Dossier de presse

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Dossier de presse
Georg Friedrich
Haendel
Histoire et mythologie
à l’opéra
opéras filmés
du 9 janvier
au 19 avril 2015
Georg Friedrich Haendel
Histoire et mythologie
à l’opéra
Conférence inaugurale
Haendel,
un nouvel Orphée
par Jan Assmann
Giulio Cesare
Tamerlano
Flavio
Alexander’s Feast
Rinaldo
Week-end l’Arioste
Ariodante
Orlando
Alcina
Serse (Xerxès)
Rodelinda
Theodora
Dans la galaxie des redécouvertes du baroque musical, l’œuvre
de Haendel occupe une place singulière. Durant près de deux
siècles, l’essentiel de sa renommée a été liée à la connaissance
de son oratorio Le Messie et de ses « tubes » orchestraux que sont
Royal Fireworks Music et Water Music. À partir des années 1960,
le reste de son œuvre commence à être redécouvert, en particulier
ses quelque quarante opéras, qui vont occuper peu à peu une place
prépondérante sur les scènes internationales. La sélection de ce
cycle met également en valeur l’extraordinaire diversité d’inspiration
d’une œuvre opératique dont la richesse semble inépuisable.
On y croise la veine comique (Flavio), le sublime pathétique,
(Theodora), l’histoire aux confins du mythe (Giulio Cesare,
Tamerlano), la magie et le fantastique (Alcina, Orlando, Rinaldo).
Expérience inédite, il sera possible de voir au cours d’un même
week-end les trois opéras « magiques » inspirés à Haendel par
le Roland furieux : Ariodante, Orlando et Alcina.
Les onze opéras que nous avons sélectionnés avec Nicolas Bomsel
couvrent la quasi-totalité de la période créatrice de Haendel,
de Rinaldo à Theodora. Ceux-ci ont inspiré les traitements les plus
divers à des metteurs en scène comme Graham Vich, Pierre Audi,
Peter Sellars, Jean-Marie Villégier ou Richard Jones, plus récemment.
La sélection permettra d’entendre, à travers vingt-cinq années
de productions sur les grandes scènes internationales, les grandes
voix qui se sont illustrées dans le répertoire baroque : de Lorraine
Hunt et Dawn Upshaw dans le Theodora de Peter Sellars à Cecilia
Bartoli, Sandrine Piau, Bejun Mehta, Philippe Jaroussky, Andreas
Scholl…, mais aussi, signe de l’ouverture du répertoire haendélien,
des interprètes venus d’un tout autre style musical, comme Plácido
Domingo dans Tamerlano.
La situation de l’œuvre de Haendel, à l’intersection de l’histoire et
de la mythologie, a traditionnellement suscité l’intérêt de chercheurs
venus d’autres disciplines. C’est le cas du grand égyptologue
Jan Assmann, qui a récemment consacré une série de cours à l’œuvre
opératique de Haendel. Nous aurons l’honneur de l’accueillir
le vendredi 9 janvier pour sa conférence inaugurale, consacrée
au pouvoir du chant dans les opéras de Haendel.
Puis, il présentera, les 10 et 11 janvier, deux de ses opéras fétiches :
Giulio Cesare et Tamerlano.
Christian Labrande
Giulio Cesare
© Hans Jörg Michel
3
Vendredi 9 janvier
à 20 h
Samedi 10 janvier
à 15 h
Dimanche 11 janvier
à 15 h
Samedi 21 février
à 14 h
Haendel,
un nouvel Orphée
Giulio Cesare
Tamerlano
Flavio
Séance présentée par Jan Assmann
Séance présentée par Jan Assmann
Cette nouvelle production de Giulio Cesare,
l’opéra de Haendel le plus souvent porté
à l’écran, est celle créée par Moshe Leiser
et Patrice Caurier pour le Festival
de Salzbourg de 2012. Une production
conçue sur mesure pour sa nouvelle
directrice, Cecilia Bartoli, qui réunit autour
d’elle un plateau d’anthologie rassemblant
la fine fleur du chant baroque. De quoi faire
passer auprès du public salzbourgeois
les nombreuses provocations de la mise
en scène d’une œuvre qui suscite souvent
des partis pris décalés. Dans la lignée de
la production historique de Peter Sellars,
l’intrigue est transposée au Moyen-Orient,
mettant en scène les aventures d’une
délégation européenne venue en Égypte
négocier des puits de pétrole. Militaires
en treillis, et prisonniers cagoulés
(référence aux scènes de torture de
l’armée américaine en Irak ?) sont au menu,
mais aussi, pour faire bonne mesure,
champagne et narguilés.
