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LETTRE TRIMESTRIELLE JANVIER 2015– N° 9 - COMPLÉMENT Retrouvez-nous sur www.association-alc.org HISTOIRE DE L’ASSOCIATION POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL L’ADS ne s’est pas toujours appelée ainsi. Les « origines tziganes » Le 13 février 1957 est déclarée en Préfecture l’Association des Amis des Gens de la Route des Alpes Maritimes. Siège social à Cannes. Mais bien avant, depuis avril 53 déjà, le Père FLEURY, aumônier national des Gitans, et Sœur JOANNES, de la Congrégation de Marie-Auxiliatrice à Cannes, menaient une action religieuse et sociale auprès des familles tziganes stationnées à Rocheville et surtout Vallauris. Le but était de leur apporter une aide matérielle et morale, et particulièrement de faciliter leur séjour dans le département. En effet, ces populations menant une vie nomade étaient totalement exclues de la société française d’après-guerre. Dans les Alpes-Maritimes, il y avait trois foyers en début de sédentarisation, ou plutôt trois bidonvilles. A Vallauris, et à Saint Laurent-du-Var dans le quartier de La Baronne c’étaient des Tziganes originaires d’Europe Centrale, parlant la langue des sinté, jouant du violon, travaillant le cuivre et l’osier. A Nice-l’Ariane, c’étaient des Gitans, ferrailleurs et vendeurs de têtes d’épingles à domicile, parlant une langue proche du catalan et jouant de la guitare. Il s’agissait de trouver comment les insérer progressivement… tout en respectant leur culture et leurs particularités. En juillet 60, l’AAGR attaque l’arrêté préfectoral interdisant le stationnement des gens du voyage sur toutes les communes sauf 5, arrêté qui ne sera finalement reconnu illégal qu’en 1965. A la rentrée scolaire 58, l’Inspecteur d’Académie accorde l’ouverture d’une classe dans le camp de La Fontonne à Antibes, puis d’une classe-atelier à Saint-Laurent du Var. En 1962, l’Académie autorise des cours pour les adultes. Les démarches pour construire les bâtiments du « Hameau tzigane » du Plan de Grasse commencent en 1963. Les recherches de financement et les demandes d’autorisations administratives sont toujours longues et difficiles. En 65, le Hameau est enfin habité. La scolarisation des enfants y est assurée par la création sur le hameau d'une classe maternelle puis par des classes primaires. Des médecins de l’association y viennent régulièrement. La psychiatre Manuela Fernandez, longtemps présidente de l’ADS par la suite, raconte qu’elle exerçait la médecine générale auprès des femmes de la communauté, travaillant non seulement sur les problèmes d’hygiène, mais aussi sur l’éducation et les efforts d’intégration à la société française. Vaste programme ! L’AAGR envoie des éducateurs auprès des familles pour les aider à s’intégrer. Telles sont quelques-unes des actions de l’association, es- En tant qu’association, l’AAGR participe régulièrement et activement aux réunions du C.R.I.N. (Comité Régional d’Information et d’Action Sociale en faveur des populations d’origine Nomade) et du C.N.I.N., devenu l’UNISAT (Union Nationale des Institutions Sociales d’Action pour les Tziganes) en 1984. Plus concrètement, l’A.A.G.R. achète, en novembre 1957, un terrain dans le quartier Pigranel de Mougins et y installe un camp équipé de sanitaires, avec une subvention de la CAF. Ce terrain sera complété par l’achat d’un autre, dit « terrain Peyroux », également subventionné par la CAF, et viabilisé avec l’aide des scouts. Mais la construction des bâtiments prévus sur ce terrain rencontre des difficultés insurmontables. En 58, les Gitans de l’Ariane sont menacés d’expulsion et l’AAGR intervient auprès du Maire Jacques Médecin. Multiplication des démarches. Manuela Fernandez, présidente de l’ADS de 1999 à 2014. sentiellement centrées sur les soins médicaux et la scolarisation des enfants. Les bénévoles veillent aussi à faire connaître leurs droits aux Gens de la Route, et c’est finalement cet aspect de leur action qui est le plus vite couronné de succès. Mais les particularismes et les fragilités de ces com- Page 2 munautés rendent le travail d’intégration difficile. La position de l’association est très ambiguë, entre les exigences des juges en matière de protection de l’enfance et les traditions gitanes. Les impératifs de sécurité et de légalité sont difficiles à tenir. Témoin ce restaurant d’application créé à La Trinité et qui marche très bien : les juges