Les caractéristiques du récit

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Les caractéristiques du récit
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CHAPITRE 1
Les caractéristiques
du récit
La grammaire du récit
Sa définition
La grammaire française définit le récit comme une séquence narrative. L’élaboration d’une séquence, quelle qu’elle soit, s’appuie sur des règles préétablies. Il n’y a qu’à penser à la syntaxe, qui détermine les règles de construction
des phrases, ou à la morphologie (forme des mots), qui régit les accords et
la conjugaison, par exemple. La séquence narrative repose aussi sur un ensemble de règles que nous appelons la grammaire du récit. Il s’agit en quelque
sorte d’une recette ou d’une procédure à suivre. Cette recette spécifie quelles
sont les informations requises dans le récit, et l’ordre selon lequel elles
doivent être présentées.
Selon la Grammaire pédagogique du français d’aujourd’hui (Chartrand et collaborateurs, 1999), la séquence narrative comporte cinq parties :
1. La situation initiale présente le personnage principal et la situation dans
laquelle il se trouve au début de l’histoire ;
2. L’élément déclencheur est l’événement qui bouleverse la situation initiale ;
3. Le nœud est la suite des actions entreprises par le personnage principal
pour résoudre le problème posé par l’élément déclencheur ;
4. Le dénouement est l’événement ultime qui mène à une amélioration ou
à une dégradation de l’état du personnage principal ;
5. La situation finale est ce qui arrive après le dénouement. Il est à noter
que cette partie peut être absente.
Ses caractéristiques linguistiques et séquentielles
Dès le départ, il faut reconnaître que le langage utilisé dans la grammaire du
récit est complexe pour les jeunes du primaire. Ces règles ne sont pas plus
compréhensibles pour eux que si elles étaient écrites en anglais. Il est donc
important de réviser la formulation de la grammaire du récit dans un vocabulaire plus accessible aux jeunes.
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L’apprentissage de la grammaire du récit exige de grandes habiletés d’ordre
séquentiel. Il suppose l’observation attentive des données et l’abstraction du
critère qui définit la séquence. Pour favoriser l’acquisition de ces habiletés,
on propose aux jeunes des séquences visuelles ou des suites d’événements
simples. Ensuite, les jeunes seront prêts à aborder la structure complète du
récit. Considérons l’exemple de la séquence en tableaux de la fleur qui
pousse. L’enfant doit observer la longueur de la tige et l’ouverture de la fleur.
Après avoir repéré ce critère, l’enfant peut ordonner les illustrations dans
l’espace ou organiser ses informations verbales dans le temps.
Le cœur du récit
Ce qui caractérise le récit est la présence d’un ou de plusieurs problèmes à
résoudre. Il peut s’agir, mais plus rarement, d’une quête ou d’une mission.
Le personnage principal pose alors des actions pour résoudre le problème,
et ce, afin de retrouver l’équilibre de la situation de départ. Autrement dit,
le personnage principal n’agit pas pour passer le temps. Il est motivé par une
intention profonde, explicite ou implicite, de maintenir ou de retrouver un
équilibre brisé par un événement quelconque, souvent introduit par « tout à
coup ». Considérons les trois exemples suivants.
1. Le récit Que se passe-t-il en première année ? (Bureau, 1998) constitue un
bon exemple d’intention correspondant à une quête.
Un jour, une fille était à l’école. Elle voulait savoir ce qui se passe en première
année. Alors, elle décida : 1) de se déguiser en enseignante ; 2) de se cacher dans le
sac d’un ami ; 3) d’envoyer son chien espionner ; 4) d’utiliser des jumelles ; 5) de se
déguiser en plombier ; et 6) d’embaucher un détective. Finalement, elle reçut une
invitation.
Situation initiale
Un jour, une fille était à l’école. Elle voulait savoir ce
qui se passe en première année. Telle était sa quête.
Élément déclencheur
Il y avait un problème, elle n’avait pas accès à la
classe de première année.
Nœud (plusieurs
courts épisodes
résumés en un seul
paragraphe dans
un but de
simplification)
Alors, elle décida : 1) de se déguiser en enseignante ;
2) de se cacher dans le sac d’un ami ; 3) d’envoyer son
chien espionner ; 4) d’utiliser des jumelles ; 5) de se
déguiser en plombier ; et 6) d’embaucher un détective.
Dénouement
Finalement, elle reçut une invitation pour visiter la
classe de première année.
Situation finale
Absente.
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2. Voici un exemple d’intention explicite : Des tambours pour Marion
(Harcourt et Wortzman, 2004).
Un jour, Marion assistait à un spectacle donné par le groupe de tambours
métalliques de l’école. Elle voulut dès lors faire partie de ce groupe. Malheureusement, elle n’avait pas l’âge requis et devait attendre encore deux ans. Alors
le père de Marion eut une idée et lui proposa sa Fabuleuse machine à musique.
Marion la répara et l’améliora. Son père fabriqua des tambours métalliques. Puis
elle constitua un groupe de musique avec ses amis. Finalement le groupe s’exerça
jusqu’à ce qu’il décide d’ouvrir les portes du garage et de jouer en public.
Situation initiale
Un jour, Marion assista à un spectacle de tambours
métalliques qui lui donna dès lors le goût de joindre
le groupe de joueurs.
Élément déclencheur
Il y avait un problème, elle n’avait pas l’âge requis
pour faire partie du groupe de l’école.
Nœud
Alors son père eut une idée et commença par lui
proposer sa Fabuleuse machine à musique. Puis il
fabriqua des tambours métalliques.
Dénouement
Ainsi Marion put se constituer un groupe et enfin
jouer comme elle le souhaitait.
Situation finale
Son groupe est prêt à donner un spectacle.
3. L’exemple du récit Le roi malheureux (Harcourt et Wortzman, 2003) illustre
bien le concept d’intention implicite.
Un jour, le lion, roi de la jungle, était au lit. Il ne se sentait pas bien. Une dent lui
faisait très mal. Il voulait des amis pour s’amuser et lui faire oublier sa douleur.
Alors il demanda à recevoir de la visite pour s’amuser et ne plus penser à sa douleur.
Finalement le roi s’amusa tellement qu’il perdit sa dent.
Situation initiale
Un jour, le lion, roi de la jungle, avait une dent qui
menaçait de tomber.
Élément déclencheur
Le problème était que cette dent le faisait énormément souffrir. Son intention « implicite » était donc
de ne pas souffrir.
Nœud
Alors il demanda de la visite pour s’amuser et ainsi
oublier sa douleur.
Dénouement
Finalement, il s’amusa tellement qu’il perdit sa
dent… et sa douleur !
Situation finale
Absente.
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