II. CADRE ET OBJECTIFS DE LA POLITIQUE COMMERCIALE 1) 1
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II. CADRE ET OBJECTIFS DE LA POLITIQUE COMMERCIALE 1) 1
Pakistan II. CADRE ET OBJECTIFS DE LA POLITIQUE COMMERCIALE 1) VUE D'ENSEMBLE WT/TPR/S/95 Page 19 1. Au cours de la période considérée, des événements importants dans le domaine politique et une augmentation des engagements multilatéraux dans le cadre de l'OMC ont contribué à la libéralisation du régime de commerce et d'investissement étranger du Pakistan. Le gouvernement s'est efforcé de simplifier le cadre réglementaire, relativement complexe, qui régit les échanges commerciaux et de le rendre plus transparent. Il a également mis en œuvre des modifications institutionnelles visant à améliorer la coordination politique concernant les questions de l'OMC ainsi que la gestion des affaires publiques. L'attachement du pays à un système multilatéral fondé sur des règles s'est traduit notamment par une implication accrue dans des affaires de règlement de différends (liées à certains articles sensibles) et le nombre limité d'engagements commerciaux régionaux. 2) CADRE CONSTITUTIONNEL ET INSTITUTIONNEL GÉNÉRAL 2. Depuis le dernier examen du Pakistan, la Constitution de 1973 a fait l'objet de trois modifications, la dernière datant de juillet 1999; elle est suspendue, depuis le 12 octobre 1999, pour des raisons d'urgence nationale.1 En conséquence, des modifications ont été apportées au pouvoir exécutif et au pouvoir judiciaire. Le chef de l'état-major des armées et président du Comité des chefs d'état-major détient l'autorité exécutive et judiciaire suprême pour une période de trois ans (jusqu'en octobre 2002), ainsi que l'a ratifié la Cour suprême le 12 mai 2000. Le Président est resté en place en tant que chef de l'État; il est tenu de suivre les conseils du chef de l'exécutif et d'agir en accord avec ce dernier. En novembre 1999, le chef de l'exécutif a nommé comme organe de direction suprême du Pakistan un Conseil de sécurité nationale de sept membres, ainsi qu'un cabinet composé de 17 ministres.2 3. Aux termes de la Constitution, le Président doit être musulman; il est élu pour cinq ans (la dernière élection a eu lieu en décembre 1997) par un collège électoral composé de l'Assemblée nationale de 217 membres3, du Sénat de 87 membres et des assemblées provinciales (voir ci-dessous). Des élections présidentielles doivent avoir lieu en décembre 2002. Bien que les prochaines élections des membres de l'Assemblée nationale aient été reportées pour une durée indéterminée, la Cour suprême a décrété que des élections devraient avoir lieu au plus tard en janvier 2003. 4. Le Parlement détient le pouvoir exclusif en matière de promulgation des lois. Les projets de loi peuvent émaner indifféremment de l'Assemblée nationale ou du Sénat; ils doivent être adoptés par les deux chambres, puis approuvés par le Président qui a le droit d'opposer son veto ou de les renvoyer aux fins de révision. En fonction des circonstances, le Président peut élaborer et promulguer des ordonnances. Les ordonnances ont force de loi et exercent les mêmes effets que les lois adoptées par 1 La Constitution a été modifiée, entre autres raisons, pour restaurer certains des pouvoirs du Premier Ministre, qui avaient été supprimés en 1985, et pour permettre la représentation de toutes les catégories de personnes et de régions dans les services publics. 2 Site Internet officiel de la République islamique du Pakistan (2000a); CIA (2000); Site Internet officiel de la République islamique du Pakistan (2000b). 3 Les sièges sont attribués à chaque province, aux zones tribales sous administration fédérale et à la capitale fédérale en fonction de la population, conformément au dernier recensement publié officiellement. (Ressources politiques sur Internet (non daté), (article 5 3)). WT/TPR/S/95 Page 20 Examen des politiques commerciales le Parlement, mais leur validité est limitée à quatre mois et elles doivent être soumises à l'Assemblée nationale ou au Sénat.4 Les ordonnances ne requièrent pas l'approbation du Parlement. 5. L'autorité judiciaire comporte quatre niveaux: une Cour suprême de 17 membres, une Haute Cour (dans chaque province), une Cour fédérale sharia5 et d'autres tribunaux compétents pour les affaires civiles et criminelles.6 Le Président nomme le Président de la Cour suprême du Pakistan ainsi que les juges composant ladite Cour suprême (en consultation avec le Président de celle-ci) et la Cour fédérale sharia, qui exercent leur mandat jusqu'à l'âge de 65 ans. Les juges de la Haute Cour sont nommés (jusqu'à l'âge de 62 ans) par le Président après consultation avec les Présidents des Cours respectives (Cour suprême et hautes cours) et le Gouverneur de la province. 