ARTEMISIA AUCTIONS

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ARTEMISIA AUCTIONS
ARTEMISIA AUCTIONS
Le 12 décembre 2012
ICÔNES RUSSES PROVENANT D’UNE GRANDE COLLECTION
EUROPEENNE
Depuis plusieurs années, le marché des icônes russes s’est envolé, bien au-delà des attentes
des professionnels du marché de l’art, révélant au grand jour la tradition artistique et culturelle russe.
C’est dans cette optique que le mercredi 12 décembre 2012, la Société de Ventes Volontaires
ARTEMISIA Auctions présentera aux enchères une collection d’icônes russes, provenant d’une
grande collection européenne. Lors de cette vacation seront présentées une trentaine d’icônes d’origine
russe, grecque ou crétoise.
Dans la religion orthodoxe, les icônes sont saintes et il est courant de voir les fidèles
effectuer des gestes de dévotion en leur honneur. Il est aussi important de vénérer l'icône que d'écouter
la parole ou de lire les écrits. À l'origine, le terme icône désigne toute image religieuse, quelle qu'en
soit la technique (peinture, mosaïque, orfèvrerie, tissu...). Dans l'acception moderne, il désigne une
« image religieuse » réalisée, selon des règles particulières, sur un panneau de bois mobile, et destinée
au culte communautaire ou personnel.
Après l’acceptation du christianisme en 9881, la culture byzantine pénètre rapidement en
Russie et favorise son développement artistique. L’art russe commence à exister à côté de l’art
byzantin, dont il assimile les valeurs, mais il affirme rapidement son autonomie en développant son
propre style. La peinture des icônes connaît un exceptionnel essor. Des écoles locales, avec un
caractère distinctif, se forment ; des peintres de talent développent un style original. Le répertoire
iconographique s’enrichit de nouveaux thèmes, comme par exemple le Pokrov, le voile de la Vierge.
Constituée pendant près de trente ans par un grand amateur européen, cette collection offre un
large panorama de l’art de l’icône, allant de l’image du Christ à celle de la Vierge, et des Saints
du calendrier liturgique.
I.
La figure du Christ
La coutume de la consécration du Christ est très ancienne. La Nativité inaugure le cycle de la vie du
Christ. C’est ainsi qu’une Nativité russe, du XVIIème siècle, sera présentée dans cette vente sur une
estimation de 6 000 €. La Présentation du Christ au Temple, se fonde sur l’Evangile selon saint
Luc. Le modèle que nous présentons relate parfaitement ce moment. Peint en Russie, vers la seconde
moitié du XVIIème siècle, il est estimé entre 3 000 et 4 000 €.
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En 988, le baptême du prince de Kiev, Vladimir, marque l’introduction du christianisme en Russie.
II.
L’image de la Vierge
La représentation de la mère du Christ n’est pas univoque. Il en existe différentes versions. La Vierge
de Tikhvin en est un exemple. La légende raconte ainsi l’apparition de l’icône de Tikhvine en 1383.
Les pêcheurs du lac Ladoga, au nord de la Russie, aperçurent sur les eaux une icône entourée de
lumière. Tous les efforts des habitants de la région pour la retenir échouèrent. L’icône finit par
s’immobiliser au milieu des marécages, près de Tikhvine. Les habitants, attirés vers l’endroit par le
miraculeux cheminement de l’icône, construisirent une église consacrée à la Dormition de la Vierge.
Tikhvine devint un lieu de pèlerinage pour la population de la région.
La vénération de l’icône de Tikhvine dans toute la Russie est liée aux événements de la guerre contre
les Suédois. Après la prise de Novgorod par les Suédois, en 1613, ceux-ci voulaient prendre le
monastère dans lequel étaient réfugiés tous les habitants de la région. Les Suédois se préparèrent à
maintes reprises à l’assaut, mais chaque fois, la Mère de Dieu vint au secours du monastère en faisant
apparaître une puissante armée. Pris de panique, ils se retirèrent laissant leurs armes sur le terrain.
Quand la paix fut conclue entre la Russie et la Suède en 1617, l’icône de Tikhvine fut apportée afin
qu’elle préside la cérémonie. Depuis cet événement, l’icône fut reproduite et vénérée dans toute la
Russie.
Le modèle présenté à la vente est recouvert d’un oklad en vermeil repoussé, ciselé et gravé, les
auréoles et les écoinçons sont en émaux cloisonnés polychromes, les vêtements de la Vierge Marie et
de l’Enfant sont brodés de perles de rivières, les étoiles virginales qui ornent le maphorion de la
Vierge sont en diamants taille rose et cabochons de rubis et saphirs. Elle date de la fin du XIXème siècle
et elle est l’œuvre du célèbre orfèvre Pavel Ovchenikov (25 000 / 30 000 €).
La Vierge de Vladimir, dont le motif est l’une des variantes de la Vierge de Tendresse, fut très
populaire. Elle occupe une place spéciale dans la vie du peuple russe, et les chroniques rapportent le
rôle immense qu’elle joua dans l’histoire de cette nation. Elle est célébrée trois fois, car elle aida trois
fois les Moscovites dans les guerres contre les Tatars. L’icône proposée ici date du XVIème siècle (6
000 / 8 000 €).
