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SAVOIR-FAIRE Bizz Youth Safari plonge les managers au cœur de la culture jeune Marketeers ch. jeunes Le 18 avril, le deuxième Bizz Youth Safari explorera les steppes urbaines, à la recherche des diverses formes de l’hyperbranché qui passionnent les jeunes de 15 à 25 ans. En octobre dernier, le premier safari avait sillonné Bruxelles et Anvers. Compte-rendu. Benny Debruyne SHS + PN L e Bizz Youth Safari est un séminaire interactif au cours duquel une dizaine de participants plongent, le temps d’une journée, dans la culture jeune, guidés par huit spécialistes de cette culture. « Les spécialistes n’expliquent pas seulement ce que vous devez savoir, mais vous emmènent sur le terrain. Dans les endroits que les jeunes fréquentent : boutiques de mode, gameshops, magasins de musique, night-clubs... », explique Serge Dielens, administrateur délégué de l’agence 360° Edge Communication et inventeur du concept. « L’idée du Youth Safari m’est venue il y a cinq ans, à l’époque où mon agence travaillait pour Unilever. Les brand managers de ce groupe travaillaient du matin au soir sans avoir l’occasion d’entretenir ou de développer le lien avec la culture jeune. » Fort de ce constat, Unilever a donné aux brand et marketing managers de ses marques axées vers les jeunes, un jour par mois pour se reconnecter avec leur groupe cible. Edge Communication a alors mis au point une série de séminaires en interne pour cette multinationale, où divers experts en la matière sont venus faire part de leurs expériences. « Je ne trouvais pas cela suffisant », avoue Serge Dielens. « J’ai donc proposé d’emmener sur le terrain les managers de Axe et des autres marques jeunes (Lipton, OLA, etc), afin de les confronter à leur groupe cible, en ayant des experts pour guides. C’est alors qu’est née l’idée du premierYouth Safari en 2003. Après quelques années de silence, nous lui insufflons une nouvelle vie. Cette fois, le safari n’est plus lié à une seule entreprise, mais se présente comme un séminaire ouvert à tous les brand & product managers et autres personnes intéressées. » A noter que Bizz, qui a toujours été attentif au marketing pour les jeunes, prend place à bord de la jeep du safari. « Ce fut une expérience très positive, une bonne interaction entre la pratique et la théorie », déclare Catherine De Win (27 ans) du département marketing de Randstad, en parlant du premier Youth Safari. « On se rend sur le terrain des jeunes et on se familiarise avec différents sujets. » Fleur van Loo (36 ans), segment manager youth chez Proximus, a quant à elle surtout apprécié les présentations bien étayées de certains experts, mais a trouvé l’objet du séminaire trop vaste. « J’aurais délimité plus étroitement le groupe cible et associé les observations à plus de résultats d’études et de contenu. » Pour la deuxième édition du 18 avril prochain, l’organisateur Serge Dielens a tenu compte des critiques : le groupe cible sera mieux cerné (les jeunes de 15 à 25 ans au lieu de 15 à 30 ans) et le contenu sous-jacent sera renforcé. www.youthsafari.biz - www.edgecommunication.be 왘 SAVOIR-FAIRE SAVOIR-FAIRE 5 tendances de la culture jeune F rédéric Brébant, observateur de tendances et rédacteur en chef adjoint du magazine Weekend/Le Vif, a donné le coup d’envoi du Bizz Youth Safari. Il a présenté et expliqué cinq contradictions apparentes que les jeunes d’aujourd’hui concilient sans difficulté. 1. Seul et ensemble. « Auparavant, on était seul ou dans une communauté. Aujourd’hui, on peut être les deux à la fois. Un adolescent qui se retire dans sa chambre ne va broyer du noir, mais est continuellement en contact avec ses amis par le biais de SMS, du courrier électronique et de forums de discussion. C’est la solitude en groupe, en quelque sorte. Ils sont ‘seuls ensemble’. Des exemples ? Les cuddleparties (séances de câlins en groupe), speeddating (arranger rapidement un petit rendez-vous), free hugs (distribuer des embrassades en rue), flash mobs (réunion de masse rapide)... » 2. Nomade et casanier. « Auparavant, on était l’un ou l’autre. Plus maintenant. Les ados qui traînent en ville trimbalent la moitié de leur vie privée dans leur GSM. Et via leur PC, ils écument le monde virtuel. Il suffit de songer aux magasins dits nomades (les pop-up shops qui disparaissent en quelques mois), aux hôtels nomades et à l’instant marketing.» 