FIACAT Infos spécial 26 juin 2002 Journée internationale de soutien
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FIACAT Infos spécial 26 juin 2002 Journée internationale de soutien
FIACAT Infos spécial 26 juin 2002 Journée internationale de soutien aux victimes de la torture Le 12 décembre 1997, l’Assemblée générale des Nations Unies décidait : “de proclamer le 26 juin Journée internationale des Nations Unies pour le soutien aux victimes de la torture, en vue d’éliminer totalement la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.” Mais la torture continue d’être pratiquée à travers le monde sous ses formes les plus diverses. La Convention contre la torture des Nations Unies, qui est entrée en vigueur le 26 juin 1987, reste le moins ratifié des six traités internationaux sur les droits de l’homme actuellement en vigueur (avec 130 ratifications) et parmi les Etats parties au traité, nombreux sont ceux que ne prennent aucune mesure nécessaire à son application effective. Depuis 5 ans, de nombreux défenseurs des droits de l’homme se mobilisent à l’occasion du 26 juin afin de rappeler cette réalité et d’y sensibiliser l’opinion publique. Nous vous proposons ci-dessous quelques exemples d’initiatives entreprises, notamment par les ACAT et la FIACAT, pour marquer cette Journée en 2002. DECLARATION DES NATIONS UNIES A L'OCCASION DU 26 JUIN 2002 Le Comité contre la torture, le Rapporteur spécial de la Commission des droits de l’homme sur la torture, le Conseil d’administration du Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les victimes de la torture et la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme ont fait une déclaration commune le 26 juin. Ils s’y félicitent en particulier de la décision de la Commission des droits de l’homme, à sa 58ème session, d’adopter et de recommander au Conseil économique et social le texte du protocole facultatif à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Ils exhortent également les Etats membres de l’Organisation des Nations Unies à accorder une attention immédiate et soutenue à la question d’un protocole facultatif efficace et à procéder à l’adoption finale de cet instrument. DU CÔTE DE LA FIACAT En prémisse au 26 juin, la FIACAT et l'ACAT France ont organisé le 24 juin une conférence de presse conjointe à Paris, au secrétariat de la FIACAT, sur le thème "Cultures africaines et lutte contre la torture”. Patrick Byrne, Président de la FIACAT, Sylvie Bukhari de Pontual, Présidente de l'ACAT France et Arsène Bolouvi, ancien Président de l'ACAT Togo réfugié en France, étaient présents pour répondre aux questions des quelques journalistes qui s’étaient déplacés. Un dossier de presse a également été distribué à cette occasion. La FIACAT a répondu à une interview téléphonique d'une dizaine de minutes au sujet de son action en faveur de l'abolition de la torture, diffusée le 26 juin sur la Radio des Nations Unies, et retransmise sur le site Web des Nations Unies. Le 24 juin, elle avait également répondu à une interview sur Radio France Internationale. Une interview a également été accordée à Radio Vatican sur le même thème, également diffusée le 26 juin et consultable sur le site web du Vatican. La FIACAT a à cette occasion particulièrement insisté sur l'incompatibilité entre la torture et le message de l'Evangile. CINAT : Coalition des ONG internationales contre la torture Comme l’an passé, la CINAT a célébré la Journée du 26 juin 2002 autour du thème “Ensemble contre la torture”. Les organisations membres de la CINAT se sont réunies à cette occasion à Strasbourg, au siège du Conseil de l’Europe (CE), lieu symbolique pour ce 26 juin qui correspond également cette année au 15ème anniversaire de l’adoption de la Convention européenne pour la prévention de la torture. Une conférence conjointe CINAT / Regroupement des ONG DH du Conseil de l’Europe s’est ainsi tenue au Conseil de l’Europe sur le thème “La prévention de la torture en Europe : le 15ème anniversaire de la Convention européenne pour la prévention de la torture”. Silvia Casale, Présidente du Comité européen pour la prévention de la torture (CPT), Alvaro Gil Robles, Commissaire aux droits de l’homme du CE et Jerzy Jaskiernia, du Comité des affaires juridiques et des droits de l’homme du CE, y ont