra or les tru
préoccupations.
le ep iel ens
R nt
ir
Vo NFO sse
I
e
m
Table des matières
3
Les changements dans les pertes menstruelles affectent la sélection des contraceptifs
et leur utilisation
Nombreuses sont les femmes qui éprouvent des inquiétudes lorsqu’une méthode contraceptive modifie leurs pertes menstruelles mensuelles. De fait, les changements dans les
pertes menstruelles sont la raison la plus fréquemment mentionnée par les femmes qui
décident de cesser une méthode hormonale ou un DIU pour des motifs liés à la méthode.
5
Les conseils psychologiques et les traitements : des outils utiles
Avec les méthodes hormonales et les DIU, lorsque les clientes de la planification familiale
sont prévenues de la possibilité de changements sans danger dans les pertes menstruelles,
elles sont mieux à même de sélectionner la méthode la plus appropriée et d’éviter toute
inquiétude inutile. Pour les femmes que ces changements dans les pertes menstruelles
préoccupent, des réassurances et un traitement des problèmes de perte si cela s’avère
nécessaire peuvent les encourager à continuer leur utilisation de ces méthodes efficaces.
8
13
Encadré : Contraception et changements dans les pertes menstruelles : quels sont
les faits ?
Les prestataires de services peuvent éliminer les mythes et malentendus communs sur
les changements dans les pertes menstruelles associés aux contraceptifs.
14
Quels sont les déterminants des attitudes des femmes face aux changements
dans les pertes menstruelles ?
Savoir ce que les femmes pensent et font le plus souvent en ce qui concerne leurs
règles améliore la qualité des conseils de planification familiale. Le changement
dans les pertes menstruelles qu’une femme peut accepter de concert avec sa
méthode contraceptive dépend non seulement de sa propre expérience menstruelle mais aussi de ses convictions et de son interprétation. Qui plus est, ses convictions reflètent souvent la signification que ses amis, sa famille et sa communauté
donnent aux pertes menstruelles—notamment les restrictions de nature sociale qui
peuvent être imposées aux femmes pendant leurs règles.
16
18
19
Encadré : Les femmes seraient-elles plus disposées à utiliser une méthode de planification familiale qui fasse cesser les pertes mensuelles ?
Les résultats des enquêtes—et la popularité croissante des contraceptifs injectables qui
bien souvent font cesser les pertes mensuelles—suggèrent que les femmes dans les
pays en développement sont aujourd’hui plus disposées à utiliser des méthodes de
contraception qui font cesser les pertes mensuelles.
Encadré : une meilleure compréhension de règles aide les femmes et les fillettes
Les prestataires de santé féminine et les programmes d’éducation dans les communautés peuvent aider les femmes et les fillettes à comprendre les pertes mensuelles
et le cycle menstruel. Lorsque les femmes et les fillettes savent ce que sont ces
pertes—et ce qu’elles ne sont pas—, elles sont mieux à même de séparer la physiologie de la menstruation de ses connotations culturelles souvent négatives.
Pleins feux : Le projet népalais A GIFT for RH apprend aux jeunes femmes à
change d’attitude
Un programme d’éducation sur la santé de la reproduction cible les jeunes filles des
régions isolées du Népal pour accroître leurs connaissances en matière de menstruation, les aider à en discuter avec leurs parents, entre autres, ainsi que d’autres
questions personnelles et améliorer les attitudes des parents à l’égard de ces sujets.
Bibliographie
Note : Les références numériques en italiques qui apparaissent dans le texte renvoient aux citations imprimées à la page 19. Ce sont celles qui ont le plus contribué
à la préparation du présent rapport. Les autres citations sont disponibles en ligne à
l’adresse suivante : http://www.populationreports.org/j54/bibliography.shtml.
• Manuel du prestataire de service :
Comment faire face aux
changement dans les pertes
menstruelles causes par les
méthodes contraceptives pp. 10-12
• Conseils psychologiques :
Schémas typiques de pertes
associés aux différentes méthodes
de contraception, p. 12
2
• Tableau : Variations dans
l’interruption de l’usage de
méthodes contraceptives associée
aux changements dans les pertes
menstruelles révélées par les essais
cliniques, p. 3
• Encadré : La contraception
hormonale résout certains
problèmes associés à la
reproduction, p. 9
Le présent rapport a été préparé par Ruwaida
M. Salem, MPH et Vidya Setty, MPH. Assistance
pour la recherche : R. Taylor Williamson, MPH
et Hilary Schwandt, MHS. Ward Rinehart :
rédacteur ; Richard Blackburn ; supervision
rédaction. Maquette Mark Beisser, Fran Mueller
et Linda Sadler. Production : Rafael Avila, John
Fiege et Mónica Jiménez.
Population Reports souhaite exprimer sa gratitude aux relecteurs suivants : Dinesh Agarwal,
Jean Ahlborg, Ravi Anand, Bruno M. Benavides,
Jane T. Bertrand, Gloria Coe, Soledad Díaz, Anna
Glasier, John Guillebaud, Ellen Hardy, Robert A.
Hatcher, Monica Jasis, Jan Kumar, Enriquito R. Lu,
Shawn Malarcher, Diana Mansour, Leslie Miller,
Anita L. Nelson, Tonya Nyagiro, Malcolm Potts,
Pauline Russell-Brown, Stephen Settimi, Marni
Sommer, J. Joseph Speidel, Martin T. Vaessen,
Marcel Vekemans et Mary Beth Weinberger.
Citation recommandée : Salem, R. et Setty, V.
« Lorsque les contraceptifs modifient les pertes
menstruelles mensuelles : comment les prestataires et les programmes de planification familiale peuvent aider les clientes à sélectionner et à
utiliser des méthodes appropriées. » Population
Reports, Série J, no 54. Baltimore, Johns Hopkins
Bloomberg School of Public Health, The INFO
Project, août 2006. Disponible en ligne : http://
www.populationreports.org/j54/fj54/fj54.pdf
Volume XXXIV, Numéro 1
The INFO Project
Center for Communication Programs
The Johns Hopkins Bloomberg
School of Public Health
Jane T. Bertrand, PhD, MBA, Professeur et Directeur,
Center for Communication Programs et Chargée
de recherche principal, The INFO Project
Earle Lawrence, Directeur du projet
Stephen Goldstein, Chef, division des
Publications
Population Reports est publié au 111 Market
Place, Suite 310, Baltimore, Maryland 21202, USA,
par le INFO Project du Johns Hopkins Bloomberg
School of Public Health/Center for
Communication Programs
Les Population Reports sont destinés à fournir
une vue d’ensemble précise et documentée des
développements importants dans le domaine de
la planification familiale et des problèmes de
santé y afférents. Les opinions qui y sont exprimées sont celles des auteurs et ne reflètent pas
forcément les points de l’Agence des États-Unis
pour le développement international ou celles
de Johns Hopkins University.
Publié grâce au soutien de l’Agence nationale des États-Unis
pour le Développement international (USAID, Global,
GH/POP/PEC, au titre du don no GPH-A-00-02-00003-00.
POPULATION REPORTS
Impact des changements dans les pertes menstruelles
sur la sélection et l’emploi des contraceptifs
La menstruation, ou perte enregistrée par les femmes chaque
mois pendant l’essentiel de leur existence, peut représenter
différentes choses selon les femmes—un signe de féminité, de
jeunesse, d’aptitude à la reproduction, une assurance de ne
pas être enceinte et un indicateur de santé. Cela peut aussi
être perçue comme une corvée mensuelle, un moment douloureux, des contacts restreints avec la famille et les amis, une
limitation des activités, et un moment où la femme se sent
« impure » et est traité comme telle. Le début des pertes mensuelles marque le début de la fécondité. Son absence soudaine
peut indiquer une grossesse ou des problèmes de santé.
Égypte) au bout de 12 mois d’utilisation (voir Coup d’œil cidessous). Au Pérou, 0 % des femmes ont abandonné les injectables mensuelles combinées en raison de changements dans
les pertes menstruelles, contre 9 % en Colombie (15). Au
Pakistan 11 % des femmes ont abandonné les pilules progestatives pour des raisons associées à des changements dans les
pertes menstruelles, contre 0 % au Ghana (61).
Rien de surprenant, alors, que nombreuses soient les femmes
qui s’inquiètent lorsqu’une méthode contraceptive change
leurs pertes mensuelles. Ces changements varient selon la
méthode. Les méthodes hormonales combinées—la pilule et
les injectables mensuelles, par exemple—ont tendance à
réduire la durée des pertes mensuelles et à les rendre plus
régulières. Les méthodes progestatives telles que les injectables
de longue durée, les implants, les pilules progestatives (« la
minipilule ») et les DIU au lévonorgestrel hormonal (LNG-DIU)
peuvent tous provoquer des changements dans les pertes
menstruelles qui vont de pertes et de microrragies à des
moments inattendus à l’absence totale de pertes mensuelles1.
Les stérilets en cuivre ne modifient pas la durée des cycles
menstruels, mais ils provoquent souvent des pertes plus
lourdes et plus longues. Par ailleurs, une même méthode peut
avoir des effets différents selon les femmes ou des effets chez
une même femme qui varient au fil du temps.
L’abandon de méthodes contraceptives en
raison de changements dans les pertes
menstruelles varie selon les essais cliniquesa
Ces changements dans les pertes menstruelles sont rarement
de nature dangereuse, et ne sont pas indicatifs d’une maladie
sous-jacente ou imminente. Ce nonobstant, les changements
dans les pertes menstruelles sont la raison donnée le plus
souvent par les femmes qui cessent de se servir d’une méthode
hormonale ou d’un stérilet en cuivre, que ce soit en général
ou parmi les raisons liées à une méthode donnée (4, 15, 30, 34,
35, 39, 40, 47, 49, 61, 112, 119, 120, 152, 156).
Les changements dans les pertes menstruelles sont
rarement dangereux et ne constituent pas des
indicateurs d’une maladie sous-jacente ou imminente.
Bien des femmes abandonnent leur méthode en raison des
changements dans les pertes menstruelles, certes, mais d’autres
sont moins tracassées. Par exemple, lors d’un essai clinique du
DIU au cuivre TCu-380A au Nigeria, au Pérou et en Turquie, 6 %
seulement des femmes ayant déclaré des problèmes d’ordre
menstruel avaient demandé que leur DIU soit retiré pour
cette raison (48). Par ailleurs, les taux d’abandon varient d’un
pays à l’autre. À titre d’exemple, les taux d’abandon du DIU
TCu-380A en raison de changements dans les pertes menstruelles varient de 1 % des femmes (au Cameroun) à 17 % (en
1
Dans ce rapport, le terme médical utilisé pour décrire l’absence de pertes
mensuelles—aménorrhée—n’est employé que dans le contexte d’une grossesse
ou d’une maladie afin de faciliter la distinction entre les conditions médicales et un
effet secondaire normal et dans danger d’un contraceptif.
POPULATION REPORTS
La manière dont une femme réagit aux changements dans les
pertes menstruelles et son degré de tolérance dépendent de
bien des facteurs, notamment le type de ces changements et
Méthode
contraceptive
Contraceptifs oraux
combinés
Injectables combinées
(mensuelles)
Contraceptifs
progestatifsd
Progestatives
injectablesd
Taux d’abandon par les femmes (en %) au
bout de 12 mois pour les raisons suivantes :
Pas de pertes
Autres changements
mensuelles
dans les pertes
menstruelles
0.2 to 7b
0 to 5c
0 to 13c
6 to 26e
7 to 13f
Implantsd
13 to 15f
0 to 12g
DIU hormonald
2 to 5h
6h
Stérilet en cuivres
Sans objeti
1 to 17j
a
Études sélectionnées en fonction de la taille adéquate de leur échantillon, couvrant
plusieurs centres ou plusieurs pays, la solidité de la méthodologie de l’étude et les
taux d’abandon déclarés sous forme de taux bruts cumulés dans une table de survie.
(Les taux bruts cumulés représentent les taux d’abandon par les utilisatrices actuelles
pour un évènement unique. Ce qui veut dire que lorsque le taux est calculé, les
abandons pour d’autres raisons sont pris en considération. Cette méthode est la
plus appropriée pour comparer les taux pour un évènement unique calculés selon
des modalités différentes.)
b
Sources : Dunson 1993 (38), Dunson 1993 (40), McLaurin 1991 (90)
c
Sources : Bassol 2000 (15), Cuong 1996 (32), Garza-Flores 1998 (56), Hassan 1999 (66),
Koetsawang 1994 (83), Martinez 1998 (88), Organisation mondiale de la Santé (153)
d
Les femmes qui allaitent sont plus susceptibles que les autres de tolérer les
changements dans les pertes menstruelles aved les méthodes progestatives.
Cependant, dans ces études, les taux d’abandon ne sont pas déclarés séparément
pour les femmes qui allaitent et celles qui n’allaitent pas.
e
Sources : Dunson 1993 (39), Sheth 1982 (118)
f
Sources : Cuong 1996 (32), Said 1986 (113)
g
Sources : Ba 1999 (12), Grubb 1995 (61), Sivin 1998 (120), Sivin 1998 (124), Zheng
1999 (161)
h
Sources : Andersson 1994 (9), Luukkainen 1986 (86), Pakarinen 2003 (101), Sivin
1990 (121). Pour les taux d’abandon attribuables à « d’autres changements dans les
pertes menstruelles, » Luukkainen 1986 (86) et Sivin 1990 (121), soumettent des
taux concernant les pertes et/ou les douleurs.
i
L’absence de règles n’est pas rare chez les utilisatrices de stérilets en cuivre. C’est
pourquoi les taux d’interruption ne sont pas déclarés pour ce changement dans les
pertes menstruelles.
j
Sources : Farr 1994 (47), Farr 1995 (48), Farr 1996 (49), Petta 1994 (103), Reinprayoon
1998 (108), Sivin 1984 (119), Organisation mondiale de la Santé 1997 (156)
3
Comment utiliser ce rapport
Les prestataires de services de planification familiale peuvent utiliser le présent rapport pour :
• Aider à expliquer les changements éventuels des pertes menstruelles aux
clientes qui envisagent certaines méthodes contraceptives (Cf. p. 12).
• Aider les clientes à sélectionner une méthode de planification familiale
accompagnée de changement dans les pertes menstruelles qu’elles
jugent acceptables, ou bien une méthode qui ne modifie pas les
schémas de saignement si c’est là leur préférence (Cf. p. 6).