6. À partir d'octobre 1999, les gouvernements provinciaux ont été dissous et toutes les assemblées ont été suspendues7; chaque province a maintenant un gouverneur désigné par les forces armées qui peut notamment dicter et promulguer des ordonnances et d'autres instruments juridiques (à partir de novembre 2000) selon les instructions du chef de l'exécutif.8,9 Les provinces sont autorisées à percevoir une taxe sur les ventes de services (à l'exception des activités soumises aux taxes fédérales, telles que les communications); en 2000/01, les taxes sur les ventes de services concernaient onze services dont notamment les hôtels, les clubs, les services de publicité télévisée, etc. Dans le cadre du Plan sur les collectivités locales 2000 portant sur l'organisation des collectivités locales et d'une structure cohérente de l'administration et de la police des districts, des élections locales ont eu lieu et un nouveau système de gouvernement a été mis en place à partir du 14 août 2000.10 4 Ressources politiques sur Internet (non daté), (articles 50 à 89, 141 à 142). 5 La Cour fédérale sharia analyse et décide si les décisions législatives ou juridiques sont compatibles avec la religion islamique; elle entend des recours contre les décisions des cours criminelles concernant des problèmes entrant dans le domaine d'application des lois Hudood (délits d'intoxication, de vol, de Zina (rapports sexuels illicites) et de Qazf (fausse accusation de Zina)) (site Internet officiel de la République islamique du Pakistan (2000c)). 6 Site officiel de la République islamique du Pakistan (2000c). 7 Les provinces jouissaient jusqu'alors d'une autonomie considérable puisqu'elles possédaient leur propre assemblée provinciale élue au suffrage direct, un gouvernement dirigé par un Premier Ministre, et un Gouverneur nommé par le Président sur recommandation du Premier Ministre. 8 Le Pakistan est une fédération de quatre provinces (Balouchistan, frontière du Nord-Ouest, Penjab et Sind); il existe en outre onze zones tribales sous administration fédérale (supervisées par des agents responsables devant les autorités fédérales), le territoire de la capitale Islamabad et un certain nombre de zones tribales (administrées par les gouvernements provinciaux) (Encyclopædia Britannica [en ligne]). Disponible à l'adresse suivante: http://www.britannica.com/bcom/eb/article/8/0,5716,115028+4+108520,00.html [7 décembre 2000]). Les provinces sont composées de divisions, de districts et de tahsils (sous-districts). 9 The News "Governor's Power Order 2000", 20 novembre 2000 [en ligne], 21 novembre 2000. Disponible à l'adresse suivante: http://www.jang.com.pk/thenews/nov2000-daily/21-11-2000/main/main7.htm [21 novembre 2000]. 10 Bureau national de reconstruction (2000). Pakistan WT/TPR/S/95 Page 21 3) STRUCTURE DU MÉCANISME DE FORMULATION DE LA POLITIQUE COMMERCIALE i) Organes de l'exécutif 7. Le Ministère du commerce, en liaison avec les douanes et le Comité central des recettes publiques, est resté chargé de la formulation de la politique commerciale. Lors du dernier réajustement important du Comité de coordination économique du Conseil des ministres, en novembre 1999, le nombre de ministres participants a été réduit de moitié. Par ailleurs, un Bureau national sur la responsabilisation a été créé en novembre 1999 pour lutter contre la corruption, et une ordonnance de stricte responsabilisation a été adoptée en vue d'éradiquer ce problème. ii) Organes consultatifs 8. Depuis octobre 2000, un Conseil sur l'OMC, composé de 13 membres (au niveau ministériel et des secrétaires fédéraux) et placé sous la présidence du Ministre du commerce, mène un débat politique de haut niveau et étudie les effets des politiques intérieures liées à l'OMC (dans les domaines de l'agriculture, de la science et de la technologie, par exemple) sur le commerce et l'industrie, son but étant de fournir des conseils sur la meilleure manière de préserver les intérêts nationaux.11 En outre, il existe, depuis mars 2000, une cellule OMC au sein du Ministère du commerce. Des chambres de commerce régionales et des ONG participent au processus consultatif menant à la formulation et à la mise en œuvre de la politique commerciale. 