CONCOURS D`ADMISSION AU COURS DE FORMATION INITIALE
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CONCOURS D`ADMISSION AU COURS DE FORMATION INITIALE
CONCOURS SUR ÉPREUVES OUVERT AUX CANDIDATS TITULAIRES D’UN DIPLÔME VALIDANT LA FIN DE PREMIÈRE ANNÉE DU GRADE DE MASTER OU D’UN CERTIFICAT DE SCOLARITÉ VALIDANT L’ANNÉE PRÉCÉDANT CELLE DE L’ATTRIBUTION DU GRADE DE MASTER ------CONCOURS SUR ÉPREUVES OUVERT AUX FONCTIONNAIRES CIVILS DE L’ÉTAT, DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES, D’UN ÉTABLISSEMENT PUBLIC OU D’UN ORGANISME INTERNATIONAL COMPTANT AU MOINS CINQ ANS DE SERVICE DANS UN CORPS DE CATEGORIE A OU ASSIMILÉ SESSION 2011 EPREUVE DE SYNTHESE DE DOSSIER (durée : 4 heures – coefficient : 5 – note éliminatoire <= 4 sur 20) Sujet : La sécurité privée en France. Réaliser, à partir de la documentation jointe, en trois pages maximum une synthèse objective, dénuée de toute appréciation personnelle, construite selon un plan classique (introduction, développement, conclusion). Cette synthèse doit être entièrement rédigée et seules les grandes parties peuvent éventuellement être précédées d'un titre. 1/15 SOMMAIRE Pièce Titre Page 1 Rapport de synthèse : « sécurité privée et sécurité intérieure » Délégation à la prospective et à la stratégie du ministère de l'intérieur – mai 2009 - Le monopole étatique dans le domaine de la sécurité. 3 2 Article du magazine Sécurité Privée n° 10 - Décembre 2009 / Février 2010. 4 3 Réglementation de la sécurité privée – Livre blanc de la sécurité privée. 6 4 Article du magazine Sécurité privée n° 10 - Décembre 2009 / Février 2010. 7 5 Article de la lettre d’infos juridiques de la direction des libertés publiques et des affaires juridiques - Septembre 2010 - « Sécurité privée : du nouveau ». 9 6 Communiqué de presse commun du 16 septembre 2010 de la fédération des entreprises de la sécurité fiduciaire (Fedesfi), du syndicat des entreprises de sûreté aérienne et aéroportuaire (SESA) et de l'union des entreprises de sécurité privée (USP). 11 7 Surveillance humaine de la sécurité privée – Livre blanc de la sécurité privée. 12 8 Tableau - Évolution du chiffre d'affaire des 22 créneaux de la sécurité en France - Source : Atlas 2009-2010 d’En Toute Sécurité. 13 9 Article de l'Union des entreprises de Sécurité Privée (USP) du 9 mars 2009. 14 10 Article publié sur Le Point.fr le 07 décembre 2009 - « L'armateur français CMA-CGM étudie l'embarquement de gardes armés à bord de ses cargos ». 15 2/15 Pièce n° 1 Rapport de synthèse : « sécurité privée et sécurité intérieure » - Délégation à la prospective et à la stratégie du ministère de l'intérieur – mai 2009 - Le monopole étatique dans le domaine de la sécurité On s'interrogera ici sur les remises en cause et les limites du monopole étatique de la violence légitime à travers l'émergence de la sécurité privée. [...] Le monopole étatique et ses limites A l'époque moderne, l'État est le groupement politique qui est parvenu à supplanter ses concurrents et qui a réussi à monopoliser la violence légitime sur un territoire donné. Dans cette configuration monopolistique, l'État revendique l'exclusivité des responsabilités en matière de politiques publiques de sécurité. Ce monopole de l'État en matière de sécurité s'accompagne par définition d'obligations qui pèsent extrêmement lourd sur les ressources publiques. En effet, dans ce modèle, c'est à l'État qu'il revient de répondre de manière rapide et décisive lorsque de nouvelles menaces apparaissent. Si l'on prend l'exemple de l'explosion des services en ligne permise par la démocratisation de l'Internet ces dernières années, les nouvelles formes de criminalité auxquelles ces innovations technologiques donnent lieu doivent faire l'objet d'une prise en charge complète de la part de services de police. Ainsi, pour combattre efficacement une cybercriminalité qui ne connaît pas de frontières, les services de police doivent se doter de coûteux équipements informatiques à la pointe de la technologie, mais dont la durée de vie est bien plus courte que celle des équipements traditionnels acquis par les procédures d'appel d'offre des marchés publics. Par ailleurs, les techniques d'enquête particulières en matière de cybercrimes exigent l'acquisition de compétences informatiques qui résultent d'investissements massifs en formation ou du recrutement de spécialistes également courtisés par les entreprises privées. De plus, la nature mondiale des enquêtes implique le renforcement des mécanismes de coopération internationale, qui sont également financièrement coûteux. Comme on le voit à travers cet exemple, le modèle centralisateur implique donc la capacité de dégager des ressources financières et humaines nouvelles dans des délais relativement courts afin de répondre aux nouvelles menaces criminelles, mais également aux demandes inflationnistes de sécurité. Le modèle centralisateur doit ainsi composer dans un contexte contemporain de demande insatiable en matière de sécurité, par définition difficile à satisfaire. Une conséquence de l'insatisfaction des usagers se manifeste par la perte de légitimité de l'institution policière. Par ailleurs, pour des raisons financières, le modèle centralisateur est plus difficile à maintenir dans un contexte de crise financière et budgétaire, où les ressources deviennent plus rares alors que la demande reste constante ou même augmente. Dans un tel contexte, l'alternative d'une meilleure prise en compte des ressources de la sécurité privée devient tout à fait envisageable. Elle s'appuie sur la distinction entre les instances de prise