Série : Littéraire

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Série : Littéraire
BACCALAURÉAT
Série : Littéraire
Épreuve : Philosophie
Session 2014
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PROPOSITION DE CORRIGÉ
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Les œuvres d’art éduquent-elles notre perception ?
Kant part du principe que l’art manifeste « un libre jeu de l’imagination et de
l’entendement… » . Un constat s’impose alors : l’art est donc une réponse aux
attentes de l’esprit, qui dans sa logique intérieure, favorise l’harmonie entre le
monde et sa perception.
Finalement, l’art n’est-il pas ce que nous avons conscience d’être ?
Pour répondre à cette problématique, nous allons suivre un plan logique :
1/ SPINOZA OU L’ILLUSION
L’art demeure une lumière de l’être qui construit l’illusion créatrice en faisant
naitre une conscience absolue. Celle-ci a un rôle précis : mettre en avant un
trésor : la liberté !
L’art n’est donc pas seulement un mode d’expression… Il est la fascination de
l’insaisissable, et manifestation de l’être aussi mais je vois une œuvre comme je
me vois alors l’art n’a-t-il pas une limite ? Spinoza et Platon jugent l’art comme
une vilaine copie du monde, qui éloigne l’homme de tous les fondamentaux…
et de la connaissance. Ainsi, percevoir l’art devrait répondre à une
conséquence précise : dévoiler l’utilité du monde et sa réalité…. Alors comment
faire ? Nos sens ont-ils la capacité de ne pas nous tromper ?
2/LES CINQ SENS
Les cinq sens exercent un rôle majeur dans la perception. Ils permettent de
nous faire « toucher » le monde… à travers une fonction cognitive, synonyme
de connaissance…et d’idée ! L’art doit se réjouir de ce fait car les sens humains
le pourchassent d’une manière positive : Locke affirme que les objets et les
représentations extérieures favorisent nos sens : « c’est ainsi que nous
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acquérons les idées que nous avons du blanc, du jaune… ». La perception de
l’art met donc en avant notre être au sens sensible du terme.
3/ L’ART ET LA BEAUTE SENSIBLE
C’est beau ou c’est laid… Tout le monde se reconnait à travers ces deux
« opinions » … qui prouvent que les goûts sont divers et que notre perception
de l’art reste fragile car parfois trop dogmatique. Cependant, le philosophe
Hume insiste sur le fait que la beauté d’une œuvre d’art est purement relative
car elle répond à une identité culturelle personnelle, une éducation
personnelle et un vécu personnel… Notre perception symbolise alors notre
savoir à un moment précis de notre existence mais cette même perception a
besoin d’un savoir plus objectif pour se permettre un jugement définitif… l’art
étant versatile ! Le goût doit être éduqué !
Conclusion : Les œuvres d’art sont une vérité libre du monde sensible, que la
perception guide à chaque instant mais cette même perception doit être
éduquée en ne faisant aucune place à l’illusion… Encore faut-il en avoir
conscience ?
Doit- on tout faire pour être heureux ?
Tout homme aspire à être heureux et « désire » le bonheur… un état de
satisfaction absolue ! « Il faudrait avoir tout ce qui nous manque pour être
heureux » affirme Kant. Pourtant, le bonheur possède différents visages… qui
ne s’imposent pas directement à nous alors une question doit être lancée :
l’homme ne doit il pas conquérir le bonheur ? Son acquisition n’est-elle pas une
bataille permanente ?
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1/ BONHEUR ET PLAISIR
John Stuart Mill insiste sur la fait que le bonheur doit rester un plaisir
intellectuel éloigné de la douleur … car le bonheur ne peut se réduire à la
notion même de plaisir… source de satisfaction : Il est plus aisé d’être satisfait
que d’être heureux mais le bonheur demeure le graal absolu ! Aussi, le bonheur
et le plaisir ne chassent pas les mêmes proies : le plaisir reste éphémère et le
bonheur s’inscrit dans la durée…même si les hédonistes associent bonheur et
plaisir sans rougir ! D’autres n’hésitent pas à aller plus loin encore… Les
épicuriens cultivent l’ataraxie : une maitrise de l’esprit qui inonde le bonheur !
2/ BONHEUR ET DESIR
Shopenhauer définit le bonheur comme une illusion qui consiste à croire que
nous vivons pour être heureux… ainsi, tous nos désirs sont illusoires car
éternellement insatisfaits donc sans cesse en attente d’un sens qui
logiquement s’avère irréalisable. Faut -il alors fuir nos désirs ? Le bonheur est
sans doute une vérité autre que la maitrise des désirs … le bonheur doit
devenir « utilitariste » , de manière à maximiser le bien être global de
l’ensemble des êtres… Je suis heureux car les autres le sont aussi et j’ai
participé à ce bien être universel !
Conclusion : « Il vaut mieux être un homme insatisfait qu’un porc satisfait » :
MILL
TEXTE DE POPPER
Popper écrit : « L'on dit souvent que toute mesure consiste à
déterminer des coïncidences de points. Mais toute détermination de
ce type ne peut être exacte que dans certaines limites. Il n'y a pas de
coïncidences de points au sens strict. Deux points physiques, peuvent
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au mieux être étroitement rapprochés. Ils ne peuvent coïncider, c'està-dire se fondre en un point. »
Popper fonde ses recherches -et le texte le prouve- en maitrisant bases
scientifiques et causes métaphysiques…Il en résulte une approche progressiste
mais cette foi dans le progrès scientifique doit « effacer » les logiques du
déterminisme … (que Hegel a longtemps défendues) … Marx aussi.
Le déterminisme scientifique, comme l’écrit Popper exige que l’on puisse
prédire un évènement avec n’importe quel degré de précision, ce qui dépasse
certainement l’idée universelle du sens commun… Popper propose alors une
alternative efficace : l’indéterminisme ! Popper montre que le monde ne peut
pas être pensé d'une façon qui le réduirait à n'être qu'une "horloge".
Popper estime quant à lui que le déterminisme est un ajout inutile. Non
seulement il admet que la mécanique quantique ne permet pas la prédiction,
mais il affirme que la science classique n'est pas fondamentalement différente
de la science actuelle. Il soutient une vision unitaire de la science et son propos
n'est pas seulement historique.
Popper prend soin de distinguer soigneusement le déterminisme scientifique et
le déterminisme métaphysique. Le premier peut à la rigueur faire l'objet d'une
réfutation tandis que le second n'est pas expérimentalement réfutable. On
peut néanmoins s'étonner que Popper associe systématiquement
déterminisme et prédiction. Pour attaquer le premier, il montre l'impossibilité
de la seconde. Or ce qu'il critique ainsi est plutôt une vision fataliste ou
providentielle du monde qu'une vision déterministe stricto sensu. On peut en
effet soutenir de manière cohérente l'impossibilité d'une prédiction absolue et
un déterminisme strict. Quand Popper démontre l'impossibilité pour un
système, compte tenu du temps, de prédire sa propre évolution, il ne détruit
pas, contrairement à ce qu'il pense, la possibilité d'un déterminisme
scientifique, mais il réfute une vision fataliste du monde.
Popper devient donc à travers ce texte un adversaire acharné du déterminisme
et de l’historicisme…
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