• Offrir des conseils pratiques et, le cas échéant, un traitement aux
clientes qui observent des changements dans leurs pertes menstruelles
attribuables à 1a méthode de contraception qu’elles utilisent (Cf.
pp. 10 – 11).
• Apprendre à distinguer les changements dans les pertes menstruelles
qui ne sont pas liés à la contraception et doivent faire l’objet d’un
examen par un spécialistes (Cf. p. 12).
• Mieux comprendre les facteurs personnels et sociaux qui affectent les
opinions des femmes sur la menstruation afin de mieux les conseiller
en cas de changements dans les pertes menstruelles attribuables à des
contraceptifs (Cf. p. 14).
Les programmes et les organisations peuvent utiliser ce rapport
pour :
• Identifier des approches créatives à l’éducation des fillettes et des
jeunes femmes en matière de menstruation, pour les préparer au
début des saignements mensuels (Cf. pp. 16 – 17).
• Travailler avec les parents et les communautés pour renforcer leur
compréhension de la menstruation et les aider à changer les
perceptions et convictions erronées (Cf. pp. 17 – 18).
leur sévérité, son interférence éventuelle avec ses activités
quotidiennes et ses relations personnelles, et les convictions
ou restrictions traditionnelles concernant les pertes menstruelles (Cf. p. 14). Ses réactions dépendent également de ce
qu’elle sait de ces changements —ce qu’ils signifient et ce
qu’ils ne signifient pas.
Les prestataires de services et les programmes
peuvent être utiles
Les contraceptifs qui peuvent causer des changements dans
les pertes menstruelles sont généralement les méthodes de
planification familiale les plus efficaces et sont aisément
réversibles, et bien des femmes les choisissent en raison de
leur efficacité. Une discussion approfondie et à l’avance des
changement éventuels dans les pertes menstruelles et un
soutien dans la gestion de ceux susceptibles de perturber les
femmes sont parmi les méthodes les plus importantes à la
disposition des prestataires de services de planification familiale qui souhaitent aider les femmes à éviter des grossesses
non souhaitées (Cf. p. 5).
Les changements dans les pertes menstruelles ne sont que
l’un des sujets que les prestataires de services de planification familiale doivent discuter avec leurs clientes qui envisagent le recours à des méthodes hormonales ou des DIU.
Parmi les autres thèmes figurent notamment l’efficacité, les
autres avantages et inconvénients de la méthode, comment
l’utiliser, quand revenir et, le cas échéant, la prévention des
infections sexuellement transmises (94).
De manière plus générale, une meilleure compréhension de la
menstruation est susceptible d’améliorer le bien-être des
femmes—pas uniquement leur propre compréhension mais
aussi celle des membres de leurs familles et de leurs communautés. Les programmes de planification familiale peuvent
collaborer avec d’autres organisations dans le but d’améliorer
les connaissances et de modifier les attitudes à l’égard de la
menstruation. L’éducation des adolescentes, de leurs mères et
des autres membres de la famille quant au début de la menstruation pendant l’adolescence et à l’hygiène pendant les
règles est l’un des principaux éléments (Cf. encadré, pp. 16 – 17).
Les méthodes contraceptives qui ...
Modifient les règles
Ne modifient par les règles
À gauche : Les contraceptifs combinés et à la progestérone, les DIU au cuivre et les DIU hormonaux, les injectables, le timbre (« patch »), l’anneau
vaginal et les implants altèrent tous, à différents degrés, les règles. Par ailleurs, la méthode de l’aménorrhée due à la lactation (MAL)—un allaitement qui
retarde de manière fiable le retour de la fécondité —retarde le retour des règles après l’accouchement. À droite : La stérilisation masculine et féminine,
les méthodes de barrière (préservatifs masculins et féminins et le diaphragme), les spermicides et les méthodes de sensibilisation à la fécondité ne
perturbent pas les règles. Illustrations : À gauche, Rita Meyer et Fran Mueller/Johns Hopkins’ CCP ; à droite, Rita Meyer et Mark Beisser/Johns Hopkins’ CCP
4
POPULATION REPORTS
Les services de conseil psychologique et de
traitement peuvent aider
Offrir aux clientes de la planification familiale des services de
conseil psychologique sur les risques de changements dans
les pertes menstruelles provoqués par les méthodes hormonales et les DIU peut les aider à choisir des méthodes adéquates,
ce qui augmentent leur satisfaction et les encouragent à
continuer l’utilisation de méthodes efficaces. Avant qu’une
femme ne commence à employer une nouvelle méthode, elle
a besoin de savoir quels sont les changements qu’elles risquent
de remarquer dans ses pertes menstruelles, qu’on lui explique
que ces changements sont normaux et non dangereux et
d’exprimer ses sentiments face à ces changements éventuels.
Préparer les clientes à l’avance pour ces changements possibles permet souvent d’éviter des inquiétudes inutiles si ces
changements surviennent.
Les prestataires de services peuvent encourager leurs clientes
à revenir en cas de problème. L’utilisatrice continue peut souvent gérer les problèmes de saignement par le biais de services
de conseil psychologique ou, le cas échéant par un traitement.
Les prestataires doivent bien entendu toujours offrir à leurs
clientes l’option de changer de méthodes si elles n’en sont pas
satisfaites ou si leurs besoins ou leurs préférences ont changé.
Outre de bons services de conseil psychologique, les programmes de planification familiale ont à leur disposition
d’autres stratégies pour aider leurs clientes à poursuivre une utilisation eficace de la contraception. Par exemple, les agents de
santé peuvent se rendre au domicile des clientes. Les agents
communautaires ou agents de vulgarisation peuvent discuter
avec la cliente de son expérience de la méthode, répondre aux
questions éventuelles, aider à résoudre les problèmes et faciliter
les visites au dispensaire, si besoin est. Cette approche permet
d’atteindre des clientes susceptibles autrement de cesser l’emploi pourtant nécessaire d’une méthode, mais qui ne reviennent pas au dispensaire (76, 80). (Dans un prochain numéro du
Population Reports, « Mise au point d’une stratégie permanente
de gestion des clientes » évoquera différentes manières d’aider
les clientes à continuer à éviter des grossesses non souhaitées.)
Le counseling améliore le degré de satisfaction des
clientes et la continuité de leur usage des services
Les femmes qui savent à l’avance les changements susceptibles
de se produire lors de leurs pertes menstruelles sont généralement plus satisfaites de leur méthode. Par exemple, en
Indonésie les utilisatrices des implants Norplant® mieux informées sur leur méthode et les changements qu’elles risquent
d’observer au niveau de leurs règles se sont dites plus satisfaites
de la méthode que celles disposant de moins d’informations.
Dans la province enregistrant les plus fortes différences entre
les taux de satisfaction, 98 % des femmes ayant un niveau
« élevé » de connaissances sur la méthode se déclaraient
satisfaites dans l’ensemble contre 33 % des femmes ayant un
niveau « peu élevé » de connaissances (129). En Finlande, le
Préparer les clientes à l’avance à tout changement
possible pendant leurs règles permet d’éviter des
inquiétudes inutiles.
POPULATION REPORTS
taux des utilisatrices du DIU hormonal au levonorgestrel
(LNG-DIU) qui ont indiqué recevoir « beaucoup » d’informations sur l’absence occasionnelle ou complète de règles pendant l’utilisation de la méthode était cinq fois plus élevé que
celles des utilisatrices ayant déclaré ne recevoir que « très
peu d’information » (13). Ces conclusions semblent suggérer
des choix de méthodes plus informés et des utilisatrices
mieux préparées.
Selon les résultats enregistrés dans différentes régions—la
Bolivie, la Chine et le Mexique —des explications claires et
complètes sur tout changement susceptible de se produire
pendant les règles et des encouragements à revenir en cas de
problème contribuent à la longévité de l’utilisation de la
méthode. Il vaut toujours la peine de répéter ces informations
lors de visites de suivi (63).
Par exemple, dans une région rurale du Yucatán (Mexique), la
plupart des femmes sont convaincues que l’absence de règles
est dangereuse pour la santé. Dans une étude des Yucatèques
ayant opté pour les DMPA, des injectables à la progestérone,
les femmes ayant bénéficié de services de conseil en profondeur ont continué plus longtemps à utiliser cette injectable
que celles n’ayant reçu que des conseils superficiels. Les services de conseils superficiels consistaient essentiellement à
distribuer des informations de nature générale sur les effets
secondaires des DMPA, et ce uniquement lors de la première
visite. Les services en profondeur incluaient la distribution
d’informations sur les risques, les avantages et les caractéristiques générales de la méthode, notamment les effets secondaires les plus communs comme par exemple l’absence de
règles, les pertes à des moments imprévus et une augmentation de l’abondance des règles. Par ailleurs, les prestataires
précisent que les effets secondaires ne sont pas dangereux et
ils encouragent les clientes à revenir au dispensaire si elles
ont la moindre inquiétude. Ces messages sont répétés lors de
chaque visite pour une réinjection, tous les trois mois. Parmi
les femmes bénéficiant de services de conseil superficiels, 27 %
avaient cessé d’utiliser la méthode au bout de 12 mois en raison de l’absence de règles ou de pertes à des moments inattendus contre 6 % des femmes ayant reçu des services de
conseil en profondeur et répétitifs (21).
De même, dans la province chinoise de Sichuan, les femmes
bénéficiant de conseils structurés en profondeur avant et
pendant leur utilisation des DMPA étaient nettement moins
susceptibles d’avoir abandonné la méthode en raison d’irrégularités menstruelles au bout des 12 mois que les femmes
ayant reçu des conseils superficiels—5 % contre 19 % (85). Les
conseils en profondeur incluent notamment le mode d’action
et les effets secondaires les plus courants. Ils précisent que les
irrégularités menstruelles s’atténuent avec l’utilisation continue
de la méthode. Par ailleurs, ces clientes ont regardé une vidéo
présentant des utilisatrices satisfaites des DMPA et reçu une
brochure informative sur la méthode. Les femmes recevant
des conseils superficiels n’ont été informées des effets secondaires possibles de la méthode qu’après avoir posé la question.
5
Étapes et explications utiles pour aider
la NOUVELLE cliente à gérer toute modification de ses règles
Décrivez les changements courants des règles susceptibles de se produire, y compris leurs fluctuations éventuelles au fil du temps
(Cf. Services de conseil psychologique, p. 12)
• Les prestataires peuvent fournir des informations lors de séances individuelles ou de groupe.
• Les matériels visuels (tableaux de papier, affiches murales, cartons aide-mémoire et liste de pointage) sont également utiles pour
présenter l’information. Par exemple, une illustration du cycle menstruel du Cadre de prise de décision à l’intention des clients du
planning familial et des prestataires de services (150), adaptée et réimprimée dans les Info Reports d’accompagnement intitulé
« Informations essentielles sur le cycle menstruel » peut aider à expliquer le fonctionnement du cycle menstruel et l’impact
possible des méthodes de contraception.
Expliquez les changements dans les règles d’une manière facile à comprendre par les clientes.
• En Inde, certains prestataires de services comparent l’absence de règles avec certains contraceptifs à des pratiques agricoles (7) :
une agricultrice prépare son champ avant les semailles en en labourant les sillons pour permettre aux graines de germiner et de
prendre racine. De la même manière, le corps d’une femme se prépare à la grossesse en épaississant la paroi de l’utérus (comme le
labour de la terre) pour que l’ovule (la graine) libéré puisse facilement s’implanter dans l’utérus et se développer. Si l’agricultrice
ne veut rien faire pousser dans son champs, elle ne va pas labourer. De même, si une femme a recours à la contraception parce
qu’elle ne veut pas tomber enceinte, l’ovule n’est pas expulsé (dans le cas de certaines méthodes hormonales), ce qui fait que la
paroi de l’utérus n’a pas besoin de s’épaissir pour accueillir l’ovule fécondé, ni d’être évacuée avec les règles puisqu’elle n’a pas épaissi.
Décrivez comment se présentent les changements dans les règles.
• Parlez d’abord des changements les plus probables (Cf. Services de conseil psychologique, p. 12).
• Utilisez des termes descriptifs et des comparaisons. Par exemple, l’absence de règles est fréquente dans le cas des injectables à la
progestérone, mais rare dans celui des injectables combinées.
• Utilisez à la fois des déclarations positives et négatives. Par exemple, près de la moitié des femmes qui utilisent le DMPA n’ont
plus de règles au bout de 12 mois d’utilisation de la méthode, et un peu plus de la moitié ne relèvent aucun changement dans
leurs règles (147).
Expliquez que ces changements dans les pertes menstruelles sont normaux avec ces contraceptifs.
• Ces changements ne sont pas une indication que quelque chose ne va pas.
• Les prestataires de services peuvent aider à éliminer des mythes communs sur les changements dans les pertes menstruelles associés
à l’usage de contraceptifs (Cf. Encadré p. 8).
• Pour s’assurer que les prestataires disposent d’informations à jour précises sur les changements susceptibles de se produire au
niveau des règles, il convient d’organiser des cours de formation initiale et d’information continue, avec l’appui des superviseurs.
Parlez avec votre cliente pour déterminer quelle serait sa réaction si ses règles changeaient.
• Ces changements la perturberaient-elle ? Perturberaient-ils son quotidien ? Quel serait leur impact éventuel sur ses rapports
sexuels avec son partenaire ?
• Comment interprèterait-elle ces changements spécifiques de ses règles ? Par exemple, avec le DMPA, quelle serait sa réaction si elle
n’avait pas de règles ? Serait-elle soulagée ou craindrait-elle que ce ne soit l’indication d’une maladie ou d’une grossesse ?
Préfèrerait-elle changer de méthode à cause de ces effets secondaires ? (Ce n’est pas tant le changement dans les pertes menstruelles
en soi mais sa perception par la femme qui va déterminer la réaction de cette dernière.)
• Quelle serait la réaction du partenaire et des autres membres de la famille face à un tel changement dans les pertes menstruelles ?
Les autres membres de la famille jouent souvent un rôle important dans les décisions contraceptives des femmes (133, 134).
Si la femme souffre d’une condition médicale susceptible d’être traitée par certaines méthodes de planification familiale,
n’oubliez pas de le mentionner.
• Dans certains cas, les changements au niveau des règles dus à l’utilisation d’une méthode hormonale permettent de réduire
certains troubles menstruels ou problèmes d’ordre reproductifs (Cf. Coup d’œil, p. 9). Pour les femmes souffrant de ce genre de
conditions, ceci peut constituer un facteur dans leur choix de méthode contraceptive.