de décision en matière de politiques publiques de sécurité et les mécanismes ou les moyens de mise en œuvre de ces décisions. Alors qu'il est nécessaire que les premières restent entre les mains de l'État afin de continuer à garantir le respect des valeurs démocratiques de justice, d'égalité dans l'accès à la sécurité ou encore d'imputabilité, rien ne s'oppose à ce que les secondes proviennent en partie du secteur privé. On utilise ainsi la métaphore d'un État qui ne tiendrait plus seul les rames du navire mais qui conserverait la main sur le gouvernail pour traduire cette réponse aux défis rencontrés par l'État providence centralisateur. Il n'est pas ici question de retrait ou de délégation de pouvoirs au secteur privé, mais plutôt d'une mutualisation des moyens visant à conférer au secteur public une meilleure flexibilité et une plus grande efficacité. 3/15 Pièce n° 2 Article du magazine Sécurité Privée n° 10 - Décembre 2009 / Février 2010. Entretien avec M. Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales. Sécurité Privée : Les acteurs privés occupent une place grandissante aux côtés des forces de l’ordre afin de garantir la sécurité des citoyens. Que pensez-vous de cette coproduction ? Quelles sont vos attentes à l’égard des entreprises de sécurité privée ? Le développement de cette coproduction pourrait-il conduire à la création d’une direction ad hoc au sein du ministère de l’Intérieur. Brice Hortefeux : Comme je le disais, police et gendarmerie ne sont pas les seuls acteurs à intervenir dans le champ de la sécurité qui intéresse chacun d’entre nous, même si l’État est tenu à une obligation forte en la matière. La prévention situationnelle, destinée à durcir les cibles potentielles par des aménagements techniques ou pratiques, est une illustration de ce que la sécurité ne relève plus de la seule compétence des services de l’État. Les assureurs, les constructeurs automobiles, les promoteurs immobiliers ont intégré la dimension sécurité dans leurs activités respectives. Les élus ont également investi ce champ. Les polices municipales y ont bien sûr leur place, tout comme les entreprises de sécurité privée. Si Police et Gendarmerie doivent se recentrer sur leur cœur de métier, la sécurité est un domaine où certaines compétences peuvent être aisément partagées, à condition que cette répartition des tâches se fasse dans la transparence et en parfaite complémentarité entre des acteurs clairement identifiés. J’attends donc des entreprises privées qu’elles soient des partenaires à part entière, des partenaires loyaux, professionnels et animés d’une véritable éthique. Je suis favorable à toute mesure de nature à renforcer le professionnalisme des personnels des entreprises de sécurité privée, qu’il s’agisse de la délivrance des agréments, de la mise en œuvre, indispensable de la carte professionnelle, de la formation, voire de l’organisation du contrôle auquel doivent se soumettre tous ceux, organismes ou individus, qui exercent un pouvoir de contrôle et/ou de contrainte. Toutes ces démarches seront facilitées par le positionnement du ministère de l’Intérieur au centre de l’architecture globale de sécurité. Sécurité Privée : Prolongeant la question précédente, quel pourrait être demain le visage de la sécurité en France ? Brice Hortefeux : Nous nous orientons vers une approche plus globale de la sécurité et cette sécurité globale, c’est la capacité à assurer à notre collectivité un niveau suffisant de prévention et de protection contre les risques et les menaces de toute nature, d’où qu’ils viennent. L’enjeu est bien d’assurer la sécurité partout et pour tous. Si face à cet enjeu, j’entends tirer tout le parti du rapprochement police-gendarmerie, je suis également convaincu que la contribution des autres acteurs, à commencer par celle de la sécurité privée, est non seulement nécessaire, mais indispensable si nous voulons relever les défis et répondre aux besoins. Je souhaite donc que nous puissions, dans le respect des missions des uns et des autres, travailler à une coopération et à un partenariat aussi efficace que possible pour une meilleure sécurité de nos concitoyens. Sécurité Privée : Pensez-vous qu’à l’instar des forces publiques, la création d’une sécurité privée européenne puisse se faire jour ? 4/15 Brice Hortefeux : Tout d’abord, le concept de sécurité globale, vers lequel nous nous acheminons, dépasse le clivage traditionnel entre sécurité intérieure et sécurité extérieure. Cela signifie que nous devons aussi intégrer dans nos stratégies les risques et menaces pesant directement sur nous depuis l’extérieur de notre territoire, tout comme nous devons anticiper les conséquences, au plan de la sécurité intérieure, d’évènements ou d’incidents survenus à l’étranger, sans être nécessairement dirigés contre nous. La sécurité privée couvre de nombreux segments (sécurité incendie, gardiennage, équipements de protection individuelle, protection rapprochée, téléassistance, enquêtes privées, lutte contre la démarque, intervention sur alarme…). La création d’une « sécurité privée européenne » peut se concevoir, dès lors qu’elle correspond à des domaines d’activité clairement circonscrits et réglementés ; elle ne pourrait, en effet, s’exonérer d’un certain nombre d’exigences morales, professionnelles et financières correspondant à des standards européens. Elle résulterait, en tout cas, d’une logique économique qui n’est pas celle des services de l’État. 5/15 Pièce n° 3 Réglementation de la sécurité privée – Livre blanc de la sécurité privée Une norme juridique protectrice des libertés