4) OBJECTIFS DE LA POLITIQUE COMMERCIALE i) Objectifs généraux de la politique commerciale 9. Alors que dans le passé les politiques commerciales et liées au commerce du Pakistan visaient principalement à favoriser les substitutions d'importations par le biais, notamment, de droits de douane et d'obstacles non tarifaires au commerce élevés, il semble y avoir à présent une prise de conscience croissante du fait que ces mesures, jointes à un cours de change décalé, ont entraîné une discrimination à l'encontre des exportations qui entrave le développement économique du pays. En conséquence, l'un des principaux objectifs de la politique commerciale du Pakistan est maintenant de réduire rapidement cette discrimination et, pour cela, d'ouvrir l'économie au commerce international et à l'IED.12 Parmi les mesures récentes prises par le gouvernement pour atteindre cet objectif, il faut signaler une réduction importante du niveau moyen de protection tarifaire, la rationalisation de la structure du tarif douanier, l'amélioration des consolidations tarifaires et le maintien (sinon l'augmentation) de diverses mesures d'allègement de droits de douane et d'impôts pour des produits liés aux exportations, ainsi qu'un taux de change plus approprié; le Pakistan a toutefois conservé des droits de douane et des obstacles non tarifaires au commerce élevés pour quelques articles sensibles. L'augmentation de l'utilisation de la capacité de l'industrie nationale et la protection de la balance des paiements jusqu'à juin 2002 figurent parmi les autres objectifs importants (chapitres I 5) et III 2) x) a)). 10. Les modifications récentes des politiques commerciales du Pakistan sont fondées sur les principes du multilatéralisme et de la non-discrimination (c'est-à-dire sur l'application du traitement NPF et du traitement national) et préparent ainsi l'économie aux défis et aux obligations qu'impliquent 11 The News [en ligne], 15 octobre 2000. Disponible à l'adresse suivante: http://www.jang.com.pk/ thenews/oct2000-daily/15-10-2000/main/main15. htm [15 octobre 2000]. 12 Ministère des finances (2000c). WT/TPR/S/95 Page 22 Examen des politiques commerciales les différents accords de l'OMC.13 C'est ainsi que le pays accorde le traitement de la nation la plus favorisée à pratiquement tous ses partenaires commerciaux (section 6 ii) et chapitre III 2) vi a)) et que ses engagements concernant les services financiers ont été améliorés. ii) Objectifs sectoriels de la politique commerciale 11. Malgré les évidences d'une ouverture accrue depuis le dernier examen du Pakistan, l'intervention de l'État s'est maintenue, de même que certaines mesures destinées à mettre en œuvre les objectifs sectoriels de la politique commerciale et pour lesquelles la neutralité nécessaire n'a guère été observée, ce qui fausse la concurrence et entrave, de ce fait, la distribution efficace des ressources. Par exemple, outre diverses formes de soutien à la production nationale, le commerce de certains produits sensibles de l'agriculture et de la pêche fait toujours l'objet de droits de douane spécifiques ou composites, de commerce d'État et de subventions à l'exportation portant sur les coûts du transport (chapitres III 3) iv) et IV 2) ii) a)). Afin de protéger certaines branches de production d'importance essentielle, des droits de douane ad valorem relativement élevés ont été maintenus sur les véhicules automobiles; par ailleurs, les importations de certains articles (par exemple certains textiles) ont été interdites et des prescriptions relatives à la teneur en éléments d'origine nationale ont été appliquées dans le cas des produits de l'industrie mécanique de l'industrie automobile (y compris les tracteurs) (chapitre III 2) ix)); certaines restrictions à l'importation sont en voie de suppression progressive. Les considérations religieuses continuent de représenter un obstacle au commerce de certaines denrées alimentaires (par exemple des produits dérivés du porc) et boissons alcoolisées, et sont dissuasives pour les sociétés étrangères souhaitant investir dans le secteur bancaire. iii) Programme de l'OMC a) La Conférence ministérielle de Seattle et le prochain cycle 12. À la troisième Conférence ministérielle de l'OMC (Seattle), en novembre/décembre 1999, le Pakistan a affirmé que même si les effets de la libéralisation du commerce étaient positifs pour l'économie mondiale, c'était principalement les pays développés qui profitaient de la liberté accrue des échanges; qui plus est, le processus de mondialisation pouvait avoir des effets négatifs.14 Le Pakistan a exprimé l'opinion que le Cycle d'Uruguay n'avait apporté aucune modification fondamentale et que les inconvénients auxquels se trouvaient confrontés les pays en développement s'étaient accentués; ces pays n'avaient bénéficié d'aucun accroissement significatif des accès aux marchés dans les domaines essentiels pour