Une nouvelle définition du `risque`

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Une nouvelle définition du `risque`
Public Disclosure Authorized
33443
CGAP P O R T F O L I O
ISSUE 2 JUNE 2005
Public Disclosure Authorized
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Une nouvelle définition du ‘risque’
Quel rapport y a-t-il entre les pauvres et les nouvelles mesures sur la
lutte contre le terrorisme et le blanchiment de capitaux ?
U
ne nouvelle étude de la
Banque mondiale et du
CGAP constate que les
mesures prises récemment en
faveur de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, pourraient
avoir un impact direct pour les
pauvres. L’article résume les conséquences, pour les prestataires
offrant des services financiers aux
populations à faible revenu, des
structures internationales mises en
place pour la lutte contre le
blanchiment de capitaux (LBC) et la lutte contre le financement
du terrorisme (LFT).
Pour les pauvres qui ont absolument besoin des services de la microfinance, l’augmentation des coûts subie par les institutions financières qui doivent satisfaire à une réglementation intensifiée peut
avoir pour conséquence imprévue de repousser la clientèle à faible
revenu en dehors du secteur formel, concluent les auteurs de l’article.
« La difficulté consiste à trouver un équilibre entre de bonnes pratiques prudentielles et un accès garanti au secteur financier, le tout
à un coût raisonnable pour les prestataires de services financiers et
leur clientèle », explique Jennifer Isern (le CGAP), l’un des auteurs.
Une approche fondée sur le risque
En plus des institutions spécialistes de la microfinance, la clientèle
à faible revenu trouve accès aux services financiers par l’intermédiaire de toute une gamme de prestataires : coopératives financières
et de crédit, banques rurales peu capitalisées, banques d’état axées
sur le développement et banques agricoles, caisses d’épargne
postales et banques commerciales. Bien que tous les prestataires de
services financiers relèvent des directives de la LBC et de la LFT, le
statut juridique d’un établissement, ainsi que sa gamme de services
à la clientèle peuvent avoir un impact sur son niveau de vulnérabilité aux activités illégales.
L’article souligne que le « profil de clientèle » des prestataires de la
microfinance réduit le risque que ces institutions soient victimes de
réseaux de blanchiment de capitaux. La plupart des clients de la
microfinance sont des « personnes
physiques » et non des entités juridiques,
comme le seraient des sociétés ou des
groupes, et leurs transactions —
d’épargne, de prêt ou de transferts —
représentent de si faibles montants que
l’apparition soudaine de montants élevés
ne manquerait pas d’attirer l’attention
des autorités.
L’article recommande aux instances de
réglementation d’arriver à un « compromis » avec les prestataires de microfinance
en ce qui concerne le respect des mesures
de LBC et de LFT. Pour les auteurs, il est essentiel de mettre les
nouvelles réglementations en place progressivement, en adoptant
une approche qui prenne en compte le degré de risque et qui puisse
inclure des exceptions pour les services destinés à la clientèle pauvre
et présentant un moindre risque.
« Une certaine souplesse d’application de la réglementation de la
LBC et de la LFT leur éviterait de provoquer un recul de l’offre de
services financiers à la clientèle pauvre », ajoute Jennifer Isern.
Le Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux (voir
« Prospectus » en annexe) a élaboré des standards internationaux
concernant la LBC et la LFT. À l’intérieur de ce cadre général
exhaustif, il incombe à chaque pays d’introduire une législation et
des structures de réglementation tout en évaluant dans quelle
mesure les différents prestataires de services financiers sont exposés
au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme.
Les prochaines étapes
L’article souligne que le coût administratif d’archivage et de contrôle
des transactions suspectes peut se révéler élevé pour les établissements
de microfinance, surtout s’ils ne sont pas automatisés. L’étude suggère
que les associations professionnelles peuvent jouer un rôle précieux en
créant et en fournissant des logiciels de LBC et de LFT et en s’associant aux pouvoirs publics pour offrir une formation d’apprentissage
et de conformité au sujet de la LBC et de la LFT. On trouvera des
informations supplémentaires concernant cette question, ainsi que le
texte des « Quarante recommandations » publiées par le Groupe
d’action financière (GAFI), sur le site internet www.fatf-gafi.org.