individuelles et collectives est nécessaire dans toute société. S’imposant à tous, elle peut soit édicter la règle soit organiser des cadres contractuels entre les parties en présence. Il appartient à l’État, garant de l’intérêt général, seul détenteur du pouvoir de coercition, de sanctionner les atteintes aux libertés. L’évolution de nos sociétés a permis, entre autres, l’émergence de la notion de coproduction de sécurité. Les entreprises de sécurité privée sont soumises au droit commun et leurs personnels exercent des missions dont nombre de celles-ci participent de la coproduction de sécurité, et peuvent conduire à exercer des actes emportant des conséquences sur les libertés. La profession et l’État en sont parfaitement conscients, et la réglementation existante le démontre. Pour autant, construction européenne et libre circulation des personnes et des biens vont conduire à de nécessaires évolutions. Début décembre 2005, l’INHES et la profession se sont associés avec des représentants d’entreprises clientes pour poser un diagnostic et proposer des mesures réglementaires et contractuelles adaptées. Deux types sont envisageables. Le premier consiste en l’édiction, par la puissance publique, de règles concernant les capacités d’exercice des personnes. Le second, corollaire du premier, porte sur la mise en place de cadres contractuels dans lesquels la profession, ses clients, vont s’organiser afin de répondre à la demande et aux contraintes issues des évolutions économiques. Le ministre de l’Intérieur a récemment annoncé la création de la carte professionnelle pour les membres de la profession. Cette mesure, qui s’inscrit dans le cadre du premier ordre, est la marque de l’intérêt de l’État pour une meilleure organisation. Il revient maintenant aux entreprises de sécurité privée d'œuvrer avec clients et partenaires sociaux aux fins d’établissement de cadres contractuels. Il semble que deux chantiers majeurs doivent être engagés. En premier lieu, la définition partenariale d’un véritable référentiel métier pour l’ensemble des secteurs. Ce référentiel métier doit permettre une offre de prestation similaire, en fonction de la demande présentée par les clients. Il est important, pour l’ensemble des acteurs, que l’offre corresponde à un produit ou à une prestation certifiable, certifiée. C’est un enjeu majeur de lisibilité et de clarification qui ne peut être étudié que contractuellement. L’État pouvant se prononcer sur les préconisations. En second lieu, le référentiel de formation, dossier qui doit examiner l’ensemble des situations et des intervenants dans un souci de cercle vertueux. En effet, des agents formés à des tâches correspondant à la demande donneront à la prestation une qualité utile à l’établissement d’un prix adéquat. Ce travail favorisera la mise en place d’une réglementation générale répondant aux besoins identifiés, donc pragmatique, intégrant les clarifications, donc simple et lisible, et offrant ainsi un cadre d’action en complémentarité de celle de la puissance publique. 6/15 Pièce n° 4 Article du magazine Sécurité privée n° 10 - Décembre 2009 / Février 2010. (rédigé par Xavier Latour, maître de conférence en droit, directeur de la licence professionnelle « Sécurité des biens et des personnes », et Pierre Moreau, avocat spécialisé). Le droit de la sécurité privée : un édifice en construction L'environnement juridique de la sécurité privée est une construction relativement jeune et en évolution régulière. La loi de 1983 en constitue la pierre angulaire sur laquelle ont été ajoutés de nombreux autres textes législatifs et réglementaires. L'État est un architecte productif mais agissant souvent sous la pression des événements. Il donne parfois le sentiment de dessiner ses plans la main tremblante tant les enjeux sont importants. Certes, les normes actuelles ont le mérite de régir des activités hétérogènes (surveillance humaine, transport de valeurs ... ). Elles offrent un cadre structuré autour de l'idée que l'Etat garde la maîtrise de la sécurité tout en confiant certaines missions au secteur privé. De loin, l'architecture paraît globalement satisfaisante. Les missions sont définies, l'accès aux professions est réglementé et les activités sont contrôlées. De plus près, l'impression est assez différente. Tels certains grands monuments dont la construction s'étale sur plusieurs décennies, le droit de la sécurité privée laisse une impression d'inachevé. [...] Une évolution s'amorce néanmoins. En réponse aux appels répétés de quelques responsables professionnels autant clairvoyants que tenaces et sous la pression des difficultés pratiques (application de la carte professionnelle par exemple), le ministère de l'Intérieur a judicieusement accepté d'ouvrir plusieurs chantiers de réflexion. A cette fin et en accord avec les fédérations professionnelles concernées, il a identifié quelques thématiques nécessitant sans doute une évolution du droit. [...] L'État et les entreprises ont évidemment intérêt à perfectionner un partenariat qui ne peut plus être remis en question. Un environnement normatif amélioré est synonyme de sécurité juridique sans laquelle la vie des affaires ne peut pas s'épanouir. En outre, le citoyen a besoin d'avoir confiance dans la sécurité privée. Pris entre sa demande de sécurité et sa phobie d'actions liberticides, il doit pouvoir compter sur l'efficacité d'un droit clair, compréhensible et, surtout, respecté. [...] La concurrence pas toujours loyale des grands frères Comme le vivent au quotidien les opérateurs de terrain, la définition du périmètre de