bologna (it) - Energy Cities
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lanification énergétique urbaine BOLOGNA (IT) Dans les pays européens, il existe des dynamiques relatives à la planification énergétique et environnementale urbaine. Ces dynamiques varient selon les pays en fonction d'une série de facteurs climatiques, institutionnels, politiques, culturels et historiques. C’est le cas de la Ville de BOLOGNA. ASPECTS GENERAUX Bologne est la capitale d’une région comptant près de 4 millions d’habitants, et le coeur d’une agglomération urbaine qui s’étend sur 14.000 ha (dont 6.000 en zone urbaine). Ville industrielle (ce secteur représente 33,2% des emplois en 1990), ses émissions de CO2, NOx et particules sont relativement importantes. Bologna CONTEXTE GENERAL Sa consommation énergétique en 1990 est de 676 ktep, et la répartition par types d’énergie et par secteurs est la suivante : 32% 11% 36% résidentiel tertiaire industrie transport 21% 17% 20% électricité 14% gaz naturel fioul carburants 49% La principale énergie utilisée est le gaz naturel : cela est le résultat d’une stratégie énergétique municipale qui a cherché depuis plus de 15 ans à en développer l’usage pour des raisons environnementales. Cette politique a été facilitée par le fait que l’approvisionnement énergétique est assuré par des entreprises municipales de service public (ACOSER et COSER notamment). Le rôle de l’entreprise nationale ENEL qui, en collaboration avec les autorités locales, distribue presque 50% du gaz domestique utilisé en Italie a été et reste également très important ici. Bologne est une ville précurseur pour sa planification énergétique. Le premier plan municipal et les nombreuses réalisations qu’il a suscité sont présentés ci-après, ainsi que le nouveau plan conçu dans le cadre du projet "Urban CO2 Réduction". Dates-clé de la planification énergétique urbaine 1982/3 : BEST (Bologna Energy Study, chiffres 1981) : bilan énergétique et polluant de la ville 1983/90 : Mise en oeuvre des actions 1991 : Participation de Bologne au projet international "Urban CO2 Reduction Project" 1992/3 : Mise à jour de BEST et élaboration de 3 scénarios prospectifs (dont l’un prévoyant une réduction de 29% de la consommation énergétique de la ville pour 2005). 1995 : Objectifs présentés au "2nd Municipal Leaders’Summit on Climate Change" à Berlin. EXPERIENCE DE BOLOGNA Suite à un accord passé entre la municipalité, AGIP, ACOSER et des compagnies privées, une analyse de la consommation énergétique et des gaz polluants émis par ce biais dans la ville a été réalisée en 1982/3, afin de déterminer les actions à entreprendre (BEST - ‘Study on Energy’). II/ LA PLANIFICATION ENERGETIQUE URBAINE A/ La stratégie des années 1980 Objectifs du plan La politique énergétique municipale a adopté les conclusions de BEST, qui étaient de développer : • une production locale d’électricité - surtout pour les périodes de pointe, par des moyens peu ou pas polluants (gaz naturel, énergie renouvelables), • la cogénération et les réseaux de chaleur, • une utilisation plus rationnelle de l’énergie pour diminuer la consommation, • des contrôles plus stricts sur les émissions gazeuses polluantes, et une réduction des sources, Les objectifs n’ont pas été quantifiés. Principales réalisations dans les différents domaines Une dizaine des initiatives significatives menées par la municipalité et le secteur public (réalisées souvent en collaboration avec le secteur privé) sont indiquées ci-après : L’efficacité énergétique • les centrales électriques appartenant à la ville ont toutes converties au gaz naturel. Sur les installations de chauffage municipales, des systèmes de régulation ont été placés. Les énergie renouvelables et les déchets • utilisation de l’énergie solaire passive dans des établissements scolaires ou sportifs municipaux, • construction d’une centrale hydroélectrique (1.890 kWel ; projet de la ville et ACOSER). Une étude a par ailleurs identifié 100 sites dans la région pouvant être équipés, • utilisation