DANS CE NUMÉRO :
2 À la pointe de l’épargne : progrès et innovations
3 Soutien au Moyen-Orient
3 Le MIX nomme un nouveau directeur
4 Une banque du Caire au service des pauvres
PLUS le calendrier de Portfolio
Une prochaine Note Focus du CGAP explore en profondeur les questions
cruciales abordées dans le cadre des nouvelles réglementations concernant
la lutte contre le blanchiment des capitaux et contre le terrorisme, révélant
les défis probables posés aux prestataires de la microfinance et aux politiques et institutions qui les soutiennent. Renseignez-vous sur le site
www.cgap.org. Si vous désirez recevoir un exemplaire imprimé de cette
Note Focus, veuillez envoyer une demande à [email protected].
2
F R O N T I E R E S & I N N O VAT I O N S
D’où provient l’épargne ?
Grâce à deux évaluations réalisées au niveau national, les
analystes du CGAP ont commencé à identifier le contexte
particulier à la mobilisation de l’épargne auprès des pauvres à
travers le monde. Ces évaluations — qui s’inscrivent au sein
de l’initiative du CGAP sur l’épargne — indiquent que la
demande en produits de dépôt parmi la clientèle pauvre est
largement supérieure à l’offre existante.
responsable, particulièrement aux Philippines, constate Rani
Deshpande. D’autres facteurs aggravent ce phénomène : des
pratiques de prêt traditionalistes et l’absence de mécanismes
de gestion de trésorerie. Par ailleurs, les ouvertures de crédit
accordées par les bailleurs de fonds et les pouvoirs publics ont
un effet « désincitatif » sur la mobilisation des fonds d’épargne pour financer la croissance des portefeuilles de prêt.
« Dans des pays aussi divers que le Mexique ou les Philippines,
nous avons découvert qu’il existe une forte demande insatisfaite, en dépit du scepticisme ambiant concernant le désir ou
la capacité d’épargne des pauvres », commente Rani
Deshpande, membre de l’équipe du CGAP.
On constate un progrès important à ce sujet au niveau de
l’utilisation croissante des distributeurs automatiques et des
solutions de banque mobile aux Philippines. Les sociétés
philippines de téléphonie cellulaire SMART et Globe offrent
des services de paiement électronique et de services bancaires
en utilisant à la fois les SMS et plus de 50 000 « centres
d’encaissement » dans tout le pays. Ces services traitent
quotidiennement plus de 3 millions de transactions, ce qui
permet à Rani Deshpande de conclure : « En ce qui concerne
les paiements au détail de faible montant, la banque mobile
pourrait se passer complètement du système traditionnel de
paiements ».
La demande
En dépit de la rareté des statistiques disponibles, les quelques
enquêtes réalisées révèlent la prévalence d’un comportement
d’épargne informelle au sein de la clientèle à faible revenu.
Une étude effectuée en 2001 par la Banque mondiale dans des
régions rurales du Mexique a constaté un taux d’épargne égal
à 16 pour cent du revenu moyen des ménages : 12,5 pour cent
conservés en biens facilement réalisables (principalement du
bétail et des stocks), 2,1 pour cent en actifs financiers informels
et seulement 1,6 pour cent en dépôts bancaires formels.
Brigit Helms, Expert spécialiste principal en microfinance au
CGAP, fait remarquer que les pauvres font preuve d’une
grande créativité dans le domaine de l’épargne, surtout
lorsqu’il n’existe pas de services formels de dépôt, ou qu’ils ne
sont pas appropriés. Aux
Philippines, par exemple, décrit
Brigit Helms, on utilise les poteaux
de bambou qui soutiennent les
maisons : « Ils découpent de petites
fentes dans l’alcancia à hauteur d’épaule pour y glisser des pièces qu’ils
récupèreront plus tard en découpant
un trou au bas du poteau, comme
s’il s’agissait d’un distributeur ».