la sécurité privée et le champ d'application de son droit sont à préciser. En raison des profondes évolutions de la société, les textes en vigueur paraissent plus obscurs que souples. Ainsi, le développement de la videoprotection et de la télésurveillance, la multiplication du recours au bénévolat comme au secteur associatif pour assurer des missions de sécurité et la pratique de certaines communes quant à l'action sur la voie publique constituent quelques uns des facteurs incitant à une correction salutaire. L'analyse de la situation fait apparaître, en effet, la nécessité de redéfinir les limites de la loi de 1983 elle-même. Quels opérateurs doivent y être soumis et dans quelles conditions? Sous cet angle, en plus de la question classique du sort à réserver à la sécurité incendie, est venue s'ajouter celle des associations. Ces dernières agissent fréquemment dans des sphères directement ou indirectement sécuritaires (médiateurs, correspondants de nuit. ..). Or, ces associations entretiennent souvent des liens organiques et financiers avec les collectivités sur le territoire duquel elles travaillent en bénéficiant de moyens matériels (mise à disposition de locaux), humains (mise à disposition de personnel municipal) et financiers (subventions). Des lors, se pose pour les entreprises de sécurité privée la question de la 7/15 concurrence de ces associations, qui bénéficient d'avantages et ne connaissent pas les mêmes contraintes et obligations en matière de droit du travail. Les frontières incertaines de la sécurité privée Au-delà du discours officiel sur la coproduction de sécurité, la coexistence de la sécurité publique et de la sécurité privée passe par une délimitation des frontières. Au travers de la jurisprudence administrative qui rappelle avec fermeté et constance que les missions de police, sont des prérogatives régaliennes indélégables, la place de la sécurité privée, plus tolérée qu'acceptée apparaît "en creux". Cette méthode de délimitation n'est pas exempte d'incertitudes et d'ambiguïté. Ainsi, si la loi de 1983 permet aux agents de sécurité privée la surveillance et le gardiennage de bâtiments ou de mobiliers urbains, le cas échéant, de manière itinérante sur la voie publique, la mission déléguée par une collectivité. Ainsi encore, les motifs juridiques de l'interdiction faite à la gestion du stationnement sont-ils aussi solides que la rigueur du juge administratif le laisse supposer ? Si l'on peut admettre l'interdiction faite à une société d'encadrer des agents municipaux chargés de verbaliser les contrevenants aux règles de stationnement, on a du mal à comprendre en quoi l'installation, l'entretien et le remplacement des appareils horodateurs constituent une prérogative de police. En d'autres termes, la question centrale est de savoir ce qui relève des activités susceptibles d'être déléguées ou non par la puissance publique et donc de préciser non en creux mais de manière positive, les marches accessibles au privé. A cet égard, on se demande, par exemple, ce qui, en droit, explique l'action d'intervenants privés sur la voie publique lors de grands événements et ce qui l'empêche au quotidien. Dans un autre registre, les praticiens de la sûreté aéroportuaire regrettent souvent une certaine ambiguïté législative et souhaiteraient une clarification des rôles de chacun, notamment dans le cas d'un acte de terrorisme rendu possible par une fouille, nécessairement imparfaite des passagers. Naturellement, les réponses relèvent des arbitrages de l'État auquel revient la responsabilité de préciser où il place les limites à sa gestion directe de certaines activités matérielles. Quelques retouches apportées aux plans existants constitueraient un apport apprécié. Faire coïncider le droit et les pratiques Une fois la compétence déléguée ou le marché accessible, il est tout aussi essentiel de préciser les compétences accordées aux opérateurs en fonction des circonstances de leur mission. A cet égard, certains se demandent s'il est raisonnable de vouloir assurer un minimum de sécurité lors des événements sportifs sans conférer aux stadiers la possibilité d'exclure de l'enceinte les éléments perturbateurs. L'exemple britannique semble démontrer l'utilité de pouvoirs accrus conférés aux agents privés agissant en étroite collaboration avec les forces publiques. Dans un domaine aussi sensible tant en pratique qu'en droit en raison de l'exercice d'une contrainte physique, un fondement juridique incontestable s'impose, notamment pour ne pas multiplier les contentieux. Dans un même ordre d'idées, les règles applicables aux palpations et fouilles se lézardent sous la pression des faits. De l'aveu des praticiens, l'exigence de consentement de l'individu est régulièrement contournée. En tout état de cause, l'Etat aura vraisemblablement soin de conserver comme limite à la distinction entre la sécurité publique et la sécurité privée, l'exercice de compétences judiciaires. [...] 