de biogaz de décharge dans des chaudières à condensation fournissant de la chaleur pour des logements (projet-pilote de l’entreprise ENEL auquel ont participé la ville et ACOSER), • récupération du biogaz d’une décharge municipale (puissance de l’installation de 860 kWel ), • valorisation énergétique des déchets solides municipaux par incinération (projet AMIU-ACOSER), Une étude a évalué le potentiel d’économies d’énergie réalisables dans le secteur résidentiel à Bologne, soit environ de 100 à 120 ktep/an. La cogénération • Huit projets de cogénération sont en cours (phase de préfaisabilité ou de réalisation) afin d’alimenter le secteur public (hôpitaux, universités, services, logements...). Par exemple, construction d’une usine de cogénération comprenant deux unités (280 kWel chacune) pour un lycée, dont le processus (contrôlé par ordinateur) est enseigné dans l’établissement, • Installation par ACOSER d’un réseau de chaleur alimentant l’université (1ère étape du futur réseau de la ville alimenté par plusieurs unités de cogénération -cf plus haut). Notons que la ville a développé son réseau de surveillance de la qualité de l’air (‘SARA System’), et reboisé en partie la ville (afin de rafraîchir la température et de purifier l’atosphère). Elle a aussi participé à l’extension du réseau gazier (90% du réseau final prévu est réalisé en 1990). Plusieurs unités de cogénération ont pu être développées par des industries (sucrières, papetières...) de la ville. En outre, elle a cherché à sensibiliser architectes et constructeurs aux problèmes d’efficacité énergétique dans les bâtiments. Energie-Cités/Ademe 1997 Planification énergéti que urbaine BOLOGNA (IT) B/ La stratégie des années 1990 Objectifs et étapes du projet « Urban CO2 Reduction Project » En 1991, la ville s’est jointe au projet pilote "Urban CO2 Reduction Project" lancé par le ICLEI (International Council for Local Environment Initiatives), dont l’objectif est d’identifier et analyser ce que les communes peuvent entreprendre pour éviter un changement climatique. Un groupe de travail composé de représentants des villes participantes, des initiateurs du projet et d’experts internationaux a été mis en place. Avec son aide, chaque municipalité a alors réalisé un bilan énergétique des émissions de gaz polluants dans sa commune (consistant à Bologne à une mise à jour de BEST), et imaginé, puis évalué et sélectionné les mesures à prendre. Objectifs du projet municipal Les trois scénarios prospectifs réalisés pour la ville de Bologne mesuraient les effets sur l’énergie et la pollution (émissions de gaz à effet de serre évaluées par le modèle TEMIS) de plusieurs politiques. Le deuxième scénario, "2005 Climate Stabilisation", prévoit une réduction de 8% des émissions. Le 3ème correspond à une politique volontariste menée au niveau local, national et international et prévoit alors une diminution de 29% des émissions de gaz à effet de serre en 2005 par rapport à celles de1990. C’est en mesurant les effets probables de nombreuses actions prévues que les objectifs de réduction de consommation d’énergie et des pollutions liées à celles-ci ont été fixés. Actions les plus représentatives prévues dans les différents domaines : • Efficacité énergétique (économie maximum mesurée : 600 kt de gaz équivalent CO2 par an) : Développement du tiers -financement (avec des fonds municipaux, d’entreprises de service public et d’établissements financiers), nouvel éclairage public, normes d’efficacité énergétique dans les bâtiments publics et privés et actions de sensibilisation (bureau d’information...), formation et incitation dans le secteur industriel, etc. • Cogénération et réseaux de chaleur (économie max. : 155 kt/an) : Poursuite des projets actuels et nouvelles propositions de micro-unités de cogénération pour les bâtiments publics et privés (puissance totale de 10 MW). • Réduction et valorisation énergétique des déchets (économie max. : 85 kt/an) : Etudier la possibilité d’utiliser la chaleur de l’usine d’incinération dans un réseau