Historique de la Route du Rhum

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Historique de la Route du Rhum
L'extraordinaire Route du Rhum en quelques bords...
Historique de la Route du rhum
Mise à jour 19 septembre 2002
1975, climat de guerre dans la course au large, petit monde jusqu'alors un peu clos et qui connaît une
expansion très rapide. La majorité des grandes courses, à l'image de la transatlantique en solitaire
(actuelle OSTAR), sont organisés par des clubs Anglais avec des règles anglaises et des podiums
remportés par les français !
Pour faire face à l'hégémonie des continentaux, les anglais modifient avant chaque nouvelle épreuve les
instructions de course, réprimant l'innovation et limitant la taille et le type des voiliers engagés, pénalisant
par exemple lourdement Eric TABARLY ou Alain COLAS.
1976, Michel ETEVENON, publicitaire, spécialiste du sponsoring des événements nautiques ( il est
l'armateur du voilier KRITER), alors qu'il se dit volontiers totalement incompétent en voile, entre dans la
bataille et lance une course à contre-pieds de la transat anglaise.
Les règles en seront simples:
- départ de St Malo, patrie corsaire, haut lieu de la plaisance française, au mois de novembre
tous les quatre ans
- trajet coupant l'Atlantique vers le sud ouest
- arrivée en Guadeloupe, à Pointe a Pitre, capitale économique et maritime des Antilles, tête de
ligne commerciale traditionnelle avec la métropole, qui est à l'affût de toutes les ouvertures
- course en solitaire, mais "tout permis" tant en terme de taille de voiliers que de moyens
techniques.
Le parcours est difficile, caractérisé par une sortie de manche en début d’hiver, et long.
Avec le temps, si la période et le parcours ont peu changé, une certaine limitation s'est néanmoins mise
en place puisque deux classes co-habitent, les multicoques et les monocoques, tous deux de moins de 60
pieds. Le départ des deux classes est décalé d’une journée, afin d’avoir une arrivée la plus groupée
possible. Le routage est autorisé.
La première édition, à l'automne 1978, est marquée par des événements majeurs :
- Le public est, pour la première fois dans une course à la voile en France, très nombreux au départ.
Plusieurs centaines de milliers de personnes étaient présentes à Saint Malo, où la configuration des
bassins comme du plan d'eau (passage de la course dans le « grand jardin » puis aux pieds du Cap
Fréhel), se prête particulièrement bien à une médiatisation.
- Les multicoques font leur première entrée majeure dans le monde de la course océanique, ainsi que les
très grands voiliers comme KRITER V ou WILD ROCKET.
- Plusieurs voiliers embarquent des caméras, les liaisons téléphoniques avec les PC presse sont
fréquentes, concourant à entretenir la médiatisation qui était apparue lors du départ.
Elle sera remportée, avec seulement 98 secondes d'avance, après trois semaines de course, par Mike
Birch sur son petit trimaran jaune, OLYMPUS PHOTO. Il devance Michel Malinovski durant un dernier
bord d'anthologie, magnifiquement décrit par M.Malinovski sous la terminologie demeurée célèbre : "seule
la victoire est jolie".
Mais cette « première » sera aussi la transatlantique qui verra la disparition d'Alain Colas à bord de
MANUREVA et de nombreux abandons causés par des collisions avec les multiples spectateurs présents
au départ ou les conditions très dures rencontrées dans le golfe de Gascogne et au voisinage des açores.
Les épisodes qui se succéderont seront alors une énumération des plus grands noms de la voile
océanique qui, participants, vainqueurs ou classés, viendront ici en découdre. Ce sera aussi pour certains
moins connus, voir amateurs, l'occasion de réaliser d’extraordinaires exploits.
Pour tous, la Route du Rhum est une pièce incontournable et enviée de la course au large.
Quelques bords en flash-back :
1982, gigantisme, plateau record, inventaire à la Prévert caractérisent cette deuxième édition:
32 trimarans, 8 catamarans, 1 prao, 14 monocoques ! Marc Pajot et son catamaran de 20 mètres font une
course presque sans histoire : ils passent en tête au cap Fréhel, et finssent en vainqueur incontesté aux
Antilles !
1986, dernière année de la course au gigantisme, avec notamment Loïc Caradec sur ROYALE. Les
tempêtes, les dépressions furieuses et des vents de plus de 60 nœuds se succèdent. La casse est
omniprésente, Loïc disparaît, son bateau est retrouvé retourné. Philippe Poupon sur le trimaran FLEURY
MICHON VIII est premier. Le premier monocoque (Pierre Lenorman sur MACIF) sera 12ème.
1990 restera dans les esprits "la course de Florence Arthaud", première navigatrice reconnue par les
médias modernes et dont l'arrivée, cheveux au vent, après de gros problèmes de santé durant la
traversée, fut suivie par des millions de téléspectateurs durant un 20 heures spécialement prolongé à son
intention.
1994 est marqué dès le départ par de multiples casses et abandons, dont Peyron qui démâte, et qui sont
la conséquence du retour vers l'Ouest de la dépression tropicale "Florence". Ce sera l'année de la
nouvelle génération des 60 pieds ballastés, comme BAGAGE SUPERIOR ou CACOLAC d’AQUITAINE.
Laurent Bourgnon en multi, Parlier en mono, monteront sur le podium.
1998 Un départ secoué par des dépressions très dures, la victoire de Laurent Bourgnon en multi et de
Thomas Coville suivi de Jean Luc Van den Heede en mono et, déjà, Ellen Mac Arthur qui s'illustre en 50
pieds et qui termine première de la class 2.