Une fois que la cliente a choisi une méthode, il convient de lui expliquer tous les changements qu’elle est susceptible de relever
au niveau de ses règles ainsi que leurs fluctuations éventuelles au fil du temps.
• Soulignez à nouveau que ces changement sont normaux et non un symptôme d’une maladie grave.
• Encouragez la cliente à revenir si elle a la moindre inquiétude.
6
POPULATION REPORTS
Étapes et explications utiles pour encourager la cliente
à CONTINUER à gérer les changements au niveau de ses règles causés par la méthode qu’elle utilise
Au cours des premiers mois de l’utilisation, expliquez que les changements s’atténueront probablement avec le temps.
• Il s’agit d’une réaction commune lors de l’utilisation des méthodes hormonales et des DIU : Saignements intempestifs et
sporadiques, décharge vaginale contenant des traces de sang à un moment inattendu au cours du cycle.
• Les injectables, les implants, les stérilets en cuivre et le DIU-LNG peuvent aussi provoquer des saignements prolongés ou
abondants au cours des premiers mois.
• Ces problèmes ont généralement tendance à s’atténuer ou à disparaître au fil du temps.
Si la cliente utilise la pilule anticonceptionnelle, assurez-vous qu’elle la prend bien chaque jour.
• Omettre la prise d’une pilule de manière répétée peut intensifier les irrégularités des règles et réduire l’efficacité de la méthode.
• Les nouvelles utilisatrices de la pilule, notamment, ont tendance à « sauter » la prise de pilules, convaincues –à tort— que cela
fera disparaître les effets secondaires.
Si les problèmes de saignement persistent ou si la cliente pose la question à tout moment, lui faire part des traitements
disponibles (Cf. Guide des prestataires, pp. 10–11).
• Un traitement est susceptible d’améliorer les symptômes associés aux saignements et inciter la cliente à utiliser sa méthode plus
longtemps (105).
• S’il n’y a aucune raison de soupçonner la présence d’une condition médicale sous-jacente sans rapport avec le contraceptif, comme
par exemple une grossesse, une infection ou un cancer, envoyer la cliente obtenir un diagnostic (Cf. Guide des prestataires, p. 12).
Si à un moment quelconque la cliente considère que ces changements dans les pertes menstruelles sont inacceptables ou si elle
n’est pas satisfaite de sa méthode pour quelque raison que ce soit, aidez-la à choisir une des autres méthodes disponibles
susceptible de mieux lui convenir.
• Les clientes peuvent se voir conseiller la patience et attendre que les problèmes de saignement s’atténuent. Ce type de soutien est
extrêmement important dans la mesure où les méthodes contraceptives provoquant des modifications des règles sont aussi les plus
efficaces. Néanmoins une cliente ne doit jamais se sentir contrainte de continuer à utiliser une méthode particulière si elle souhaite
en changer. Toute cliente de la planification familiale qui se heurte à des difficultés avec une méthode donnée doit se voir proposer
de changer de méthodes. Avec l’Aide à la consultation en p. 12, le prestataire de service peut suggérer à la cliente d’autres méthodes
efficaces qui sont moins susceptibles de provoquer les changements au niveau des règles qu’elle juge inacceptables.
• Il est particulièrement important de demander aux utilisatrices des implants et des DIU si elles souhaitent changer de méthode
dans la mesure où les femmes ne peuvent cesser d’employer ces modalités sans l’aide d’un prestataire de service.
• Si la cliente souhaite recourir à une méthode qui n’affecte pas son cycle menstruel, elle peut envisager les préservatifs ou les
méthodes de sensibilisation à la fécondité, notamment la méthode Standard Days® ou la méthode des deux jours (TwoDay
Method®). Il est essentiel que la cliente comprenne que ces méthodes exigent la coopération de leur partenaire et que leur
efficacité est entièrement tributaire de leur emploi correct de manière continue. Si un couple est certain qu’il ne veut pas avoir
d’autres enfants, il peut opter pour la vasectomie ou la stérilisation féminine.
Dans 30 centres de santé publics de Bolivie, les femmes qui
ont été prévenues lors de leur première visite que leurs règles
pouvaient disparaître étaient plus susceptibles de continuer à
utiliser les DMPA après 12 mois que celles ayant déclaré ne
pas avoir reçu ces informations (73 % contre 57 %) (71). Par
ailleurs, 71 % des femmes ayant déclaré avoir été invitée à
revenir au dispensaire en cas d’effets secondaires se servaient
toujours des DMPA au bout de 12 mois contre 42 % de celles
n’ayant pas reçu ce conseil.
Que peuvent faire les prestataires de services ?
L’attitude d’une femme à l’égard de tout changement dans ses
pertes menstruelles cause par la méthode contraceptive de
son choix dépend de nombreux facteurs, tant de nature personnelle que de nature sociale (Cf. p. 14). Les prestataires de
services n’ont pas besoin de consacrer un temps et des ressources supplémentaires considérables pour déterminer les
sentiments de chaque cliente à l’égard du cycle menstruel et de
tout changement au niveau des règles. Pour aider les clientes
POPULATION REPORTS
à sélectionner puis à utiliser correctement des méthodes répondant à leurs besoins et correspondant à leurs attitudes face
aux changements dans les pertes menstruelles, les prestataires
de service peuvent prendre les mesures toutes simples indiquées en page 6. Si l’utilisatrice continue d’une méthode
considère que les changements dans ses pertes menstruelles
constituent un problème, il est recommandé aux prestataires
de services de suivre les étapes indiquées sur la présente page
(page 7) pour l’aider. Il est souhaitable de demander à toutes
les utilisatrices de méthodes hormonales et de DIU de retour
si elles ont remarqué des modifications dans leurs règles.
Cependant, si ces changements ne perturbent pas la cliente, il
n’est pas nécessaire de couvrir toutes les étapes indiquées.
Offrir des conseils aux clientes sur les changements dans
les pertes menstruelles et les inviter à revenir si elles
ont le moindre problème contribuent à une utilisation
de plus longue durée.
7
Contraception et changements au niveau des règles :
qu’en est-il vraiment ?
MÉTHODES HORMONALES
STÉRILET EN CUIVRE
• Des règles moins abondantes sont fréquentes en cas d’utili-
• L’augmentation du volume des règles en cas d’utilisation
sation de méthodes hormonales combinées, de même que la
raréfaction ou l’absence totale des règles dans le cas des
méthodes à la progestine (151). Des règles moins abondantes
ou l’absence de règles ne constituent pas les symptômes d’un
problème médical—cancer, infertilité ou ménopause précoce.
Cela ne signifie pas non plus que le sang s’accumule à
l’intérieur du corps de la femme. L’absence de règles n’est
probablement pas le signe d’une grossesse si la femme se sert
correctement de la méthode choisie, à condition bien sûr
qu’elle n’ait pas été enceinte avec de commencer la méthode.
• Les saignements et microrragies à des moments inattendus
sont fréquents chez les femmes qui utilisent des contraceptifs
oraux, surtout au début. Sauter les prises n’aidera pas à résoudre
ce problème, et risque même d’aggraver les saignements. Ce type
de saignement irrégulier réduit généralement après quelques mois.
Par exemple, une étude portant sur les femmes qui prennent correctement les pilules combinées a révélé que les saignements et
les microrragies imprévus ne se produisaient que lors de 20 % des
cycles au cours des trois premiers mois. Ce taux passait ensuite
à environ 10 % des cycles lors des trois mois suivants, puis à 5 %
au cours des six derniers mois sur une période d’un an (22).
• Lorsque les femmes cessent d’utiliser la plupart des méthodes
hormonales, leurs règles et leur fécondité reviennent pratiquement tout de suite, étant entendu que la fécondité
diminue avec l’âge (151). La seule exception concerne les
injectables : les femmes qui interrompent les méthodes injectables
doivent généralement attendre quelques mois de plus avant de
tomber enceintes que celles ayant opté pour des méthodes différentes, et ce essentiellement parce que l’organisme a besoin de
quelques mois après las dernière injection pour résorber entièrement l’hormone. Ce délai prend en moyenne quatre mois de plus
pour la DMPA et un mois de plus pour NET-EN et les injectables combinées (102, 106, 155). Cela signifie que les femmes
tombent généralement enceintes dix mois après leur dernière injection de DMPA (soit trois mois de protection contraceptive après
leur dernière injection de DMPA + quatre mois de protection
contraceptive de plus en moyenne + environ trois mois avant de
tomber enceinte après la cessation d’autres méthodes = 10 mois).
Les utilisatrices de NET-EN et des injectables combinées
tombent en moyenne enceintes cinq mois après leur dernière
injection. Chez les femmes qui cessent de pratiquer la contraception parce qu’elles veulent un enfant, les taux de grossesse des
anciennes utilisatrices de DMPA finissent par rejoindre ceux des
femmes ayant opté pour les contraceptifs oraux ou le DIU (102).
• Les jeunes femmes et les femmes sans enfant peuvent avoir
recours aux méthodes hormonales (155). Ces méthodes n’ont
pas d’impact sur leur fécondité future. Toute irrégularité dans
les règles pendant l’utilisation des méthodes hormonales est de
nature purement temporaire.
8
des stérilets en cuivre est susceptible de provoquer une
légère réduction des niveaux de fer dans le sang, mais ceci
prête rarement à conséquence. L’Organisation mondiale de la
santé considère comme normaux les taux de fer dans le sang de
plus de 120 grammes par litre chez les femmes qui ne sont pas
enceintes (149). La diminution des niveaux de fer dans le sang
des utilisatrices de stérilets en cuivres est de l’ordre de deux à
quatre grammes par litre 12 mois après la pose du DIU (45,
50, 60, 66, 131). Bien que le changement moyen soit modique
(réduction de 2 % à 3 %), ces réductions suffisent parfois pour
provoquer un diagnostic d’anémie clinique chez les femmes
souffrant déjà de faible taux de fer dans le sang avant la pose du
DIU (66, 109). Par contre, par sa réduction du volume des
règles, le DIU hormonal est susceptible de provoquer une augmentation des niveaux de fer (8, 111, 122, 123) et empêcher
parfois l’anémie (50).
LIGATURE DES TROMPES
• Les femmes qui font procéder à une ligature des trompes
continuent à ovuler et à avoir leurs règles après avoir subi la
procédure. Cette procédure bloque les trompes de Fallope, site de
la fécondation, ce qui empêche le sperme d’arriver jusqu’à l’ovule
et de le féconder. Cependant, cette procédure n’affecte pas la
capacité d’ovulation de la femme. Elle continue à ovuler et à
avoir ses règles jusqu’à la ménopause. Les œufs libérés par la
femme se désintègrent sans danger à l’intérieur de leur organisme,
ce qui constitue le processus type de tout œuf non fécondé.
• Les femmes qui subissent une ligature des trompes n’ont
généralement pas ensuite de règles plus abondantes, plus
longues ou plus douloureuses. Cette question est, certes,
difficile à étudier, mais chez les femmes qui déclarent avoir
enregistré des changements dans leurs règles après une stérilisation, ces changements sont sans doute le résultat de la cessation
d’une méthode préalable qui avait provoqué une augmentation
ou une réduction du volume des règles, comme par exemple les
stérilets en cuivre ou les contraceptifs oraux combinés. Une
étude majeure réalisée pendant les années 1970 a révélé que les
femmes qui avaient utilisé des contraceptifs oraux avant de se
faire stériliser mentionnaient plus fréquemment douleurs et
hémorragies après la procédure, tandis que les anciennes utilisatrices de stérilets en cuivre faisaient état de règles beaucoup
plus brèves et nettement moins abondantes après la stérilisation. Les femmes n’ayant eu recours à aucune forme de contraception ne faisaient état d’aucun changement marqué de la
durée ou du volume de leurs règles (28). Une évaluation de
plus de 200 études de schémas de règles post-ligature des
trompes a révélé que la plupart des analyses ayant pris en considération une utilisation préalable de contraceptifs ne relevaient aucun changement marqué des symptômes menstruels
attribuables à la procédure de stérilisation (58).
POPULATION REPORTS
La contraception hormonale atténue certains troubles de l’appareil reproductif
Certaines méthodes contraceptives à base d’hormones permettent de soulager divers troubles menstruels et de l’appareil
reproductif. De nombreuses études ont relevé la présence des effets ci-dessous, et les avantages sont pratiquement universels
pour toutes les formulations et toutes les femmes.1
Contraceptifs oraux combinés
•
•
peuvent contribuer à la protection contre l’anémie ferriprive en réduisant
l’abondance des règles (53, 99).
réduit les éléments suivants :
Abondance des règles (18, 92, 141).
Dysménorrhée (crampes accompagnant les règles) (29, 33, 92).
Problèmes associés au saignement menstruel notamment la ménorragie
(règles prolongées ou excessives) (33, 74) et hémorragie utérine
dysfonctionnelle (un diagnostic possible uniquement après élimination
de toute autre cause possible d’anomalies hémorragiques) (36).
Acnée (72).
Douleur à l’ovulation (lorsque l’œuf est expulsé de l’ovaire) (77).
Hyperpilosité faciale ou corporelle (20).
Symptômes du syndrome polykystique ovarien (règles irrégulières, acné,
hyperpilosité faciale ou corporelle), une condition cause par un
déséquilibre hormonal qui empêche l’ovulation et se caractérise par la
formation de kystes multiples sur les ovaires (20, 142).
Symptômes de l’endométriose (douleur pelvienne, règles irrégulières),
caractérisée par la présence des tissus utérins à des emplacements
anormaux, notamment les ovaires, les trompes de Fallope et la cavité
abdominale (140).
Utilisation prolongée ou continue des
contraceptifs oraux combinés
On parle d’utilisation prolongée lorsque les pilules
hormonales combinées sont prises pendant douze
semaines d’affilée ou plus sans interruption, avec
ensuite une semaine de pilules non-hormonales ou
une interruption de toute prise de pilule. Ceci
permet de ramener les règles à quatre ou moins par
an. Une utilisation continue se caractérise par la prise
de pilules hormonales combinées sans interruption
aucune pour supprimer totalement les règles.
• peut contribuer à la protection contre l’anémie
ferriprive en réduisant l’abondance des règles
(144).
• atténue les migraines menstruelles (127, 144).
• contribue à la réduction des symptômes de l’endométriose (douleur pelvienne, règles irrégulières)
(41, 140, 144).
• Utilisés pour le traitement :
de la ménorragie (110, 127, 144).
de la dysménorrhée (127, 144).