10 h30. L’organisateur Serge Dielens accueille les participants au Bar Recyclart, le bar de l’ASBL du même nom, qui est établi dans la vieille gare de Bruxelles-Chapelle. Recyclart est un laboratoire culturel et social et le point de départ du safari. de main sont très s vintage ou de secon 12 h30. Les vêtement rdable et permettent . Ils sont d’un prix abo nes jeu les z che es lair popu on’ est dans l’air du nel. « La ‘customisati de créer un style person Modo Bruxellae, fondée ique Heene, de l’ASBL ron Vé e aill dét », ps www.modobruxellae.com tem de ‘made in Brussels’. pour promouvoir la mo www.recyclart.be 12 h 45. En attendant le lunch au écoutent Sa Roi des Bel ndra Dierick ges, les par de Sunshin sur les City ticipants ebookings Parades, Lo faire un ex ve Parades l’étranger : posé & Gay Prid des cortèg es en Belgiq es bigarrés ance festiv ue et à pleins de m e parcoura usique et d nt la ville. ’ambiww w.sunshinebo okings.com 3. Réel et virtuel. « Le rêve et la réalité se mélangent de plus en plus. Les jeunes se réfugient dans des jeux, mais ceux-ci doivent être aussi réalistes que possible, comme The Sims. Pendant vos loisirs, vous pouvez ressentir des choses réelles dans un monde virtuel. Vous pouvez aussi laisser des traces pour vos descendants. Tout ce qui nous reste de nos grands-parents, ce sont les photos jaunies d’un album de famille, mais cela va changer totalement: votre musique préférée, votre courrier électronique, vos blogs... C’est toute une piste de souvenirs que vous laisserez derrière vous. » 4. Masculin et féminin. « Le chanteur du groupe allemand Tokio Hotel, qui déclenche partout des scènes hystériques, est l’illustration typique d’un jeune chez qui les caractéristiques masculines et féminines fusionnent. Un autre exemple: autrefois, il n’existait pas de bijoux pour hommes ; à présent, on en trouve sans difficulté. » 5. Luxe et gratuit. « Les jeunes créent leur propre style et puisent leur inspiration partout. Personne ne se retourne plus sur un jeune qui combine un pull acheté dans un magasin d’articles de seconde main avec un accessoire exclusif d’une boutique design. Télécharger de la musique gratuitement s’inscrit dans cette tendance. Il existe désormais une voie intermédiaire pour les marques: le masstique, le prestige pour la masse, le luxe qui descend dans la rue. Songez à Karl Lagerfeld qui crée une collection pour H&M ou des chefs connus qui conçoivent des repas préFrédéric Brébant, parés pour des rédacteur en chef supermarchés.» adjoint du Weekend/Le Vif. 13 h 45. No us nous arrê tons dans u gas, ces ban n magasin des dessinée spécialisé d s qui sont p d’une parti ans les man articulièrem e de la jeu nesse. Les B ent popula noir et bla D de petit ires auprès nc, avec bea format son ucoup de p t en génér ersonnages al en androgynes . www.superdra gontoys.com 15 h45. Gamesshop Gunk est le premier arrêt à Anvers. Les participants testent la Xbox (Microsoft) et la Playstation 2 (Sony), mais s’essaient au tennis tennis sur la Wii (Nintendo). www.gunk.be 4 | FÉVRIER 2008 | BIZZ boutique des Supremeshop, la rêt à Bruxelles : ar ier board est restée rn ow De sn 0. 14 h1 e aux adeptes du lié de mo ésent, ces La « ue Heene. « A pr snowboarders. », précise Véroniq rs attachent he de nic ar e bo un ps ow sn em s longt s large public. Le plu un t un t on en ils gn vêtements ga et à la nature, et be tance à la liberté www.supremeshop. or » . mp ire d’i fa up de co beau qu’ils ont envie ce nt fo Ils . lle caractère rebe 14h 45. Dans le car, pendant le trajet de Bruxelles à Anvers, Joeri Van den Bergh, du bureau d’études InSites Consulting, commente l’étude qu’il a consacrée à la façon dont les jeunes d’aujourd’hui utilisent les nouveaux médias. « Les jeunes dorment parfois trop peu, parce qu’ils sont tous en train de communiquer par SMS. Les parents commencent à utiliser le gaming pour communiquer avec leurs enfants. » www.insites.be instream étaires de magasins ma . Beaucoup de propri 45 h re croissant 16 mb no ’un qu 16 h10. Dans le tis, vu magasin de mode enstraat sont déjà par mm Ka rçante, où la de annexe au bar lou les participants t dans cette rue comme nge Clinic, au premier Bizz es branchées s’installen rqu nmoins. ma néa de ent sist Yo sub ut es h Safari prennent lair travaillent pour re de magasins popu Proximus, Deloi