participé. Ce fut également l’occasion pour Patrick Byrne, Président de la FIACAT, qui avait été chargé de représenter la CINAT et d’intervenir en son nom, de présenter à nouveau l’action de la Coalition centrée sur la lutte contre la torture. Comme les années passées et dans le cadre de sa campagne, la CINAT s’est adressée aux Ministres des Affaires Etrangères des pays n’ayant toujours pas ratifié la Convention contre la torture des Nations Unies, leur demandant de procéder au plus vite à cette démarche et de faire les déclarations sur les articles 21 et 22 permettant aux Etats d’une part et aux particuliers d’autre part de saisir le Comité contre la torture des Nations Unies. L’IRCT a également mis à disposition des outils de campagne pour la Journée du 26 Juin (Tee-shirts, posters, dossiers de presse et d’information, ...). Plusieurs ACAT ont utilisé ce kit. Organisations membres de la CINAT (cinat.org) : Amnesty International (amnesty.org) Association pour la Prévention de la Torture (apt.ch) Fédération Internationale de l’ACAT (fiacat.org) Conseil International pour la Réhabilitation des Victimes de la Torture (irct.org) Organisation Mondiale Contre la Torture (omct.org) Redress (redress.org) DU CÔTE DES ACAT En Afrique Bénin L'ACAT a organisé des activités du 22 au 26 juin. Le 22 juin, elle a animé une émission sur Radio Parakou sur le thème "La torture dans nos coutumes traditionnelles" ; le 23, une intention de prière a été prononcée dans tous les lieux de culte de la ville de Parakou avec lecture d'un communiqué sur la journée du 26 juin. Une marche pacifique qui a réuni plus de 200 personnes, a été organisée le 26 juin par l'ACAT et plusieurs autres ONG sur le thème des atteintes aux droits de l'homme, avec une insistance toute particulière accordée à l'infanticide rituel au Bénin. Cet événement a été relayé par plusieurs organes de presse et une communication dès le 27 juin à l’issue de cette marche, a été immédiatement adressée aux autorités béninoises. Burkina-Faso L'ACAT s'est adressée aux autorités religieuses afin que des cultes soient célébrés à l'intention des victimes de la torture, et aux autorités du Burkina leur demandant de procéder à la ratification de la Convention contre la torture des Nations Unies. Lucienne Zoma, Présidente de l'ACAT, a été invitée par la télévision nationale du Burkina à intervenir lors de l'émission canal ONU sur la question de la torture, de son interdiction, de ses différentes formes et de ses réalités à l'échelle nationale. Les questions du lynchage des voleurs et de la recrudescence de la violence dans le pays ont également été abordées. Burundi La semaine du 24 au 30 juin a été décrétée semaine nationale de lutte contre la torture au Burundi. L'ACAT a participé à plusieurs activités conjointes organisées par les ONG droits de l'homme. Une journée de réflexion sur la problématique de la torture au Burundi s’est tenue à Gitega. A l'ordre du jour figuraient des exposée et débats, des témoignages de prisonniers ayant subi des tortures. Des visites inopinées ont pu avoir lieu dans les lieux de détention à Gitega. L'ACAT était représentée à un séminaire de deux jours organisé par Avocats Sans Frontières, la Ligue des droits de l'Homme "Iteka" et l'Association pour la Promotion des Droits de l'Homme sous le thème "Eradiquons et bannissons la torture". Le 25 juin, deux membres de l'ACAT ont présenté une émission de radio pour sensibiliser la population à la lutte contre la torture et ont à cette occasion présenté les objectifs de l'ACAT. Centrafrique L’ACAT a fait une déclaration qui a été reprise dans la presse. Dans celle-ci, elle rappelle que la torture est pratiquée dans son pays (lors des débats sur le projet de loi relatif à la ratification de la Convention contre la torture, les députés ont d’ailleurs reconnu sa pratique par les forces de l’ordre). L’ACAT a incité l’opinion publique à dire “non” à la torture et à refuser l’indifférence. Elle a félicité le gouvernement pour la réhabilitation de la prison de Ngaragba et a demandé que celle-ci s’étende à d’autres lieux de détention. République Démocratique du Congo (RDC) Les activités de l'ACAT se sont déroulées en trois étapes : du 15 au 21 juin, elle a organisé une session de formation sur le thème "Réflexion sur