Dossier de presse
Transcription
Dossier de presse
Georg Friedrich Haendel Histoire et mythologie à l’opéra opéras filmés du 9 janvier au 19 avril 2015 Georg Friedrich Haendel Histoire et mythologie à l’opéra Conférence inaugurale Haendel, un nouvel Orphée par Jan Assmann Giulio Cesare Tamerlano Flavio Alexander’s Feast Rinaldo Week-end l’Arioste Ariodante Orlando Alcina Serse (Xerxès) Rodelinda Theodora Dans la galaxie des redécouvertes du baroque musical, l’œuvre de Haendel occupe une place singulière. Durant près de deux siècles, l’essentiel de sa renommée a été liée à la connaissance de son oratorio Le Messie et de ses « tubes » orchestraux que sont Royal Fireworks Music et Water Music. À partir des années 1960, le reste de son œuvre commence à être redécouvert, en particulier ses quelque quarante opéras, qui vont occuper peu à peu une place prépondérante sur les scènes internationales. La sélection de ce cycle met également en valeur l’extraordinaire diversité d’inspiration d’une œuvre opératique dont la richesse semble inépuisable. On y croise la veine comique (Flavio), le sublime pathétique, (Theodora), l’histoire aux confins du mythe (Giulio Cesare, Tamerlano), la magie et le fantastique (Alcina, Orlando, Rinaldo). Expérience inédite, il sera possible de voir au cours d’un même week-end les trois opéras « magiques » inspirés à Haendel par le Roland furieux : Ariodante, Orlando et Alcina. Les onze opéras que nous avons sélectionnés avec Nicolas Bomsel couvrent la quasi-totalité de la période créatrice de Haendel, de Rinaldo à Theodora. Ceux-ci ont inspiré les traitements les plus divers à des metteurs en scène comme Graham Vich, Pierre Audi, Peter Sellars, Jean-Marie Villégier ou Richard Jones, plus récemment. La sélection permettra d’entendre, à travers vingt-cinq années de productions sur les grandes scènes internationales, les grandes voix qui se sont illustrées dans le répertoire baroque : de Lorraine Hunt et Dawn Upshaw dans le Theodora de Peter Sellars à Cecilia Bartoli, Sandrine Piau, Bejun Mehta, Philippe Jaroussky, Andreas Scholl…, mais aussi, signe de l’ouverture du répertoire haendélien, des interprètes venus d’un tout autre style musical, comme Plácido Domingo dans Tamerlano. La situation de l’œuvre de Haendel, à l’intersection de l’histoire et de la mythologie, a traditionnellement suscité l’intérêt de chercheurs venus d’autres disciplines. C’est le cas du grand égyptologue Jan Assmann, qui a récemment consacré une série de cours à l’œuvre opératique de Haendel. Nous aurons l’honneur de l’accueillir le vendredi 9 janvier pour sa conférence inaugurale, consacrée au pouvoir du chant dans les opéras de Haendel. Puis, il présentera, les 10 et 11 janvier, deux de ses opéras fétiches : Giulio Cesare et Tamerlano. Christian Labrande Giulio Cesare © Hans Jörg Michel 3 Vendredi 9 janvier à 20 h Samedi 10 janvier à 15 h Dimanche 11 janvier à 15 h Samedi 21 février à 14 h Haendel, un nouvel Orphée Giulio Cesare Tamerlano Flavio Séance présentée par Jan Assmann Séance présentée par Jan Assmann Cette nouvelle production de Giulio Cesare, l’opéra de Haendel le plus souvent porté à l’écran, est celle créée par Moshe Leiser et Patrice Caurier pour le Festival de Salzbourg de 2012. Une production conçue sur mesure pour sa nouvelle directrice, Cecilia Bartoli, qui réunit autour d’elle un plateau d’anthologie rassemblant la fine fleur du chant baroque. De quoi faire passer auprès du public salzbourgeois les nombreuses provocations de la mise en scène d’une œuvre qui suscite souvent des partis pris décalés. Dans la lignée de la production historique de Peter Sellars, l’intrigue est transposée au Moyen-Orient, mettant en scène les aventures d’une délégation européenne venue en Égypte négocier des puits de pétrole. Militaires en treillis, et prisonniers cagoulés (référence aux scènes