lesquels ils possédaient des avantages comparatifs indéniables (textiles et agriculture). Les services avaient été libéralisés dans des secteurs présentant un intérêt primordial pour les pays développés (par exemple, les télécommunications, les services financiers). Les coûts de l'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) pour les pays en développement apparaissaient à présent clairement, et l'Accord sur les mesures concernant les investissements et liées au commerce (MIC) avait un effet tout aussi nocif sur les efforts qu'accomplissaient les pays en développement pour constituer leur base industrielle. Les asymétries du système commercial multilatéral avaient contribué à accroître les inégalités et les différences d'avantages entre les pays; il était nécessaire de rectifier la mise en œuvre "déloyale" des règles du commerce multilatéral avant de s'attaquer à la libéralisation de nouveaux secteurs. Le mandat de négociation pour l'agriculture devait viser à l'élimination des subventions à l'exportation et à celle des mesures de soutien interne. De l'avis des autorités, les négociations sur l'accès aux marchés pour les produits industriels devaient se centrer sur la suppression des crêtes tarifaires et de la progressivité des 13 Ministère des finances (2000c). 14 Document de l'OMC, WT/MIN(99)/ST/9, 30 novembre 1999. Pakistan WT/TPR/S/95 Page 23 droits de douane. Les négociations concernant les services devaient se dérouler dans le cadre fondamental de l'Accord général sur le commerce des services (AGCS). Le Pakistan a trouvé difficile d'envisager des négociations sur des problèmes d'investissement alors que la main-d'œuvre et l'environnement étaient considérés comme étrangers au domaine de compétence de l'OMC; le Pakistan s'opposait fermement à tout débat sur les normes du travail au sein de l'OMC. Le Pakistan a proposé la tenue d'un "cycle de négociations sur le développement" axé sur le rapport entre le commerce et la technologie, la dette et les prix des produits de base. b) Régionalisme 13. Le Pakistan a pris une part active au travail du Comité des accords commerciaux régionaux de l'OMC et y a exprimé en particulier sa préoccupation devant l'augmentation des échanges autres qu'en régime NPF par suite de la prolifération des initiatives et des accords commerciaux régionaux.15 Cette tendance affectait l'équilibre des droits et obligations des Membres et un examen approfondi de son incidence sur le système commercial multilatéral, ainsi que de sa compatibilité avec l'objet et les principes du multilatéralisme, était nécessaire. 5) LOIS ET RÉGLEMENTATIONS RELATIVES AU COMMERCE 14. Toutes les lois, les réglementations et la plupart des directives administratives pakistanaises sont publiées en anglais dans le journal officiel, The Gazette of Pakistan, qui est mis à la disposition du public; certaines mesures sont également disponibles à présent sur les sites Internet officiels. Les règles fondamentales du commerce prennent la forme de lois et d'arrêtés réglementaires spéciaux (SRO).16 Pour simplifier les instruments de ce cadre réglementaire complexe, leur donner une plus ample portée et en faciliter l'application, l'Arrêté sur le commerce des importations, l'Arrêté sur la politique d'importation, l'Arrêté sur la procédure d'importation et d'exportation et l'Arrêté sur la politique d'exportation ont été remplacés par un Arrêté sur le commerce et les procédures d'importation et un Arrêté sur la politique et les procédures d'exportation; les nouveaux arrêtés complets ne devront pas subir de modifications jusqu'à leur abrogation.17 Selon les autorités, le nombre de SRO est passé de 120 à moins de 60; toutefois, il existait, en 2000, des projets visant à publier plusieurs arrêtés sur les exonérations de droits de douane et d'impôts (chapitre III 2) ii) i)). 15. L'exécution des dispositions de l'OMC exige l'intégration de celles-ci dans la législation nationale. Dans ce contexte, depuis le dernier examen du Pakistan des textes législatifs ont été adoptés concernant la lutte antidumping, les mesures compensatoires et certains domaines des droits de propriété intellectuelle.18 16. Au cours de la période considérée, le Pakistan a présenté de nombreuses notifications à l'OMC (tableau AII.1); jusqu'à présent, des données tarifaires (pour l'année 2000) ont été 15 Document de l'OMC, WT/REG/M/2, 14 août 1996. 16 Les arrêtés réglementaires spéciaux émis par différents organes gouvernementaux peuvent amender ou modifier les lois existantes. Leur importance dépasse celle des décisions administratives normales et ils sont susceptibles d'avoir une incidence sur la prévisibilité du cadre légal pakistanais (GATT, 1995). 