Présentation du Livre Blanc de la Mobilité Durable

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Présentation du Livre Blanc de la Mobilité Durable
 Communiqué de presse Paris, le 3 mars 2016 Présentation du Livre Blanc de la Mobilité Durable : un travail salué par les invités et un débat riche et argumenté Le Club de la Mobilité Durable présentait son Livre Blanc le 14 janvier dernier lors d’une réunion plénière animée par Bruno Leray, Président d’Athlon France et Jean-­‐François Rabilloud, rédacteur de l’ouvrage. Le Club de la Mobilité Durable, lieu d’échanges, de réflexion et de prospective ayant pour ambition de faire émerger des solutions de mobilité nouvelles en entreprise et de faire bouger les mentalités en matière de transport, et, plus largement, de mobilité, a été créé en 2013 à l’initiative d’Athlon, acteur de la location longue durée. Athlon appartient au néerlandais Rabobank, un groupe engagé en termes de développement durable et présent sur des pays très matures sur le sujet de la mobilité. Athlon porte cet ADN dans ses gènes. Convaincu que la mobilité durable fera partie de notre vie dans 10, 15 ou 20 ans, le loueur réfléchit sur l‘évolution de son métier et de son business model. En créant le Club de la Mobilité Durable, l’ambition d’Athlon était de contribuer à évangéliser le marché et d’impliquer les pouvoirs publics. Le Livre Blanc concrétise cet objectif. Il porte des revendications fortes à destination des pouvoirs publics – Etat, Régions, Collectivités Locales – complétées par quelques propositions aux entreprises. La plupart de ces revendications concernent la fiscalité. Comme dans tous les pays d’Europe engagés dans cet effort, la fiscalité reste, en effet, le levier le plus puissant et le plus efficace. 1/ Création d’une mutuelle mobilité Elle consiste en une caisse commune alimentée par les cotisations des salariés et un abondement de l’employeur. Elle permettrait de financer toute nouvelle solution de mobilité et concernerait l’ensemble des salariés. Elle dynamiserait le recours aux solutions durables, soutiendrait les bas revenus en facilitant le recours à d’autres solutions que le recours à sa voiture personnelle et valoriserait les comportements vertueux. 2/ Bonus dé-­‐mobilité par le télétravail Actuellement, il n’existe aucune incitation en faveur du télétravail. L’Etat peut aider les entreprises en prévoyant des exonérations de charges sociales et en simplifiant le mécanisme de télétravail. Athlon a des call-­‐centers pour répondre aux clients et ces derniers pourraient très bien être déportés chez les particuliers. Si les chefs d’entreprise sont encouragés à mettre en place le télétravail, ils pourraient globaliser ce dispositif. Les salariés gagneraient deux heures par jour qui correspondent au temps de transport quotidien. 3/ Mutualiser et ouvrir les données de mobilité Cette proposition est reprise du rapport Lemoine sur la « transformation numérique » de l’économie française, qui date de l’automne 2014. Les professionnels de l’autopartage ne peuvent lancer une offre de « dépossession des véhicules » à Paris que si la Mairie contraint le groupe Bolloré, à qui elle a accordé une délégation de service public, à donner accès aux données d’Autolib. Ceci vaut aussi pour les Vélib, gérés par le Groupe JC Decaux. Ouvrir les systèmes de réservation et d’abonnement dans un cadre légal permettrait l’interopérabilité et la standardisation des données. Une expérience démarrera fin 2016 en Finlande, Mobility as a Service, avec une solution tout-­‐en-­‐un avec un seul abonnement pour les transports publics, les taxis, les VTC, etc. Cette étape est indispensable pour installer des plateformes multimodales. 4/ Création d’un « Pass Mobilité universel » Ce Pass permettrait de louer des voitures à Paris et Lyon ou de prendre les transports en commun à Montpellier ou Nantes. Un pass unique permettrait de gérer toutes ces mobilités sur son Smartphone. Ceci vaudrait aussi pour les parkings. Un tel outil serait fondamental pour faciliter l’ensemble des services. 5/ Création d’un « Pass Fluidité » L’idée est de proposer aux opérateurs publics et privés de transport de mettre en place des pass « heures creuses » ou des pass fluidité, partant du constat que les transports en commun sont bondés aux heures de pointe. Ce pass serait utilisable avant 7 heures du matin ou après 9 heures ou 19 heures et coûterait moins cher. Ceux qui travaillent en horaires décalés ou qui ne sont pas soumis à des horaires fixes pourraient profiter de transports publics à moindre coût. Cette solution fluidifierait également la circulation. 