viennent y manger, mais ce sont des Gitanes de 15 ans, encadrées par leurs éducatrices qui le font fonctionner. Témoin aussi ce directeur du Hameau de Plan de Grasse qui habite avec les familles accueillies et élève ses propres enfants dans le hameau. En 1967, l’AAGR obtient l’ouverture administrative d’une Action Educative en Milieu Ouvert pour les Tziganes de l’Ariane, de Saint-Laurent-du-Var et du Plan de Grasse. En 1979, cette mesure s’accompagne d’un service de Prévention Spécialisée qui devient vite essentiel et occupe la majorité des 19 salariés de l’association. Mais les difficultés liées aux relations avec les particularismes gitans, les inquiétudes du Conseil Général financeur des actions, contraignent l’AAGR à ouvrir l’A.E.M.O. à tous les publics, à cesser les actions de Prévention spécialisée, et à changer de nom en 1988, date à laquelle l’AAGR devient donc l’Association pour le Développement Social, ADS. L’ADS, de 1988 à 2014 Ce sont des années de fort développement pour l’association qui passe de 19 salariés en 1988 à 120 en 2013. En 2014, il faut réduire la voilure à 97 salariés pour suivre au plus près les réductions de financements publics qui affectent désormais toutes les associations. Mais les actions de l’ADS restent intenses, bien implantées dans le département et reconnues par son financeur principal, le Conseil Général des Alpes Maritimes. restés attachés. Destinée à repérer les adolescents susceptibles de « décrocher » et de commettre des actes violents, de les encadrer au sortir des collèges, cette action de protection de l’enfance est relancée sur trois communes, puis sur 5 en 2007, et financée par dotation globale annuelle du Conseil Général. En 2004, l'Association pour le Développement Social crée un service d'Action Educative à Domicile. C’est une mesure administrative de droit commun pour la protection de l’enfance dans le cadre de la prévention. Elle résulte d’une demande ou au moins de l’accord des familles qui rencontrent une difficulté éducative grave. L’ADS mène cette action essentiellement sur l’ouest du département, avec un financement par dotation globale annuelle du Conseil Général. En 2012, l’ADS ouvre un Service de Proximité à SaintLaurent-du-Var, espace de vie sociale proposant des animations et actions collectives aux familles du quartier. La vie associative se structure avec un siège social autorisé et des locaux acquis en 2005. Le conseil d’administration* est formé de 10 bénévoles, cooptés en fonction de leurs compétences opérationnelles ; il est présidé de 1999 à juillet 2014 par Manuela Fernandez, assistée de Pierre Rivier pour toutes les questions financières. C’est Pierre Rivier qui devient président de l’ADS à l’été 2014. Au 1er janvier 2015, après une courte mais intense phase de travail commun, l’ADS devient, à sa demande, filiale d’ALC. L’A.E.M.O. reste le cœur de métier de l’ADS. L’action est répartie sur l’ensemble du département et financée par les pouvoirs publics en prix de journée : sur mesure judiciaire, les éducateurs, psychologues, psychiatres, assistantes sociales, conseillers en économie sociale et familiale du service aident les familles à soutenir les enfants considérés comme en danger. En 1991, un service "Insertion" est mis en place. Resté longtemps embryonnaire, comme une simple « boîte aux lettres », il reprend, à la demande du C.G., les actions d’insertion de l’association La Fourmi, et il se développe en juillet 2000 sous l'appellation A.S.R. (Accompagnement Social Renforcé) pour les bénéficiaires du R.M.I., puis du R.S.A.. En 2009 l'association crée le service d'accompagnement social personnalisé M.A.S.P. (Mesure d'Accompagnement Social Personnalisé) pour les bénéficiaires de prestations sociales qui ont des difficultés à gérer ces prestations et qui signent un contrat avec les services sociaux du Conseil Général. En 2002, certains salariés de l’A.E.M.O. veulent recréer le service de Prévention Spécialisée auquel ils étaient Jean-Claude GUNST, président d’ALC et Pierre RIVIER, président de l’ADS - 28 novembre 2014. *Le conseil d’administration est composé aujourd’hui de l’association ALC représentée par Jean Claude Gunst, président et de Pierre Rivier, vice-président; Jacques Nicolle, trésorier; Hélène Dumas, secrétaire générale; Christian Tessier, membre du bureau; Sandrine Bursztyn-Bernard; Nadine Boulenger; Andrée Maniglier; François Desplanques; Marc Dibiaggio.