La plate-forme version société de gestion La résilience d`un métier
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La plate-forme version société de gestion La résilience d`un métier
SUISSE mercredi 17 septembre 2014 PAGE 5 La résilience d’un métier sous très haute pression GÉRANTS INDÉPENDANTS. Etat des lieux de la profession alors que s’ouvre le salon Invest à Genève. SÉBASTIEN RUCHE Concurrence des banques, évolutions réglementaires pénalisantes, programme américain: les défis imposés aux gérants indépendants sont aussi nombreux qu’imposants. Pourtant, le nombre de structures créées reste stable par rapport aux années récentes, aux environs de la cinquantaine. Et la consolidation ne se produit toujours pas. Etat des lieux d’un métier sous hautes pressions. US Program. Comme leurs confrères employés, de plus en plus de gérants indépendants (GFI) sont en passe de s’opposer au transfert de leurs données dans le cadre du programme de régularisation des clients américains, selon des avocats. Exposés au même titre que les autre tiers (avocats, fiduciaires), les GFI ont «l’avantage» de pouvoir mettre en avant le secret des affaires afin de faire constater le caractère illicite des transmissions de données. Avec deux bémols néanmoins. Nombre de gérants externes estiment que leurs noms sont déjà connus des autorités américaines, grâce aux programmes d’amnisties. En outre, un recours contre AGENDA MERCREDI 17 SEPTEMBRE Richemont:Trading Statement 5 mois Swisscanto: CP les caisses de pension suisses à l’automne 2014, Zurich CS: indicateur ZEW septembre Kühne + Nagel:Capital Markets Day,Londres Richemont: as. g., Genève Helvetia: as. g. extra. sur le rachat de Nationale Suisse, Saint-Gall JEUDI 18 SEPTEMBRE Vaudoise: résultats S1 AFD: commerce extérieur août AFD/FH: exportations horlogères août Tecan: Capital Markets Day BNS: appréciation de la politique monétaire VENDREDI 19 SEPTEMBRE BVZ: résultats S1 LUNDI 22 SEPTEMBRE SIX: réalisation de l’adaptation des indices SLI, SMIM etc. BNS: balance des paiements et position extérieure nette de la Suisse au T2 UBS: forum prévoyance, Zurich UBS: jugement sur l’exigence de caution en France, Paris Myriad: résultats S1 Euroforum: 13e sommet Private Banking (y. c. 23.9), Zurich MARDI 23 SEPTEMBRE Credit Suisse: CS Asset Management update Euroforum: 13e sommet Private Banking (2e journée), Zurich MERCREDI 24 SEPTEMBRE UBS: indicateur de consommation août Swiss Bond Congress 2014, Zürich REMP: 18e journée suisse de la recherche média, Berne Adecco: Investor Days (y. c. 25.9) PATRICK DORNER. Entre 25% et 40% des GFI subiraient des pertes avec la future surveillance prévue. la transmission par une banque dépositaire place le GFI dans une position inconfortable vis-à-vis de son partenaire d’affaires. Concurrence des banques. A en croire certains témoignages, le terme de partenaire n’est peut-être plus très adapté. Sous couvert d’anonymat, on parle de pression toujours plus forte de la part des établissements pour exclure les GFI de la relation avec le client. En refusant de transférer les fonds d’un client vers une autre banque ou en décidant de ne plus traiter avec tel GFI par exemple. «En compliquant la vie des clients et de leurs GFI, les banques veulent marquer des points dans l’US program, en quelque sorte, résume un gérant. Elles pourront montrer qu’elles n’ont pas facilité les mouvements des clients, et sont même prêtes à perdre en justice si le client concerné les attaque». Le coût de la surveillance. Le projet de Loi sur les établissements financiers (LEFin) propose deux variantes pour la future surveillance des GFI: soit directement par la Finma, soit par l’intermédiaire d’un ou plusieurs organismes d’autorégulation à créer. Mais le coût global sera unique, a calculé l’université de Zurich: 260 millions de francs la première année, puis 70 millions les années suivantes. Un coût qui serait fatal pour près d’un quart des GFI, affirme l’Association suisse des gérants de fortune, l’ASG. Pour les 2300 structures de gestion indépendante, le coût de la surveillance atteindrait entre 69.000 francs et 128.000 francs la première année, selon leur taille. Puis en moyenne 30.000 francs par an, ce qui multiplierait par cinq le coût de la surveillance par rapport au système actuel d’autorégulation. Le coût de la seule surveillance (hors les frais liés à la mise à niveau des structures) représenterait environ 6% du chif- fre d’affaires annuel pour un membre de l’ASG (qui regroupe plutôt les grands GFI). En comparant ces nouvelles charges et les résultats financiers de ses adhérents, l’ASG a calculé que 40% de ses membres accuseraient des pertes lors de la première année du nouveau régime de surveillance. Parmi eux, un sur quatre ne pourrait assumer ces pertes avec ses fonds propres et tomberait donc en surendettement. Durant les années suivantes, plus de 20% des adhérents de l’ASG subiraient des pertes. Politique