6/ Création d’un « Crédit Mobilité » Bruno Leray a déclaré tenir tout particulièrement à cette proposition. Concernant le marché de la location longue durée de voitures, la voiture de fonction reste un avantage statutaire. Bruno Leray s’est demandé quel était le besoin réel de ces véhicules dans l’usage courant, évoquant son propre exemple : « Je n’ai pas besoin d’une grosse voiture, mais plutôt d’une petite voiture correctement équipée en matière de téléphone et de connectique, pour me rendre d’un point A à un point B la semaine. J’ai parfois besoin d’une grosse voiture le week-­‐end. Quand je pars en vacances, je préfère parfois prendre le train. Dans l’environnement fiscal actuel, je suis doté d’une grosse voiture, pour un usage minimal, alors qu’elle pollue. Si l’Etat offrait demain des avantages fiscaux sur un crédit mobilité plutôt que pour une voiture, nous changerions totalement notre approche. » Athlon propose déjà un crédit mobilité aux Pays-­‐Bas et en Belgique, baptisé FlexDrive. L’usage du véhicule est alors adapté aux besoins de chaque collaborateur. Ce produit sera lancé en France en 2016, sous réserve des développements informatiques nécessaires. Il conviendrait toutefois que des incitations fiscales accompagnent ce dispositif. Aujourd’hui en France, si une entreprise opte pour cette solution, elle court un risque fiscal. 7/ Création des « Hubs de la Mobilité » Il s’agit de renforcer et faciliter le covoiturage et donc décongestionner le trafic, en mettant en place un système de parkings relais, gratuits, en amont et en aval des grands axes de circulation. Ainsi, un tel parking pourrait être créé entre Rambouillet et Paris, à Versailles, pour accueillir les candidats au covoiturage. La voiture choisie poursuivrait sa route vers Paris, en bénéficiant d’une voie spécifique, avec un autocollant sur le pare-­‐brise indiquant qu’elle a transité par le Hub. Dans Paris, les transports en commun et publics prendraient le relais. 8/ Initier et proposer l’autopartage dans l’entreprise C’est une proposition qu’Athlon va tester en interne. L’entreprise compte acheter quelques voitures électriques que les collaborateurs n’ayant pas de voiture de fonction pourront utiliser, y compris le week-­‐end, même s’il existe un problème de fiscalité pour déterminer quelles sommes devront être facturées aux collaborateurs pour le week-­‐end. L’objectif est de limiter le nombre de véhicules, ou plutôt d’utiliser le véhicule de manière différente. Athlon mènera une expérimentation à compter du mois de mars. Si un collaborateur veut décaler ses heures et travailler, par exemple, de 11 heures à 21 heures, pour éviter les embouteillages, il pourra utiliser la voiture électrique disponible en autopartage. L’objectif est de réduire le temps de transport entre le domicile et le bureau et d’optimiser le travail, avec une mobilité adaptée. 9/ Promouvoir l’autopartage au pied des immeubles Les promoteurs ont aujourd'hui l’obligation de construire des places de parking en sous-­‐sol ou à l’extérieur. Cette obligation pourrait être modulée : en la réduisant de 20 %, soit, par exemple, 20 places de parking en moins, le promoteur proposerait 10 voitures en autopartage. 10/ Encourager l’autopartage auprès des flottes des collectivités locales Pour optimiser l’usage de nombreux véhicules que possèdent les collectivités locales, ces dernières pourraient les prêter aux particuliers le week-­‐end, moyennant une rétribution. Athlon pourrait notamment gérer ces flottes, des collectivités locales et de l’Etat, et les optimiser. Jean-­‐François Rabilloud a rappelé que la Poste possède un parc de 25 000 véhicules électriques, ce qui constitue la plus importante flotte de véhicules électriques en entreprise au monde. Ces propositions sont portées, et continueront d’être portées, auprès des élus et des entreprises. Notant que près de 29 millions de véhicules à usage des entreprises demeurent nettement polluants, Bruno Leray estime qu’il relève de sa responsabilité de loueur de participer à l’évolution des mentalités et d’entraîner les entreprises dans une dynamique responsable pour réduire les coûts, améliorer la qualité de vie des collaborateurs et diminuer les émissions de CO2 dans l’environnement. Les invités présents, élus municipaux, dirigeants d’entreprise, responsables du développement durable, journalistes, ont largement participé au débat et salué la qualité du travail mené et la pertinence des solutions proposées. Ils ont également fait part de leur propre expérience, soulevé des enjeux importants et émis de nouvelles propositions complémentaires à celles du Livre Blanc. François Rouvier, en charge de la RSE et de la Mobilité Durable chez Renault, soulève la question de la « mobilité inclusive » : « Comment faire en sorte que la mobilité soit accessible à tous ceux pour qui elle est indispensable, mais non accessible économiquement ? Plus les personnes sont pauvres, plus elles résident loin des centres villes et se trouvent dans une situation de précarité professionnelle, ne pouvant accéder aux multiples emplois qui supposent de la mobilité. La non-­‐mobilité constitue un obstacle majeur à l’accès à l’emploi », a-­‐t-­‐il souligné. Luc Raffestin, représentant Schneider Electric, plaide pour le télétravail effectué dans un bureau situé à proximité immédiate du domicile, accessible à pied ou en vélo, et propose « un système de bureaux partagés. Dans le cadre d’accords entre collectivités, les entreprises proposeraient une bourse d’échanges de bureaux et mettraient à disposition de salariés d’autres entreprises des bureaux partagés afin que les salariés puissent travailler un ou deux