Maison élémentaire

Transcription

Maison élémentaire
Typologie :
Maison élémentaire
Pays :
Liban
CONTENU DE LA FICHE
Synthèse
Groupe analytique de la typologie
Formes de la typologie
Inventaire des typologies du pays
État actuel de vitalité et conservation
Processus de transformation
Capacité pour être réhabilité
Lexique
SYNTHÈSE
Quatre murs en pierre, une couverture en terre sur solives et poutres, et
occasionnellement des poteaux, des piliers ou des arcades intérieurs : c’est le modèle
basique de l’habitat traditionnel au Liban. Il se décline en deux variantes. La première
variante est la maison monocellulaire qui est caractéristique du monde rural ; la
seconde variante est pluricellulaire et appartient aux mondes rural et urbain de
l’intérieur et du littoral. Ces deux habitations sont habituellement peu ouvertes sur
l’extérieur.
La maison monocellulaire a la forme d’un bloc parallélépipède. Elle est constituée
d’une unique grande pièce rectangulaire et construite d’un seul tenant, et comprend
des poteaux porteurs sinon des piliers, des arcades et quelques fois même des voûtes.
La division intérieure de cette pièce s’organise en fonction de la structure porteuse qui
rythme l’espace et délimite les zones réservées à des fonctions particulières (le dormir,
le rangement, le stockage des aliments, l’abri des animaux...). Les origines de cette
typologie à poteaux porteurs remonteraient à la Préhistoire. Avec le temps, des piliers
en pierre, puis un système d’arcades et ensuite de voûtes (peut-être introduites durant
la période arabe) auraient remplacé le système initial à poteaux. Une seule porte et
quelques petites fenêtres ouvrent cette maison sur l’extérieur. Dans la montagne, elle
est le souvent construite en pierre sèche ou en pierre locale et se fond naturellement
dans le paysage, en se distinguant mal des terrasses agricoles. Dans la Békaa, ses
murs en terre et son enduit rudimentaire rendent tout aussi malaisé son repérage.
La maison pluricellulaire est formée d’une à trois pièces habituellement cubiques et
alignées, superposées ou quelques fois décalées. De manière générale, les pièces ne
communiquent pas entre elles, mais ouvrent chacune sur l’extérieur par une porte et
plusieurs fenêtres. Et chacune est consacré à un usage : chambre à coucher, abri pour
les bêtes, local d’entreposage de produits et de matériel (de sériciculture, de
tissage...). Dans les villes, cette maison peut atteindre quatre étages. Là, elle est
souvent louée à la pièce.
GROUPE ANALYTIQUE DE LA TYPOLOGIE
Variante 1
Variante 2
rural
rural
individuelle
Individuelle
ou groupée
fixe
fixe
définitive
évolutive
continu
continu
assise
assise
bas
bas
compacte
compacte
(Milieu)
(Implantation)
(Caractère)
(Origine)
(Usage)
(Culture)
(Niveau
économique)
(Morphologie)
FORMES DE LA TYPOLOGIE
Variante 1
Maison élémentaire monocellulaire
5
5
5
Variante 2a
Maison élémentaire pluricellulaire
avec plus d’un étage
Variante 2b
Maison élémentaire pluricellulaire
INVENTAIRE DES TYPOLOGIES DU PAYS
Abri de berger
A Cour
Elémentaire
A Iwan
Habitat nomade
A Riwaq
A trois arcs
Habitat troglodytique
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
1/9
V a r i a n te 1 : M a i s o n m o n o ce l l u l a i re
FORMES DE LA TYPOLOGIE
Maison élémentaire monocellulaire à Douma
Usage/activité associée
Cette habitation est polyvalente. Elle sert
de logis, mais aussi d’abri pour animaux
et d’entrepôt.
Élévation
On rencontre cette habitation dans
toutes les régions rurales du pays, sur la
côte comme en montagne et dans la
Békaa. Elle est généralement installée,
en spécimen individuel, au milieu d’une
terrasse appelée jall ou sur le flanc
d’une colline agricole. Mais on peut
encore la rencontrer en spécimens
rapprochés, formant hameau ou village,
comme dans le pays de Batroun, par
exemple, ou à Qaouzah au Sud Liban.
Tissu urbain
Implantation
De la côte jusqu’à une altitude de 1.700
m.
Orientation
L’orientation de cette maison est relative
à l’implantation. La porte s’ouvre
généralement sur la vallée. Dans la
Békaa, elle tourne le dos aux vents
dominants. En montagne, elle épouse
les courbes de niveau.
Surface au sol
Cette habitation occupe de 1 à 20% de
la surface de la parcelle où elle est
implantée.
Surface du logement
Elle varie de 20 à 50 m2.
Nombre d’étages