la notion de torture", en vue de préparer les membres à comprendre le sens de la célébration de la journée du 26 juin. Le 22 juin, l'ACAT a invité la population ainsi que des ONG partenaires à assister et participer à une journée de réflexion sur la torture à Kimwenza, avec pour objectif de vulgariser la Convention contre la torture des Nations Unies et de sensibiliser la population au phénomène de la torture. Le 26 juin, l'ACAT, conjointement avec plusieurs autres associations de défense des droits de l'homme et en partenariat avec le bureau du Haut Commissariat aux droits de l'homme des Nations Unies, a organisé une cérémonie de commémoration au collège Boboto de KinshasaGombe (témoignages de victimes, interventions d'un Représentant du Ministère des Droits Humains et du Représentant du Haut Commissariat aux droits de l'homme des Nations Unies, débats). Cette cérémonie a été suivie d'une visite aux prisonniers. Le 28 juin, l'ACAT a organisé une célébration eucharistique en la paroisse Saint Joseph de Matonge, en mémoire des victimes de la torture et de leurs bourreaux. Le groupe ACAT Katanga a organisé un culte à la paroisse Saint Vincent de Paul de la prison centrale à Lubumbashi, lequel a réuni 178 personnes. Une intention de prière en faveur des victimes des massacres de Kisangani du 14 mai a également été distribuée aux différentes congrégations religieuses et aux communautés chrétiennes de Lubumbashi. Le groupe ACAT Kisangani a organisé des activités de sensibilisation des chrétiens du 20 au 25 juin. Des entrevues avec les autorités du RCD Goma se sont également tenues. Le 26 juin, une visite à l'Hôpital Général de Référence de Kabondo a eu lieu. Des cultes ont aussi été organisés par l’ACAT à Mbujimayi. Togo Les activités commémoratives du 26 juin, qui se sont déroulées du 21 au 30 juin, ont porté essentiellement sur des actions de sensibilisation de la population au phénomène de la torture, et au rôle que doit jouer chaque structure sociale en vue de l'éradication de la torture. A cette fin, des émissions de radio, une conférence débat autour du thème "dignité humaine et droits de l'homme", une conférence de presse, une projection de film suivie de débats et une célébration œcuménique, ont été organisées. En Amérique Canada Pour célébrer le 26 juin, l'ACAT a envoyé à tous ses membres une proposition de prière pour les victimes de la torture. Brésil L'ACAT, avec le Groupe "torture jamais plus", la Pastorale des Prisons, et plusieurs autres associations, a adressé une lettre ouverte aux citoyens et aux autorités à propos de la torture au Brésil, qui est systématiquement appliquée en matière d'enquête policière. Elle insiste sur la nécessité de réformer le système pénitentiaire et demande aux autorités d'appliquer les recommandations du Rapporteur sur la torture établies suite à sa visite de 2000 et d'instruire systématiquement les plaintes de tortures. En Europe Allemagne A l'initiative de l'ACAT, plusieurs paroisses ont organisé des célébrations spéciales en commémoration de la Journée du 26 juin. Belgique L'ACAT (section francophone) a procédé en partenariat avec Amnesty International Belgique, à l'envoi de tracts sur le 26 juin en direction de la plupart des paroisses chrétiennes francophones, avec une proposition d'action. L'ACAT avait diffusé un feuillet de prières spécial 26 juin. Les groupes locaux de l'ACAT et d'Amnesty International ont collaboré à cette occasion notamment par la tenue de stands dans les Eglises. Plusieurs cultes et messes se sont tenus avec pour thème les victimes de la torture. L'ACAT a également organisé une célébration œcuménique le 26 juin. Espagne L'ACAT s'est adressée aux évêques catalans sur la nécessité de voir les paroisses unies autour du problème de la torture. Elle a également envoyé des informations et une proposition de prière pour le 26 juin à tous les membres et communautés de l'ACAT, à toutes les paroisses de Barcelone et de plusieurs autres villes. L'ACAT a pu intervenir dans deux émissions de radio (sur Radio Exterior de Espana et Radio Girona) afin de sensibiliser la population à la journée du 26 juin. Une prière œcuménique en la paroisse de la Bonanova de Barcelone a réuni 60 personnes. France Une journée “portes ouvertes” dans les locaux de l’ACAT a eu lieu