LA MACHINE À FAIRE TOMBER LA PLUIE

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LA MACHINE À FAIRE TOMBER LA PLUIE
LA MACHINE À FAIRE TOMBER LA PLUIE
Jean Blier
La machine à faire
tomber la pluie
et autres nouvelles
Nouvelles
Éditions Persée
Ce livre est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages et les événements
sont le fruit de l’imagination de l’auteur et toute ressemblance avec des personnes vivantes ou ayant existé serait pure coïncidence.
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© Éditions Persée, 2016
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AVANT-PROPOS
C
e petit livre rassemble une douzaine de nouvelles. La majorité d’entre elles sont inspirées de faits vécus auxquels j’ai
ajouté le fruit de mon imagination (parfois débridée !) C’est particulièrement vrai pour « la machine à faire tomber la pluie ». J’ai
ajouté peu de choses à ce que des montagnards, qui y croyaient
dur comme fer, m’avaient raconté. Sur le coup, en 1953, j’ai cru
bon de modifier tous les noms de lieux, je peux avouer maintenant
que cette histoire se passe dans les montagnes au voisinage du
barrage de Tignes alors en construction.
Les autres nouvelles ont leur origine dans des moments vécus
au cours de mes randonnées pédestres à travers les montagnes de
France et d’ailleurs.
Le Graal a longtemps été pour moi une nuit en montagne à
l’abri d’une petite tente à plus de deux mille mètres d’altitude.
J’évoque aussi quelques souvenirs d’enfance. C’est loin et ce
sont des éclairs de mémoire augmentés de faits vraisemblables
mais qui ne font pas partie de ma vie.
Enfin il y a cette très courte histoire : « Le miracle des marronniers », c’est un cri de rage contre les poseurs de bombes qui déjà
dans la deuxième moitié du xxe siècle ensanglantaient Paris.
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La nature occupe une grande place dans ces nouvelles. De tout
ce qui sollicite l’homme, c’est elle qui joue le grand rôle. Et nous,
les sapiens, ne devons jamais oublier que nous en faisons partie.
J. BLIER
PE 10249
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L’ÉTRANGE AVENTURE D’ANTOINE
V
ous avez peut-être connu Antoine, disparu l’été dernier à
la barre des Écrins. C’était un de mes meilleurs compagnons de course. Vous avez au moins appris la triste nouvelle par
les journaux. C’était un simple entrefilet dans la rubrique des accidents de vacances : « Antoine D…, parti dans la nuit du 20-8 pour
atteindre seul le sommet de la barre des Écrins, n’a pas reparu au
refuge Caron d’où il était parti. Une caravane de secours, après
de vaines recherches, n’a pu retrouver que son piolet. Le malheureux alpiniste a probablement fait une chute mortelle dans une
crevasse. Tout espoir de retrouver Antoine D… vivant a dû être
abandonné. »
À cette époque, si j’avais essayé de dire tout ce que je ressentais et surtout si j’avais essayé de vous faire partager les conclusions auxquelles j’étais arrivé, on m’aurait pris pour un fou.
Aujourd’hui, vous allez me reprocher de revenir sur cette affaire
et vous allez vouloir me faire comprendre que la douleur m’égare.
Qu’importe, puisque je crois que rien n’est impossible. Chaque
jour la science recule les limites du mystère, mais tant de choses
resteront à jamais inexpliquées. Rien n’est impossible, non, vraiment rien ! Écoutez le récit de l’étrange aventure d’Antoine.
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J’étais avec Antoine cet été-là. Pour ceux qui ne l’ont pas
connu, qu’ils sachent que c’était un garçon assez insolite, un grand
type blond, des yeux bleus qui ne semblaient jamais se lasser de
quêter la beauté : une fleur, la forme d’un nuage, une fille… Il
faisait des études de médecine et voulait se spécialiser dans la psychiatrie. Cette vocation, jointe à un caractère assez étrange, faisait
parfois le sujet de plaisanteries faciles qu’il prenait toujours avec
le sourire. C’était un camarade épatant, toujours d’humeur égale,
donnant beaucoup de lui-même pour rendre service.
Les rumeurs les plus curieuses circulaient à son sujet parmi
le petit groupe d’étudiants attirés par la montagne que nous avions formé. La brune Alice, qui sortait souvent avec lui, m’avait
affirmé que parfois il marchait sans dire un mot, semblant poursuivre un rêve. Un jour, dans une forêt de hêtres des environs de
Paris, elle avait eu l’impression qu’il passait au travers du tronc
des arbres, tout à fait comme s’il était devenu transparent, immatériel. Pour aussi invraisemblable qu’elle paraisse, cette anecdote
m’avait beaucoup impressionné. Je l’avais rapprochée de plusieurs observations que j’avais faites moi-même. Antoine n’avait
pas son pareil pour approcher les animaux sauvages de la forêt
ou de l’Alpe. Il annonçait avec une précision admirable l’arrivée
de la pluie ou le retour du beau temps. Quelquefois il parlait de
tout abandonner pour aller vivre tout seul dans la nature, comme
un vrai yogi. Mais il disait cela sérieusement et sans amertume.
