Le don du pardon

Le pardon et la réconciliation
«L’Eucharistie et la Pénitence sont deux sacrements
intimement liés. Si l’Eucharistie rend présent le
Sacrifice rédempteur de la Croix, le perpétuant
sacramentellement, cela signifie que, de ce sacrement,
découle une exigence continuelle de conversion, de
réponse personnelle à l’exhortation adressée par saint
Paul aux chrétiens de Corinthe: «Au nom du Christ,
nous vous le demandons; laissez-vous réconcilier avec
Dieu (2 Co 5, 20). (Jean-Paul 11)
«La célébration de l’Eucharistie éveille la responsabilité
des disciples du Christ face à leur propre et permanent
besoin de se réconcilier et d’être artisans de
réconciliation. Ils l’expriment par le recours au
sacrement de la réconciliation qui purifie leur cœur pour
la communion eucharistique et dans la décision qu’ils
prennent de s’accueillir dans leurs différences de culture
et de choix de vie. Ils l’expriment aussi dans leurs
demandes de pardon, dans la prière d’intercession pour
tous et la prière du Seigneur, l’échange du signe de la
paix, le partage d’un seul pain et d’une coupe unique, le
souci de porter la communion aux malades ou de se
rendre solidaires des pauvres et des marginaux. Autant
de signes de cet amour fraternel que chaque assemblée
essaie de vivre et qui se construit sans cesse dans le
Corps du Christ : «Si vous avez de l’amour les uns
pour les autres, tous reconnaîtront que vous êtes mes
disciples» (Jn 13,35). (Ouellet)
Comment François incarnait le pardon
François, nous le savons, n’était pas un théologien, mais
un homme à la foi simple. Plutôt que de proposer une
doctrine sur l’Eucharistie, il offre son expérience, son
vécu. Si pour en parler, il emploie le langage usuel du
temps, son message vient de son cœur et de sa vie.
Loué sois-tu, mon Seigneur,
pour ceux qui pardonnent par amour pour toi;
qui supportent épreuves et maladies;
heureux s’ils conservent la paix,
car par toi, le Très-Haut, ils seront couronnés.
En vivant l’Eucharistie, François a mis en pratique
l’esprit chrétien. Il se sent appelé à vivre la solidarité, le
pardon, la réconciliation, uni à ses frères et sœurs du
monde entier, sachant que tous et toutes ont un même
Père qui est aux cieux.
Comment Marie de la Passion en a témoigné
Avec son sens aigu de la fraternité, il avait compris que
le pardon en est une des composantes essentielles. Le
message de réconciliation et de paix qu’il proclame tend
à dépasser toutes les barrières qui séparent les êtres
humains et les groupes pour les faire rencontrer et vivre
ensemble car tous sont solidaires dans le péché comme
dans la grâce.
Les sociétés modernes n’aiment pas les situations
culpabilisantes et moralisantes. Aisément elles rejettent
le péché de leur vocabulaire. Cependant, qui pourrait
nier que le mal est toujours là, «comme une bête tapie,
menaçante qui convoite (Gen4,1)? C’est même lui qui, le
plus souvent, fait la une des médias : guerre, vengeance,
fraudes, jugements gratuits, abus de toutes sortes…
En tout temps et en tout lieu, François pratiquait le
pardon et la réconciliation. Alors que son père le
maudissait, il priait un mendiant de le bénir pour ne pas
se laisser dominer par le mal. À son frère ministre qui
avait du mal à supporter la fraternité, il adresse une
lettre remplie de miséricorde. «Voici en quoi je
reconnaîtrai que tu aimes le Seigneur et que tu
m’aimes, moi, son serviteur et le tien. Si n’importe quel
frère au monde, après avoir péché autant qu’il est
possible de pécher, peut rencontrer ton regard,
demander ton pardon, et te quitter pardonné. S’il ne
demande pas pardon, demande-lui, toi, s’il veut être
pardonné. Et même si après cela il péchait encore mille
fois contre toi, aime-le plus encore que tu m’aimes, et
cela pour l’amener au Seigneur».