de chaleur, réduire les emballages et déchets (tri sélectif, accords volontaires avec les entreprises...). • D’autres actions concernent l’utilisation de l’énergie solaire ainsi que l’augmentation de la verdure en centre ou en bordure de ville : Installations préchauffant l’eau par le soleil, actions en faveur du développement de constructions bioclimatiques, etc. • Mobilité (économie max. : 350 kt/an) : Création de sites propres (pour bus ou vélos), service de "taxis municipaux", développement du tramway, nouveau projet de flotte municipale augaz naturel, développement du "car pooling", etc. La municipalité envisage de créer une ou plusieurs entreprises avec des sociétés publiques et privées performantes sur le plan technologique, des protagonistes du programme énergétique municipal, et avec le support financier de banques, afin de mettre en oeuvre ou d’encadrer la réalisation de ces actions. EVALUATION Bilan économique, énergétique et environnementale du premier plan La mise à jour en 1993 des données de BEST permet de constater les effets de la politique menée pendant la décennie (évolutions constatées après corrections dues aux variations climatiques) : • consommation énergétique finale : +3,8%, • croissance importante de la consommation électrique dans le secteur résidentiel, de la consommation de carburant, de celle de gaz naturel, déclin du secteur industriel, • émissions de gaz-équivalent CO2 : +3,1% (inférieure à la croissance de la consommation du fait d’une proportion plus importante d’utilisation du gaz naturel et d’une essence moins polluante), • un taux de CO2/hab. particulièrement faible pour un pays développé (6,4 tonnes par an et par habitant en 1990 pour une moyenne nationale de 7,5) mais en croissance (5,6 tonnes en 1981). Une évaluation énergétique et financière de chaque action entreprise dans le secteur résidentiel-tertiaire et de production électrique a été réalisée, afin de calculer leur ratio coût/efficacité. En tout celles -ci ont permis de diminuer de 70 ktep les consommations d’énergie par an, de 210 kt les émissions de CO2, de 1,8 kt celles de SO2, de 0,25 kt celles de NOx, et ont représenté un investissement de près d’un milliard de FF (sans tenir compte de fonds européens ou nationaux), soit en moyenne d’environ 14 millions de FF par ktep économisé. Energie-Cités/Ademe 1997 Planification énergéti que urbaine BOLOGNA (IT) Evaluation de la démarche et des instruments utilisés La combinaison gagnante à Bologne a été la politique de collaboration avec les fournisseurs d’énergie opérant sur le territoire (responsables de compagnies étatiques d’énergie notamment), ainsi que les entreprises communes réalisées entre secteur privé et public pour réaliser des projets innovants de grande échelle. Néanmoins la municipalité a modifié sa démarche en s’associant au projet "Urban CO2 réduction" pour deux raisons : mettre en avant son implication au niveau international, et appliquer une méthodologie plus rigoureuse permettant de quantifier les résultats de ses futures actions afin de s’engager sur des objectifs à la fois ambitieux et réalistes. PERSPECTIVES Le cas de Bologne est particulièrement intéressant : • pour le volontarisme et le caractère précurseur de la politique énergétique municipale, • pour les nombreuses réalisations qu’elle a suscité, • pour les résultats déjà obtenus, qui ont encouragé une implication plus grande encore et une nouvelle démarche de la part des pouvoirs locaux. POUR ALLER PLUS LOIN CITY OF BOLOGNA Ugo MAZZA Head of the Department of Environment Assessorato Ambiente Piaz I - 40121 Bologna Tel : +39 2 51 56 21 81 Fax : +39 2 51 22 85 00 ALESSANDRA VALENTINELLI Instito di Recerche Ambiente Italia Via Carlo Poerio, 39 I - 20129 Milano, Tel : +39 2 29 40 61 75 Fax : +39 2 29 40 62 13 Cette fiche de cas a été réalisée par Energie-Cités grâce à la collaboration des responsables de la Ville de Bologne et au soutien technique et financier de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (Ademe) Energie-Cités/Ademe 1997