8/15 Pièce n° 5 Article de la lettre d’infos juridiques de la direction des libertés publiques et des affaires juridiques - Septembre 2010 - « Sécurité privée : du nouveau » Création d’un délégué interministériel à la sécurité privée Le ministre de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales a présenté un décret relatif au délégué interministériel à la sécurité privée au Conseil des ministres du 8 septembre 2010. A la suite des conclusions d’un rapport, rendu suite à une mission d’études et de propositions de l’inspection générale de l’administration, il a été notamment décidé d’instituer un délégué interministériel à la sécurité privée. Ce délégué aura pour mission de coordonner l’action des services de l'État à l’égard des entreprises de ce secteur, de définir, en concertation avec leurs représentants, les principes d’un partenariat opérationnel entre les entreprises de sécurité privée et les ministères concernés par ces activités, de proposer toute évolution utile de la réglementation et de favoriser la professionnalisation des métiers de la sécurité privée. Un amendement créant le conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS) a été adopté par le Sénat Lors de l’examen au Sénat du projet de loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (LOPPSI), un amendement gouvernemental créant le conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS) a été adopté. Les entreprises de sécurité privée sont un acteur à part entière de la sécurité intérieure. Compte tenu d’une demande toujours plus forte et diversifiée de sécurité, elles jouent un rôle croissant aux côtés des pouvoirs publics, en offrant des prestations dans le domaine de la sûreté et de la protection. En remplissant cette fonction, les sociétés de sécurité privée créent de nouvelles richesses en termes d’emplois et de métiers. Elles comptent actuellement quelque 190 000 salariés, dont plus de 120 000 dans les fonctions de gardiennage et, dans ce secteur, les créations de postes, tous métiers confondus, se chiffrent à environ 10 000 par an. Le champ de la sécurité est un domaine où certaines compétences sont déjà partagées, voire déléguées (sécurité des stades, des aéroports, des transports de personnes ou de fonds, protection rapprochée, surveillance des bâtiments publics …). L'État est tenu à une obligation forte en la matière et doit s’attacher à définir de façon concertée le champ du partenariat opérationnel à développer entre les forces de sécurité intérieure et les représentants du secteur de la sécurité privée, en même temps qu’il doit veiller à ce que ces activités s’exercent dans le respect de la réglementation et en donnant toute garantie sur les prestations offertes. Les métiers de la sécurité privée sont déjà réglementés par de nombreux textes, au premier rang desquels la loi du 12 juillet 1983 et, dans leurs activités, les entreprises de ce secteur sont encadrées et contrôlées. Or il se trouve que les professionnels eux-mêmes expriment le souhait de voir leurs métiers s’améliorer en qualité sous un contrôle encore plus efficace de l'État. Soucieux de préserver leurs intérêts légitimes, comme ceux de leurs donneurs d’ordre, ils souhaitent l’aide des pouvoirs publics pour que soient notamment sanctionnés ceux qui s’affranchissent des règles en vigueur. Le développement de ce secteur d’activité nécessite donc de renforcer les contrôles et de doter la profession d’un véritable code de déontologie, tout en améliorant la formation professionnelle des salariés. Les moyens de contrôle actuellement disponibles ne sont en effet pas à la hauteur des besoins et on peut regretter que certaines pratiques en vigueur en matière de la sécurité privée se soucient peu de la qualité des prestations offertes ou du professionnalisme des agents. Tout cela doit naturellement changer. 9/15 Personne morale de droit public, le CNAPS deviendra l’autorité unique, sous réserve des attributions de l’Etat, en matière de régulation et de contrôle de la profession, via un pouvoir disciplinaire à l’égard des salariés et des entreprises du secteur. Il se substituera au rôle joué actuellement par les préfectures en prenant en charge l’instruction, la délivrance et le retrait des différents agréments, autorisations et cartes professionnelles prévus par la loi du 12 juillet 1983. Ce conseil sera administré par un collège au sein duquel l'État sera majoritaire. Il sera financé par les cotisations des membres de la profession. Le CNAPS constituera, ainsi, l’interface au sein duquel l'État et les représentants du secteur de la sécurité privée pourront dialoguer afin de concevoir la stratégie de développement de la profession, d’établir un code de déontologie et d’organiser des contrôles sur l’application de la réglementation. 10/15 Pièce n° 6 Communiqué de presse commun du 16 septembre 2010 de la fédération des entreprises de la sécurité fiduciaire (Fedesfi), du syndicat des entreprises de sûreté aérienne et aéroportuaire (SESA) et de l'union des entreprises de sécurité privée (USP) Création du Conseil national des activités privées de sécurité La profession salue une étape capitale franchie mais appelle les sénateurs à une phase de concertation avec les organisations professionnelles pour la construction de cet organe de régulation. [...] Globalement, la création de cet organe répond aux attentes que la profession a exprimées. La mise en place d’un délégué interministériel à la sécurité privée et surtout celle d’un Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS) font écho à la volonté affirmée des organisations professionnelles qui souhaitent voir leur rôle dans la coproduction de sécurité clarifié, pérennisé et organisé dans le respect de la loi et des libertés publiques. Toutefois, la création d’une autorité de régulation, selon les modalités retenues, suscite des réserves, des inquiétudes et des interrogations. A la lecture de cet amendement, des questions aussi essentielles que celles du financement, du périmètre d’intervention du CNAPS, de ses champs de compétences, de ses modalités de fonctionnement, sont largement prédéfinies sans que la profession n’ait été en mesure de débattre de manière suffisamment approfondie des options