À l’évêque et au podestat d’Assise publiquement en
conflit, François, malade et aveugle, délègue un frère
pour leur chanter le cantique des créatures et y ajoutant
une strophe :
À l’inverse, tout en étant pour le croyant une célébration
de louange et d’action de grâces, l’Eucharistie est
parcourue par un courant de prise de conscience du mal
qui habite notre condition humaine. Le désir de pardon
est présent tout au long de la célébration eucharistique.
Reconnaissant la réalité de notre imperfection, la
faiblesse de notre nature, la blessure de notre péché,
nous confessons notre faute et nous implorons la
miséricorde de Dieu. «Seigneur, prends pitié».
Marie de la Passion était une femme réaliste. Elle
comprenait que l’individualisme crie plus fort que le
sens communautaire et que les occasions de frottements
et de conflits sont nombreuses dans tout groupe humain.
La communauté fraternelle devient ainsi un creuset où
l’égoïsme humain peut être purifié, désapproprié pour
faire jaillir la charité évangélique de l’amour qui doit
gagner le monde. «À travers les tensions, les échecs et
les progrès, se vit un mystère de mort et de résurrection
où les membres font l’expérience du pardon et
apprennent les uns des autres comment mieux aimer le
Christ» (réf.const.fmm 21).
«Un cœur et une âme» (Ac 22), c’était une valeur
évangélique, un idéal et un refrain chez elle. «Toutes les
fois que des sœurs se réunissent, il faut, pour qu’elles
fassent l’œuvre de Dieu, qu’elles soient unies».
Convaincue de l’importance du pardon, elle invite ses
sœurs à se réconcilier chaque soir pour vivre l’unité, la
communion et la joie.
Dans sa propre expérience, elle a incarné le pardon.
Calomniée, déposée de ses fonctions et mise en procès,
le silence, la discrétion et la prière l’aident à vivre
l’épreuve dans la foi. Son innocence ayant été reconnue,
elle demanda de ne parler à personne de ces événements
qui l’ont fait souffrir pour ne pas confondre ceux qui
l’ont persécutée. Son regard reste centré sur le Christ
eucharistie qui annonce la miséricorde.
Réflexion
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Du sacrement de l’Eucharistie
découle une
exigence continuelle de conversion; que veut dire
pour moi, chrétienne catholique afmm «me
convertir»?
Comment puis-je me convertir? Comment puis-je
me laisser réconcilier avec Dieu, ou le Christ, ou
l’Esprit?
La réconciliation passe par le pardon, celui que l’on
m’accorde, celui que j’accorde? Le pardon, je le
définis comment?
J’essaie de me rappeler une expérience de pardon
réussie : - qu’est-ce qui a contribué à la réussite? Et
une expérience de pardon échouée : - quels
obstacles ont contribué à l’échec?
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Il y a des moments prévus au cours de la célébration
eucharistique où les participants sont invités à se
réconcilier avec Dieu, avec leurs frères et sœurs.
Quels sont-ils?
Prière
Seigneur, pardonne-nous nos silences
quand il fallait parler.
Pardonne-nous nos vaines paroles
quand il fallait agir.
«L’Eucharistie, c’est l’amour
qui vient du ciel à la terre.
C’est l’amour qui va de la terre au ciel »
Marie de la Passion
L’Eucharistie,
Don de Dieu pour la vie du monde
Pardonne-nous d’avoir confondu
ton Évangile avec nos sagesses.
Pardonne-nous d’avoir restreint notre service
à ceux qui nous plaisent.
Pardonne-nous notre médiocrité
notre manque d’amour et de générosité.
Pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons,
«pour que nous pardonnions»
à ceux qui nous ont offensés
et apprends-nous à pardonner
sans blesser ceux à qui nous pardonnons
par le Christ notre Sauveur.
Amen.
Recueil protestant.Hari, Albert.2001.
Prières pour les Incontournables de la vie.
Strasbourg :Éditions du Signe.
Chant : «Seigneur, prends pitié»
Le pardon
Fiche no4