Composée en l’espace de vingt jours,
en juillet 1724, année où il écrit deux
autres chefs-d’œuvre, Giulio Cesare et
Rodelinda, Tamerlano est pourtant l’une
des œuvres majeures de Haendel. Le choix
du sujet – les mésaventures du sultan
ottoman Bajazet, prisonnier de Tamerlano –
eut un rôle important dans la vogue des
« turqueries » à l’âge des Lumières.
Le rôle principal, celui de Bajazet,
est l’un des premiers rôles principaux
de ténor à l’opéra.
Avec un orchestre jouant sur instruments
modernes, mais surtout avec la première
prise de rôle dans un opéra de Haendel
de Plácido Domingo, cette production du
Teatro Real de Madrid apparaissait comme
un défi aux us et coutumes du baroque.
Défi relevé avec succès : la mise en scène
de Graham Vick et surtout les décors
et costumes, mêlant goût xviiie occidental
et influences orientales, font de ce
Tamerlano l'une des productions
haendéliennes les plus réussies de ces
dernières années.
Par Jan Assmann, égyptologue
Conférence accompagnée d’extraits
audiovisuels
Les opéras de Haendel constituent
le sommet de l’opéra baroque. Allons plus
loin : au même titre que les œuvres de
Mozart, Verdi et Wagner, ils font partie des
monuments inégalés du théâtre musical.
Né dans la Renaissance tardive d’un désir
de redonner vie à la tragédie antique,
l’opéra avait pour objectif de fournir
un mode d’expression à tout le spectre
des sentiments humains. « Tout opéra
est un Orphée », écrit Theodor W. Adorno :
Orphée, l’aède mythique, chante la douleur,
et c’est en pleurant Eurydice qu’il enchante
les animaux sauvages, mais aussi soumet
à son empire les puissances du monde
souterrain.
Haendel, qui dans ses opéras se souciait
plus que quiconque de l’expression
et du pouvoir qu’a la musique d’exprimer
et de susciter les sentiments, porta
de ce fait un intérêt tout particulier et un
soin extrême à la composition des lamenti,
les arias de plainte. Nous pourrons nous
en rendre compte à travers certaines
des œuvres qui seront présentées au cours
des week-ends à venir : Rinaldo d’abord,
son premier opéra londonien ; les œuvres
de la première grande époque, ensuite,
autour de 1725 : Giulio Cesare, Flavio et
Tamerlano ; enfin, les chefs-d’œuvre tardifs,
Orlando, Alcina, Ariodante et Serse.
Mais le théâtre musical de Haendel
ne se résume pas à ses opéras et trouve
sa continuation dans les oratarios comme
Jephtha et Theodora, ou dans son ode
Alexander’s Feast, dont l’expressivité
ne le cède en rien à celle des opéras.
Jan Assmann
4
Dramma per musica en trois actes,
livret de Niccolò Francesco Haym d’après
Giacomo Francesco Bussani.
Création : Londres, King’s Theatre, Haymarket,
20 février 1724.
Il Giardino Armonico.
Dir. : Giovanni Antonini.
Mise en scène : Moshe Leiser, Patrice Caurier.
Décors : Christian Fenouillat.
Costumes : Agostino Cavalca.
Lumières : Christophe Forey.
Chorégraphie : Beate Vollack.
Avec Andreas Scholl (Giulio Cesare),
Cecilia Bartoli (Cleopatra), Anne Sofie von Otter
(Cornelia), Philippe Jaroussky (Sesto),
Christophe Dumaux (Tolomeo),
Ruben Drole (Achilla),
Jochen Kowalski (Nireno), Peter Kálmán (Curio).
Réal. : Olivier Simonnet.
Prod. : Arte / Festival de Salzbourg, 2012 ; durée : 4 h.
Dramma per musica en trois actes, livret de
Niccolò Francesco Haym d’après Agostino Piovene.
Création : Londres, King’s Theatre, Haymarket,
31 octobre 1724.
Chœur et orchestre du Teatro Real
(chœur et orchestre symphonique de Madrid).
Dir. : Paul McCreesh.