Un seul niveau est le cas le plus général
La pièce unique de cette habitation est
subdivisée en espaces fonctionnels par
le biais d’un mobilier quelconque (youk,
rideaux ou simple cloison de bois). Les
fonctions minimales se passent dans cet
intérieur : dormir, s’abriter, se réchauffer.
Ce qui explique la rareté et la dimension
réduite des ouvertures. La porte est
généralement basse et de petite taille.
Elle donne sur un espace extérieur
dégagé et plat, où se passe une grande
partie de la vie domestique (cuisiner,
manger,
se
prélasser,
travailler,
fabriquer des objets artisanaux...). Cette
maison peut comporter aussi un enclos
devant sa façade principale. Elle peut
être associée à une étable appelée
zribeh et installée derrière ou en
contrebas la terrasse.
5
-1
Altitude
Maison élémentaire monocellulaire
à Kfan Abidar
Schéma fonctionnel
Coupe AA
Les origines de cette habitation
semblent
très
anciennes :
elles
remonteraient à la Préhistoire. Cette
forme fut construite jusqu’au XIXe siècle.
±0
Datation
Nombre de logements
Un seul.
Nombre de familles
Nombre moyen de membres par famille
La famille comprend entre 4 et 10
personnes.
Couverture
Une cellule familiale.
Maison élémentaire monocellulaire
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
2/9
Murs
Les murs sont réalisés en maçonnerie de pierre à deux parements. Ils sont
d’environ 80 cm d’épaisseur. Ils conservent une chaleur ambiante en hiver et une
agréable fraîcheur en été. Dans la Békaa, ils sont en terre.
Ossature
Les murs sont en pierre, avec poteaux ou piliers centraux ou périphériques, ou
encore avec arcades et, dans certains cas, même des voûtes. Le plancher est en
bois apparent supporté par des solives et des poutres en bois. À Wadi Khaled, une
dalle de pierre remplace les solives.
Couverture
Elle est en terre battue. La couche de terre repose sur un lit de feuillages et un
lattis de branchages que supportent des poutres et des solives.
Revêtements de finition
- L’intérieur est le plus souvent enduit à la chaux.
- L’extérieur est en pierre nue et le plus souvent sèche, sinon revêtu d’un badigeon
ou d’un enduit sur un mur en terre crue, et ce suivant les régions et les matériaux
disponibles.
- Le pavement est en terre battue.
Détail de porte
Ouvertures et saillies en façade
Les ouvertures sont rectangulaires et quelques fois symétriques, et les formes en
saillie sont inexistantes. Les linteaux sont formés de blocs monolithiques en pierre
ou de pièces de bois juxtaposées. Une menuiserie rudimentaire (cadres battants)
habillent ces ouvertures.
Systèmes traditionnels de conditionnement de l’air
La ventilation se fait à travers les ouvertures, et le chauffage par le biais de foyers,
de braseros et de cheminées en terre décorées, utilisant le charbon de bois dont la
fumée est évacuée par de petites ouvertures généralement localisées au dessus
des fenêtres.
Maison monocellulaire (Douma)
Systèmes d’approvisionnement en eau potable
C’est à partir des sources, de puits particuliers ou de fontaines publiques que se
faisait l’approvisionnement en eau potable.
Systèmes d’évacuation des eaux usées
Il n’existait pas de système collectivement organisé d’évacuation des eaux usées.
Le tout au ravin était la pratique.
Intérieur: Poteaux en bois (Kobayyat)
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
3/9
ÉTAT ACTUEL DE VITALITE ET CONSERVATION
Les maisons élémentaires monocellulaires, de par leur surface réduite et leur
structure rudimentaire, sont jugées peu fonctionnelles et ne sont naturellement plus
appréciées. Elle continuent cependant à être habitées par des paysans n’ont pas
d’autres choix de logis. Aujourd’hui, elles sont de plus en plus abandonnées pour
des habitations jugées plus confortables ou plus conformes aux exigences de la vie
moderne.
Au Liban, à ce jour, ce type d’habitation ne fait l’objet d’aucun intérêt patrimonial de
la part de la population en général, des associations de sauvegarde ou des
autorités publiques. Les habitations restaurées sont rares.
Maison élémentaire monocellulaire (Mtein)
avec rajout postérieur
PROCESSUS DE TRANSFORMATION
Effet / Cause
Transformations typologiques

Volume
Les transformations majeures sont rares. On note cependant l’adjonction de
volumes, pour séparer les hommes des animaux par exemple, ou pour des
latrines.