Injectables à base de progestine (DMPA et NET-EN)
•
•
•
peuvent contribuer à la protection contre l’anémie ferriprive en réduisant l’abondance des règles (69, 70, 131).
le DMPA contribue à la réduction des symptômes de l’endométriose (douleur pelvienne, règles irrégulières) (115, 139, 145).
le DMPA peut contribuer à une atténuation :
de la ménorragie (79).
de la dysménorrhée (79).
des symptômes du syndrome prémenstruel, qui englobe toute une gamme de symptômes de nature physique et psychologique
ressentis par certaines femmes avant leurs règles (79).
•
•
peuvent contribuer à la protection contre l’anémie ferriprive en réduisant l’abondance des règles (52).
contribuent à la réduction des symptômes de l’endométriose (douleurs pelviennes) (160).
•
•
•
Utilisé dans le traitement de la ménorragie (8, 31, 73, 130).
Augmente progressivement les niveaux de fer dans le sang (8, 111, 122, 123) ; peut contribuer à protéger contre l’anémie (50).
Utilisé comme composante à la progestine du traitement hormonal de la ménopause—un médicament contenant des hormones,
généralement un œstrogène plus de la progestine, pour le traitement des symptômes de la ménopause. Utilisé à la place des
progestines orales pour éviter les hémorragies (107, 128, 146).
Peut contribuer au traitement de l’endométriose, des fibromes (croissances non cancéreuses dans l’utérus susceptibles de provoquer
des règles prolongées ou abondantes, et des pressions ou douleurs pelviennes), de l’hyperplasie de l’endomètre (épaississement
anormal de la dentelle utérine) et de l’adénomyose (lorsque le tissu utérin vient recouvrir la paroi musculaire moyenne de l’utérus)
(138).
Implants
DIU hormonal au levonorgestrel
•
Lorsqu’un descriptif commence par “susceptible de”, cela indique l’existence d’indications nouvelles ou d’une série de résultats tendant à donner des effets bénéfiques. Cela veut aussi
dire que ces avantages sont peut-être moins répandus que les autres effets énumérés.
1
POPULATION REPORTS
9
Guide des prestataires : Gérer les changements dans les pertes
menstruelles occasionnés par les méthodes contraceptives
Comment utiliser cet outil : Les prestataires de planification familiale peuvent utiliser ce guide pour aider leurs clientes à
gérer les changements dans les pertes menstruelles occasionnés par leur méthode contraceptive. Ce guide comprend
des conseils que le prestataire peut donner aux clientes, les questions permettant de déterminer la cause des changements dans les pertes
menstruelles et les options pour traiter les changements dans les pertes menstruelles. (Les éléments probants sur l’efficacité des options
de traitement sont limités. La plupart des éléments probants indiquent que les traitements seraient uniquement utiles à court terme. Il
conviendrait que les prestataires précisent clairement qu’un traitement peut réussir ou pas). Si, à la suite des conseils et du traitement, la
cliente n’est pas satisfaite, il convient de l’aider à choisir une autre méthode.
Ces recommandations seront publiées prochainement dans Planification familiale : Manuel global pour les prestataires. La plus grande partie
des recommandations sont tirées de « Une sélection de recommandations practiques relatives à l’utilisation de méthodes contraceptives » de
l’Organisation mondiale de la Santé.
Changements dans
les pertes menstruelles
et méthodes
Recommandations
Absence de pertes
menstruelles OU
pertes irrégulières
(moins de deux saignements au cours
des trois derniers
mois)
Conseil :
• Expliquer que cela est courant avec les POP, les contraceptifs injectables à la progestine et les DIU-LNG. Cela
arrive aussi parfois avec les COC, les implants et les contraceptifs injectables combinés mensuels. Rassurer la
cliente que ce n’est pas nuisible pour sa santé.
• Pour les clientes de plus de 40 ans, les changements dans les pertes menstruelles ne sont pas un indicateur fiable de
ménopause avec l’utilisation de contraceptifs hormonaux. Il convient, en général, que les femmes continuent à utiliser
leur méthode contraceptive jusqu’à 55 ans. (La majorité des femmes sont ménopausées lorsqu’elles arrivent à 55 ans).
MÉTHODES :
Pilules de progestine
seule (POP), contraceptifs injectables de
progestine seule,
dispositif intra-utérin
hormonal déclencheur de levenorgestrel (DIU-LNG),
contraceptifs oraux
combinés (COC),
implants, contraceptifs injectables mensuels combinés.
Pour l’utilisatrice de COC ou de POP : A-t-elle pris une pilule, chaque jour, environ à la même heure ?
• Dans l’affirmative, la rassurer qu’il est peu probable qu’elle est enceinte et lui conseiller de continuer à prendre
une pilule chaque jour.
• Toutefois, si elle a entamé sa plaquette actuelle de COC avec plus de trois jours de retard ou si elle en a oublié
trois pilules hormonales ou plus de suite, il convient de lui demander de revenir si elle remarque des signes ou
des symptômes précoces de grossesse (pour les pilules de 20 µg ou moins d’ethinyloestradiol, deux jours de retard
ou 2 pilules oubliées).
• Si elle n’allaite pas et a pris une pilule de progestine seule avec plus de 3 heures de retard, lui demander de
revenir si elle remarque des signes et des symptômes précoces de grossesse.
Saignements ou
pertes inopinés
MÉTHODES :
COC, contraceptifs
injectables, POP
(notamment chez les
femmes qui
n’allaitent pas),
implants, DIU-LNG,
stérilets en cuivre
10
Options de traitement :
Contraceptifs injectables de progestine seule :
• Si elle souhaite continuer à utiliser une méthode contraceptive injectable, elle pourrait souhaiter changer et utiliser un contraceptif injectable combiné (mensuel), si disponible.
DIU-LNG :
• Si elle souhaite continuer à utiliser un dispositif intra-utérin, elle pourrait souhaiter changer et utiliser un stérilet
en cuivre.
Conseil :
Est-ce que cela arrive au cours des premiers mois d’utilisation ( en ce qui concerne les implants : pendant la première année d’utilisation) ?
• Dans l’affirmative, la rassurer que ces changements dans les pertes menstruelles sont courants, au départ, ne sont
pas nuisibles et diminuent ou s’arrêtent avec le temps.
Pour l’utilisatrice de COC ou de POP (pendant les premiers mois d’utilisation ou plus tard) :
A-t-elle pris une pilule, chaque jour, environ à la même heure ?
• Dans la négative, lui recommander de le faire.
Souffre-t-elle de vomissements ou de diarrhée ?
• Dans l’affirmative, lui conseiller de prendre une autre pilule si les vomissements se produisent dans les deux
heures après avoir pris une pilule.
Prend-elle des médicaments contre les crises d’épilepsie ou de la rifampicine (servant d’ordinaire à traiter la tuberculose) ?
• Ces médicaments empêchent l’absorption des hormones orales et peuvent produire des saignements ou des pertes
à des moments inattendus et, en outre, diminuer éventuellement l’efficacité de la méthode. Si elle prend ces
médicaments à long terme, il conviendrait peut-être qu’elle choisisse une autre méthode contraceptive, par exemple un injectable ou un DIU.
POPULATION REPORTS
Changements dans
les pertes menstruelles
et méthodes
Saignements ou
pertes inopinés
(suite)
MÉTHODES :
COC, contraceptifs
injectables, POP
(notamment chez
les femmes qui
n’allaitent pas),
implants,
DIU-LNG,
stérilets en cuivre
Recommandations
Options de traitement : S’il n’existe aucune raison de soupçonner un problème médical, essayer les traitement cidessous, si possible, un à la fois. Ils peuvent se révéler efficaces pour certaines femmes.
Contraceptifs injectables combinés (mensuels) :
• Elle peut prendre 800 mg d’ibuprofène ou un autre médicament anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), trois
fois par jour, après les repas, pendant cinq jours à partir du début du saignement. Les AINS apportent un
soulagement à court terme des saignements pour les autres méthodes contraceptives et pourrait aussi soulager les
utilisatrices des contraceptifs injectables mensuels.
COC : Même traitement que pour les contraceptifs injectables combinés (mensuels), ci-dessous.
• Si elle prend des pilules depuis plus de quelques mois et que les AINS ne la soulagent pas, lui donner une formule de COC différente, si disponible. Lui demander de la prendre pendant au moins 3 mois.
POP : Même traitement que pour les COC, ci-dessus.
Contraceptifs injectables de progestine seule :
• Elle peut prendre 800 mg d’ibuprofène, trois fois par jour ou 500 mg d’acide méfénamique 2 fois par jour, après
les repas pendant 5 jours à partir du début du saignement. Les AINS apportent un soulagement de court terme
des saignements pour les méthodes contraceptives et peuvent soulager également les utilisatrices de contraceptifs
injectables de progestine seule.
Implants : Même traitement que pour les contraceptifs injectables de progestine seule, ci-dessus.
• Si les AINS ne la soulagent pas, elle peut alors essayer :
les COC avec la progestine levonorgestrel. Lui demander de prendre une pilule par jour, pendant 21 jours, à
partir du début du saignement.
50 µg d’éthinyloestradiol pendant 21 jours à partir du début du saignement.
Stérilets en cuivre : Pour un soulagement de court terme, elle peut essayer :
• Des AINS, par exemple l’ibuprofène (400 mg) ou l’indométhacine (25 mg), 2 fois par jour après les repas, pendant cinq jours à partir du début du saignement.
Saignements
abondants (deux
fois plus que
d’ordinaire, dans
son cas)
OU
Saignements
prolongés (plus de
8 jours)
MÉTHODES :
Contraceptifs
injectables, POP,
implants,
DIU-LNG,
stérilets en cuivre
Conseil :
Contraceptifs injectables de progestine seule : La rassurer qu’il s’agit d’un phénomène courant les premiers mois, qui
diminue d’ordinaire avec le temps. Cela est normal et n’est d’ordinaire pas nuisible pour sa santé. (Les utilisatrices
des DIU-LNG ou d’un contraceptif injectable de progestine seule ont tendance, petit à petit, à avoir des pertes
menstruelles mensuelles irrégulières ou absentes).
POP et implants : Lui expliquer que cela se produit parfois avec sa méthode et que ce n’est pas nuisible.
Options de traitement : S’il n’existe aucune raison de soupçonner un problème médical, essayer les traitements
ci-dessous, si possible, un à la fois. Ils peuvent se révéler efficaces pour certaines femmes.
Contraceptifs injectables combinés (mensuels) : Même traitement que pour les pertes ou saignements inhabituels,
ci-dessus.
Contraceptifs injectables de progestine seule : Pour un soulagement de court terme, elle peut essayer :
• COC. Lui demander de commencer à prendre une pilule chaque jour, pendant 21 jours, dès le début d’un
saignement, qu’il soit abondant ou prolongé.
• 50 µg d’éthinyloestradiol pendant 21 jours à partir du début du saignement, qu’il soit abondant ou prolongé.
POP : Même traitement que pour les pertes ou saignements inhabituel.
Implants : Pour un soulagement de court terme, même traitement que pour les pertes ou saignements inhabituel.
COC avec 50 µg d’éthynyloestradiol, l’effet peut être plus effectif que les pilules à moindre dose.
Stérilets en cuivre : Pour un soulagement de court terme, elle peut essayer :
• de l’acide tranexamique (1500 mg) 3 fois par jour, pendant 3 jours, puis 1000 mg par jour pendant 2 jours si un
saignement abondant ou prolongé apparaît.
• Des AINS, par exemple l’ibuprofène (400 mg) ou l’indométhacine (25 mg), 2 fois par jour après les repas,
pendant 5 jours si un saignement abondant ou prolongé apparaît.
Pour toutes les méthodes : Si le saignement abondant ou prolongé se prolonge et qu’il n’existe aucun motif pour
soupçonner une cause sous-jacente médicale de ce saignement, lui dire que si elle souhaite continuer à utiliser sa
méthode, elle peut prendre des comprimés de fer et/ou consommer des aliments contenant du fer, si possible, pour
prévenir l’anémie. Si elle présente des signes d’anémie grave, lui conseiller de choisir une autre méthode.
POPULATION REPORTS
11
Guide des prestataires (suite) :
Quand faut-il aiguiller les clientes en cas de changement dans les pertes menstruelles
Parfois, les changements dans les pertes menstruelles indiquent des problèmes de santé sans rapport avec la méthode contraceptive.
Les motifs pour lesquels on peut soupçonner une pathologie médicale sous-jacente sont les suivants :
• les problèmes de saignement vont au-delà de quelques mois à la suite du démarrage de la méthode et ne constituent pas un effet
secondaire courant de ce contraceptif.
• Les problèmes de saignement débutent soudain, à la suite de plusieurs mois de saignement régulier.
• Les cycles des saignements sont différents de ceux associés d’ordinaire avec la méthode contraceptive. Par exemple, si une cliente avec
un stérilet en cuivre a des pertes menstruelles peu fréquentes ou absentes ou un saignement abondant ou prolongé avec les COC.
• Les saignements s’accompagnent de douleurs.
• Les saignements se produisent après les rapports sexuels.
• Les problèmes de saignement ont commencé avant l’utilisation de la méthode contraceptive.
Il conviendra d’aiguiller ces problèmes de saignement aux fins de diagnostic et de soins, car ils peuvent indiquer :
• des complications de grossesse, notamment un avortement spontané ou une grossesse ectopique (grossesse à l’extérieur de l’utérus),
• certaines maladies systémiques (maladies affectant tout le corps), par exemple des troubles de coagulation du sang,
• des anomalies des voies de reproduction, par exemple une cervicite (irritation du col de l’utérus), des infections sexuellement
transmises, une endométrite (inflammation de la muqueuse utérine), une inflammation pelvienne ou une tumeur du col utérin
ou de la muqueuse de l’utérus),
• des effets secondaires de certains médicaments, par exemple des médicaments qui préviennent la coagulation du sang (anticoagulants), ou
• si aucune cause précise ne peut être détectée, une ménométrorragie (un diagnostic par exclusion effectué uniquement après avoir
éliminé toutes les autres causes possibles de saignement anormal) (6, 82,116).