Mise en scène : Graham Vick.
Décors et costumes : Richard Hudson.
Lumières : Giuseppe Di Lorio.
Chorégraphie : Ron Howell.
Avec Monica Bacelli (Tamerlano), Plácido Domingo
(Bajazet), Ingela Bohlin (Asteria), Sara Mingardo
(Andronico), Jennifer Holloway (Irene),
Luigi De Donato (Leone).
Réal. : Ángel Luis Ramírez.
Prod. : Opus Arte / Teatro Real, 2008 ; durée : 3 h 40.
Prédécesseur immédiat de Giulio Cesare,
Flavio en est avec des moyens vocaux
comparables, l’opposé : un opéra aux
proportions humaines, malicieux, une des
œuvres de Haendel où s’exprime le mieux
son sens de l’humour et de la parodie.
L’agencement de Flavio est un des plus
parfaits que l’on puisse trouver dans
les opéras haendéliens, même si l’ironie,
le sens des nuances et l’ambiguïté l’ont
empêché de rejoindre Giulio Cesare et
Alcina dans l’Olympe de notre compositeur.
Les trois actes de l’œuvre nous plongent
dans un climat à la Goldoni. La distribution
vocale est dominée par la prestation
savoureuse du contre-ténor américain
Derek Lee Ragin, trop rare à l’écran.
La résurrection de ce chef-d’œuvre oublié
eut lieu au festival d’Innsbruck sous
la direction de René Jacobs et donna lieu
à un enregistrement discographique
qui reste une référence.
Flavio, Rè de’ Longobardi (Flavio, roi des Lombards)
Dramma per musica en trois actes,
livret de Francesco Haym d’après Matteo Noris.
Création : Londres, King’s Theatre, Haymarket,
14 mai 1723.
Ensemble 415 de Genève.
Dir. et clavecin : René Jacobs.
Mise en scène : Christian Gagneron.
Décors : Thierry Leproust.
Costumes : Claude Masson.
Lumières : Hans Wegleiter.
Avec Jeffrey Gall (Flavio), Derek Lee Ragin (Guido),
Christina Högman (Vitige), Gloria Banditelli (Teodata),
Lena Lootens (Emilia), Gianpaolo Fagotto (Ugone),
Ulrich Messthaler (Lotario).
Réal. : Ruth Käch.
Prod. : ORF / Landesstudio Tirol / Festival de musique
ancienne d’Innsbruck – Ambraser Schlosskonzerte,
1989 ; durée : 2 h 45.
5
Samedi 21 février
à 18 h
Dimanche 22 février
à 15 h
Week-end l’Arioste
Samedi 7 mars
à 14 h
Week-end l’Arioste
Samedi 7 mars
à 18 h
Alexander’s Feast
Rinaldo
Ariodante
Orlando
Alexander’s Feast (Le Festin d’Alexandre),
ode inspirée de la dramaturgie de l’Anglais
John Dryden, fut mis en musique par
Haendel en 1736. L’œuvre a pour sous-titre Le Pouvoir de la musique, une thématique
que l’on retrouve dans nombre des opéras
de Haendel (c’est d’ailleurs le thème
même de la conférence inaugurale
de Jan Assmann).
Cette unique excursion de notre cycle
hors de l’opéra permet de montrer une
œuvre charnière, avant les grands oratorios
anglais, trop rarement représentée.
C’est aussi l’occasion de rendre hommage
à Nikolaus Harnoncourt, pionnier dans
la redécouverte de la musique de Haendel
et qui enregistra Le Festin d’Alexandre avec
le Concentus Musicus dès l’année 1978.
Avec Rinaldo, le jeune Haendel fait
une entrée fracassante à la fin de 1710
à Londres en imposant l’opéra italien,
écrivant en quatorze jours, sur l’épisode
de Renaud et Armide de la Jérusalem
délivrée, un ouvrage destiné à être
représenté à grand renfort de machines et
effets spectaculaires. Histoire de chevalerie
mêlant intrigue amoureuse et magie,
Rinaldo est une œuvre particulièrement
adaptée à ce traitement, qui rend
parfaitement son caractère merveilleux.