de torture de l’armée américaine en Irak ?) sont au menu, mais aussi, pour faire bonne mesure, champagne et narguilés. Composée en l’espace de vingt jours, en juillet 1724, année où il écrit deux autres chefs-d’œuvre, Giulio Cesare et Rodelinda, Tamerlano est pourtant l’une des œuvres majeures de Haendel. Le choix du sujet – les mésaventures du sultan ottoman Bajazet, prisonnier de Tamerlano – eut un rôle important dans la vogue des « turqueries » à l’âge des Lumières. Le rôle principal, celui de Bajazet, est l’un des premiers rôles principaux de ténor à l’opéra. Avec un orchestre jouant sur instruments modernes, mais surtout avec la première prise de rôle dans un opéra de Haendel de Plácido Domingo, cette production du Teatro Real de Madrid apparaissait comme un défi aux us et coutumes du baroque. Défi relevé avec succès : la mise en scène de Graham Vick et surtout les décors et costumes, mêlant goût xviiie occidental et influences orientales, font de ce Tamerlano l'une des productions haendéliennes les plus réussies de ces dernières années. Par Jan Assmann, égyptologue Conférence accompagnée d’extraits audiovisuels Les opéras de Haendel constituent le sommet de l’opéra baroque. Allons plus loin : au même titre que les œuvres de Mozart, Verdi et Wagner, ils font partie des monuments inégalés du théâtre musical. Né dans la Renaissance tardive d’un désir de redonner vie à la tragédie antique, l’opéra avait pour objectif de fournir un mode d’expression à tout le spectre des sentiments humains. « Tout opéra est un Orphée », écrit Theodor W. Adorno : Orphée, l’aède mythique, chante la douleur, et c’est en pleurant Eurydice qu’il enchante les animaux sauvages, mais aussi soumet à son empire les puissances du monde souterrain. Haendel, qui dans ses opéras se souciait plus que quiconque de l’expression et du pouvoir qu’a la musique d’exprimer et de susciter les sentiments, porta de ce fait un intérêt tout particulier et un soin extrême à la composition des lamenti, les arias de plainte. Nous pourrons nous en rendre compte à travers certaines des œuvres qui seront présentées au cours des week-ends à venir : Rinaldo d’abord, son premier opéra londonien ; les œuvres de la première grande époque, ensuite, autour de 1725 : Giulio Cesare, Flavio et Tamerlano ; enfin, les chefs-d’œuvre tardifs, Orlando, Alcina, Ariodante et Serse. Mais le théâtre musical de Haendel ne se résume pas à ses opéras et trouve sa continuation dans les oratarios comme Jephtha et Theodora, ou dans son ode Alexander’s Feast, dont l’expressivité ne le cède en rien à celle des opéras. Jan Assmann 4 Dramma per musica en trois actes, livret de Niccolò Francesco Haym d’après Giacomo Francesco Bussani. Création : Londres, King’s Theatre, Haymarket, 20 février 1724. Il Giardino Armonico. Dir. : Giovanni Antonini. Mise en scène : Moshe Leiser, Patrice Caurier. Décors : Christian Fenouillat. Costumes : Agostino Cavalca. Lumières : Christophe Forey. Chorégraphie : Beate Vollack. Avec Andreas Scholl (Giulio Cesare), Cecilia Bartoli (Cleopatra), Anne Sofie von Otter (Cornelia), Philippe Jaroussky (Sesto), Christophe Dumaux (Tolomeo), Ruben Drole (Achilla), Jochen Kowalski (Nireno), Peter Kálmán (Curio). Réal. : Olivier Simonnet. Prod. : Arte / Festival de Salzbourg, 2012 ; durée : 4 h. Dramma per musica en trois actes, livret de Niccolò Francesco Haym d’après Agostino Piovene. Création : Londres, King’s Theatre, Haymarket, 31 octobre 1724. Chœur et orchestre du Teatro Real (chœur et orchestre symphonique de Madrid). Dir. : Paul McCreesh. Mise en scène : Graham Vick. Décors et costumes : Richard Hudson. Lumières : Giuseppe Di Lorio. Chorégraphie : Ron Howell. Avec Monica Bacelli (Tamerlano), Plácido Domingo (Bajazet), Ingela Bohlin (Asteria), Sara Mingardo (Andronico), Jennifer Holloway (Irene), Luigi De Donato (Leone). Réal. : Ángel