diversifier avec cohérence son système d`exploitation

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diversifier avec cohérence son système d`exploitation
LE TÉMOIGNAGE D’AGRICULTEURS INNOVANTS !
DIVERSIFIER AVEC COHÉRENCE
SON SYSTÈME D’EXPLOITATION
Jean-Paul Volut a une exploitation en grandes cultures d’une superficie de 127 ha au sud de Bourges, sur la commune de Vorly. Une
partie de l’exploitation appartient à l’aire d’alimentation de captage
du Porche, captage Grenelle qui alimente la ville de Bourges.
Installé en 1979, il a diversifié son système de production en introduisant de nouvelles cultures et en adaptant ses pratiques culturales au contexte pédoclimatique de son exploitation. L’objectif
recherché est de maîtriser les adventices dans les parcelles en limitant le recours aux intrants.
Dès mon installation, j’ai souhaité développer un système
de production qui me permette d’assurer la viabilité économique de l’exploitation. Ainsi, la question des économies
d’intrants a vite été une préoccupation pour moi. En ayant
toujours à l’esprit d’avoir un débouché pour mes productions, j’ai donc mis en place une rotation la plus diversifiée
possible. Les progrès génétiques, la meilleure maîtrise de la
fertilisation m’ont permis de réaliser un travail considérable
sur la réduction d’utilisation des produits phytosanitaires
(hors herbicides) et de l’azote. Cette réflexion s’est amplifiée il y a une dizaine d’années avec la volonté de diminuer
l’usage des herbicides. Je cherche à trouver la meilleure
combinaison possible (succession culturale, travail du sol,
fertilisation, choix variétaux…) qui me permette d’investir
un minimum d’intrants au niveau de mes cultures.
Jean-Paul Volut
LA
DIVERSIFICATION
DU SYSTÈME
D’EXPLOITATION
6 cultures et des couverts
Aujourd’hui, sur l’exploitation, j’ai implanté six cultures différentes : le blé tendre, le tournesol, le colza, le pois de
printemps, l’orge d’hiver et l’orge de printemps. A l’exception des parcelles en limon argileux humide où je mène une
rotation classique colza – blé – orge d’hiver, j’essaie, sur une
période de cinq ans, d’alterner au maximum les cultures
d’hiver et les cultures de printemps pour limiter le dévelop-
www.cher.chambagri.fr
Associer du colza à une légumineuse, un
nouveau levier à intégrer à mon système.
pement des adventices. En introduisant une légumineuse,
cela me permet également de réaliser des économies au
niveau de la fertilisation azotée.
J’ai toujours été convaincu de l’intérêt d’un couvert avant
une culture de printemps. En effet, cela me permet d’apporter de la matière organique au sol mais aussi d’assurer une
couverture du sol pour empêcher et concurrencer la levée
des adventices. Si j’ai commencé simplement en introduisant de la moutarde, je me suis rapidement tourné vers des
couverts en mélange. En effet, avoir plusieurs espèces avec
des caractéristiques différentes permet une meilleure prospection du sol et sécurise la levée du couvert. Le mélange
que je privilégie est le mélange moutarde – phacélie – sarrasin. J’ai choisi de ne pas implanter de légumineuse car, avec
la réglementation liée à sa destruction, cela impliquerait
une destruction par labour trop tardive dans mon système.
Et, le travail du sol constitue un levier essentiel dans la
gestion des adventices. J’essaie d’alterner des périodes de
labour et de non labour pour limiter au maximum la levée de
vulpins par exemple.
Combiner les leviers agronomiques
Je suis sans cesse à la recherche des combinaisons de
leviers agronomiques qui me permettront d’avoir recours
aux produits phytosanitaires en dernier lieu. Ainsi, le choix
variétal, le décalage des dates de semis, l’ajustement de la
fertilisation sont autant de leviers qui m’aident à gérer les
bio-agresseurs. L’observation des parcelles, en complément
des avertissements et des conseils agricoles, permet d’ajuster au mieux les interventions.
PARTENAIRES
Cependant, même si je mets en œuvre tout ce qu’il faut,
je ne suis jamais à l’abri d’avoir des échecs dans une campagne. L’important est de pouvoir s’adapter et de prendre le
temps d’en tirer les enseignements. Pour continuer à progresser dans mon système de production, je le remets régulièrement en question. Par exemple, j’ai décidé d’implanter
le colza plus précocement dans les prochaines campagnes
et de l’associer à une légumineuse afin d’assurer un démarrage correct de la culture et limiter l’impact du charançon du
bourgeon terminal.
CHER
LE
+ CHAMBRE :
Adhérent à un groupe de développement de la
FDGEDA depuis mon installation, cela me permet
d’avoir un conseil indépendant de toute pression
commerciale. Ce qui est extrêmement enrichissant, ce sont les échanges entre les membres
du groupe. Cela permet de prendre de la hauteur
sur différentes situations. Avec le groupe DEPHY
grandes cultures Champagne berrichonne animé
par la Chambre d’agriculture du Cher, je peux aller
plus loin dans la réflexion à l’échelle du système
de culture.
L’EXPLOITATION
> Typologie : grandes cultures
> Statut : individuel
> Enjeux : dégager un revenu le plus important et
le plus régulier possible en se diversifiant et en
s’adaptant au contexte pédologique
> MO : 1 UTH
Approvisionnement :
Récolte
2013
Végétal :
Assolement
2013
blé tendre
72 qx/ha
45.9 ha
colza
23 qx/ha
20.7 ha
pois de printemps
44 qx/ha
17.9 ha
orge de printemps
61 qx/ha
10.4 ha
-
13.7 ha
51 qx/ha
12.4 ha
tournesol
orge d’hiver
> Accompagnement : adhérent FDGEDA,
formations, groupe DEPHY.