LES QUATRE SAISONS - Orchestre National de Lille
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LES QUATRE SAISONS - Orchestre National de Lille
onlille.com +33 (0)3 20 12 82 40 ———————————— ZOOM LES QUATRE SAISONS VIVALDI / MAX RICHTER JEU 23 MARS 20h et SAM 25 MARS 18h30 / Lille, Auditorium du Nouveau Siècle & à Calais le 24 MARS 20h30 ———————————— RICHTER From Sleep VIVALDI / RICHTER Les Quatre Saisons Direction Max Richter ————————— AUTOUR DES CONCERTS PLANÈTE ORCHESTRE “Les Quatre Saisons” Sam. 25 Mars dès 17h AFTER ÉLECTRO Soirée électro autour des “Quatre Saisons” de Max Richter Jeu. 23 Mars à l’issue du concert RETROUVEZ MAX RICHTER AU COURS DE LA SAISON CONCERT FLASH 12H30 “Classique et électro” Carte blanche à Max Richter Mer. 22 Mars 12h30 Concerts soutenus par Musique Nouvelle en Liberté ———————————————————————————————————————————————————————— Rédaction © Ghislain Abraham intervenant pédagogique Orchestre National de Lille Crédits Photos Max Richter © Mike Terry ———————————————————————————————————————————————————————— Orchestre National de Lille – Place Mendès France, Lille (licence n°2-1083849) Association subventionnée par le Conseil régional des Hauts-de-France, le Ministère de la Culture et de la Communication, la Métropole Européenne de Lille et la Ville de Lille ❶ Les Quatre Saisons Une nature recomposée Si comme le disait Stravinsky sur un ton acerbe à propos des concertos pour violon d’Il Prete Rosso : « Vivaldi a écrit 400 fois le même concerto. », Les Quatre Saisons occupent une place à part dans l’immense production de musique instrumentale du maitre vénitien. Remises au goût du jour dans les années 1950, elles bénéficient depuis lors d’un succès populaire jamais démenti que ce soit en disque ou en concert. Ce succès peut s’expliquer par le fait que c’est une musique tout simplement fascinante, d’un accès et d’un plaisir immédiat. Basées sur des contrastes saisissants d’énergie et de dynamiques, Les Quatre Saisons recèlent de magnifiques mélodies immédiatement mémorisables. Sur le plan formel, il s’agit donc d’un cycle de quatre concertos* pour violon et orchestre à cordes, chacun d’eux ayant une « couleur sonore » différente. Le violon-solo y a une partie exigeante à la fois virtuose dans les mouvements rapides et hautement chargée en émotions dans les mouvements lents. Sur le plan symbolique, ces quatre étapes d’un cycle naturel ont une portée universelle. On retrouve d’ailleurs sur le même sujet le même succès planétaire avec Les Saisons du peintre Giuseppe Arcimboldo (vers 1573), quatre portraits ‘phytomorphes’ réalisés avec des fruits, légumes, fleurs et céréales ‘de saison’. Vivaldi présente donc les choses dans l’ordre et propose même en guise d’éclairage de sa partition, quelques vers décrivant précisément des scènes bucoliques de la vie champêtre. Une « musique à programme » naturaliste comme il en existait de nombreuses à l’époque baroque. Citons notamment le célèbre Coucou de Daquin et les pièces pour clavecin de Couperin (Le Réveil des Oiseaux, Les Roseaux, Les Fauvettes Plaintives, Les Moissonneurs…). La recomposition qu’en fait Max Richter reprend certains éléments ‘vivaldiens’ mais pas tous. Par exemple la célèbre mélodie rayonnante (et entêtante !) du premier mouvement du Printemps disparaît, Richter se concentrant plutôt sur un petit motif secondaire qu’il utilise en boucle créant un prélude venant du lointain et qui monte en puissance émotionnelle. Dans L’Eté, Vivaldi n’hésite pas à paraphraser le chant des oiseaux des bois et notamment le coucou par un motif de tierce* descendante. Dans l’adagio* central Richter insiste sur le côté accablant de la chaleur par des nappes* très denses et oppressantes. Dans l’orage, il oublie les silences dramatiques de la version originale et propose un tumulte continu sur des basses syncopées*. La ritournelle de L’Automne se voit légèrement transformée rythmiquement par des changements d’appuis rendant étrange cette danse paysanne au caractère jovial. Dans le mouvement de « la Chasse », Richter reprend un petit motif de la mélodie principale avec lequel il bâtit une architecture grandiose. L’Hiver démarre avec des notes répétées aux sonorités stridentes et froides. Richter renforce ce côté rugueux et anxiogène par un léger traitement « métallique » du son. Le