Luis Ramírez. Prod. : Opus Arte / Teatro Real, 2008 ; durée : 3 h 40. Prédécesseur immédiat de Giulio Cesare, Flavio en est avec des moyens vocaux comparables, l’opposé : un opéra aux proportions humaines, malicieux, une des œuvres de Haendel où s’exprime le mieux son sens de l’humour et de la parodie. L’agencement de Flavio est un des plus parfaits que l’on puisse trouver dans les opéras haendéliens, même si l’ironie, le sens des nuances et l’ambiguïté l’ont empêché de rejoindre Giulio Cesare et Alcina dans l’Olympe de notre compositeur. Les trois actes de l’œuvre nous plongent dans un climat à la Goldoni. La distribution vocale est dominée par la prestation savoureuse du contre-ténor américain Derek Lee Ragin, trop rare à l’écran. La résurrection de ce chef-d’œuvre oublié eut lieu au festival d’Innsbruck sous la direction de René Jacobs et donna lieu à un enregistrement discographique qui reste une référence. Flavio, Rè de’ Longobardi (Flavio, roi des Lombards) Dramma per musica en trois actes, livret de Francesco Haym d’après Matteo Noris. Création : Londres, King’s Theatre, Haymarket, 14 mai 1723. Ensemble 415 de Genève. Dir. et clavecin : René Jacobs. Mise en scène : Christian Gagneron. Décors : Thierry Leproust. Costumes : Claude Masson. Lumières : Hans Wegleiter. Avec Jeffrey Gall (Flavio), Derek Lee Ragin (Guido), Christina Högman (Vitige), Gloria Banditelli (Teodata), Lena Lootens (Emilia), Gianpaolo Fagotto (Ugone), Ulrich Messthaler (Lotario). Réal. : Ruth Käch. Prod. : ORF / Landesstudio Tirol / Festival de musique ancienne d’Innsbruck – Ambraser Schlosskonzerte, 1989 ; durée : 2 h 45. 5 Samedi 21 février à 18 h Dimanche 22 février à 15 h Week-end l’Arioste Samedi 7 mars à 14 h Week-end l’Arioste Samedi 7 mars à 18 h Alexander’s Feast Rinaldo Ariodante Orlando Alexander’s Feast (Le Festin d’Alexandre), ode inspirée de la dramaturgie de l’Anglais John Dryden, fut mis en musique par Haendel en 1736. L’œuvre a pour sous-titre Le Pouvoir de la musique, une thématique que l’on retrouve dans nombre des opéras de Haendel (c’est d’ailleurs le thème même de la conférence inaugurale de Jan Assmann). Cette unique excursion de notre cycle hors de l’opéra permet de montrer une œuvre charnière, avant les grands oratorios anglais, trop rarement représentée. C’est aussi l’occasion de rendre hommage à Nikolaus Harnoncourt, pionnier dans la redécouverte de la musique de Haendel et qui enregistra Le Festin d’Alexandre avec le Concentus Musicus dès l’année 1978. Avec Rinaldo, le jeune Haendel fait une entrée fracassante à la fin de 1710 à Londres en imposant l’opéra italien, écrivant en quatorze jours, sur l’épisode de Renaud et Armide de la Jérusalem délivrée, un ouvrage destiné à être représenté à grand renfort de machines et effets spectaculaires. Histoire de chevalerie mêlant intrigue amoureuse et magie, Rinaldo est une œuvre particulièrement adaptée à ce traitement, qui rend parfaitement son caractère merveilleux. Créée à Prague en 2009, cette production franco-tchèque à la mode baroque est passionnante. Le Théâtre national de Prague, initiateur avec le théâtre de Caen du projet, a choisi pour la fosse l’ensemble Collegium 1704 et son directeur, Vàclav Luks, pour accompagner les excellents jeunes chanteurs de la troupe. Pour sa première mise en scène lyrique, Louise Moaty, connue alors comme assistante et comédienne chez Benjamin Lazare, touche juste, jeu frontal, gestuelle, danse baroque et théâtre à machines dans le style xviie aidant à l’émerveillement du spectateur. Le genre auquel appartient Ariodante pose problème. Est-il le volet central, avec Alcina et Orlando, du triptyque des œuvres haendéliennes inspirées de l’Arioste ? S’agit-il d’un opéra héroïque comme Tamerlano ou Alessandro ? Ou d’une œuvre à part, inclassable, comme presque tous les chefs-d’œuvre de Haendel ? C’est au metteur en scène anglais Richard Jones, habitué de Covent Garden, où il excelle plutôt dans l’opéra du xxe siècle, qu’a été confié cet Ariodante créé au dernier festival d’Aix-enProvence. Le parti pris plutôt réaliste de transposer l’action dans une Écosse quasi contemporaine est compensé par la fiction dans le recours fréquent à des marionnettes. Décalage aussi avec les choix vocaux fort peu orthodoxes mais séduisants de Patricia Petibon et Sandrine Piau. Troisième des opéras de Haendel inspiré par l’Arioste, Orlando est aussi celui qui s’éloigne le plus des contraintes de l’opera seria : moins d’arias da capo mais une succession d’ariosos, de récitatifs, de scènes d’ensemble qui en font une des œuvres les plus séduisantes du corpus haendélien. Il faut dire que, pour cette production du Théâtre de la Monnaie, René Jacobs nous semble avoir bel et bien réinventé Haendel par son goût des contrastes de sonorités et des tempi, par un sens de la couleur orchestrale (avec l’emploi de la guitare, du luth, et des percussions). Et le tout est servi par une distribution exemplaire qui arrive à finement individualiser les cinq rôles principaux de l’opéra, ne les réduisant jamais à une dimension comique ou tragique mais jouant sur ce qui fait l’originalité singulière d’Orlando, le mélange des genres qui annonce Mozart. Ode-oratorio en l’honneur de Sainte Cécile, sur un poème en deux parties de John Dryden. Première exécution au Théâtre royal du Covent Garden à Londres le 19 février 1736. Création : Londres, Royal Theatre, Covent Garden, 19 février 1736. Concentus Musicus Wien et Choeur Arnold Schoenberg. Concert enregistré à l’abbaye de Melk (Autriche). Dir. : Nikolaus Harnoncourt. Avec Dorothea Röschmann (soprano), Michael Shade (ténor), Gerald Finley (basse). Réal. : Claus Viller. Prod. : ORF / ZDF, 2001 ; durée 1 h 38. 6 Orchestre et chœur Collegium 1704. Dir. : Václav Luks. Mise en scène : Louise Moaty. Décors : Adeline Caron. Costumes : Alain Blanchot. Lumières : Christophe Naillet. Avec Mariana Rewerski (Rinaldo) ; Kateřina Kněžíková (Almirena) ; Stanislaba Jirku (Goffredi) ; Marie Fajtová (Armida) ; Adam Plachetka (Argante) ; Markéta Cukrová (Eustazio) ; Jan Martinik (Mago / Araldo) ; Stanislava Mihalcová (La prima Sirena / Una Donna) ; Andrea Brožáková (La seconda Sirena). Réal. : François Roussillon. Prod. : FRA / Théâtre de Caen / Mezzo, 2010 ; durée : 3 h. Dramma per musica en trois actes, livret anonyme d’après Ginevra, principessa di Scozia d’Antonio Salvi (1708), inspiré de L’Orlando furioso de l’Arioste. Création : Londres, Royal Theatre, Covent Garden, 8 janvier 1735. Orchestre baroque Freiburger Barockorchester et chœur English Voices. Dir. : Andrea Marcon. Mise en scène : Richard Jones. Décors et costumes : Ultz. Lumières : Mimi Jordan Sherin. Chorégraphie : Lucie Burge. Marionnettes : Finn Caldwell. Avec Sarah Connoly (Ariodante), Patricia Petibon (Ginevra), Sandrine Piau (Dalinda), Sonia Prina (Polinesso), David Portillo (Lurcanio), Luca Tittoto (Il Re di Scozia), Christopher Diffey (Odoardo). Réal. : Philippe Béziat. Prod. : Bel Air Media / Festival d’Aix-enProvence / Mezzo, 2014 ; durée : 3 h 15. Dramma per musica en trois actes, livret d’après Carlo Sigismondo Capece. Création : Londres, King’s Theatre, Haymarket, 27 janvier 1733. B'Rock Orchestra. Dir. : René Jacobs. Mise en scène : Pierre Audi. Décors et costumes : Christof Hetzer. Lumières : Jean Kalman. Avec Bejun Mehta (Orlando), Sophie Karthäuser (Angelica), Kristina Hammarström (Medoro), Sunhae Im (Dorinda), Konstantin Wolff (Zoroastro). Réal. : Olivier Simonnet. Prod. : Mezzo / Wahoo Production / La Monnaie, 2012 ; durée : 2 h 45. 