jours par semaine à proximité de leur domicile. Cette solution désengorgerait la circulation. Un geste fiscal en faveur des entreprises adhérant à ce système permettrait de dynamiser la proposition. » Johan Ransquin, chef de service transports mobilité de l’Ademe, complète : « La mutualisation permettrait de trouver un modèle économique intéressant et de provoquer plus facilement le basculement. L’entreprise ne s’y retrouve qu’à partir d’un certain volume de salariés puisqu’elle peut alors adapter son parc de bureaux. » L’autopartage est plébiscité par tous. Pour Jean Zermati, Directeur Adjoint Facilities & Mobility Management chez Orange, le chiffre de trois personnes sur quatre allant travailler en voiture n’est pas choquant. Ce qui lui semble choquant, « c’est que chacun vienne travailler avec sa voiture. Actuellement, aux heures de pointe, la réserve de capacité ne se trouve pas dans les transports en commun. » Avec un parc de 400 véhicules en autopartage au sein du groupe, Jean Zermati gère aujourd’hui la plus importante flotte d’entreprise autopartagée en France et ambitionne un parc de 1000 véhicules en 2016 et 3000 véhicules en 2020. Charles Poretz, fondateur de Cyclez, veut aller plus loin et promouvoir le vélo-­‐partage au sein des entreprises. « Les problématiques de déplacements, de saturation des transports, des places de stationnement et des axes routiers montrent qu’une solution peut venir des vélos, pour des déplacements de quelques kilomètres, mis à disposition par les entreprises et les collectivités. L’exemple d’Issy-­‐les-­‐Moulineaux, qui met à disposition de son personnel des vélos pour des déplacements courts, est pertinent. » Didier Houal, qui représente la société Mobility Tech Green, acteur de l’autopartage, estime, concernant la mobilité d’entreprise, qu’ « il faut inciter l’entreprise à adopter ces recommandations puisqu’elle participe de l’éducation des collaborateurs à une nouvelle mobilité. L’entreprise doit montrer l’exemple et mettre en place ces processus, pour aller vers de nouvelles mobilités. » Si des freins existent au sein des entreprises, et notamment un frein économique, il note que les systèmes s’ouvrent, avec des solutions de vélo et de VTC partagés. « Il convient de prévoir des ressources humaines au sein de l’entreprise pour piloter ces solutions et de communiquer auprès des collaborateurs pour expliquer les modes de fonctionnement. Changer les usages n’est effectivement pas aisé. » C’est finalement l’approche servicielle du véhicule qui prévaut. Johan Ransquin note le passage d’une logique de possession à une logique d’usage. « Le véhicule est alors adapté à son usage. A l’Ademe, nous ne pensons pas que le véhicule électrique doive remplacer le véhicule thermique dans tous ses usages. Les études montrent que les véhicules électriques doivent être beaucoup utilisés pour être rentables. Ils sont pour cette raison très adaptés aux déplacements quotidiens d’au-­‐moins 50 kilomètres par jour. Leur fabrication est impactante du point de vue environnemental. L’essor de l’électromobilité est une opportunité qui doit permettre de remplacer une technologie par un usage, avec diverses solutions permettant d’aller d’un point A à un point B. » Il ajoute que les constructeurs sont entrés dans cette logique et pensent le véhicule comme un service, même si nous ne sommes qu’au début du chemin. Dans cette logique de services, Charles Poretz estime qu’ « il convient d’intégrer la chaîne de mobilité dans les propositions formulées à destination des entreprises, en élargissant le champ des services offerts. » C’est ce à quoi réfléchit Athlon. « Nous souhaitons être capables de réserver un billet d’avion comme un vélo, en optimisant les transports et en intégrant l’ensemble des services liés à la mobilité. Notre offre FlexDrive, qui sera bientôt lancée en France, pourrait intégrer le vélo », précise Bruno Leray. « Ce sont nos modes de raisonnement qu’il faut changer », déclare Marie-­‐Xavière Wauquiez, Chef de projet logistique et mobilité urbaines durables chez Paris & Co, agence de développement et d’innovation de Paris. Selon elle, les contraintes budgétaires doivent être perçues comme une opportunité de changer de comportements. Au sein des collectivités, la mobilité est aussi en mouvement. « A Issy-­‐Les Moulineaux », précise Joëlle Sueur, Maire-­‐adjointe en charge du développement durable et de la vie des femmes, « la flotte automobile de la ville a été réduite d’un tiers lors du précédent mandat. Le renouvellement de la flotte comprend un tiers de véhicules électriques. Nous comptons poursuivre cet effort. Issy-­‐les-­‐
Moulineaux compte aujourd’hui 22 stations Autolib’ et a mis en place la smart mobilité, avec So Mobility. Une petite flotte de vélos électriques se trouve à la disposition du personnel de la ville pour les déplacements entre les différents sites de la ville. » Bruno Leray conclut en interpellant organismes publics et entreprises pour qu’ils accompagnent le Club de la Mobilité Durable dans sa mission d’évangélisation. Contact presse : Anne Perthuis, 01 53 53 36 87, aperthuis@les-­‐influenceurs.com