tutti* se voit également modifié au niveau des appuis. Les longues réverbérations harmoniques du mouvement central permettent au violon-solo de jouer librement comme s’il improvisait. Pour conclure, installons-nous confortablement au coin du feu pour observer au dehors, le vent glacial qui nous entraîne dans un tourbillon bienfaisant. « Ainsi est l’hiver, mais tel qu’il est, il apporte ses joies. » EN BREF Titre : Les Quatre Saisons recomposées par Max Richter Compositeur : Antonio Vivaldi (1678-1741), italien / Max Richter, né en 1966, anglais Date de création : 1725 Genre : concertos pour violon et orchestre à cordes Durée : 43’ ❷ Max Richter À la croisée des musiques Influencé tout aussi bien par Bach, la musique punk et l’électro ‘ambient’, l’anglais Max Richter est une personnalité singulière de l’univers musical de notre temps. S’appuyant sur une solide formation musicale classique (diplômé de la Royal Academy of Music, où il fut l’élève, entre autres, de Luciano Berio), il se passionne pour les toutes les nouvelles technologies utilisées au service de l’émotion musicale. A travers ses compositions, il aborde différents genre musicaux : pièces de concert, ballet, opéra, musiques de scènes et musiques de films. C’est ainsi que ses compositions envoûtantes d’influence néo-classiques trouvent une place de choix dans le cinéma d’aujourd’hui. De grands réalisateurs font appel à lui pour donner une force émotionnelle supplémentaire à leurs films. Citons par exemple Valse avec Bachir d’Ari Folman (2008) dont Max Richter a signé l’intégralité de la bande-originale et Shutter Island de Martin Scorsese (2010) qui intègre deux extraits qu’il a composé. Il signe des musiques originales pour les plus grandes compagnies de ballet (New York City Ballet, Royal Ballet…). En septembre 2015, Max Richter sort un album de huit heures intitulé Sleep pour aider les gens à bien dormir. «Dormir est une de mes activités favorites. Je voulais créer un paysage ou un lieu musical dans lequel les gens pourraient s'endormir» Il explique que l'album est une façon de poser la question de ‘l'accélération de nos vies’ et de procurer ‘un point de repos.’ «Nous sommes dans un univers d'informations très dense. Tout vous arrive dans la figure. Tout est réaction, pas réflexion.» Cet album a été en partie inspiré par les Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach (qui avaient été commandées à Bach par son riche protecteur pour l’aider à trouver le sommeil). Lors de la première à Berlin en octobre 2015, Richter et son orchestre ont joué de minuit à 8 heures du matin, avec plus de quatre cent lits répartis autour des musiciens. Le morceau, qui est composé pour piano, instruments à cordes, musique électronique et voix (sans mots), vient d'être publié par le label de musique classique Deutsche Grammophon. L’Orchestre National de Lille ne jouera pas l’intégrale de Sleep mais quelques extraits. Vous pourrez vous laisser bercer paisiblement dans les fauteuils de l’Auditorium du Nouveau Siècle ! EN BREF Titre : Sleep Compositeur : Max Richter, né en 1966, anglais Date de création : septembre 2015 Genre : musique d’ambiance Durée : version intégrale : 8 heures / extraits : 35 minutes ———————————————————————————— PETIT DICTIONNAIRE MUSICAL (retrouvez ici tous les mots signalés*) Adagio : terme italien signifiant « à l’aise » et désignant un mouvement lent et émouvant. Concerto (de soliste): pièce musicale mettant en valeur un instrument en particulier qui est accompagné par l’orchestre. Le soliste doit y faire preuve de ses compétences à la fois virtuoses et expressives. Nappes : dans le langage musical, terme désignant des sons longs qui se superposent et n’ayant pas de rythme bien marqué. Syncope : figure rythmique caractéristique dans laquelle la valeur longue appuyée est encadrée par deux valeurs courtes (exemples : croche-noire-croche ou noire-blanche-noire) Tierce : intervalle séparant deux sons. Une tierce comprend trois degrés. Par exemple : do-mi (trois degrés : do-ré-mi) ou bien sol-si (trois degrés : sol-la-si) forment une tierce. Tutti : désigne un passage où tous les instruments de l'orchestre sont sollicités et jouent ensemble, par opposition à d'autres passages, plus spécifiquement destinés à un nombre limité d'instruments, un ou quelques solistes.