Voici un petit résumé de notre réunion du 24 mai 2016 : 1

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Voici un petit résumé de notre réunion du 24 mai 2016 : 1
Voici un petit résumé de notre réunion du 24 mai 2016 :
1- Notre président Gilles Patenaude a ouvert la réunion :
• Gilles rappelle que notre prochaine rencontre aura lieu exceptionnellement le 7
juin soit le 1er mardi du mois de juin (au lieu du 2ième mardi). Ca sera la dernière
soirée de la saison régulière.
• Les soirées d’été seront de retour à compter du 28 juin et auront lieu les 2ième
et 4ième mardis de chaque mois jusqu’en septembre. Il n’y aura aucune présentation
pendant les soirées d’été. Ces rencontres permettront aux membres d’échanger de
façon informelle et de faire de l’observation. Gilles propose aussi de profiter des
soirées d’été pour expérimenter la photographie en « time lapse »
• Gilles mentionne que le résumé de la soirée sera disponible sur le site Web du club
:
http://www.faaq.org/clubs/mont-tremblant/Dates_des_Reunions_du_club.htm
2- Gilles nous présente notre conférencier : Dr Robert Lamontagne. Dr Lamontagne
est astrophysicien à l’Université de Montréal et directeur du télescope de
l’observatoire du Mont-Mégantic. Il fait aussi partie du CRAQ (Centre de
Recherche en Astrophysique du Québec) et de l’iREx (Institut de recherche sur les
exoplanètes).
Un énorme merci à Dr Lamontagne pour son excellente et dynamique présentation «
Vie extraterrestre : À deux doigts d’une réponse ? ». En voici les grandes lignes :
• Sommes-nous seuls dans le cosmos? Il s’agit d’une question que l’humanité se pose
depuis très longtemps, tel que démontré dans des textes datant de l’antiquité
grecque ou romaine. Giordano Bruno soulève cette question dans son ouvrage de
1584 « De l'infinito, universo e Mondi »
• La possibilité de vie extraterrestre était initialement une considération de nature
philosophique ou théologique. Mais c’est présentement une question qui intéresse la
communauté scientifique et nous sommes à l’aube d’obtenir une réponse à cette
grande question
• Galilée (début du 17ième siècle) perfectionne et exploite une lunette
astronomique rudimentaire qui grossit environ 30 fois. Il publie en 1610 “Le
messager céleste”, un ouvrage dans lequel il consigne ses observations de la Lune
avec ses illustrations/dessins très détaillés. Galilée est impressioné par ce qu’il
observe. Il est un fervent défenseur de la théorie de l’héliocentrisme. Avec
son ouvrage il veut ébranler le modèle géocentrique existant à cette époque. Bien
qu’il y ait eu seulement 550 exemplaires de sa publication “Le messager céleste”,
cet ouvrage scientifique est considéré comme le plus important du 17ième siècle. La
théorie héliocentrique suggère que la Terre n’est pas au centre de l’univers et
ouvre ainsi la porte à la possibilité de vie extraterrestre
• Giovanni Schiaparelli (fin du 19ième siècle) s’intéresse à la planète Mars. Il publie
une carte de Mars basée sur ses observations faites au cours d’une période
d’environ 12 années (6 périodes d’opposition). Il observe sur Mars des “canali”. Ce
mot peut être traduit par “chenal”, une formation naturelle. Toutefois la traduction
utilisée est celle de “canal”, soit une formation artificielle ou fabriquée. Ceci
permet de croire à une civilisation martienne
• Camille Flammarion popularise l’idée des canaux martiens et de la vie sur les
autres planètes. Il publie quelques ouvrages parlant de vie extraterrestre
• Percival Lowell soutient la présence de canaux martiens et fait construire un
observatoire en Arizona destiné à l’observation de ces canaux
• Depuis 1960 il y a eu plusieurs programmes tentant de découvrir des signaux
radios provenant d’autres planètes mais aucun succès à ce jour
• Avant Octobre 1995 : Les seules planètes connues étaient les planètes et planètes
naines de notre système solaire
• Après Octobre 1995 : Découverte de planètes en dehors de notre système solaire
(exoplanètes)
• Queloz & Mayor : Découverte de la première exoplanète en Novembre 1995.