La Vierge Hodiguitria s’inscrit dans cette thématique. La Vierge Hodiguitria de Smolensk est
représentée au centre. Provenant de Pomorie, elle date de l’extrême fin du XVIIème siècle. Elle est
recouverte d’une basma en argent
repoussé, orné d’un motif floral. La bordure comporte la
représentation d’un saint évêque et d’une Sainte, probablement les saints patrons des commanditaires
de l’icône. Le kiot (coffret en russe) culmine en forme d’une coupole à bulbe. La Trinité de Nouveau
Testament (Le Fils, le Père et le Saint Esprit) est figurée dans la partie supérieure, en dessous se trouve
la Déisis comprenant au centre le Christ, la Vierge Marie, saint Jean le Précurseur, et les archanges
Michel et Gabriel . Sur les côtés sont représentés les saints Métropolites de Moscou. Dans la partie
inférieure sont figurés en buste : saint Jean Bouche d’or, sainte martyre Daria, saint Maxime le
Confesseur, saint Laurent et la sainte Martyre Anissia. L’écriture est d’une grande finesse, laissant voir
les caractéristiques de la tradition des Vieux-Croyants de Pomorie. Ceci est particulièrement visible
dans le traitement des visages de la Mère et de l’Enfant, qui sont plastiques et très expressifs. ( 4000 /
5000 €).
Enfin, la représentation de la Vierge est également visible à travers cette icône russe que l’experte,
Madame Manic, date du XVIIème siècle, et qui représente la Dormition de la Vierge (2 500 / 3 000 €),
ou bien encore celle représentant La Naissance de la Vierge Marie (2 000 / 2 500 €).
III.
Les Prophètes
Parmi les prophètes vétérotestamentaires, saint Elie est l’un des plus connus. Il est vénéré aussi
bien par les orthodoxes que par les catholiques et les Juifs. Cette popularité est justifiée par ses
différents rôles, les principaux étant ceux de prophète et de combattant contre l’idolâtrie, tandis que le
personnage de thaumaturge et d’ermite est postérieur et plutôt développé par la tradition. La version
du prophète Elie proposée aux enchères, date du XVIIème siècle et devrait attiser la curiosité des
collectionneurs (6 000 / 8 000 €).
IV.
Les Saints du calendrier liturgique
Les Saints du calendrier liturgique sont particulièrement bien représentés dans cette collection. Citons,
entre autres, l’icône de Saint Nicolas datant du XVIIème siècle (2 500 / 3 000 €), celle de Saint Jean
en silence dont l’oklad est en argent (3 000 / 4 000 €) ou bien encore celle de Saint Jean le Guerrier
du début du XIXème siècle (1 500 / 2 000 €).
V.
Les icônes grecques et crétoises
Si la Grèce a connu de brillantes écoles, c’est en Crète, et singulièrement au XVIème siècle, que l’art de
l’icône s’est épanoui. Parmi les plus belles pièces de cette collection, on mentionnera la Vierge
Hodiguitria qui a été exécutée par un artiste, sans doute de renom, dans la seconde moitié du XVIème
siècle (20 000 / 25 000 €)
L’origine du nom Hodiguitria a plusieurs explications. En grec, Hodos signifie la voie, et le nom se
traduit comme « la Conductrice » ou « Celle qui montre le chemin ». Nous pouvons également
supposer que son nom lui vient de l’Eglise Hodigon, près de Constantinople, où les empereurs priaient
avant de partir en guerre, mais d’autres sources assurent qu’elle portait déjà le nom Hodiguitria et que
c’est l’église qui fut nommée d’après l’icône.
La Vierge est présentée à mi-corps, tenant dans la main gauche l’Enfant, tandis de la main droite elle
montre son Fils, Hodos, le chemin de la Rédemption. Le Christ bénit de la main droite, et dans la main
gauche, il tient un rouleau, symbole du Verbe Créateur. La Vierge Marie porte un maphorion brodé de
couleur cerise foncé, sa tunique et le voile qui lui couvre les cheveux sont bleus. L’Enfant est vêtu
d’une tunique verte et d’un manteau ocre avec des rehauts dorés, symbole de la lumière divine. Les
draperies sont linéaires, les visages plastiques. Le fond a conservé l’or d’origine d’où la lumière
semble irradier, symbolisant le monde en dehors du temps. Les nomina sacra sont conservés.
L’artiste est resté fidèle à la tradition byzantine. La finesse de l’exécution et la force du coloris
laissent voir la main d’un très bon peintre.
Vente le mercredi 12 décembre à 14 h
Expositions publiques :
Le mardi 11 décembre de 11h à 18h, le mercredi 12 décembre de 11h à 12h
Expert : Madame Liliane Manic
ARTEMISIA AUCTIONS
46, rue Laffitte – 75009 Paris - Tél. : + 33 (1) 40 15 99 55 – [email protected]
www.artemisia-auctions.com