Créée à Prague en 2009, cette production
franco-tchèque à la mode baroque est
passionnante. Le Théâtre national de
Prague, initiateur avec le théâtre de Caen
du projet, a choisi pour la fosse l’ensemble
Collegium 1704 et son directeur, Vàclav
Luks, pour accompagner les excellents
jeunes chanteurs de la troupe. Pour
sa première mise en scène lyrique, Louise
Moaty, connue alors comme assistante
et comédienne chez Benjamin Lazare,
touche juste, jeu frontal, gestuelle, danse
baroque et théâtre à machines dans
le style xviie aidant à l’émerveillement
du spectateur.
Le genre auquel appartient Ariodante
pose problème. Est-il le volet central, avec
Alcina et Orlando, du triptyque des œuvres
haendéliennes inspirées de l’Arioste ?
S’agit-il d’un opéra héroïque comme
Tamerlano ou Alessandro ? Ou d’une œuvre
à part, inclassable, comme presque
tous les chefs-d’œuvre de Haendel ?
C’est au metteur en scène anglais Richard
Jones, habitué de Covent Garden,
où il excelle plutôt dans l’opéra du
xxe siècle, qu’a été confié cet Ariodante
créé au dernier festival d’Aix-enProvence. Le parti pris plutôt réaliste
de transposer l’action dans une Écosse
quasi contemporaine est compensé par
la fiction dans le recours fréquent à des
marionnettes. Décalage aussi avec les
choix vocaux fort peu orthodoxes mais
séduisants de Patricia Petibon et Sandrine
Piau.
Troisième des opéras de Haendel inspiré
par l’Arioste, Orlando est aussi celui qui
s’éloigne le plus des contraintes de l’opera
seria : moins d’arias da capo mais
une succession d’ariosos, de récitatifs,
de scènes d’ensemble qui en font
une des œuvres les plus séduisantes
du corpus haendélien.
Il faut dire que, pour cette production
du Théâtre de la Monnaie, René Jacobs
nous semble avoir bel et bien réinventé
Haendel par son goût des contrastes
de sonorités et des tempi, par un sens
de la couleur orchestrale (avec l’emploi
de la guitare, du luth, et des percussions).
Et le tout est servi par une distribution
exemplaire qui arrive à finement
individualiser les cinq rôles principaux
de l’opéra, ne les réduisant jamais
à une dimension comique ou tragique mais
jouant sur ce qui fait l’originalité singulière
d’Orlando, le mélange des genres qui
annonce Mozart.
Ode-oratorio en l’honneur de Sainte Cécile,
sur un poème en deux parties de John Dryden.
Première exécution au Théâtre royal du Covent
Garden à Londres le 19 février 1736.
Création : Londres, Royal Theatre, Covent Garden,
19 février 1736.
Concentus Musicus Wien et Choeur Arnold
Schoenberg.
Concert enregistré à l’abbaye de Melk (Autriche).
Dir. : Nikolaus Harnoncourt.
Avec Dorothea Röschmann (soprano),
Michael Shade (ténor), Gerald Finley (basse).
Réal. : Claus Viller.
Prod. : ORF / ZDF, 2001 ; durée 1 h 38.
6
Orchestre et chœur Collegium 1704.
Dir. : Václav Luks.
Mise en scène : Louise Moaty.
Décors : Adeline Caron.
Costumes : Alain Blanchot.
Lumières : Christophe Naillet.
Avec Mariana Rewerski (Rinaldo) ; Kateřina Kněžíková
(Almirena) ; Stanislaba Jirku (Goffredi) ;
Marie Fajtová (Armida) ; Adam Plachetka (Argante) ;
Markéta Cukrová (Eustazio) ; Jan Martinik
(Mago / Araldo) ; Stanislava Mihalcová
(La prima Sirena / Una Donna) ; Andrea Brožáková
(La seconda Sirena).
Réal. : François Roussillon.
Prod. : FRA / Théâtre de Caen / Mezzo, 2010 ;
durée : 3 h.
Dramma per musica en trois actes, livret anonyme
d’après Ginevra, principessa di Scozia d’Antonio Salvi
(1708), inspiré de L’Orlando furioso de l’Arioste.
Création : Londres, Royal Theatre, Covent Garden,
8 janvier 1735.
Orchestre baroque Freiburger Barockorchester
et chœur English Voices.
Dir. : Andrea Marcon.
Mise en scène : Richard Jones.
Décors et costumes : Ultz.
Lumières : Mimi Jordan Sherin.
Chorégraphie : Lucie Burge.
Marionnettes : Finn Caldwell.
