Les caractéristiques du récit
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Les caractéristiques du récit
2122-RD ch01 (001-008) 5/31/06 7:46 AM Page 1 CHAPITRE 1 Les caractéristiques du récit La grammaire du récit Sa définition La grammaire française définit le récit comme une séquence narrative. L’élaboration d’une séquence, quelle qu’elle soit, s’appuie sur des règles préétablies. Il n’y a qu’à penser à la syntaxe, qui détermine les règles de construction des phrases, ou à la morphologie (forme des mots), qui régit les accords et la conjugaison, par exemple. La séquence narrative repose aussi sur un ensemble de règles que nous appelons la grammaire du récit. Il s’agit en quelque sorte d’une recette ou d’une procédure à suivre. Cette recette spécifie quelles sont les informations requises dans le récit, et l’ordre selon lequel elles doivent être présentées. Selon la Grammaire pédagogique du français d’aujourd’hui (Chartrand et collaborateurs, 1999), la séquence narrative comporte cinq parties : 1. La situation initiale présente le personnage principal et la situation dans laquelle il se trouve au début de l’histoire ; 2. L’élément déclencheur est l’événement qui bouleverse la situation initiale ; 3. Le nœud est la suite des actions entreprises par le personnage principal pour résoudre le problème posé par l’élément déclencheur ; 4. Le dénouement est l’événement ultime qui mène à une amélioration ou à une dégradation de l’état du personnage principal ; 5. La situation finale est ce qui arrive après le dénouement. Il est à noter que cette partie peut être absente. Ses caractéristiques linguistiques et séquentielles Dès le départ, il faut reconnaître que le langage utilisé dans la grammaire du récit est complexe pour les jeunes du primaire. Ces règles ne sont pas plus compréhensibles pour eux que si elles étaient écrites en anglais. Il est donc important de réviser la formulation de la grammaire du récit dans un vocabulaire plus accessible aux jeunes. it une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était une f l était une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était u une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était une fois 2122-RD ch01 (001-008) 2 5/31/06 7:46 AM Page 2 L’apprentissage de la grammaire du récit exige de grandes habiletés d’ordre séquentiel. Il suppose l’observation attentive des données et l’abstraction du critère qui définit la séquence. Pour favoriser l’acquisition de ces habiletés, on propose aux jeunes des séquences visuelles ou des suites d’événements simples. Ensuite, les jeunes seront prêts à aborder la structure complète du récit. Considérons l’exemple de la séquence en tableaux de la fleur qui pousse. L’enfant doit observer la longueur de la tige et l’ouverture de la fleur. Après avoir repéré ce critère, l’enfant peut ordonner les illustrations dans l’espace ou organiser ses informations verbales dans le temps. Le cœur du récit Ce qui caractérise le récit est la présence d’un ou de plusieurs problèmes à résoudre. Il peut s’agir, mais plus rarement, d’une quête ou d’une mission. Le personnage principal pose alors des actions pour résoudre le problème, et ce, afin de retrouver l’équilibre de la situation de départ. Autrement dit, le personnage principal n’agit pas pour passer le temps. Il est motivé par une intention profonde, explicite ou implicite, de maintenir ou de retrouver un équilibre brisé par un événement quelconque, souvent introduit par « tout à coup ». Considérons les trois exemples suivants. 1. Le récit Que se passe-t-il en première année ? (Bureau, 1998) constitue un bon exemple d’intention correspondant à une quête. Un jour, une fille était à l’école. Elle voulait savoir ce qui se passe en première année. Alors, elle décida : 1) de se déguiser en enseignante ; 2) de se cacher dans le sac d’un ami ; 3) d’envoyer son chien espionner ; 4) d’utiliser des jumelles ; 5) de se déguiser en plombier ; et 6) d’embaucher un détective. Finalement, elle reçut une invitation. Situation initiale Un jour, une fille était à l’école. Elle voulait savoir ce qui se passe en première année. Telle était sa quête. Élément déclencheur Il y avait un problème, elle n’avait pas accès à la classe de première année. Nœud (plusieurs courts épisodes résumés en un seul paragraphe dans un but de simplification) Alors, elle décida : 1) de se déguiser en enseignante ; 2) de se cacher dans le sac d’un ami ; 3) d’envoyer son chien espionner ; 4) d’utiliser des jumelles ; 5) de se déguiser en plombier ; et 6) d’embaucher un détective. Dénouement Finalement, elle reçut une invitation pour visiter la classe de première année. Situation finale Absente. Les caractéristiques du récit Page 3 2. Voici un exemple d’intention explicite : Des tambours pour Marion (Harcourt et Wortzman, 2004). Un jour, Marion assistait à un spectacle donné par le groupe de tambours métalliques de l’école. Elle voulut dès lors faire partie de ce groupe. Malheureusement, elle n’avait pas l’âge requis et devait attendre encore deux ans. Alors le père de Marion eut une idée et lui proposa sa Fabuleuse machine à musique. Marion la répara et l’améliora. Son père fabriqua des tambours métalliques. Puis elle constitua un groupe de musique avec ses amis. Finalement le groupe s’exerça jusqu’à ce qu’il décide d’ouvrir les portes du garage et de jouer en public. Situation initiale Un jour, Marion assista à un spectacle de tambours métalliques qui lui donna dès lors le goût de joindre le groupe de joueurs. Élément déclencheur Il y avait un problème, elle n’avait pas l’âge requis pour faire partie du groupe de l’école. Nœud Alors son père eut une idée et commença par lui proposer sa Fabuleuse machine à musique. Puis il fabriqua des tambours métalliques. Dénouement Ainsi Marion put se constituer un groupe et enfin jouer comme elle le souhaitait. Situation finale Son groupe est prêt à donner un spectacle. 3. L’exemple du récit Le roi malheureux (Harcourt et Wortzman, 2003) illustre bien le concept d’intention implicite. Un jour, le lion, roi de la jungle, était au lit. Il ne se sentait pas bien. Une dent lui faisait très mal. Il voulait des amis pour s’amuser et lui faire oublier sa douleur. Alors il demanda à recevoir de la visite pour s’amuser et ne plus penser à sa douleur. Finalement le roi s’amusa tellement qu’il perdit sa dent. Situation initiale Un jour, le lion, roi de la jungle, avait une dent qui menaçait de tomber. Élément déclencheur Le problème était que cette dent le faisait énormément souffrir. Son intention « implicite » était donc de ne pas souffrir. Nœud Alors il demanda de la visite pour s’amuser et ainsi oublier sa douleur. Dénouement Finalement, il s’amusa tellement qu’il perdit sa dent… et sa douleur ! Situation finale Absente. Chapitre 1 3 t une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était une fo 7:46 AM était une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était u 5/31/06 une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était une fois... Il était une fois 2122-RD ch01 (001-008)