Lorsqu’il existe des mécanismes
d’épargne formels commodes et
appropriés, ils peuvent augmenter
considérablement les dépôts de
faible montant. Au Mexique, une
For more on the CGAP banque commerciale à mobilisé 1
Savings Initiative, visit
600 milliards de dollars US de dépôts
www.cgap.org/savings. depuis deux ans, le solde moyen ne
dépassant pas 360 dollars US. Aux
Philippines, les coopératives qui ont amélioré leurs services ont
constaté que les montants placés en dépôt étaient multipliés par
trois et le nombre de leurs membres par sept.
L’offre
En dépit de la demande indéniable pour les services d’épargne,
plusieurs facteurs font obstacle à la capacité des institutions
financières à y répondre. L’excédent de liquidités est en partie
Perspectives
Les deux enquêtes d’évaluation de l’épargne réalisées jusqu’ici
sur le terrain ont mis en lumière des facteurs essentiels de la
mobilisation des dépôts de faible montant, qui sont universels
et ne dépendent pas du contexte particulier d’un pays. Il est
crucial que des institutions solides et durables offrent des
services de dépôt accessibles et commodes pour la clientèle à
faible revenu. Il est tout aussi important de mettre en place un
cadre réglementaire dans lequel les pouvoirs publics assurent
un environnement favorable aux institutions, sans leur faire
concurrence ni mettre en place de programmes ayant un effet
d’incitation pervers.
Le CGAP espère que sa méthodologie d’évaluation de la situation de l’épargne au niveau des pays pourra aider les bailleurs
de fonds et autres acteurs à s’attaquer à ces obstacles dans leur
propre pays tout en identifiant des stratégies prometteuses
pour améliorer les produits de dépôt offerts aux pauvres. Le
CGAP prévoit d’affiner encore sa méthodologie au cours de
deux évaluations de pays supplémentaires au Bénin et en
Bosnie, et publiera ses conclusions au début de 2006.
Le Centre de documentation sur l’épargne en ligne de l’initiative (www.cgap.org/savings) est tout à la fois un service de
collecte des données et un service d’archivage pour l’immense
documentation disponible au sujet de l’épargne. Bailleurs de
fonds, décideurs politiques, institutions financières et universitaires peuvent consulter la documentation concernant la
mobilisation des dépôts au sein des populations pauvres et
défavorisées à travers le monde, et également communiquer
leurs propres expériences, faire des commentaires ou offrir
des conseils. Dans la rubrique « Changemaker », le centre de
documentation offre également une approche nouvelle de la
mobilisation des dépôts, par le biais d’expériences réelles
relatées par des membres du personnel d’institutions financières qui s’efforcent d’introduire ou d’améliorer leur offre de
produits d’épargne.
3
COMMUNIQUES&
MANIFESTATIONS
LES SERVICES
DU CGAP
La reine Rania préside la première réunion du Comité
exécutif de la région MOAN
Le CGAP annonce la création de deux centres de
documentation
À l’occasion de la première réunion du Comité
exécutif de l’initiative du CGAP pour la région du
Moyen Orient et de l’Afrique du Nord (MOAN),
les décideurs politiques du monde arabe se sont
réunis le 21 mai pour apporter leur soutien à un
ensemble de principes visant à accroître les
meilleures pratiques dans l’industrie de la microfinance au sein de la région. La réunion était
présidée par sa Majesté la reine Rania Al-Abdullah
de Jordanie et coïncidait avec le Forum mondial
économique sur les rives de la Mer Morte.