Façades séparations
Peu de transformations aussi en ce qui concerne les façades. On note
toutefois l’utilisation d’enduit en ciment sur les murs en terre, et d’une
menuiserie plus élaborée et résolument métallique depuis les années 1970.

Structure
Intérieur : Structure en arcades (Qawzah)
avec un rajout de pilier en béton.
La couverture en terre battue est aujourd’hui soit remplacée par une dalle en
béton armé soit recouverte d’une chape mince en béton armé aussi. Les piliers
en béton remplacent aussi les poteaux et les piliers en pierre. Un chemisage
en béton se fait à l’intérieur.

Organisation de l’espace
Le découpage de la pièce s’effectue en plusieurs sous-espaces fonctionnels :
chambres, salon, cuisine. Le cloisonnement intérieur devient fixe et se fait en
parpaing de béton. Le chauffage se fait de plus en plus grâce à des cheminées
en fonte (ou sobia) dont la fumée est conditionnée vers l’extérieur par des
tuyaux en fer blanc qui passent par les ouvertures existantes. Quant à
l’évacuation des eaux usées, des réseaux publics ont été mis en place dans
certaines localités importantes
Changement d’usage
Peu de changement d’usage. Cette maison, quand elle n’est pas abandonnée, sert
toujours de logis, de bergerie ou de local pour l’entreposage de produits et d’outils
agricoles.
Changement dans l’utilisation des matériaux et des techniques de construction

Utilisés, vivants

Peu utilisés, en déclin
Le bois, la pierre naturelle.