Aide à la consultation :
Cycles type de saignements accompagnant les méthodes contraceptives spécifiques
Comment utiliser cet outil :
Les prestataires de planification familiale peuvent utiliser ce tableau pour aider les clientes à examiner les changements type
dans les pertes menstruelles selon les différents types de méthodes contraceptives. (D’autres changements dans les pertes
menstruelles peuvent se produire mais sont moins courants. Pour plus de renseignements détaillés sur chaque méthode, consulter l’ouvrage
« Planification familiale : Manuel mondial à l’intention des prestataires », à paraître. Renseignements de commande p. 19.) Si une cliente
souhaite une méthode spécifique, le prestataire peut rapidement identifier le changement type éventuel dans les pertes menstruelles, tant
au cours des premiers mois qu’à longue échéance. Si une cliente souhaite une méthode contraceptive qui ne change pas les cycles de
saignements, elle peut considérer la stérilisation masculine ou féminine, les méthodes de contraception de barrière (préservatifs masculins
et féminins et diaphragme), spermicides ou méthodes de suivi de la fécondité.
Cycles type de saignements
Les quelques premiers mois
Méthode
contraceptive
Contraceptifs oraux
combinés
Long terme
Saignements peu
Saignements
fréquents1,
peu
extrêmement peu Saignements
abondants,
abondants ou
ou pertes à des Saignements
moments
réguliers et absence de pertes
abondants ou
prévisibles
menstruelles
inattendus
prolongés
Contraceptifs
injectables de progestine seule :
Implants
2
DIU hormonaux
Stérilets en cuivre
Saignements peu
fréquents1,
Saignements
extrêmement peu ou pertes à Saignements
abondants ou
des
abondants
ou
absence de pertes moments
menstruelles
inattendus
prolongés
Contraceptifs
injectables combinés
(mensuels) :
Contraceptifs oraux
de progestine seule
Saignements
moins
abondants,
réguliers et
prévisibles
La cliente constate une petite tache sur ses sous-vêtements et ne la catégorise pas comme étant un saignement vaginal.
2
L’implant®Implanon produit moins souvent des saignements prolongés que les implants Norplant® et Jadelle®, au cours des premiers mois. En outre, les
utilisatrices des implants Implanon sont plus à même d’avoir des saignements irréguliers ou absents, à long terme, que les utilisatrices d’implants Norplant
ou Jadelle.
1
12
POPULATION REPORTS
Est-ce qu’un plus grand nombre de femmes utiliseraient une méthode
de planification familiale qui stopperait les pertes menstruelles ?
Les femmes des pays en développement pourraient être plus
disposées que de par le passé à opter pour une contraception qui
stoppe les pertes menstruelles. Par exemple, selon une enquête
effectuée en 2001 auprès des femmes de trois pays en développement, 73 % des femmes au Nigeria et 52 à 64 % des femmes
en Afrique du Sud seraient disposées à essayer un contraceptif
qui stopperait les pertes menstruelles (59). À Hong Kong et à
Shanghai (Chine), davantage de femmes seraient disposées à
essayer ce type de contraceptif que celles qui ne le seraient
pas, mais certaines femmes étaient indécises.
Les femmes qui sont disposées à accepter
l’absence de règles mensuelles, ou qui le
préféreraient, semblent être plus jeunes,
avec davantage d’éducation et vivent dans
les zones urbaines, un schéma qui semble
indiquer que cette attitude va aller s’amplifiant. Selon une enquête récente auprès de
2.000 femmes indiennes, 80 % des femmes
qui vivent dans les zones urbaines préfèrent
des règles peu fréquentes ou absentes (16). Un
plus petit pourcentage de femmes vivant dans les
zones rurales (30 %) préférerait ces cycles de saignements. A São Paulo (Brésil), la plupart des
femmes interrogées ne souhaitaient pas empêcher leur menstrues, mais certaines parmi les plus
jeunes, considéraient les pertes menstruelles comme
un tracas inutile (43). Elles seraient disposées à essayer une
méthode contraceptive qui ne produirait aucun saignement
mensuel, à condition qu’elle ne produise pas d’autres problèmes.
Les conclusions récentes contredisent les résultats des enquêtes
des années 80 et du début des années 90, selon lesquelles la
plupart des femmes ne seraient pas disposées à essayer une
méthode contraceptive qui stopperait les règles (125,154). Selon
de nombreuses femmes, l’absence de règles nuirait à leur santé,
ou indiquerait une grossesse. En outre, elles se préoccupaient du
fait que l’absence de pertes mensuelles révélerait l’utilisation en
secret de la contraception.
Toutefois, en parallèle, le contraceptif injectable DMPA, qui
finit par stopper les règles mensuelles chez de nombreuses utilisatrices, est devenu l’une des méthodes contraceptives les plus
prisées, dans certains sites. Par exemple, en 1992 au Rwanda,
40 % des femmes mariées utilisatrices de contraception utilisaient des contraceptifs injectables, ce qui les rendait la méthode
la plus prisée à l’époque (100). Les contraceptifs injectables sont
aujourd’hui passés au rang de la quatrième méthode contraceptive la plus utilisée au monde. (Cf. le numéro à paraître de
Population Reports sur les contraceptifs injectables). Certaines
femmes arrêtent l’utilisation des contraceptifs injectables en raison de l’absence de règles mensuelles (34, 113), mais de nombreuses autres continuent cette méthode en dépit de l’absence
de règles mensuelles ou parce qu’elles l’acceptent volontiers (2).
Dans les pays développés, les fabricants de contraceptifs ont
identifié un nombre suffisant de femmes qui ne souhaitent pas
de règles mensuelles, tous les mois et ils commercialisent à
POPULATION REPORTS
l’heure actuelle des contraceptifs oraux spéciaux à cet effet. Une
formule appelée Seasonale®, en vente aux Etats-Unis depuis l’automne 2003, est conditionnée pour une utilisation spéciale qui
restreint les saignements à un cycle sur trois, et comprend 84
jours de suite de pilules hormonales, sans interruption, suivis de
7 jours de pilules non hormonales, moment auquel les pertes
menstruelles interviennent. Cela s’appelle une utilisation prorogée.
À l’issue des 10 premiers mois de mise en vente de Seasonale, les
prestataires avaient prescrit 260.000 ordonnances de
Seasonale (135). Son fabricant souhaite demander son
approbation réglementaire dans d’autres pays. Lorsque
Seasonale a été mise en vente, une enquête a été effectuée
selon laquelle 59 % des femmes interrogées aux Etats-Unis
souhaiteraient éviter d’avoir leurs règles tous les mois.
Un tiers préféreraient ne jamais avoir de règles (10). Une
formule de contraceptif oral combiné, nommée
Lybrel™ est en attente d’approbation par la FDA
(Food and Drug Administration) le
Secrétariat américain aux produits
alimentaires et pharmaceutiques.
Les femmes prendraient une pilule
hormonale combinée, sans interruption, pendant 365 jours par an, sans la
phase de pilule non-hormonale ou sans
intervalle dénué de pilule et ce faisant elles éviteraient totalement les règles (157). Les études de court
terme et les données d’examen clinique de la FDA indiquent
que l’innocuité d’une utilisation prorogée et continue est analogue à celle des régimes conventionnels (41). Il n’existe aucune
étude sur l’innocuité de longue durée de ces régimes.
Entre-temps, certaines femmes évitent déjà les règles mensuelles
alors qu’elles utilisent des contraceptifs oraux combinés conventionnels. Elles prennent des pilules hormonales actives (les 21
premières pilules d’une plaquette), une par jour. Puis elles omettent les pilules non hormonales, inactives (les dernières 7 pilules
d’une plaquette de 28 pilules), soit l’intervalle de 7 jours sans
hormones (dans les plaquettes de 21 pilules) et elles commencent une nouvelle plaquette de pilules le lendemain. Les femmes
utilisent souvent cette démarche pour éviter d’avoir leurs règles
pendant des périodes spéciales, par exemple leurs vacances ou
des compétitions sportives (132). Certaines femmes adoptent
cette démarche pour éviter les restrictions sociales et religieuses.
Par exemple, certaines Musulmanes omettent les pilules inactives non hormonales pendant le Ramadan (un mois de jeûne)
ou pendant le Hadj (pèlerinage à la Mecque) pour éviter
d’interrompre leur jeûne ou les rituels religieux exigés en cas
d’apparition des règles (37, 57, 68).
Seasonale est une formule contraceptive orale composée de 84
pilules hormonales, suivies de 7 pilules non hormonales. Ce régime
d’utilisation prorogée est conditionné spécifiquement pour réduire le cycle des règles à une fois tous les trois mois, une option qui
intéresse de plus en plus de femmes.
Photo : © 2004 Assumez le contrôle de votre cycle menstruel
13
Qu’est-ce qui façonne les attitudes des femmes
concernant les changements dans les pertes
menstruelles ?
Il pourrait être intéressant, pour les prestataires de soins, de
comprendre ce qui façonne les attitudes des femmes par
rapport aux changements dans les pertes menstruelles provoqués par les méthodes contraceptives. Pour être sensibles aux
opinions des clientes, il est utile que les prestataires de soins
disposent d’une bonne compréhension des convictions et des
comportements locaux.
Les règles ont chaque mois des conséquences pratiques pour
une femme. Son expérience personnelle des règles a, bien
entendu, une influence sur son attitude par rapport au changement de ses pertes menstruelles provoqué par une méthode contraceptive, tout comme la nature et l’intensité des
changements qu’elle éprouve. Mais son optique de ces changements passe par le prisme de ses convictions et de sa compréhension des règles. Son partenaire, sa famille et sa communauté partagent d’ordinaire, et façonnent, ces convictions sur
la signification et l’importance des règles, qui comprennent
les démarcations sociales imposées aux femmes qui ont leurs
règles. Les convictions et les restrictions courantes ne s’appliquent toutefois pas à chaque femme, ni à toutes les femmes.
Les attitudes des femmes diffèrent et l’attitude de chaque
femme tend à être mélangée (par exemple, cf. encadré, p. 13).
Pour être sensibles aux opinions des clientes, il peut
être utile aux prestataires de soins de comprendre,
dans l’ensemble, les convictions et comportements
locaux.
Les difficultés menstruelles sont courantes.
Les règles douloureuses (dysménorrhée), en général des
crampes au bas-ventre, sont le problème menstruel le plus
courant chez les femmes. Les prostaglandines, des acides gras
naturels qui stimulent les contractions de l’utérus, provoquent
des crampes douloureuses (126). Un quart à la moitié des
femmes en âge de procréer et environ trois-quarts des adolescentes disent avoir souffert de douleurs menstruelles au
cours des trois mois précédents (64, 65). Des douleurs menstruelles graves peuvent empêcher les femmes de travailler,
d’aller à l’école et de vaquer aux activités quotidiennes (65,
97, 143). Les migraines, parfois incapacitantes, sont parmi les
symptômes les plus fréquents qui accompagnent les règles
mensuelles. Elles sont provoquées par le changement des
niveaux d’hormones de la reproduction (87). Près de la moitié
des migraines chez les femmes en âge de procréer se produisent aux alentours des règles mensuelles (17).
Entre 5 et 30 % des femmes en âge de procréer souffrent de
pertes menstruelles excessives ou prolongées (ménorrhagie)
(65, 75). Elles sont plus courantes chez les femmes de moins
de 20 ans et de plus de 40 ans que chez les autres femmes. Il
est particulièrement difficile de faire face à des saignements
excessifs lorsque les femmes portent et doivent laver des
14
serviettes hygiéniques faites d’anciens sarongs, serviettes de
bain, chemisettes ou autres, ou lorsque l’achat de serviettes
hygiéniques dans le commerce est onéreux (19).
Des règles excessives ou prolongées provoquent, ou aggravent, l’anémie qui est un trouble courant dans le monde
entier. Selon certaines estimations, dans les pays en développement, plus de 40 % des femmes de 15 à 59 ans sont anémiques (149). Dans les pays développés, environ 10 % des
femmes de ce groupe d’âge sont anémiques.
Les convictions sociétales influent sur les femmes
ayant leurs règles et constituent une contrainte
Les attitudes des femmes quant à la menstruation sont façonnées non seulement par leur expérience, mais aussi par les
convictions concernant la signification sociale et culturelle
des règles et ce qui constitue des règles mensuelles acceptables, les tabous et les astreintes comportementales (117, 154).
En dépit de la valeur élevée qu’accordent de nombreuses
sociétés aux règles et la perception de leur nécessité, les
noms donnés aux règles dans différentes langues et différentes cultures indique l’optique négative des sociétés sur
cette manifestation mensuelle. Dans de nombreuses cultures,
les termes décrivent le sang menstruel comme étant « polluant ». Ces termes reflètent l’opinion erronée, courante,
selon laquelle le but de la menstruation constitue à débarrasser la femme du « sang malsain » qui s’accumule dans son
corps. Par exemple, au Niger, les pertes menstruelles sont
appelées la « saleté » des femmes et au Ghana du Nord, il
s’agit de « laver le ventre » (98). Les Anglaises appellent souvent les règles « la malédiction » (154).
Une autre série courante de noms se réfère aux règles en termes
des astreintes comportementales imposées aux femmes qui
ont leurs règles. Au Népal, par exemple, les règles sont appelées « para-sarne » (s’éloigner de sa place habituelle), parce
que dans de nombreuses régions, les femmes sont isolées des
autres habitants pendant leurs règles (3).
Les attitudes des femmes quant à la menstruation sont
façonnées par leur expérience, par les convictions
concernant la signification des règles et ce qui constitue
des règles mensuelles acceptables, les tabous et les
astreintes comportementales.
Bien que toutes les convictions ne sont pas reflétées dans la
pratique, en de nombreux endroits, les convictions culturelles
et religieuses empêchent les femmes qui ont leurs règles de
prendre part au culte, relations sexuelles, tâches ménagères et
bon nombre d’autres activités sociales (3, 62, 93). La plupart de
ces astreintes reflètent la conviction erronée selon laquelle les
pertes menstruelles sont impures et donc, une femme qui a
ses règles, devrait restreindre ses contacts avec les autres. Ces
POPULATION REPORTS
convictions peuvent également limiter le régime alimentaire
et l’hy giène des femmes (96). Ainsi, les méthodes contraceptives qui prolongent les saignements ou qui provoquent des
saignements à des moments inopinés peuvent entraver les
rapports personnels d’une femme et restreindre ses activités
quotidiennes.
Lieux de culte
Dans une enquête réalisée par l’Organisation mondiale de la
Santé (OMS) dans les années 80, presque toutes les femmes
en Égypte, en Inde, en Indonésie et au Pakistan déclaraient
que les femmes ayant leurs règles n’ont pas le droit de se
rendre dans les lieux de culte (154). Les études plus restreintes,
plus récentes, confirment que de nombreuses femmes de différentes religions évitent de prier, de toucher les livres sacrés
ou de se rendre dans des lieux religieux lorsqu’elles ont leurs
règles (3, 5, 24, 55, 136).