« L’organisation de cette réunion dans le cadre du Forum économique
mondial souligne le rôle vital que peut jouer la microfinance dans la mise en
place de secteurs financiers inclusifs et de sociétés équitables dans la région »
a annoncé la reine. Elle a ajouté que la microfinance représente un outil
important pour aider les familles les plus pauvres de la région à effectuer les
investissements professionnels qui leur permettront de créer rapidement leur
propre emploi.
On estime que la clientèle de la microfinance se monte à environ 900 000
personnes au Moyen Orient et en Afrique du Nord. Selon certaines prévisions,
il faudrait que la région puisse générer 50 millions d’emplois d’ici cinq ans.
Deux nouveaux centres de documentation sur le Portail de la Microfinance
(Microfinance Gateway) contiennent des conseils et des outils au sujet de
l’épargne et de la réglementation et de la supervision de la microfinance.
Le Centre de documentation sur l’épargne est un forum destiné à l’échange
d’informations concernant la mobilisation des dépôts parmi les populations
pauvres et exclues. Le site recueille, organise et diffuse la très grande quantité d’informations existantes au sujet de l’épargne en classant par sujets les
ressources disponibles électroniquement.
Le Centre de documentation sur la réglementation et la supervision, fruit
d’un effort collégial de deux ans entre le CGAP et le Centre IRIS de
l’Université du Maryland, rassemble les profils de réglementation et de
supervision de 50 pays en développement et en transition. Il contient
également une base de données permettant des comparaisons entre pays et
entre critères et une bibliothèque qui devrait répondre aux besoins des
responsables de réglementation cherchant à se renseigner au sujet de la
microfinance tout comme à ceux des intervenants du secteur de la microfinance désirant se former au sujet de la réglementation et de la supervision
dans l’industrie de la finance.
Rendez-vous sur le site du Centre de documentation sur la réglementation et
la supervision sur le site www.cgap.org/regulation.
Publication d’une étude sur les transferts monétaires
La présidente du CGAP, Elizabeth Littlefield, estime que l’ensemble de
principes approuvés lors de la réunion capture « l’essence même » de la
microfinance. Elle ajoute que « le Moyen Orient et l’Afrique du Nord
réalisent ainsi ce qu’aucune autre région du monde n’a entrepris : un accord
général au sujet d’un ordre du jour unique et commun ».
Découvrez les « Principes essentiels de la microfinance » du CGAP sur le site
www.cgap.org.
Un expert des indices de référence financiers à la
tête du MiX
Peter Wall a été nommé directeur exécutif du MIX (Microfinance
Information eXchange) et a pris ses fonctions le 2 mai. Monsieur Wall
occupait auparavant le poste de vice-président général à l’expansion de l’activité auprès du producteur international d’indices de référence des titres et
obligations FTSE. Il a également été responsable de la base de données
pour les marchés émergents d’International Finance Corporation, le leader
mondial de la création d’indices de référence et de données au sujet des
marchés émergents.
Le CGAP a le plaisir d’annoncer la publication
de « Crafting a Money Transfers Strategy:
Guidance for Pro-Poor Financial Service
Providers » (Étude spéciale du CGAP N° 10).
Après avoir fait la synthèse des chiffres recueillis auprès de nombreuses sources de documentation publiques et privées, ce document
commence par évaluer la taille et la structure
du marché mondial des transferts monétaires. Il offre ensuite une description des
éléments interdépendants qui constituent
un système de transferts monétaires et illustre de quelle façon les prestataires de services financiers favorables aux pauvres réussissent à les
associer pour composer des modèles réussis de transferts monétaires. La
dernière partie examine l’impact de différents facteurs (préférences de la clientèle, réglementation, concurrence, etc.) sur les décisions stratégiques prises par
les prestataires de services financiers au seuil du marché.
« La mission de Peter sera de faire du MIX le leader de l’offre d’informations au service de la croissance de l’industrie de la microfinance. Il
poursuivra l’action remarquable entreprise par Didier Thys » s’est félicité
le Président du Conseil d’administration du MiX, Xavier Reille.