détournée. «Or l’administration est consciente de ces chiffres, mais elle en déduit que les GFI devront se consolider, tempête le directeur de l’ASG Patrick Dorner. Sous couvert de protection de l’investisseur, la nouvelle loi constitue en réalité une politique structurelle qui ne veut pas dire son nom.» Pour l’ASG, les GFI ne pourraient pas encaisser ce choc même en baissant les salaires qu’ils se versent et qui sont en moyenne inférieurs à ce qu’ils recevraient dans des banques. Avec cette nouvelle loi, le modèle d’affaires du GFI ne serait plus viable. Tout simplement. La plate-forme version société de gestion MANTOR. Nouvelle structure pour les gérants externes à Genève. Modèle hybride entre intégration et autonomie. SÉBASTIEN RUCHE Une plate-forme pour gérants indépendants (GFI) d’un nouveau genre vient d’être lancée à Genève. Mantor fournit l’infrastructure et les fonds propres dont aura prochainement besoin tout gérant indépendant. Mais pas seulement: la structure étant elle-même une société de gestion, elle veut s’inscrire dans une relation tripartite avec les GFI qui la rejoindront d’une part et leurs clients d’autre part. Dans le contexte actuel particulièrement délicat pour les GFI (lire ci-dessus), cette nouvelle plateforme veut apporter davantage qu’une simple – mais nécessaire – mutualisation des coûts. «Le but de notre structure est d’équiper les gérants externes avec les outils de gestion, d’analyse, de trading, de suivi du risque, de reporting, bref toute l’organisation dont ils devront obligatoirement se doter dès que la loi sur les services financiers (LSFin) et la loi sur les établissements financiers (LEFin) entreront en vigueur, c’est-à-dire probable en 2017, y compris les fonds propres», expliquent les fondateurs de Mantor, Franz de Planta et Christian Balmat, par ailleurs gérants indépendants et dirigeants de l’OAR-G. L’approche «plug and play» de Mantor – pour asset MANagers et Trust ORganisation – s’adresse en priorité aux petites structures indépendantes, affichant moins de 300 ou 400 millions de francs d’actifs sous gestion. Pris entre des coûts en augmentation et des revenus sous pression, ce segment du marché des GFI doit faire évoluer son modèle d’affaires mais préfère souvent rester indépendant. Difficile. La nouvelle plate-forme se situe à mi-chemin entre intégration et indépendance. Côté indépendance, les gérants qui la rejoindront auront accès à ses outils sans devoir physiquement occuper ses bureaux de la place des Philosophes à Genève. Ils conserveront également leur société personnelle et bien sûr le contact avec leur clientèle. Mais le modèle de Mantor implique un certain degré d’intégration. La structure étant elle-même une société de gestion (surveillée par l’organisme d’autorégulation PolyReg), elle conclura de nouveaux contrats de gestion avec les clients de ses adhérents, contrats qui incluront ces adhérents. La plate-forme endossera donc la responsabilité de la gestion, ce qui implique que ses spécialistes (une dizaine pour le moment) effectueront un contrôle sur la gestion et les mandats de ses adhérents. «En somme, Mantor fonctionne comme le département dédié aux GFI d’une banque», résument les deux fondateurs. Les GFI qui rejoindront la plate-forme n’en seront pas des employés, mais des associés, et leurs noms figureront au registre du commerce. Ce modèle permet au passage de contourner les exigences de dépôt minimum de plus en plus imposées par les banques dépositaires, puisque Mantor agira en tant qu’ombrelle pour tous ses adhérents. Ayant bénéficié du soutien de Lombard Odier et de e-merging, la structure a conclu des accords avec plusieurs banques dont les deux grandes, Rothschild, Jullius Baer ou Swissquote. Représentant un investissement initial de plusieurs centaines de milliers de francs, Mantor vise d’ici cinq ans une part de marché de l’ordre de 3%, soit une centaine de GFI. Les adhérents, soumis à une due diligence lors de leur demande d’adhésion, devront s’acquitter de frais proportionnels à leurs avoirs sous gestion, allant de 28 à 11 points de base, ce qui est plutôt bas sur le marché des plateformes pour GFI. Enfin, Franz de Planta et Christian Balmat conserveront par ailleurs leurs fonctions au sein de l’OARG, de manière indépendante. Leurs sociétés de gestion font partie des quatre adhérents déjà enregistrés sur Mantor. Interprétations diverses de la gestion des risques THINK TANK SYNOPSIS 2014. Les besoins varient en fonction des différents risques identifiés et de la manière de les traiter. CHRISTIAN AFFOLTER La perception de la prévoyance professionnelle en tant qu’assurance sociale implique forcément que la gestion des risques y occupe une place centrale. Même si elle est parfois perçue comme «un mal nécessaire», comme l’a remarqué le président exécutif de Synopsis Asset Management JacquesAndré Monnier, qui l’a thématisée pour l’édition 2014 du Think Tank de hier à Lausanne. Celle-ci