7 Week-end l’Arioste Dimanche 8 mars à 15 h Samedi 18 avril à 14 h 30 Samedi 18 avril à 18 h Dimanche 19 avril à 15 h Alcina Serse (Xerxès) Rodelinda Theodora Alcina, après Orlando et Ariodante, est le troisième opéra de Haendel inspiré d’Orlando furioso de l’Arioste. Dans ce qui est un de ses plus beaux opéras, Haendel réussit à se plier aux impératifs de l’opera seria tout en révélant la diversité, l’évolution et la fragilité des différents personnages. De la magicienne amoureuse qui transforme les hommes en bêtes, en arbres ou en rochers, Haendel fait une femme blessée, humaine et pathétique. Conçue au départ pour le théâtre baroque de Drottningholm, la mise en scène de Pierre Audi s’appuie sur un décor fondé sur les effets de perspective, avec des éléments coulissants sur des panneaux peints. Il en résulte un excellent théâtre musical moderne dans une forme historisante, plus proche de Marivaux que de l’Arioste. Le temps a rendu justice au chef-d’œuvre qu’est Serse, devenu, avec Giulio Cesare, le plus populaire des opéras de Haendel. Dans cette œuvre qui s’approche du genre « opéra vénitien », on trouve effectivement le mélange des genres – le rire embué d’émotions – qui annonce déjà le Mozart des Noces de Figaro. Serse, tout comme Flavio, Agrippine, Parthénope ou Orlando, montre à quel point Haendel pouvait exceller dans la vis comica et exceller dans la concision : il n’est pratiquement pas d’airs qui excèdent les trois minutes… Cette production du festival de Dresde, cuvée 2000, est d’un grand raffinement musical. Christophe Rousset fait ressortir à merveille toutes les richesses d’une partition qui est une des plus belles de tous les opéras de Haendel. Un léger sentiment de frustration toutefois du fait du parti pris de mise en scène « en noir et blanc » de Michael Hampe, qui tire un peu trop uniformément le récit vers la nostalgie. Comme pour Flavio, l’action resserrée sur un petit nombre de personnages se situe en Lombardie médiévale, cadre temporel du conflit éternel de la tyrannie opposée à l’amour. Avec une des partitions les plus parfaites de son auteur, cette production de Rodelinda fut le second point fort après Theodora d’un nouveau cycle d’ouvrages de Haendel réinterprétés pour la scène au festival de Glyndebourne. Et le parti pris scénique de Jean-Marie Villégier fut une surprise de taille pour le public familier de son travail sur Atys ou sur les tragédies de Corneille, offrant ici une gestique qui relie l’expressivité baroque exacerbée de la musique à la stylisation expressionniste du cinéma des années 1930. Le personnage fort et émouvant de Rodelinda est magnifiquement incarné par une Anna Caterina Antonacci à l’incroyable présence scénique, qui fut pour beaucoup de spectateurs découverte dans cette production. Cette production du Festival de Glyndebourne fut une étape importante dans la redécouverte de Haendel. Peter Sellars parvient magistralement à restituer dans un contexte moderne l’histoire, racontée à l’origine sous la forme d’un oratorio, de la martyre chrétienne Theodora. Il est en cela aidé par un plateau réunissant deux magiques interprètes du baroque retrouvé : Dawn Upshaw et Lorraine Hunt. Et une direction inspirée de William Christie jouant sur l’alternance des plages d’obscurité et de lumière qui font la magie de l’œuvre. Peter Sellars a, comme chaque fois, chorégraphié la diction (à la manière des muets, le mot est représenté par un geste) et l’effet trouve, entre Lorraine Hunt et le chœur, une justesse rituelle qui souligne chaque inflexion du chant. Même quand s’installe un air qui fige le soliste dans son récit et le chœur dans l’écoute, le dépouillement et le soin musical donnent au tableau une force propre. Dramma per musica en trois actes, livret d’après Niccolò Minato et Sivio Stampiglia, adapté par Michael Hampe. Création : Londres, King’s Theatre, Haymarket, 15 avril 1738. Les Talens Lyriques. Dir. : Christophe Rousset. Mise en scène : Michael Hampe. Décors et costumes : Carlo Tommasi. Lumières : Mario