17 18 Bureau de promotion des exportations (2000). Ces textes sont l'Arrêté antidumping de 2000, l'Arrêté sur les droits compensateurs de 2001, l'Arrêté sur la modification du droit d'auteur de 2000, l'Arrêté sur les schémas enregistrés de configuration de circuits intégrés de 2000, l'Arrêté sur les modèles déposés de 2000, l'Arrêté sur les brevets de 2001 et l'Arrêté sur les marques de fabrique ou de commerce de 2001. WT/TPR/S/95 Page 24 Examen des politiques commerciales communiquées une fois à la base de données intégrée tandis que les données portant sur les importations ont été fournies régulièrement (chapitre III 2) ii) a)).19 L'engagement du Pakistan en matière de transparence s'est traduit par l'établissement de sites Internet en anglais par un nombre croissant d'organismes, d'instituts et d'entités du secteur public; les renseignements disponibles sur ces sites ont grandement facilité l'élaboration du présent rapport. 6) ACCORDS ET ARRANGEMENTS COMMERCIAUX i) Accords multilatéraux 17. Le Pakistan figure parmi les membres originels de l'OMC et a ratifié l'Acte final du Cycle d'Uruguay le 30 décembre 1994.20 Le Pakistan n'a pas signé d'accords plurilatéraux, mais les autorités ont indiqué que ce point a fait l'objet d'une attention permanente. ii) Accords préférentiels, régionaux et bilatéraux a) Accords préférentiels concernant les pays en développement et les pays les moins avancés 18. Depuis 1988, le Pakistan a accordé des exonérations de droits unilatérales au-delà d'un taux de 25 pour cent ad valorem (ce qui revient à dire que le taux maximum est établi à 25 pour cent) sur 17 catégories de produits importés par voie terrestre d'Afghanistan, de Chine, d'Iran et du Népal (chapitre III 2) ii) j)).21 19. Le Pakistan a conservé le traitement tarifaire préférentiel au titre du Système global de préférences commerciales (SGPC)22 et du Protocole du GATT concernant les négociations commerciales entre pays en voie de développement (chapitre III 2) ii) j)). Étant donné les réductions tarifaires récentes, les allégements accordés en vertu de ces programmes pourraient sembler superflus; toutefois, selon les autorités, ils jouent un rôle important en matière de promotion des relations commerciales entre les bénéficiaires. 20. Le Pakistan continue de bénéficier des programmes du Système généralisé de préférences (SGP) de divers pays; ceux de l'Union européenne, du Japon et des États-Unis sont d'une importance primordiale. Entre 1995/96 et 1998/99, la valeur des exportations effectuées au titre du SGP est passée de 1,6 à 2,2 milliards de dollars EU, et le degré d'utilisation (part des exportations pakistanaises favorisées par le SGP sur les marchés des pays donneurs de préférences) a varié entre 12 et 72 pour cent (1998/99), selon le pays donneur. En octobre 2001, l'Union européenne a proposé au Pakistan une série de concessions commerciales (augmentation de 15 pour cent des contingents de textiles et de vêtements, suppression de tous les droits sur les vêtements jusqu'à 2004) estimées à 1,35 milliard de dollars EU afin d'augmenter les exportations de textiles et de vêtements à destination 19 Document de l'OMC, G/MA/IDB/2/Rev.11, 7 juin 2001. 20 Document de l'OMC, WT/Let/1, 27 janvier 1995. 21 SRO 492(I)/88, 26 juin 1988, et ses amendements. 22 Le Pakistan a pris part au deuxième cycle de négociations dans le cadre du SGPC. Les engagements pris en matière de droits préférentiels varient de 40 à 65 pour cent et portent notamment sur les produits chimiques, les réfrigérateurs, les postes téléphoniques d'usagers, les bandes magnétiques et les lampes fluorescentes (GSTP/C.P.XII/5, 26 octobre 1998). Pakistan WT/TPR/S/95 Page 25 de ce marché; en échange, le Pakistan devait réduire de 5 pour cent les droits d'entrée sur les textiles et les vêtements en provenance de l'Union européenne.23 b) Accords régionaux 21. Depuis le dernier examen, le Pakistan a maintenu sa participation aux arrangements commerciaux préférentiels de l'Association sud-asiatique de coopération régionale (ASACR), qui compte sept membres, signés en avril 1993 et entrés en vigueur le 7 décembre 1995.24 Trois cycles de négociations se sont tenus dans le cadre de ces arrangements (le dernier s'est terminé en novembre 1998); à partir de 1995, le Pakistan a octroyé des réductions tarifaires allant de 10 à 30 pour cent sur un nombre croissant de produits, ces réductions étant pour la plupart réservées exclusivement aux pays les moins avancés partenaires (chapitre III 2) ii) j)).25 Un quatrième cycle de négociations devrait avoir lieu à la fin de l'année 2001. Au dixième sommet de l'ASACR (juillet 1998), il a été pris la décision de s'engager progressivement vers la création d'une zone de libre-échange sud-asiatique et de rédiger un traité. 