Ce qu’il voulait, me semblait-il, c’était beaucoup plus acquérir
des connaissances qui lui permettraient de mieux comprendre les
mystères de la nature que fuir la société.
À la fin du mois d’août que nous avions passé ensemble, Alice,
Antoine et moi, nous nous trouvions dans la vallée d’Ailefroide.
Saturé de courses, fatigué et peu encouragé par un ciel bas et gris,
j’avais renoncé à la dernière ascension et j’avais opté pour le
repos dans un vieux chalet de bois caché dans les mélèzes. Alice
et Antoine, apparemment heureux de monter aux Écrins ensemble,
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m’avaient quitté peu après le déjeuner de façon à ne pas arriver
trop tard au refuge Caron. Antoine était serein : il m’avait annoncé
que le temps allait se lever. Je n’avais aucune raison de me faire
du souci pour mes amis qui devaient se contenter d’une course
tranquille par une voie normale. Je ne regrettais rien : les Écrins,
j’aurais bien l’occasion de les faire encore. Je dois vous dire que
j’ai déjà atteint huit fois le sommet de la barre des Écrins et c’est
une des montagnes que je connais le mieux.
J’étais donc dans d’excellentes dispositions pour goûter ce têteà-tête avec la nature. Mon chalet, malgré sa rusticité, me semblait bien confortable après tant de nuits rudes sous la tente et
aussi après quelques bivouacs mémorables. J’avais des vivres, une
source à dix mètres et du bois pour faire du feu.
Antoine avait bien prévu le changement de temps : en fin
d’après-midi, une brise s’était levée, chahutant les nuages. C’était
un spectacle étonnant que ces formes sans cesse changeantes,
fuyantes, aspirées par les courants d’air ascendants, transpercées par des rayons de lumière, découvrant tout à coup une arête
sombre, hérissée de rochers, ou un dôme blanc pareil à la demeure
d’un dieu. C’était la création du monde.
Et le soleil, qu’on n’avait pas vu de la journée, était apparu
triomphant, posant une ombre longue au pied de chaque créature,
de chaque arbre, de chaque brin d’herbe…
Une sorte d’allégresse s’était emparée de toute chose. Depuis
les alpages me parvenait le concert des clarines, un pic mitraillait
de son bec dur l’écorce des arbres, les ruisseaux murmuraient
comme des voix vivantes, les aiguilles des mélèzes égrenaient des
perles et les têtes roses des épilobes se balançaient doucement.
J’étais heureux et tellement remis en forme que j’avais décidé de
me lever de bonne heure le lendemain et de monter à la rencontre
de mes amis.
Après un dîner léger, je m’étais encore attardé, appuyé au
rebord de ma fenêtre, rêvant devant les vallées noyées d’ombre.
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Dans le ciel sans lune les étoiles brillaient d’un éclat très vif.
J’imaginais sans peine Alice et Antoine dans la joyeuse atmosphère du refuge. C’était l’heure où, dans un bruit de bancs repoussés, s’échangeaient les dernières consignes, où se décidaient les
heures de réveil. Antoine et Alice se lèveraient à trois heures et,
peu après trois heures trente, leurs lanternes feraient danser leurs
ombres sur le glacier…
Le lendemain, le ciel du Briançonnais avait ce bleu déjà méditerranéen que l’on retrouve dans la corolle des gentianes.
Le sac lesté de quelques provisions, je m’étais mis en route à la
fin de la matinée et j’avais mangé un peu, près du refuge Tucket.
Je montais lentement, persuadé que je ne tarderais pas à rencontrer
mes amis. J’aperçus tout à coup, venant très vite et seule, Alice
dont j’avais tout de suite reconnu l’anorak bleu. Que se passait-il ?
Un instant après j’avais devant moi une Alice affolée, au bord
des larmes, tentant de m’expliquer qu’il était arrivé quelque chose
à Antoine. Je réussis à comprendre qu’Antoine était parti seul,
bien avant l’heure convenue, et que personne au refuge ne l’avait
entendu sortir. Assez irritée par cet événement, Alice avait pu se
joindre à une cordée partant pour les Écrins, persuadée qu’elle
allait retrouver son fantaisiste compagnon qui avait sans doute été
pris d’une irrésistible envie de monter tout seul au sommet.