Le présent article représente la première publication de l’initiative du CGAP
au sujet des transferts monétaires : son objectif est d’accroître la transparence
du marché et d’améliorer l’offre de services de transferts monétaires destinés à
la clientèle à faible revenu. Vous pouvez télécharger cet article sur le site
www.cgap.org/docs/OccasionalPaper_10.pdf. Vous pouvez également demander à en recevoir un exemplaire imprimé en composant le 1-202-473-9594.
En deux ans, le nombre d’institutions faisant parvenir leurs états financiers
au MIX est passé à plus de 420 institutions de microfinance, 50 fonds
d’investissement et 90 autres organismes de prestation aux marchés
(réseaux, agences de notation, etc.).
IMF À HAUT DÉBIT
Informations plus détaillées sur le site www.mixmarket.org.
Le Centre technologique de la microfinance offert par le CGAP peut
vous aider à trouver un financement, à sélectionner le logiciel approprié et à vous tenir au courant des technologies de pointe. Dîtes-nous
si votre système informatique fonctionne correctement, découvrez
comment d’autres utilisent leurs ordinateurs de poche, la notation de
crédit ou les distributeurs bancaires automatiques. L’ouverture en
ligne du Centre de documentation technologique est prévue pour le
mois de juillet : ne devenez pas l’un des laissés pour compte de la
technologie ! Renseignez-vous sur le site www.cgap.org.
4
PLEINS FEUX SUR…
La Banque du Caire a fait de la microfinance l’une des
ses principales activités
Au sein des pays arabes, les banques commerciales
prennent conscience du potentiel présenté par la
microfinance en tant qu’activité rentable à long
terme. Amro Abouesh, conseiller principal du
président de la Banque du Caire, examine
certains facteurs essentiels à l’expansion de
l’activité auprès de la clientèle à faible revenu,
ainsi que les obstacles à venir.
Portfolio : En quoi diffère l’approche de la
Banque du Caire, et à quels facteurs est dû
le succès de son programme de microfinance ? Amro Abouesh : nos produits ne sont
pas différents de ceux de nos concurrents.
Toutefois, nous avons adopté une approche
unique en ce sens qu’au lieu de diminuer cette
activité, nous avons pleinement intégré les produits de microfinance au sein de notre banque.
Une autre différence vient de ce que la banque
investit son propre capital, si bien que notre
capacité d’expansion n’est pas sujette aux décisions des bailleurs de fonds. En outre, lorsque
nous avons commencé, nous opérions déjà 120
succursales dans un réseau à dimension nationale.
Encore un facteur crucial : depuis le début, la
direction de la banque était fermement décidée à
fournir à ce programme tous les moyens nécessaires à son expansion à grande échelle.
Portfolio : Pourquoi la Banque du Caire a-t-elle
décidé de se lancer dans la microfinance ?
Amro Abouesh : tout a commencé il y a quatre
ans et demi lorsque le gouvernement a pris la
décision de « privatiser » le modèle de gestion de
la banque, ce qui se traduisait par l’adoption de
principes commerciaux. La nouvelle équipe de
direction, provenant du secteur privé, avait deux
objectifs : restructurer la banque et améliorer les
résultats. Or, les pertes de la banque provenaient
en partie de la mauvaise qualité de son portefeuille
de prêts et de la forte concentration du risque sur
un très petit nombre de clients. Et le gouvernement répugnait à procéder à des réductions du
personnel excédentaire. Parce qu’elle promettait
une plus large distribution du risque et parce que
c’était un produit demandant une main d’œuvre
intensive, la microfinance offrait donc de forts
attraits. L’expérience nous a prouvé que le fait
d’ouvrir aux pauvres l’accès aux capitaux nous permettait de contribuer à la réduction de la pauvreté
et d’augmenter la rentabilité de notre activité.