22. Le Pakistan a continué d'octroyer (et de recevoir) les concessions tarifaires concernant les produits visés par le Protocole additionnel relatif aux droits préférentiels de l'Organisation de coopération économique (ECO) (chapitre III 2) ii) j)).26 Deux accords de facilitation des échanges, l'Accord sur le commerce de transit de l'OCE et l'Accord sur la simplification des procédures d'obtention des visas pour les hommes d'affaires des pays de l'ECO, ont été conclus en 1995 et sont en vigueur depuis décembre 1997 et mars 1998, respectivement.27 c) Accords de libre-échange bilatéraux 23. Le Pakistan n'a pris part à aucun accord de libre-échange bilatéral depuis son dernier examen, mais a augmenté le nombre d'accords de facilitation des échanges/des investissements de "bonne volonté" de 36 (1994/95) à 41 pays.28 Entre 1996 et le 31 décembre 2000, le Pakistan a maintenu un accord de commerce frontalier bilatéral avec la Chine.29 23 Financial Times, 17 octobre 2001. 24 Les autres membres de l'ASACR sont: le Bangladesh, le Bhoutan, l'Inde, les Maldives, le Népal et le Sri Lanka (informations en ligne du secrétariat de l'ASACR). Disponible à l'adresse suivante: http://www. saarc-sec.org/ [15 décembre 2000]). 25 Les produits visés et les réductions dépendent des listes de chaque pays au titre des arrangements. La liste du Pakistan comprend des articles tels que le poisson, le lait en poudre, les légumes, les fruits, les préparations de légumes, les produits chimiques, le caoutchouc, le cuir, les matières imprimées, la soie et les tissus de soie, le coton et les tissus de coton, le jute et les produits du jute, les articles en céramique, les produits en acier, les montres, etc. (les listes individuelles des arrangements sont disponibles en ligne à l'adresse suivante: http://www.saarc-sec.org/sapta_schedules.htm [15 décembre 2000]). 26 Malgré l'élargissement de l'OCE à dix membres en 1993, les préférences tarifaires sont accordées uniquement entre les membres fondateurs, c'est-à-dire le Pakistan, l'Iran et la Turquie (SRO 510(I)/94), 9 juin 1994; GATT (1995)). 27 Ministère des affaires étrangères (2000). 28 GATT (1995). 29 Document de l'OMC, WT/ACC/CHN/17, 21 mars 2000. WT/TPR/S/95 Page 26 7) Examen des politiques commerciales DIFFÉRENDS COMMERCIAUX ET CONSULTATIONS DANS LE CADRE DU GATT/DE L'OMC 24. L'implication croissante du Pakistan dans le mécanisme de règlement des différends de l'OMC témoigne de l'évolution de l'économie, tant au niveau national qu'au niveau international, ainsi que de l'élargissement et de la facilitation de l'accès de tous les Membres de l'OMC aux règles régissant le règlement multilatéral des différends. Au cours de la période considérée, le Pakistan a été partie plaignante contre l'imposition par les États-Unis d'une mesure de sauvegarde transitoire sur ses exportations de fils de coton peignés.30 L'interdiction d'exportation de cuirs et de peaux brutes (à présent remplacée par un droit d'exportation de 20 pour cent) et la protection des brevets de produits pharmaceutiques et de produits chimiques destinés à l'agriculture ont fait l'objet de réclamations respectivement de la part de l'Union européenne et des États-Unis; les deux cas ont été résolus grâce à des solutions convenues d'un commun accord.31 Le Pakistan a également demandé à participer à des consultations, ou réservé ses droits de tierce partie, dans des réclamations contre des mesures prises par les États-Unis (prohibition à l'importation de certaines crevettes et de certains produits à base de crevettes, mesures affectant les textiles et les vêtements, restrictions sur les importations de chemises, chemisiers et blouses, de laine, tissés en provenance d'Inde, modifications des règles d'origine pour les textiles et les vêtements) et l'Union européenne (droits antidumping sur les importations de linge de lit en coton en provenance d'Inde).32 8) RÉGIME D'INVESTISSEMENT ÉTRANGER 25. Le cadre juridique régissant l'investissement étranger direct (c'est-à-dire la Loi de 1976 sur la promotion et la protection de l'investissement privé étranger et la Loi de 1992 sur les réformes économiques) n'a pas été modifié. Le rapatriement du capital, des bénéfices, des dividendes et des amortissements de capital aux taux de change en vigueur est garanti.33 Les droits de licence peuvent être rapatriés uniquement si l'accord de licence a été enregistré auprès de la Banque d'État du Pakistan. L'autorisation d'acquisition de sociétés existantes par des entreprises étrangères (ou nationales) peut être refusée pour des raisons d'intérêt national (c'est-à-dire affectant la sécurité nationale, l'ordre social ou l'intégrité du patrimoine culturel).34 La protection des investissements étrangers contre l'expropriation semble avoir été satisfaisante.35 30 Documents de l'OMC, WT/DS192/2, 4 septembre 2000, WT/DS192/R, 31 mai 2001 et WT/DS192/AB/R, 8 octobre 2001. 