Rapports sexuels
En l’absence de VIH ou d’autres infections sexuellement transmissibles, les rapports sexuels vaginaux pendant les règles
mensuelles ne nuisent à aucun des deux partenaires et le
risque de grossesse est minime. Toutefois, dans les sociétés du
monde entier, la plupart des hommes et des femmes évitent
d’avoir des relations sexuelles pendant les pertes menstruelles
de la femme et certains les évitent même pendant les
quelques jours qui les suivent.
Environ 95 % des femmes interrogées dans les années 80 en
Égypte, en Inde, en Indonésie, en Jamaïque, en Corée, au
Mexique, au Pakistan, aux Philippines et en ex-Yougoslavie
déclaraient qu’il convient d’éviter les relations sexuelles pendant les règles (154). En revanche, seule la moitié environ des
femmes au Royaume Uni, le seul pays développé inclus dans
l’étude, estiment qu’il convient d’éviter les relations sexuelles
pendant cette période. Pourtant, même parmi les femmes qui
estimaient que c’est acceptable, bon nombre n’avaient pas de
rapports sexuels par choix personnel Dans certaines cultures,
les maris et les femmes dorment dans des lits séparés lorsque
la femme a ses règles (3, 5).
Activités sociales
Les femmes qui menstruent sont souvent confrontées à des
restrictions de leurs activités sociales. Plus de la moitié des
femmes interrogées en Égypte et en Inde et plus d’un quart
d’entre elles en Jamaïque, aux Philippines et en ex-Yougoslavie,
estimaient que les femmes qui ont leurs règles ne devraient
pas rendre visite à leurs amies, ni à leurs parentes. Et c’était
particulièrement important si l’amie ou la parente était
enceinte ou nouvellement accouchée. Les femmes estimaient
que la femme qui a ses règles peut nuire à la santé génésique
ou à la fécondité de son amie (154). Chez les familles hindoues
des castes supérieures, au Népal, il est d’usage d’envoyer les
adolescentes qui commencent à avoir leurs règles chez des
parents pendant leurs trois premiers cycles menstruels (3). Il
est alors interdit à leur père et à leurs frères de voir une jeune
fille qui vient de commencer ses règles.
Tâches ménagères
Dans certains pays asiatiques, les femmes qui ont leurs règles
n’ont pas le droit de s’acquitter de leurs tâches ménagères,
notamment la cuisine et la lessive (3, 5, 62, 154). Certaines
femmes apprécient cet allègement des tâches ménagères
POPULATION REPORTS
pendant quelques jours tous les mois (3, 16). De nombreuses
femmes qui vivent dans les zones urbaines, sans famille ni
amies à proximité qui pourraient les aider ne peuvent toutefois éviter ces tâches ménagères (55).
Les femmes ont des perceptions hétérogènes
Étant donné que les règles restreignent les activités des
femmes, il n’est pas surprenant que pour nombre d’entre
elles, les règles constituent un problème. Selon l’étude multinationale de l’OMS, réalisée auprès de 5.000 femmes dans les
années 80, les femmes considéraient les conséquences physiques, sociales et comportementales des règles comme étant
négatives (154). Elles se plaignaient de l’inconfort, du trouble
et de la gêne qu’elles causaient.
Le début des règles à la puberté produit généralement des
réactions négatives, peut-être parce que de nombreuses filles
n’y sont pas préparées (136, 159). Rares sont celles qui sont
informées qu’il s’agit d’un processus normal de la croissance
et qu’elles sont précédées par d’autres changements de leurs
corps, par exemple la pilosité en de nouveaux endroits, la
croissance des seins et les sautes d’humeur (cf. encadré, p 16).
En revanche, nombreuses sont les femmes qui accueillent à
bras ouverts la fin des règles et de la fécondité (ménopause)
(84, 148, 158). En général, la ménopause améliore la vie des
femmes, et les libère des risques de grossesse et des
astreintes culturelles qui restreignent leurs activités sociales
et religieuses (148).
Les méthodes contraceptives qui prolongent les
saignements ou qui provoquent des saignements à des
moments inopinés peuvent entraver les rapports
personnels d’une femme et restreindre ses activités
quotidiennes.
Même si selon la plupart des femmes les règles sont
gênantes, elles les considèrent toutefois comme une manifestation naturelle et positive, le signe de leur jeunesse, de leur
fécondité et de leur féminité. Selon l’étude de l’OMS, les
femmes considèrent que des pertes menstruelles régulières
sont nécessaires et des saignements excessifs nuisibles à la
santé. Selon de récentes enquêtes de petite ampleur et des
débats de groupes de consultation dans plusieurs pays, par
exemple au Népal et en Gambie, les perceptions sont analogues (3, 143). Au cours des entretiens des groupes de discussion à São Paulo (Brésil), une femme déclarait : « Nous
maudissons la menstruation, mais d’un autre côté nous voulons avoir nos règles, parce que nous voulons nous sentir
féminines, des femmes » (43). Ainsi, il est compréhensible que
de nombreuses femmes ne veuillent pas de méthode contraceptive qui stoppe les pertes menstruelles, bien qu’elles se
plaignent de leurs conséquences physiques et sociales. (édition francaise de ce numéro : novembre 2007)
*********
15
Mieux comprendre la menstruation
aide les filles et les femmes
Une éducatrice communautaire montre à des adolescentes en Inde comment façonner leurs
propres serviettes hygiéniques, réutilisables, à partir de matériaux peu onéreux et faciles à
trouver. Photo : Lakshimi Murthy/Vikalpdesign
La menstruation est un événement naturel
l’ovulation pour aboutir à une grossesse. La
pendant la plus grande partie de la vie d’une
phase féconde de la femme commence cinq
femme. Toutefois, la menstruation est souvent
jours avant l’ovulation. Elle se termine 24
un sujet tabou, rarement discuté ouvertement.
heures après l’ovulation (67).
C’est pourquoi les femmes manquent d’inDans 47 pays, la plupart en Afrique subsahaformations suffisantes, ou exactes, à son sujet.
rienne, 22 % seulement des femmes âgées de
Elles possèdent souvent des informations et
15 à 49 ans savent qu’une femme est féconde
des convictions erronées, transmises par les
généralement à mi parcours entre deux séries
familles et les communautés (3, 23, 91, 154).
de règles. Ces statistiques représentent une
De nombreuses femmes ne comprennent pas
moyenne1 non pondérée tirée des données
recueillies dans le cadre des Enquêtes démole but des règles, ce qui se passe dans leurs
graphiques et de Santé (EDS) (voir le tableau
corps pendant les règles, ni, ce qui est le plus
Web 12). Ce n’est que dans un de ces pays, la
important pour éviter une grossesse ou pour
Jordanie, que plus de la moitié des femmes
tomber enceinte, quand elles sont vraiseminterrogées savent à quel moment de leur cycle
blablement fécondes au cours de leur cycle
elles sont généralement fertiles. La plupart
menstruel. La fécondation d’un ovule de la
du temps, les femmes déclarent ne pas savoir
femme par le sperme se tient normalement
quand leur période de fécondité se produit.
dans les trompes de Fallope, qui mènent des
ovaires à l’utérus. Une femme peut tomber
Selon les données tirées des EDS sur les
enceinte pendant que l’ovule se trouve dans
hommes âgés de 15 à 49 ans, disponibles
la trompe et que du sperme s’y trouve pour
pour sept pays d’Afrique subsaharienne,
entrer en contact avec l’ovule. L’ovulation (la
Haïti et la Bolivie, en moyenne 18 % de ce
libération d’un ovule par un ovaire, dans les
segment sait qu’une femme est généralement
trompes de Fallope) intervient d’ordinaire à
féconde au milieu de son cycle. Environ 26 %
mi-chemin entre deux pertes menstruelles.
déclarent ne pas savoir.
Le sperme peut vivre dans la muqueuse cerDes études approfondies portant sur des
vicale pendant plusieurs jours, les relations
groupes plus restreints, révèlent que les
sexuelles ne doivent pas nécessairement se
informations dont disposent les adolescents
tenir à une proximité très rapprochée de
en matière de fécondité, de règles et de praUne moyenne non pondérée ne reflète pas les différences au
sein des populations des différents pays.
tiques hygiéniques pendant les règles restent
Le tableau 1 du Web peut être téléchargé et imprimé à partir
insuffisantes dans bien des pays (81, 104).
du site http://www.populationreports.org/j54/
1
2
j54tables.shtml.
16
Par exemple, à Dakar (Sénégal), deux tiers
des adolescents des deux sexes âgés de 15 à
19 ans n’étaient pas capables d’identifier le
point médian du cycle menstruel de la femme
comme le moment auquel elle est le plus susceptible de tomber enceinte (78). À Ile-Ife
(Nigeria), environ 40 % des écolières interrogées ne connaissaient ni la signification ni la
cause des règles (1). Parmi les fillettes scolarisées de 12 à 17 ans au Tamil Nadu (Inde),
plus de la moitié des filles se servant d’un chiffon, d’une serviette ou de leurs seuls sousvêtements en période de règles ne les lavaient
qué une à deux fois par jour au lieu des quatre
ou cinq fois par jour recommandées. Au lieu
d’être informées sur l’hygiène, ces fillettes
apprenaient avant tout les restrictions qui leur
étaient imposées pendant leurs règles et les
superstitions qui en font des êtres « polluants »
pour tous ceux qui les touchent ou qui
touchent leurs linges menstruels souillés (96).
Les programmes d’éducation des filles sur
la menstruation
L’éducation sur la menstruation doit commencer tôt, avant que les fillettes n’arrivent à l’âge
de la puberté. Si elles sont informées à l’avance, les filles sont psychologiquement mieux
préparées aux règles et ont moins de réactions
négatives (136, 159). Qui plus est, elles sont
mieux à même de s’occuper d’elles-mêmes
pendant la durée de leurs règles. Il est particulièrement essentiel de bien inculquer les
pratiques hygiéniques ; il est en effet commun
qu’il soit tabou pour les femmes de se laver ou
de laver leurs organes génitaux pendant cette
période (96, 154). En réalité, il est important
que les organes génitaux soient lavés tous les
jours des règles ; par ailleurs les serviettes
hygiéniques doivent être changées quatre à
cinq fois par jour, et lavées le plus rapidement possible pour qu’elles puissent sécher
complètement. Ces pratiques permettent de
se protéger contre divers troubles notamment la sensation de brûlure à la miction et
les démangeaisons et irritations génitales.
Tout aussi importants sont les programmes
qui font intervenir conjointement les femmes,
leurs partenaires et les communautés.
Expliquer la réalité du cycle menstruel—ce
qu’il signifie et ce qu’il ne signifie pas—ainsi
que l’hygiène en période de règles permet
aux parents de mieux informer leurs filles. Les
garçons ont eux aussi souvent des questions
qu’ils se posent sur ce sujet, et il est tout aussi
important de leur faire connaître le cycle
menstruel et la puberté. Cette dernière affectant tant les filles que les garçons, encore que
de manière différente, il est important que
POPULATION REPORTS
ces deux groupes comprennent ce par quoi
l’autre groupe passe et que ces changements
n’ont rien de honteux ou de dangereux. Une
bonne compréhension de la physiologie des
règles peut contribuer à éliminer les idées
préconçues à leur égard, modifier les tabous
qui en interdisent la discussion et même,
dans certains cas, réduire les restrictions
imposées à la vie des femmes au moment de
leurs règles.
Approches créatives basées sur les histoires
et les supports visuels. Les livres d’histoires
basés sur des personnages et des situations
fictifs aident les filles à mieux comprendre
leurs propres expériences, les émotions et les
comportements. Les affiches et le matériel
de communication à la disposition des prestataires de services aident à expliquer de
manière visuelle les règles et le cycle d’ovulation. Ces approches sont utilisées par bon
nombre de programmes du monde, notamment en Bolivie où est diffusée une bande
dessinée très prisée intitulée Les aventures de
Yoni, « Un éveil nouveau : l’histoire d’une
fillette qui découvre les changements de son
corps » (« Las historias de Yoni, “Un nuevo
despertar: La historia de una muchacha que
descubre los cambios de su cuerpo »), où une
fillette de 12 ans, Carina, vit sa puberté. Un
matin, Carina découvre en se réveillant du
sang sur ses draps. Elle a peur d’en parler à
sa mère, mais elle le dit à sa maîtresse d’école, qui lui explique comment fonctionne son
corps et ce que sont les règles (114).
De même, au Bangladesh une série de documents de communication à l’intention des
fillettes intitulée Nijeke Jano (Know Yourself
– Fais connaissance avec toi-même),
contient une bande dessinée qui décrit deux
jeunes cousines Shanu et Nasima, découvrant la puberté et la menstruation. Grâce
aux informations et au soutien de leurs
familles et de leurs amis, Shanu et
Nasima parviennent à surmonter leurs
inquiétudes et leurs craintes. La bande dessinée en profite pour éliminer certaines idées
fausses communes, notamment celle qui
veut que les filles mangent moins pendant
leurs règles (14). En plus des bandes dessinées, le programme de communication du
Bangladesh implique les adolescentes et
leurs familles dans des groupes de discussion
et avec des vidéos interactives.
Au Bengale (Inde), une panoplie de jeux,
d’anecdotes, d’images et de modèles, appelée
Champa Kit anime l’éducation en matière
de santé reproductive pour les jeunes
membres de la communauté. Cette trousse
POPULATION REPORTS
raconte l’histoire d’une fillette de 12 ans qui
s’appelle Champa. Un tableau du module
sur les règles se sert de l’histoire de Champa
pour examiner les mythes sur la menstruation, aider les jeunes femmes à gérer les
douleurs des règles et l’hygiène pendant
cette période, et expliquer les différences et
les irrégularités de débit du flux menstruel.
Le module comprend un manuel d’activités
qui décrit le processus menstruel et les changements naturels qui se produisent pendant
le cycle (137) (Pour de plus amples informations, voir le site <http://www.thoughtshopfoundation. org/ChampaKit.html>).
Les programmes scolaires et communautaires peuvent réussir. L’éducation des filles
sur le cycle menstruel dans le cadre des programmes d’éducation sur la santé des adolescentes et la santé reproductive dans les écoles
a remporté un fort succès au Zimbabwe.
