« Un animal, des animaux » de Nicolas Philibert, 1995

Transcription

« Un animal, des animaux » de Nicolas Philibert, 1995
« Un animal, des animaux » de Nicolas Philibert, 1995
A. Mouvement et immobilité
•
Extrait1 : scène du camion 00'41
son
image
Mouvement du camion / immobilité des animaux
Bruit du camion qui passe : son qui est perçu au On n'identifie pas tout de suite ce qu'il y a dans
loin puis qui se rapproche et qui s'éloigne de le camion
nouveau
Musique sautillante, bucolique et malicieuse Image insolite : animaux immobiles transportés
Descriptif : basson qui joue dans les graves + dans un camion
clarinette qui joue dans les aigus, instruments à
vent (anches)
•
Extraits 2 et 3: alligator et éléphanteau 00:18 / 00:06
son
image
Mouvement des appareils mécaniques (bruits qui ressemblent à des cris d'animaux) / immobilité
des animaux
Couinement qui évoque le cri d'un animal, Appareil mécanique
l'alligator
Grincement qui n'est pas sans évoqué un petit Cric
barrissement d'éléphanteau
•
Extrait 4 : transport des animaux 00:43
son
Rythme assez soutenu
•
•
image
• Mouvement des moyens de portage :
- mécaniques (élévateurs)
- manuels
• Immobilité des animaux empaquetés
Atmosphère d'inquiétude, de gravité, de
tension : les vents (notes tenues par
violon, violoncelle, alto, contrebasse) +
piano (forte avec accords plaqués) /
Sons dissonants.
Atmosphère joyeuse et légère (basson et
clarinette)
•
Poids des animaux à transporter,
animaux naturalisés
•
Élévation dans les airs, dynamisme de
l'entreprise ; passion des personnes qui
participent au projet
Élisa Lepage, CPD arts visuels 22, École et cinéma, la bande son, 2013-14
1
•
Extrait 5 : ouvriers qui commencent les travaux 00:58
son
image
Mouvement des ouvriers qui exécutent leurs travaux / immobilité des animaux (image fixe +
silence)
Montage alterné : plans de démolition et gros plans sur les animaux
Bruits secs et forts
Silences
•
•
•
•
Les ouvriers démolissent
« Portraits » d'animaux sur fond noir, en
gros plan.
« En isolant ces figures sur fond noir, sans un mot de commentaire, il amène le spectateur à écouter le sentiment d' « inquiétude étrangeté » qui sourd
en lui » Cahier de notes, p.14
•
Extrait 6 : Les animaux empaquetés sont placés à la queue leu leu 00:29
son
image
Mouvement de la caméra : travelling arrière sur les animaux / immobilité des animaux empaquetés
+ silence
Silence
On remonte la file des animaux installés
•
Extrait 7 : L'exposition est prête 00:14
son
image
Mouvement dans le montage : images fixes qui se succèdent / immobilité des animaux
•
•
•
•
•
Début assez lyrique avant l'arrivée des
cordes
Trame de pizzicati et piano
Impression de gravité avec les
instruments à cordes ; dissonance
Aspect dépouillé avec le trombone
(répétition de deux notes)
La musique semble ponctuer la présence
de tel ou tel animal dans le nouveau
musée ;
cela
ressemble
à
des
« révérences »
Fin decrescendo + silence
•
•
Série de gros plans d'animaux un peu
comme des affiches de stars
Montage très rythmé
Animaux naturalisés
•
En écho avec chaque image fixe
•
Plan fixe prolongé sur le dernier
portrait / intensité du regard
•
Le mouvement est donné par le Les animaux sont comme vivants. Le réalisateur fixe un faisceau de lampe de poche dans l’œil de
verre de l'animal ; cela lui donne un regard, celui de la vie.
B. Place de la parole humaine
•
Extrait 8 : Réunion de travail 02:08
son
image
Parole humaine zappée / noir à l'image
•
•
•
Bruits de voix qui conversent
Les sons s'atténuent progressivement
Ambiance de forêt vierge
•
•
•
Plan fixe faisant face aux personnes
Un noir apparaît
Plans sur les animaux
« Le plan de rupture est consécutif du sens de ce film : la question de la continuité entre animal et humain est loin d'être réglée, ne
nous assoupissons pas dans le confort d'une fluidité narrative... »
Cahier de notes, p.23
Élisa Lepage, CPD arts visuels 22, École et cinéma, la bande son, 2013-14
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•
Extrait 9 : Mise en place des animaux 00:20
son
image
Parole humaine en off puis absence de dialogues
Dialogues de deux personnes hors champ
René Allio procède à la mise en place comme il
le ferait des acteurs
Silence
Plans sur des animaux empaquetés
•
Extrait 10 : Phrase prononcée 00:19
son
image
Parole humaine à peine audible
René Allio prononce une phrase peu audible :
• prise de son assez lointaine
• peu articulée
.
• Extrait 11 : Silence relatif 00:57
son
René Allio est à l'arrière-plan à demi-caché
derrière les animaux
image
Pas de parole humaine
Silence avec quelques événements sonores
Soins apportés à un perroquet dont on remplace
les plumes abîmées avec minutie
Intérêt du réalisateur pour le travail ; il prend le temps de filmer (M. Engel). « Ne pas en savoir trop avant de tourner ; il s'autorise à
la recherche pendant le film, à partir du matériau accumulé, que ce soit avant ou après le montage. Il travaille à ne pas tout savoir, à
rester aux aguets et à se laisser surprendre. » cahier de notes P.8
Il revient à Nicolas Philibert, par des moyens que l'on a l'habitude d'attribuer à la fiction (cadrage, montage, musique) de donner à son
travail un éclairage particulier.
Élisa Lepage, CPD arts visuels 22, École et cinéma, la bande son, 2013-14
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