31 Documents de l'OMC, WT/DS107/1, 20 novembre 1997 et WT/DS36/4, 7 mars 1997. 32 Documents de l'OMC, WT/DS33/R, 6 janvier 1997, WT/DS85/5, 18 juin 1997, WT/DS140/2, 25 août 1998, WT/DS151/4, 9 décembre 1998, WT/DS141/R, 30 octobre 2000, WT/DS58/18, 8 novembre 2000 et WT/DS58/RW, 15 juin 2001. 33 Toutefois, les banques, les compagnies d'assurance, les compagnies aériennes étrangères et les compagnies de transport maritime étrangères doivent obtenir l'autorisation de la Banque d'État du Pakistan pour les transfert de fonds. 34 World Markets Online (non daté). 35 Service commercial des États-Unis (2000). Pakistan WT/TPR/S/95 Page 27 26. Conformément à la politique d'investissement de 1997, le Pakistan a ouvert entièrement la plupart des secteurs de l'économie à l'investissement étranger direct (IED)36, autorisant ainsi les participations étrangères à 100 pour cent, sauf dans certaines activités qui sont soumises à des conditions particulières (tableau II.1).37 Depuis novembre 1997, le Pakistan propose le traitement national aux investisseurs étrangers en matière d'incitations, telles que les exonérations de droits de douane et d'impôts ou d'autres concessions sur les importations d'usines et de machines, et en matière d'allégements fiscaux sous la forme d'une allocation pour la première année accordée en particulier aux industries de haute technicité, à forte valeur ajoutée et à vocation exportatrice, ainsi qu'aux branches de production prioritaires (produits de l'industrie mécanique, biens d'équipement, produits chimiques) et aux industries agroalimentaires (chapitre III 2) ii) i) et III 4) ii)).38 En outre, les investissements dans l'agriculture, les services, l'infrastructure et le secteur social doivent être enregistrés auprès de la Commission des titres et des changes du Pakistan (chapitre IV 5) iii) a)) et de l'Office de l'investissement.39 Les investisseurs qui importent des fonds propres de l'étranger (part de capital apportée par des investisseurs étrangers dans un projet spécifique) doivent s'enregistrer auprès de la Banque d'État du Pakistan et présenter un certificat d'encaissement de monnaie étrangère prouvant l'origine de l'investissement.40 27. Depuis 1994/95, le Pakistan a signé 38 nouveaux traités bilatéraux d'investissement.41 Des accords ont été également signés avec 37 pays pour éviter la double imposition. Le Pakistan est membre du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) de la Banque mondiale, et de l'Agence multilatérale de garantie des investissements (AMGI). L'AMGI a signé 16 contrats de garantie portant sur des encours de 143,7 millions de dollars EU dans le secteur financier, le secteur des infrastructures et le secteur manufacturier du Pakistan. L'investissement étranger direct que l'AMGI a facilité à ce jour se monte à 785,8 millions de dollars EU. L'AMGI analyse actuellement un projet de technologie informatique représentant une possibilité d'investissement de 1,5 million de dollars EU et, conjointement avec ses partenaires du groupe de la Banque mondiale, continue de surveiller le secteur de l'énergie. 36 Auparavant, seul le secteur manufacturier était ouvert à l'investissement étranger. 37 Office de l'investissement (2000a). 38 Office de l'investissement (2000b). 39 Les projets d'investissement dans le secteur agricole sont traités par l'Office de l'investissement en consultation avec les gouvernements provinciaux respectifs (Office de l'investissement (2000a)). 