Doris Leuthard souffle le chaud et le froid sur l`agglomération
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Doris Leuthard souffle le chaud et le froid sur l`agglomération
17 SIX COLLÈGES LAUSANNOIS RÉUNIS POUR UNE FINALE D’INCROYABLES TALENTS Vaud, page 18 Lausanne et région, page 20 VANESSA CARDOSO VENUS DE TOUT LE CANTON, 2400 CHANTEURS ONT FAIT VIBRER PAYERNE Vaud PHILIPPE MAEDER 24 heures | Lundi 27 mai 2013 & régions Vaud Lausanne & région Riviera-Chablais Nord vaudois-Broye La Côte Grand-Lausanne A la Blécherette, les projets du PALM ont été exposés pour la première fois dans leur ensemble. Les illustrations de Pet ont évoqué les principes qui guident ce développement urbain. Doris Leuthard souffle le chaud et le froid sur l’agglomération La conseillère fédérale a visité une exposition consacrée aux projets de l’agglomération Lausanne-Morges Daniel Audétat Dans la plus grande halle de l’aérodrome de la Blécherette, samedi sur le coup de midi, l’heure était aux congratulations, qui furent chaleureuses, mais aussi au réalisme politique. Il y a plus d’une année déjà, Olivier Français, tout à la fois conseiller national et directeur des Travaux de la Ville de Lausanne, avait réussi à obtenir de la conseillère fédérale Doris Leuthard qu’elle participe à la première exposition présentant l’ensemble des intentions des cinq entités intercommunales qui composent le Projet d’agglomération Lausanne-Morges (PALM). Aller-retour lémanique Ce projet «rassemble vingt-six communes et près de 300 000 personnes», n’a pas manqué d’observer Olivier Français dans son message de bienvenue, qui suivait celui de la conseillère d’Etat Nuria Gorrite, cheffe du Département vaudois des infrastructures. Lors d’un atterrissage qui a quelque peu troublé le discours du VC1 Contrôle qualité Béatrice Métraux, Olivier Francais et Nuria Gorrite entourent Doris Leuthard. KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT De l’agglo à la métropole U Pour réchauffer l’assemblée, Doris Leuthard a relevé que la démarche de l’agglomération lausannoise méritait d’être citée en exemple: «Des fois, à Berne, on a l’impression de parler pour rien et que toutes nos impulsions se perdent dans le vide. Mais ici, on voit nos espérances se concrétiser. Cette vue d’ensemble que vous avez su développer, c’est vraiment extra!» Mais, sur le même ton enjoué, la conseillère fédérale a enchaîné en considérant qu’il ne suffisait pas de penser «agglo». A son sens, la dimension métropolitaine doit être perçue avec davantage de sens pratique: «Avec Genève, vous participez à une région parmi les plus dynamiques de Suisse. Entre Alpes et Jura, vous disposez ainsi d’un espace de vie et de travail exceptionnel.» Encore faut-il «parvenir à préserver cette qualité de vie, à soutenir votre compétitivité économique, à garantir un usage parcimonieux des ressources et à protéger ces paysages uniques». Pour cela, le bassin lémanique doit s’employer à «développer une politique commune et transfrontalière élargie à la France voisine». municipal lausannois, l’hélicoptère dépêché par la Swiss Air Force pour ramener à Berne Doris Leuthard a suffisamment laissé entendre que l’agenda de la cheffe du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) est des plus chargé. Après être restée à Lausanne deux heures à peine, l’Argovienne a d’ailleurs dû refaire hier un passage éclair dans le bassin lémanique, cette fois pour l’inauguration à Genève de la «première ligne de bus 100% électrique de Suisse». On peut être sûr que les autorités du bout du Léman ont profité de cette visite pour plaider en faveur du financement de leur propre projet d’agglomération, le «Grand Genève». Projets sur le balan C’est qu’une rude concurrence oppose sur le plan national les agglomérations, qui peuvent espérer une contribution financière de la Confédération pour des projets de transports «structurants». Doris Leuthard a dépeint sans fards cette situation face à une assistance composée pour l’essentiel d’élus et de techniciens du Canton et des Communes. Personne n’attendait de grandes révélations, mais tous étaient à l’affût des sousentendus ministériels. Car une étape décisive est toute proche. Après une «première génération» de projets liés à la mobilité urbaine qui ont été déposés en 2007 (parmi lesquels figurait le M2 pour les Lausannois), le Conseil fédéral s’apprête à livrer, cet été, son appréciation des projets d’infrastructures de «deuxième génération». Ils lui ont été remis en juin 2012 et sont passés depuis au crible des offices fédéraux. La mise en consultation de la sélection du gouvernement suivra, de façon à «Ne vous laissez pas décourager si certaines de vos attentes ne sont pas immédiatement satisfaites» Doris Leuthard, conseillère fédérale ce que les Chambres fédérales arrêtent les jeux entre la fin 2014 et le début 2015. La manne fédérale étant congrue, et les demandes de contribution pléthoriques, «nous devrons fixer des priorités en respectant un équilibre sur le plan national», a prévenu Doris Leuthard. La ministre a alors jeté un froid en constatant que les projets sont nombreux dans le canton de Vaud, où cinq agglomérations (dont la franco-valdo-genevoise) sont en devenir. En outre, certains de ces projets de transports sont particulièrement coûteux. Pour les défendre, Olivier Français, Nuria Gorrite et Béatrice Métraux, conseillère d’Etat en charge du développement territorial, avaient obtenu de s’entretenir une dizaine de minutes avec la conseillère fédérale avant la visite de l’exposition. A l’issue de ce huis clos et de l’allocution qui a suivi, élus et techniciens du Canton et des Communes ne doutaient plus guère que la Confédération jugeait encore perfectibles des projets aussi essentiels que le M3 (métro entre la gare et la Blécherette) ou le T1 (tram entre l’Ouest lausannois et le centre-ville). Par ici la vignette Comme pour conforter ces craintes, la cheffe du DETEC a lancé une recommandation, qu’à vrai dire elle fait sans doute partout où elle passe: «Je considère que les projets d’agglomération s’inscrivent dans un processus continu. Aussi ne vous découragez pas si certaines de vos attentes ne sont pas immédiatement satisfaites. Elles pourront rebondir à l’occasion d’une troisième étape.» Troisième étape qui, pour l’heure, ne dispose d’aucun argent. Le message était limpide: pour que les projets d’agglomération puissent se réaliser au mieux, et pour que le réseau ferroviaire se renforce en parallèle, il serait bon que soient acceptées les nouvelles sources de financement que sollicite le Conseil fédéral, à commencer par l’augmentation de la vignette autoroutière…