le 26 juin, avec une exposition dans la rue permettant aux passants de découvrir l’association. Une soirée organisée au siège de l’ACAT, en lien avec AI et l’organisation soudanaise des DH présentait des témoignages et un film sur la situation au Soudan. A la suite d’un communiqué, de nombreux articles sont parus dans la presse, il y a eu plusieurs émissions radio et une émission télé sur la chaîne catholique. Une affiche et un appel du Mois sur la Tchétchénie “spécial 26 juin” avaient été réalisés par l’ACAT, de même qu’un tract avec un commentaire sur la lecture du dimanche 23 juin, une prière et une présentation de l’ACAT (ce tract a largement été distribué dans les paroisses lors de cette journée consacrée par le Conseil d’Eglises chrétiennes en France). L’opération “autocollants” lancée par l’ACAT Suisse a été relayée par l’ACAT France. Luxembourg A la demande de l'ACAT, au début du mois de juin, une lettre circulaire du Vicaire général a demandé aux communautés ecclésiales catholiques d'introduire à nouveau cette année, dans une liturgie dominicale proche du 26 juin, un moment de recueillement sur les victimes de la torture et le droit au respect de la personne humaine; une proposition de trame liturgique préparée par l'ACAT y était jointe. La même démarche a été faite auprès des Communautés protestantes. Une veillée de prière sur la paix au Proche Orient a été organisée par l'ACAT et CVX (Communauté de Vie Chrétienne), dans la chapelle du Christ Roi des Jésuites, suivie d'un échange autour d'un verre de l'amitié. Royaume-Uni L'ACAT s’est adressée à l'ensemble de ses membres les informant de la journée du 26 juin, et faisant un appel aux dons afin de permettre à l'ACAT de poursuivre sa mission. Suisse L'ACAT a cette année encore organisé les activités autour du 26 juin conjointement avec plusieurs autres ONG (Amnesty International Suisse, APT, OMCT, Croix-Rouge Suisse). Une action de sensibilisation autour du thème "Brisons le silence" et de la reproduction de l'œuvre du peintre Edvard Munch "Le Cri", invitait notamment chacun à porter le 26 juin un autocollant en signe de soutien aux victimes de la torture. L'argent récolté a été versé à un centre de réhabilitation en Bolivie. Plusieurs manifestations conjointes ont été organisées à Berne, Zurich et Genève sur les thèmes suivants : "prévention, dénonciation, réhabilitation", "vivre avec les conséquences de la torture", "justice pour les victimes de la torture, pour mettre fin à l'impunité", "survivants de la torture, une thérapie pour se reconstruire". Une veillée de prière pour la paix dans le monde s'est tenue le 26 juin au Temple de Fribourg avec des représentants des communautés chrétiennes, juives et musulmanes. DU CÔTE DES EGLISES Le Vatican a choisi la date symbolique du 26 juin pour procéder cette année à la ratification de la Convention contre la torture des Nations Unies. La FIACAT était intervenue ces derniers mois de manière réitérée auprès du Saint Siège afin que cette démarche soit rapidement accomplie. Elle ne peut donc que saluer cette initiative. Extraits du communiqué du Saint-Siège publié le 26 juin 2002 : “ Le Saint-Siège considère la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants comme un instrument valable et adapté pour la lutte contre des actes qui constituent une atteinte grave à la dignité de la personne humaine. L’Eglise catholique, à l’époque contemporaine, s’est constamment prononcée en faveur du respect inconditionnel de la vie elle-même, et a condamné sans équivoque “tout ce qui constitue une violation de l’intégrité de la personne humaine, comme les mutilations, la torture physique ou morale, les contraintes psychologiques” (Concile Vatican II, Constitution pastorale Gaudium et spes, 7 décembre 1965). Le droit de l’Eglise (Code de droit canonique, 1983) et son catéchisme (Catéchisme de l’Eglise catholique, 1992) énumèrent et identifient clairement les comportements qui peuvent blesser l’intégrité physique ou morale de la personne, réprouvent leurs auteurs et appellent à l’abolition de tels actes. (....) C’est dans cet esprit que le Saint-Siège entend apporter son soutien moral et sa collaboration à la communauté internationale, afin de contribuer à l’élimination du recours inadmissible et inhumain à la torture”.