la pose. Ils mb no n uver tai tro cer t un ven tte, Randstad, Di nes peu Nationale, ING et esel, La Loterie et Fish & Chips, les jeu Heelys. cette De . les Chez Ringz & Thingz nab son rai x vient, et ce à des pri www.clinicantwerp. con r leu i qu and re qu soi t be ces ven l’ac rgent peu n’ont pas beaucoup d’a www.fishandchips.be façon, les jeunes qui k. loo pre pro r leu er cré me mê 왘 18 h 10. Le Bizz Youth Safari ma rque une pause USA Imports. DJ musicale chez Le Saint expliqu e aux participan entre le hiphop ts les différences et le rap, entre la techno et la ho pop-rock et l’élec use, le RnB, la tro, tout en reca drant les influenc perspective histo es dans une rique. i qui, Stereo Sush -restaurant b u en cl t le en s pe dan repticem ravane cam sforme sub ice en 20 h. La ca irée, se tran so as, rédactr tl la A e d ce t n n re ra o u Fl co , as le p s dan t le re us fait une En attendan ut Soon, no Belgique. night-club. ur jeunes O o des clubs en p it e u in rc az ci u ag d m et u d e rn ef outsoon.be ch noctu shi.be – www. n de la vie www.stereosu présentatio depuis 24h. La caravane Bizz s’est déjà jetée est le Noxx . urne noct une heure dans la vie ce safari. de t arrê ier dern le et club nd seco ge VIP. Il Le gérant nous invite dans la loun tes pour minu ques quel de plus pas ne faut la piste sur uve retro que tout le monde se oxxantwerp.be www.n e... de dans Voici la génération Einstein «I ls lisent les infos comme des journalistes. Ils regardent les films comme des metteurs en scène, et la pub, comme des publicitaires. » C’est ainsi que commence l’introduction du livre Generatie Einstein que Jeroen Boschma et Inez Groen ont consacré aux teenagers d’aujourd’hui. Les auteurs appellent ces jeunes nés au cours de la dernière décennie du XXe siècle la Génération Einstein, parce que leur façon de traiter l’information se rapproche plus du mode de pensée d’Einstein (créatif, multidisciplinaire) que de celui de Newton (rationnel, logique, linéaire). Et les deux auteurs d’énoncer les sept caractéristiques de cette génération. 1. Ils sont mediasmart. Ils ont grandi dans un monde où les infos – sur n’importe quel sujet – circulent très rapidement 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et où les monopoles en matière d’information n’existent plus. Ils exigent de l’honnêteté et de la transparence. 2. Ils sont des récepteurs professionnels qui comprennent comment la communication et le marketing fonctionnent. Si vous leur proposez un produit, une campagne, une idée ou un service qui ne présentent aucun intérêt pour eux ou ne les touchent pas, ils ne vous voient pas et ne vous entendent pas. 3. Ils sont constamment en contact les uns avec les autres, de sorte que l’information se répand vite. Cela peut être positif ou négatif (le tamtam autour d’un produit peut stimuler les ventes ou provoquer un flop). 4. La Génération Einstein accorde une valeur émotionnelle aux outils et médias. C’est ainsi qu’ils considèrent un ordinateur ou un GSM comme une machine 6 | FÉVRIER 2008 | BIZZ sociale, leur permettant d’être en contact avec leur réseau d’amis et de connaissances. Ils ne considèrent pas les fonctions techniques des médias comme des choses intéressantes. Ces fonctions sont assujetties à la valeur émotionnelle. 5. La Génération Einstein s’inscrit dans des segments verticaux. Un segment vertical est basé sur un hobby ou un intérêt qui passionne tous les âges et toutes les nationalités dans le monde entier. 6. Ces jeunes sont habitués à lire et à réagir directement. Ils ont appris à parler, mais aussi à écouter. Ils s’attendent à une communication dans les deux sens, alors que nous sommes accoutumés à une communication à sens unique. Ils sont devenus eux-mêmes des émetteurs. Ils se profilent sur l’Internet au moyen de weblogs et de sites de profils. 7. La Génération Einstein a du respect pour toute personne authentique et sincère qui a une identité propre, qui ne copie pas les autres. Nul besoin d’être d’accord avec cette personne, ni même de la trouver gentille ; l’essentiel, c’est qu’elle soit vraie. Les entreprises doivent dès lors rester elles-mêmes et ne pas se mettre à vouloir faire jeune ou branché. Source : Jeroen Boschma & Inez Groen, « Generatie Einstein. Slimmer, sneller en socialer. Communiceren met jongeren van de 21ste eeuw », Pearson Education, Amsterdam, 2007.