Parmi les adolescents des deux sexes dans le
secondaire, en zones urbaines comme en
zones rurales ayant bénéficié d’un programme
d’éducation sanitaire, le pourcentage de ceux
disposant de connaissances correctes du
cycle menstruel et de l’hygiène en période de
règles est passé de 80 % avant le programme
à 98 % après. Chez les jeunes filles en première année du secondaire, les participantes
au programme étaient deux fois plus susceptibles de savoir que l’ovulation se produit
généralement au milieu du cycle menstruel
que leurs homologues en dehors du programme. Par ailleurs, les attitudes des jeunes
des deux sexes à l’égard des règles ont enregistré une nette amélioration. À la suite des
leçons, un plus grand nombre d’étudiants
savaient que les règles ne sont pas une maladie, ni quelque chose de répugnant ou un
châtiment réservé aux femmes (89). Des
programmes scolaires sont également organisés dans d’autres pays ; le programme mis
en place au Zimbabwe est l’un des mieux
documentés (42, 46, 54).
Les efforts d’éducation au niveau de la communauté permettent d’atteindre les adolescentes non scolarisées et les parents—ce qui
est important dans la mesure où, pour la
majorité des filles, la source d’information
sur le cycle menstruel demeure leur mère ou
d’autres membres de leur famille (1, 11, 26,
42, 93). Le projet The Adolescent Girls Initiate
for Their Reproductive Health (Initiation des
adolescents à la santé reproductive) au Népal
a rencontré un succès tout particulier dans
l’éducation des fillettes non scolarisées et de
leurs parents (Cf. Pleins feux, p. 18). Un autre
programme novateur est en cours de réalisation par l’organisation de communication
Vikalpdesign à Udaipur, en Inde. Des éducateurs communautaires font appel à des
médias tridimensionnels pour parler aux
jeunes filles de10 à 19 ans des régions rurales
de la puberté, du cycle menstruel et de l’hygiène pendant les règles. Une Mahawari
Chaka, ou roue du cycle menstruel (Cf.
l’illustration ci-dessous, à gauche) permet
d’expliquer les phases du cycle menstruel. Des
découpages en papier sont utilisés pour
montrer aux jeunes filles comment fabriquer
des serviettes hygiéniques lavables (Cf. la
photo en page précédente), et des poupées en papier permettent de leur
montrer comment les porter
(51, 95).
Le Kit Champa, les Histoires
de Yoni (« Stories of Yoni ») et
« Fait connaissànce avec
toi-même » (« Know Yourself » )
sont des documents de
communication qui offrent des
approches créatives et
interactives pour parler aux
jeunes filles de la puberté et des
règles. © 2004, Thoughtshop
Foundation ; Johns Hopkins’ CCP.
À gauche : La Mahawari Chaka (ou roue du cycle
menstruel), un instrument pédagogique fait main
qui aide les éducateurs à expliquer les différentes
étapes du cycle menstruel aux adolescentes en Inde.
© Lakshmi Murthy/Vikalpdesign
17
PLEINS FEUX
Le projet
népalais
A GIFT for RH
éduque les jeunes filles
et modifie les
comportements
Le programme non formel d’éducation en zone rurale du CEDPA
rassemble les adolescentes népalaise et leurs mères pour parler de différentes questions de santé de la reproduction notamment la menstruation et la puberté. Il est important de veiller à l’éducation des
mères en matière de menstruation dans la mesure où la plupart des
filles obtiennent leurs informations auprès de leurs mamans.
Photo : © 2005 Manju Kumar Shrestha, The Centre for Development
and Population Activities (CEDPA)
Au Népal, le projet Adolescent Girls Initiate for Their Reproductive
Health, connu sous l’appellation A GIFT for RH, a permis d’améliorer
les informations offertes aux jeunes filles en matière de menstruation
et de la puberté et de rendre plus fréquentes les discussions sur la
santé reproductive entre les filles et leurs familles. Le projet a été mis à
exécution par le Centre for Development and Population Activities
(CEDPA) de concert avec divers ONG locales comme partenaires.
Ce projet enseignait un cours de neuf mois sur la santé de reproduction à des fillettes illettrées âgée de 10 à 19 ans vivant dans des
régions isolées et n’ayant jamais été scolarisées. Ces cours, organisés
dans des espaces communautaires, notamment les centres communautaires et les dispensaires, ont vu la participation de près d’un
millier de jeunes filles. Ces dernières ont appris quels sont les changements qui se produisent dans leur corps au moment de l’adolescence, notamment la menstruation, et bénéficié de cours d’alphabétisation utilisant des documents sur la santé de la reproduction.
Après le cours, les filles et souvent leurs mères, ont pris part à des
réunions mensuelles de groupes de discussion pendant une année.
Ces groupes se sont axés sur la préparation des discussions entre les
adolescentes et leurs familles sur la santé de la reproduction et sur la
prise de décisions éclairées en matière de santé de la reproduction et
de mariage.
Une évaluation réalisée entre les mois de mars 2003 et juin 2004 a
révélé les éléments suivants :
• Amélioration de l’information des fillettes. Le pourcentage de
fillettes qui savent que la menstruation est un changement
physique au cours de la puberté est passé de 19 % avant la réalisation du programme d’éducation sanitaire à 70 % des filles de
10 à 14 ans et de 57 % à 83 % des filles entre 15 et 19 ans. Le
pourcentage de filles incapables d’identifier correctement les
changements physiques qui se produisent pendant la puberté a
chuté de 60 % à 4 % chez les filles de 10 à 14 ans et de 27 % à
18
moins de 1 % chez les 15 à 19 ans. Le pourcentage des fillettes
ignorant tout de la menstruation est passé de 78 % à 22 %.
Chez les filles ayant déjà commencé leur menstruation lors de
l’évaluation, le pourcentage de celles qui étaient informées au
préalable est passé de 45 % à 73 %.
• Intensification des discussions entre mères et filles. À la suite
du projet, les femmes et les filles se sont mises à parler davantage
de la menstruation. Plus de 99 % des filles étaient prêtes à discuter de la menstruation et d’autres questions concernant la
santé reproductive avec leurs parents et d’autres personnes après
le programme, contre 54 % auparavant.
Par ailleurs, tout comme avant le projet, les mères, les amies et
les soeurs, dans cet ordre, restent les sources principales d’informations sur la menstruation pour les adolescentes. Toutefois,
après le programme, le pourcentage de filles mentionnant leurs
mères comme source d’information est passé de 61 % à 72 %,
les amies de 26 % à 49 % et les soeurs de 22 % à 44 %. Plus
d’un quart des filles ont déclaré que ce sont les chargés de projet
qui leur ont appris ce qu’elles savent sur la menstruation.
• Amélioration des attitudes parentales. Après les groupes de discussions organisées à la suite du projet, les parents ont reconnu
que leurs filles en savaient maintenant davantage sur la santé de
la reproduction. Un père a déclaré : « Les filles au sein de notre
communauté ont acquis beaucoup d’information sur la santé de
la reproduction notamment l’hygiène à maintenir pendant la
menstruation, les soins pendant la grossesse et les visites au dispensaire en cas de maladie. »
• Dans certaines zones, la ségrégation des filles a disparu. Les
discussions au sein des groupes de réflexion ayant eu lieu après le
programme ont en outre révélé que certaines des adolescentes du
district de Baglung avaient déclaré ne plus faire l’objet d’une
mise à l’écart par leur famille pendant leurs règles. Cet isolement
des filles pendant leurs règles est une pratique courante dans certaines régions du Népal, où les jeunes filles sont forcées de
dormir dans les étables avec le bétail pendant plusieurs nuits
chaque mois. Les jeunes filles ayant pris part aux programmes du
CEDPA prônent maintenant l’atténuation progressive de ces
tabous au sein de leur communauté.
Sur la base du succès du projet A GIFT for RH, en 2004 le CEDPA
et ses partenaires ont lancé le projet Building Demand for
Reproductive Health (BuD for RH) [Renforcer la demande pour les
services de santé reproductive] chez les adolescents des districts
népalais touchés par les conflits. Le projet BuD for RH a réussi à
toucher non seulement les adolescentes non scolarisées mais aussi
les jeunes des deux sexes inscrits à l’école. Plus de 3.000 adolescents
ont participé à ce projet. Les évaluations réalisées avant et après ont
découvert que le projet était parvenu à améliorer les connaissances
des adolescents, leurs attitudes et leurs comportements en matière
de santé reproductive, y compris la puberté. Une analyse supplémentaire est en cours pour étudier les préoccupations des jeunes
filles sur les tabous menstruels au sein de leurs communautés.
Pour de plus amples informations sur ces programmes, veuillez
contacter le CEDPA au 1133 21st Street, NW, Suite 800,
Washington, DC 20036, USA
Téléphone : +1-202-939-2604 ; télécopieur : +1-202-332-4496 ;
Adresse courriel : [email protected];
Site Web : http://www.cedpa.org/section/wherewework/nepal
Sources : CEDPA 2002 (25), 2004 (26) et 2006 (27)
POPULATION REPORTS
Bibliographie
La bibliographie ci-dessous ne contient que les
citations des documents ayant le plus servi à la
préparation du présent rapport. Les numéros
de référence à ces citations sont indiqués en
italiques dans le texte. La bibliographie intégrale
est disponible sur le site Web du projet INFO à
l’adresse suivante :
http://www.populationreports.org/j54/. Les
liens inclus dans notre bibliographie étaient à
jour à la date de la publication.
4. AKTUN, H., MOROY, P., CAKMAK, P., YALCUN, H.R., and MOLLAMAHMUTOGLU, L. Depo-Provera: Use of a long-acting progestin injectable contraceptive in Turkish women.
Contraception 72(1): 24-27. Jul. 2005.
13. BACKMAN, T., HUHTALA, S., LUOTO, R., TUOMINEN, J., RAURAMO, I., and KOSKENVUO, M. Advance information improves
user satisfaction with the levonorgestrel intrauterine system.
Obstetrics and Gynecology 99(4): 608-613. Apr. 2002.
14. BANGLADESH CENTER FOR COMMUNICATION PROGRAMS
(BCCP) and HEALTH COMMUNICATION PARTNERSHIP (HCP).
The Circus Girl. Nijeke Jano [Know yourself ]. Bangladesh, BCCP
and HCP, 2004. 50 p.
15. BASSOL, S., CRAVIOTO, M.C., DURAND, M., BAILON, R., CARRANZA, S., FUGAROLAS, J., GAONA, R., PARADA, L.M., CELIS, C.,
SANTOYO, S., GARZA-FLORES, J., VAZQUEZ, L., LOPEZ, C.,
GURUCHARRI, C., NOVELLI, J., CARNEIRO DE OLIVEIRA, H.,
MENDEZ, J., DE ANDRADE, M.E., DE MELLO, N.R., DE MELO, K.,
CHADA, E., YASSLE, M.E., CASTANEDA, A., GOMEZ, P., ARBOLEDA,
C., TRUJILLO, L., BUCHELI, R., HIDALGO, I., OLAVIDE, R., PAREJARIOS, J., SUCCAR, J., REYES-MARQUEZ, R., and ALBRECHT, G.
Mesigyna once-a-month combined injectable contraceptive:
Experience in Latin America. Contraception 61(5): 309-316.
May 2000.
17. BRANDES, J.L. The influence of estrogen on migraine: A
systematic review. Journal of the American Medical
Association 295(15): 1824-1830. Apr. 19, 2006.
21. CANTO DE CETINA, T.E., CANTO, P., and ORDONEZ LUNA, M.
Effect of counseling to improve compliance in Mexican women
receiving depot-medroxyprogesterone acetate. Contraception
63(3): 143-146. Mar. 2001.
25. CENTRE FOR DEVELOPMENT AND POPULATION ACTIVITIES
(CEDPA). A GIFT for RH project, Nepal: Endline evaluation.
Kathmandu, Nepal, CEDPA Nepal Country Office, Sep. 2002. 32
p.
26. CENTRE FOR DEVELOPMENT AND POPULATION ACTIVITIES
(CEDPA). Adolescent girls initiate for their reproductive health
(Phase II). An endline survey in Baglung and Lalitpur districts.
Kathmandu, Nepal, CEDPA Nepal Country Office, 2004. 69 p.
(Available:
http://www.cedpa.org/content/publication/detail/658)
27. CENTRE FOR DEVELOPMENT AND POPULATION ACTIVITIES
(CEDPA). Building reproductive health awareness among adolescent girls in conflict affected districts of Nepal. Washington,
DC, CEDPA, Jun. 2006. 21 p.
30. COUTINHO, E.M., SPINOLA, P., TOMAZ, G., MORAIS, K., NASSAR DE SOUZA, R., SABINO PINHO NETO, J., DE BARROS LEAL,
W., BOMFIM HIPPOLITO, S., and D'AUREA ABRANCHES, A.
Efficacy, acceptability, and clinical effects of a low-dose
injectable contraceptive combination of dihydroxyprogesterone acetophenide and estradiol enanthate. Contraception
61(4): 277-280. Apr. 2000.
34. DANLI, S., QINGXIANG, S., and GUOWEI, S. A multicentered
clinical trial of the long-acting injectable contraceptive Depo
Provera in Chinese women. Contraception 62(1): 15-18. Jul.
2000.
35. DATEY, S., GAUR, L.N., and SAXENA, B.N. Vaginal bleeding
patterns of women using different contraceptive methods
(implants, injectables, IUDs, oral pills)--An Indian experience. An
ICMR Task Force Study. Contraception 51(3): 155-165. Mar.
1995.
39. DUNSON, T.R., MCLAURIN, V.L., GRUBB, G.S., and ROSMAN,
A.W. A multicenter clinical trial of a progestin-only oral contraceptive in lactating women. Contraception 47(1): 23-35. Jan.
1993.
40. DUNSON, T.R., MCLAURIN, V.L., ISRANGKURA, B., LEELAPATTANA, B., MUKHERJEE, R., PEREZ-PALACIOS, G., and SALEH, A.A.
A comparative study of two low-dose combined oral contraceptives: Results from a multicenter trial. Contraception 48(2):
109-119. Aug. 1993.
41. EDELMAN, A., GALLO, M., JENSEN, J., NICHOLS, M., SCHULZ,
K., and GRIMES, D.A. Continuous or extended cycle versus
cyclic use of combined oral contraceptives for contraception.
Cochrane Database of Systematic Reviews 2005, Issue 3. Art.
No.: CD004695.
47. FARR, G. and AMATYA, R. Contraceptive efficacy of the
Copper T 380A and Copper T 200 intrauterine devices: Results
from a comparative clinical trial in six developing countries.
