des réponses pour les SCI
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des réponses pour les SCI
Synthèse // Réflexion // Une entreprise/un homme // Références Droit fiscal La contribution économique territoriale : des réponses pour les SCI Par Michel CORNU et Céline MEURIN, Consultants fiscaux Infodoc-Experts La principale innovation fiscale de l’année 2010 est incontestablement la suppression de la taxe professionnelle et son remplacement par la contribution économique territoriale (CET). La mise en place du nouveau dispositif a donné lieu à de multiples interrogations. Progressivement, les réponses sont apportées, éclairant les zones d’ombre. Le positionnement des SCI au regard de la CET en est un exemple. CET : une taxe duale La CET est composée de deux cotisations : la cotisation foncière des entreprises (CFE) et la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE). Sont concernées par la CFE toutes les personnes physiques ou morales qui exercent en France à titre habituel une activité non salariée et qui ne peuvent bénéficier d’aucune des exonérations prévues par la loi. La base de la CFE comprend uniquement la valeur locative des biens passibles d’une taxe foncière. Le taux d’imposition est fixé par la commune où est situé l’immeuble. La CVAE est le deuxième élément de la CET. Elle s’applique aux redevables de la CFE réalisant un chiffre d’affaires excédant 152 500 €. Toutefois, les entreprises dont le chiffre d’affaires n’excède pas 500 000 € bénéficient d’un dégrèvement total. La CVAE est assise sur la valeur ajoutée produite par l’entreprise au cours de l’année d’imposition. La valeur ajoutée se définit comme l’excédent hors taxes de la production sur les consommations de biens et services en provenance de tiers. Le taux d’imposition est, en principe, fixé à 1,5 %. Toutefois, il est demandé au contribuable de ne régler que le montant déterminé en appliquant à la valeur ajoutée de l’entreprise le taux d’imposition effectif, c’est-à-dire celui résultant de l’application du barème progressif. La différence entre le taux de principe et le taux effectif est directement prise en charge par l’Etat. L’exemple des SCI La CFE peut être définie comme étant une taxe professionnelle dont l’assiette est limitée aux biens passibles d’une taxe foncière. L’entreprise est donc en pays de connaissance. Toutefois, au cours de cette première année, la CFE a posé problème. Les SCI redevables de la CET La CFE se différencie de la taxe professionnelle sur deux points : l’exclusion des équipements et biens mobiliers et l’extension de son champ d’application aux locations ou sous-locations d’immeubles nus non affectés à l’habitation. Les activités de location ou de sous-location autres que d’immeubles nus à usage d’habitation sont en effet réputées exercées à titre professionnel. La cotisation n’est toutefois pas due lorsque cette activité de location ou de sous-location d’immeubles nus est exercée par des personnes qui, au cours de la période de référence, en retirent des recettes brutes inférieures à 100 000 €. Ainsi, une société de gestion immobilière qui donne en location des terrains agricoles, à bâtir, des bureaux, des commerces ou, plus généralement, des immeubles professionnels est désormais soumise à la CFE dès lors que le montant des loyers qu’elle perçoit au titre de cette activité est d’au moins 100 000 € hors taxe. La base imposable Si ce seuil est atteint, quelle est sa base d’imposition ? L’assiette de la CFE est déterminée comme en matière de taxe professionnelle. Pour être imposé, encore faut-il que le redevable ait à sa disposition le bien, au terme de la période de référence. La SCI ne doit donc pas déclarer les locaux qu’elle donne en location. C’est au locataire qui en dispose qu’il incombe, le cas échéant, de les déclarer. Si la SCI ne dispose d’aucun local, le fait qu’elle franchisse le seuil de 100 000 € a pour effet de déclencher son assujettissement à la cotisation minimum de CFE. Les redevables de la CFE sont assujettis à la CVAE si leur chiffre d’affaires excède 152 500 €. Une SCI qui donne en location des biens non affectés à l’habitation est ainsi passible de la CVAE si son chiffre d’affaires excède la limite des 152 500 €. SCI à activités comprenant la location d’habitation Si la SCI a également une activité de location de locaux d’habitation, comment est apprécié le seuil d’imposition ? Pour déterminer ces seuils, l’administration a précisé que seuls les chiffres d’affaires des activités dans le champ doivent être retenus, étant précisé que sont pris en compte tant les chiffres d’affaires des activités taxées que celui des activités exonérées. L’activité de location d’immeuble d’habitation n’est pas une activité exonérée mais une activité hors champ, les recettes y afférentes ne sont donc pas retenues pour l’appréciation du seuil d’imposition. La question se complique lorsque la SCI relève de l’IR et a des associés personnes physiques et des associés soumis à l’IS. La quote-part de résultat revenant aux associés personnes physiques est déterminée suivant les règles des revenus fonciers, celle revenant aux associés soumis à l’IS selon les règles des BIC. La définition du chiffre d’affaires et de la valeur ajoutée diffère suivant que l’activité relève des revenus fonciers ou des BIC. En présence de revenus fonciers, sont retenues les recettes encaissées et les charges payées, au sens des revenus fonciers. Dans ces conditions, comment déterminer les chiffres d’affaires des seuils d’imposition, et comment calculer la valeur ajoutée ? L’administration dans sa dernière instruction a pris position. S’agissant de la détermination du chiffre d’affaires (et de la valeur ajoutée) des sociétés immobilières non soumises à l’IS, il convient de distinguer selon que celles-ci sont détenues : • uniquement par des associés à l’impôt sur le revenu : il convient, dans ce cas, d’appliquer les règles applicables en matière de revenus fonciers ; • par des associés dont certains sont à l’IR et d’autres à l’IS ou uniquement par des associés à l’IS : il convient alors d’appliquer les mêmes règles que celles prévues pour les sociétés à l’IS. Pour en savoir plus • BOI 6 E-1-10 du 25 mai 2010. • Projet d’instruction soumis à consultation : CET – CFE champ d’application, base d’imposition. Revue Française de Comptabilité // N°436 Octobre 2010 // 9