Mais c’est en vain qu’elle avait observé la montagne pendant
toute la course qui avait pris, à cause de cela, un air de caravane de
secours. Son désappointement d’avoir été abandonnée au refuge
avait bientôt fait place à une inquiétude qu’elle n’avait pas pu dissimuler à ses compagnons. Ceux-ci n’étaient pas encore préoccupés : le temps était si beau qu’un alpiniste comme Antoine pouvait
très bien avoir été tenté par une variante et, dans ce cas, il pourrait
regagner le refuge bien plus tard que prévu.
Désemparée, Alice avait décidé d’aller me prévenir car elle
savait que je ferais l’impossible pour retrouver Antoine. Ma décision de monter immédiatement au refuge Caron pour y coucher ne
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l’avait donc pas surprise. Nous avions pour nous un temps magnifique, calme, et la certitude que demain les conditions météorologiques seraient parfaites.
Dans le refuge, on commençait à parler de la disparition
d’Antoine et je n’avais eu aucune peine à trouver des gars que je
connaissais, pour m’accompagner dans les recherches que je voulais entreprendre. J’avais conseillé à Alice de nous attendre dans
la cabane.
À deux heures du matin, nous étions quatre à quitter le refuge.
Nous ne disions pas un mot, il faisait froid, la neige était dure. On
entendait, de temps à autre, le bruit que nous faisions avec nos
piolets pour tailler quelques passages et le cliquetis de la neige
gelée qui glissait le long de la pente comme du verre cassé.
Nous allions lentement, observant les crevasses, appelant en
vain. Jamais je n’avais vu un lever de soleil aussi beau. Dans le
ciel pur, un globe éblouissant avait surgi au-dessus des montagnes
d’Italie. Toute la nature, sortant de l’ombre, naissait à la couleur.
De seconde en seconde toutes les choses se transformaient, rendant ainsi presque palpable la fuite du temps. Je regardais mes
compagnons dont l’ombre s’allongeait sur la montagne. À chaque
pas, leurs chaussures faisaient jaillir de la neige des gerbes de cristaux étincelants, leurs bouches soufflaient une légère vapeur, leurs
gestes précis dégageaient une impression de puissance et d’équilibre. Notre cordée était sûre, bien unie.
Je vous l’ai dit, je suis souvent allé sur les Écrins et c’est pour
cela que je menais la cordée. Nous avions atteint l’arête terminale
dont je connaissais les moindres détails. Nous progressions sans
difficulté. À notre droite s’ouvraient les abîmes de la formidable
face sud. Autour de nous se développait un des plus beaux panoramas des Alpes. Malgré les circonstances, nous goûtions cette
exaltation qu’on ne peut connaître que sur les cimes. Il y avait un
charme, une plénitude presque parfaite.
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Tout à coup, je découvris à mes pieds le piolet d’Antoine. Je
m’arrêtai, comme frappé de stupeur. Mon ami, c’était évident,
était bien perdu, mais ce qui me clouait sur place, c’est que je ne
reconnaissais plus l’arête…
Il y avait, j’en étais sûr, un rocher de plus. Une sorte de monolithe d’environ deux mètres de long, incliné vers le sud et juste à
côté du piolet d’Antoine…
Peut-être y avait-il eu un petit bouleversement dû à l’érosion,
au gel en particulier. Mais je pensais à autre chose. Je ramassai le
piolet et commençai la descente.
Le soleil chauffait de plus en plus, la neige tournait à « la
soupe ». Notre retour, c’était un peu une retraite car la montagne
nous avait ravi un ami. Au refuge, je dus parler à Alice, lui dire
qu’elle ne devait plus espérer revoir Antoine.
Le lendemain, les recherches entreprises pour retrouver le corps
dans la paroi sud demeurèrent infructueuses. Cet échec m’avait
impressionné. Depuis la découverte du piolet une idée folle s’était
installée dans mon esprit. Ce fut bientôt une certitude, une évidence. J’ai acquis une conviction, et j’ose enfin le dire, mon ami
Antoine a été transformé en rocher !
Mais je ne saurai jamais si, dans l’immobilité minérale, mon
ami connaît une félicité dont nous ne pouvons avoir aucune idée
ou si, au contraire, il a été puni pour avoir tenté de percer quelque
ultime secret de la nature.
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LA NUIT D’UN COMMENCEMENT
S
eptembre incendie les bruyères et ensanglante les myrtilles.
À l’heure où le soleil commence à abandonner les vallées
du Tyrol, Gil et Gérard descendent du Pinnbisjoch. Ils s’arrêtent
exténués près d’une source claire et, posant leurs sacs, s’allongent
sur l’herbe élastique. Gil est presque à bout de forces.
— J’en ai « plein les pattes »… Je n’irai pas plus loin…
Gérard, que son compagnon appelle parfois « l’Ancien » à
cause de son crâne dégarni, est plus réaliste.