a réussi comme les précédentes à créer un échange entre les praticiens, les autorités et les académiciens, cet événement étant organisé en collaboration avec HEC Lausanne. Le mandat donné à la Commission de haute surveillance de la prévoyance professionnelle (CHS PP) renforce son actualité, puisqu’elle «ne doit plus être focalisée sur la répression, mais suivre de plus en plus une approche axée sur les risques», a rappelé son membre André Dubey. Cependant, elle a moins pour vocation d’intervenir au niveau d’institutions de prévoyance (IP) individuelles que d’assurer le fonctionnement du système dans son ensemble. Les critères qu’elle analyse sont aussi centrales pour la gestion de chacune des caisses de pension: le degré de couverture (calculé de manière uniforme), la promesse de taux d’intérêt pour les rentes futures (correspondant au taux de conversion appliqué pour déterminer les nouvelles rentes), la capacité d’assainissement et le risque de placement. Selon ces critères, elle ne peut pas encore qualifier la situation de satisfaisante. Si les exemples des Pays-Bas ou du Danemark ne sont certainement pas à suivre (une règlementation stricte proche de celle des assurances avec une surveillance similaire à celle pratiquée en Suisse par la Finma ayant conduit à des diminutions drastiques du nombre d’IP), la CHS PP entend tout de même agir. Elle veut obliger les experts en caisses de pension de soumettre au Conseil de fondation plusieurs indicateurs de risques tels que définis dans la Directive Technique 5 (DTA 5) de la Chambre Suisse des Actuaires-Conseils concernant la sécurité financière et la capacité d’assainissement, ainsi que les rendements prévisionnels. A plus longue échéance, elle souhaite également intervenir au niveau du taux technique, André Dubey estimant toutefois que l’application d’une formule arithmétique unique à toutes les IP selon la DTA 4 n’est pas adéquate. Un point de vue que partage Cédric Scherer du Centre Patronal, gérant du Fonds Interprofessionnel de Prévoyance (FIP), qui a notamment appelé à préserver la diversité d’approches actuelle dans le deuxième pilier, et également sa souplesse face à des systèmes contraignants tels que le Swiss Solvency Test (SST) des assureurs. La première tâche d’un gestionnaire de fonds de pension est de «veiller à long terme à sa stabilité financière». Ce qui implique d’identifier les éléments qui pourraient l’altérer. Mais non pas un alignement sur tous les paramètres techniques. Des abaissements ayant pour conséquence une diminution des prestations «mettent la crédibilité du deuxième pilier en jeu», avertit Cédric Scherer. Le FIP accueille chaque année entre 500-1000 nouveaux cotisants, comptant ainsi environ 24.000 assurés actifs pour 1800 rentiers (fortune: 1,6 milliards de francs). Les directeurs des grandes caisses de pension ComPlan et Publica ont présenté des structures de gestion de risques nettement plus complexes, proportionnels à leur taille nettement plus importante. Cela vaut par exemple pour le système de contrôle interne très développé intervenant à tous les niveaux de risques opérationnels et qui établit chaque année un rapport de pilotage sur lequel s’appuie Publica dirigée par Dieter Stohler (bilan de 36 milliards, 62.000 assurés actifs, 44.000 rentiers). Suite à une analyse d’adéquation entre le taux d’intérêt technique appliqué et les bases techniques de la SCI, Publica a par exemple décidé d’abaisser celui-ci de 3,5% à 2,75% pour les assurés actifs. Quant au président exécutif de ComPlan André-Pierre Schmidt, il situe les risques au niveau de la fortune (p. ex. volatilité des placements), des engagements (évolution du rapport entre actifs et rentiers) et de l’organisation. Des risques pour lesquels il faut déterminer dans quelle mesure ils peuvent être évités, réduits, assurés ou supportés. Parmi la liste d’environ 120 risques identifiés, il y en a une cinquantaine qui est mesurée et contrôlée (sans que cette sélection ne soit définitivement arrêtée). Ce qui implique également une réflexion sur des mesures correctrices, quand elles doivent être prises, comment il faut les appliquer et pendant combien de temps. Une approche de gestion des risques structurée par des questions. En fin de conférence, le professeur Michael Rockinger de HEC Lausanne a présenté un nouvel outil de gestion des actifs et des engagements qui devrait remédier au manque de congruence fréquent entre ces deux côtés, prolongeant et finalisant ainsi les outils et réflexions présentés lors de l’édition précédente du Think Tank. La Banque Internationale à Luxembourg (Suisse) SA basée à Zurich et à Genève recrute une équipe de la BCV. Dès le 1er septembre, une nouvelle équipe de 3 personnes dédiée aux gestionnaires de fortune indépendants va compléter le team existant au sein de la Banque Internationale à Luxembourg (Suisse) SA de Genève. Cette équipe sera dirigée par Monsieur Yannick Bourgin.