Contraception 49(3): 231-243. Mar. 1994.
49. FARR, G., AMATYA, R., DOH, A., EKWEMPU, C.C., TOPPOZADA,
M., and RUMINJO, J. An evaluation of the Copper-T 380A IUD's
safety and efficacy at three African centers. Contraception
53(5): 293-298. May 1996.
POPULATION REPORTS
59. GLASIER, A.F., SMITH, K.B., VAN DER SPUY, Z.M., HO, P.C., and
CHENG, L. Amenorrhea associated with contraception: An
international study on acceptability. Contraception 67(1): 1-8.
Jan. 2003.
61. GRUBB, G.S., MOORE, D., and ANDERSON, N.G. Pre-introductory clinical trials of Norplant implants: A comparison of seventeen countries' experience. Contraception 52(5): 287-296. Nov.
1995.
63. HALPERN, V., GRIMES, D.A., LOPEZ, L., and GALLO, M.F.
Strategies to improve adherence and acceptability of hormonal methods for contraception. Cochrane Database of
Systematic Reviews 2006, Issue 1. Art. No.: CD004317.
64. HARLOW, S.D. and CAMPBELL, O.M. Menstrual dysfunction:
A missed opportunity for improving reproductive health in
developing countries. Reproductive Health Matters 8(15): 142147. May 2000.
65. HARLOW, S.D. and CAMPBELL, O.M. Epidemiology of menstrual disorders in developing countries: A systematic review.
British Journal of Obstetrics and Gynaecology 111(1): 6-16. Jan.
2004.
71. HUBACHER, D., GOCO, N., GONZALEZ, B., and TAYLOR, D.
Factors affecting continuation rates of DMPA. Contraception
60(6): 345-351. Dec. 1999.
75. JABBOUR, H.N., KELLY, R.W., FRASER, H.M., and CRITCHLEY,
H.O. Endocrine regulation of menstruation. Endocrine Reviews
27(1): 17-46. Feb. 2006.
85. LEI, Z.W., WU, S.C., GARCEAU, R.J., JIANG, S., YANG, Q.Z.,
WANG, W.L., and VANDER MEULEN, T.C. Effect of pretreatment
counseling on discontinuation rates in Chinese women given
depo-medroxyprogesterone acetate for contraception.
Contraception 53(6): 357-361. Jun. 1996.
89. MBIZVO, M.T., KASULE, J., GUPTA, V., RUSAKANIKO, S., KINOTI,
S.N., MPANJU-SHUMBUSHU, W., SEBINA-ZZIWA, A.J., MWATEBA,
R., and PADAYACHY, J. Effects of a randomized health education intervention on aspects of reproductive health knowledge
and reported behaviour among adolescents in Zimbabwe.
Social Science and Medicine 44(5): 573-577. Mar. 1997.
95. MURTHY, L. Communicating sexual health information to
rural teenagers in Rajasthan, India. Taking Charge, Inverness,
United Kingdom, Jun. 2003.
112. ROSENBERG, M.J. and WAUGH, M.S. Oral contraceptive
discontinuation: A prospective evaluation of frequency and
reasons. American Journal of Obstetrics and Gynecology
179(3, Pt. 1): 577-582. Sep. 1998.
114. SALUD SEXUAL Y REPRODUCTIVA and JOHNS HOPKINS
UNIVERSITY POPULATION COMMUNICATION SERVICES
(JHU/PCS). Las historias de Yoni. Pablo el descuidado: La historia de un adolescente mujeriego [The stories of Yoni. A new
awakening: A story of one girl who discovers a change in her
body]. Carpa Lila: Decidir te hace diferente. [Lilac Tent : Decide
to be different] JHU/PCS, 1998. 17 p. (Available: http://www.mmc.org/mmc_search.php?sp=&ref_crmb=Resources&ref_id=re
sources&step=results&view=detail&detail_id=PL_BOL_201&ad
v=mat&swater=)
119. SIVIN, I., ALVAREZ, F., DIAZ, J., DIAZ, S., EL MAHGOUB, S.,
COUTINHO, E., BRACHE, V., DIAZ, M.M., FAUNDES, A., PAVEZ, M.,
MATTOS, C.E.R., and STERN, J. Intrauterine contraception with
copper and with levonorgestrel: A randomized study of the
TCu 380Ag and levonorgestrel 20 mcg/day devices.
Contraception 30(5): 443-456. Nov. 1984.
120. SIVIN, I., ALVAREZ, F., MISHELL, D.R., JR., DARNEY, P., WAN, L.,
BRACHE, V., LACARRA, M., KLAISLE, C., and STERN, J.
Contraception with two levonorgestrel rod implants. A 5-year
study in the United States and Dominican Republic.
Contraception 58(5): 275-282. Nov. 1998.
125. SNOW, R., GARCÍA, S., KURESHY, N., SADANA, R., SINGH, S.,
BECERRA-VALDIVIA, M., LANCASTER, S., MOFOKENG, M., HOFFMAN, M., and AITKEN, I. Attributes of contraceptive technology: Women's preferences in seven countries. Beyond
Acceptability: Users' Perspectives on Contraception. London,
Reproductive Health Matters and World Health Organization,
1997. p. 36-48. (Available: http://www.who.int/reproductivehealth/publications/beyond_acceptability_users_perspectives_on_contraception/snow.en.pdf )
129. TAN, A., MAHDAR, E., DJAMAL, F.R., BACHTIAR, H., TULADHAR, J., and HOESNI, R.H. Improvements in knowledge of
Norplant implants acceptors: An intervention study in West
Sumatra and West Java, Indonesia. Final report. Bandung,
Indonesia, Padjadjaran University, Study Group on Biomedical
and Human Reproduction, Jun. 1995. 41 p.
136. USKUL, A.K. Women's menarche stories from a multicultural sample. Social Science and Medicine 59(4): 667-679. Aug.
2004.
148. WORLD HEALTH ORGANIZATION (WHO). Research on the
menopause in the 1990s: Report of a WHO scientific group.
Geneva, WHO Scientific Group on Research on the Menopause
in the 1990s, 1996. (WHO Technical Report Series 866) 116 p.
(Available: http://whqlibdoc.who.int/trs/WHO_TRS_866.pdf )
151. WORLD HEALTH ORGANIZATION (WHO) AND THE JOHNS
HOPKINS BLOOMBERG SCHOOL OF PUBLIC HEALTH (JHSPH)
CENTER FOR COMMUNICATION PROGRAMS. Family planning:
A global handbook for providers. Baltimore, JHSPH, The INFO
Project, and WHO, 2006. (Forthcoming)
152. WORLD HEALTH ORGANIZATION (WHO) DEPARTMENT OF
REPRODUCTIVE HEALTH AND RESEARCH and
UNDP/UNFPA/WHO/WORLD BANK SPECIAL PROGRAMME OF
RESEARCH DEVELOPMENT AND RESEARCH TRAINING IN
HUMAN REPRODUCTION. Annual technical report 2003.
Geneva, WHO, 2003. 255 p.
154. WORLD HEALTH ORGANIZATION (WHO) TASK FORCE ON
PSYCHOSOCIAL RESEARCH IN FAMILY PLANNING. A cross-cultural study of menstruation: Implications for contraceptive
development and use. Studies in Family Planning 12(1): 3-16.
Jan. 1981.
156. WORLD HEALTH ORGANIZATION. SPECIAL PROGRAMME
OF RESEARCH DEVELOPMENT AND RESEARCH TRAINING IN
HUMAN REPRODUCTION. Long-term reversible contraception:
Twelve years of experience with the TCu380A and TCu220C.
Contraception 56(6): 341–352. Dec. 1997.
ISSN 0887-025X
À paraître prochainement :
Du Projet INFO de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health et de
l’Organisation mondiale de la Santé :
Family Planning: A Global Handbook for Providers (La
planification familiale : manuel mondial à l’intention des
prestataires de services)
(Version anglaise)
• Cette publication est une source d’informations à l’usage des prestataires de
services de la santé qui constitue une révision et une amélioration part rapport
à la version précédente, The Essentials of Contraceptive Technology (Éléments
de la technologie de la contraception), grâce à sa couverture d’un plus
grand nombre de méthodes et de sujets connexes.
• Elle offre des recommandations sur la planification familiale basées sur
l’expérience et élaborées dans le cadre d’un processus de consensus mondial.
(One of the World Health Organizations Four Cornerstones of Family Planning
Guidance – Une des quatre pierres angulaires des recommandations en matière
de planification familiale.)
Réservez votre exemplaire en envoyant un message électronique à l’adresse
suivante : [email protected], en écrivant à : Orders Team, 111 Market Place, Suite
310, Baltimore, MD 21202, USA, ou en vous rendant sur le site
http://www.jhuccp.org. Merci d’indiquer votre adresse postale complète ainsi
que le nombre d’exemplaires souhaités en anglais, en français et en espagnol.
(Les versions en français et en espagnol seront publiées l’an prochain.)
19
www.populationreports.org
Partagez
l’information
Donnez un abonnement gratuit
Oui!
Envoyez un abonnement gratuit à :
Nouvel abonné
Nom et prénoms
The INFO Project
Center for Communication Programs
111 Market Place, Suite 310
Baltimore, Maryland 21202, USA
FAX : (410) 659-2645
Veuillez envoyer des informations détaillées sur les produits/
services suivants :
POPLINE : la plus grande base de données bibliographiques
du monde sur la population, le planning familial et les
problèmes relatifs à la santé, disponible sur CD-ROM (offert
gratuitement aux pays en voie de développement) et sur
Internet, sans frais, à : http://www.popline.org
Organisation
Fonction
Adresse
Pays
Envoyez à :
CENTER FOR COMMUNICATION PROGRAMS
Population Reports
111 Market Place, Suite 310
Baltimore, Maryland 21202, USA
(Photocopiez ce formulaire et donnez-le à vos collègues).
✂
POPLINE
LIVRAISON DES DOCUMENTS : vous pouvez obtenir des
copies à texte intégral de documents POPLINE par la poste
ou par courrier électronique.
RECHERCHES : vous pouvez demander des recherches
POPLINE en envoyant un message électronique à :
[email protected] ou en faisant parvenir une lettre ou un
fax à l’adresse ci-dessus.
POPULATION REPORTS : numéros disponibles
LES CONTRACEPTIFS ORAUX — Série A
LES DISPOSITIFS INTRA-UTERINS — Série B
___ J–52, Amélioration de la performance
___ J–53, Face aux crises : Comment les prestataires peuvent répondre
___ J–54, Lorsque les contraceptifs modifient les pertes menstruelles mensuelles
(avec en supplement : Informations essentielles sur le cycle menstruel)
___ B–7,
CONTRACEPTIFS INJECTABLES ET IMPLANTS Série — K
___ A–9, Contraceptifs oraux — Une mise à jour
___ A–10, Aider les femmes à employer la pilule
Regain d’intéret pour les DIU
STERILISATION FEMININE — Série C
___ K–6,
___ C–10, La stérilisation féminine volontaire : en tête et en progrès
Renforcement des services fournis pour les injectables (avec en
supplement : Contraceptifs injectables : Outils pour les prestataires)
STERILISATION MASCULINE — Série D
PROBLEMES MONDIAUX DE SANTE — Série L
___ D–5, La vasectomie : possibilités nouvelles
___ D–5, Guide : « Guide rapide des consultations en vasectomie »
___
___
___
___
___
___
___
BARRIERES MECANIQUES ET CHIMIQUES — Série H
___ H–8,
___ H–9,
Les condoms — Plus que jamais
Réduire la pénurie de condoms
PROGRAMMES DE PLANNING FAMILIAL — Série J
___
___
___
___
J–39,
J–40,
J–41,
J–41,
___
___
___
___
___
J–42,
J–42,
J–43,
J–44,
J–45,
___ J–46,
___
___
___
___
___
J–47,
J–48,
J–49,
J–50,
J–51,
Le financement du planning familial
Comment faire marcher les programmes
Répondre aux besoins des jeunes adultes
Supplément : « Mutilation génitale des femmes : un problème
de santé publique »
Amener les médias à couvrir la planification familiale
Affiche : « La planification familiale aide tout le monde »
Besoins non satisfaits : nouvelles stratégies pour y répondre
Méthodes de planification familiale : Nouvelles orientations
Populations en mouvement : nouvel axe des soins de santé
génésique
Santé reproductive : la participation des hommes vue sous
un nouvel angle
Programmes de planification familiale : Améliorer la qualité
Guide de counseling
Pourquoi la planification familiale est importante
Le choix éclairé en planification familiale : Aider à choisir
Logistique de la planification familiale : Renforcer la filière de
l’approvisionnement
L–9,
L–10,
L–10,
L-11,
L-12,
L-13,
L-14,
Lutte contre les maladies sexuellement transmissibles
Soins des complications post-avortement : Sauvez la vie des femmes
Panneau mural : « La planification familiale post-abortum »
Mettre fin à la violence contre les femmes
Les jeunes et le VIH/SIDA : Pouvons-nous éviter la catastrophe ?
Espacement des naissances : Trois ans à cinq sauvent des vies
Meilleur allaitment, vies plus saines (avec en supplement : Réponses aux
questions sur l’allaitement : Guide à l’intention des prestataires de services)
SUJETS SPECIAUX — Série M
___
___
___
___
___
___
___
___
___
M–10,
M–10,
M–11,
M–12,
M–13,
M–14,
M–15,
M–16,
M–17,
L’environnement et la croissance démographique : dix ans pour agir
Panneau mural : « L’environnement et la population »
La révolution de la procréation : résultats de nouvelles enquêtes
Reproduction : choix qui ouvrent des possibilités aux femmes
Gagner la course à l’alimentation
Solutions pour un monde qui manque d’eau
La population et l’environnement : le défi mondial
Répondre au défi urbain
Conclusions des nouvelles enquêtes : Poursuite de la révolution dans
le domaine de la reproduction
___ M–18, Enquêtes auprès des hommes : nouvelles révélations
___ M–19, Nouveaux choix contraceptifs
MAXIMALISATION DE L’ACCES ET DE LA QUALITE — Série Q
___ Q–1, Comment améliorer les interactions entre client et prestataire de services
___ Q–2, Amélioration de l’organisation du travail
The INFO Project, 111 Market Place/Suite 310, Baltimore, Maryland 21202, USA
Fax : (410) 659-6266 • Internet site : http://www.infoforhealth.org
Veuillez m’envoyer
Nom
Adresse
exemplaires de chaque numéro de Population Reports qui va paraître.
Prénoms