40 41 World Markets Online (non daté). Le Pakistan maintient actuellement des traités bilatéraux avec l'Allemagne, l'Espagne, la France, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Koweït, la Malaisie, les Pays-Bas, le Portugal, la République de Corée, la République populaire de Chine, la Roumanie, le Royaume-Uni, Singapour, la Suède, le Tadjikistan, le Turkménistan et la Turquie (Office de l'investissement (2000b)). WT/TPR/S/95 Page 28 Examen des politiques commerciales Tableau II.1 Limitations à l'investissement étranger direct (IED), à partir de 1997 Activités Limitations de propriété Autres conditions a) Une participation de 100% du capital est autorisée. L'investissement étranger minimum est de 0,3 million de dollars EU. Agriculture Mise en valeur de terres/aménagement de terres infertiles, de zones désertiques et vallonnées pour l'agriculture et l'exploitation des récoltes; aménagement de bordures de plans d'eau/de ruisseaux, cultures, production de fruits, de légumes, de fleurs, exploitation agricole/production intégrée (culture et traitement des récoltes), modernisation et développement d'installations d'irrigation et d'aménagement hydraulique, peuplement/foresterie, horticulture, laiterie, élevage et exploitation de petits ruminants (mouton, chèvre) et de tout autre type de bétail. b) Services Distribution en gros et commerce de détail, transport, entreposage et communications; projets d'infrastructure y compris développement de zones industrielles; télécommunications c'est-à-dire services de courrier électronique/d'accès Internet/d'informations électroniques (CIS), services de réseaux de transmission de données, services de radio par commutation de canaux, services de téléphonie mobile, services de télématique verbale, services de messagerie vocale, services de téléphones publics à paiement par carte, groupe fermé d'usagers aux fins d'opérations bancaires, opérateurs satellite internationaux pour la communication de données intérieures, services de radiorecherche, autres services de télécommunication, qui feront l'objet de déréglementation dans l'avenir et entreront sur cette liste; promotion immobilière (développement d'immeubles commerciaux, d'appartements, de grands ensembles, de supermarchés/de centres commerciaux, développement urbain et développement de nouvelles communautés); services d'hôtellerie et de tourisme ou services liés au tourisme; installations d'essais techniques; services audiovisuels; services sportifs et autres services récréatifs; services de location liés au matériel et aux engins de transport, matériel et outils utilisables aux fins d'aménagement foncier et d'exploitation agricole; services concernant l'environnement. c) Infrastructure Projets comprenant le développement de zones industrielles, télécommunications (services déréglementés), hôtels, tourisme ou services liés au tourisme. d) Services sociaux Éducation, formation technique/professionnelle, mise en valeur des ressources humaines; hôpitaux, services médicaux et de diagnostic. Source: Office de l'investissement (2000a). Les terres agricoles peuvent être louées pour une période allant jusqu'à 50 ans, renouvelable pour une nouvelle période de 49 ans. Les investisseurs étrangers peuvent détenir initialement 100% du capital à condition que le rapatriement des bénéfices soit limité à un maximum de 60% du total du capital ou des bénéfices et qu'avant cinq ans, un minimum de 40% du capital soit obligatoirement transféré à des investisseurs pakistanais (en particulier par vente des parts en Bourse). Le montant minimum de l'investissement en capital étranger dans la société/le projet est de 300 000 dollars EU. Une participation étrangère de 100% du capital est autorisée. Le montant minimum de l'investissement en capital étranger dans la société/le projet est de 300 000 dollars EU. Une participation étrangère de 100% du capital est autorisée. Le montant minimum de l'investissement en capital étranger dans la société/le projet est de 300 000 dollars EU. Pakistan WT/TPR/S/95 Page 29 28. Depuis 1997, dans le cadre du Groupe de travail des liens entre commerce et investissement de l'OMC, le Pakistan a mis l'accent sur des problèmes concernant: l'incidence de l'IED sur le développement et la nécessité d'une approche équilibrée qui prenne en compte les effets négatifs possibles de l'IED; les rapports entre l'investissement et la libéralisation des échanges et les stades de développement; le rôle de l'IED dans le transfert d'actifs incorporels, notamment dans les domaines de la technologie et du développement des ressources humaines, et les incidences de ce transfert sur le développement; les rapports entre les divers types d'IED et le processus de développement.42 Le Pakistan soutient que les inconvénients des règles multilatérales en matière d'investissement – perte d'autonomie des pays en développement dans la poursuite de leurs propres politiques de développement, et perte engendrée par le traitement de faveur injustifié accordé aux entreprises multinationales, spécialement dans leurs rapports avec les pays d'accueil – semblent l'emporter sur les avantages. 42 Documents de l'OMC, WT/WGTI/M/2, 10 novembre 1997, WT/WGTI/M/5, 29 juillet 1998, WT/WGTI/M/6, 3 novembre 1998, WT/WGTI/M/7, 27 janvier 1999 et WT/WGTI/M/8, 11 mai 1999.