Portfolio : Quels obstacles les
banques peuvent-elles rencontrer
à l’expansion de leurs activités de
microfinance ? Amro Abouesh : au
niveau de l’établissement, tout
dépend de l’engagement de sa direction et de sa capacité institutionnelle. À
l’échelle du secteur, l’absence de bureaux
d’évaluation des risques de crédit est un problème
: il faudrait un système d’échange des informations relatives au crédit [des clients] entre la
microfinance et les prestataires de la banque
au détail. Notons également que les ONG,
qui ne sont pas soumises à la réglementation,
détiennent un avantage concurrentiel par rapport aux banques : à taux d’intérêt égal, les ONG
bénéficient d’une marge de profit plus élevée
puisqu’elles ne sont pas tenues de verser de frais
aux autorités de réglementation. À l’heure
actuelle ce n’est pas encore un problème, car il
n’y a pas saturation du marché et la concurrence
est limitée, mais cela commencera de l’être dès
que le marché sera plus concurrentiel. Il vaut
mieux résoudre ce problème tout de suite.
Portfolio : Quelles ouvertures et quels défis
la microfinance peut-elle prévoir au sein du
monde arabe ? Amro Abouesh : le principal
attrait de cette région est son marché potentiel :
la clientèle de base est estimée à 10 millions, dix
fois la clientèle actuellement servie. La récente
tendance à la commercialisation de la microfinance est également très prometteuse car cette
idée est bien plus acceptable pour les gouvernements et les peuples arabes que par le passé.
Les donateurs et les experts techniques sont par
ailleurs bien plus disposés à collaborer avec les
organisations commerciales qu’il y a quelques
années. Et l’expansion bénéficiera d’autres
facteurs : élimination des plafonnements
existants de taux d'intérêt, création de bureaux
d’évaluation du crédit, mobilisation des capitaux
étrangers, augmentation du recours aux experts
techniques qui connaissent la région, renforcement de la capacité institutionnelle locale.
Pour obtenir des informations plus détaillées au
sujet de l’approche de la microfinance par la
Banque du Caire, téléchargez l’intégralité de
l’article en anglais et en arabe sur le site
www.microfinancegateway.org.
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www.lamicrofinance.org.
1. Indicateurs de performance pour les
institutions de microfinance, Damien
von Stauffenberg et al (2003),
www.lamicrofinance.org/content/article/
detail/15142.
2. (tie) « Microcrédit et la pauvreté», -Zvi
Galor (2005),www.lamicrofinance.org/
content/article/detail/15426.
3. (tie) « Manuel pour la préparation du
budget d'une coopérative», Zvi Galor
(2005), www.lamicrofinance.org/
content/article/detail/15427.
4. « Les modes d’intervention en
microfinance», CERISE, Periodique :
Techniques Financieres et
Developpement 59-60 (2005) : 83-94 ;
www.lamicrofinance.org/content/
article/detail/14636.
5. « Microfinance et financement des
PME et MPE», I. Barrow (2004),
www.lamicrofinance.org/content/
article/detail/15710
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Singh, en composant le 1-202-473-1515.
CGAP PORTFOLIO
Les investissements du CGAP — standards, services, puissance
— sont aussi divers que l’industrie que nous servons. Pour vous
permettre de vous y retrouver nous avons créé Portfolio. Dans
un contexte qui vous permettra de comprendre les dernières
tendances de la microfinance, vous y découvrirez différentes perspectives au travers de ce que d’autres ont lu, écrit, déclaré. Et
nous vous tiendrons au courant des principales manifestations
organisées à travers le monde. Lisez, réagissez sur cgap.org !
Les photos figurant pages 1 et 2 © World Bank Photo Library;
le photo, page 3 © 2005 CGAP.
Groupe consultatif d’assistance aux pauvres
c/o The World Bank
1818 H Street, NW, MSN Q4-400
Washington, DC 20433 USA
Téléphone : 1-202-473-9594
Télécopie : 1-202-522-3744
Courriel : [email protected]
www.cgap.org
P R O S P E C T U S
Trim Short
Le Groupe d’action financière, (GAFI),
regroupe à l’échelle internationale les pays
désirant lutter contre le blanchiment des
capitaux et le financement du terrorisme.