énoncées. C’est pourquoi les principales organisations représentatives de la profession (FEDESFI, SESA, USP) ont adressé une lettre aux sénateurs afin d’exposer des éléments de réflexion portant principalement sur : l’engagement financier de l’État dans le financement du futur CNAPS, l’économie du texte présenté, le mode de fonctionnement du Conseil, l’étendue de ses missions et son organisation (le document joint « 9 propositions pour la mise en oeuvre du Conseil national des activités privées de sécurité » présente en détails ces propositions). Une inquiétude majeure : le mode de financement du CNAPS L’interrogation des organisations professionnelles se manifeste principalement dans le mode de financement exposé dans l’amendement : il emprunte au financement ordinal (cotisations) sans exclure le principe de l’engagement financier indispensable de l’État. Or, aucune précision n’est donnée sur la nature des engagements financiers de l’État ni sur l’existence d’une convention le liant au CNAPS. Une inquiétude majeure face à l’ampleur des missions qui seraient confiées au CNAPS et aux moyens humains et logistiques qu’elles nécessitent. Enfin, les conséquences économiques de ce choix sont lourdes pour la profession et engagent l’avenir des entreprises déjà fragilisées. Construire un environnement assaini pour les entreprises et pour les clients Fortes de ces enjeux, SESA, FEDESFI et USP souhaitent aujourd’hui être associées dans le cadre d’un travail concerté et constructif aux parlementaires qui doivent désormais s’atteler à la construction concrète de la structure et des modalités de fonctionnement du CNAPS. Car au-delà de l’intérêt évident de la création de cet organe de régulation pour les entreprises de sécurité privée, il apparaît indéniable que la mise en oeuvre du CNAPS profitera également aux clients des entreprises de sécurité. Ils pourront ainsi avoir l’assurance de confier leur sécurité à des entreprises qui respectent les différentes réglementations et qui sont assujetties à des contrôles réguliers. 11/15 Pièce n° 7 Surveillance humaine de la sécurité privée – Livre blanc de la sécurité privée La surveillance humaine va-t-elle connaître le même sort que l’industrie textile ou sidérurgique dans les années 1970 ? On peut se poser la question devant l’avalanche de mauvais indicateurs qui font penser à une profession sinistrée : émergence d’une concurrence à bas prix, croissance ralentie, surcapacité de production, mondialisation accélérée. La crise qui s’est développée depuis 2003 n’est pas conjoncturelle, mais durable. Nous vivons en effet une véritable mutation, sans commune mesure avec les changements intervenus au milieu des années 1990. Certes, l’immaturité de la profession se manifeste par les mêmes travers qu’il y a une décennie : mauvaise image, cascade de sous-traitants, trop grand nombre d’intervenants dont une part significative – près du quart – est prête à toutes les irrégularités, entraînant l’ensemble du marché dans une irrésistible spirale des prix vers le bas. Un paradoxe quand la demande reste porteuse, soutenue par la persistance des menaces terroristes et d’une certaine violence urbaine. Néanmoins, le marché est en plein bouleversement structurel. Le gardiennage, profession trop morcelée (plus de 4 000 entreprises, soit un CA moyen de 500 000 euros seulement), se concentre à la vitesse “V”. En 2005, les cinq premiers intervenants pèsent 39 % du marché total contre 33 % en 2000 et 30 % en 1995, selon les études menées par En Toute Sécurité. Une redistribution des cartes qui a surtout profité aux firmes étrangères – leur part a grimpé de 5 % en 1990 à 38 % en 2005 – et aux acteurs du multiservice qui s’octroient désormais quatre places parmi les dix premiers. Les PME dynamiques, à l’écoute de leurs clients, prêtes à s’adapter à leurs demandes spécifiques, auront cependant leur rôle à jouer, car la sécurité est aussi un métier de proximité. La pléthore de sociétés de gardiennage a pesé sur les marges et le brutal ralentissement de la croissance (+ 4,6 % en 2003, + 0,4 % l’année suivante et autour de zéro en 2005) et a pris à contre-pied des dirigeants encore peu attentifs aux signes avant-coureurs de la crise et pas toujours rompus aux techniques de gestion. Le constat est alarmant : moins de 42 % des entreprises de gardiennage sont bénéficiaires contre 50 % en 2002. Les marges s’amenuisent avec une rentabilité nette inférieure à 1 % en moyenne. Plus grave, les performances d’une entreprise ne résultent pas de la nature même de ses prestations, mais de la simple capacité à réduire les coûts et à gérer les aides publiques. Les faillites se multiplient (environ 15 % du nombre total chaque année) et concernent des entreprises de taille de plus en plus importante. Aiguillonnés par leur direction des achats, les utilisateurs se montrent souvent impitoyables, portant leur choix sur les sociétés proposant les tarifs les moins élevés, donc offrant moins de garanties. La grande distribution – qui pèse environ 10 % de l’activité totale du gardiennage – a largement adopté cette approche. Mais l’État et les entreprises publiques (20 à 25 % de la demande totale) ont également leur part de responsabilité en tant qu’acheteurs de prestations de sécurité, cherchant trop souvent le moins-disant. D’ailleurs, l’État a une attitude très ambiguë vis-à-vis des sociétés de gardiennage : il leur manifeste une grande méfiance tout en faisant de plus en plus appel à elles. Cela, sans prendre les mesures efficaces pour contrôler leurs pratiques tout en ayant la volonté de moraliser ce secteur. La surveillance humaine n’est pas encore une profession sinistrée, mais il s’en faudrait de très peu pour qu’elle ne le devienne réellement. 