— Avec cette chaleur qui n’est pas de saison, il n’est pas étonnant que nous soyons fatigués. Et puis aujourd’hui nous avons
parcouru une sacrée étape : trois cols, ça compte ! Pourtant, mon
vieux, il faut encore faire un effort. Vois la carte : il y a un village
à une demi-heure de marche et, comme nous n’avons plus rien à
manger, il faut bien que nous arrivions jusque-là.
La lumière se réfugie sur les sommets, les bêtes diurnes
cherchent l’endroit où elles dormiront, les nocturnes commencent
à se mettre en chasse. Dans les chalets des hommes, les assiettes
se remplissent de soupe fumante. Une relative fraîcheur succède à
une chaude journée de fin d’été.
Les deux marcheurs atteignent péniblement Herzeben, petit
hameau à mille cinq cents mètres. Dans un vallon encore bien
vert, quelques chalets sont groupés autour d’une petite chapelle.
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Gérard, qui a quelques notions d’allemand, négocie avec une
brave montagnarde un peu de pain, du lait et des œufs.
Gil, après avoir absorbé au moins deux litres d’eau à la fontaine
fleurie du village, déclare :
— Cette fois, je suis complètement lessivé…
— Nous allons chercher un coin pour planter notre guitoune à
proximité de ce bled, dit Gérard.
— Dînons en vitesse et dormons. Demain, nous aurons récupéré… Ah ! dormir… fait Gil.
L’Ancien est catégorique :
— Ça, au moins, c’est une chose certaine : ici c’est le calme.
Pas de voitures, pas d’usine, même pas de vent ce soir. Nous allons
avoir une nuit magnifique et nous l’avons bien méritée.
L’espoir de dix heures de sommeil réparateur procure un
second souffle à nos deux amis. Ils s’élèvent, par un étroit sentier
pierreux, jusqu’à un petit plateau planté de mélèzes et d’où l’on
domine Herzeben d’une cinquantaine de mètres.
L’un monte la tente, l’autre rassemble un peu de bois sec et
bientôt une flamme claire brille entre trois pierres sous la gamelle,
luisante de noir de fumée.
Ah ! Le charme des camps d’étape… Une vapeur bleue monte
tout droit entre les arbres. Les deux compagnons goûtent la paix
du soir. Le bruit d’un torrent et les sonnailles des troupeaux sur
l’alpage leur parviennent, telle une musique pastorale.
Après avoir absorbé un peu de nourriture, ils ne mettent pas
cinq minutes à s’endormir, enfilés dans leurs duvets.
Combien de temps passe ainsi ? Il semble à Gérard qu’il a dormi
très longtemps et pourtant, en regardant sa montre, il apprend qu’il
n’y a que deux heures qu’il est couché.
— Mais qu’est-ce qui m’a réveillé ? se demande-t-il.
Et tout à coup il réalise que la cloche de la chapelle d’Herzeben
sonne à coups précipités.
— Qu’est-ce que c’est que ça ? Oh ! Gil… Tu entends ?
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— Hein ! Qu’est-ce qu’il y a ? Laisse-moi dormir… La fatigue
te donne des cauchemars maintenant… Ah ! Mais c’est la cloche
du village qui carillonne si fort ?
— Il y a peut-être le feu, dit Gérard. Regardons dehors…
Ils tirent la fermeture éclair de la tente ; leurs regards plongent
dans la nuit hostile. Juste au-dessous d’eux toutes les habitations du village sont éclairées. Des appels, des bruits de voix leur
parviennent.
— Tu comprends ce qu’ils disent ?
— Non. Pas du tout.
La cloche se tait. Les randonneurs se cachent au plus profond
de leurs duvets, cherchant le sommeil. Soudain un bruit de pas
précipités les tire de nouveau hors du sac de couchage. Essoufflé
par sa course, un homme passe sur le sentier à quelques mètres de
la tente. Gil devient agressif :
— La barbe ! J’aimerais bien dormir.
— Il n’y a pas que toi… Mais je commence à me demander si
nous ne devrions pas aller voir ce qui se passe, suggère l’Ancien.
— Oui, en effet, on aurait l’air fin d’arriver chez des gens en
pleine nuit sans même pouvoir s’expliquer dans leur langue. Tu
vois bien qu’il n’y a pas le feu, donc nous ne servirons à rien.
— Il y a d’autres catastrophes que le feu…
— Et quoi donc ?
— Je ne sais pas moi, une inondation, un tremblement de
terre…
— Tu crois que nous ne nous en apercevrions pas ? Dans ce cas,
primo il est trop tard pour intervenir, secundo nous ne sommes pas
gendarmes et encore moins gendarmes autrichiens. Et fiche-moi
la paix. Il faut que je dorme. Que je dorme… tu comprends ça ?
Après ces fermes paroles, Gil se rallonge, décidé à dormir coûte
que coûte. Las ! Un nouveau bruit de course résonne sur le sentier.
Gérard est de nouveau assis.
— C’est le bonhomme qui revient… Je le vois.
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