À l’heure actuelle, le GAFI compte 33 pays
membres, plus de 15 organisations internationales dotées du statut de membres
observateurs et environ 20 observateurs,
dont le Fonds monétaire international et la
Banque mondiale. Le secrétariat du GAFI
est situé à Paris et de nombreux documents
sont disponibles sur son site internet
(www.fatf-gafi.org), notamment les
« Quarante recommandations concernant
le blanchiment des capitaux » et les
« Recommandations spéciales sur le
financement du terrorisme ».
Il a également été créé des organismes
régionaux de type GAFI. Ils jouent un rôle
crucial en faveur de la promotion et de
l’application de standards à l’intérieur de
leur région. Dans le cadre de ce processus,
les pays procèdent à des revues de pairs,
intitulées « évaluations mutuelles », et
élaborent des programmes d’assistance
technique visant à faciliter l’application
coordonnée avec les bailleurs de fonds
internationaux. À ce jour, les organisations
suivantes ont été créées :
• Groupe d’action financière sur le
blanchiment de capitaux en Amérique du
sud (GAFISUD)
• Groupe Asie/Pacifique sur le blanchiment
de capitaux (GAP)
• Groupe anti-blanchiment de l’Afrique
orientale et australe (GABAOA)
• Groupe d’action financière des Caraïbes
(GAFIC)
• Groupe d’action financière pour le MoyenOrient et l’Afrique du Nord (GAFIMOAN)
• Groupe Eurasie (GEA)
• Groupe intergouvernemental d'action
contre le blanchiment d'argent en Afrique
de l'Ouest (GIABA)
• Comité restreint d'experts sur l'évaluation
des mesures de lutte contre le blanchiment
des capitaux (MONEYVAL) (ex- PC-R-EV)
Nos publications en
français peuvent étre consultées/
téléchargées directement sur notre site,
www.lamicrofinance.org. Nos publications
en anglais peuvent étre obtenues en
visitant www.microfinancegateway.org.
LE CALENDRIER
Calendrier actualisé des manifestations
prévues (juillet - septembre 2005)
Afrique
Europe & Asie centrale
First Regional Program
on the Art of Upscaling
Microfinance
11–16 juillet, Éthiopie
Local Enterprises and
Employment in the
Global Economy
4–8 juillet, Italie
African Microfinance
Conference
29 août–1er septembre,
Afrique du sud
2005 World Credit Union
Conference
24–27 juillet, Italie
Practical Skills and Tools
for Microfinance
Managers & Consultants
12–23 septembre,
Kenya
Boulder Microfinance
Training Program
25 juillet–12 août, Italie
MFI Ratings and
Performance Evaluation
8–12 août, Royaume Uni
Australie
Toward an End to Global
Poverty: Empowering
Communities and
Individuals through
Financial Inclusion
29–30 août, Australie
Asie (Est et Sud) et
Région du Pacifique
Microfinance Study Tour
to the Philippines
11–15 juillet, Laos
Summer Course in
Economics of
Microfinance
11–20 juillet, Inde
Summer Academy 2005:
Leading Change in
Microfinance Markets
14–26 août, Allemagne
Creating an Enabling
Environment for SED
(in Arabic)
22 août–2 septembre,
Italie
Conférence annuelle de
la Direction suisse du
développement et de la
coopération
26 août, Suisse
Seminar on Business
Development Services
19–23 septembre, Italie
Savings and Credit
Management
15–19 août, Laos
Branding Asian Credit
Unions: Asian Credit
Union Forum 2005
8–10 septembre,
Philippines
Delinquency
Management
12–14 septembre, Laos
Informations actualisées sur le site
www.lamicrofinance.org ou
www.microfinancegateway.org