Avec Sarah Connoly (Ariodante), Patricia Petibon
(Ginevra), Sandrine Piau (Dalinda), Sonia Prina
(Polinesso), David Portillo (Lurcanio), Luca Tittoto
(Il Re di Scozia), Christopher Diffey (Odoardo).
Réal. : Philippe Béziat.
Prod. : Bel Air Media / Festival d’Aix-enProvence / Mezzo, 2014 ; durée : 3 h 15.
Dramma per musica en trois actes,
livret d’après Carlo Sigismondo Capece.
Création : Londres, King’s Theatre, Haymarket,
27 janvier 1733.
B'Rock Orchestra.
Dir. : René Jacobs.
Mise en scène : Pierre Audi.
Décors et costumes : Christof Hetzer.
Lumières : Jean Kalman.
Avec Bejun Mehta (Orlando), Sophie Karthäuser
(Angelica), Kristina Hammarström (Medoro),
Sunhae Im (Dorinda), Konstantin Wolff (Zoroastro).
Réal. : Olivier Simonnet.
Prod. : Mezzo / Wahoo Production / La Monnaie, 2012 ;
durée : 2 h 45.
7
Week-end l’Arioste
Dimanche 8 mars
à 15 h
Samedi 18 avril
à 14 h 30
Samedi 18 avril
à 18 h
Dimanche 19 avril
à 15 h
Alcina
Serse (Xerxès)
Rodelinda
Theodora
Alcina, après Orlando et Ariodante,
est le troisième opéra de Haendel inspiré
d’Orlando furioso de l’Arioste. Dans
ce qui est un de ses plus beaux opéras,
Haendel réussit à se plier aux impératifs
de l’opera seria tout en révélant la diversité,
l’évolution et la fragilité des différents
personnages. De la magicienne amoureuse
qui transforme les hommes en bêtes,
en arbres ou en rochers, Haendel fait une
femme blessée, humaine et pathétique.
Conçue au départ pour le théâtre baroque
de Drottningholm, la mise en scène
de Pierre Audi s’appuie sur un décor fondé
sur les effets de perspective, avec des
éléments coulissants sur des panneaux
peints. Il en résulte un excellent théâtre
musical moderne dans une forme
historisante, plus proche de Marivaux
que de l’Arioste.
Le temps a rendu justice au chef-d’œuvre
qu’est Serse, devenu, avec Giulio Cesare,
le plus populaire des opéras de Haendel.
Dans cette œuvre qui s’approche du genre
« opéra vénitien », on trouve effectivement
le mélange des genres – le rire embué
d’émotions – qui annonce déjà le Mozart
des Noces de Figaro.
Serse, tout comme Flavio, Agrippine,
Parthénope ou Orlando, montre à quel
point Haendel pouvait exceller dans
la vis comica et exceller dans la concision :
il n’est pratiquement pas d’airs qui
excèdent les trois minutes…
Cette production du festival de Dresde,
cuvée 2000, est d’un grand raffinement
musical. Christophe Rousset fait ressortir
à merveille toutes les richesses d’une
partition qui est une des plus belles de tous
les opéras de Haendel. Un léger sentiment
de frustration toutefois du fait du parti
pris de mise en scène « en noir et blanc »
de Michael Hampe, qui tire un peu trop
uniformément le récit vers la nostalgie.
Comme pour Flavio, l’action resserrée sur
un petit nombre de personnages se situe
en Lombardie médiévale, cadre temporel
du conflit éternel de la tyrannie opposée
à l’amour.
Avec une des partitions les plus parfaites
de son auteur, cette production de
Rodelinda fut le second point fort après
Theodora d’un nouveau cycle d’ouvrages
de Haendel réinterprétés pour la scène
au festival de Glyndebourne. Et le parti pris
scénique de Jean-Marie Villégier fut une
surprise de taille pour le public familier
de son travail sur Atys ou sur les tragédies
de Corneille, offrant ici une gestique qui
relie l’expressivité baroque exacerbée de
la musique à la stylisation expressionniste
du cinéma des années 1930.
Le personnage fort et émouvant de
Rodelinda est magnifiquement incarné
par une Anna Caterina Antonacci
à l’incroyable présence scénique, qui fut
pour beaucoup de spectateurs découverte
dans cette production.