N’étant plus utilisés
La chaux, la terre battue

Nouvelles incorporations
Le béton, le parpaing en béton, le plaquage de pierre, la structure métallique,
les cadres métalliques des ouvertures.
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
4/9
V a r i a n te 2 : M a i s o n p l u r i ce l l u l a i re
FORMES DE LA TYPOLOGIE
Implantation
Nombre de familles
Cette typologie est adaptable à tout type
de terrain et de situation. On la trouve
isolée, occupant une terrasse en
montagne ou un champs agricole dans
les banlieues des villes. Mais elle est
aussi présente dans les alentours des
bourgs agricoles de la montagne et
surtout dans le tissu dense des cœurs
historiques des villes. Les spécimens
sont soit accolés les uns aux autres, soit
à d’autres typologies.
Une ou plusieurs, selon les cas.
Usage/activité associée
- En milieu rural, cette habitation servait
autant de logis que d’abri pour les bêtes,
d’atelier (lieu d’éclosion des cocons de
vers à soie par exemple) ou de local
pour les nécessités de l’exploitation
agricole.
- En milieu urbain, c’était surtout une
habitation collective et de rapport qui
avait d’abord une fonction résidentielle
(location à la pièce), mais qui pouvait
être
associée
à
une
activité
commerciale.
Datation
Ce type de maison fut construite
jusqu’au début du XXe siècle.
Altitude
Cette maison est plutôt rare en très
haute montagne. On la trouve sur la côte
et en altitude moyenne.
Orientation
En montagne, la porte s’ouvre
naturellement sur la vallée. Dans les
banlieues des villes du littoral, elle est
généralement orientée vers le nord.
Nombre moyen de membres par famille
5 à 10 personnes par famille.
Schéma fonctionnel
Dans le monde rural, les pièces sont
rajoutées au fur et à mesure que la
famille grandit ou que de nouveaux
besoins se font sentir. Ce phénomène
agglutinant est latéral ou superposé. La
maison est polyvalente, mais les pièces
sont spécialisées, servant chacune de
chambre à coucher, d’atelier de
sériciculture, de dépôt et aussi d’abri
pour les animaux d’élevage ou
domestiques. Les pièces communiquent
rarement entre elles, et les portes
s’ouvrent sur l’extérieur, soulignant la
séparation des fonctions. Dans cet
intérieur ne s’effectuent que les
fonctions minimales : dormir, s’abriter ou
abriter bêtes et outils ; alors que
l’extérieur est plus animé. C’est là que
se fait la cuisine, qu’a lieu le manger,
que s’offre le repos, que s’effectuent les
diverses activités domestiques et aussi
économiques.
Dans les banlieues des villes, cette
maison polyvalente est l’habitat type du
métayer. Dans ce cas, une pièce
construite à l’étage servait à assurer le
gardiennage et donnait à la maison
l’aspect d’une maison tour.
En
ville,
cette
habitation
a
habituellement
une
fonction
résidentielle, l’essentiel de la vie
domestique se pratiquant à l’intérieur.
Maison de métayer à Douma
Maison élémentaire pluricellulaire à Qlayeh.
Surface au sol
En zone rurale, cette maison peut
dépasser plus de 50% de l’exploitation.
En zone urbaine, elle peut atteindre
100%.
Surface du logement
Elle varie de 30 à 100 m2.
Nombre d’étages
Ce type dépasse rarement les deux
niveaux. Dans le monde urbain, il peut
cependant atteindre 3 ou 4 étages, en
évolutif.
Nombre de logements
En campagne, ce logement concerne
habituellement une famille élargie. En
ville, on peut le considérer comme un
bâtiment
de
rapport,
étant
habituellement offert en chambres de
louage à plusieurs familles.
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
5/9
Tissu urbain
Tissu urbain
Élévation
Élévation
±0
±0
5
Couverture
Couverture
Coupe
Coupe
+1
5
Maison élémentaire pluricellulaire,
variante 2a
Maison élémentaire pluricellulaire,
variante 2b
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
6/9
Murs
Les murs sont porteurs et le plus souvent en pierre ramleh ou en pierre de taille
bosselée. Leur épaisseur va de 35 à 100 cm.
Ossature
Elle est en bois avec des troncs d’arbre servant de poutres et de solives. En ville,
ce système est habituellement peint et mieux fini.
Couverture
Elle est en terre battue, avec une épaisseur de 40 à 50 cm. La couche de terre est
supportée par poutres et solives.
Revêtements de finition
- L’intérieur est enduit à la chaux.
- Selon les régions, l’extérieur est en pierre de taille bosselée ou en pierre ramleh
revêtue d’un badigeon ou d’un enduit.
- Les sols au premier niveau sont le plus souvent en madd et l’espace réservé aux
animaux est en terre battue.
Ouvertures et saillies en façade
Les ouvertures sont peu nombreuses et rectangulaires, avec des linteaux en pierre
ou en bois. La menuiserie est rudimentaire. Les formes en saillie sont inexistantes.
Systèmes traditionnels de conditionnement de l’air
La ventilation se fait à travers les ouvertures, et le chauffage à l’aide de braséros
au charbon de bois.
Systèmes d’approvisionnement en eau potable
Cet habitat se trouve généralement à proximité des points d’eau. Dans les villes,
l’approvisionnement en eau potable se faisait à partir des fontaines publiques.
Maison à Hazmieh
Systèmes d’évacuation des eaux usées
Le tout au ravin était la pratique courante dans le monde rural. Dans les villes, les
eaux usées étaient évacuées vers les caniveaux publics.
Maison élémentaire pluricellulaire
à Majeyoun.
Maison élémentaire pluricellulaire
à Wadi Faara
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
7/9
ÉTAT ACTUEL DE VITALITE ET CONSERVATION
À l’origine exigu, les pièces s’offrent mal à la transformation intérieure. Ces
maisons ne sont donc naturellement plus appréciées. Elles restent quand même
habitées par les familles qui n’ont pas les moyens de s’offrir un autre logis. Elles
sont, dans ce cas, restructurées pour répondre aux exigences de la vie domestique
moderne. Aujourd’hui, elles sont de plus en plus abandonnées, sinon récupérées
pour des usages économiques (locaux d’entreposage, échoppes...).
PROCESSUS DE TRANSFORMATION
Effet / Cause
Transformations typologiques

Volume
Vers la fin du XIXe siècle, de nombreuses
recouvertes entièrement ou partiellement d’un
transformations ont encore eu lieu par ajout
volumes, pour adapter la maison aux données
de bain à l’intérieur, par exemple).