Thomann. Avec Paula Rasmussen (Serse), Ann Halleberg (Arsamene), Patricia Bardon (Amastre), Isabel Bayrakdarian (Romilda), Sandrine Piau (Atalanta), Marcello Lippi (Ariodante), Mattero Peirone (Elvire). Réal. : Philip Behrens. Prod. : Festival de Dresde, 2000 ; durée : 2 h 35. Dramma per musica en trois actes, livret d’Antonio Salvi remanié par Nicolas Haym, d’après la tragédie de Pierre Corneille Phertharite, roi des Lombards. Création : Londres, King’s Theatre, Haymarket, 17 février 1725. Orchestra Of The Age of Enlightenment. Dir. : William Christie. Mise en scène : Jean-Marie Villégier. Décors : Nicolas de Lajartre et Pascale Cazales. Costumes : Patrice Cauchetier. Lumières : Bruno Boyer. Avec Anna Caterina Antonacci (Rodelinda), Kurt Streit (Grimoaldo), Andeas Scholl (Bertarido), Umberto Chiummo (Garibaldo), Louise Winter (Eduige), Artus Stefanowicz (Unulfo), Tom Siese (Flavio). Réal. : Brian Turner. Prod. : NVC Arts / Channel 4 / Glyndebourne / Warner Music Vision, 1988 ; durée : 3 h 22. Dramma per musica en trois actes, livret d’après Antonio Fanzaglia, inspiré de L’Orlando furioso de l’Arioste (1516). Création : Londres, Royal Theatre, Covent Garden, 16 avril 1735. Les Talens Lyriques et le Chœur de chambre de l’IMEP. Dir. : Christophe Rousset. Mise en scène : Pierre Audi. Décors et costumes : Patrick Kinmonth. Lumières : Matthew Richardson. Avec Sandrine Piau (Alcina), Maité Beaumont (Ruggiero), Angélique Noldus (Bradamante), Sabina Puértolas (Morgana), Chloé Briot (Oberto), Daniel Behle (Oronte), Giovanni Furlanetto (Melisso). Prod. : La Monnaie / Opéra national des Pays-Bas / Mezzo, 2015 ; durée : 3 h 05. 8 Oratorio en trois actes, livret de Thomas Morell d’après Robert Boyle. Création : Londres, Royal Theatre, Covent Garden, 16 mars 1750. Orchestra of the Age of Enlightenment. Dir. : William Christie. Mise en scène : Peter Sellars. Décors : George Tsypin. Costumes : Duná Ramicová. Lumières : James F. Ingalls et Brian Turner. Avec Dawn Upshaw (Theodora), David Daniels (Didymus), Frode Olsen (Valens), Richard Croft (Septimius), Lorraine Hunt (Irene). Réal. : Peter Sellars. Prod. : NVC Arts / Channel 4 / Warnerclassics, 1996 ; durée : 3 h 30. 9 Tarifs Formulaire de réservation Selectionnez vos manifestations Date Place à l’unité plein réduit solidarité et jeune D 12 € 10 € 6 € F** 6 € 5 € 3 € Abonnement * plein réduit solidarité et jeune D 10 € 8 € / F** 5 € 4 € / Achat des places À la caisse de l’auditorium Du lundi au samedi (sauf le mardi) de 9 h à 17 h 15 et les mercredi et vendredi jusqu’à 19 h 15. Par correspondance Envoyer ce bulletin, accompagné du règlement par chèque à l’ordre de « l’agent comptable du Musée du Louvre » ou par carte bancaire, à : Billetterie de l’auditorium Musée du Louvre 75058 Paris Cedex 01. Par téléphone au 01 40 20 55 00 (paiement par carte bancaire uniquement). Du lundi au vendredi (sauf mardi) de 11 h à 17 h. Sur internet www.fnac.com Réservations pour les groupes (associations, comités d’entreprise…) au 01 40 20 55 00. Retrait des billets Les billets commandés par courrier sont expédiés à domicile. Les billets des commandes passées deux semaines avant la date de la première manifestation choisie sont à retirer aux caisses ainsi que les billets achetés par téléphone à un tarif nécessitant la présentation d’un justificatif. Les places non retirées ne sont pas remboursées ni échangées. * Abonnement à partir de 5 manifestations. ** Gratuit pour les adhérents Amis du Louvre jeune et les étudiants en art et histoire de l’art. Réductions tarifaires (Sur présentation, ou copie par correspondance, d’un justificatif). Tarif réduit Amis du Louvre, carte Louvre professionnels, carte Louvre familles, Cercle Jeunes Mécènes, étudiants, Pass éducation, adhérents Fnac, personnel du ministère de la Culture et de la Communication, guides et conférenciers