Cette production du Festival de
Glyndebourne fut une étape importante
dans la redécouverte de Haendel. Peter
Sellars parvient magistralement à restituer
dans un contexte moderne l’histoire,
racontée à l’origine sous la forme d’un
oratorio, de la martyre chrétienne Theodora.
Il est en cela aidé par un plateau réunissant
deux magiques interprètes du baroque
retrouvé : Dawn Upshaw et Lorraine
Hunt. Et une direction inspirée de William
Christie jouant sur l’alternance des plages
d’obscurité et de lumière qui font la magie
de l’œuvre.
Peter Sellars a, comme chaque fois,
chorégraphié la diction (à la manière des
muets, le mot est représenté par un geste)
et l’effet trouve, entre Lorraine Hunt et
le chœur, une justesse rituelle qui souligne
chaque inflexion du chant.
Même quand s’installe un air qui fige
le soliste dans son récit et le chœur
dans l’écoute, le dépouillement
et le soin musical donnent au tableau
une force propre.
Dramma per musica en trois actes, livret d’après
Niccolò Minato et Sivio Stampiglia, adapté par
Michael Hampe.
Création : Londres, King’s Theatre, Haymarket,
15 avril 1738.
Les Talens Lyriques.
Dir. : Christophe Rousset.
Mise en scène : Michael Hampe.
Décors et costumes : Carlo Tommasi.
Lumières : Mario Thomann.
Avec Paula Rasmussen (Serse), Ann Halleberg
(Arsamene), Patricia Bardon (Amastre), Isabel
Bayrakdarian (Romilda), Sandrine Piau (Atalanta),
Marcello Lippi (Ariodante), Mattero Peirone (Elvire).
Réal. : Philip Behrens.
Prod. : Festival de Dresde, 2000 ; durée : 2 h 35.
Dramma per musica en trois actes, livret d’Antonio
Salvi remanié par Nicolas Haym, d’après la tragédie
de Pierre Corneille Phertharite, roi des Lombards.
Création : Londres, King’s Theatre, Haymarket,
17 février 1725.
Orchestra Of The Age of Enlightenment.
Dir. : William Christie.
Mise en scène : Jean-Marie Villégier.
Décors : Nicolas de Lajartre et Pascale Cazales.
Costumes : Patrice Cauchetier.
Lumières : Bruno Boyer.
Avec Anna Caterina Antonacci (Rodelinda), Kurt Streit
(Grimoaldo), Andeas Scholl (Bertarido), Umberto
Chiummo (Garibaldo), Louise Winter (Eduige), Artus
Stefanowicz (Unulfo), Tom Siese (Flavio).
Réal. : Brian Turner.
Prod. : NVC Arts / Channel 4 / Glyndebourne / Warner
Music Vision, 1988 ; durée : 3 h 22.
Dramma per musica en trois actes, livret d’après
Antonio Fanzaglia, inspiré de L’Orlando furioso
de l’Arioste (1516).
Création : Londres, Royal Theatre, Covent Garden,
16 avril 1735.
Les Talens Lyriques et le Chœur de chambre
de l’IMEP.
Dir. : Christophe Rousset.
Mise en scène : Pierre Audi.
Décors et costumes : Patrick Kinmonth.
Lumières : Matthew Richardson.
Avec Sandrine Piau (Alcina), Maité Beaumont
(Ruggiero), Angélique Noldus (Bradamante), Sabina
Puértolas (Morgana), Chloé Briot (Oberto), Daniel
Behle (Oronte), Giovanni Furlanetto (Melisso).
Prod. : La Monnaie / Opéra national des Pays-Bas /
Mezzo, 2015 ; durée : 3 h 05.
8
Oratorio en trois actes, livret de Thomas Morell
d’après Robert Boyle.
Création : Londres, Royal Theatre, Covent Garden,
16 mars 1750.
Orchestra of the Age of Enlightenment.
Dir. : William Christie.
Mise en scène : Peter Sellars.
Décors : George Tsypin.
Costumes : Duná Ramicová.
Lumières : James F. Ingalls et Brian Turner.
Avec Dawn Upshaw (Theodora), David Daniels
(Didymus), Frode Olsen (Valens), Richard Croft
(Septimius), Lorraine Hunt (Irene).
Réal. : Peter Sellars.
Prod. : NVC Arts / Channel 4 / Warnerclassics, 1996 ;
durée : 3 h 30.