Détection indirecte via la méthode des vitesses radiales (pas d’observation de la
planète)
• David Charbonneau (canadien à l’université de Harvard) : En 1999 il découvre une
exoplanète grâce à la technique du transit planétaire. Cette technique permet de
déterminer la taille de la planète
• Christian Marois et son équipe (université de Montréal) : Observation d’un
système planétaire en 2008
• En date d’aujourd’hui on a pu détecter 3410 exoplanètes (alors qu’on n’en avait
détecté aucune avant Octobre 1995). On en découvre maintenant des centaines par
année
• Un graphique de la masse des planètes sur la distance de l’étoile montre qu’on a
découvert peu de planètes similaires à la Terre. Il y a des planètes similaires à nos
géantes gazeuses. Aussi des planètes qu’on qualifie de « Jupiters chauds » ou de «
Super Terres ». Ceci s’explique par le fait qu’il est plus difficile de détecter les
petites planètes comme la Terre
• On observe aussi des systèmes planétaires plus étendus que le nôtre comme
HR8799
• HD1819733b et HD209458b : exemples de Jupiters chauds
• HD85512b et Kepler-62f : exemples de Super Terres
• Gliese 667(c)f : planète qui pourrait ressemble à la Terre dans un système
d’étoiles triple
• Kepler-70b : planète brûlée
• PSR B1257+12 : planètes en orbite autour d’un pulsar
• CFBDSIR J214947.2-040308.9 : planète orpheline (pas d’étoile)
• On pense que les ingrédients essentiels pour la vie sont les suivants : planète
rocheuse, présence de liquide (eau) et une atmosphère. À ces trois caractéristiques
on doit aussi ajouter des conditions précises : planète de masse moyenne et zone «
habitable » de l’étoile (température)
• Comment détecter la vie à distance? Quand on parle de vie on réfère à la vie telle
que nous la connaissons présentement (et non pas une biochimie différente). La vie
modifie profondément la condition chimique de l’atmosphère de la planète. Par
exemple l’atmosphère de la Terre était riche en dioxyde de carbone. Mais le
processus de la photosynthèse utilise le dioxyde de carbone et rejette de
l’oxygène. Notre atmosphère contient maintenant de l’oxygène, de l’ozone, du
dioxyde de carbone, du méthane et de la vapeur d’eau. On peut donc penser que ces
composantes sont la signature de la vie. Si on est capable d’analyser à distance la
composition chimique d’une exoplanète et qu’on y retrouve ces composantes alors
cette exoplanète pourrait avoir une forme de vie semblable à la nôtre
• En 1993 Carl Segan a utilisé la sonde Galileo pour mesurer la présence d’activité
biologique et d’ondes radio sur Terre. Les résultats ont été concluants alors la
technique pourra être appliquée à la recherche de vie sur les exoplanètes
• Une autre graphique présente la masse des planètes sur leur température. La
masse et la température sont des facteurs importants au développement de la vie.
La planète doit être située dans la zone « habitable » de son étoile
• Kepler-452b est une planète presque semblable à la Terre
• Un raccourci pour la détection de la vie est de concentrer les études vers les
petites étoiles rouges. Ces étoiles sont moins massives et sont plus froides. Par
conséquent la zone habitable est plus près de l’étoile. Les planètes de la zone
habitable étant plus près de leur étoile, elles en font le tour plus rapidement. Ceci
facilite l’étude de ces planètes
• Les prochaines étapes vers la découverte de vie extraterrestre seraient de
trouver des planètes de type Terre ou super Terre en orbite autour de naines
rouges puis d’analyser l’atmosphère de ces planètes
• TESS (Transiting ExoplanetSurvey Satellite) : 2017-2019. Mission de 2 ans.
Télescope spatial destiné à la recherche/découverte d’exoplanètes
• SPIRou (Spectro Polarimètre Infra-Rouge) : 2017-2022. Projet international
auquel participe le Canada. Construction d’un instrument qui va permettre de
détecter des exo-Terres autour d’étoiles naines rouges.
• JWST (James Webb Space Telescope) : 2018-2023. Le télescope spatial JWST
aura un miroir de 6,5 m constitué de 18 miroirs hexagonaux. Le déploiement du
télescope dans l’espace est la partie délicate du projet. Ce déploiement durera 3
semaines (qualifiées « 3 semaines de terreur »). Il y aura 4 instruments
scientifiques principaux attachés au télescope dont un instument canadien.
L’instrument canadien permettra le guidage fin et servira à détecter et analyser
l’atmosphère des exoplanètes
• TMT (Thirty Meter Telescope) : 2024. Observatoire au sol ayant un miroir de 30
mètres de diamètre, lequel sera constitué de près de 500 petits miroirs.
Partenariat incluant le Canada.
• EELT (European Extremely Large Telescope) : 2024. Projet européen semblable
au TMT
• Étant donnée sa participation au TMT, le Canada bénéficiera de temps
d’observation et pourra ainsi recueillir des données privilégiées. Les données seront
du domaine privé pendant 6 mois à 1 année. Ensuite elles deviendront publiques et
pourront être utilisées par des équipes de chercheurs partout dans le monde.
L’iREx rassemble des équipes de chercheurs afin de tirer profit des données
recueillies avant qu’elles ne deviennent publiques. L’objectif de l’iREx : être les
premiers à découvrir la vie sur les exoplanètes. Rien de moins!!! C’est ce qu’on
souhaite à Dr Lamontagne et toute l’équipe de l’iREx.
3- La soirée s’est terminée par une belle période d’observation en ce mardi sans
nuages
Bonne fin de soirée! On vous attend le 7 juin pour la dernière rencontre de la
saison régulière.
Ginette Boucher
Secrétaire, club d'astronomie Mont-Tremblant
[email protected]