Maison élémentaire pluricellulaire en mauvais
état à Zahleh.
maisons pluricellulaires furent
toit de tuiles de Marseille. Des
d’étages et par adjonction de
de la vie moderne (WC et salle
Façades séparations
Peu de transformations aussi pour les façades. On note toutefois l’utilisation
d’enduit en ciment sur les murs et d’une menuiserie métallique.

Structure
La couverture en terre battue est aujourd’hui soit remplacée par une dalle en
béton armé reposant sur des solives et des poutres métalliques.

Organisation de l’espace
Maison élémentaire pluricellulaire ayant une
toiture en béton à Marjeyoun.
Des altérations ont été effectuées de manière à intégrer cuisine, WC et salle
de bain dans l’intérieur de cette habitation. On note aussi l’adjonction de
balcons, de vérandas et de cages d’escaliers.
Le chauffage se fait de plus en plus grâce à des cheminées en fonte. Quant à
l’évacuation des eaux usées, des réseaux publics sont aujourd’hui utilisés,
mais seulement dans les grandes villes et dans certaines localités importantes.
Changement d’usage
Ces habitations sont devenues quasiment monofonctionnelles :
dans les bourgs de la montagne, elles sont encore habitées, mais après avoir
subi des altérations volumétriques
dans les banlieues des villes, les maisons des métayers sont devenues des
locaux d’entreposage
−
En ville même, elles sont transformées en gargottes, petits commerces de tout
genre, bureaux...
Changement dans l’utilisation des matériaux et des techniques de construction

Utilisés, vivants

Peu utilisés, en déclin
La pierre, le bois.

N’étant plus utilisés
La chaux, la terre battue.

Nouvelles incorporations
La tuile, le béton, le parpaing en béton, le plaquage de pierre, la structure
métallique, les cadres métalliques des ouvertures.
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
8/9
CAPACITE POUR ETRE REHABILITEE
Aspects de la typologie
Notation de 0 (très mauvaise) à 10 (excellente)
•
•
•
Capacité pour être vendue ou louée sur le marché immobilier
Capacité pour s’adapter aux exigences familiales et sociales actuelles
Capacité pour s’adapter aux exigences de confort actuel
3
2
2
Notation de 0 (insignifiante) à 10 (très grande)
•
•
•
Difficulté technique pour la réhabiliter
Difficulté administrative pour la réhabiliter
Difficulté budgétaire (coût très élevé) pour la réhabiliter
2
4
5
Barrières qui empêchent/provoquent que l’usager ne décide pas de réhabiliter
Notation de 0 (ne représente pas une barrière) à 10 (représente une très importante barrière)
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
4
Difficultés administratives
2
Difficultés techniques importantes
9
Dégradation irréversible du bâti
4
Catalogage/protection du bâtiment
5
Coût important de réhabilitation
8
Absence d’aides économiques/subventions
5
Coût du projet et des autorisations
8
Statut du bâti/location
2
Inflation des prix immobiliers
2
Dégradation sociale (délinquance, etc.)
Dégradation environnementale (absence d’infrastructures minimales, 8
etc.)
8
Désir de changer ce bâti pour du bâti moderne
8
Manque de sensibilisation/valorisation de la part des usagers
7
N’est pas jugé nécessaire (par l’usager)
Commentaires
Il s’agit d’une typologie en voie d’extinction au Liban. La grande majorité des
spécimens est aujourd’hui en mauvais état. L’exiguïté des pièces décourage l’effort
de conservation et de réhabilitation, ainsi que de nouvelles affectations.
Dans la capitale, la loi sur les loyers, bloqués depuis les années 1940, a rendu ces
habitations de rapport peu rentables, amenant les propriétaires à s’en désister.
LEXIQUE
bayt : maison
hammam : salle de bain
jall : terrasse agricole
madd : couche de mortier étalée sur le sol des pièces d’habitation.
sobia : cheminée en fonte
youk : placard ou armoire
zribeh : étable
Références : Académie Libanaise des Beaux Arts (ALBA) : Plans, Coupes, Façades
Création de la fiche :
08.08.2003
Dernière modification de la fiche :
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
29.11.2003
9/9