des ministères français chargés de la Culture ou du Tourisme ou de la RMN, achat groupé de 10 places d’une même séance. Tarif solidarité et jeune Amis du Louvre jeune, moins de 26 ans, bénéficiaires des minima sociaux, demandeurs d’emploi, personnes handicapées titulaires d’une carte d’invalidité et leur accompagnateur. Accès Entrée par la pyramide, le passage Richelieu ou les galeries du Carrousel. Informations www.louvre.fr ou au 01 40 20 55 55 du lundi au vendredi de 9 h à 19 h. Pour recevoir notre lettre d’information, envoyez un courriel à : [email protected] ou flashez ce code Heure Œuvre Abonn.t / À l’unité Nb. Tarifs Total Tarifs 09 / 01 20 h Conférence d’ouverture par Jan Assmann, égyptologue / places x = € F 10 / 01 15 h Giulio Cesare / places x = € D 11 / 01 15 h Tamerlano / places x = € D 21 / 02 14h 18h Flavio Alexander’s Feast / / places x places x = = € € D D 22 / 02 15 h Rinaldo / places x = € D 07 / 03 14 h 18 h Ariodante Orlando / / places x places x = = € € D D 08 / 03 15 h Alcina / places x = € D 18 / 04 14 h 30 18 h Serse (Xerxès) Rodelinda / / places x places x = = € € D D 19 / 04 15 h Theodora / places x = € D Vos coordonnées (à remplir en mjuscules) Mme M. Né(e) le Nom / / Prénom Ét. / Esc. / App. Imm. / Bât. / Rés. N° et voie BP / Lieu-dit Code postal Ville / Cedex Tél. fixe Pays Tél. port. Pour recevoir de l’information du musée du Louvre, être prévenu en cas d’annulation, etc. : Courriel Situation Si vous avez une carte d’adhérent Louvre, merci d’inscrire ici son numéro et sa date d’expiration Amis du Louvre Louvre jeunes Louvre professionnels Louvre familles Date d’expiration N° de carte Si vous avez moins de 26 ans, indiquez votre année de naissance : Si vous êtes bénéficiaire d’un tarif réduit (sauf adhérent du Louvre), joignez la photocopie de votre justificatif. Règlement par chèque à libeller à l’ordre de « l’agent comptable du Musée du Louvre » Règlement par carte bancaire : Nationale Visa Eurocard Mastercard American Express N° de carte Date d’expiration Pour être informés en avant-première des programmes, recevoir des invitations, nous faire part de vos réflexions… rejoignez l’auditorium sur Facebook ! N° Crypto* Signature (obligatoire) * Les trois derniers chiffres figurant au dos de la carte dans le pavé signature. Ce document n’est pas contractuel. Les informations recueillies font l’objet d’un traitement informatique destiné à la gestion des informations vous concernant et à des fins statistiques. La loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée en 2004 s’applique aux informations transmises. Elle vous garantit un droit d’accès et de rectification, à exercer auprès du musée du Louvre, DRE « Le Louvre et Vous », 75 058 Paris CEDEX 01. Saison 2014 — 2015 Clip & Clap B. Wentzell, courtesy of Barrie Wentzell Photography 4 soirées musicales d’un genre nouveau, qui tiennent à la fois du cinéma, de la conférence, du concert, du happening… Les vendredis à 20 h 30 à l’auditorium du Louvre Jimi Hendrix © 5 décembre Chanson française par Jeanne-Martine Vacher 16 janvier On the road again, un voyage musical avec Philippe Djian 3 avril L’art de la reprise par Edouard Fouré Caul-Futy et Clément Lebrun 12 juin Le génie des lieux par Edouard Fouré Caul-Futy et Clément Lebrun www.louvre.fr de 10 € à 5 € (– de 26 ans) Réservation 01 40 20 55 00 www.fnac.com Président-directeur du musée du Louvre Jean-Luc Martinez Directeur de la médiation et de la programmation culturelle Vincent Pomarède Sous-directeur de l’auditorium Stéphane Malfettes Programmation et rédaction des textes Christian Labrande, Nicolas Bomsel Conseiller artistique Jan Assmann Production Lisa Quaglia, Thibault Marrone Publication Atelier graphique Danièle Pintor, Isabel Lou Bonafonte Impression Stipa Musée du Louvre, octobre 2014 Couverture : Giulio Cesare © Hans Jörg Michel