12/15 Pièce n° 08 Évolution du chiffre d'affaire des 22 créneaux de la sécurité en France Source : Atlas 2009-2010 d’En Toute Sécurité Les valeurs sont exprimées en millions d’euros 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 1999 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 1999 Alarme antiintrusion 1 132,6 -1,7% 1 152,3 +3,9% 1 109,1 +1,3% 1 094,9 +3,2% 1 060,9 +5,2% 1 008,5 +1% 998,5 +7,2% 931,4 +7,9% 863,2 +8% 799,3 +7,3% Anti-terrorisme Homeland Security 2 011,6 +16,7% 1 723,2 +21,6% 1 417,1 +27,1% 1 114,9 +28,9% 865 +15,4% 749,5 +6,1% 706,4 +34,2% 526,4 +18,4% 444,6 +7,3% 414,4 +4,8% Contrôle d’accès 1 101,4 +6,9% 1 030,7 +7,3% 960,5 +6,6% 901,1 +3,3% 872,3 +2,6% 850,2 +4,5% 813,6 +2,9% 790,6 +9,8% 720,1 +11,7% 644,6 +9,9% Enquêtes privées 92,7 +9,9% 84,4 +11,7% 75,6 +13% 66,9 +14,4% 58,5 -4,9% 61,5 +10,7% 55,5 +7,8% 51,5 +1,8% 50,6 +2,1% 49,6 +11,5% EPI 2 262,5 +1,2% 2 234,6 +2,1% 2 188,6 +4,5% 2 094,4 +2,1% 2 052,6 0% 2 051,3 -3,1% 2 116,9 -0,5% 2 127,6 +4,4% 2 037,9 +19,2% 1 709,7 +11,5% Equipements blindés 1 092,9 +2,7% 1 063,9 +2,2% 1 041,3 +2,1% 1 020,2 +1,8% 1 002,3 +6,1% 944,6 +2% 926,5 +9,1% 848,8 +15,6% 734,3 +6,3% 690,9 +3,7% Formation 260,9 +5,4% 247,4 +4,5% 236,8 +8,7% 217,8 +8,1% 201,5 +10,5% 182,4 +3,4% 176,4 +5,8% 166,7 +6,7% 156,2 +6,1% 147,2 +4,2% Gardiennage 3 020,7 +2% 2 961,5 +3,7% 2 855,8 +2,4% 2 788,9 -3,1% 2 878,1 +0,4% 2 866,7 +4,6% 2 740,6 +13,5% 2 414,6 +10,3% 2 189,1 +4,7% 2 090,9 +5,2% Ingénierie de sécurité et conseil 684,5 +14,9% 595,7 +10,3% 540,1 +11,1% 486,1 +8,5% 448 +10,9% 404 +3,1% 391,9 +16,7% 335,8 +15,1% 291,7 +6,6% 273,7 +7,5% Intervention sur alarme 164 +9,6% 149,7 +6,5% 140,6 +3,9% 135,3 +4,9% 129 +2% 126,4 +16,2% 108,8 +2,1% 106,6 +15,9% 92 +9,9% 83,7 +6% Lutte contre la démarque inconnue 107,2 -5,9% 113,9 -2,7% 117,1 -9,8% 129,8 -10,6% 145,2 +1,2% 143,5 -9,9% 159,2 +1,1% 157,5 +7,3% 146,8 +7% 137,2 +2,8% Matériels de sécurité industrielle 389,1 +4,3% 373 +5,4% 353,9 +14,1% 310,2 +6,5% 291,2 +0,2% 290,6 -2,9% 299,3 +1,7% 294,3 +4,8% 280,8 +3,4% 271,6 +4,5% Protection rapprochée 33,8 +13,2% 29,9 +16,4% 25,6 +21,3% 21,1 +15,1% 18,4 -0,8% 18,5 -9,4% 20,4 +26,4% 16,2 +13,1% 14,3 +20,7% 11,8 +13,1% Sécurité incendie 2 660,6 +3,5% 2 571 +4,9% 2 450,9 +2,3% 2 395,8 +1,3% 2 365,1 +2,9% 2 298,4 +0,1% 2 296,1 +2,5% 2 240,1 +2,8% 2 179,1 +8,2% 2 014 +5,5% Sécurité informatique 592,7 +10,9% 534,5 +8,7% 491,8 +7,6% 457 +2,1% 447,6 +8% 414,5 +1,8% 407,1 -0,1% 407,5 +4,1% 391,5 +16,2% 336,9 +17,3% Serrurerie 672,8 +0,3% 671 +5,1% 638,4 +4,7% 609,8 +3,7% 588 +2,5% 573,7 +2,3% 560,8 +1,3% 553,6 +6,9% 517,8 +5,1% 492,7 +7,7% Sûreté aéroportuaire 407,4 +3,8% 392,6 +5,9% 370,7 +0,9% 367,4 +3,3% 355,7 +4,5% 340,4 +31,7% 258,4 +85,2% 139,5 +28% 109 +10,5% 98,7 +4,1% Téléassistance 97,3 +8,7% 89,5 +11% 80,6 +10,3% 73,1 +14,5% 63,9 +14,1% 56 +8,9% 51,4 +4,4% 49,2 +4,6% 47,1 +3,8% 45,3 +4,2% Télésurveillance professionnelle 350,7 +1,3% 346 -3,8% 359,7 +2,4% 351,3 +0,9% 348,1 +3,7% 335,7 -7,3% 362,2 +7,5% 336,9 +8,9% 309,4 +9,9% 281,5 +12,5% Télésurveillance résidentielle 182,9 +2,4% 178,6 +2,8% 173,7 +9,9% 158 +7,1% 147,6 +12,2% 131,5 +2,7% 128,1 +8,2% 118,4 +22,9% 96,3 +7,4% 89,7 +18,7% Transport de fonds 716,6 +2,8% 696,8 +1,8% 670,4 +2,3% 655,4 -2,2% 670,1 +1% 663,5 -11,6% 750,5 +22,4% 613,2 +23,7% 495,7 +3,4% 479,4 +6,9% Vidéosurveillance 941,4 +6,9% 880,4 +6,1% 829,9 +10,5% 751 +8,7% 690,9 +6,8% 646,9 +4,4% 619,7 +7,1% 578,6 +10,6% 523,1 +6,7% 490,3 +3,7% TOTAL 18 976,3 +4,7% 18 120,6 +5,8% 17 128,2 +5,7% 16 200,4 +3,2% 15 700 +3,6% 13 805 +8,8% 12 690,6 +8,9% 11 653,1 +7,1 15 158,3 14 948,3 +1,4% +8,3% 13/15 Pièce n° 9 Article de l'Union des entreprises de Sécurité Privée (USP) du 9 mars 2009. L’Union des entreprises de Sécurité Privée (USP) vient de signer une convention avec Laurent Wauquiez pour valoriser les emplois du de la sécurité privée. L’objectif : créer 100.000 nouveaux postes d’ici 2015, soit près de 15.000 par an. De la sécurité incendie, en passant par les contrôles d’accès ou encore la télésurveillance, la sécurité privée voit croître son champ d’activité et la technicité de ses métiers. Malgré tout, le secteur peine à recruter un personnel qualifié et souffre d’un fort turn-over de ses salariés. Aussi, Laurent Wauquiez, Secrétaire d’Etat chargé de l’Emploi auprès du Ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, a signé le 16 décembre dernier une convention avec l’Union des entreprises de Sécurité Privée, représentée par son Président, Claude Tarlet. Les objectifs de l’USP et l’Etat : - promouvoir les métiers du secteur de la sécurité privée et informer les demandeurs d’emploi sur les opportunités d’emploi du secteur - en lien avec Pôle Emploi, notamment au travers des forums emplois ou encore avec la mise en place d’outils dédiés (site Internet, numéro vert) ; - établir un diagnostic territorial partagé des besoins en main d’œuvre - construire une politique territoriale d’insertion des demandeurs d’emploi et mobiliser les dispositifs de formation ou d’accompagnement nécessaires, pour proposer aux entreprises du secteur des candidats qui correspondent aux profils de poste ; - fiabiliser et satisfaire les besoins en recrutement à travers une collaboration accrue de l’USP et Pôle Emploi, tant au niveau national que sur le plan territorial ; - professionnaliser, accompagner le retour à l’emploi des demandeurs d’emploi et contribuer à la sécurisation des parcours - informer les entreprises sur les dispositifs existants en matière d’aide au recrutement, à l’insertion et à la professionnalisation et organiser des parcours professionnalisant au bénéfice des demandeurs d’emploi les plus exposés au risque de chômage de longue durée (les jeunes et adultes sans ou de faible niveau de formation, les chômeurs de plus d’un an …) ; - conforter le dialogue social de branche et développer des pratiques de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) dans les entreprises de la branche professionnelle – prévention – Sécurité - afin, notamment pour les plus petites d’entre elles, de mieux organiser et maîtriser les recrutements à venir, définir leurs besoins en qualifications et participer à des actions de formation professionnelle renforçant ainsi leur professionnalisation et celle du secteur. Dans cette perspective, l’USP et ses partenaires de branche pourront solliciter l’appui de l’Etat à travers les dispositifs dits de Contrats d’Etudes Prospectives (CEP) et/ou d’aide au conseil GPEC. « J’ai voulu passer un partenariat avec un secteur qui crée de l’emploi. Près de 15 000 emplois par an, c’est un objectif ambitieux qui montre qu’il existe des secteurs qui sont de vrais moteurs pour l’emploi. Il faut accompagner les entreprises de la sécurité privée car il serait inacceptable qu’elles aient des difficultés de recrutement dans la période actuelle », expliquait Laurent Wauquiez, Secrétaire d’Etat chargé de l’Emploi auprès du Ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi. 14/15 Pièce n° 10 « L'armateur français CMA-CGM étudie l'embarquement de gardes armés à bord de ses cargos » - Article publié sur Le Point.fr le 07 décembre 2009 L'armateur français CMA-CGM, troisième transporteur mondial de conteneurs, étudie actuellement l'embarquement à bord de ses navires d'hommes en armes fournis par des sociétés militaires privées. Pierre de Saqui de Sannes, conseiller institutionnel France, Afrique et Moyen-Orient chez CMA-CGM, l'a annoncé lors du colloque « La piraterie : menace stratégique ou épiphénomène ? » , organisé à Paris par la FRS (Fondation pour la recherche stratégique). Au cours de son intervention, M. de Saqui de Sannes a estimé que les risques pris par les porteconteneurs de la compagnie de navigation lorsqu'ils traversent le golfe d'Aden ou s'approchent des côtes africaines deviennent trop importants. Il a notamment précisé que les conseils de sécurité donnés par la marine nationale, consistant à faire traverser le golfe d'Aden à pleine vitesse par les cargos, représentaient pour chacun d'entre eux une consommation supplémentaire de 60 tonnes de fuel par voyage, soit 20 millions de dollars annuels pour la CMA-CGM. Les primes de risque versées aux équipages s'élèvent à 3.500 dollars par voyage. La route de contournement imposée pour se rendre dans les ports d'Afrique de l'Est (Seychelles, Kenya et Tanzanie) représente un surcoût de 5 millions de dollars par an et les primes d'assurances pour le golfe d'Aden s'élèvent à 0,5 % de la valeur du navire pour chaque voyage. Or, la compagnie y passe 720 fois par an... Et l'orateur de préciser : « Oui, nous affectons une surcharge piraterie à nos clients. Mais ce qu'ils regardent, c'est le chiffre en bas à droite de la facture... » Pour l'ancien général, la solution existe. Elle consiste à « se tourner vers des sociétés de sécurité privées, labellisées par les autorités françaises, dont les compétences seraient vérifiées chaque année ». Et de citer les personnels des fusiliers marins ou de la gendarmerie partis en retraite, qui feraient d'excellentes sentinelles à bord des navires. Pour Pierre de Saqui de Sannes, adepte du parler vrai, « les Espagnols le font sur leurs thoniers, les Américains aussi, pourquoi pas nous ? Soit on fait comme eux, soit on quitte la zone... » On sait que la marine nationale française a accepté d'embarquer sur les thoniers bretons opérant dans l'océan Indien des EPE (équipes de protection embarquées), dont les frais sont pris en charge par les armateurs. CMACGM sait que les moyens de la marine ne suffiraient pas à protéger ses bateaux, et ne voit pas pourquoi la France s'interdirait sa solution, dès lors qu'elle reposerait à 95 % sur d'anciens cadres des armées. « Bien formés, ils ont porté des armes toute leur vie, ce ne sont pas des fous furieux. » Il a toutefois précisé que les réflexions engagées avec plusieurs entreprises privées n'avaient pas encore abouti et que leurs conclusions seraient présentées à l'armateur Jacques Saadé, qui tranchera. Avis « défavorable » du gouvernement Les sociétés militaires privées sont interdites en France et le Premier ministre François Fillon tout comme le ministre des Transports Dominique Bussereau auraient fait valoir à CMA-CGM leur « avis défavorable » à cette initiative. En fait, CMA-CGM exploite ses navires sous plusieurs pavillons, et c'est l'État de chacun de ces pavillons qui est maître de la décision. Pour que la France change d'avis, le représentant de l'armateur fait valoir : « On ne cherchera pas le contact avec les pirates. Il ne s'agit que de légitime défense. Le retour d'expérience des EPE, c'est que les assaillants vont voir ailleurs quand ils constatent qu'ils s'attaquent à un bateau avec des hommes armés. » À l'état-major des armées, on fait valoir qu'aucun arraisonnement ne s'est produit dans le golfe d'Aden depuis juillet 2009 et que pour l'ensemble de la zone océan Indien, le taux de « succès » des pirates a baissé de moitié en un an, passant de 30 % d'attaques suivies d'un arraisonnement, à moins de 15 %. 15/15