9
Tarifs
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Place à l’unité
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réduit
solidarité
et jeune
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10 €
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6 €
5 €
3 €
Abonnement *
plein
réduit
solidarité
et jeune
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8 €
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F**
5 €
4 €
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Achat des places
À la caisse de l’auditorium
Du lundi au samedi (sauf le mardi) de 9 h à 17 h 15
et les mercredi et vendredi jusqu’à 19 h 15.
Par correspondance
Envoyer ce bulletin, accompagné du règlement
par chèque à l’ordre de « l’agent comptable
du Musée du Louvre » ou par carte bancaire, à :
Billetterie de l’auditorium
Musée du Louvre
75058 Paris Cedex 01.
Par téléphone au 01 40 20 55 00 (paiement par
carte bancaire uniquement). Du lundi au vendredi
(sauf mardi) de 11 h à 17 h.
Sur internet www.fnac.com
Réservations pour les groupes
(associations, comités d’entreprise…)
au 01 40 20 55 00.
Retrait des billets
Les billets commandés par courrier sont expédiés
à domicile. Les billets des commandes passées
deux semaines avant la date de la première
manifestation choisie sont à retirer aux caisses
ainsi que les billets achetés par téléphone à un tarif
nécessitant la présentation d’un justificatif.
Les places non retirées ne sont pas remboursées
ni échangées.
* Abonnement à partir de 5 manifestations.
** Gratuit pour les adhérents Amis du Louvre
jeune et les étudiants en art et histoire de l’art.
Réductions tarifaires
(Sur présentation, ou copie par correspondance,
d’un justificatif).
Tarif réduit Amis du Louvre, carte Louvre
professionnels, carte Louvre familles, Cercle Jeunes
Mécènes, étudiants, Pass éducation, adhérents
Fnac, personnel du ministère de la Culture et de
la Communication, guides et conférenciers des
ministères français chargés de la Culture ou du
Tourisme ou de la RMN, achat groupé de 10 places
d’une même séance.
Tarif solidarité et jeune Amis du Louvre jeune,
moins de 26 ans, bénéficiaires des minima
sociaux, demandeurs d’emploi, personnes
handicapées titulaires d’une carte d’invalidité et leur
accompagnateur.
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ou les galeries du Carrousel.
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Nb.
Tarifs
Total
Tarifs
09 / 01 20 h
Conférence d’ouverture par
Jan Assmann, égyptologue
/
places x
=
€
F
10 / 01 15 h
Giulio Cesare
/
places x
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€
D
11 / 01 15 h
Tamerlano
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places x
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€
D
21 / 02 14h
18h
Flavio
Alexander’s Feast
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€
D
D
22 / 02 15 h
Rinaldo
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places x
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€
D
07 / 03 14 h 18 h
Ariodante
Orlando
/
/
places x
places x
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€
€
D
D
08 / 03 15 h
Alcina
/
places x
=
€
D
18 / 04 14 h 30 18 h
Serse (Xerxès)
Rodelinda
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Theodora
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Saison
2014 — 2015
Clip & Clap
B. Wentzell, courtesy of Barrie Wentzell Photography
4 soirées musicales
d’un genre nouveau,
qui tiennent à la fois
du cinéma,
de la conférence,
du concert,
du happening…
Les vendredis à 20 h 30
à l’auditorium du Louvre
Jimi Hendrix
©
5 décembre
Chanson française
par Jeanne-Martine Vacher
16 janvier
On the road again,
un voyage musical
avec Philippe Djian
3 avril
L’art de la reprise
par Edouard Fouré Caul-Futy
et Clément Lebrun
12 juin
Le génie des lieux
par Edouard Fouré Caul-Futy
et Clément Lebrun
www.louvre.fr
de 10 € à 5 € (– de 26 ans)
Réservation
01 40 20 55 00
www.fnac.com
Président-directeur
du musée du Louvre
Jean-Luc Martinez
Directeur
de la médiation et
de la programmation
culturelle
Vincent Pomarède
Sous-directeur
de l’auditorium
Stéphane Malfettes
Programmation et
rédaction des textes
Christian Labrande,
Nicolas Bomsel
Conseiller artistique
Jan Assmann
Production
Lisa Quaglia,
Thibault Marrone
Publication
Atelier graphique
Danièle Pintor,
Isabel Lou Bonafonte
Impression
Stipa
Musée du Louvre,
octobre 2014
Couverture : Giulio Cesare
© Hans Jörg Michel